Le Monténégro, entre Adriatique et Balkans

Le Monténégro, petit par la taille, grand par la diversité

Son nom signifie « montagne noire », mais ce sont le bleu et le vert (et leurs milliers de dégradés) qui composent le pays. Officiellement indépendant depuis le 3 juin 2006, le Monténégro a tourné la page de son histoire tumultueuse sans en porter les stigmates.

Cerné par la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Kosovo et l’Albanie, le Monténégro attire d’ores et déjà une clientèle anglo-saxonne et originaire des Balkans. Les Français, encore rares, sont chaque année plus nombreux à fouler les terres monténégrines.

Si la baie de Kotor attire toute l’attention des touristes – et on comprend aisément pourquoi en y posant les pieds pour la première fois –, elle est loin d’être le seul point d’intérêt du pays. Plages, îlots, lacs, stations de ski, forêts, monastères, églises, forteresses, villages historiques et même prison ottomane (Grmožur)… Le petit Monténégro fait preuve d’une belle diversité.

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Posé au bord de l’Adriatique, le pays se découvre dans le cadre d’un road trip, d’une croisière ou d’un séjour, à l’occasion d’un week-end prolongé ou de vacances plus longues, afin de prendre le temps de le parcourir de long en large. Établissements de luxe, petits hôtels, resorts à taille humaine… tous les styles et les portefeuilles y trouveront leur compte.

Presque aussi vaste que l'Île-de-France – 13 812 km² –, le Monténégro n'est pas surpeuplé. Avec 49 habitants par kilomètre carré, il permet autant de ne pas marcher sur les pieds de son voisin que de rencontrer du monde sur les spots touristiques.

Des paysages entre Adriatique et montagnes

Quatre heures sont nécessaires pour parcourir le Monténégro d’est en ouest et cinq heures du nord au sud… mais une petite heure suffit pour passer de la mer à la montagne ou d’un point d’intérêt à un autre.

Pays au relief escarpé, le Monténégro offre des paysages splendides, entre montagnes verdoyantes et mer scintillante. Près de 60 % du territoire national est situé à plus de 1 000 m d’altitude, mais le littoral adriatique s’étend sur près de 300 km. Il est ainsi possible, à la mi-saison, de skier et de se baigner en mer le même jour !

Îles, baies, plages de sable fin, criques… La côte, très découpée, alterne falaises et plages de sable ou de galets. En tout, elle compte 72 km de plages (117 au total) complétés par 14 îles et îlots bercés eux aussi par les flots de l’Adriatique, parmi lesquels Sveti Stefan, Ada Bojana et ceux de la baie de Kotor.

Enfin, avec 70 sommets à plus de 2 000 m d’altitude, le Monténégro a également la tête dans les nuages. Au nord-ouest du pays, le parc naturel du Durmitor accueille même la plus haute ville des Balkans : Žabljak nichée à 1 450 m d’altitude.

Avec ses six stations de ski (Kolašin 1600, Cmiljača, Žarski, Jelovica, Torine et Mountain Center Komovi), le pays permet de se mettre au vert ou au blanc (en fonction de la saison !) en deux temps, trois plantés de bâton.

Le Monténégro côté lac

Le nautisme au Monténégro ne se résume pas à l’Adriatique. Direction l’un des 40 lacs du pays dont Crno Jezero (Noir), Biogradsko, Piva, Plav et le lac Skadar qui, comme la poétique légende le raconte, serait né des larmes des nymphes monténégrines. On ne sait pas vous, mais nous, on a bien envie d’y croire !

Sur place, on peut louer un kayak (à louer à Virpazar ou au centre des visiteurs à Vranjina) ou embarquer à bord d’un bateau (comme ceux de la compagnie Monte Frog gérée par une sympathique francophone) pour s’imprégner de la magie des lieux au fil de l’eau. Cités médiévales, monastères et églises sont à découvrir lors de la balade.

Destination favorite de l’ancienne famille royale (encore elle !), le lac Skadar est le refuge de quelque 280 espèces d’oiseaux dont le pélican et le cormoran. L’hiver et l’automne (tôt le matin, lorsque les touristes se font rares) se révèlent être les périodes idéales pour approcher au mieux les petits pensionnaires à bec.

Outre les oiseaux, vous aurez sans doute la chance d’observer le caryer amer surnommé le « châtaignier d’eau » et des milliers de fleurs de lotus qui sont un régal pour les yeux… Mais bas les pattes ! Interdiction de toucher aux végétaux qui fanent dès qu’ils quittent leur écosystème.

Les amateurs de plongée seront ravis d’apprendre que l’on peut rendre visite au bateau à vapeur Skanderbeg qui a fait naufrage en 1942 près de la baie de Karuč, tandis que les amoureux de trempette batifoleront dans l’eau sur les plages de Murići, Dodoši ou Karuč.

Le patrimoine du Monténégro : un passé bien présent

La plupart des séjours commencent dans la capitale Podgorica (ancienne Titograd) où se trouve l’unique aéroport du pays. Rares sont les visiteurs à s’y attarder et on ne leur jettera pas la (vieille) pierre. Avant de mettre les voiles, ne manquez pas d’aller faire un tour à la cathédrale, sur les ponts Ribnica (ancien), Millenium et Moscou (récents), aux ruines de Doclea, au parc Gorica et à vous perdre dans la ville historique pour apercevoir sa vieille horloge.

S’il a été sérieusement gâté par la nature, le Monténégro possède un patrimoine aussi intéressant que pluriel. Illyriens, Grecs, Romains, Slaves, Vénitiens et d’autres y ont laissé leurs empreintes, lors d’un passage express ou d’un « séjour » bien plus long.

Visiter le Monténégro permet de s’offrir un voyage dans le temps et d’explorer les cultures au cœur de somptueuses cités historiques : Budva et sa place aux six églises, l'incontournable Kotor inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, la vieille ville d’Herceg Novi et sa ribambelle d’escaliers, l’ancienne cité de Bar et ses palais, églises, aqueducs, thermes (et bars bien sûr !), la cité légendaire d’Ulcinj et ses vieux repaires à pirates, ainsi que le charmant village de Perast.

Au fil de vos pérégrinations, vous croiserez sans doute la route d’autres villages de charme comme Trojica ou Bjelila. Le Monténégro n’est pas avare en beautés…