L’huile d’argan, l’élixir marocain
Les grands chefs raffolent de l'huile d'argan, tout comme les sociétés de cosmétiques. Mais c’est uniquement au Maroc que pousse l’arganier, un arbre endémique du sud-ouest du pays. Le « triangle d’or » de l’huile d’argan va du nord d’Essaouira au sud de Tiznit, jusqu’à la région située à l’est de Taroudant. Quelques pistes pour partir à la découverte d’un produit hors du commun.
Préparez votre voyage avec nos partenairesL'huile d'argan, un travail de titan
Produire de l’huile d’argan est loin d’être simple : il faut tout d’abord ramasser les fruits de l’arganier, les faire sécher, puis séparer la pulpe et le noyau de la noix, avant de procéder au concassage à la meule de pierre. La pâte obtenue est ensuite malaxée, puis pressée pour en extraire l’huile, qu’il faudra ensuite filtrer.
Dans le cas de l’huile alimentaire, l’amandon est torréfié, ce qui n’est pas le cas de l’huile cosmétique. Ce travail long et pénible est traditionnellement réservé aux femmes berbères.
Pour produire manuellement 1 litre d’huile, il faut compter près de 20 heures de travail et 35 kg de fruits secs. On comprend pourquoi l’huile d’argan est bien plus chère que l’huile d’olive !
Il faut compter au moins 250 Dh (22 €) pour un litre d’huile de qualité. En dessous, vous risquez d’acheter une huile coupée, de mauvaise qualité.
Il s’agit d’une huile exceptionnelle, aussi bien pour ses vertus culinaires que cosmétiques. Outre ses vertus anticholestérol et vitaminique, l’huile diminuerait les risques de maladies cardio-vasculaires.
On l’utilise aussi contre les brûlures, les dermatoses, les rhumatismes, ainsi que pour la fabrication de produits cosmétiques. L’huile d’argan, réputée anti-âge, a des bienfaits revitalisants sur la peau et les cheveux.
Les coopératives féminines
Pour s’en sortir financièrement, les femmes des villages se sont regroupées au sein de coopératives depuis les années 1990. Un moyen pour elles d’améliorer leurs conditions de vie dans des zones rurales arides.
Il est possible de visiter ces coopératives féminines et d’acheter directement les différents produits liés à l’argan : huile cosmétique et alimentaire, savons, crèmes, miel, sans oublier le fameux amlou, une pâte à tartiner pas régime du tout, mais d’une onctuosité irrésistible. On raconte même que ce délice aurait des propriétés aphrodisiaques.
Gare aux pièges à touristes !
Ces dernières années, suite au succès grandissant de l’huile d’argan, les coopératives féminines se sont développées un peu partout dans le sud-ouest marocain, et notamment aux abords de la ville d’Essaouira. Une bonne nouvelle pour les femmes impliquées dans ces entreprises, qui voient leur niveau de vie amélioré.
Le problème : certaines structures, appâtées par la manne touristique, ne sont pas de véritables coopératives, emploient des salariés, et vendent des produits fabriqués ailleurs.
Calibrées pour accueillir des cars entiers de visiteurs, elles ont opté pour l’attraction touristique et la mise en scène des processus de fabrication plutôt que sur la production locale. Les prix pratiqués en boutique y sont prohibitifs, même s’ils sont négociables. Attention, donc, à bien choisir la coopérative que vous allez visiter.
Quelques adresses dans la région d’Essaouira
Les coopératives dignes de confiance ne manquent pas. Vous y trouvez des produits de grande qualité, certifiés bio, tout en contribuant au développement de la vie locale : une bonne affaire doublée d’une bonne action !
A Essaouira :
Dans la médina, on trouve facilement de l’huile d’argan de qualité. Sur la place du Marché aux Grains, par exemple, les boutiques Aïcha, Fortune Berbère et Chez Makki se fournissent auprès des coopératives féminines de la région.
Autour d’Essaouira :
- Sur la route de Marrakech, les coopératives sont nombreuses. Difficile de savoir où faire halte ! A quelques kilomètres d’Essaouira, vous pouvez rendre visite à la coopérative Tiguemine (à 15 km d’Essaouira) et à celle d’Assafar.
- A environ 25 km d’Essaouira, à Tidzi, sur la route menant à Agadir, la coopérative Ajddigue est l’une des toutes premières à avoir été créée à la fin des années 1990. Elle regroupe aujourd’hui une centaine de femmes.
- Sur la commune d’Imin’tlit, à 57 km au sud d’Essaouira, la coopérative Tamounte, créée en 2003, regroupe une cinquantaine de femmes.
- A Ounagha, la petite coopérative Mogador rassemble une trentaine de femmes. En plus des produits issus de l’arganier, elles commercialisent également de la stévia sous différentes formes (feuilles pour sucrer, savons…).
Pour en savoir plus
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Texte : Olivia Le Sidaner
Mise en ligne :