Le Tigre blanc

Auteur : Aravind Adiga

Editeur : Buchet-Chastel

320 Pages

Sept nuits et autant de lettres au cours desquelles Balram Halwai, jeune entrepreneur indien installé à Bangalore, veut raconter au Premier Ministre chinois son Inde à lui… Bien loin des images véhiculées par les visites officielles, bien sûr ! Une Inde aux deux visages, le Pays des Ténèbres d’où vient Balram, territoire rural de la corruption, où des familles quasi esclaves mettent leurs enfants au travail pour régler leur dettes. Dans cette société quasi féodale, de grands propriétaires réduisent à rien les chances des petites gens. Zone d’ombres et de non-droit. Même un enfant repéré par un instituteur pour sa vivacité, et surnommé Tigre blanc car « on n’en trouve qu’un par siècle », n’a d’autre solution que de s’enfuir et de renier les traditions familiales pour passer de l’autre côté du miroir, du côté de la société des ventres ronds…
Le voici dans la fameuse Inde qui brille, où la corruption et les magouilles sont encore plus présents, mais à une autre échelle, bien plus gigantesque. Depuis le poste de chauffeur - homme à tout faire - homme de paille qu’il a fini par dégoter, le jeune homme en croque un portrait sans plus de complaisance que pour le Pays des Ténèbres. Il n’aspire qu’à une chose : franchir encore un cap, passer de l’état de domestique à celui de patron, afin de s’offrir un chauffeur et partager la couche de femmes aux cheveux blonds… Quitte à sacrifier toutes les attaches qui lui restent, y compris son recul sur ce monde-là, et sa probité. Drôle de parcours.
Sous la forme bien choisie du roman initiatique, version épistolaire, Le Tigre blanc dépeint l’Inde à l’envers et à l’endroit, comme bien des Indiens eux-même ne la connaissent pas. Récompensé par un prix littéraire anglais prestigieux, le Man Booker Prize, ce roman d’un jeune auteur de 35 ans devrait être bientôt adapté au cinéma : à coup sûr un futur succès, dans la suite de Slumdog Millionaire !

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