Brésil, terre d'avenir
Auteur : Stefan Zweig
Editeur : Le Livre de poche
286 Pages
Quand il s'installe au Brésil en 1940, alors que l'Europe est à genoux, sous le joug du nazisme, Stephan Zweig met le pied sur une terre pleine de promesses. Dans le climat de haine et de guerre qui règne dans son pays natal, l'Autriche, et dans tout le monde occidental, une question le hante : « Comment les hommes peuvent-ils arriver à vivre en paix sur la terre en dépit de toutes les différences de races, de classes, de couleurs, de religions et de convictions ? ». C'est au Brésil qu'il va chercher des réponses. À l'époque où il arrive là-bas, son esprit est engoncé dans des a priori quelque peu dédaigneux – propres aux cultures occidentales – sur les pays d'Amérique du Sud. Il imagine ainsi le Brésil comme « une de ces républiques sud-américaines qu'on ne distingue pas très exactement l'une de l'autre, au climat chaud et malsain, dont la politique est troublée et dont les finances sont désolées, l'administration déficiente (…), en somme un pays pour émigrants désespérés ou pour colons, mais dont on ne pouvait à aucun titre attendre une impulsion pour l'esprit ». Ce livre est la preuve du contraire. Le témoignage d'une découverte, d'un voile levé sur une civilisation inconnue… Et c'est tout simplement réjouissant !
Brésil, terre d'avenir est plus qu'une simple invitation au voyage, c'est un véritable guide – intelligemment touristique. On y apprend l'histoire de ce pays, sa géographie, son économie, sans s'ennuyer jamais. Car on découvre ici un Zweig inhabituel, qui se montre aussi habile dans la description de la réalité du pays – sans invention, si ce n'est une sublimation certaine du Brésil – que dans l’écriture romanesque, qui fit sa renommée. Zweig nous offre aussi ses impressions sur certaines villes, dont il dépeint les intérêts culturels et humains avec délice ; il parle en toute conscience de ces « quelques réalités, qui, demain seront des légendes », car il sait combien les hommes peuvent gâcher eux-mêmes les paradis qu'ils ont construits.
Texte : Florence Cavé
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