Bonjour !
Nous voici donc revenus dans notre petit hameau de Giurdignano, près d’Otranto, où il nous restera 1 journée entière : l’idée était de découvrir la côte, côté Est et d’aller jusqu’au Capo de Leuca .
Cependant, nos plans risquent d’être remis en question car la pluie qui tombe ce soir ne présage rien de bon ; après un coup d’oeil à mon site préféré de météo ( le meilleur car d’habitude le plus optimiste ), il est clair qu’une randonnée en bord de mer n’est pas pour demain …
Entre rester dans la chambre, même agréable, ou s’habiller à la belge et appliquer le plan B, c à d aller au Sud mais dans les terres pour découvrir les trésors ( bien ) cachés de 2 villages, nous choisissons le plan B . Il va nous permettre de découvrir un aspect des Pouilles que l’on ne met pas en évidence dans les guides …
J 4 : Nous irons d’abord, par la grand-route, vers Maglie : grosse bourgade dont le centre historique a la même structure, en moins travaillé, que Lecce, avec sa cathédrale, ses places, ses églises et ses palais .
C’est la ville d’origine d’Aldo Moro, président du conseil des ministres italien dans les années 1970, enlevé et assassiné en 1978 par les Brigades rouges .
A 10 km au Sud, nous avons noté la petite ville de Scorrano ; elle est connue pour son bon vin, cépage Negroamaro, et aussi pour ses luminaristi : les constructeurs des structures lumineuses que l’on trouve dans toutes les Pouilles et jusqu’à Matera .
Spectaculaires, parfois hautes de plusieurs mètres, elles animent les fêtes patronales des villes et villages et restent en place toute l’année, souvent non éclairées ou seulement le soir; autrefois réalisées avec des lampes à huile, aujourd’hui avec des Led, elles représentent des rosaces, oiseaux ou fleurs .
En voici sur la place du dernier village que nous visiterons, Specchia :
… et, pour que vous ne restiez pas sous cette grisaille, en voici d’autres, photo de 2019 à Matera :
Nous continuons la route, vers Poggiardo d’abord qui ne tiendra pas ses promesses .
C’est une cité de 7000 âmes actuemment mais qui contient nombre de vestiges historiques et archéologiques .
Mon plan B, selon les mails échangés et les recherches avant le départ, aurait dû tenir la route au vu du nombre de palais, balcons et façades bien décorées le long des rues ; d’ailleurs, l’office de tourisme était ouvert : une ‘belle endormie’ a pu nous dire, en français, que TOUT était fermé … Pourquoi ? A cause du Covid !
Et les remparts ? Et les mégalithes ? Sites fermés aussi, même raison … : il nous restait à continuer vers le Sud et la déprime s’installait !
Le paysage, vu de la route, n’était certes pas réconfortant : tout était gris et les villages traversés complètement déserts, un dimanche en matinée .
Les Pouilles, plus partcilièrement le Salento, me sont apparues comme une région déshéritée et pauvre : maisons pas entretenues, pas une plante fleurie aux balcons, à mi-septembre, et très rares établissements ouverts le long des routes et villages dans les terres .
Que ce soit pour des bâtiments industriels ou commerciaux des banlieues, des maisons ou même des églises, le plan d’architecture pour les constructions datant de moins de 100 ans est le même : la base reste le parallélipipède rectangle ( en clair, un gros bloc percé ou non d’ouverture ), avec, pour les églises, un tout petit clocher par dessus …
Vous allez me dire : et la campagne ? et la verdure ?
C’est aussi un sujet qui n’est pas joyeux et qui inquiète (beaucoup et à raison) les habitants.
Vous savez ( ? ) que les Pouilles sont renommées pour la production d’une excellente huile huile d’olive . Hélàs, nous ne nous expliquions pas pourquoi, d’Otrante à l’extrême Sud, la campagne était couverte d’arbres morts, au tronc torturé et aux feuilles séches et noirâtres : méconnaissables !
Nous avons vu des affiches à Specchia et nous sommes renseignés ; voici :
" Depuis 2013, la « Xylella fastidiosa » ravage le Salento, la pointe sud des Pouilles .
Cette bactérie, qui tue les oliviers en les asséchant, a déjà détruit près de vingt millions d’arbres . La région des Pouilles était la plus grande productrice d’huile d’olive d’Italie … "
La bactérie a ruiné de très nombreux producteurs d’olives et donc d’huile ; plus on va vers le Nord, moins on voit d’arbres morts ou malades : il y a 2 ans, près de Bari, nous n’avions rien remarqué .
Cette année, près de Gallipoli, à l’Ouest, nous étions intrigués par 2 situations, l’une d’un côté ( arbres morts ) et la seconde (oliviers en bonne santé ) de l’autre côté de la route : il paraît que des scientifiques auraient trouvé un traitement préventif ( ? ) mais que, de toute manière, cela passe par l’arrachage des sujets atteints et donc est très coûteux .
Certains propriétaires d’oliveraies l’appliquent et d’autres pas …
Je continuerai par l’arrivée à Specchia, que nous avons pu visiter .
Ne décrochez pas maintenant : ce serait une erreur car le meilleur arrive pour les 10 jours suivants et, rassurez - vous, le soleil sera de la partie !