L’Ouest de l’Islande, le bien-être à l’état pur

Le parc national Snæfellsjökull, grandiose !

L’emblème de ce parc situé à la pointe de la péninsule de Snæfellsnes, à 2 h 30 de route au nord-ouest de Reykjavik ? La montagne du Kirkjufell en tête des clichés sur Instagram. Le rendez-vous de tous les touristes qui ont décidé de visiter l’Ouest… Normal, elle a été le décor de Games of Thrones. Il faut avouer que le lieu, entouré de la mer d’un côté et d’un lac de l’autre, est particulièrement photogénique, mais ce n’est pas le seul…

Dans le parc national Snæfellsjökull, un espace protégé de 170 km², les paysages désertiques scandés de lichen et de bruyères succèdent à des champs de lave à perte de vue. La mer borde les falaises noires déchiquetées offrant un certain contraste avec le glacier. Le spectacle est partout ! Une terre de feu et de glace défile sous nos yeux à mesure que la voiture avale l’asphalte.

Premier arrêt devant les falaises en basalte de Lóndrangar plongeant dans la mer. Peuplées de macareux, on raconte qu’un poète célèbre y aurait rencontré le diable ! Quelques kilomètres plus loin, le volcan Eldborg est aussi un lieu de légendes. Un escalier en fer dissimulé dans la lave fossilisée nous conduit jusqu’au cratère. Le paysage sauvage est d’une étonnante quiétude.

Au loin le glacier Snæfellsjökull tranche dans ce paysage chaotique parsemé de plantes aguerries aux conditions climatiques difficiles. C’est le cadre du roman de Jules Verne Voyage au centre de la terre… Le Snæfellsjökull (Jules Verne écrit « Sneffels ») est vite devenu l'un des plus célèbres volcans du globe après la parution du roman.

Stykkishólmur, petit port de pêche préféré des touristes

Sur la côte nord de de la péninsule de Snæfellsnes, le village de Stykkishólmur file des jours tranquilles. Les maisons colorées sont collées les unes aux autres et son église aux lignes modernes évoque le squelette d’une baleine. L’une d’entre elles se démarque avec sa façade noire datant de 1832. Elle est connue sous le nom de maison norvégienne et garde en son sein quelques bribes de l’histoire de la ville.

Dans les ruelles, l’âme islandaise plane sous un ciel gris et donne envie de relire les polars d’Arnaldur Indridason. Nostalgiques des traditions, les Islandais semblent submergés par la fascination du paysage et des légendes qui offrent leur part de mystère. Tout ici est impalpable, imprévisible… La tempête ou le rayon de soleil ne sont jamais très loin.

Profitons d’une belle éclaircie pour grimper jusqu’à l'île de basalte de Súgandisey située face au port. Une grimpette facile jusqu’au phare rouge qui permet d'embrasser une vue spectaculaire sur le fjord Breidafjördur et ses îles au loin.

L’été, un ferry relie la péninsule à l’île de Flatey puis rejoint Brjánslækur vers les paysages spectaculaires des fjords de l’Ouest. En à peine trois heures, on passe des champs de lave désolés à une nature incroyablement joyeuse teintée de vert-bleu irisé et peuplée d’oiseaux des mers.

Randonnée sur la montagne Hafnarfjall

Rien de tel qu’une petite randonnée pour plonger au cœur de la nature islandaise. L’ascension au mont Hafnarfjall, situé au sud de Borgarnes à mi-chemin de la péninsule de Snæfellsness et de Reykjavik, est plutôt tranquille. Trois heures de marche (4 km A/R) suffisent pour plonger au-dessus des nuages et surfer avec les sommets de l’Ouest sauvage…

Pour rejoindre l’ancien volcan, le chemin est bien indiqué sauf au niveau du départ. Deux cents mètres après le parking, prendre sur la droite le seul chemin qui monte. Le dénivelé est progressif et la balade magique au cœur de la lande ponctuée de bruyères jaunes sur le sol brun volcanique.

Le tracé suit la rivière pour disparaître rapidement dans les contreforts de la montagne. Au détour d’un virage, on aperçoit au loin les six sommets que l’on peut rejoindre l’été en une seule journée de randonnée à condition d’être sportif.

Húsafell et Vidgelmir : voyage en terre inconnue

Cap vers le cœur de l’Islande ! En pénétrant dans les terres, la terre bouillonne et les tunnels de lave livrent leurs secrets. À une heure de route à l’est de Borgarnes, la grotte de Vídgelmir (8 000 Isk/1 h 30) fait partie de ces trésors naturels dissimulés au milieu d’un paysage de landes désertiques balayées par le vent et la neige en hiver.

Après avoir descendu une centaine de marches, un chaos de pierre signale l’entrée d’une grotte plongée dans l'obscurité. Seules les lumières des casques permettent de distinguer les concrétions de calcaire et les couches géologiques colorées empilées en mille-feuille. L’ambiance est inquiétante et le tunnel, avec des passages étroits, dépasse un kilomètre.

La guide demande d’éteindre les lumières et commence à entonner un chant traditionnel islandais. Le son porte sur les parois et résonne avec force au cœur des entrailles de la terre. Un temps suspendu avant de remonter vers la lumière du jour.

L’éblouissement est total jusqu’à devenir hypnotique quelques kilomètres plus loin lors de la découverte des chutes d'eau Hraunfossar. Les eaux se déversent sur des collines de lave dans un bruit assourdissant. Plusieurs promontoires permettent de découvrir en amont les coulées de basalte traversées des eaux cristallines. Après avoir franchi un pont, la rivière Hvita serpente au milieu des roches et des bains naturels se creusent invitant à la baignade l’été.