Namibie : rencontres avec les animaux du désert du Namib
Sur plus de 80 000 km², le Namib est un désert côtier considéré comme le plus vieux du monde. Situé au sud-ouest de la Namibie, il déploie un océan de dunes dont les vagues se brisent sur les rouleaux de l’Atlantique. Du sable rouillé par le temps, ici. Des salars de sel blanc, là. Parfois, une fine couche de scories fossiles.
Sur ces terres bordées par un océan que rend glacial le courant de Benguela issu de l’Antarctique, la pluie advient rarement. On y compte, en revanche, jusqu’à 200 jours de brouillard par an. Cette brumisation salutaire a permis l’acclimatation de nombreux animaux à ce milieu aride.
Un désert foisonnant de vie : incroyable, mais vrai !
Préparez votre voyage avec nos partenairesLes plantes du désert du Namib
La demi-douzaine de rivières éphémères que compte le désert du Namib accueille de rares arbres aux racines particulièrement profondes (acacias, faidherbias des oasis…), dont se repaissent éléphants et girafes.
Également très appréciées des mammifères, des succulentes se gorgent des larmes du brouillard côtier. Les zones plus arides voient surgir de drôles de plantes. Le melon « nara », saturé d’eau, friandise des oryx qui en propagent les graines dans leur crottin.
Plus singulier, le welwitschia est un végétal endémique de Namibie qui développe deux feuilles uniques en longs rubans, desséchées à mesure qu’elles s’éloignent de la souche. Ces plants peuvent atteindre les 1 500 ans !
Les petits animaux du désert du Namib
L’écosystème du Namib compte pour socle une multitude de petits animaux. En gravissant les dunes de Sossusvlei, on ne peut ignorer le ténébrion du désert, petit scarabée qui s’est fait recordman de vitesse des insectes sur terre (4 km/h) pour s’affranchir de la chaleur du sable, qui le grillerait sur place. Astucieux, pour s’hydrater il se campe cul par-dessus tête et laisse perler les gouttes de brume sur ses élytres, jusqu’à sa bouche. Cette carapace drainante a d’ailleurs inspiré des peintures destinées aux façades et des procédés pour collecter de l’eau dans les zones arides. Élytres d’eau et litres d’eau.
Autre hydrologue rusé, le gecko palmé fait condenser les gouttes de brume sur ses grands yeux froids, qu’il lape ensuite de sa longue langue. Ses pattes palmées lui évitent de s’enfoncer dans le sable et, fort de ses qualités de sprinter, il chasse les insectes… avant de servir lui-même de pâture à quelque vipère de péringuey, maîtresse ès camouflage dans le sable !
Autre petit locataire du Namib, le meroles anchietae se livre à un amusant pas de deux thermorégulateurs : pour se préserver du sable brûlant, ce lézard chorégraphe se tient sur deux pattes puis alterne avec les deux autres et ainsi de suite.
Les autres animaux du désert du Namib
Au sud du Namib, on observe une centaine de chevaux sauvages acclimatés à la plaine du Garub, particulièrement hostile. Déserteurs des troupes coloniales allemandes ou rescapés d’un bateau naufragé, leur origine demeure incertaine.
Mais les grands mammifères indigènes se situent principalement dans la partie nord du Namib. Dans le massif du Brandberg ou dans le lit généralement à sec de la rivière Uniab, entre Palmwag et le Skeleton Coast Park. Une véritable fantasia d’animaux.
L’autruche cancane sur son statut de plus grand oiseau au monde. Placide, le rhinocéros rumine de rares végétaux, comme le zèbre, tandis que la girafe étire son long cou vers les acacias.
Les oryx, taillés pour le désert, sont dotés d’un cerveau « climatisé » par un réseau très spécifique de vaisseaux sanguins. Le léopard, plutôt nocturne, s’observe difficilement.
Quant au lion et à l’éléphant déserticoles, après avoir quasiment disparu ils ont repris du poil de la bête. Outre des pattes plus évasées pour ne pas s’enfoncer dans le sable, le pachyderme se distingue pour ses qualités de puisatier. Doté d’un don de sourcier et d’une mémoire… d’éléphant, il creuse des puits à coup de défenses et de trompe pour faire surgir l’eau des profondeurs des rivières à sec. Le lion du Namib présente, lui, la spécificité de chasser des animaux marins : otaries, cormorans, voire des restes de cétacés échoués sur la >Skeleton coast. La rencontre de deux mondes !
Pas de méprise, on est ici en pleine nature, pas dans un zoo. Les animaux s’observent dans des conditions parfois fortuites. À l’instar de ce léopard qui agressa un touriste par la fenêtre de son camping-car, une nuit de 2018. Mais les accidents sont rarissimes.
On retiendra plutôt ces épisodes survenus au quotidien : un petit déj gentiment perturbé par un éléphant surgi à quelques mètres, un jeune oryx curieux venu renifler l’habitacle du véhicule, l’autruche qu’il faut chasser pour préserver le pique-nique, ou cette autre avec laquelle on fait la course sur la piste.
Les panneaux routiers animaliers attestent d’ailleurs de ce foisonnement et de cette diversité (oryx, zèbre, éléphant, girafe, rhino…). Et pour voir au plus près ces animaux dans leur jus, les lodges organisent des safaris en véhicule, voire à pied : tomber nez à nez avec un rhino, c’est une séquence frisson garantie. Des rencontres singulières et magiques !
Fiche pratique
Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Namibie.
Comment y aller ?
- En avion : pas de vol direct depuis la France.
- Visa : octroyé à l’aéroport pour une période de 90 jours.
Où et comment observer les animaux ?
- Plaine du Garub (chevaux) : point d’eau à 20 km de Aus, par la route de Lüderitz (accès et observation en autonome). Klein Aus Vista, lodge et camping.
- Brandberg (éléphants) : vallée de l’Ugab river. White Lady Lodge safaris (juin-déc seulement ; 500 NAD/pers la ½ journée) et camp.
- Palmwag (éléphants, lions, rhino…) : haute vallée de l’Uniab river. Palmwag Lodge, safaris (1 000-3 000 NAD/pers la ½ journée) et hébergements.
- Skeleton Coast National Park (hyènes brunes, éléphants, lions…) : embouchure de l’Uniab river. Camping, lodge (Torra bay ou Terrace bay) et safaris organisés par le parc.
Texte : Fabrice Doumegue
Mise en ligne :