Bestiaire amazonien
Auteur : François Feer
Editeur : Le Dilettante
192 Pages
Naturaliste familier des forêts amazoniennes, François Feer nous gratifie d’un ouvrage très amusant qui raconte les mœurs d’un certain nombre d’animaux dont il a croisé la route. Sa galerie de portraits est alimentée par de sérieuses connaissances, mais le ton employé est des plus délirants. Il se défoule sans vergogne, usant d’analogies anthropomorphiques qui sont rigoureusement exclues lorsqu’il a à rédiger des textes scientifiques.
Ainsi compare-t-il un troupeau de pécari à une équipe de foot qui vient de marquer un but, car ces sangliers équatoriaux sont constamment en train de se frotter les uns aux autres pour mêler leurs odeurs, ce qui leur permet de se reconnaître entre eux. Présentant l’alouate, singe hurleur, il confie son ras-le-bol de les entendre pousser leurs braillements furieux dignes du chant de la Castafiore. En revanche, il avoue son admiration pour le jaguar, adepte non pas de la fainéantise, mais de la réduction du temps de travail. Ce fauve se nourrit de ce qu’il trouve, sans trop se fouler. Cela dit, peu de proies lui résistent… Et ainsi de suite.
Gentiment moqueur, l’auteur n’entend cependant pas faire preuve d’indélicatesse envers toutes ces bestioles. Sans prêchi-prêcha, il rappelle toujours à bon escient la fragilité de l’écosystème dans lequel elles vivent ou survivent. Rendant par exemple justice à la carollia, chauve-souris surnommée vampire, ou à la phanée rouge, scarabée vivant dans les bouses, Feer nous explique combien ces animaux qui effraient ou dégoûtent, sont importants pour la forêt. Ils font en effet partie de ceux qui sèment sur leur chemin de petites graines permettant la perpétuation des espèces végétales.
Texte : Michel Doussot
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