Funchal, un concentré de Madère
L’avantage de Funchal, la capitale administrative de l’île de Madère, c’est – entre autres – ses courtes distances. On découvre un maximum de monuments, lieux d’intérêts, boutiques, restos, jardins exubérants et autres plaisirs en une surface très restreinte : à peine deux kilomètres pour son centre-ville et un peu plus en largeur. Attention, en revanche, ça grimpe sec dans les hauteurs. Hardi, petit !
Préparez votre voyage avec nos partenairesLa vieille ville
C’est le cœur de Funchal, où l’on se retrouve pour manger, boire un verre et prendre le pouls de la ville. La première cité créée par les Européens en dehors de l’Europe depuis les Romains.
Autrefois, cette « zona velha » était fréquentée par les marins, pirates et mauvais garçons. Plus beaucoup de traces de cette époque, mais une rue centrale, Santa Maria, où les restos jouent à touche-touche. Les artistes se sont emparés de la rue pour lui redonner un petit peu de couleurs, peindre les portes avec de nombreux graff très originaux, autour du projet et du site Internet Arte Portas Abertas.
On s’attable chez Venda Velha pour la poncha à l’heure de l’apéro, on attrape son téléphérique pour filer droit vers Monte et ses jardins botaniques, mais aussi on fait un stop au Madeira Story Centre, sur trois étages, pour tout connaître de l’histoire de l’île.
Enfin, pour dormir, au choix : la seule guesthouse de l’île, hyper confortable et moderne, la Santa Maria Hostel, dans une ancienne école réhabilitée (appréciez au passage que la partie des filles était deux fois plus petite que celle des garçons…) ou la Residencial Mariazinha, au-dessus de la pâtisserie du même nom. Miam !
Ne pas repartir du quartier sans avoir fait un tour au Mercado dos Lavadores. Architecture du milieu du 19e siècle, et travées de toutes les couleurs au rez-de-chaussée, gorgées de piments rouges, de bananes-ananas, très goûteuses. Et tout au fond, le marché aux poissons, spectaculaire, avec ses poissons de roche et autres thons.
Les environs de la Sé (cathédrale)
D’extérieur, pas très alléchante, mais à l’intérieur, ça rutile ! Juste à côté, le musée de Arte Sacra. L’occasion de s’apercevoir que le sucre a aidé à acquérir quelques chefs-d’œuvre de l’art flamand ! Bon point de départ pour découvrir le reste de la ville, les yeux au sol, pour apprécier les différents pavages en galets.
Certains reprennent même les armoiries de la ville… On vous laisse chercher. Un indice : il faut aller vers la place de l’hôtel de ville. Grandiose. Léda nous observe au fond de la câmara municipal.
On préfère grimper au sommet de l’église du Collège pour prendre de la hauteur cette fois. On apprécie un peu plus le décor en écaille de poissons du pavage. L’occasion de se plonger dans l’histoire des Jésuites, qui occupaient aussi le collège voisin avec son beau jardin.
Petite boutique souvenir, Gaudeamus, et en sortant, à gauche, D’Oliveiras, vieille fabrique de… vin de Madère, naturellement. Pour tout connaître sur le sujet, autant en profiter, et s’inscrire au lodge de la maison Blandy’s, à deux pas, qui organise en semaine, sur réservation, la visite de ses chais en français à 11 h 30. Dégustation à la clé !
Lorsque les vignes furent atteintes par le phylloxéra, les femmes se mirent à la broderie, un art célébré encore aujourd’hui. Coup de cœur pour la visite de la maison Bordal, où l’on apprécie les dessins sur calque, le bleu, la paraffine, et les broderies somptueuses.
En allant vers la mer à l’ouest
On croise le fort São Lourenço, clin d’œil au nom du bateau de Zarco, l’un des découvreurs et gouverneurs de l’île, dès le 15e siècle. D’ailleurs, la statue de Zarco est juste à l’angle, face à la Banque du Portugal.
On préfère deviser au Théo’s, le bistrot voisin, ou encore au Ritz, superbe avec ses azulejos des temps anciens. Terrasses délicieuses dans les deux cas, à la tombée du jour.
D’autres choisiront de grimper vers São Pedro. Et ils auront bien raison. Quelques-uns des trésors du Madère d’autrefois s’y trouvent. La Quinta das Cruzes en premier lieu, où Zarco se retira. Belle fenêtre manuéline, dans le jardin archéologique. À l’intérieur de la demeure, on célèbre les Arts décoratifs.
À deux pas, la Casa Museu Frederico de Freitas vaut pour sa collection unique d’azulejos du monde entier. Enfin, apothéose, avec le convento de Santa Clara, un lieu qui abrite un jardin d’enfants, mais aussi les tombeaux de la famille de Zarco. On pénètre dans la petite chapelle de la Résurrection, ébloui par la Vierge Noire.
Autres temps, autres mœurs : les visiteurs n’ont d’yeux aujourd’hui que pour la star de l’île, Cristiano Ronaldo, qui a désormais son musée « CR7 ». Ce ne sont que photos, films, lettres de fans à la gloire du joueur, qui nous observe avec sa statue de cire.
Choisissez le Reid’s Palace pour l’heure du thé, comme Winston Churchill autrefois, ou bien allez piquer une tête sur la plage de sable noir et de galets de Formosa tout au bout de l’Estrada Monumental.
Monte, tout là-haut
Si on vient aussi à Madère et à fortiori à Funchal, c’est pour découvrir ses jardins. Les deux plus beaux se trouvent dans les hauteurs. Pas de souci : le chemin le plus spectaculaire est un téléphérique qui grimpe au sommet. Là, on découvre le Jardin Tropical avec des espèces endémiques de l’île, au milieu d’un décor un peu grandiloquent, très oriental.
Petit stop à la quinta do Monte pour boire un verre et apprécier la vue sur la baie de Funchal et repartir via un autre téléphérique au sommet vers le jardin botanique et ses jardins hallucinants !
Les plus vaillants, en haut de Monte, peuvent aussi emprunter ces luges en osier qui font la renommée des lieux. Amusant, mais pas donné, et file d’attente assurée.
Last but not least, pour visiter la ville, ses petits coins et d’autres recoins insoupçonnés, on ne saurait trop vous conseiller d’emprunter l’un des sidecars de Madeira Sidecars Tours, tenu par le sympathique Filipe Freitas, qui vous emmène en balade en fonction de vos envies. Et il a pensé à tout ! Original et surtout une façon rapide et décalée de saisir l’essence de cette ville qu’on ne fait souvent que traverser.
Et si pour une fois on s’y arrêtait ? Pour ce faire, rendez-vous au kiosque des Friendly Guides de Funchal. Filipe Freitas et son équipe vous donneront les meilleures informations à ce sujet.
Fiche pratique
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Comment y aller ?
Vols vers Madère au départ de Paris-Orly avec TAP et Transavia.
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Coups de cœur
Un bar : Barreirinha Bar
Deux restos : A Bica, rua Carreira 132 et Londres, Rua da Carreira nº64 A
Pour l’apéro : Venda Velha
Pour le vin de Madère : maison Blandy’s et D’Oliveiras
Pour le 5 o'clock tea : Reid’s Palace
Pour une visite originale : Madeira Sidecars Tours
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
Mise en ligne :