Le Soleil se couche à São Paulo
Auteur : Bernardo Carvalho
Editeur : Métailié
176 Pages
« Vous êtes écrivain ? » Le narrateur ne sait quoi répondre à Setsuko, la patronne d’un restaurant de sushi du quartier de Liberdade à São Paulo. Son rêve est d’écrire, mais il n’a jamais sauté le pas. Quelque peu velléitaire, il se laisse embarquer dans une aventure qui va l’amener au Japon.
Comme la mystérieuse Setsuko qui l’a en quelque sorte envoûté, il est d’origine nippone (nombre de Japonais ont émigré au Brésil au cours du XXe siècle). S’il est complètement acculturé – il ne parle pas un mot de la langue de ses ancêtres -, son interlocutrice apparaît peu à peu comme indéfectiblement liée à son ancienne patrie, qu’elle a quittée après la Seconde Guerre mondiale. Il lui faut, dit-elle, raconter son histoire coûte que coûte, afin d’en finir avec ses vieux démons. Il est question de deux hommes, Masukichi le comédien et Jokichi l’héritier d’une riche famille, et de deux femmes, Setsuko elle-même et son amie Michiyo.
Le dévoilement des rapports complexes existant entre eux plonge le narrateur dans une certaine perplexité. Il lui faudra accomplir un voyage aux sources pour tenter de dénouer les nœuds de l’intrigue obscure dans laquelle le destin l’a plongé. On le retrouvera donc perdu à Tokyo sur la piste de personnages devenus fantômes. C’est certainement ainsi qu’il trouvera sa raison d’être en tant que littérateur.
Quittant son existence transparente, il se sera trouvé le porteur de passions intenses à transmettre à ses contemporains. En attendant, nous autres lecteurs, nous aurons suivi le romancier Bernardo Carvalho dans les méandres de son histoire dans laquelle on prend plaisir à se perdre, entre Brésil et Japon.
Texte : Michel Doussot
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