Patrimoine mondial de l'UNESCO en Allemagne : Saxe, Brandebourg, Berlin, Saxe-Anhalt, Thuringe et Basse-Saxe

Patrimoine mondial de l'UNESCO en Allemagne : Saxe, Brandebourg, Berlin, Saxe-Anhalt, Thuringe et Basse-Saxe
© Loïc Lagarde

En partenariat avec l'Office National Allemand du Tourisme

L'est de l'Allemagne abrite plus du quart des 52 sites d'outre-Rhin inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Les visiter permet de découvrir des sites d'une beauté exceptionnelle mais aussi de parcourir des pages majeures de l'histoire de l’Allemagne et de l'Europe.

Cap sur le Moyen Âge à Wartburg, Quedlinburg ou Naumburg, la révolution luthérienne à Eisleben et Wittenberg, l'effervescence artistique des XVIIIe et XIXe à Potsdam et à Weimar ou encore le surgissement de la modernité avec le Bauhaus à Berlin. Un incroyable voyage à travers les siècles…

Le Bauhaus et ses sites à Weimar, Dessau et Bernau (Thuringe, Saxe-Anhalt, Berlin)

Le Bauhaus et ses sites à Weimar, Dessau et Bernau (Thuringe, Saxe-Anhalt, Berlin)
© Loïc Lagarde

C’est en ces lieux qu’une révolution artistique a accouché de la modernité. Né en 1919 à Weimar au sein d’une école dirigée par Walter Gropius, le mouvement Bauhaus a en effet bouleversé le monde de l’architecture et des arts appliqués.

Concrétisant ses principes, la Haus am Horn se visite à Weimar, ville que l’école quitta en 1925 pour s’établir à Dessau (Saxe-Anhalt) où se trouve une fondation Bauhaus Dessau. Destiné à abriter ses activités, un bâtiment conçu par Gropius a été construit dans cette ville, ainsi que 7 maisons de maître.

De cette époque date aussi le site de l’école de la confédération syndicale ADGB à Bernau bei Berlin (Brandebourg). Après s’être brièvement installée dans la capitale allemande, l’école du Bauhaus a fermé ses portes en 1933 après l’arrivée au pouvoir des nazis. Le Bauhaus-Archiv de Berlin permet d’en savoir plus sur ce mouvement essentiel du XXe s.

L'île des musées à Berlin

L'île des musées à Berlin
© Loïc Lagarde

Baignée par la rivière Spree au cœur de Berlin, cette île aux trésors est riche de cinq musées construits entre 1824 et 1930 : Altes Museum, Neues Museum, Alte Nationalgalerie, Bode-Museum, Pergamonmuseum.

L’ensemble urbanistique et architectural qu’ils forment, de même que la grande valeur des collections qu’ils recèlent (peinture, sculpture, antiquités...) leur a valu d’être distingués par l’Unesco. Parmi les pièces maîtresses des collections des musées, le buste de Néfertiti, l’autel de Pergame, la porte d’Ishtar, le palais de Ninive, ainsi que d’importantes collections de peinture (Friedrich, Menzel, Waldmülller, Cranach, sculptures italiennes, impressionnistes…).

À ces édifices s’ajoute la James-Simon-Galerie réalisée en 2019, ainsi que le Berliner Dom, église à l’allure de cathédrale, le Berliner Schloss, ancien château des Hohenzollern, et le parc du Lustgarten.

Cités du modernisme berlinois (Berlin)

Cités du modernisme berlinois (Berlin)
© Ben Buschfeld

De 1910 à 1933, la mairie de Berlin a fait construire six lotissements de logements sociaux conçus pour offrir à leurs habitants un cadre de vie décent, avec des habitats lumineux et agréables à vivre. Des idées nouvelles de l’époque, en termes d’urbanisme, d’architecture ou de design, ont été concrétisées, par exemple en agrémentant ces cités d’espaces verts.

Parmi les architectes qui ont contribué à la construction des six cités inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO figurent Bruno Taut, Martin Wagner et Walter Gropius, père du Bauhaus. L’une des plus connues est Großsiedlung Britz qui, adoptant la forme d’un fer à cheval, se situe dans le quartier de Britz.

Châteaux et jardins de Potsdam et Berlin (Brandebourg, Berlin)

Châteaux et jardins de Potsdam et Berlin (Brandebourg, Berlin)
© Loïc Lagarde

500 hectares de parc, des allées majestueuses, pas moins de 150 édifices, dont le fameux palais de Sanssouci, résidence d’été de Frédéric II qui accueillit un certain Voltaire… Entre 1730 et 1916, les plus grands architectes et paysagistes allemands édifièrent un patrimoine bâti exceptionnel à Potsdam et Berlin-Zehlendorf, dans une magnifique région de rivières, lacs et collines.

Des sculpteurs, peintres, artisans et jardiniers de génie collaborèrent pour créer un ensemble artistique éblouissant, reflétant la diversité des styles architecturaux de l’Europe d’alors.

Situé à Potsdam, le célèbre palais de Sanssouci est le joyau de ce merveilleux ensemble. Devant l’une de ses façades se trouvent un escalier et des vignes en terrasses. Son grand parc comprend d’autres constructions, telles que les châteaux de l’Orangerie et de Charlottenhof, la Maison chinoise...  Enchanteur !

Parc de Muskau à Bad Muskau (Saxe)

Parc de Muskau à Bad Muskau (Saxe)
© Loïc Lagarde

Créé par le prince du même nom - Hermann von Pückler-Muskau - entre les années 1815 et 1844 aux abords de sa demeure, ce parc est un chef-d’oeuvre d’art paysager. Niché sur les deux rives de la Neisse à la frontière germano-polonaise, le lieu est aussi un symbole de l’entente entre l’Allemagne et la Pologne qui ont œuvré à son inscription au Patrimoine mondial.

Niché au cœur d’un domaine de 830 hectares, ce jardin à l’anglaise est l’un des plus grands parcs naturels d’Europe centrale. Au cours de votre balade, ne manquez pas l’arboretum, ainsi que de la vue sur le château reconstruit et ses ponts poétiques. Ici, la nature se fait œuvre d’art…

Région minière de l'Erzgebirge/Krušnohoří (Saxe)

Région minière de l'Erzgebirge/Krušnohoří (Saxe)
© Loïc Lagarde

Chaîne de moyennes montagnes entre Saxe et Bohême, les monts Métallifères (Erzgebirge en allemand, Krušnohoří en tchèque), qui culminent à 1245 m avec le Fichtelberg, constituent un formidable terrain de jeux pour les randonneurs et les skieurs.

Si le paysage doit ses charmes à Dame nature, la main de l’homme a su le sculpter durant des siècles avec notamment l’industrie minière qui profita des richesses dissimulées dans son sous-sol.

De l’argent, de l’étain ou de l’uranium ont été exploités à travers ce territoire entre les XIIe et XXe siècle. Des mines, des complexes métallurgiques et des villes minières gardent aujourd’hui encore la mémoire de cet âge d’or industriel.

Mémoriaux de Luther à Eisleben et Wittenberg (Saxe-Anhalt)

Mémoriaux de Luther à Eisleben et Wittenberg (Saxe-Anhalt)
© Loïc Lagarde

Les villes de Eisleben et de Wittenberg, situées non loin de Leipzig, sont liées à la mémoire de Martin Luther (1483-1546), l’un des initiateurs du protestantisme dont les idées bouleversèrent la chrétienté et l’Europe occidentale à la Renaissance. Toutes deux ont conservé les traces de l’un des pères de la Réforme et de l’ère moderne.

À Eisleben, les maisons qui le virent naître et décéder sont ouvertes à la visite, tout comme sa demeure de Wittenberg et celle de son collaborateur Philipp Melanchthon. Tous deux reposent dans l’église de la Toussaint de Wittenberg. C’est sur la porte de cet édifice religieux qu’ont été affichées les « 95 Thèses » de Luther, l’un des textes fondamentaux de la Réforme.

Royaume des jardins de Dessau-Wörlitz (Saxe-Anhalt)

Royaume des jardins de Dessau-Wörlitz (Saxe-Anhalt)
© Loïc Lagarde

L‘histoire de ce véritable royaume des végétaux remonte au XVIIIe siècle, lorsque Léopold III, duc d’Anhalt-Dessau, revient d'un voyage en Europe. L’aristocrate décide de faire appel à l'architecte Friedrich Wilhem Von Erdmannsdorff pour aménager une partie de ses terres.

C’est en Saxe-Anhalt que voit alors le jour le premier et plus grand ensemble de jardins anglais d'Allemagne et d'Europe continentale. Le site accueille en prime des châteaux, une centaine d’édifice de toutes sortes et des grands parcs nichés dans les paysages fluviaux de l’Elbe et de la Mulde. Une image du paradis terrestre qui s’étend sur quelque 140 km2, dans une harmonie et une sérénité parfaites.

La cathédrale de Naumburg (Saxe-Anhalt)

La cathédrale de Naumburg (Saxe-Anhalt)
© Loïc Lagarde

L’un des sommets de l’art et de l’architecture du Moyen Âge en Europe. De structure romane, la cathédrale de Naumburg, construite au XIe et remaniée au XIIIe s, est dotée de deux chœurs gothiques. Le chœur ouest comprend des chefs-d'œuvre que l’on attribue à « l’atelier du Maître de Naumburg » : un jubé orné de reliefs de la Passion et 12 figures polychromes représentant en pied les fondateurs de l’édifice.

La plus célèbre d’entre elles est celle de Ute de Ballenstedt. Le portrait qui est fait ici de ce personnage est considéré par certains comme celui de la « plus belle femme du Moyen Age ». La méchante reine de Blanche-Neige et les Sept Nains, produit par Walt Disney, lui ressemble beaucoup, paraît-il !

Weimar classique (Thuringe)

Weimar classique (Thuringe)
© Loïc Lagarde

Il était une fois une petite ville de Thuringe qui vivait des jours paisibles au centre de l’Allemagne. Mais, dès la fin du XVIIIe siècle, Weimar vit son destin changer avec l’arrivée d’illustres écrivains et artistes. Parmi eux, Goethe et Schiller posèrent leurs cartons et leurs plumes plusieurs années dans la paisible cité qui devint « the place to be » pour les artistes de l’époque. Plusieurs siècles plus tard, Weimar profite toujours de cette atmosphère propice à l’inspiration.

Au menu de votre balade : des rues bordées d’immeubles romantiques et 12 édifices remarquables dont les maisons de Goethe et Schiller, l’ancien lycée de Herder, le palais de la douairière, la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia, le cimetière historique, la maison romaine dans le parc sur l’Ilm, ainsi que de nombreux châteaux dont ceux du Belvédère, d’Ettersburg et de Tiefurt. De quoi tomber sous le charme !

Château de la Wartburg à Eisenach (Thuringe)

Château de la Wartburg à Eisenach (Thuringe)
© Loïc Lagarde

Cette célèbre forteresse médiévale, qui s’élève au-dessus des forêts de Thuringe, a été le théâtre d’un millénaire d’histoire allemande. Fondé en 1067, le château de la Wartburg a abrité les landgraves de Thuringe, puis les souverains de Saxe-Weimar.

Ce lieu, ainsi que les chants de trouvères que l’on écoutait ici au Moyen Âge, a inspiré Richard Wagner pour son opéra « Tannhäuser » en 1845. Quant au roi Louis II de Bavière, il a eu la Wartburg en tête lorsqu’il fit élever le château de Neuschwanstein.

La visite de ses espaces intérieurs, notamment du palais roman, est enchanteresse. A voir notamment la chambre d’Élisabeth de Thuringe (sainte Élisabeth de Hongrie) dont les murs sont couverts de mosaïques, et la Lutherstube, chambre de Martin Luther, qui se réfugia dans le château en 1521 et 1522.

Collégiale, château et vieille ville de Quedlinburg (Saxe-Anhalt)

Collégiale, château et vieille ville de Quedlinburg (Saxe-Anhalt)
© Loïc Lagarde

La vieille ville de Quedlinburg a conservé son plan médiéval. Elle possède plus de 1 300 maisons à colombages mais aussi des bâtiments art nouveau.

Cette cité médiévale de Saxe-Anhalt parfaitement conservée d’étend au pied d‘un château de style Renaissance et l’église collégiale Saint-Servais qui est considérée comme un chef-d’œuvre de l’art roman. Personnage important de l’histoire de l’Allemagne, le roi Henri Ier de Germanie (876-936), dit l'Oiseleur, y repose au côté de son épouse Mathilde.

Quedlinburg n‘ rien d’une ville-musée : les bâtiments sont toujours habités ! D’ailleurs, les habitants s'identifient très fortement à la richesse historique de cette ville hors du temps.

Mine de Rammelsberg, vieille ville de Goslar et économie hydraulique du Haut-Harz (Basse-Saxe)

Mine de Rammelsberg, vieille ville de Goslar et économie hydraulique du Haut-Harz (Basse-Saxe)
© Loïc Lagarde

Exploitées du Moyen Âge aux années 1980, les mines de Rammelsberg ont longtemps constitué le plus important gisement de cuivre, de plomb et de zinc au monde.

Tout près, la ville de Goslar, qui a été fondée et a prospéré grâce à elles, a hérité d‘un beau patrimoine historique : palais impérial, maisons à colombages, églises... Un petit train vous introduit au cœur des mines où l’on découvre d’impressionnantes galeries creusées dans la roche et des aménagements de diverses époques.

Nécessitant l’emploi de quantités d’eau conséquentes, ce site était alimenté par l’ingénieux réseau hydraulique du Haut-Harz qui, lui aussi très ancien, se constitue de cours d'eau souterrains, de canaux, de réservoirs...

Cathédrale de l'Assomption et église Saint-Michel à Hildesheim (Basse-Saxe)

Cathédrale de l'Assomption et église Saint-Michel à Hildesheim (Basse-Saxe)
© Loïc Lagarde

Ces deux édifices d’Hildesheim, près de Hanovre, sont deux magnifiques exemples de l’art roman précoce.

Parmi les trésors conservés dans la cathédrale Sainte-Marie se trouvent des œuvres en bronze : des fonts baptismaux, une colonne dont le décor en spirale illustre des épisodes de la vie de Jésus, ainsi que des portes sur lesquelles sont représentées des scènes de la Genèse et de la vie du Christ. Quant à l’église Saint-Michel, elle recèle des stucs et un plafond de bois (long de 27,6 m et large de 8,7 m) peints.

La magnificence des lieux illustre l’apogée de l’art religieux sous le Saint Empire romain germanique au Moyen Âge.

Usine Fagus à Alfeld (Basse-Saxe)

Usine Fagus à Alfeld (Basse-Saxe)
© Loïc Lagarde

Au début des années 1910, avant la création du Bauhaus, l’architecte Walter Gropius et son homologue Adolf Meyer ont dressé les plans de l’usine Fagus à Alfeld : un site de production de chaussures se constituant de 10 bâtiments dont la conception fut des plus innovantes.

La succession des bâtiments est organisée pour accompagner le processus industriel, de la réception des matériaux bruts au stockage des chaussures. L’emploi du verre en façade, par exemple, est particulièrement remarquable

L’usine Fagus est l'un des premiers exemples de modernisme architectural associant l'esthétique et l’utilité, marque du fonctionnalisme qui caractérisera le Bauhaus. Elle est toujours en activité.

Pour en savoir plus

Découvrez les sites UNESCO d'Allemagne :
https://www.germany.travel/fr/campagne/patrimoine-mondial/accueil.html

Liste du patrimoine mondial de l’Unesco :
https://patrimoinemondialallemagne.com

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Texte : Routard.com

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