Golfe de Thaïlande, côté îles : Ko Chang, Ko Mak et Ko Kut
Aux confins du golfe de Thaïlande, tout près du Cambodge, trois îles au caractère unique sont à découvrir : Ko Chang, Ko Mak et Ko Kood, qui font partie depuis 1982 d’un parc maritime étendu sur 650 km2.
Ko Chang, appelée « l’île Éléphant » en raison de sa forme, est la deuxième plus grande île du pays (429 km2), après Phuket. Comme sa cousine de la mer d’Andaman, elle a connu un important développement touristique ces dernières années, mais uniquement sur la côte ouest, là où se concentrent les plages. Le reste de l’île, avec son relief montagneux, sa forêt impénétrable et sa mangrove sur la côte orientale, reste intact.
Plus au sud, la petite île de Ko Mak (16 km2) est un véritable havre de paix, préservé et hors du temps. Le lieu idéal pour farnienter !
Quant à Ko Kut ou Ko Kood (162 km2), peu urbanisée, elle a su garder son côté sauvage, avec ses belles plages de sable fin, ses cascades, sa forêt tropicale et ses villages de pêcheurs authentiques.
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La plupart des visiteurs de Ko Chang se rendent dans l'ouest de l'île, notamment pour ses plages. La côte occidentale est desservie par une grande route (Main Road), où s’alignent restaurants, boutiques, salons de massage ou de tatouage, agences de voyages, échoppes de fruits et street food, bars à filles, sans oublier les traditionnelles supérettes 7-Eleven. De petites routes perpendiculaires mènent aux différents resorts et hôtels qui ont fleuri le long du rivage.
La longue plage de sable fin de White Sand Beach (Hat Sai Khao) s’étire sur 3 km, au nord. C’est le coin le plus touristique de l’île, où se retrouvent les fêtards. Si vous recherchez le calme, optez plutôt pour la plage de Klong Prao, tout aussi jolie et beaucoup plus sereine.
À 3 km du bord de mer, la cascade de Khlong Phlu (200 THB l’entrée) est facilement accessible après une courte balade dans la forêt tropicale. Si le nombre de baigneurs ne vous rebute pas, vous pourrez vous rafraîchir dans l’eau du bassin.
Un peu plus au sud, la plage de Kai Bae est plutôt familiale. On y loue des kayaks pour ramer jusqu’à l’île située en face. Les routards, eux, préfèrent Lonely Beach (Hat Tha Nam), avec ses bungalows pas chers et ses bars à bière.
Enfin, à la pointe méridionale, le petit port de pêche de Bang Bao, sur pilotis, voit défiler les touristes toute la journée et a quelque peu perdu de son authenticité. De chaque côté du ponton principal, refait en béton, s’alignent les boutiques de souvenirs et les restos de fruits de mer.
Au bout, on débouche sur l’embarcadère, d’où partent les speedboats pour Ko Mak et Ko Kood, et les bateaux proposant des excursions de snorkeling dans les îles voisines (Ko Wai, Ko Laoya, Ko Khlum, Ko Ngam).
Ko Chang, côté nature
En arrivant dans l’est de Ko Chang, l’ambiance change radicalement. On a presque l’impression de ne plus être sur la même île !
La mangrove et la quasi-absence de plages ont préservé la côte du tourisme de masse. Ici, pas de grands resorts, mais quelques petits hôtels, bungalows et maisons d’hôtes (homestays). De fait, l’atmosphère est bien plus authentique que sur la côte ouest. Le revers de la médaille : c’est très mal desservi. L’idéal est donc de consacrer une journée entière pour visiter cette partie de l’île.
Premier arrêt : les mangroves. À Salak Khok, un ponton en béton (Mangrove Walkway) serpente au milieu de cette forêt aquatique aux fantastiques racines entremêlées. Pas évident à trouver, l’accès (gratuit) se trouve en face d’un temple.
Un peu plus loin, le petit village sur pilotis de Salak Khok, dont la majorité des habitants est d’origine cambodgienne, est le point de départ d’une belle balade dans la baie, à faire soit en kayak, soit dans la barque traditionnelle d’un pêcheur. Plus au sud, l’autre village de pêcheurs, Salak Phet, possède un joli temple. En faisant halte dans un homestay sur pilotis, vous profiterez d’une vue imprenable sur la baie.
Puis, poussez jusqu’à Long Beach, paisible plage de Robinson au sable doré ourlé de cocotiers, quasi déserte. La route qui y mène était encore récemment hors d’usage et vient d’être refaite. On peut y voir un mémorial célébrant la victoire contre les Français qui ont attaqué la base navale de Ko Chang en 1941, et ont perdu trois torpilleurs, coulés au large. Un musée en forme de bateau est actuellement en construction.
Enfin, si vous voulez explorer la luxuriante forêt tropicale, deux options s’offrent à vous : une balade à dos d’éléphant ou un trek avec un guide, qui vous initiera à la richesse de la faune et de la flore du parc national.
Parmi les cascades à voir dans la forêt, celle de Thom Mayom est facilement accessible en individuel, mais renseignez-vous avant de vous y rendre : en saison sèche, elle peut manquer d’eau.
Ko Mak, l’île tranquille
Sitôt débarqué sur Ko Mak, on est saisi par la tranquillité qui règne sur cette petite île où le temps semble avancer au ralenti. Ici, le tourisme de masse n’est pas d’actualité (pourvu que ça dure !). La plupart des hôtels se trouvent côté sud-ouest et nord-ouest, le reste de l’île étant surtout occupé par les plantations d’hévéas et les cocoteraies.
Dans le village d’Ao Kao, quelques restos et commerces sont disposés le long de la route, à l’abri du vent. Près d’Ao Suan Yai Beach, un lieu insolite se cache au détour d’un chemin de terre rouge : The Kingdom of Somchai's Affection, le jardin très spécial d’un artiste local, qui expose ses sculptures érotiques.
Plusieurs îlots sont à explorer autour de Ko Mak. Ko Kham, au nord, est accessible en kayak ou en barque à moteur (300 THB : A/R, droit d’entrée, boisson). Là vous attend un décor paradisiaque : une mer déclinant toutes les nuances de turquoise, du sable fin et blanc, des palmiers et de gros rochers volcaniques. Seule fausse note dans le paysage : les fondations en béton d’un hôtel dont la construction a été stoppée et qui se fait lentement avaler par la végétation.
N’oubliez pas votre masque de snorkeling : il y a beaucoup de poissons et d’oursins à voir dans l’eau translucide. Et, contrairement à d’autres îles envahies par les touristes en excursion, ici, on peut barboter en toute tranquillité.
Autre île au nord de Ko Mak, Ko Kradat plaira aux amoureux des animaux. Le départ se fait de la plage de Laem Son, à l’ambiance baba cool. C’est un pêcheur qui assure la traversée (350 THB/pers). À vrai dire, il n’y a pas grand-chose à voir sur cette petite île, à part… une importante population de cerfs (on parle de 2 000 bêtes), une curiosité en soi.
Ko Kut, l’île sauvage
À Ko Kut (ou Ko Kood), ne cherchez pas de centre touristique : il n’y en a pas ! Cette grande île, essentiellement occupée par des forêts, est restée sauvage, en dépit de l’installation d’hôtels sur sa frange occidentale et au sud. Le kayak est une excellente manière de découvrir la côte depuis la mer.
Si vous préférez farnienter, vous avez l’embarras du choix, entre la plage de Tinkerbell, aux eaux translucides, ou, mieux, celle de Bang Bao Bay, paisible, avec son sable fin, son long ponton en bois, ses bungalows, son bar donnant sur la mer turquoise. Une vraie carte postale !
Dans le sud, Ao Prao Beach, peu fréquentée, vaut également le détour. Signalons aussi Klong Chao Beach (côte ouest), très jolie, mais qui a le désavantage d’être située près du chenal menant aux mangroves. Avec le ballet des bateaux qui entrent et sortent de l’estuaire, on déplore parfois une propreté de l’eau toute relative…
À 2,5 km de l’embouchure de la rivière (klong), et après une petite marche en forêt, vous découvrirez la jolie cascade de Klong Chao, où les touristes font trempette. D’autres chutes d’eau sont à voir sur l’île, notamment Klong Yai Kee ou Huang Num Keaw, sertie dans un cadre luxuriant (surtout impressionnante pendant la saison des pluies). En revenant vers l’ouest, profitez-en pour aller saluer l’un des vénérables banyans de la forêt : le Makka Tree, vieux de 500 ans.
Enfin, Ko Kood compte deux villages de pêcheurs sur pilotis. Celui du Nord, Ban Ao Salad, est à découvrir dans la matinée, avant que les touristes ne débarquent du ferry. Des bateaux de pêche colorés s’alignent le long des pontons, où les habitants vaquent à leurs occupations, dont le ramendage des filets. Sur les hauteurs, un grand bouddha veille, près d’un temple en construction.
L’autre village, Ao Yai, est installé dans le sud-est de l’île. On y déguste des fruits de mer ultra-frais dans l’un des deux restos (Noochy Seafood et Chonthicha Seafood), en profitant de la quiétude de la baie.
Fiche pratique
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Site de l’office national de tourisme de Thaïlande
Comment y aller ?
Vol direct quotidien Paris CDG-Bangkok avec Thai Airways.
Les options pour vous rendre à Ko Chang depuis Bangkok :
- En bus. Le plus économique. 6 h de route min jusqu’à l’embarcadère.
- En voiture avec chauffeur, ferry inclus, jusqu’à votre hôtel à Ko Chang. Env 6 h de route (+ 30 à 50 min pour la traversée, selon l’embarcadère).
- En avion. Bangkok-Trat : 1 h. L’embarcadère de Laem Ngop est à 17 km de l’aéroport. Des compagnies proposent des forfaits en minibus jusqu’à votre hôtel à Ko Chang, traversée incluse.
Comment se déplacer ?
- À Ko Chang : ici, pas de tuk-tuk, mais des taxis collectifs (songthaews) qui sillonnent la route principale, seulement sur la côte ouest. La course coûte de 50 à 200 THB/pers, selon la distance (tarifs plus élevés la nuit). Les hôtels proposent aussi un service de taxi, mais c’est plus cher. Si vous êtes à l’aise sur un scooter, vous pouvez en louer pour env 300 THB/j. Les routes ne sont pas toutes en bon état, ça monte, ça tourne, ça descend… et ça peut glisser quand il pleut.
- Sur la côte est de Ko Chang : la côte orientale est plus difficile d’accès. Les taxis collectifs ne la desservent pas. La solution la moins onéreuse est de louer un scooter. Sinon, il est possible de réserver un taxi local à la journée (env 2 500 THB). Autre option : une excursion avec un guide local, motorisé, comme Thomas (anglophone), qui propose des programmes à la carte pour découvrir le mode de vie des locaux (Thomas Koch Travel and Adventure, facebook.com/ThomasKohChang).
- À Ko Mak : l’île est desservie par quelques routes, plutôt en bon état, et des chemins de terre. Pour se déplacer librement, l’idéal est de louer un scooter. Vous pouvez aussi faire du vélo, si la chaleur humide ne vous fait pas peur (par endroits, il y a un peu de dénivelé). Enfin, il est possible de faire appel à des taxis locaux (50 THB/pers le trajet).
- À Ko Kood : il n’existe aucun transport public, et les distances sont importantes entre les différents lieux à voir. Le plus économique est de louer un scooter (il y a peu de circulation, mais certaines routes sont escarpées). Sinon, restent les taxis, mais en l’absence de tarif fixe, les prix sont prohibitifs. Plutôt que de multiplier les courses, mieux vaut louer un taxi à la journée (1 500 THB) pour faire le tour de l’île et regrouper toutes vos visites.
Où dormir ?
- Santhiya Tree : Klong Prao Beach, Ko Chang. Un luxueux hôtel donnant sur la plage. Villas confortables dans un jardin luxuriant, belle piscine, très bon petit déj et personnel avenant. Petit bémol : le resto (cher et pas top).
- Baan Rim Nam : 29/3 Moo 4, Klong Prao, Ko Chang. Une maison de bois toute simple, aux pilotis plantés dans la rivière. Accueil adorable. L’une de nos adresses préférées.
- Mira Montra Resort Koh Mak : nord-ouest de Ko Mak. Un resort tout récent avec un emplacement magique : ici, la mer est magnifique. Villas agréables, jolie piscine à débordement, prêt de kayaks et de vélos. Accueil sympathique. Petits défauts : pas de moustiquaire et resto pas donné.
- Monkey Island Resort : débarcadère de Ao Kao, Ko Mak. Une trentaine de bungalows posés sur la plage. Pas le grand luxe, mais ambiance sympa.
- Mangrove Bungalow : Klong Chao, Ko Kood. Cinq bungalows au bord de la rivière, simples mais vraiment adorables.
- Shantaa Resort : Nam Leuk Pier, Ko Kood. Des villas très confortables dans un jardin paradisiaque avec vue sur la mer. Petit déj et service excellents. Le plus : le resto sert une délicieuse cuisine thaïe. Prêt de kayaks. Les moins : les massages et les plages de l’hôtel, mais celle d’Ao Ta Pao, long ruban de sable blond, n’est qu’à quelques pas. Pour un coup de folie, en amoureux.
Où manger et boire un verre ?
- Pilot Bar : Kae Bae Beach, Ko Chang. Un resto de plage sympa pour dîner sous les arbres, les pieds dans le sable. Au menu : plats thaïs, poissons, fruits de mer, pizzas (le patron est italien). Très bon rapport qualité-prix dans un cadre paisible. Les enfants apprécient la balançoire et le show de jonglerie de feu donné le soir par le resto voisin.
- Jea Eaw Seafood : Khlong Phrao, Ko Chang. Au bord de la grande route, ce resto au décor sommaire sert une bonne cuisine locale à prix doux, beaucoup de fruits de mer (comme son nom l’indique). Pastèque et ananas offerts à la fin du repas.
- Blues Blues Arts & Food : nord de Ko Chang. Installé dans un jardin, le resto est tenu par un artiste, Woo, qui y expose ses œuvres. Un endroit à part.
- Food Garden : Ao Kao Beach, Ko Mak. Une bonne cuisine locale (fruits de mer, poissons) servie dans un agréable jardin agrémenté de guirlandes lumineuses. Accueil chaleureux.
- Koh Mak Seafood : Baan Bang Bao, Ko Mak. Ce resto sur pilotis sert des fruits de mer et des poissons. Belle vue, mais plus cher qu’ailleurs.
- Noochy Seafood : Ko Kood. L’un des deux restos de fruits de mer installés dans le village de pêcheurs d’Ao Yai. Rapport qualité-prix imbattable.
- Fishermen’s Hut : Ko Kood. Probablement l’endroit le plus animé de l’île. Parfait pour boire un verre en écoutant les concerts organisés tous les soirs. Bonne ambiance !
Écoutez Road Trip Thaïlande, le podcast du Routard :
Texte : Olivia Le Sidaner
Mise en ligne :