9 mai 2006

Sale temps pour les étrangers et les minorités en Russie : 366 agressions et 28 meurtres xénophobes ont été déclarés en 2005, tel est le triste constat établi par Amnesty International dans un rapport récent intitulé Russie, le racisme violent hors de contrôle. L’association déplore la multiplication d’agressions contre les étudiants étrangers, les demandeurs d’asile et les réfugiés originaires d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen-Orient. Les migrants venant de la région du Caucase et d’Asie centrale sont également victimes de cette vague de xénophobie, ainsi que des membres de la communauté juive et des Roms. Rien qu’à Moscou, Amnesty recense pas moins de sept crimes racistes en 2005 et 107 attaques. Les autorités russes, et notamment la police, auraient tendance à « fermer les yeux » sur le problème, souvent qualifié d’ « hooliganisme ». « Ces actes de violence ne sont que l’une des manifestations les plus visibles d’une intolérance et d’une xénophobie profondément ancrées au sein de pans entiers de la société russe, estime Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty. En fermant les yeux sur les crimes à caractère raciste, les autorités ont encouragé la montée d’une xénophobie et d’un néofascisme poussés à l’extrême dans le pays. » Par ailleurs, les extrémistes russes, soutenus par des membres de l’Église orthodoxe, s’en prennent également, à la communauté gay de Moscou : ainsi, le 1er mai dernier, une discothèque a été assiégée pendant plusieurs heures dans le centre de la ville sans que la police n’intervienne pour disperser les assaillants. Selon certaines estimations, les groupes d’extrême-droite pourraient rassembler jusqu’à 50 000 personnes en Russie.

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