Namibie : 5 raisons d’y aller
La Namibie, mystérieuse et fascinante contrée d’Afrique australe, a des atouts que ses voisines, l’Afrique du Sud et le Botswana, ne possèdent pas forcément. Des paysages lunaires comparables à nul autre, un canyon à faire pâlir le « Grand » américain, des pistes fiables et un sentiment de sécurité permanent, une gastronomie étonnante héritée de la colonisation allemande.
La Namibie, c’est aussi l’Afrique fantasmée, un pays où l’on passe des montagnes brumeuses au désert aride en une journée, où les guépards vous accordent un tête-à-tête, où les chansons du Roi Lion vous trottent dans la tête du premier au dernier jour, tant ses plaines et sa faune nous font penser au dessin animé. Une destination lointaine et pas donnée, mais qui vaut le voyage. Voici nos cinq coups de cœur parmi tant d’autres…
Préparez votre voyage avec nos partenairesLe parc national d’Etosha : l’une des plus belles réserves d’Afrique
C’est l’une des réserves animalières les plus belles au monde. Mythique, au même titre que le parc Kruger en Afrique du Sud ou le cratère du Ngorongoro en Tanzanie. Elle a en plus l’avantage de ne pas coûter grand-chose : l’entrée revient à environ 5 € par jour et par personne (hors hébergement). Ici, c’est vous qui êtes en cage : il est formellement interdit de sortir de sa voiture pendant le safari. Si vous venez de Windhoek, vous y accéderez par l’est. Trois campings parsèment la réserve. Pour ne pas perdre de temps, mieux vaut changer de camping au rythme de votre avancée vers l’ouest.
Etosha est un parc facile. Les chemins sont bien indiqués et on ne passe jamais plus d’une heure sans croiser, de près ou de loin, un animal. En revanche, ne vous fiez pas aux points d’eau indiqués sur la carte que l’on vous remet à l’entrée. Ils sont censés être le lieu de rendez-vous de toute la faune du coin, mais la plupart d’entre eux sont désormais asséchés… Il faut donc s’armer de patience et ouvrir grand les yeux. Le jeu n’en est que plus drôle. On roule, on tourne la tête à droite à gauche, presque par automatisme, et là, on se laisse surprendre par un éléphant en plein festin !
Il y a aussi les moments d’adrénaline. Un troupeau de 4x4 indique la présence de lions ou de léopards, deux des « Big Five ». Très intelligents, ces grands prédateurs savent se fondre dans le décor. Alors quand l’occasion d’en voir un se présente, il faut rejoindre les autres véhicules fissa avant que la bête ne fuie. À l’arrivée, on joue un peu des coudes pour se faire une place, mais cela en vaut la peine.
Le spectacle de deux lionnes, faussement indifférentes à la horde de paparazzis, est superbe. L’une allongée, l’autre droite comme un pic, aux aguets. Qui dit prédateur dit carcasse, et donc charognard… Scrutez la zone autour de vous ou rodez en voiture dans les alentours : vous discernerez peut-être une hyène, encore plus fourbe et discrète qu’une lionne. Et là, c’est le jackpot.
En trois jours – la durée conseillée pour profiter pleinement du parc d’Etosha –, vous devriez voir tous les rois de la savane. Ainsi que des dizaines d’oiseaux et de mammifères aux noms improbables, dont vous ne soupçonniez même pas l’existence. Comme le vilain marabout d’Afrique, un énorme oiseau chauve, le curieux messager sagittaire, un oiseau terrestre avec une crête de punk, la sociable mangouste rayée aux couinements rigolos… Et que dire du dik-dik de Damara ? Une minuscule antilope tout simplement a-do-rable. Notre chouchou !
Les somptueux paysages du Damaraland
Est-on en Afrique ou au Colorado ? En pénétrant dans la région du Damaraland, on se pose la question. Dès que l’on quitte le verdoyant parc d’Etosha, le paysage change radicalement.
Comme dans les parcs de l’Ouest américain, on peut rouler des dizaines de kilomètres sans croiser une voiture. De part et d’autre de la route, d’imposantes formations rocheuses et montagneuses brisent parfois l’horizon et la monotonie des plaines broussailleuses. Il n’y a ni réseau, ni habitation, ni âme qui vive, ou presque : on croise quelques babouins et phacochères, mais surtout d’innombrables termitières couleur ocre. La même que la terre, les pierres et les montagnes.
Signe que le désert approche, en descendant vers le sud, la piste, un peu dangereuse car caillouteuse, serpente à n’en plus finir dans ce cadre époustouflant, quasi-martien. Au crépuscule, c’est encore plus beau : les roches orangées flamboient sous les derniers rayons du soleil.
La Namibie sait aussi cacher ses beautés. Même si vous n’y dormez pas, faites une pause au Grootberg Lodge. Un hôtel 3 étoiles à 25 km à l’est de Palmwag qui doit tout à son emplacement exceptionnel. « Va boire un verre sur leur terrasse, la vue est époustouflante tu verras », nous avait-on conseillé. On a vu, et on nous a dit vrai.
Perché au bord du plateau de l’Etendeka, ce luxueux lodge offre un panorama incroyable sur un profond canyon, fissuré par un lit de rivière à sec. C’est sans conteste l’un des points de vue les plus spectaculaires du pays. Et il se mérite, car le chemin est très, très pentu et sinueux.
Enfin, vous êtes ici sur le territoire du rhinocéros noir. Plusieurs lodges proposent des safaris, en voiture ou à pied, dédiés à leur observation. À l’heure du soleil couchant, bien sûr.
Les sensations fortes à Swakopmund
Enfin, une ville ! À mi-chemin du voyage, que vous commenciez par le nord ou le sud du pays, Swakopmund est une ville-étape bienvenue. Malgré la rigueur du climat hivernal, les bourrasques de vent froid et l’océan déchaîné contre la jetée, on s’y sent bien.
Swakopmund procure une drôle de sensation de bout du monde. Là, sur cette côte d’Afrique australe, subsistent des vestiges de la colonisation allemande. Dans quel autre pays africain trouve-t-on en plein centre-ville une saucisse-choucroute, accompagnée d’une bière, dans une brasserie typiquement germanique ? Un héritage cocasse pour les uns, dérangeant pour les autres.
Ce qui rend Swakopmund si unique, c’est aussi son ambiance et son architecture. Ses maisons à colombages allemandes, ses coffee shops et ses commerces le long d’allées piétonnes lui donnent un petit côté Disneyland. Les rues sont calmes, tranquilles, apaisées. Presque trop, le soir, quand la petite ville devient fantomatique. Mais on ne vient pas ici pour faire la fête.
Les Namibiens ont fait de cette station balnéaire le paradis des amateurs de sensations fortes et de sports d’aventure. Une multitude d’agences proposent de vivre des expériences fun, allant du « sandboard » (surf sur le sable) au saut en parachute. Les avantages ? Ces activités coûtent moins cher qu’en Europe et promettent des points de vue à couper le souffle sur la nature environnante.
C’est depuis la crête d’une dune ou à 4 000 m d’altitude que l’on se rend vraiment compte de sa beauté : Swakopmund est coincée entre les rouleaux de l’Atlantique et des montagnes de sable rouge. Littéralement, puisqu’en quittant la ville, une simple route à deux voies sépare les deux !
La forêt surréaliste de Deadvlei, carte postale de Nambie
La carte postale de Namibie, la voici ! Et franchement, le voyage vaut le coup rien que pour voir cette bizarrerie si bien faite, au centre du pays. On peut faire des safaris ailleurs en Afrique, mais seule la Namibie possède ce paysage-là.
Deadvlei (« cuvette de la mort ») ressemble à un tableau. Imaginez une cuvette de terre blanche craquelée et assoiffée, abritée par les dunes. Et sur cette terre, des arbres momifiés aux branches tortueuses, noirs comme s’ils étaient carbonisés. C’est à se demander comment les troncs tiennent encore debout. L’effet est saisissant, d’une rare beauté. Le noir des arbres, le rouge des dunes, le blanc de la terre, le bleu du ciel. Un tableau, on vous dit.
Ces « épouvantails » n’effraient guère les touristes, bien au contraire : c’est l’attraction phare de Sossusvlei, lui-même le site le plus visité de Namibie. Une mer de sable qui s’étend sur 32 000 km², l’équivalent de la superficie de la Belgique.
Situé dans le désert du Namib, le plus ancien de la planète, Sossuvlei est connu dans le monde entier pour ses dunes géantes, dont la pointe culmine parfois à plus de 300 m de haut. Ce trésor naturel est protégé : il faut payer l’entrée dans le Namib-Naukluft National Park, environ 5 € par personne.
Ne manquez pas non plus l’imposante Dune 45. Mieux vaut grimper à son sommet en début ou en fin de journée, pour ne pas trop souffrir de la chaleur extrême ni de l’afflux de touristes. L’ascension est laborieuse : les pieds s’enfoncent dans le sable, le vent décoiffe et soulève des grains qui fouettent les mollets. Mais une fois là-haut, vous ne le regretterez pas.
Des safaris privés pas chers
La plupart des lodges de Namibie proposent leur propre safari guidé, pour environ 30 € par personne. C’est un vrai bon plan et une excellente mise en bouche avant le « gros safari » de plusieurs jours au parc national Etosha. Surtout qu’avec un peu de chance, vous pouvez vous retrouver seul avec le conducteur. Mais dans tous les cas, vous serez au maximum six dans le 4x4.
Organisés à l’aube ou au crépuscule, ces safaris de 2 h permettent de partir sur les traces des guépards, rhinocéros et oryx (l’emblème de la Namibie, une antilope aux longues cornes en forme de V) sous une lumière rougeoyante (ça y est, vous l’avez la petite musique du Roi Lion ?)
Au Otjiwa Safari Lodge, dans les environs de Otjiwarongo (au nord de Windhoek), le safari n’a presque rien à envier au parc d’Etosha : la brousse qui s’étend à l’infini, d’apparence si hostile à toutes formes de vie, regorge de girafes, buffles, autruches, phacochères et même de rhinocéros !
Ce soir-là, le chauffeur repère un troupeau entier, avec des petits. Nous avons pris le temps de les observer de très près durant quinze bonnes minutes, eux qui sont d’habitude si difficiles à approcher. Armés de jumelles, on distingue aussi au loin un groupe de springbok. Une élégante antilope couleur café, un peu peureuse, seule gazelle d’Afrique australe.
À dix minutes en voiture du lodge, l’Africat Foundation vous offre carrément un tête-à-tête avec les guépards pour 20 € par personne. Cette organisation à but non lucratif conserve et protège les guépards et léopards menacés. Ces grosses peluches sont donc habituées au contact de l’homme, et le conducteur n’hésite pas à stationner son 4x4 (sans toit, bien sûr) à quelques mètres, voire quelques centimètres de leurs pattes.
C’est très impressionnant au début (et légèrement effrayant), mais leur nonchalance rassure. De quoi faire de superbes clichés sans avoir besoin de zoomer !
Et plus si affinités...
Fish River Canyon
Si vous avez le temps, poussez dans le sud jusqu’au Fish River Canyon. Il a beau être situé à la frontière avec l’Afrique du Sud, c’est le deuxième site le plus visité du pays. On comprend pourquoi les touristes engloutissent tous ces kilomètres. Ses « mensurations » font de lui le deuxième plus grand canyon du monde : 550 m de profondeur, 160 km de long, 27 km de large. Rien que ça !
Les villages Himbas
On ne peut pas faire l’impasse sur ce sujet. Les femmes Himbas sont connues pour leur rituel particulier : celui de s’enduire le corps d’une crème à base d’argile rouge, donnant à leur peau une teinte ocre si photogénique. À la base, ce produit cosmétique sert à la fois d’anti-rides et de crème solaire. Mais les traditions du peuple Himba sont devenues un argument touristique, une matière à faire du business.
Dans le Damaraland, des panneaux, ou même des femmes au bord de la route, vous indiquent la direction d’un « village Himba ». Libre à vous d’y aller ou non. L’entrée est bien sûr payante, mais en contrepartie, on vous laisse prendre autant de photos que vous voulez.
Les femmes ont l’habitude et prennent la pose très facilement. Ce manque de spontanéité, de sincérité, peut mettre mal à l’aise. La guide passe de hutte en hutte pour distiller des informations sur la culture des Himbas. C’est instructif, mais on ne sait jamais ce qui est authentique ou mis en scène. Au final, nous en sommes sortis avec une désagréable sensation de voyeurisme… Et de jolies photos.
Fiche pratique
Consulter notre guide en ligne Namibie
Comment y aller ?
Liaisons directes avec Air France de Paris au Cap (en Afrique du Sud), puis prendre un vol du Cap à Windhoek, desservie par South African Airlines. Cela peut revenir moins cher que de réserver directement un vol Paris-Windkoek.
Trouvez votre billet d’avion
Où dormir ?
- River Crossing Lodge près de Windhoek. Sur les hauteurs d’une réserve naturelle, ce lodge de style colonial, avec piscine, dispose d’une vingtaine de chalets individuels avec terrasse, offrant une vue à couper le souffle. À partir de 120 € la nuit avec petit-déjeuner.
- Otwija Safari lodge & camping, près de Otjiwarongo (au nord de Windhoek). Camping très agréable grâce à ses emplacements bien espacés. On peut y observer des antilopes qui viennent s’abreuver tout près de la piscine. Normal : dans cet immense lodge aux airs de ranch américain, des dizaines d’espèces animales vivent en toute liberté. 150 N$ (environ 9 €) la nuit/adulte en camping.
- Brandberg White Lady Camping, dans le Damaraland. Non loin du site de peintures rupestres de la White Lady, ce camping, ou plutôt « glamping » (camping glamour), offre des « tentes de luxe » très spacieuses, avec salle de bain privatisée creusée dans la roche, en plein air. Sont inclus dans le tarif : de la bonne viande à faire griller au barbecue et un petit déjeuner servi sur votre terrasse à l’heure de votre choix. Tout simplement génial. 1 625 N$ (97 €) la nuit.
- Villa Margherita à Swakopmund. Une maison de poupée toute jaune, avec un personnel aux petits soins et un petit déjeuner excellent, copieux et réconfortant. Une parenthèse confortable plus que bienvenue à la moitié du road trip, que vous commenciez par le nord ou le sud. 126 € la chambre double avec petit déjeuner.
Trouvez votre hôtel en Namibie
Quelle agence de voyage choisir ?
Basée à Swakopmund et tenue par des Français, l’agence Damarana propose des itinéraires en autotour sur-mesure. Réservation du 4X4, des hébergements, assistance, fourniture d’un guide et d’une carte : le tour opérateur s’occupe de tout avec professionnalisme. Très bon rapport qualité-prix.
Texte : Sarah Négrèche