Albi et le Tarn, sur les traces de Toulouse-Lautrec

Albi et le Tarn, sur les traces de Toulouse-Lautrec
Lautrec © Aurélie Michel

C’est l’un des événements de la rentrée culturelle à Paris ! Le Grand Palais à Paris dédie jusqu’à fin janvier une grande exposition à l’artiste Henri de Toulouse-Lautrec : « Toulouse-Lautrec. Résolument moderne ». Surtout connu pour ses affiches et tableaux inspirés des folles nuits parisiennes de la fin du 19e siècle, le peintre est pourtant né bien loin des froufrous et des paillettes ! Avant de côtoyer Montmartre, c’est dans le Tarn qu’il a grandi… Un bon prétexte pour nous y rendre aujourd’hui, sur ses traces. Direction le Tarn, dans les pas de Toulouse-Lautrec !

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Le Tarn, terre natale de Toulouse-Lautrec

Le Tarn, terre natale de Toulouse-Lautrec
Cathédrale d'Albi © thomathzac23 - stock.adobe.com

L’histoire du peintre commence le 24 novembre 1864 à Albi. Adèle de Toulouse-Lautrec-Montfa, née Tapié de Céleyran, donne naissance à Henri Marie Raymond à l’hôtel du Bosc, par une soirée d’orage. Un présage à la vie tumultueuse qu’il mènera ? Peut-être…

Il passe ses premières années dans une bien belle ville : celle aux briques rouges (elles lui valent le surnom de ville rouge) et aux petites rues secrètes... Mais ce qui impressionne le plus, à Albi, c’est encore sa cathédrale Sainte-Cécile. 113 mètres de long, 35 mètres de large, un clocher de 78 mètres de haut : c’est tout bonnement la plus grande cathédrale en brique du monde. Deux siècles – de 1282 à 1480 – ont été nécessaires pour construire le gros œuvre.

Elle fait partie de « Cité épiscopale », inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, aux côtés notamment du Palais de la Berbie, de la collégiale Saint-Salvi et du Pont Vieux (Port Vielh d'Albi).

Albi © stephanemedina81 - stock.adobe.com

Elle en a vu, cette cathédrale ! Et notamment, les fantaisies du Comte Alphonse de Toulouse-Lautrec-Montfa, le père d’Henri. Un jour, il est venu camper devant, pour mieux l’admirer, en compagnie de ses chiens et de ses faucons - il ne se gênait d’ailleurs pas pour faire boire les rapaces dans le bénitier. Un personnage pour le moins excentrique, qui ne jurait que par la cavalerie et la chasse. Son fils, il l’espérait, suivrait ses pas…

Pour prendre du recul et contempler la ville dans son ensemble, pas de meilleur endroit que le pont du 22 août 1944. On mesure alors toute la majesté de Sainte-Cécile, qui semble veiller sur les habitations et les ponts qui enjambent le Tarn. À l’arrière-plan, on distingue le grand Viaduc de Castelviel, sur lequel passent les trains. En 1880, alors âgé de 16 ans, Henri de Toulouse-Lautrec le peignait depuis la terrasse de l’hôtel du Bosc.

Albi, dans la rue où est né Toulouse-Lautrec

Albi, dans la rue où est né Toulouse-Lautrec
Maison familiale de Toulouse-Lautrec © Aurélie Michel

L’hôtel du Bosc, où est né Toulouse-Lautrec existe toujours ! Il se situe en plein cœur du vieil Albi, au 14 rue Henri de Toulouse-Lautrec, bien entendu… Maison familiale de l’artiste, il a été construit au 12e siècle contre une ancienne tour des remparts d’Albi. Elle n’est pas ouverte à la visite, mais, à l’entrée, une plaque commémorative nous rappelle que le peintre est bien né ici.

Issu d’une famille d’aristocrates, Henri de Toulouse-Lautrec n’était pas vraiment voué à devenir artiste. Du côté maternel, les Tapié sont des notables (magistrats consulaires, chanoines, trésoriers…) pour qui l’éducation, les affaires et la religion priment. Du côté paternel, les Toulouse-Lautrec tiennent de leurs ancêtres, les comtes de Toulouse et les vicomtes de Lautrec. Des caisses bien remplies, un caractère bien trempé et un goût certains pour la cavalerie, la chasse et les rapaces.

Les deux familles ont également fréquenté l’une des écoles les plus prestigieuses de France : l’Abbaye-Ecole de Sorèze, dans le sud du Tarn.

Abbaye de Sorèze : l’école des membres de sa famille

Abbaye de Sorèze : l’école des membres de sa famille
Abbaye de Sorèze © Aurélie Michel

Abbaye-Ecole ? Un curieux nom qui s’explique par l’histoire de ce lieu exceptionnel :  à sa construction en 754, il s’agissait de l’abbaye bénédictine Notre-Dame de la Sagne. La première école voit le jour en 1682, sous l’impulsion du prieur Dom Hoddy. En 1758, Dom Victor de Fougeras met en place un plan d’étude novateur. En 1776, Louis XVI la désigne parmi les douze écoles royales militaires du royaume.

Mais c’est en 1854, avec l’arrivée du Père Lacordaire au poste de directeur, qu’elle connaît un nouveau souffle. Inédite pour l’époque, sa méthode d’apprentissage encourage les élèves à penser par eux-mêmes. C’est justement à cette période que le père du peintre, Alphonse de Toulouse-Lautrec-Montfa, la fréquente. Sur les murs de la Galerie des anciens, on aperçoit son nom (promotion 1855-1857). Mais aussi, du côté maternel, ceux des Tapié de Celeyran, jusqu’en 1909.

Nombreux étaient ceux qui venaient de père en fils, à Sorèze. Tout laisse à penser qu’Henri aurait pu, lui aussi, fréquenter les bancs de ce haut lieu de l’enseignement, mais que son état de santé l’en empêcha.

L’école, qui a fermé ses portes depuis 1991, a laissé place à deux musées. Le premier rend hommage au site, photos d’époque à l’appui. L’ancien dortoir abrite quant à lui le musée Dom Robert et de la tapisserie du 20e siècle. L’histoire d’un moine amoureux de la nature (1907-1997) passionné par la peinture, puis par la tapisserie, après une rencontre avec Jean Lurçat en 1941. Arbres aux feuilles multicolores, fleurs à ombelles, papillons, chèvres… une véritable ode à la nature. Une nature qui rappelle d’ailleurs celle où le Comte Alphonse de Toulouse-Lautrec allait chasser !

Montfa : le château du père de Toulouse-Lautrec

Montfa : le château du père de Toulouse-Lautrec
Château de Montfa © Aurélie Michel

Henri de Toulouse-Lautrec adorait les chevaux, prenait des cours avec son père et n’avait qu’une hâte : l’accompagner à ses parties de chasse. Son père pratiquait la chasse à courre, notamment sur les terres familiales à Montfa, où il avait un château. De quoi mieux comprendre leur nom à rallonge : Toulouse-Lautrec-Montfa.

Les premières traces du château remontent à 1255. Il a d’abord appartenu aux Toulouse-Lautrec, avant de connaître de nombreux autres propriétaires, à l’image de Gaston de Foix. À partir de 1600 et jusqu’en 1976, il restera aux mains des Toulouse-Lautrec. Le comte s’y rendait régulièrement et ce jusqu’à sa mort, en 1913. À sa disparition, les lieux tombent peu à peu en désuétude

Le château de Montfa était bien parti pour disparaître complètement… mais c’était sans compter l’intervention, en juin 2017, d’une association de passionnés : « les amis du château de Montfa ». Aujourd’hui, les vestiges du château respirent à nouveau. Perché sur une colline qui surplombe la vallée du pays Castrais, l’endroit offre une vue à 360 degrés et un agréable carré de verdure parsemé de chênes pour pique-niquer. Le tout au milieu des chèvres. On y accède en voiture ou à pied, via le « sentier des Puechs - sur les traces de Toulouse-Lautrec. »

Seule la façade nord est encore debout. Derrière, un vaste puzzle de pierres, que les bénévoles s’efforcent de déblayer et de trier. Difficile de s’imaginer à quoi le château pouvait ressembler… Si seulement le grand chêne, plus de deux fois centenaire, pouvait parler ! Des photos d’époque viennent peu à peu les aiguiller.

Les travaux sont menés grâce à des dons, récoltés via la plateforme collaborative dédiée au patrimoine, Dartagnans. Les bénévoles ont bien œuvré du côté de la chapelle, qui a retrouvé un toit et une belle charpente. Des fouilles archéologiques devraient bientôt être menées, notamment dans la chapelle. À partir du printemps prochain, des visites guidées avec l’archéologue Jacques Mathieu seront d’ailleurs proposées. Pour l’heure, une série de panneaux informatifs guide notre visite.

Des rêves de cavalerie anéantis

Des rêves de cavalerie anéantis
Musée Toulouse-Lautrec © Aurélie Michel

Avec ses parents, Henri n’a pas grandi seulement à l’hôtel du Bosc à Albi, mais aussi au château du Bosc, à 50 km de là (où résidait son grand-père paternel, le « Prince Noir ») et au domaine de Céleyran (dans l’Aude). À Paris, aussi : à 8 ans, il intègre d’ailleurs le lycée Fontanes (actuellement Condorcet).

L’élève se débrouille bien, mais demeure très chétif, ce qui inquiète sa mère depuis toujours. En 1875, son état de santé le contraint à quitter les salles de classe. Retour à la case départ, dans le Sud-Ouest. Régulièrement, il se rend à des cures à Amélie-les-Bains et séjourne dans le Midi, au climat plus clément pour son état de santé.

On découvre qu’il est atteint d’une maladie qui s’en prend aux os. En cause, très certainement, la consanguinité de ses parents : ils sont cousins germains. En 1878, alors âgé de 14 ans, il se casse le fémur gauche en se levant d’une chaise, dans la maison natale, à Albi. L’année suivante, une autre chute, pourtant anodine, aura raison de son fémur droit… Dès lors, il ne grandira plus jamais et ne pourra réaliser son rêve de monter à cheval.

Un torse normal, mais des membres très courts, un visage aux traits de plus en plus grossiers… son allure étrange lui vaudra le surnom de « nabot ». Sans jamais se plaindre, il trouve une échappatoire à sa monstruosité, une raison de vivre : l’art. Depuis toujours, Henri aime dessiner et peindre. Il ne s’arrêtera plus de dessiner et de peindre. La suite, et notamment sa vie d’adulte à Paris, on la découvre au musée Toulouse-Lautrec, à Albi.

Musée Toulouse-Lautrec : l’enfance parmi les chevaux…

Musée Toulouse-Lautrec : l’enfance parmi les chevaux…
Musée Toulouse-Lautrec © Aurélie Michel

Installé dans le magnifique Palais de la Berbie (auparavant château des évêques d’Albi) depuis 1922, le musée Toulouse-Lautrec retrace la vie de l’artiste dès ses prémices. Tableaux, dessins, affiches, lithographies… au total, un millier d’œuvres.

De ses débuts précoces, on s’arrête devant le « Viaduc de Castelviel » (1880). C’est sa seule peinture d’Albi. Il faut dire que les paysages l’intéressent bien moins que le mouvement et les portraits de famille... Sans oublier les chevaux ! À défaut de pouvoir les monter, il les peint admirablement bien. On contemple notamment « Valet de chien » (1880) et « Cheval blanc gazelle » (1881). On s’attarde aussi devant « Alphonse de Toulouse-Lautrec en fauconnier » (1882). Le tableau représente son père, sur un cheval fier, un faucon sur le poing.

Henri remonte à Paris pour son bac, mais c’est surtout la peinture qui l’intéresse. À 16 ans, il renoue avec le peintre Princeteau. Avec lui, il commence à fréquenter les café-concert et les théâtres… Après un premier échec, Henri finit par réussir la première partie de son baccalauréat en 1881 – sa mère y tenait.

Mais pour lui, c’en est fini des études. L’année suivante, il décide de se consacrer pleinement à la peinture. Il intègre l’atelier Bonnat à Paris, puis celui de Cormon, deux peintres académiques, alors « en guerre » contre les Impressionnistes (Manet, Renoir, Monet…).  Dans les ateliers de ses maîtres – dont il s’éloignera plus tard – il travaille dur. Il apprend les lois de la composition ; il y rencontre et côtoie Vincent Van Gogh. C’est le début de sa « vraie » vie parisienne, pour le meilleur… et pour le pire.

… à la vie d’artiste de Toulouse-Lautrec à Montmartre

… à la vie d’artiste de Toulouse-Lautrec à Montmartre
Moulin Rouge © Roman Milert - stock.adobe.com

Un peu plus loin dans le musée, les chevaux laissent place aux scènes de spectacle et aux prostituées. Désabusé par la nature qui, selon lui, l’a trahi, Henri de Toulouse-Lautrec s’intéresse désormais à l’humain.

Malgré le désaccord de sa mère, à l’âge de 20 ans, il s’installe à Montmartre. Son père, Alphonse, se désintéresse de lui et le somme de ne plus signer par son nom de famille. Henri signe désormais « Tréclau », voire plus du tout. Loin du Tarn, c’est La Butte qui sera désormais son chez lui. Il aime particulièrement peindre les modèles aux cheveux roux, comme Rosa la Rouge. Elle lui fera d’ailleurs attraper la syphilis en 1888…

Henri est un habitué de la nuit. Cabarets, café-concert… il fréquente de nombreux lieux de spectacle, où il dessine ce qu’il observe avec frénésie, toujours un verre à la main. L’Élysée Montmartre, le Chat Noir, le Mirliton (de l’emblématique Aristide Bruant) et, dès son ouverture en octobre 1889, le Moulin Rouge. Lautrec devient d’ailleurs célèbre en 1891 grâce à son affiche « Moulin-Rouge, la Goulue », surnom de Louise Weber, danseuse de cancan. La première affiche et la première lithographie d’une longue série.

À partir de l’année suivante, il fréquente plus ou moins assidument les prostituées dans les maisons closes. Il peint le quotidien de ces femmes sans grande illusion, qu’il aimait. Pour lui, ces filles-là ont une âme, loin du snobisme de son milieu d’origine.

Parmi les chefs-d’œuvre : La Femme qui tire son bas (1894), le Salon de la rue des Moulins (1894) ou encore La Toilette (1896). Des scènes dénuées de vulgarité et de perversion.

À Albi, manger comme Toulouse-Lautrec

À Albi, manger comme Toulouse-Lautrec
Cassoulet à la morue © Aurélie Michel

Henri de Toulouse-Lautrec était un bon vivant, qui adorait manger et inventer des recettes. Maurice Joyant, son ami d’enfance, – qui lui restera fidèle jusqu’à la mort et même après (on lui doit le musée) –, a recueilli leurs recettes de l’époque dans un livre intitulé La cuisine de Toulouse-Lautrec et Maurice Joyant.

L’ouvrage trône sur le comptoir du restaurant « Le Lautrec » à Albi, qui se trouve en face de l’Hôtel du Bosc et sert une cuisine inspirée des recettes du maître. Le resto a investi les anciennes écuries de la demeure familiale. À l’intérieur, les briques albigeoises des murs et le puits du 18e siècle lui confèrent un incroyable cachet.

Dans les assiettes, des plats typiquement albigeois, à l’image du cassoulet à la morue, l’une de leurs spécialités. En dessert, on commande volontiers un fameux « tartouillat aux pommes », un délicieux feuilleté typique du coin, qui figure d’ailleurs dans le livre. On y retrouve aussi des invitations dessinées par Lautrec pour ses invités (les originaux sont visibles au musée), sur lesquelles il inscrivait le menu, la date et le lieu.

Lautrec, on le sait, n’aimait pas seulement manger. Il aimait boire, aussi. Non sans humour, il disait « je boirai du lait quand les vaches brouteront du raisin ». Quand il a commencé à boire en 1882, c’était par plaisir. Mais l’excès d’alcool, couplé à la syphilis, finissent par avoir raison de lui.

Il meurt le 9 septembre 1901, à 37 ans, au château Malromé (Gironde). Par une nuit d’orage, comme au commencement…

Lautrec, pays de Cocagne

Lautrec, pays de Cocagne
Atelier pastel à la Ferme au village © Aurélie Michel

Berceau de la famille Toulouse-Lautrec, la cité médiévale de Lautrec fait partie des « Plus beaux villages de France ». Elle dévoile d’adorables ruelles pavées, une belle porte fortifiée (la porte de la Caussade), une place avec des maisons à encorbellement du 14e siècle. Et, en hauteur, un moulin à vent du 17e siècle.

C’est aussi le berceau d’un délicieux ail rose, qui a même un Label Rouge depuis 1966 et une IGP : « Ail Rose de Lautrec ». La grande spécialité d’ici n’est autre que la soupe à l’ail, préparée avec des aux, une mayonnaise… On est sûr d’en manger une délicieuse au restaurant « La Ferme au village », installé dans la Maison Daussion. Anciennement « Maison Commune » de Lautrec, elle abritait alors la Mairie, le tribunal, le relais de poste, la prison…

D’ailleurs, la Ferme au village renferme une autre bonne raison de venir à Lautrec : elle propose aux visiteurs des ateliers autour du pastel. Cette plante dont les feuilles étaient broyées, fermentées et façonnées en boule mise à sécher. Cette drôle de boule, qui nécessite un certain savoir-faire, prend le nom de « cocagne ». Elle servait ensuite à teindre les tissus en bleu, dans de grandes cuves. Elle a fait la richesse de la région et lui a valu le surnom de « Pays de Cocagne ».

Fiche pratique

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Albi Tourisme

Tourisme Tarn

Comment y aller ?

- En train : TGV Paris-Toulouse (à partir de 4 h 17) ou Intercités vers Toulouse puis TER Toulouse-Albi (56 min).

- En avion + voiture : vols Paris-Castres/Mazamet avec HOP ! (puis 45 min de route jusqu’à Albi) ou vols vers Toulouse Blagnac (à 1 h de route d’Albi) depuis plusieurs aéroports français.

- En voiture : Albi se trouve à 698 km de Paris (7 h de route), 312 km de Bordeaux (3 h de route), 77 km de Toulouse (1 h de route), 197 km de Montpellier (3 h de route).

Où dormir ?

- Chambres d’hôtes Villa Caroline : 16, rue de l'Equerre, Albi. Tél. : +33 7 83 95 22 70, villacaroline.vc@gmail.com. De l’autre côté du Tarn, pile en face de la cathédrale d’Albi… on peut difficilement être mieux placés ! Et on peut difficilement être mieux accueilli… Mario, maître des lieux avec sa femme architecte – elle a imaginé les intérieurs, splendides – est au petit soin, dès le matin. Aux beaux jours, on prend le petit déjeuner (véritablement royal : fruits frais, pan con tomate, fromage, viennoiseries…) sur la terrasse, avec une vue imprenable sur la Cité Épiscopale. Un moment hors du temps. Chambre pour deux personnes à partir de 80 € avec petit déjeuner.

- Chambre d’hôtes Les chambres de La Caussade : rue de la Caussade à Lautrec. Tél. : 05 63 75 33 21. Email : brigitteormiere81@gmail.com  Chez la conviviale Brigitte, on mange bien (hum, ses confitures !) on dort bien… on se sent tout simplement comme à la maison. Le tout en plein cœur du joli village d’Albi. Compter 62 € pour deux, tables d’hôtes 23 €.

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Où manger ?

- Le Lautrec : 13-15, rue Henri de Toulouse-Lautrec à Albi. Tél. : 05 63 54 86 55. Rue Toulouse-Lautrec, on se régale dans les anciennes écuries de la maison natale du peintre. Au menu, de bons petits plats typiquement albigeois, comme le cassoulet à la morue et le tartouillat aux pommes. Entrée-plat-dessert à partir de 18 €.

- Le pont du Tarn : 1, rue d'Engueysse, Albi. Tél. : 05 63 76 83 95. Amateurs de produits locaux et de fait maison, vous êtes à la bonne adresse. Tous les produits viennent du coin ! Tripous, magret, cassoulet : les classiques du terroir figurent bien sûr à la carte, aux côtés d’autres bons petits plats qui changent au fil des saisons. Dans les verres, du gaillacois et des bières artisanales. Bref, de quoi se régaler, dans une ambiance feutrée très agréable, le tout à deux pas du Pont Vieux. Menu du jour à partir de 18 €.

- La ferme dans l’assiette (la Ferme au village) :6, rue du Mercadial, 81440 Lautrec. Tél. : 05 63 74 23 29 . Un magnifique patio que domine un palmier de plus de 50 ans, une coquette salle couleur pastel… on est d’emblée séduits par le cadre que nous offre cette ancienne « Maison Commune » de Lautrec.  Puis on craque pour ce qu’il y a dans nos assiettes : la délicieuse soupe à l’ail rose, entre autres. Le restaurant fait partie de la Ferme au village, qui propose également de passionnants ateliers teinture à l’indigo de pastel. Également une boutique, où dénicher toutes sortes de produits locaux : ail rose de Lautrec, biscuits artisanaux, toiles de la Montagne Noire, vêtements teints sur place…

- Le Tournesol : 26, rue du Maquis, Sorèze. Tél. : 05 63 74 11 10. À mi-chemin entre galerie d’art et restaurant, Le Tournesol prend place dans une belle bâtisse du 17e siècle. Entourés d’œuvres d’art, on se requinque avec des plats typiques : daube, cassoulet, magret… Menus 27-42 €, 17 € le midi.

Où acheter de bons produits ?

- Boutique La ferme au village à Lautrec (voir plus haut, dans « Où manger ? »).

- La Maison du safran : 14, rue Frédéric Thomas, à Castres. Depuis 15 ans, Ève et Yves cultivent dans le pays albigeois une précieuse épice réputée dans le Tarn depuis des siècles : le safran. Dans leur boutique-musée de poche, ils nous racontent avec passion la culture de cet « or rouge » issu de crocus. Et notamment les délicates étapes de la récolte et de l’émondage, à la main. Kir safrané, toasts au foie gras et à la gelée de pomme safranée… on goûte ensuite à leurs délicieux produits. On repart volontiers avec une petite fiole de safran et autres produits safranés dérivés (100 % naturels) ou même des bulbes, à planter chez soi !

- Le domaine Plageoles : route des Très Cantous, Cahuzac sur Vere, tél. : 05 63 33 90 40, vinsplageoles@orange.fr Voilà sept générations qu’on y produit du vin de Gaillac issu de cépages locaux historiques : Mauzac et Ondenc pour les blancs, Duras, Braucol et Prunelart pour les rouges. Dans le verre, un délicieux vin de terroir, produit selon des techniques de culture naturelles (ni produits désherbants, ni engrais chimiques…). À la vôtre !

Texte : Aurélie Michel

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