Cracovie, la belle Polonaise : que voir ? que faire ?
Cracovie est l’un des joyaux d’Europe Centrale. Moins connue que Prague, la belle Polonaise n’a rien à envier à sa consœur tchèque. Capitale de cœur des Polonais, Cracovie regorge d’églises, de musées et de palais en un formidable éventail de styles, du gothique au baroque. Et, pour ne rien gâcher, cette ville étudiante possède un nombre impressionnant de cafés et de restos sympas. Qu’attendez-vous pour y aller ?
Préparez votre voyage avec nos partenairesLes charmes du vieux Cracovie
Première bonne surprise : Cracovie se visite à pied. Se balader dans son centre, presque entièrement piétonnier, se révèle fort agréable. Toute promenade dans le vieux Cracovie se doit de commencer par Rynek Glowny, la place du Marché qui est la plus grande place médiévale d’Europe avec ses 200 mètres de côté.
Aujourd’hui, il ne s'y tient plus de marché, mais on y trouve à toute heure de la journée beaucoup d’animation en raison des nombreux cafés qui l’entourent. On peut même s’y restaurer rapidement dans l’un des chalets en bois de la place. Sur Rynek Glowny s’élèvent l’ancienne halle aux draps du XIVe siècle et l’église Notre-Dame-Sainte-Marie, l’un des symboles de Cracovie. Elle recèle un retable monumental de Veit Voss, chef-d’œuvre du XVe siècle.
Ensuite, il faut musarder dans les rues du vieux Cracovie, construit sur un plan en damier au XIIIe siècle. Un festival de beautés architecturales gothique, renaissance et baroque : Cracovie est un pur concentré d’art mitteleuropéen, qui démontre magistralement la pleine appartenance de la Pologne à l’Europe.
Ne pas manquer les Planty, agréables jardins qui entourent la vieille ville, la porte Florianska, vestige des anciens remparts de Cracovie, et le musée des Princes Czartoryski (actuellement en rénovation) où l’on peut voir la fameuse Dame à l’hermine de Leonard de Vinci (transférée en ce moment à la Wawel).
En parcourant l’ancienne Voie Royale, le long des rues Florianska et Grodzka, vous passerez devant de belles demeures, des églises, des palais… Mention spéciale pour la place Marie-Madeleine : elle donne sur la baroque église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, précédée des statues des douze apôtres, jouxtant l’église romane Saint-André, datant du XIe siècle.
Le Wawel, panthéon de la Pologne
Ville de Jean-Paul II, Cracovie occupe une place à part dans le cœur des Polonais. C’est ici que fut couronné le premier roi de Pologne, Boleslas le Vaillant, en 1025. Cracovie a été capitale de la Pologne jusqu’au XVIe siècle. Au-dessus de la vieille ville, au bout de la voie royale, trône la colline de Wawel. C’est le berceau de la Pologne.
La cathédrale de Wawel, reconstruite au XIVe siècle en style gothique, a vu le couronnement de tous les souverains polonais. Elle abrite aujourd’hui le mausolée des rois et des grands hommes de Pologne. Bref, un panthéon national qui se visite avec vénération.
Outre de nombreux chefs-d’œuvre – dont la chapelle Sigismond perfection du style Renaissance –, la cathédrale contient aussi la cloche Sigismond qui ne résonne qu’à l’occasion des événements importants du pays.
Le château de Wawel, reconstruit au début du XVe par les architectes Francesco Florentino et Bartolomeo Berecci, évoque la splendeur des palais italiens de la Renaissance, notamment son impressionnante cour à arcades.
Palais royal jusqu’au transfert de la capitale à Varsovie en 1596, il a connu bien des vicissitudes liées à l’histoire tragique de la Pologne. Pillé, transformé en caserne ou en entrepôt, il est aujourd’hui impeccablement restauré. Dans les appartements royaux, on peut admirer notamment une très belle collection de tapisseries de Flandres et un tableau de Rubens, heureusement rescapés de la rapacité des occupants de la Pologne.
Kazimierz, juif et branché
À quelques minutes à pied de Wawel, entre les rives de la Vistule et le vieux Cracovie, un autre coup de cœur : le quartier juif de Kazimierz, qui ne fut rattaché à Cracovie qu’au XVIe siècle. Juif, ou ce qu’il en reste…
Car, de 80 000 habitants avant la Seconde Guerre mondiale, Kazimierz, où ont vécu Roman Polanski et Helena Rubinstein, ne compte aujourd’hui plus que des centaines de juifs. Laissé à l’abandon par les communistes, il connaît depuis une dizaine d’années un important processus de revitalisation. Ses synagogues, dont une seule sert aujourd’hui de lieu de culte, ont été restaurées.
Le film de Spielberg, La Liste de Schindler, qui se déroule ici et dans le quartier voisin de Podgorze, a également contribué à la renaissance de Kazimierz. De nombreux Schindler Tours sont organisés sur les lieux de tournage du film, qui sont aussi des témoins de l’histoire tragique des juifs polonais. Chaque année a lieu un important Festival de la Culture Juive, qui célèbre la mémoire de Kazimierz.
Kazimierz est devenu le quartier le plus vivant de Cracovie, à la fois bohème et branché. On ne compte plus les bars, cafés, restos et établissements de nuit pour les fêtards.
Le dimanche, la place Nowy, haut-lieu de la vie nocturne, accueille une sympathique brocante. Au centre, des stands de cuisine servent des snacks à déguster à la polonaise, sur le pouce. Sur la rue Szeroka, aux allures de place, les restos juifs traditionnels – et quelque peu touristiques – font face aux synagogues. En été, les terrasses sont des plus accueillantes pour siroter une bière en dégustant des pierogis, ces délicieux raviolis polonais.
Mines de sel et ville-modèle communiste
Si vous avez le temps, voici deux excursions intéressantes aux portes de Cracovie : les mines de sel de Wieliczka et la « ville-modèle » communiste de Nowa Huta.
On a du mal à le croire, mais la région était recouverte il y a 13 millions d’années par la mer. En se retirant, elle a déposé du sel, qui, pendant des siècles, fit la richesse du pays. Exploitées dès le XIIIe siècle et à 10 kilomètres de Cracovie, les mines de sel de Wieliczka, aujourd’hui classées à l’Unesco, s’étendent sur 30 kilomètres et atteignent une profondeur de plus de 300 mètres.
Les trois premiers niveaux, ouverts à la visite, permettent de se rendre compte des dures conditions de travail des ouvriers du sel. Avec, au cours de la visite, quelques divines surprises, dont une statue de Copernic et une gigantesque cathédrale de sel souterraine. Impressionnant !
Dans un tout autre genre, Nowa Huta mérite le détour. Son nom signifiant la « nouvelle fonderie », cette « ville nouvelle » communiste fut construite dans les années 50 autour d’un combinat sidérurgique (aujourd’hui propriété d’Arcelor Mittal). Abritant jusqu’à 150 000 personnes, cette ville modèle du socialisme triomphant est un témoignage éloquent de l’architecture stalinienne, plus proche de la cage à prolos que de la cité radieuse.
Toutefois, de grands parcs entourent les grands ensembles uniformément gris et les églises du quartier jouèrent un rôle non négligeable dans la lutte anti-communiste menée par Solidarnosc. Une autre page d’histoire de Cracovie, à découvrir, à l’opposé des splendeurs du centre historique.
Fiche pratique
Pour préparer votre séjour, consultez notre fiche Pologne.
Office national polonais de tourisme
Ville de Cracovie
Comment y aller ?
- EasyJet dessert Cracovie en vol direct au départ de Paris-CDG, Mulhouse-Bâle et Lyon. Vols avec correspondance depuis les autres aéroports français. Trouvez votre billet d'avion pour Cracovie.
- Aller de Cracovie à Wieliczka : bus n°304 depuis la rue Kurnika face à la gare centrale.
- Aller de Cracovie à Nowa Huta : tram n°4, 5, 10 et 15 depuis la gare centrale.
Où dormir ?
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Où manger ?
- U Stasi : ul. Mikołajska 16. Pour beaucoup, le meilleur bar à lait de la ville. Idéal pour se régaler de plats polonais (dont les pierogi) sans se ruiner !
- Wesele : rynek Glowny, 10. Sur la place principale du vieux Cracovie, une valeur sûre pour goûter à une cuisine polonaise de qualité. Compter entre 15-20 € le repas (45-60 zlt)
- Pour manger sur le pouce, nombreuses échoppes sur la place Nowy à Kazimierz et sur Rynek Glowny dans la vieille ville. Bonnes pâtisseries à Cukierna Michalscy, ul. Dominikanska, 1 dans le centre.
Où prendre un verre ?
Embarras du choix à Kazimierz, notamment autour de la place Nowy, entourée de bistrots. À signaler les bars Alchemia (ul. Estery, 5) et Singer (ul. Estery, 20).
Texte : Jean-Philippe Damiani
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