Le Vietnam par Olivier Page
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Découvrez les coups de cœur d’Olivier Page, responsable du guide Vietnam.
Malouin d’origine. À 16 ans, il réalise un long tour de France en mobylette. Son aptitude à la vie nomade, sa curiosité pour les cultures, son goût des autres ont conduit ce Breton d’âme fugitive à collaborer naturellement avec le Routard. Depuis 1990, il parcourt le monde pour découvrir d’autres lieux, d’autres gens. Et faire partager ses plus belles découvertes à ses lecteurs.
En quoi cette destination est-elle unique ?
Un pays c’est comme une personne : il y a le physique et le caractère. Au Viet Nam nous aimons la géographie à taille humaine, jamais insurmontable. C’est une porte d’entrée idéale pour venir une première fois en Asie du Sud-Est. L’histoire belle et terrible de ce peuple fier, sa capacité à vaincre plus fort que lui, la débrouillardise des gens, leur aptitude à trouver des solutions, l’absence d’insécurité, la variété des paysages, le coût abordable de la vie : voilà autant de raisons pour s’attacher à ce pays et y voyager.
Un moment à partager ?
Une soirée dans un village communautaire chez les minorités ethniques de la province de Ha Giang. Jovial, toujours souriant, Monsieur Ly était un pauvre fermier qui eut l’idée de lancer le tourisme durable dans son village. Autour de la table d’hôtes, tout se passe dans une simplicité chaleureuse et rustique, loin du brouhaha du monde moderne. Madame Ly a mijoté ses plats. Au menu, riz, rouleaux de printemps, salade de haricots et de choux, avec des produits naturels venus du jardin potager. Nous avons échangé quelques phrases en vietnamien. Ce soir-là, la communication ne passa pas par le langage mais par des regards et des attentions. C’est la leçon que nous délivrent les minorités de la province de Ha Giang.
Un site remarquable et méconnu ?
Le col de Ma Pi Leng n’est pas très élevé (1 200 m) mais quand on y arrive au terme d’une route étroite et sinueuse, on a la sensation étrange d’être à 4 000 m d’altitude. Le relief est extrêmement accidenté. Une plate-forme d’observation domine un vertigineux canyon, gigantesque cassure dans un paysage rocailleux, hérissé d’aiguilles calcaires ciselées. Sur un versant abrupt, aride et désolé, une bicoque en bois est plantée dans un jardinet, preuve que la vie continue même en milieu hostile. Rien n’est impossible dans ce pays !
Une rencontre inoubliable ?
Quasar Khanh, une étoile de la galaxie design des années 60. Ingénieur visionnaire, il a inventé le mobilier gonflable, les poufs « satellites », la voiture transparente Cube Car (ancêtre de la Papamobile, que l’on voit dans un film de Michel Audiard), et même la « bambouclette », une bicyclette en bambou. Où était donc passé cet excentrique inventeur des sixties qui fit scandale au club New Jimmy’s, revêtu d’une tunique en plastique transparent et d’un bustier en argent massif ? Nous l’avons retrouvé à Ho Chi Minh-Ville en décembre 2010. Étudiant à Paris, ingénieur des Ponts et Chaussées, Nguyen Manh Khanh (son vrai nom) adopta le pseudonyme de Quasar le jour où il donna son nom à son épouse Emmanuelle Khanh, la célèbre styliste réputée pour ses lunettes. A la retraite, toujours inventif, il nous a montré un prototype de soucoupe flottante à propulsion aérienne qui devait selon lui révolutionner le monde maritime ! Étoile un jour, étoile toujours !
La spécialité culinaire à goûter ?
La cuisine vietnamienne n’a que des qualités : fine, légère, diététique et économique. Au Viet Nam on sait ce que l’on a dans l’assiette. On doit goûter à la soupe. La plus connue s’appelle le pho, c’est une soupe de nouilles servie dans un grand bol en porcelaine, avec du bœuf ou du poulet, agrémentée d’herbes. L’autre spécialité à ne pas manquer, est le Cha Ca : un filet de poisson frit au safran accompagné de vermicelles et d’aneth. Le secret de ce plat raffiné réside dans quelques gouttes de cà cuông une essence provenant du corps d’un insecte !
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