Ko Mak et Ko Kut : les îles tranquilles du golfe de Thaïlande

Ko Mak, entre plages et plantations

Ce sont les dernières îles thaïlandaises avant le Cambodge et, de leur côte orientale, on aperçoit d’ailleurs le rivage du voisin khmer. À vol d’oiseau, Phnom Penh se trouve à la même distance que Bangkok. Depuis la capitale du royaume de Siam, il faut compter 4 h 30 de route pour l’embarcadère de Tha Laem Ngop d’où l’on rejoint Ko Mak en 1 h 30 de ferry. Pas vraiment la porte à côté, donc…

Située à 18 km de Ko Chang (la 2^e plus grande île de Thaïlande), Ko Mak fait partie, comme sa consœur, d’un parc maritime d’une cinquantaine d’îles. De taille modeste (18 km²), cette île discrète et relativement plate séduit au premier abord par sa quiétude et son rythme nonchalant, un peu hors du temps.

Peuplée d’environ 500 habitants, Ko Mak est largement boisée, recouverte surtout de plantations d’hévéas et de cocoteraies. Les hôtels, qui se concentrent au sud-ouest et au nord-ouest de l’île, sont pour la plupart tenus par des familles locales dans un souci de protection de l’environnement (tri sélectif, potagers…). Ici, le tourisme de masse semble bien loin.

Besoin de lâcher prise ? Ko Mak se prête admirablement au farniente les doigts de pied en éventail dans l’eau ou à l’ombre d’un cocotier. Au nord-ouest de l’île, la plage d’Ao Suan Yai a de quoi épater le voyageur avec ses 2 km de sable blanc en bordure d’une eau chaude déclinant toutes les nuances de bleu. Encore plus abritée, sa voisine, Ao Pra, rivalise de beauté, offrant un décor de carte postale.

Entre les deux plages, le pittoresque hôtel Cococape Resort, bâti sur un promontoire rocheux, déploie une jetée en bois sur le bleu translucide de la mer. Au bout, un bar et des transats (accessibles à tous) invitent à admirer les couchers de soleil et les îles environnantes en sirotant cocktail ou jus de fruits. 

Autre spot recommandable pour admirer l'astre déclinant : au sud-ouest, la plage d’Ao Kao, peut-être moins idyllique, mais offrant un superbe point de vue. Juste à côté se trouve le village principal de l’île, l’endroit le plus animé de Ko Mak, avec quelques bars, épiceries et restos.

Entre deux baignades, Ko Mak peut se visiter en scooter, au fil des quelques routes qui la sillonnent. L’île est pratiquement dénuée de voiture, ce qui rend la balade particulièrement agréable.

L’occasion de traverser d’impressionnantes plantations d’hévéas, avec leurs centaines d’arbres alignés dressés vers le ciel, de rejoindre les petits villages et ports de l’île ou d’effectuer un petit pèlerinage au seul temple local (Wat Koh Mak) avec ses statues de bouddhas à l’ombre d’un imposant banian et ses statues originales conçues par un artiste local, Somchai.

À l’extrême est, la plage de Laem Son, abritée par de grands filaos et fréquentée essentiellement par les îliens, est restée sauvage et tranquille. De là, des pêcheurs peuvent vous conduire à l’île voisine de Ko Kradat, totalement déserte excepté… une importante colonie de chevreuils (jusqu’à 2 000 bêtes paraît-il) 

Ko Kradat n’est d’ailleurs pas le seul îlot à explorer dans les environs. Accessible quant à lui en kayak ou en barque à moteur en 20 min, Ko Kham, (300 THB : A/R, droit d’entrée, boisson) mérite vraiment le détour pour ses palmiers, son sable fin et blanc d’où émergent de gros rochers volcaniques, et son eau cristalline aux poissons multicolores. Seule fausse note dans le paysage : les fondations en béton d’un hôtel dont la construction a été stoppée…

Enfin, depuis la plage d’Ao Kao, on peut rejoindre les plages désertes des îles de Ko Rayang Yai et Noi, où quelques happy few peuvent même passer la nuit dans des bungalows. En toute tranquillité, bien entendu.

Ko Kut, l'île sauvage juste avant le Cambodge

Située à une heure de bateau au sud de Ko Mak et à quelques kilomètres de la frontière, Ko Kut (ou Koh Kood), ancien repaire de pirates, est restée sauvage. C’est la 4^e plus grande île du pays, mais aussi l’une des moins peuplées.

La façade orientale de Ko Kut est d’ailleurs déserte et dépourvue de voie d’accès terrestre. Peu de voitures ici – l’île se visite en scooter –, une seule route traverse l’île, qui est loin d’être plate, et les hébergements se trouvent tous sur la côte ouest.

Attendez-vous donc à de splendides tête-à-tête avec une nature tropicale préservée qui, à coup sûr, vous émerveillera. Plages de sable blanc ourlées de cocotiers, eaux turquoise translucides et poissonneuses, denses forêts peuplées de singes et d’oiseaux, cascades ombragées, petits villages de pêcheurs et hôtels à l’abri du tumulte du monde… Ko Kut tient toutes ses promesses d’île paradisiaque à l’écart des grands flux touristiques.

Les plages idylliques sont au rendez-vous, particulièrement sur la côte occidentale. Avec son long ruban de sable blanc, orientée vers l’ouest et facile d’accès, la plage de Klong Chao se révèle la plus populaire, surtout pour admirer les couchers de soleil. On peut lui préférer la discrète Bang Bao et son ponton en bois s’avançant dans la mer ou celle de Klong Hin, accessible via un chemin de terre.

Plus au sud, la grande plage d’Ao Prao, bordée d’un resort, déploie une spectaculaire bande de sable dans un cadre splendide, avec des montagnes en arrière-plan. D’autres plages, plus difficilement accessibles, sont quasiment désertes, à l’instar de celle d’Ao Yai Kee, que l’on rejoint en bateau via un bras de mer, puis à la nage depuis le resort isolé du Captain Hook. Un vrai bout du monde…

Dans les terres, Ko Kut n’est pas mal du tout, avec quelques curiosités naturelles dignes d’intérêt. Ainsi, à 2,5 km de la plage de Kong Chao, une petite marche en forêt (10 min) conduit à la cascade de Klong Chao, où l’on peut se baigner à l’ombre des arbres.

D’autres chutes d’eau sont à voir sur l’île, notamment Klong Yai Kee ou Huang Num Keaw (surtout impressionnante d’août à janvier) plus difficile d’accès. En revenant vers l’ouest, profitez-en pour aller saluer l’un des vénérables banyans de la forêt : le Makka Tree, vieux de 500 ans.

Enfin, Ko Kut compte deux villages de pêcheurs sur pilotis. Celui du Nord, Ban Ao Salad est l’embarcadère des ferries. Sur les hauteurs, un grand bouddha veille, près d’un temple en construction.

Construit sur pilotis dans une superbe baie au sud-est de l’île, Baan Ao Yai, moins fréquentée, est plus typique, avec ses bateaux de pêche colorés alignés le long des pontons, où les habitants vaquent à leurs occupations, dont le ramendage des filets.

Perchés au-dessus de l’eau, deux petits restos (Noochy Seafood et Chonthicha), au plancher en bois, y servent des poissons et fruits de mer fraîchement pêchés et à prix modiques. Extra !