Les Acadiens
Le renouveau acadien
L’émigration et la prise de conscience
Après le traité de Paris de 1763 qui cède le Canada aux Britanniques, les Acadiens vont vivre plus d’un siècle d’émigration qui va donner naissance à la diaspora acadienne. Québec, Louisiane, Antilles et France (Poitou, Belle-île-en-Mer) sont les principales destinations des déracinés. Pauvres, les petites communautés acadiennes vivent en autarcie et développent leur propre culture.
En 1785, ils sont 1 500 à s’installer en Louisiane pour cultiver les terres marécageuses du bayou. Appelés « cajuns » par les anglophones, ils ont bien du mal à conserver leur identité française. En 1916, la Louisiane interdira d’ailleurs l’usage du français. Aujourd’hui, seulement 10 % des Cajuns parlent leur langue d’origine.
Certains exilés lors du Grand Dérangement choisissent, cependant de revenir s’installer en petits groupes dans les provinces maritimes du Canada, dans l’Est du Nouveau-Brunswick et sur l’Île du cap Breton en Nouvelle-Écosse. Disséminés à travers le territoire dans de petites communautés regroupées autour d’une paroisse catholique, les Acadiens constituent désormais une minorité de 7 500 personnes face à l’afflux des colons anglophones.
Ce n’est qu’à partir de 1850 que les Acadiens, enracinés dans les Maritimes, prennent conscience de leur différence et de leur identité, notamment grâce à Evangeline, un poème sur la déportation écrit par un Américain, William Longfellow. Dans les années 1850, la première université et le premier journal (Le Moniteur acadien) acadiens voient le jour au Nouveau-Brunswick. En 1880, le premier congrès national acadien réunit les représentants des communautés dispersées. C’est la naissance du sentiment acadien ou de l’« acadianité ».
L’affirmation
Comme au Québec, c’est dans les années 1960, avec la présence d’un francophone comme premier ministre du Nouveau-Brunswick, que les Acadiens commencent réellement à affirmer leur singularité au Canada. Le Nouveau-Brunswick devient une province officiellement bilingue, les Acadiens, se voient accorder une université française à Moncton avec un Centre d’études acadiennes, et la Société historique acadienne est fondée. Un village historique acadien est bâti entre Caraquet et Grande-Anse et certaines villes (Moncton, Caraquet…) se dotent de musées et de lieux de mémoire. Enfin, reconnaissance internationale, l’écrivaine acadienne Antonine Maillet, auteur de La Sagouine, reçoit en 1979 le Prix Goncourt pour son roman Pélagie-la-charrette qui retrace le destin d’une exilée acadienne au XVIIIe siècle.
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