Écosse : Lewis et Harris, l’île alternative

Écosse : Lewis et Harris, l’île alternative
Côte et plage de Lewis © PhotographyBradley - stock.adobe.com

Pour s’éloigner des sentiers battus, Lewis et Harris est une destination idéale. A une trentaine de kilomètres au large du nord-ouest de l’Écosse, l’île porte un double nom : Lewis au nord, sur environ deux tiers de la superficie, et Harris au sud. Elle appartient à l’archipel des Hébrides extérieures et s’avère beaucoup moins fréquentée que sa célèbre voisine Skye, située au sud-est.

Empreinte de culture gaélique, Lewis et Harris marque les visiteurs par sa forte personnalité et son environnement façonné par les éléments débridés : le vent, les vagues, la pluie… Entre plages de rêve et imposantes falaises. Des côtes découpées aux plans d’eau scintillants, désignés sous le terme de loch : il définit à la fois la mer s’enfonçant dans les terres, un peu comme les fjords norvégiens, et les lacs qui se sont formés dans les vallées.

Autant de paysages concentrant l’essence même de l’Écosse…

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Un littoral à couper le souffle

Un littoral à couper le souffle
Phare de Butt of Lewis © Hans-Martin Goede - stock.adobe.com

C’est la côte ouest de Lewis et Harris qui impressionne le plus par son alternance de larges bandes sablonneuses et de falaises sculptées par la houle.

Deux types de rivages toujours bordés par le machair, étendue herbeuse ponctuée de rochers et de troupeaux : moutons et vaches Highland sont laissés en liberté pour paître sur ces vastes prés salés, également propices à la randonnée. Par exemple pour atteindre le phare de Butt of Lewis, à la pointe nord de l’île. Sa structure de briques rouges, haute de 37 mètres, résiste, depuis 1862, aux vents qui se déchaînent jusqu’à 185 km/h !

Plage de Luskentyre - Harris © AurelienB - stock.adobe.com

Quand la météo est plus favorable, il est possible de pratiquer surf et kayak sur l’océan Atlantique. Voire de se baigner dans des eaux cristallines, ourlées de magnifiques plages blanches. La couleur immaculée du sable vient de sa composition, très concentrée en débris de coquillages. Elle fait ressortir le turquoise des flots, au point de se croire dans les Caraïbes, si ce n’est la température !

Parmi les plages les plus photogéniques figurent celles de Luskentyre, la plus réputée de toutes, et de Scarista, sur Harris. Ou Bosta Beach, sur l’île de Bernera, reliée par un pont à Lewis. Non loin de cette dernière, à Uig, les superbes dunes ont révélé un trésor devenu l’un des emblèmes du patrimoine local : les « Lewis Chessmen »,  de mystérieuses figurines d'échecs…

Le + de routard.com :

Les côtes de Lewis et Harris se prêtent à l’observation des animaux marins et le site Whaletrail.org donne des informations utiles comme la liste des différentes espèces vivant au large, leurs caractéristiques pour les distinguer et les meilleurs endroits pour les voir selon les périodes. L’été est la bonne saison pour les requins pèlerins, les dauphins et les baleines, notamment à bosse. L’automne est plutôt propice aux phoques gris et aux petits rorquals. Tout au long de l’année, et a fortiori en hiver, on peut admirer les marsouins, les grands dauphins et les orques.

L’identité insulaire singulière de Lewis & Harris

L’identité insulaire singulière de Lewis & Harris
Lews Castle © Kirk Fisher - stock.adobe.com

En 1831, à Uig, ont été découvertes 93 pièces de jeu d’échecs sculptées dans de l’ivoire de morse et des dents de baleine. Un travail d’une grande finesse réalisé au XIIe siècle en Norvège, pays qui a dominé la région de 800 à 1266.

Baptisé « Lewis Chessmen », cet ensemble est aujourd’hui conservé en trois lieux : le British Museum de Londres, qui possède la majeure partie de la collection ; le Musée national d’Écosse, à Edimbourg ; et le Museum nan Eilean, à Stornoway, qui présente six statuettes.

Ce dernier musée est installé dans la capitale de Lewis et Harris, au sein de Lews Castle, manoir du milieu du XIXe siècle. Il abrite une exposition interactive à la scénographie réussie, bonne entrée en matière pour une première approche de la culture et des traditions insulaires, de la Préhistoire à nos jours.

L’accent est mis sur la langue gaélique, originaire d’Irlande et qui s’est répandue en Écosse à partir du Ve siècle. Aujourd’hui, dans les Hébrides extérieures, la moitié de la population la parle encore au quotidien.

Callanish © Colin & Linda McKie - stock.adobe.com

Autres symboles de Lewis et Harris, les pierres levées, grands blocs de gneiss plantés en terre au Néolithique et à l’âge de bronze selon un ordonnancement bien particulier, même si l’on en ignore exactement la fonction.

 Celles de Calanais, ou Callanish en anglais, forment un cercle et quatre rangées orientées par rapport aux points cardinaux. Elles ont été disposées il y a environ 5 000 ans sur une colline pour l’observation astronomique ou des activités rituelles. Une douzaine de sites de standing stones se trouvent à proximité.

Blackhouses - Lewis © Hans-Martin Goede - stock.adobe.com

A une vingtaine de kilomètres de là, à Bragar, l’Arnol Blackhouse Museum retrace l’histoire d’autres vieilles pierres, celles qui constituent les blackhouses, logis trapus typiques de l’île. Ils sont qualifiés de « maisons noires » à cause de la fumée incrustée dans les murs épais, émanant des feux de tourbes qui permettaient de chauffer les intérieurs dépourvus de cheminée (et de fenêtres !).

L’aération se faisait par un trou aménagé dans la charpente, souvent construite avec du bois flotté, couverte de paille. Tout le monde vivait sous ce même toit de chaume pour lutter contre le froid : bétail et membres d’une même famille.

La bâtisse qui se visite ici remonte à 1880 et fut occupée jusqu’en 1966. Elle est restée en l’état, avec son rare mobilier rustique et le sol en terre battue. A côté, un exemple de white house est également visible : des habitations édifiées à partir des années 1920 et dotées d’un âtre (d’où leur blancheur supposée), mais qui ont mal résisté à l’humidité.

Harris Tweed © Marion - stock.adobe.com

Nombre de ces logements servirent et servent encore pour le tissage manuel de l’illustre Harris Tweed qui s’effectue à domicile, comme emploi principal ou complément de revenu.

Aujourd’hui encore, 500 personnes sur les îles de Lewis et Harris, Uist ou Barra participent à l’élaboration de ce tissu 100 % pure laine vierge, dont l’origine et la qualité sont strictement contrôlées. Harris Tweed Authority, basée à Stornoway, appose son tampon officiel sur les rouleaux en guise de certification.

Le + de routard.com :

Dans ses polars, l’auteur écossais naturalisé français Peter May décrit à merveille les paysages torturés de Lewis et Harris, malmenés par les éléments, auxquels font écho ses personnages tourmentés. Les tempêtes intérieures comme extérieures traversent les trois volumes contant les (més)aventures de l’inspecteur Fin Macleod : « L'Île des chasseurs d'oiseaux » (ou The Blackhouse en anglais), paru en 2009 ; « L'Homme de Lewis » (The Lewis Man), sorti en 2011 ; et « Le Braconnier du lac perdu » (The Chessmen), publié en 2012. Une trilogie qui permet de s’immerger dans la nature et la culture locales, au cœur de l’histoire et de l’âme de cette région austère et fascinante. Plus un nouveau tome, intitulé Black Loch, en 2025…

Une terre de landes et montagnes

Une terre de landes et montagnes
Mouton d'Harris © Anneke - stock.adobe.com

Même si la laine brute utilisée dans le Harris Tweed vient d’ailleurs en Grande-Bretagne, l’omniprésence ovine se remarque très vite sur Lewis et Harris. Il fut un temps où les habitants étaient même chassés de chez eux pour que les propriétaires terriens puissent développer l’élevage de moutons

Ces animaux s’accommodent bien des tourbières à perte de vue qui couvrent l’île : des sols marécageux très plats du nord, côté Lewis, aux reliefs montagneux du sud, côté Harris. L’exploitation de la tourbe est désormais réglementée et limitée : elle consiste à creuser des tranchées à la pelle, avant de débiter la terre noire en pavés empilés en pyramide pour sécher.

Vaches Highland © Stéphanie Condis

Ces petits tas évoquent la silhouette triangulaire du point culminant de l’île, An Cliseam qui s’élève à 799 m, dominant la partie nord de Harris. Cette zone est peuplée par la plus forte densité d'aigles royaux en Europe, soit une vingtaine de couples de golden eagles. « Golden » est aussi appelée la belle voie qui sillonne le sud de la péninsule de Harris, parmi les étendues rocheuses lunaires : elle doit son nom au coût exorbitant que son tracé a entraîné.

Parcourir les routes de Lewis et Harris offre l’occasion de croiser des hordes de cervidés, les mâles aux bois majestueux et les femelles aux yeux de biches. Ils sont environ 4 000 à gambader dans les landes moussues, ménageant leur effet de surprise au détour d’un virage ou d’un talus.

Le + de routard.com :

Des randonnées guidées sont proposées par le North Harris Trust et recensées dans la brochure Harris Guided Walks et sur la page Facebook de l’institution. Accompagnées par des Rangers, elles sont organisées chaque semaine pour celles permettant d’observer les aigles royaux.

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le Routard Ecosse.

Consulter notre guide en ligne Écosse

Site de l’office du tourisme des Hébrides extérieures

Site de l’office du tourisme de l’Écosse

Comment y aller ?

- Avion : Stornoway, ville principale de Lewis et Harris, est reliée à Edimbourg, Inverness et Glasgow par Logan Air.

- Bateau : les ferries de la compagnie CalMac, pour Caledonian MacBrayne, assurent les liaisons quotidiennes entre Ullapool (port à une heure de voiture d’Inverness) et Stornoway, en 3 heures de trajet environ.

Bonnes adresses

- Cross Inn B&B : à Cross, au nord de Lewis. Tél. : 00 44 18 51 81 01 52.  Un ancien bureau de poste a été converti en bed and breakfast avec 5 chambres claires, simples et douillettes, toutes dotées d’une salle de bains. Ouvert d’avril à septembre inclus. Chambre double à partir de 115 £ (135 €).

- Sorel Cottage : 2 Glen Kyles, à Leverburgh, au sud de Harris. Tél. : 00 44 18 59 520 319.

Un confortable B&B en plein nature, qui loue 2 chambres avec salle de bains pour deux nuits minimum. Chambre double à partir de 125 £ (147 €).

- Old Barn Bar : à Cross, au nord de Lewis et Harris. Tél. : 00 44 18 51 81 01 52. Dans une grange traditionnelle, a été aménagé ce petit pub chaleureux, avec cheminée, jeu de fléchettes et billard, qui sert à manger de 17h à 20h. A la carte, d’excellents classiques : soupes, fish and chips, saumon fumé, haggis (panse de brebis farcie), ragoût d’agneau ou burger. Ouvert toute l’année. Tlj sauf dimanche 15h-23h (voire 1h jeudi et vendredi). Plats 14-19 £ (16,50-22,50 €).

Texte : Stéphanie Condis

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