La plus grande île de Méditerranée (25 708 km2, petites îles incluses) est aussi la plus riche, culturellement parlant.
Comment aurait-il pu en être autrement ? Posée contre la botte italienne, à seulement 150 km de l’Afrique, la Sicile a toujours été au milieu de tout. Incontournable. Et forcément enviée.
Temples de l’Antiquité grecque, vestiges romains, splendeurs de la civilisation normando-sicilienne influencée par les héritages arabe et byzantin, villes baroques exceptionnelles… la Sicile résume à elle seule toute la Méditerranée, toutes ses grandes civilisations, tout son art ou presque.
Et si le cœur montagneux peut paraître austère, au final, rien ne manque : les villages perchés, les vignes, les oliviers, les petits ports de pêche, les îles (ah les Éoliennes !) et jusqu’à cet emblématique Etna qui ne cesse de se rappeller au bon souvenir des Siciliens.
Bref, pas facile, au final, de savoir comment et par où aborder ce coffre aux trésors. Il y a tant à voir, tant à vivre, à goûter et toujours trop peu de temps… Voici un dossier qui devrait vous aider...
Palermeest un résumé de la Sicile, une ruche aux vicoli (ruelles) serpentins et aux marchés gouailleurs – Capo glissant entre des façades décrépites, Piazza Ballarò où crépitent les braseros et s’époumonent les vendeurs de pane c’a meusa (sandwich fourré aux tripes), Vucciria plus policée, où les serveurs décapitent d’un coup les oursins, entre vendeurs d’olives, d’anchois et de fromage cacciocavallo.
À l’opposé, il y a les avenues, tracées au 18e siècle par les Espagnols. Aux Quattro Canti, nombril de Palerme, quatre édifices baroques précédés chacun d’une fontaine incarnent les quatre saisons. La cathédrale, qui mélange tous les styles, et l’emblématique Palais des Normands ne sont pas loin. Ce dernier abrite un joyau : la chapelle Palatine, tapissée de mosaïques d’inspiration byzantine sur fond doré.
Après avoir pris l’île aux Arabes au début du 12e s, les Normands favorisèrent l’émergence d’un art syncrétique, tout aussi manifeste au palais de la Zisa (entre voûtes en nid d’abeilles et mosaïques) et à La Martorana, la plus belle des églises, dans une débauche d’or. Tout contre, l’église de San Cataldo rappelle Cordoue l’andalouse avec ses trois bulbes roses et ses colonnes romaines de remploi en petite forêt.
Il reste tant à voir. Les palazzi Gangi et Mirto où, derrière les paravents et passages secrets, flotte le souvenir de l’aristocratie sicilienne. L’église de Sainte-Catherine et les oratoires de la Loggia, croulant sous les stucs et les marbres polychromes baroques. Des musées à gogo. Le théâtre Massimo, le deuxième plus grand d’Europe. Et, le soir, le spectacle de la grande fontaine de la piazza Marina illuminée.
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Pénétrez dans l’intimité d’une famille aristocratique palermitaine en essayant de réserver une visite de palais par l’intermédiaire de l’Associazione Cultura Itiner’ars (Facebook et viviapalermo.com). En vedette, le très baroque palazzo Gangi, où Visconti a tourné la scène du bal du Guépard.
La Sicile africaine, écrasée de soleil
À l’ouest et au sud-ouest, la Sicile s’aplanit. Les palmiers et les figuiers de barbarie se multiplient et les petites routes traversent des vignes et de vastes champs de céréales écrasés de soleil. L’Afrique n’est plus (très) loin. C’est d’ailleurs de Tunisie voisine que, au 8e s av. J.-C., vinrent les Carthaginois, dont la main-mise sur la région perdura jusqu’à ce que les Romains les en chassent en 202 av. J.-C.
Restent d’eux quelques vestiges sur la petite île de Mozia, face à un damier de jolis marais salants exploités depuis l’Antiquité, consciencieusement ratissé jusqu’à former des petits tas d’un blanc très pur. Plusieurs moulins à vent, jadis utilisés pour pomper l’eau et broyer le gros sel, ont survécu.
Côté sud, Marsala (« le port de Dieu » en arabe) a donné son nom à un fameux vin doux, produit depuis le 18e s – à l’origine à l’initiative de propriétaires Britanniques. Une balade dans ce qu’il reste du centre historique n’est ni désagréable, ni inoubliable. Idem pour Mazaro del Valle, au-delà.
Côté nord, la grande Trapani, amarrée à sa longue péninsule, propose sa propre interprétation de la ville sicilienne, entre faubourgs hideux, vieux palais baroques et agréable lungomare (promenade littorale).
On préfère le nid d’aigle médiéval d’Erice, juché 750 m au-dessus (téléphérique depuis Trapani). L’été, son dédale de ruelles et d’escaliers est envahi ; l’hiver il s’enrobe de nuages et joue les mystérieux. Un peu plus loin, le port de Castellammare del Golfo et le mignon Scopello valent une halte. Alors certes, la Sicile africaine n’est pas la plus belle région de l’île, mais elle ne manque pas pour autant de caractère.
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Louez un kayak à la tonnara di Scopello pour aller explorer les Faraglioni (aiguilles rocheuses) flottant juste en face ou les côtes sauvages de la réserve naturelle du Zingaro.
Les îles Égades et Pelages : au large, pour décompresser
La Bataille des Égades, vous connaissez ? C’est là, au large de Trapani, plus près encore de la Tunisie, que les Romains infligèrent une sévère défaite à la flotte carthaginoise en l’an 241 av. J.-C., dessinant le début de leur suprématie en Méditerranée. Au nombre de 3, les Égades (« îles aux Chèvres » en grec) couvrent seulement 37,5 km2 bien secs. Une parenthèse temporelle séduisante.
Favignana, atteinte en 20 min d’aliscafo depuis Trapani, est la plus grande (3 400 habitants). Attachée à la matanza (« tuerie »), la célèbre pêche au thon rouge qui marque le début de l’été, c’est une île assez plate. On s’y balade à vélo jusqu’à des criques turquoise peu sableuses et de vieilles carrières de tuf – avant de s’époumoner jusqu’au fort de Santa Caterina, retapé par les Normands au 12e s.
Juste au nord, Levanzo se résume à un port-village aux volets bleus, des grottes marines, de la garrigue et… les peintures de la grotta del Genovese, vieilles de 12 000 à 13 000 ans.
Tout à l’ouest, la sauvage et attachante Marettimo vit surtout par et pour le poisson. Montagneuse, elle se découvre à pied par les sentiers à flanc de falaises ou en bateau. En ligne de mire : le Castello di Punta Troia, dominant la mer. Un vrai bonheur au printemps, quand la garrigue fleurit.
Plus proche de la Tunisie que de la Sicile, Pantelleria est un gros (très gros) caillou planté de vignes et de câpriers, dont l’isolement charmant, atténué par la présence d’un aérodrome, lui a valu les honneurs des people – et des boat people aussi, les migrants débarqués d’Afrique… Au menu : criques, monuments mégalithiques, villages perchés, bains de boue du Lago Specchio di Venere et randos.
Bien plus petites, les deux Pelages, Linosa et Lampedusa, se plantent au centre de la Méditerranée. La première est hautement volcanique (et réputée auprès des plongeurs), la seconde plate mais cernée de falaises.
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La plage de sable et le lagon turquoise formé face à l’isola dei Conigli(alias Rabbit Beach), à Lampedusa, vaut toutes les peines du monde pour y accéder !
Les grandes cités grecques : Ségeste, Sélinonte, Agrigente
On parle de Grande-Grèce pour désigner l’ensemble des cités-États fondées au sud de l’Italie et en Sicile à partir du 8e s av. J.-C. durant l’essor de la thalassocratie grecque. Débarrassées de la concurrence carthaginoise après 480 av. J.-C., les cités grecques de Sicile entrèrent dans un âge d’or, avec la construction de grands temples doriques dont l’état de conservation est assez fabuleux.
Sur la route de Palerme à Trapani, Ségeste est souvent le premier site que l’on découvre. Niché entre des collines boisées, son temple emblématique est soutenu par 6 colonnes massives de front et 14 de côté. Seul manque le toit ! Sur une colline voisine, un superbe théâtre du 3e s av. J.-C. admire de haut le paysage.
Ennemie de Ségeste, la puissante Sélinonte s’implante sur la côte sud, aux portes du monde carthaginois. Détruite par l’armée d’Hannibal en 409 av. J.-C., reconstruite, puis rasée une seconde fois lors de la première guerre punique, elle est connue pour son temple E, le seul à avoir été relevé, dédié à Héra. Le temple G, trois fois grand comme le Parthénon (!), n’est plus qu’un puzzle de roche aux pièces empilées.
La puissance d’Agrigente fut telle qu’elle se posa un temps en principale rivale d’Athènes… L’ensemble monumental de la Vallée des Temples, semée d’oliviers séculaires et d’amandiers, est unique avec ses sanctuaires consacrés à Héra, à Hercule, aux Dioscures et au Zeus olympien. Ce dernier, abattu par un séisme, était le plus grand de tous les temples doriques grecs : 56 m sur 113 m ! Il était soutenu par des télamons (atlantes) hauts de 7,65 m, dont le mieux conservé se trouve au superbe musée d’archéologie.
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Dans la Vallée des Temples, le vaste Giardino della Kolymbetra offre une pause délicieuse avec ses vergers d’oliviers, d’orangers et de citronniers. On peut même y pique-niquer !
Le cœur montagneux de la Sicile, pour jouer à châteaux perchés
Si on s’y aventure rarement lors d’un premier voyage, les hautes collines du cœur de l’île s’entrouvrent sur de séduisants vallons, pâturages et vergers. Au-dessus, les villages, jadis menacés par les barbaresques, les guerres, les révoltes et les querelles entre princes, se sont agrippés aux pitons, sous la garde de puissants châteaux – gardiens des voies de communication. Certains villages sont en fait des petites villes, comme Corleone, Caltanissetta, Enna et Caltagirone(occupant carrément trois collines).
Le Castello Manfredonico de Mussomeli (1364) et le nid d’aigle de Mazzarino, cœur d’une cour fastueuse au 17e s, toisent avec dédain de potentiels envahisseurs. Le vieux château de Lombardie, à Enna, est l’un des plus grands de Sicile, avec trois enceintes ! En vis-à-vis, au sommet d’une couronne de falaises commandant aux vallées centrales, le vieux bourg de Calascibetta fut fondé pour mieux s’attaquer à Enna…
Une petite merveille : la granfonte de Leonforte, une fontaine aux 24 embouchures…
Piazza Armerina, qui ne manque pas de charme côté vieille ville, est célèbre pour les 3 500 m2 de mosaïques de sa grandevilla romaine du Casale, formant l’un des plus beaux ensembles connus (Patrimoine mondial). La plus longue, dans le Promenoir de la Grande Chasse, s’étire sur 76 m !
Et comment oublier, dans une vallée coincée entre l’Etna et les monts Nebrodi, le château offert à l’amiral Nelson par le roi Ferdinand IV pour le remercier d’avoir chassé les troupes napoléoniennes de Naples ? Il a été aménagé dans l’ancienne abbaye bénédictine de Maniace dans un style anglais…
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Seraient-ce les meilleurs du monde ? Au ristorante Centrale d’Enna, on farcit les raviolis au citron et on cuisine les macaronis aux fleurs locales. À essayer absolument.
Les villes baroques : Raguse, Modica, Noto, Caltagirone sous l’œil des chimères
En 1693, un violent séisme frappe la Sicile, faisant près de 90 000 morts. Des dizaines de villes, des centaines de villages sont détruits. Au sud-est de l’île, c’est la désolation, mais la reconstruction efface une partie des centres médiévaux pour favoriser un style baroque à la fois monumental et joueur.
Plusieurs villes baroques siciliennes ont été classées au Patrimoine mondial. Raguse, divisée en deux quartiers séparés par un ravin, explose côté Ragusa Ibla, où la longue piazza Duomo s’étire au pied de la cathédrale San Giorgio, pavée de marbre. Une vraie carte postale. Dans les étroites rues pavées, les palais avancent leurs balcons enluminés d’amours enlacés et de grotesques et, tout au bout du rocher, le Giardino Ibleo, peuplé de palmiers, s’élance au-dessus d’un paysage d’oliviers.
À 6 km à vol d’oiseau, Modica superpose deux villes : une basse, baroque, et une haute, médiévale, séparées de quelque 400 marches ! En bas, les balcons des plus beaux palais sont ornés de masques, de visages, de sirènes et dauphins. Les églises abondent, mais la plus théâtrale est la cathédrale San Giorgio, à la tour-porche galbée d’un baroque achevé, perchée au sommet d’un interminable escalier.
L’autre perle du trio baroque se nomme Noto. Entièrement rebâtie à l’approche du littoral oriental, 100 % baroque, elle étage ses palais et églises à flanc de colline, le long de trois axes rigoureusement parallèles. Point d’orgue : le corso et ses trois vastes esplanades, avec une autre cathédrale en vedette.
Davantage dans les terres, Caltagirone, la capitale sicilienne des céramistes, elle aussi redessinée par le baroque, est célèbre pour sa scalinata, un long escalier reliant les quartiers bas et haut, dont les 142 marches sont décorées de carreaux de faïence d’inspiration médiévale.
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Moins connue, l’attachante bourgade de Palazzolo Acreide s’enorgueillit, au palais Judica-Caruso, du plus long balcon baroque de Sicile : 27 consoles !
Syracuse, la perle de la Sicile
Au sud-est de la Sicile, Syracuse est l’héritière d’une cité-État grecque fondée au 7e s av. J.-C. Sur l’île d’Ortygie, dans l’axe du pont Umbertino, se dressent les maigres vestiges d’un temple d’Apollon et, de l’autre, sur la terre ferme, un vaste théâtre de 15 000 places où furent jouées les tragédies d’Eschyle.
L’essentiel, pourtant, est à Ortygie. Autour de la piazza Archimede, centrée sur une fontaine ultrabaroque mettant en scène Artémis – la protectrice de la cité –, tritons, chevaux et néréides. Et plus encore sur la délicieuse piazza del Duomo, atteinte par le labyrinthe des ruelles étroites et obscures. Toute l’ampleur, la théâtralité et la beauté du baroque sicilien y sont sublimés par la passeggiatta et les lumières du soir.
La cathédrale est là, entre baroque et rococo, avec ses colonnes salomoniques faisant écho à celles, doriques, piquées au temple d’Athéna dont elle a pris la place (!). Et, à l’autre bout de l’esplanade, resplendit la chiesa Santa Lucia, dédiée à la sainte patronne de Syracuse. Une grande toile du Caravage (1608) y illustre sa mise au tombeau. La promenade s’achève au castello Maniace (13e s) à la pointe de l’île, étiré comme une proue à l’orée de la baie. Autant de richesses qui justifient pleinement le classement au Patrimoine mondial.
Dans la région proche, il faut aussi voir la nécropole de Pantalica, datant de l’âge du Bronze, aux quelque 5 000 tombes creusées dans le roc (Unesco), mais aussi – et surtout – les mosaïques de la villa romaine de Tellaro (près de Noto). Datant du 4e s., elles représentent notamment de nombreux animaux et un épisode de l’Iliade montrant le paiement à Achille de la rançon pour récupérer le corps d’Hector.
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De mi-mai à début juillet, le Festival de tragédies classiques redonne vie au théâtre antique de Syracuse. À ne pas rater ! www.indafondazione.org
La Sicile Ionienne, du côté de l’Etna, Catane et Taormina
La devise de Catane est éloquente : « je me relève mieux des cendres ». Co-capitale de la Sicile espagnole avec Palerme, deuxième ville de l’île, la cité a bien souffert des colères de l’Etna et des séismes. La reconstruction du 18e s lui a valu quelques palais et chefs-d’œuvre baroques, juxtaposés à un chaos de marchés colorés, quelques vestiges antiques et un puissant château du 13e s. Mais le plus agréable est bien de prendre une glace (à la pistache !) sur la piazza del Duomo, au pied de l’emblématique éléphant de pierre.
Le marché au poisson de Catane est le plus beau, le plus vivant, le plus coloré, le plus sympathique de Sicile. Tranches d’espadon et têtes de thon assurées.
Écrasant la côte orientale et la mer Ionienne, l’Etna est le plus grand volcan d’Europe (1 200 km2), le plus haut (3 345 m) et l’un des plus actifs (plus de 70 éruptions en un siècle !). Plusieurs itinéraires de randonnée permettent d’explorer la zone, ses coulées et ses tunnels de lave, en fonction de l’activité. À défaut, on se balade dans les villages nichés entre les plantations d’agrumes des basses pentes et vers les orgues basaltiques de la gorge de l’Alcántara, sur le flanc nord.
De ce côté-là se dessinent déjà les monts Peloritani, dont l’altitude plutôt modeste (1 374 m) est visuellement renforcée par la proximité de la mer. Entre les deux, la petite ville de Taormina est depuis plus d’un siècle et demi une colonie d’artistes. Difficile de résister à son cadre spectaculaire, son théâtre romain dominant la mer, son corso Umberto piqueté de palais, sa cathédrale crénelée et son château arabe…
Face de la pointe de la botte italienne (à 3 km !), Messine est plus utilitaire que belle (coups d’œil néanmoins au Duomo et à l’église Santissima Annunziata dei Catalani).
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L’archipel des Éoliennes, tout feu tout flammes
Elles font souvent – à raison – l’objet d’un voyage à part entière. Éparpillées au nord de la Sicile, en mer Tyrrhénienne, les 7 îles Éoliennes(classées au Patrimoine mondial) partagent toutes une même origine volcanique. Malgré cette unité, chacune affirme une personnalité un peu différente.
La plus proche de la Sicile, Vulcano, porte parfaitement son nom. Rejointe en 45 min d’aliscafo depuis Milazzo, elle se résume surtout à la Fossa, un volcan nu que l’on escalade pour voir de près les fumerolles qui s’y déposent en croûte de souffre, d’un jaune presque incandescent. Quel panorama ! On poursuit avec un bain de boue au port et une baignade sur la plage de sable noir qui borde le village.
Lipari, l’île-capitale, est le siège d’une ville aussi ancienne que la civilisation. Son acropole dominant la mer a livré des trésors exposés au musée archéologique, installé dans l’enceinte du vieux château entre cathédrale, églises et ruines. Au sud se creuse le port de pêche et son lungomare – sa promenade littorale. Côté mer, il y a les paysages plongeants et l’immanquable Havana Beach, dont les eaux d’un turquoise laiteux sont dues aux particules de pierre ponce de l’ancienne carrière voisine…
Un saut de puce encore et voilà Salina, formée de deux volcans réunis, sur les pentes desquels pousse la malvoisie (à tester, assurément !). Petit port de Santa Marina, village étagé de Malfa réémergeant de ses ruines, panorama de la punta Perciato sur l’ancien cratère noyé de la baie de Pollara, hameau éponyme où fut tourné Le Facteur avec Philippe Noiret… l’île déborde de charme.
Pour le calme absolu, c’est à l’ouest que ça se passe, à Filicudi et, plus loin encore, à Alicudi. Encore moins de plages ici, on vient pour la sensation de bout du monde, pour la sieste aux heures chaudes et le plaisir de crapahuter sur des chemins hardis. À Alicudi, il n’y a pas de route, que des marches !
Que reste-t-il ? Panarea la jet-setteuse et, tout au nord, l’inoubliable Stromboli. Son cône parfait (926 m) est un défi que relèveront ceux qui sont en forme (2 h 30-3 h de montée très raide, avec guide obligatoire) pour aller admirer, à la nuit tombante, les gerbes de lave émanant du cratère sommital. À défaut, il y a le belvédère de la Sciara del Fuoco, l’adorable village blanc et, à l’ouest, le hameau de Ginostra.
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La recette du bonheur ? Après la sieste, un granita à la fraise ou au citron à la terrasse du Ritrovo Ingrid à Stromboli, les yeux dans la grande bleue.
La côte tyrrhénienne, montagnes et mosaïques
L’essentiel de la côte nord s’adosse aux monts Madonie et Nebrodi, qui prolongent en Sicile l’Apennin italien. Route et autoroute courent entre leurs hauts contreforts et la mer, enchaînant les tunnels et desservant des ports et quelques stations balnéaires encastrés au débouché des vallées.
À Milazzo, un vaste et massif château (13e-16e) gouverne à la longue péninsule au pied de laquelle s’amarre le port.
Point d’orgue de la côte nord, Cefalù s’étale sur le flanc d’une large baie ourlée de sable, au pied d’un promontoire de roche maousse. Si la plage est envahie l’été, la vieille ville a du charme et le Duomo est tout simplement extraordinaire. Bâti en 1130 par un roi normand, il conserve d’extraordinaires mosaïques d’influence byzantine sur fond doré, dominées par la figure d’un grand Christ Pantocrator.
Il faut bien sûr voir son pendant aux portes de Palerme : la cathédrale de Monreale, conjointement classée au Patrimoine mondial. Quelque 6 000 m2 de mosaïques y illustrent Ancien et Nouveau Testament à Bible ouverte, sous le regard rédempteur d’un Christ en majesté. Le cloître, exceptionnel, s’entoure de 216 colonnettes géminées incrustées de mosaïques, aux chapiteaux d’une grande finesse.
Ceux qui en ont le temps exploreront aussi les villas que se fit bâtir la noblesse sur la côte à l’est de Palerme. La plus connue, La Palagonia,
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Au bout, tout au bout de la presqu’île de Milazzo, une agréable balade à travers les oliviers mène à la Piscina di Venere, un large bassin naturel creusé entre les rochers littoraux. Au large : les Éoliennes.
Quelle Sicile pour vous ?
Pour les amateurs d’art et d’histoire
La Sicile est votre destination ! Des mois de séjour ne suffiraient pas à explorer toutes ses richesses. Choisissez votre thème ou mélangez le tout : antiquités grecques (les grands temples doriques en vedette), antiquités romaines (avec les mosaïques des villas du Casale et de Tellaro), merveilles de l’art chrétien du royaume normand de Sicile (églises et palais de Palerme, cathédrales de Monreale et Cefalù), ou encore grandes villes baroques (Noto, Modica, Raguse, Syracuse, Palazzolo Acreide, mais pas que…).
Pour les adeptes de la plage
La Sicile ne manque pas de stations balnéaires : suivez n’importe quel panneau Lido et vous y voilà. Pour autant, les grandes plages de sable clair et fin déroulées sur des kilomètres ne sont pas si nombreuses que ça. Parmi les plus appréciées, citons celles de Mondello (aux portes de Palerme), Cefalù, Castellammare et San Vito lo Capo, toutes sur la côte nord, urbaines ou semi-urbaines. Idem à Fontane Bianche au sud de Syracuse (et au-delà jusqu’au Lido di Noto).
Une bonne partie de la côte sud de l’île est soulignée de sable, par intermittences, notamment à Le Dune et Santa Maria del Focalo (au sud-est), mais la région est envahie de serres, dont l’apparence n’est souvent pas bien séduisante… Au sud-ouest, adossée à une belle pinède, Eraclea Minoa figure parmi les plus belles des grandes plages siciliennes. On trouve aussi des sections assez sauvages du côté du Lido Fiori et de la réserve naturelle de la rivière Belice.
Au nord-est de l’île, la station balnéaire de Marinello est prolongée par un parc naturel formant trois lagunes et une très longue pointe de sable (certes un peu grossier et sans aucune ombre). Plus riquiqui : le tombolo de mini-galets reliant la petite Isola Bella à la côte, au Lido Mazzaro (au pied de Taormine).
Plus rigolo encore ? La baignade par temps calme au pied des étranges falaises de calcaire blanc poli de la Scala dei Turchi, près d’Agrigente. Ou face aux Faraglioni (aiguilles rocheuses) de Scopello, dans des eaux limpides. Ou encore dans le bassin naturel de la Piscina di Venere (Piscine de Vénus) à l’extrémité de la presqu’île de Milazzo. À Stromboli, pour le sable noir (un peu épais, là encore).
On a gardé la meilleure pour la fin : le « lagon » turquoise et peu profond de l’île aux lapins, à Lampedusa. Ajoutez quelques palmiers imaginaires et vous vous croirez dans les mers du Sud.
Pour les randonneurs
Les volcans offrent naturellement des buts de randonnée tentants, pour autant que l’activité permette de s’en approcher. Dans le cas de l’Etna (3 345 m), l’ascension jusqu’au sommet, enneigé jusqu’au début de l’été, est interdite sans guide ainsi qu’aux moins de 16 ans.
L’autre volcan actif de la Sicile, le Stromboli (926 m) exige lui aussi le recours à un guide mais, là, les enfants peuvent participer dès qu’ils sont assez costauds (disons 10-12 ans pour ceux qui sont habitués à la randonnée, vu la raideur de la pente). Si, à l’Etna, on ne s’approche pas quand rugit la lave, au Stromboli, on peut généralement la voir surgir du cratère sommital en boules incandescentes à la tombée de la nuit (redescente à la frontale dans les cendres). Et pendant qu’on y est, n’oublions pas Vulcano : pas d’éruption en cours (les îliens préfèrent), mais un panorama sur l’archipel des Éoliennes à couper le souffle, à peine voilé par les fumerolles sulfureuses.
De retour sur terre, si l’on ose dire, les réseaux de sentiers des réserves naturelles permettent de jolies balades. C’est notamment le cas dans celle de Zingaro, à l’extrême nord-ouest de l’île, une zone rendue aux activités traditionnelles, où l’on cultive à nouveau à l’araire ! Le sentier le plus populaire suit le littoral, de crique en crique sur 7 km (4 h A/R, beaucoup de monde en été) ; deux autres, reliés par des branches secondaires, se déroulent à mi-hauteur et sur les crêtes, permettant de faire une boucle. Et si cela ne suffit pas, on peut encore s’attaquer, juste au nord, au Monte Monaco, populaire au coucher du soleil (mais la redescente doit se faire à la frontale) et auprès des amateurs d’escalade.
Au sud-est de l’île, la réserve de Vendicari (3 itinéraires) englobe une vaste lagune où l’on peut observer des flamants roses. Au nord-est, le Parco Naturale dei Nebrodi protège les principales forêts siciliennes. On peut aussi bien y faire de courtes balades que s’enquiller l’itinéraire complet de la Dorsale des Nebrodi (en 3 étapes).
Sur la côte nord, à l’ouest de Milazzo, le sentier panoramique Tindari – Coda di Volpe (env 2 h), assez costaud, surplombe de haut les lagunes et la plage de la Punta Marinello. Aussi dans le secteur : une grimpette de 20-30 min jusqu’au belvédère de Capo Calava, pour un autre panorama. Plus à l’ouest, une suée d’1 h mène au sommet de La Rocca, le haut promontoire dominant Cefalù, où s’ancrent quelques ruines antiques et médiévales. Panorama imprenable sur la ville et la mer garanti.
Les plus petites îles sont, par extension, toutes désignées pour de jolies randonnées. Elles sont particulièrement plaisantes à Marettimo (Égades), Pantelleria, Alicudi et Salina. À Salina, on peut rejoindre le point culminant des Éoliennes, le monte Fossa delle Felci, à 962 m. Quel panorama ! Et n’oublions pas la charmante petite île d’Ustica, au nord-ouest de la Sicile, où le sentiero del Mezzogiorno, longeant les falaises de la côte sud, offre de splendides panoramas marins (mais peu d’ombre) et la possibilité d’incursions jusqu’à des criques pour faire trempette. L’île compte plusieurs autres sentiers.
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