Népal : retourner dans la vallée de Kathmandu
Kathmandu, pas de mari pour la Kumari
Remettez donc vos pieds en marche pour traverser Indra Chowk, le carrefour des bijoutiers, jusqu’à Durbar Square. La fameuse place du Palais royal, fondée par la dynastie Lichhavi (4e-9e siècles) et développée par les rois Malla (13e-18e siècles), inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, a payé un lourd tribut au séisme de 2015.
Adieu, entre autres, au plus vieux temple de la ville, le Kasthamandap, qui signifie « temple de bois » et a donné son nom à Kathmandu. Heureusement, la Kumari veille à nouveau. Cette fillette, qui apparaît chaque jour au balcon de sa superbe maison newar en bois sculpté, est, avec celles de Patan et de Bhaktapur, la dernière déesse vivante de la planète.
La légende dit que le roi Jaya Prakash Malla fit la cour à la déesse Taleju, protectrice de la cité. Celle-ci s’enfuit et revint tourmenter le roi qui lui promit de vénérer sa nouvelle incarnation : la Kumari. Néanmoins, la vie d’une kumari n’est pas très rigolote. Elle perd son statut dès ses premières règles et a souvent du mal à se trouver un mari. Pas étonnant, puisque l’on raconte qu’épouser une kumari entraînerait la mort…
Plus loin, la magie de l’immense place royale opère encore. Dans un triangle envahi de pigeons, la statue de Hanuman, le dieu-singe, pour ne pas dire le dieu-sage, recouvert d’une pâte orangée, garde le palais convalescent. À deux pas, toujours aussi vénérée, la terrifiante statue noire de Bhairava, avatar nihiliste de Shiva.
Et puis, entre les deux, la statuaire érotique du temple de Jagannath. Toujours debout, elle nous rappelle que le désir conserve.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Fabrice de Lestang
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