J’espère que ce carnet de voyage pourra intéresser certaines personnes, mais comme nous étions en autonomie totale (tente, sac de couchage, casserole, cuisine au feu de bois…) je n’ai pas d’adresse d’hôtels ou de bons restos à donner ! Sorry ! Nous avons utilisés la carte de São Nicolau (SN) au 1/50000. Disponible sur Amazon.
Nous avons sillonné SN de long en large, d’Ouest en Est et avons traversé des paysages très variés, d’un côté très sec, aride et désert, de l’autre des vallées verdoyantes, des dragonniers, de l’humidité et du froid, mais partout des gens très gentils et accueillants !!
Jour1 (mercredi 07.01.15) : Traversée de São Vicente à São Nicolau (SN) en bateau, avec le bateau Liberdade de la compagnie Fastferry (http://www.cvfastferry.com/v1/)
Exceptionnellement cette semaine-là les traversées sont lundi, mercredi, vendredi, au lieu des mardis et vendredis habituels. Prix de la traversée 2000 esc/personne +90 esc de taxes, soit 4090 esc pour nous 2 (environ 40 euros). Départ à 10h avec seulement 30 minutes de retard mais la mer est agitée et nous arrivons après 3 h remuantes à Tarrafal de SN. J’avoue que j’ai été malade…comme beaucoup d’autres capverdiens passagers ! Nous plantons al tente sur la plage de Tarrafal, à l’abri derrière un petit mur et pourtant nous avons essuyé un vent terrible toute la nuit !!!
Jour2 (jeudi 08.01.2015) : Tarrafal-Preguiça par la pointe Sud. Temps de marche : 6h. Départ à pied à 10h vers le Sud le long de la mer, en direction de Baia debaixo de rocha, plage de sable blanc réputé, où les locaux viennent souvent le WE. Mais là, en semaine, nous sommes seuls au monde ! Le chemin a été aménagé en piste voiture. Nous arrivons à Praia debaixo de Rocha après 1h15 de marche. Nous continuons vers le Sud, direction Chã de Fidalgo. Premier passage un peu compliqué à passer, mais la marée est encore basse et nous déchaussons pour passer et cela nous prend 30 minutes pour avancer peu (à éviter à marée montante et haute !). Après encore 1h10 nous arrivons à l’extrème Su de SN. Pic nic au bord de la mer. On remonte vers le Nord. Au niveau Baia de Fonte, 2 ème passage délicat à passer ! Il faut grimper dans les rochers et désescalader pour éviter la mer (agitée !!) ! mon chéri réussi à poser pied sur le caillou en bas. Comme j’ai de petites jambes, la désescalade est compliquée !! Je m’écorche le tibia ! aïe ! (à déconseiller si peu expérimenté). 1h pour longer Baia de fonte, car chemin difficile au milieu des galets. Encore 1 sur Chã de Praia do Garfo. Nous plantons la tente (17h) derrière les murs de «maisons « en ruine, à Baia de Forçado, un peu avant Preguiça.
Jour3 (vendredi 09.01.2014) : Preguiça-Morro-Porto da Lapa. Temps de marche : 45 minutes jusqu’à Preguiça, puis 3h de Morro à Porto da Lapa. Départ à 9h. Nous atteignons le joli village de Preguiça 45 minutes plus tard. On y voit les restes de forteresses et qq canons. Nous passons un bon moment avec les gens du village, remplissons les gourdes et bidons d’eau. Aluguer jusqu’à Morro, sur la route de l’aéroport, car marcher sur l’asphalte ce n’est pas notre truc. 100esc. Nous partons de Morro à pied en direction de porto da Lapa que nous atteignons après environ 3 heures de marche (à 14h30) car le chemin est difficile à trouver et nous nous sommes un peu perdus. On nous avait dit qu’un allemand vivait là-bas. Effectivement nous atteignons une superbe maison traditionnelle particulièrement bien rénovée et décorée…mais pas de trace de notre homme. Nous montons la tente dans la cour de sa maison et les moineaux nous tiennent compagnie ! Une magnifique plage de sable noir rien que pour nous ! Nous sommes seuls au monde !! Il y a une source pas loin, mais il faut la chercher !!! Traverser la Ribeira vers l’Est, monter en direction de Ponta da Cruz (petite croix blanche). Là vous apercevez un amandier énorme, au milieu des rochers et de la sécheresse ! Au pied de l’amandier : une belle source d’eau inattendue qui coule à flot ! Un moment magique !! Nous nous lavons, faisons un brin de lessives et remplissons gourdes et bidons d’eau …et bien ^sur mangeons quelques amandes !
Jour4 (samedi 10.01.2015) : La plus dure journée !!! Porto da Lapa-Morro Alto-Carriçal. Temps de marche 8h30 !! Départ 09h, arrivée 19h à la tombée de la nuit, et nous nous sommes très peu arrêtés ! A déconseiller si pas d’expérience en lecture de carte et orientation azimut !
Nous montons 1h10 dans le canyon en direction de l’ancienne piste carrossable. On se perd un peu dans la forêt d’acacias avant de rejoindre la route. Nous nous orientons au bruit du moteur de la pompe au bord de la route. Nous prenons la piste carrossable vers l’Est. Attention, après environ 20-30 minutes il y a une nouvelle grosse piste qui descend ensuite vers la mer !! Ne pas la suivre et prendre le petit chemin à flanc de pente ! Après 1h20 nous atteignons le village abandonné de Morro Alto. Petite pause. Nous continuons jusqu’à la croisée des chemins (Paiol, Manuel Alexandre sur la carte). Nous prenons le chemin qui descend Sud Est : passage par Cabeço de Dorre, Costa do Marmelano jusqu’à Chã de Gombeza. Attention : le chemin n’est pas du tout tracé. Nous zig-zagons , montons, descendons pour passer les différente Ribera et nous nous orientons avec la carte, les reliefs et le soleil ! Et il y a des cailloux et pierres partout. Les chevilles et genoux souffrent ! Enfin nous atteignons la plaine de Chã de Gombeza…mais désillusion, il reste encore un bon bout à marcher (1h30-2h). Bref au total, il nous a fallu 5h depuis Manuel Alexandre pour atteindre Carriçal !! Pfiou ! J’ai mal sous les pieds !!! Mon ami va chercher de l’eau au village pendant que je plante la tente à la frontale, sous les palmiers, sur la plage de Carriçal. Un bain dans la mer pour se laver de toute la terre accumulée !! Il y a beaucoup de vent, mais là en bas, nous sommes très protégés.
Jour5 (dimanche 11.01.2015) : REPOS !!! Yesss !!! Nous mangeons à midi chez Eric et Sandrine, 2 français installés là-bas, entourés de capverdiens !!! La maison est grande ouverte, les locaux entrent et sortent, viennent manger, se faire soigner, offrir du poisson ! Chacun met la main à la pâte ! C’est vraiment chouette ! Nous rechargeons difficilement téléphone portable et appareil photo car le moteur pour l’électricité est en panne : donc pas d’électricité, pas de lumière. Mais certains ont des moteurs personnels. C’est vraiment un village du bout du monde, loin de tout ! Mais les gens sont très chaleureux. Nous sommes ensuite accueillis chez Ericsson et Irondina, qui nous ouvrent leur porte et nous offre le café et le souper. Leurs 2 petites filles, Bruna et Jocelyne, ainsi que leur fils Eddy sont adorables !
Jour6 (lundi 12.01.2015) : Carriçal-Juncalinho par Urezeleiros. Temps de marche : 5h. Départ à 9h de Carrriçal. Nous prenons le chemin (301 sur la carte) vers le Nord. La remontée dans la Ribeira ets longue Nous atteignons d’abord le jardin du village, puis les quelques maison abandonnés de Urzeleiros ! La sécheresse souvent et les dégâts des eaux de pluie d’un autre côté ont vraiment laissés des villages abandonnés et des chemins abimés derrière eux un peu partout. A Palhal, la monté raide commence, jusqu’à Tope de Simão. Passer le Tope, et juste après, prendre à droite pour deviner le chemin de descente. Pas facile à trouver ! Nous atteignons Jucalinho à 15h et attendons un aluguer pour Vila da Ribeira Brava. Deux vieilles dames attendent également un transport…elles nous offrent café et biscuit sur une petite table de la place en attendant. C’est très drôle. Mais à cette heure-là, cela devient compliqué de trouver un transport collectif. Finalement nous décidons de partager un frêt ensemble. 1400 esc divisé en 4 : 350 esc/personne au lieu des 200 esc en collectif. C’est une bonne affaire ! Voiture jusqu’à Vila da Ribeira brava où nous faisons quelques courses. Mais difficile de planter une tente ici, alors nous empruntons un aluguer jusqu’à Cachaço ! Mon ami y a de la famille et on espère pouvoir planter la tente sur leur terrasse. Finalement nous mettons les matelas mousse par terre dans leur salon et c’est très bien car il fait très froid la nuit là-haut !! brrr !
Jour7 (mard13.01.2015) : Cachaço-Campinho Norte-Queimadas de Cima-Queimadas de Baixo-Estancia Bras. Temps de marche 5h. Départ 08h30. Chemin 107 jusqu’à Campinho Norte, puis plein Nord (chemin 109) jusqu’à Queimadas de Cima, puis on prend par les petits chemins de plantations pour rejoindre Estancia Bras. Nous y arrivons vers 14h. Les paysages sont à l’opposé de ce que nous avons vu côté Est. Là-bas c’était sec, caillasse, plus rond, plus désert alors que de ce côté c’est très vert, il y a des plantations en terrasse, des maisons un peu partout et des reliefs plus accidentés. Après accord, nous plantons notre tente sur la terrasse d’une maison inoccupée. Les enfants sont en extase devant notre tente ! C’est drôle ! La petite Siara y fera même la sieste ! Nous jouons aux dés pour passer le temps. Les gens sont chaleureux. Ana-Maria, une voisine, nous propose de nous laver chez elle et nous donne le seau d’eau nécessaire. Une autre nous fait chauffer de l’eau pour notre café, un monsieur nous donne des « maricujas » (fruits de la passion) de son jardin. Bref, nous sommes reçus comme des rois.
Jour8 (mercredi 14.01.2015) : Estancia Bras-Ribeira Funda-Covoada-Pico Agudao –Cachaço (chemin 206). Temps de marche jusqu’à Pico Agudo 5h. Départ 9h, direction Ribeira Funda, un village quasiment abandonné. Un vieux monsieur seul y vit encore, et certains y ont encore des plantations. Il y a de l’eau. Nous montons en direction de Covoada, que nous atteignons après 3h de marche. Là c’est l’enfer !!!Après être déjà monté et descendu, iI faut encore redescendre au fond de la vallée jusqu’au village de Covoada, pour remonter en face un chemin raide de chez raide !!! Un truc de dingue !!! Je monte à 2 à l’heure et les mollets crient douleur !! Puis redescente raide jusqu’à Pico Agudo (2h10 supplémentaire). De là nous rejoignons la route voiture et prenons un aluguer jusqu’à Cachaço. Dodo dans la famille une nouvelle fois.
Jour9 (jeudi 15.01.2015). Dernier jour de marche ! Cachaço-Monte Gorde (1312m d’altitude)-Ribeira dos Calhaus-Tope Matin-Praia Branca. Temps de marche : 5h30. Départ dans le froid et le brouillard à 8h. Nous montons en direction du Monte Gordo (chemin 201). Suivre le chemin jsuq’à la cabane forestière. Continuer le chemin. On passe devant une maison en ruine sisolée et 100m plus loin, le chemin pour le sommet part à gauche (pancarte) à angle droit (ne pas prendre celui qui part encore plus à gauche). Monter dans la forêt de pins, d’eucalyptus et de Tortoi. Il y a un vent de dingue et parfois il est difficile d’avancer ! Heureusement que j’ai les bâtons pour m’ancrer au sol parfois !!! La rosée et l’humidité gouttent des arbres sur nos têtes, on dirait qu’il pleut ! J’enfile, polaire+gore-tex+gants+bonnet !!! Ça caille !!! Tant bien que mal nous arrivons au sommet. Nous envisagions de couper par la sente qui rejoint directement le chemin 202 côté Nord-ouest, mais vu le temps, nous préférons jouer la sécurité et redescendons au chemin principal par le même chemin que la montée. Arrivés au chemin principal, nous tournons à gauche pour continuer notre route direction Ribeira dos Calhaus (source d’eau). Juste avant Fragatona, à la croisée des chemins, prendre à gauche, direction Praia Branca (panneau indicateur). Arrivée à 14h30. Courses et remplissage d’eau. De là nous prenons un aluguer (15esc/2 personnes) jusqu’à Barril. C’est là que les locaux viennent passer leur WE et faire la fête, mais en ce jeudi, les maisons sont vides et le lieu nous appartient ! Magnifique plage ! Je me baigne, mais l’eau est plutôt froide ! Nous plantons la tente dans la cour d’une maison ! Ce soir c’est fête ! A la place du riz amélioré de tous les jours, nous aurons riz ET cuisse de poulet grillées au feu de bois !!! Trop bon ! Et un coup de rouge pour fêter cette belle semaine de rando !!
Jour10 (vendredi16.01.2015) : Dernier jour à São Nicolau. Nous attendons sur le bord de la route le passage d’un aluguer. Il arrive, direction Tarrafal où nous attendons le bateau pour São Vicente. Départ avec 1h de retard (15h30 au lieu de 14h30). Mer agitée mais je sirote mon orange et j’arrive sans être trop malade à São Vicente après 2h30. Ouf. Le bateau, ce n’est définitivement pas mon truc.