Brésil - Le transport aérien s'enfonce dans la crise
Le gouvernement brésilien a annoncé un plan d'urgence pour résoudre la
crise du transport aérien consécutive à l'accident de l'Airbus
qui a fait près de 200 victimes à São Paulo la semaine dernière. Cette catastrophe, la pire dans l’histoire du pays, survient alors que le ciel brésilien connaît de sérieuses turbulences depuis plusieurs mois. Les aéroports sont aux prises avec des difficultés persistantes. Grèves du zèle des contrôleurs aériens, pannes d'équipements, surréservations des compagnies : les passagers font sans arrêt face à des retards importants ou à des annulations de vols.
Hier, la TAM a annulé la plupart de ses vols à destination de l'aéroport de Congonhas, où a eu lieu l'accident. Des dizaines de milliers de passagers se sont retrouvés cloués au sol. Sur l'ensemble du territoire, plus de la moitié des vols prévus ont été soit retardés soit purement et simplement annulés.
Les mesures gouvernementales, annoncées par le président Lula en personne, visent notamment à réduire d'au moins 30 % le trafic aérien vers Congonhas d’ici deux mois. La vente de billets à destination de cet aéroport est désormais interdite jusqu'au retour à la normale du trafic. Congonhas ne serait plus la plaque tournante du réseau intérieur et accueillerait surtout des vols directs. Selon l'ANAC, l’Agence nationale d'aviation civile
brésilienne (Agência nacional de aviação civil), l'autre aéroport de São Paulo,
Guarulhos, ne peut recevoir que 20% des cinq
millions de passagers que le gouvernement veut transférer de
Congonhas. Un troisième aéroport sera construit à São Paulo, mais ce projet ne devrait pas être achevé avant 2013. Le transfert des correspondances et des escales
pourrait en outre se traduire par une augmentation des tarifs pour les consommateurs.
Samedi dernier, une défaillance du contrôle aérien a de nouveau semé le chaos dans les aéroports. Cinq vols internationaux ont été temporairement
suspendus à cause d'une panne de radars dans la région
amazonienne. Un défaut d'alimentation en courant d'une tour de
contrôle à Manaus a coupé pendant quatre heures le contact avec les
avions qui se trouvaient dans le nord du Brésil, porte d’entrée des vols en provenance d’Amérique du Nord et du Venezuela.
Enfin, la Fédération Internationale des Contrôleurs aériens (IFATCA) a accusé
les autorités brésiliennes d'avoir ignoré les normes de sécurité
internationalement reconnues en gardant ouvert l'aéroport de Congonhas. Le ministère
public fédéral du Brésil a répondu à cette accusation en déclarant avoir demandé la fermeture de
l'aéroport. Mais trop tard pour les victimes de l’Airbus de la TAM.
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