Balades insolites dans Paris
Paris libertin et coquin : des Tuileries à Montparnasse
Le Paris coquin et libertin ne se limite pas aux néons glauques et aux pièges à touristes de Pigalle. Ville de l’amour, Paris a, tout au long de son histoire, abrité des lieux où ardeurs du désir, élans du cœur et frasques sexuelles se sont épanouis. Certains n’existent plus, d’autres ont changé de vocation.
Il est possible de dresser une carte du tendre au fil des vingt arrondissements de Paris. De jardins en musées, de restaurants en hôtels particuliers, cette carte nous révèle un Paris insoupçonné.
Des Tuileries à Montparnasse, de nombreux sites possèdent leur lot de secrets d’alcôve et de rendez-vous galants, parmi lesquels :
- Jardin des Tuileries (1e arrdt) : en 1640, on l’appelait le « rendez-vous du beau monde et des galanteries ». A la nuit tombée, les allées isolées et les bosquets étaient le cadre d’une intense « activité ». Aujourd’hui, on y drague encore – au masculin exclusivement – du côté de la terrasse du Bord-de-l’Eau.
- Restaurant Lapérouse (51, quai des Grands-Augustins, 6e arrdt, photo) : installé dans ses murs depuis le XVIIIe s., ce resto chic a la particularité d’abriter, encore aujourd’hui, de fameux salons particuliers pourvus de confortables banquettes de velours rouge… pour s’ébattre en toute discrétion !
- Jardin du Luxembourg (6e arrdt) : ah, le Luxembourg, ses statues de faune, sa fontaine de Médicis où un dieu jaloux épie des amants alanguis, son bassin où, aux beaux jours, de belles lectrices esseulées se font aborder par des poètes plus ou moins maudits ou des hommes mariés plus ou moins pressés… Au Luxembourg, on drague, avec plus ou moins de bonheur ! Dejà, au XIXe s., le parc était propice aux rendez-vous galants.
- Le Sphinx (31, boulevard Edgar-Quinet, 14e arrdt) : un «établissement » sans équivalent dédié au luxe et aux voluptés. Bar, dancing, salons et chambres luxueuses… le tout-Paris des lettres, du music-hall, du cinéma et de la politique a fréquenté le Sphinx : Maurice Chevalier, Mistinguett, Colette, Albert Londres, Simenon, Henry Miller. N’essayez pas de réserver : il ne reste plus rien de ce monument du Montparnasse bohème des années folles.
Texte : Jean-Philippe Damiani d'après "Paris balades"
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