Où voir des monstres en France ?
Basilics et coquatrix
Maléfique, le serpent basilic ou basilicoq est souvent confondu avec la cocatrix aux ailes de chauve-souris, terrassée par saint Loup à Troyes et objet de processions en Champagne.
Basilic, un reptile gourmand
Des pattes, des plumes épineuses, une tête de coq et une queue à crochet agrémentent le basilic au Moyen Âge. Issu d’un œuf de coq couvé par un crapaud, le basilic dégage un souffle pestilentiel.
Cet adorable animal parcourt un vaste labyrinthe souterrain d’où il observe les hommes, du fond des puits et des citernes. Un poison mortel circule dans son corps et son regard pétrifie quiconque le regarde en face. Ne vous penchez pas sur les margelles !
Le basilic déteste l’odeur de la belette et de la Rue, surnommée « herbe de grâce ». Il ne supporte pas la lumière. Un bon truc, si vous rencontrez un basilic : sortez un miroir de la poche ! Il crèvera en croisant son propre regard…
Où les voir ?
Le bois de la Dorelle à Espennes, près de Bournand (Vienne) était réputé abriter un basilic. Il assommait le passant égaré d’un seul coup de bec avant de l’avaler… Durant la guerre de Cent Ans, le seigneur Robin le tua. Son voisin Huguet en fit autant à Claunay... On voit encore au nord de Bournand (Vienne) le dolmen sous lequel le basilic fut, selon la légende, enterré.
De magnifiques basilics sont sculptés sur le chapiteau roman de Saint-Léonard à l’Ile-Bouchard (Indre-et-Loire), sur le chapiteau du Chevalier au basilic de l’église de Claunay (Vienne), sur les stalles de la cathédrale de Poitiers (Vienne). Sa silhouette maléfique sera également visible à Bournand (Vienne), derrière la mairie à partir du printemps prochain.
Texte : Anne-Marie Minvielle