Andalousie : Costa de la Luz, 5 raisons d’y aller

Cadix, la belle de l’Atlantique

Cadix ? C’est tout d’abord une situation géographique exceptionnelle, sur une presqu’île face à l’Atlantique, reliée au continent par un isthme étroit et un impressionnant pont à haubans de 3 km de longueur. Une ville entièrement tournée vers le large, aux avant-postes d’une lagune aux airs de Camargue, flamants roses et marais salants inclus. Depuis sa fondation par les Phéniciens il y a 3 000 ans, le destin de Cadix est lié à la mer et au commerce maritime.

À 1 h de route de Séville (120 km), au sud-ouest de l’Andalousie, la vieille ville de Cadix transporte le visiteur à l’époque du Siècle d’or, quand l’Espagne régnait sur les mers et que les caravelles s’élançaient vers le Nouveau Monde. L’un des voyages de Christophe Colomb a d’ailleurs débuté ici même.

Toujours (partiellement) fortifié et dominé par une imposante cathédrale au dôme doré, le centre historique de Cadix donne à voir, dans ses ruelles piétonnes, un beau patrimoine architectural des XVII^e et XVIII^e siècles. Particularité locale : la centaine de tours-belvédères qui coiffent les opulentes maisons d’armateurs pour surveiller à l’époque l’activité portuaire. L’une d’entre elles, la Torre Tavira (ouverte à la visite), offre d’ailleurs un splendide panorama.

Ville moyenne (110 000 hab), Cadix est particulièrement agréable à visiter, au fil de sa belle promenade maritime fortifiée (Alameda), de ses places ombragées aux terrasses animées (San Francisco, San Juan de Dios, La Mina), mais aussi de ses plages de sable : la Caleta dans la vieille ville ou la Victoria, qui s’étend sur 3 km le long du paseo maritimo de la ville moderne.

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Jerez de la Frontera : vin doux, flamenco et pur-sang

À une trentaine de kilomètres au nord-est de Cadix, Jerez de la Frontera a beau être deux fois plus peuplée (220 000 hab) que sa voisine, elle n’en demeure pas moins plus tranquille avec une atmosphère toute provinciale. Elle mérite le détour pour son riche patrimoine arabo-andalou, à découvrir lors d’une balade dans son labyrinthique historique.

À voir notamment : l’Alcazar, beau palais mauresque aux puissants remparts et aux patios plantés d’orangers ou d’oliviers ; la cathédrale San Salvador et le convento San Domingo pour leur riche décoration ; le Palacio del Virrey Laserna, palais néoclassique témoin de la vie de l’aristocratie locale (tableaux, céramiques, mobilier…).

Mais Jerez est surtout connue pour le nectar qui porte son nom, le xérès : du vin blanc fortifié à l’eau-de-vie et vieilli en fûts de chêne, décliné en fino, manzanilla, pedro ximénez, moscatel… Une douzaine de bodegas sont ouvertes à la visite afin de se familiariser avec toutes les nuances de xérès, dont les bodegas Fundador, Sandeman ou la fameuse Gonzalez Byass-Tio Pepe (compter de 12 à 38 €).

Autre tradition locale : le flamenco, dont Jerez est l’un des hauts lieux en Andalousie. Ne manquez pas d’assister à un spectacle dans une peña ou un tablao, notamment au Puro Arte, ou de visiter le Centro andaluz de Documentacion del Flamenco. Également un festival de flamenco très populaire fin février-début mars.

Parc national de la Doñana, la nature à l’état brut

De grands espaces vierges, des plages infinies, une flore et une faune abondante… À seulement 50 km au nord de Cadix, le parc national de la Doñana est l’un des trésors naturels de la péninsule Ibérique, classée réserve de la biosphère et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Un écosystème protégé, mais fragilisé par l’activité agricole et par l’exploitation touristique de la station balnéaire de Matalascañas.

Ce territoire exceptionnel de 540 km², situé à l’ouest de l’embouchure du Guadalquivir, se compose de différents espaces naturels : une longue plage de 37 km précédée de dunes, de pinèdes, de forêts de chênes et de plaines marécageuses.

Outre la faune locale (daims, sangliers, lynx et aigles ibériques, butors…), le parc accueille quelque 6 millions d’oiseaux migrateurs sur la route entre l’Europe et l’Afrique, ce qui en fait un haut lieu de l’observation ornithologique.

Les visites, très réglementées dans le parc national, se font exclusivement avec des excursions en minibus (ou 4x4) de 2 h accompagnées par un guide du parc national. Départs : centro de visitantes El Acebuche à Matalascañas et du centro de visitantes Fabrica de Hielo à Sanlúcar de Barrameda (le plus proche de Cadix, 1 h de route).

Vejer de la Frontera, l’un des plus beaux villages blancs d’Andalousie

Un vrai bijou et l’une des plus séduisantes étapes de la Costa de la Luz. À 55 km au sud-est de Cadix (1 h de route), Vejer de la Frontera, perché sur une colline à quelques kilomètres de la mer, est classé à juste titre parmi les plus beaux villages d’Espagne (Pueblos mas bonitos de España).

Des maisons basses d’un blanc immaculé, agglutinées sur les flancs de la colline, des patios fleuris… Vejer offre la quintessence des villages blancs andalous, avec son lacis de ruelles tortueuses aux allures de médina, déroulant çà et là de superbes panoramas sur la campagne environnante (miradors de la Corredera et de la Cobijada).

Une fois franchies les anciennes portes du village fortifié, on admire la belle iglesia del Divino Salvador, mêlant styles mudéjar et gothique, avant de monter vers l’antique forteresse mauresque et sa muraille crénelée (XI^e siècle). Parmi les pépites de Vejer, le Palacio del Marqués de Tamarón (XVII^e siècle) abrite le Centre d’interprétation du patrimoine de Vejer, et la casa del Mayorazgo mérite le détour pour son joli patio et le superbe panorama depuis sa tour sur les remparts.

À ses pieds, la ravissante plaza de España est le cœur battant de Vejer de la Frontera, avec sa jolie fontaine couverte de céramiques (rappelant la place d’Espagne de Séville), ses palmiers et, tout autour, ses cafés et ses restaurants.

Le littoral de la Costa de la Luz : plages immaculées et dunes à l’infini

Le littoral venté de la Costa de la Luz, aux journées rythmées par les marées de l’océan Atlantique, s’offre comme l’antithèse de la Costa del Sol méditerranéenne, version Torremolinos. Au menu, des dizaines de kilomètres de plages de sable préservées, des dunes sauvages et des villages de bord de mer, des falaises et des pinèdes protégées par le parc national de la Breña.

Au sud de Conil de la Frontera, petit village blanc de pêcheurs, de grands rubans de sable fin, caressés (ou battus) par les vents de l’Atlantique, séduisent les amateurs de nature (voire de naturisme) et d’embruns. Du côté d’El Palmar et de Caños de Meca, les surfeurs et les passionnés de kitesurf s’en donnent à cœur joie.

Les villages de pêcheurs au thon de Barbate et Zahara de los Atunes, quant à eux, prennent des airs de stations balnéaires en été. En soirée, les couchers de soleil au cap Trafalgar voisin (où les Anglais remportèrent une bataille décisive en 1805) offrent de superbes couleurs aux promeneurs, qui arpentent les sentiers de randonnée ou la grande plage dunaire.

Enfin, tout au bout de la Costa de la Luz, à l’extrême sud de l’Espagne, Tarifa jouit d’un panorama saisissant sur le détroit de Gibraltar, point de rencontre entre Atlantique et Méditerranée. Presque palpable, à une dizaine de kilomètres, la côte du Maroc est bien visible : l’Afrique est à portée de main (et de ferry depuis le port).

Nichée au pied de collines pelées, la vieille ville nous propulse déjà de l’autre côté de la Méditerranée avec ses airs de casbah aux maisons blanches. Battu par les vents et les vagues, le littoral environnant est devenu l’un des hot spots européens de la voile, du surf et du kite, notamment sur la splendide playa de Valdevaqueros. Des sorties en mer permettent d’aller observer baleines et cétacés au large.