4 semaines en Malaisie

Forum Malaisie

Nous sommes un couple de retraités de 63 et 58 ans et voyageons en individuel. Cette partie de notre carnet de voyage est consacrée à la découverte de la Malaisie en mai et juin 2023.

Le 12 mai, à Yogyakarta à Java un taxi nous conduit à l’aéroport situé à 60 kilomètres au bord de la côte. C’est un aéroport neuf, démesuré, froid et en grande partie vide de passagers et de boutiques. Par contre depuis la salle d’attente la vue est magnifique sur la mer.

Notre vol à destination de la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur, se déroule sans problème. Nous avons l’occasion d’admirer un magnifique orage, heureusement éloigné de l’avion. Les formalités sont rapides car on n’a pas besoin de visa. Nous prenons ensuite un train qui nous transporte jusqu’à la gare centrale, car l’aéroport est situé à 60 kilomètres de la ville. Puis un taxi nous conduit à notre hôtel situé en plein Chinatown qui est encore très animé à prés de minuit. Nous sommes accueillis par un automate pour nous enregistrer. Nos deux cartes bancaires ne sont pas acceptées et nous voilà bloqués à 23 heures 30 sans pouvoir rentrer dans l’hôtel. Heureusement un employé arrive et débloque la situation. C’est leur appareil qui ne fonctionne pas. La machine ne remplacera jamais le contact humain en toute occasion. Nous nous couchons à minuit.

Le lendemain nous commençons par un petit-déjeuner dans un restaurant de notre rue car notre hôtel ne fait que le logement et rien d’autre. Puis c’est la découverte de Chinatown à pied. Il y a déjà beaucoup de monde dans les rues, locaux et touristes. On voit de petites maisons chinoises, mais juste derrière apparaissent les grandes tours caractéristiques de Kuala Lumpur, en particulier la tour Merdeka qui culmine à 678 mètres. On s’apercevra plus tard qu’elle est visible depuis la chambre de notre hôtel. Nous allons en direction d’un premier temple, le See Shu Yuen Temple. La petite rue que nous empruntons est bordée de murs recouverts de peintures. Le street art est aussi très présent à Kuala Lumpur comme nous pourrons le constater tout au long de la journée. C’est un des plus vieux temples chinois de Malaisie. Il est très coloré. A l’extérieur on peut voir des frises en terre cuite. A l’intérieur des fidèles viennent se recueillir. Une odeur d’encens flotte dans l’air.















Nous poursuivons notre visite de Chinatown. Nous passons par une rue piétonne couverte. Elle est très touristique avec de chaque côté des boutiques pour touristes. Nous prenons une petite allée dans laquelle des petits restaurants locaux sont installés. Nous débouchons devant le temple hindou Sri Mahamariamman. C’est le plus ancien temple hindou de la ville. Malheureusement il est en travaux et nous ne pourrons pas voir sa porte principale surmontée d’un gopuram typique de l’Inde du sud avec sa foule de divinités multicolores. Quelques mètres plus loin nous visitons le temple taoïste Guan Di. Deux lions de pierre gardent sa porte d’entrée. A l’intérieur tout est en couleur, murs, plafonds, piliers, statues. Malgré tout il y règne une certaine sérénité.








Puis c’est un autre temple taoïste, le Sze Ya, plus difficile à trouver, car il se cache derrière des boutiques. Dans les fumées d’encens on y aperçoit de nombreuses statues de bouddha.



Puis nous traversons Central Market, un bâtiment art déco. Il a été transformé en marché de boutiques de souvenirs pour touristes et de restaurants. Les vendeurs de fruits, légumes et poissons ont apparemment été invités à déménager.
Nous traversons une rivière pour aller vers la place Merdeka. Au passage nous admirons deux maisons sur les quais de cette rivière transformées par des peintures en œuvre d’art.




Nous visitons le Musée Tekstil Negara. Il est situé dans un bâtiment de style Moghol et est consacré à la tradition textile en Malaisie. Les premières salles sont consacrées à l’histoire des textiles et aux techniques et outils traditionnels, broderie au fil d’or et batik en particulier. On découvre aussi de magnifiques étoffes et tissus brodés par les minorités et ethnies. Des tissus et motifs malais ainsi que des parures, bijoux, broches, colliers, bracelets et coiffes sont visibles dans d’autres salles. Un magnifique musée.








Nous faisons le tour de la place Merdaka où flotte un drapeau malais au sommet d’un mât de plus de 100 mètres de haut. La place est bordée d’impressionnants monuments de l’époque britannique. Le KL City Gallery, ancienne imprimerie gouvernementale, également de style moghol, contient une exposition intéressante sur l’histoire de la ville. A l’étage on y trouve une maquette monumentale de la ville actuelle et à venir. On y trouve aussi des créations d’artistes locaux montrant leur vision parfois délirante de leur ville.







Le bâtiment le plus beau est incontestablement le Sultan Abdul Samad Building. De style moghol il est surmonté de bulbes cuivrés et d’une grande tour d’horloge. En face le Royal Selangor Club est de style Tudor. C’est toujours un club réservé à une certaine élite. Le Dayabumi Complex situé en retrait est un gratte-ciel original avec sa façade aux motifs d’étoiles à 8 branches d’inspiration islamique. La Masjid Jamek, la mosquée du vendredi, est la plus ancienne de la ville. Entourée de jardins ses minarets et ses coupoles se reflètent dans la rivière. Ses murs alternent les briques rouges et le plâtre.








De grandes tentes sont alignées sur la place et les personnes présentes nous invitent à boire et à manger gratuitement. Ce sont les restes du repas d’une fête. Si le jus de fruit nous rafraîchit, la nourriture s’avère beaucoup trop épicée et difficilement mangeable pour nous. Fatigués nous regagnons notre hôtel en continuant à regarder les habitations de styles si différents. Nous passons par la rue couverte et un violent orage nous y surprend. Nous nous arrêtons pour boire. Ce soir nous mangerons une bonne soupe et des dumplings.





Notre deuxième journée à Kuala Lumpur commence par une visite à l’Heritage Old Station, l’ancienne gare ferroviaire de la ville. C’est un bâtiment mélangeant les styles indien, mauresque et victorien. Elle présente un nombre impressionnant de dômes et minarets. En face l’ancien bâtiment des bureaux des chemins de fer est dans le même style mais moins élancé et raffiné. Derrière ces bâtiments on aperçoit plusieurs gratte-ciels qui occupent le centre de la ville.





Notre prochaine visite est pour la Masjid Negara, la mosquée nationale. Nous devons enlever nos chaussures et revêtir un kaftan, un vêtement ample, violet, avec la tête couverte pour Catherine, pour y pénétrer. Un minaret de plus de 70 mètres la surplombe. Des bassins et des jardins apportent de la fraîcheur et de la tranquillité. Il n’y a pas de dôme mais une sorte d’ombrelle bleue. Nous pouvons entrer dans une partie de la grande salle de prière. L’intérieur est très sobre. Ses piliers sont ornés de motifs islamiques. Nous parcourons ce lieu avec sérénité.






Nous allons ensuite au Muzium Kesenian Islam, le Musée d’Art islamique. C’est un bel édifice moderne et lumineux entièrement consacré à l’art islamique. Le toit est surmonté d’une coupole aux céramiques turquoises et on trouve à l’intérieur un étonnant dôme inversé blanc. On commence la visite par une vingtaine de maquettes de mosquées et de mausolées. On en reconnaît plusieurs que nous avons visités lors de nos précédents voyages : la mosquée de Djenné au Mali, le Taj Mahal à Agra en Inde, le mausolée de Khoja Ahmed Yasawi à Turkestan au Kazakhstan, le mausolée de Bibi Khanym à Samarkand, la mosquée de Kalyan à Boukhara.








Les salles suivantes montrent les grandes régions du monde musulman à travers leur artisanat et patrimoine artistico-religieux. On y trouve des objets de grandeur valeur artisanale en provenance de Chine, Inde, Indonésie, Malaisie : porcelaines, poignards, vases, kriss, parchemins, bijoux, enluminures, tissus, boîtes et beaucoup d’autres objets. Tous ces objets sont magnifiques. Un peu plus loin de nombreuses représentations du Coran, des minuscules avec une loupe pour lire, des plus grands, des livres illustrés, etc. A l’étage d’autres objets en provenance du monde islamique sont classés par catégorie, orfèvrerie, armes, mobiliers, céramiques, textiles, bijoux, coiffes, cuivres. C’est une exceptionnelle découverte de la richesse de l’art islamique dans ce musée.


















Notre visite suivante est pour le Bird Park. Ce serait la plus grande volière du monde dans laquelle on peut pénétrer. Nous la parcourons et sa taille est impressionnante, plusieurs centaines de mètres de long et plusieurs dizaines de mètres de haut. De nombreux oiseaux y vivent et nous côtoient. On remarque des paons, cigognes, aigrettes, flamants roses, ibis, hérons, calaos, goura de Victoria et d’autres oiseaux plus petits et plus cachés que nous avons du mal à reconnaître. D’autres sont dans des volières plus petites. Nous y rentrons pour voir des perroquets de toutes les couleurs. Un violent orage accompagné de fortes pluies nous y surprend. Nous nous abritons sous une tonnelle en bois. Des oiseaux nous y rejoignent. Nous finissons notre visite par une boisson au restaurant de la volière. Nous y dégustons des boissons froides car l’orage n’a pas rafraîchi l’atmosphère. Une aigrette et un calao nous regardent de près et même de très près, sans doute intéressés par nos consommations.









Notre dernière visite de la journée est pour le Muzium Negara, le Musée national. Il retrace l’histoire du pays depuis la préhistoire. Ce musée paraît minuscule, écrasé par les nombreux gratte-ciels qui l’entourent. La première section du musée est consacrée à la préhistoire et aux premières traces de présence humaine. On y voit des ossements, silex, armes, poteries, sans oublier des tambours, cloches, sépultures en pierre et urnes. Une grotte est reconstituée. La deuxième section aborde les royaumes malais qui apparaissent au début du IIe siècle et la période indo-bouddhiste. L’accent est mis sur l’importance du bateau dans les échanges commerciaux, culturels et religieux. De nombreux objets relatifs à cette période sont exposés. On y voit aussi la montée de l’influence de l’Islam. La troisième section retrace la colonisation du pays par les Portugais d’abord, les Hollandais puis les Anglais. Les mines d’étain, le caoutchouc, le riz, la noix de coco, le café, le gambier sont exploités intensivement par les anglais. Puis c’est la seconde guerre mondiale avec l’occupation du pays par les Japonais et ses exactions. La dernière section montre la lutte pour l’indépendance qui n’aboutira qu’en 1957 et les difficultés pour unir les différents sultanats, états et îles. Le parcours de termine par les costumes traditionnels des différentes communautés du pays.








Nous retournons à notre hôtel fourbus, fatigués par les kilomètres parcourus, les visites et la chaleur. Notre journée se termine par un repas dans un restaurant chinois.

Nous avons gardé le dernier jour pour aller voir de près les fameuses Petronas Towers. Nous traversons d’abord le quartier indien. En architecture il y a peu de différence avec les autres quartiers de la ville, des maisons plus ou moins traditionnelles et derrière des tours. Par contre on y trouve des boutiques et des restaurants indiens. Nous poursuivons notre chemin au travers les gratte-ciels qui occupent cette partie de la ville. Il n’y en a pas deux identiques. Certains sont ordinaires, d’autres ont des formes plus recherchées. Nous avons une curieuse sensation en regardant ces gratte-ciels d’en bas, une impression d’étourdissement. De temps en temps nous apercevons une partie des tours.






Nous arrivons enfin aux pieds des tours. Elles semblent interminables et nous donnent le vertige. Ce sont deux tours jumelles d’acier et de verre reliées par une passerelle. Elles s’élèvent à 451 mètres et ressemblent à des épis de maïs fuselés. Elles sont devenues l’emblème de la ville. Nous entrons par le centre commercial situé devant. Il est monumental et a 6 niveaux. On y trouve surtout les boutiques des marques les plus prestigieuses du monde. Toute sorte de personne d’y croise, touristes et locaux plus ou moins habillés et femmes habillées en noir et voilées et hommes en djellabas. Tout ce monde cohabite sans problème. Nous quittons rapidement cette ambiance et nous promenons dans le quartier au milieu des gratte-ciels




Il faut quand même faire attention en traversant les rues de ne pas garder la tête en l’air. D’autres gratte-ciels sont en construction. Il ne reste pas grand-chose des maisons coloniales anglaises. Nous remarquons une tour ronde et incurvée d’inspiration islamique. Nous finissons par arriver dans un jardin situé derrière les tours Petronas. C’est un îlot de verdure au calme. Il est agréable de s’y promener au milieu des lacs, jets d’eau, arbres, jeux d’enfants. A certains endroits on ne voit plus de tours, mais elles ne sont jamais très loin.





Nous quittons ce quartier pour nous diriger vers la Menara Tower. C’est un relais de télévision et sa tour culmine à 421 mètres. Il y a surtout un restaurant panoramique tournant à 280 mètres. Il est possible d’y prendre un “afternoon-tea”, ce que nous allons faire. C’est en fait un buffet complet. Notre table est située contre la vitre et nous avons une vue magnifique sur la ville, bien que le temps soit couvert. Nous constatons que les gratte-ciels s’étendent à perte de vue. Ils sont de toutes les tailles. Il y a malgré tout des espaces verts, mais on voit bien qu’ils sont peu nombreux. Nous reconnaissons les sites que nous avons visités hier, la grande tour visible de notre chambre, les Petronas Towers. La vue est à couper le souffle. Le plateau supportant les tables tourne et fait un tour complet en un peu plus d’une heure, ce qui accentue la beauté du spectacle. Nous finissons par descendre après avoir pris de nombreux films et photos.






Nous rentrons à l’hôtel nous reposer. Demain nous quittons Kuala Lumpur pour Malacca.

A suivre.

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Le 16 mai nous partons à pied avec nos bagages de notre hôtel vers la station de métro située à 200 mètres. Une première rame nous conduit vers la gare principale où nous prenons un train qui nous dépose à la principale gare routière. Nous faisons la queue à un guichet quand un employé vient nous chercher pour nous amener à un guichet réservé aux personnes âgées. C’est parfois agréable d’être âgés ! Nous avons même le droit à un tarif réduit pour personnes âgées.

Nous montons ensuite dans le bus à destination de Malacca.

C’est un bus moderne et confortable avec une moquette du style psychédélique orange des années 60. Il y en a partout, même au plafond, sur le bandeau de la télévision, le bras du rétroviseur intérieur. Nous quittons Kuala Lumpur en roulant entre des groupes de gratte-ciels. Puis la forêt tropicale se fait de plus en plus présente. Nous longeons quelques villes et leurs tours. Après deux heures de route sans problème nous arrivons au terminal routier de Malacca. Un taxi nous prend en charge et nous dépose à notre hôtel. Il y a quelques tours dans la banlieue, mais le centre-ville est préservé car il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans notre quartier il y a plusieurs énormes hôtels avec des centaines de chambres, sans doute prévu pour les touristes asiatiques. Mais certains sont fermés et d’autres semblent peu remplis.

Notre première visite en arrivant est pour le centre historique de Malacca. C’est un mélange d’habitations malaises, chinoises ou européennes. Il y a de nombreux touristes asiatiques et occidentaux. Nous parcourons les principales rues du centre-ville. Elles sont bordées de boutiques et de restaurants. Les façades des habitations sont souvent colorées. Elles sont plus profondes que larges. Au fronton on trouve souvent de superbes tableaux laqués de noir sur lesquels sont gravés le nom et la devise de la boutique. Nous constatons aussi qu’il y a de nombreuses habitations qui sont fermées ou abandonnés. Nous entrons dans plusieurs boutiques qui vendent des souvenirs pour touristes et aussi dans plusieurs magasins vendant de la brocante. Nous remarquons plusieurs temples très colorés qui sont fermés. A la limite de la vieille ville les étonnants trishaws, des cyclopousses, enguirlandés de fleurs artificielles et de personnages colorés et crachant une forte musique ne passent pas inaperçus. On peut aussi admirer des peintures sur les murs. La ville nous apparaît colorée, bruyante, exubérante. Nous finissons la journée par un bon repas dans un restaurant chinois.
















Nous passons notre première journée à visiter la vieille ville. Nous commençons par visiter plusieurs temples taoïstes ou bouddhistes. Ils sont toujours très colorés. On trouve sur les toits des frises colorées. Les portes sont souvent gardées par des lions en pierre. L’intérieur recèle des panneaux de bois laqués et des représentations de divinités dans une forte odeur d’encens. Nous poursuivons notre chemin vers un temple hindou avec son gopuram qui est aussi petit que le temple. Il est fermé et on ne peut y pénétrer. Puis ce sont deux mosquées, dont une avec un étonnant toit vert et un minaret en pierre. Nous ne pouvons les visiter à cause de notre tenue.









Nos pas nous mènent vers la rivière Malacca. Les berges ont été aménagées en agréable promenade où on peut admirer les peintures colorées sur les bâtiments. On en profite. Cela nous rafraîchit car il fait toujours chaud et le temps devient lourd. Nous passons devant l’église Saint Francis Xavier totalement peinte en blanc. Elle est surmontée de deux tours crénelées. Elle est aussi fermée.







Nous retrouvons les rues du quartier chinois et ses maisons traditionnelles. Notre regard est attiré par une boutique où des petites chaussures pour adulte sont exposées. Le propriétaire nous explique qu’il le dernier artisan en Asie qui fabrique, pour les touristes, ces chaussures miniatures. Elles étaient destinées jusqu’au début du 20e siècle aux femmes des dignitaires qui vivaient les bandés dans des chaussures de 19 centimètres de long pour éviter qu’ils ne grandissent. Nous en frissonnons d’horreur.




Plus loin nous visitons le Baba Nyonya Heritage. C’est un musée qui occupe une très belle demeure traditionnelle d’un certain niveau social du 19e siècle à la façade constituée de boiseries finement sculptées. La visite permet de découvrir des intérieurs conservés en l’état avec leurs influences chinoises, anglaises et hollandaises. Tout est magnifique, depuis les murs recouverts de panneaux de soie brodée, le mobilier incrusté de nacre, le grand escalier en bois chevillé, la reconstitution de la chambre de jeunes mariés, le salon de musique et de jeux, la vaisselle en porcelaine, la cuisine. Une visite qui nous permet d’imaginer le mode de vie des classes aisées il y a plus d’un siècle.








Puis nous poursuivons notre chemin vers un musée que nous ne trouvons pas. A la place nous visitons une galerie qui expose des travaux d’artistes qui ont reproduit des estampes chinoises sur soie ou papier de riz. De très belles peintures. Nous continuons notre balade jusqu’à la nuit avant d’aller manger dans un petit restaurant local.









Pour notre deuxième journée à Malacca nous partons à la recherche du Musée Chinois de la Joaillerie. Nous finissons par le trouver, mais il est fermé. Nous arpentons la rue en admirant les belles façades bien entretenues. Certaines sont plus massives de style hollandais. Nous entrons dans un temple protégé extérieurement par des colonnes de pierre reproduisant des dragons et des sirènes en relief. L’intérieur est comme toujours très coloré et des divinités dont une peinte en noir et avec un air menaçant trônent sur l’autel.











Nous allons ensuite le long de la rivière Malacca à la recherche d’un musée qui manifestement n’existe plus. Plutôt dépités par ces échecs, nous partons à la découverte du quartier colonial de la ville. C’est d’abord la découverte des restes d’un demi bastion d’angle édifié pour défendre la rivière, avec des murs vieux de plusieurs siècles, certains hollandais, d’autres portugais. Un peu plus on peut apercevoir les restes d’une roue à aubes destinée à canaliser le débit du fleuve. La balade se poursuit par la place rouge appelée ainsi à cause des nombreux bâtiments peints en rouge qui l’entourent. La Christ Church, église peinte en rouge, a été construire au milieu du 18e siècle. Elle est très simple. Une tour horloge est également visible sur cette place.





A côté le Stadthuys est un édifice peint en rouge construit en 1650 par les hollandais. C’est le plus vieux bâtiment hollandais en Asie. Il servait de résidence au gouverneur. Aujourd’hui il contient un musée historique et ethnographique ainsi qu’une galerie sur l’amiral chinois Cheng Ho. Le Musée retrace l’histoire de Malacca depuis sa fondation au 14e siècle par un prince hindou. De très intéressants dioramas présentent la ville à travers les siècles. De nombreuses peintures les accompagnent. Elles ont souvent un caractère sanglant car la ville et son emplacement stratégique attiraient les convoitises. Des maquettes, du mobilier, des statues, des costumes, des céramiques, des armes complètent cette exposition. La dernière partie du musée est consacrée à l’amiral chinois Cheng Ho grand navigateur lié au port de Malacca.









Puis nous allons au sommet de la colline où se trouve l’église de Saint Paul. En cours de route nous nous arrêtons pour admirer le paysage. La vue est spectaculaire. On voit la mer et les nombreux bateaux qui la parcourent. On voit la vieille ville, les autres quartiers moins touristiques et les gratte-ciels qui ne sont pas loin. Un vieux monsieur engage la conversation. Il nous indique que l’Indonésie n’est pas loin, à 30 kilomètres. Il ne semble pas apprécier les gratte-ciels. Il nous dit avec regret que la mer est polluée à cause des rejets humains. Nous poursuivons notre chemin jusqu’à l’église. Construite au 16e siècle il ne reste que les murs. Elle apparaît néanmoins massive avec ses pierres d’origine volcanique. A l’intérieur on remarque de nombreuses pierres tombales alignées le long des murs provenant des dépouilles des notables portugais et hollandais.




Nous descendons de l’autre côté de la colline et longeons le Musée du Gouverneur qui expose les effets personnels de divers gouverneurs de Malacca depuis l’indépendance de la Malaisie. Puis nous passons par la Porta de Santiago. C’est le seul vestige de la forteresse construite par les portugais au début du 16e siècle. C’est une porte massive en pierre avec des frises représentant un bateau et des personnages rappelant le rôle marchand et militaire de la ville.




Un peu plus loin nous allons visiter le Musée Istana Kesultanan. C’est une superbe reconstitution en bois de la demeure du sultan Mansur Shah qui régna au début du 15e siècle. Elle a été élaborée d’après les descriptions faites dans des annales. Ce palais est installé dans un agréable jardin. Le Musée est centré sur la région de Malacca. On y découvre l’histoire du sultanat avec de nombreuses maquettes et mannequins vêtus d’habits traditionnels. On y voit aussi différents couvre-chefs malais, le tanjak, qui correspondent à des catégories sociales.









A côté le Mémorial de la proclamation de l’indépendance est un imposant bâtiment blanc datant du début du 20e siècle. Il abrite une exposition sur l’indépendance que nous n’allons pas visiter. Notre journée se termine par une blade de nuit dans la ville.





Pour notre dernière journée nous avons prévu de visiter la Villa Sentosa. Nous longeons la rivière sur plusieurs kilomètres. La promenade est agréable et nous permet de voir de plus près les berges. On remarque tout de suite deux choses, les nombreuses œuvres de street-art peintes sur les murs des maisons et beaucoup d’habitations et de commerces fermés. Nous croisons un énorme varan qui s’empresse de disparaître en nous entendant. Nous arrivons à destination après plus de 30 minutes de marche et trouvons la villa fermée. Nous nous renseignons auprès de personnes présentes, mais sans obtenir de réponse précise. Nous ne pouvons que l’observer de l’extérieur. C’est une maison malaise en bois sur pilotis des années 20 qui se trouve dans une boucle de la rivière environnée de hautes tours. Elle fait partie d’un village d’une cinquantaine de maisons traditionnelles. Elle est composée de 5 pavillons aux toits pointus rouges reliées entre eux, ouverts sur l’extérieur, avec des volets de toutes les couleurs, des murs peints en vert et entourés de pots de plantes et fleurs. Nous sommes déçus car la visite paraissait prometteuse.












Nous retournons dans le quartier chinois à la recherche du Cheng Ho Cultural Museum que nous n’avions pas trouvé les jours précédents. Nous le trouvons enfin. Il est situé dans une magnifique maison chinoise de deux niveaux. Ce musée raconte en détail les aventures maritimes du grand navigateur chinois Cheng Ho, mais aussi l’histoire de la ville. De nombreuses salles dotées de dioramas permettent de mieux appréhender le destin de ce navigateur qui dans la première moitié du 15e siècle à la tête d’une flotte de 200 navires a entrepris 7 voyages destinés à renforcer les liens diplomatiques et commerciaux entre la Chine et des contrées éloignées. Il a atteint des pays aussi éloignés que l’Inde, l’Arabie, l’Afrique, sans compter le Vietnam, l’Indonésie et la Malaisie. Il installe à Malacca des entrepôts pour stocker ses marchandises, soieries, porcelaines et autres marchandises précieuses chinoises. A travers ce musée on suit ses différents voyages et les sites qu’il visite. Certains nous sont familiers car nous les avons aussi visité. On y voit des objets liés à la navigation, des marchandises chinoises, des habits, des maquettes, des cartes marines, de grandes jarres, des monnaies et lingots en étain en forme d’animaux. Un excellent musée qui permet de découvrir la vie passionnante de ce marin.










Puis c’est la visite du Musée Maritime aménagé dans une réplique grandeur nature d’une caravelle du 16e siècle. On peut descendre jusqu’à fonds de cale. L’exposition couvre l’histoire maritime, et aussi économique et politique, de la période entre 1400 et l’indépendance. Beaucoup de textes sur l’histoire maritime de Malacca, une reconstitution des navires des différentes époques, des objets relatifs à la vie sur les navires, des armes, des pièces, des statues de marins et une reconstitution d’un cachot dans un voilier sont visibles dans les différents ponts de la caravelle.






Puis c’est le Musée d’architecture, petit musée qui présente différents habitats malais selon les régions. On peut y observer des maquettes de ces différentes habitations. On suit l’évolution de ces maisons à travers les temps. Des outils pour le travail du bois sont également exposés.






Notre dernière visite de la journée sera pour le Muzium Rakyat, le musée du Peuple. C’est un musée un peu fourre-tout. On voit d’abord des instruments de musique locaux, des coiffes, une maquette kitsch de Malacca. Au 1er étage de nombreux cerfs-volants sont exposés. On comprend l’importance de divers jeux propres à la Malaisie, comme les lancers de toupies en bois, l’art des volants avec les pieds, le jeu d’awalé avec une planche, des coupelles et des billes. Au dernier étage on trouve un “musée de la beauté” avec des femmes girafes, des femmes et hommes sacrifiés, des femmes avec des plateaux dans la bouche, des femmes chinoises aux pieds bandés et atrophiés. Curieuse conception de la beauté ! On finit la visite par une exposition de météorites et d’œufs de dinosaures fossilisés. Devant le bâtiment un dinosaure vous accueille! Très curieux musée.











La soirée se termine au marché nocturne qui se tient dans le centre-ville. Il est très animé. On y croise de nombreux habitants et des touristes asiatiques, sikhs et indiens, singapouriens, et occidentaux. Tout se passe dans la bonne humeur. On trouve de nombreux stands de souvenirs, boissons, nourriture. Nous y mangeons tout en nous promenant des brochettes de porc et lard, des brochettes de boules de pâte avec œuf de caille, des bouchées à la vapeur, du sticky rice avec de la mange et du thé fruit passion, citron et miel. Nous nous régalons. Pour terminer la soirée en beauté nous regagnons notre hôtel en trishaw, tricycle kitsch avec fleurs artificielles et guirlandes lumineuses, personnage enfantin et sono à fonds. Le nôtre sera Pikachu. Un rêve !!! Nous arrivons à temps à notre hôtel car un violent orage s’abat sur la ville dans la soirée.








Le samedi 20 mai nous allons amorcer notre montée vers le nord de la Malaisie avec une première étape intermédiaire d’une journée à Kuala Lumpur.

A suivre

Le samedi 20 mai nous amorçons notre montée vers le nord de la Malaisie avec une première étape intermédiaire d’une journée à Kuala Lumpur.

Nous faisons le chemin inverse pour rentrer à Kuala Lumpur: taxi, bus, Rer, métro et à pied jusqu’au même hôtel à Chinatown. Le soir nous allons voir le spectacle des Petronas Towers de nuit. La vue sur ces deux tours illuminées est magnifique. Elle est plus spectaculaire depuis les jardins avec animation de jets d’eau et musicale. La façade en verre et acier se reflète sur les tours environnantes. Il y a beaucoup de monde pour regarder ces illuminations. Puis nous rentrons tranquillement à notre hôtel.






Le lendemain matin nous partons pour la ville de Kuala Tahan située dans le Taman Negara. Soudain un violent orage s’abat sur la ville, avec du tonnerre, des éclairs et de la pluie. Lorsque nous quittons notre hôtel, il pleut moins. Nous parcourons à pied les 300 mètres qui nous séparent du lieu où le bus doit nous prendre. Plusieurs touristes attendent aussi, un allemand et des hollandais. Avec 25 minutes de retard il arrive. C’est un van. Le chauffeur conduit rapidement, sans doute pour rattraper son retard. Nous arrivons à Jerantut où nous attendons un autre van qui nous conduit à un embarcadère. Nous grimpons dans une pirogue avec une vingtaine de personnes. Nous partons pour 3 heures de trajet qui doit nous conduire à Kuala Tahan. La pirogue lutte contre le courant qui est très fort. La rivière charrie de nombreux bouts de bois. L’eau est marron. De chaque côté de la rivière la forêt descend jusqu’à la rive. De grands arbres bordent la rivière. De temps en temps des bancs de sable apparaissent sur les berges. Des buffles en profitent pour venir s’abreuvoir. On entrevoit quelques habitations cachées dans la forêt. Des barques sont parfois attachées sur le bord de la rivière. La présence humaine est très diffuse. Les animaux ont sans doute tendance à se cacher à cause du bruit du moteur de la pirogue. Nous arrivons enfin à Kuala Tahan. Nous atteignons avec difficulté notre guesthouse avec nos bagages. Elle donne directement sur la rivière et le spectacle est saisissant avec des restaurants flottants en dessous, des barques faisant la navette entre les deux rives, la forêt omniprésente descendant jusqu’à l’eau, la rivière marron coulant avec force.






Nous sommes arrivés au Taman Negara Pahang, le parc national de Pahang. C’est une des dernières forêts tropicales primaires, plus ancienne que l’Amazonie. Elle date de 130 millions d’années. Elle renferme un patrimoine exceptionnel de plantes, arbres, oiseaux, animaux, papillons. Elle est grande comme deux fois le département de la Seine Maritime. Nous allons rester ici trois jours, mais nous savons que nous ne verrons pas les animaux les plus emblématiques, tigre, panthère, éléphant, rhinocéros, qui se sont réfugiés dans les zones les plus éloignées de l’homme. Le soir nous mangeons sur un restaurant flottant solidement fixé à la rive, ce qui est plutôt rassurant vue la force du courant.

Pour notre première journée nous avons décidé d’aller seuls au Canopy Walkway, un pont suspendu. Nous traversons la rivière en pirogue, nous acquittons la très modeste taxe pour entrer dans le parc. Nous empruntons une passerelle en bois qui serpente au milieu de la forêt. On est tout de suite dans l’ambiance. S’il fait un peu moins chaud, mais toujours plus de 30 degrés, l’humidité est importante. Nous sommes rapidement transformés en éponge. Cela ne nous empêche pas de cheminer lentement pour pouvoir regarder la forêt qui nous entoure. Elle semble impénétrable et se développe sur plusieurs niveaux. Nous voyons de nombreuses plantes ou arbres, certains haut de plus de 50 mètres, que nous ne connaissons pas. Ce qui caractérise le plus cette forêt c’est le sifflement incessant des insectes, cigales et autres. Parfois des cris d’oiseaux s’y ajoutent. Nous ne verrons que peu d’animaux, tout juste de petits varans qui fuient à notre approche. Notre avancée rendue difficile par la chaleur et l’humidité, devient plus ardue car le chemin monte de plus en plus. Il n’y a pas grand monde et nous rencontrerons peu de touristes pendant notre périple.






Après une heure de marche nous arrivons enfin au Canopy Walkway. C’est le pont suspendu le plus long du monde, plus de 500 mètres de long. Il culmine à plus de 40 mètres de haut et est divisé en plusieurs tronçons séparés par des plateformes pour récupérer. Nous nous engageons sur ce parcours. La vue est toute autre à cette hauteur. On n’a pas la même vision de la forêt. On voit de gigantesques arbres qu’on ne voit pas du sol, que d’où nous sommes nous ne voyons plus. Il est caché par un tapis d’arbres, plantes, lianes. Nous avançons avec prudence car les ponts reliant les arbres ont tendance à bouger. Mais c’est sécurisé et nous pouvons tranquillement admirer le paysage d’où nous sommes. A 40 mètres de haut la cime de certains arbres semble infinie. C’est belle expérience que d’être plongé au cœur des arbres. Nous retrouvons le sol quelques centaines de mètres plus loin.




Nous nous reposons quelque instant. Nous poursuivons notre chemin. Cela devient difficile car il monte puis descend en permanence. Nous transpirons de plus en plus. Le bruit des insectes nous accompagne toujours. La forêt est toujours aussi dense. Nous apercevons quelques papillons. On entend des bruits un peu partout. Des arbres, des fougères, des lianes, des plantes bordent de chaque côté le chemin. Le chemin devient ardu par moment et il faut s’agripper à des cordes pour progresser. Nous avons finalement hâte que cela se termine. Nous croisons quelques touristes qui semblent aussi fatigués et en sueur que nous. Nous finissons par regagner le rivage. Une pirogue nous conduit de l’autre côté de la rivière. Nous regagnons notre chambre pour un repos bien mérité. Nous avons fait plus de 8 kilomètres dans des conditions difficiles. Ce fut une promenade très éreintante mais très passionnante. Le soir nous mangeons dans un restaurant flottant. Puis c’est un repos réparateur.









Pour notre deuxième journée nous avons réservé des places pour un trek. Il part de notre guesthouse et doit nous mener à travers la forêt jusqu’à une chute d’eau sous la conduite d’un guide. Nous sommes 9 de nationalités différentes. Nous mettons dans nos sacs à dos des boissons, des friandises et un repas fournis par la guesthouse. Le guide nous explique le trajet et nous précise que le retour se fera en pirogue. Nous démarrons d’abord sur une passerelle en bois et la quittons rapidement pour suivre une piste dans la forêt. Il fait toujours chaud et l’humidité est difficile à supporter. Le guide nous précise que si un éléphant nous charge il faut fuir vers la rivière. Rassurant ! Il nous montre une plante dont il prend une feuille. Il la froisse et un liquide blanc apparaît. Il nous indique qu’il sert pour arrêter un saignement. Il nous montre des feuilles vertes d’une plante qui changent en un vert bleu au soleil. Puis c’est le tronc d’un arbre qui servait d’abris aux habitants de la forêt. Le tronc d’un autre arbre semble scarifié. Il nous précise que les tribus utilisaient la sève mortelle de cet arbre pour enduire les flèches de leurs sarbacanes. Il nous dit qu’ils ne le font plus maintenant. Il nous montre aussi différents arbres et plantes. Il nous explique les bruits de la forêt.







. Puis il nous indique qu’il a beaucoup plu cette nuit et que nous allons rencontrer des sangsues. Nous allons près de la rivière. Il nous donne du tabac et nous demande de le mouiller pour enduire nos chaussettes et nos chaussures. C’est un bon remède pour empêcher les sangsues de s’accrocher à notre peau. Nous le faisons consciencieusement, mais cela nous inquiète un peu. On rentre aussi notre pantalon dans les chaussettes. Le chemin est boueux et nous continuons de progresser malgré la chaleur et l’humidité. Nous nous intéressons un peu moins à ce qui nous entoure pour nous concentrer sur les sangsues. On en voit sur le sol. Elles font quelques centimètres et sont fines. Elles se dressent pour essayer de s’accrocher à quelque chose. Bientôt les arrêts se multiplient pour voir si des sangsues sont accrochées à nos chaussures ou chaussettes. C’est bientôt le cas et tout le monde passe du temps à les retirer. Le guide a beau dire que nous sommes protégés par le tabac et qu’elles ne sont pas dangereuses, rien n’y fait. Nous en faisons de même. Le trek se poursuit néanmoins. On progresse toujours sur un chemin tantôt boueux, tantôt recouvert de feuilles. On monte, on descend. Il faut à chaque fois bien s’accrocher pour ne pas tomber dans la boue. Les arbres qui nous entourent sont toujours aussi grands. La végétation se superpose, en bas, les petites plantes, au milieu, les fougères et petits arbres, en haut des arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut. La végétation présente toutes les nuances de verts. On a toujours le bruit incessant de la forêt. Le guide nous indique les cris de gibbons. On ne les verra pas ils sont trop loin. Et toujours les sangsues ! On est en nage, bons à essorer. Nous faisons une halte dans une tour de guet qui sert pour observer la forêt et les animaux de nuit. De son sommet on a une magnifique vue sur un ruisseau et son ravin quelques dizaines de mètres plus bas. On ne verra pas d’animaux, mais Didier s’aperçoit qu’il saigne du ventre à cause d’une sangsue. On ne pouvait pas mettre du tabac sur tout le corps. Elle est déjà partie. Après 4 heures de marche nous parvenons à un embarcadère. Nous nous arrêtons au pied d’un arbre gigantesque. Il fait plusieurs dizaines de mètres de haut et on n’arrive pas à voir sa cime. Les 9 trekkeurs ne peuvent même pas en se donnant la main couvrir la moitié du tronc. Le guide nous indique qu’il doit avoir environ 500 ans.



Puis nous remontons la rivière en pirogue. Le niveau de l’eau n’est pas très élevé. La pirogue zigzague entre les rochers, parfois en les frôlant de quelques centimètres. Le spectacle est impressionnant, les arbres formant parfois quasiment une voûte au-dessus de la rivière. La végétation est dense et s’élève de façon abrupte le long des rives. On aperçoit les racines des arbres plongeant dans l’eau. Les pirogues franchissent de petits rapides dans trop de difficulté. Une personne se tient à l’avant avec une pagaie en cas de problème.






Après 15 minutes de navigation les pirogues s’arrêtent sur une plage de galets. Nous débarquons et c’est reparti pour une nouvelle marche, heureusement de courte durée et surtout sans sangsues. Nous arrivons à une zone de la rivière avec des rapides qui forment des bassins pour se baigner. Un arrêt d’une heure et demi nous permet de manger et de nous reposer. Notre groupe est seul. Certains ont pris leurs maillots de bain pour se baigner, pas nous. Cette pause au bord de l’eau est agréable et rafraîchissante. Le bruit des rapides couvre les bruits de la forêt.



Puis c’est retour. Une petite marche nous ramène aux pirogues. Nous embarquons pour une descente de la rivière jusqu’à notre guesthouse. Les pirogues prennent de la vitesse avec le courant. Mais elles sont souvent obligées de ralentir à cause de goulets entre des rochers qui sont passés moteur levé. La forêt est toujours omniprésente, dense et s’élance haut vers le ciel. On rencontre quelques rares habitants sur les rives ou en pirogue. Il est difficile de voir des animaux. Catherine réussit à voir un aigle dans le ciel. Après 30 minutes nous arrivons à notre guesthouse. Notre trek a duré plus de 7 heures et nous avons parcouru plus de 10 kilomètres à pied. Nous sommes boueux et nous n’avons qu’une hâte prendre une douche. En se déshabillant Didier constate qu’une sangsue gorgée de sang est attachée à sa poitrine. Il l’enlève rapidement. Plus de peur que mal. Ce fût un trek difficile à cause de la chaleur, de l’humidité et des sangsues. Mais très intéressant et instructif.
Après un repos bien mérité nous allons manger dans un restaurant proche de notre guesthouse. Une bonne nuit va conclure cette journée.






Notre dernière journée est plus calme comme le temps. Le matin nous organisons la suite du voyage. L’après-midi nous avons prévu de visiter un village des Orang Asli, une peuplade aborigène. Nous nous doutons que ce sera une balade très touristique. Nous partons en pirogue à destination du village situé à 5 minutes au bord de la rivière. Le courant est moins fort et la rivière a retrouvé une couleur plus verte. Le village est constitué d’une dizaine d’habitations légères recouvertes d’un toit en feuille de palmier. Il y a plusieurs groupes de touristes. Nous voyons une famille avec 3 petits enfants. Nous allons vers eux. Les enfants ne sont pas très rassurés. Nous leur donnons des ballons gonflables, ce qui aussitôt les amuse. Notre guide nous donne des informations sur le mode de vie des Orang Asli. Ceux qui vivent ici sont sédentarisés. Ils vivaient autrefois en totale autarcie avec ce que leur donnait la forêt. Il nous explique leur rite funéraire. Il nous montre une sarbacane et la façon dont ils l’utilisaient pour chasser et pêcher. Les flèches sont imprégnées d’une substance mortelle issue d’un arbre. Nous nous essayons à viser avec des flèches non dangereuses une petite peluche située à quelques mètres. Puis c’est une démonstration d’allumer un feu avec leurs instruments traditionnels. En une quinzaine de seconde le feu prend. Le jeune du village qui le fait est le sosie d’un jeune frère de Paul Pogba avec un maillot de Manchester United sur le dos. La balade se termine. Comme nous le présentions elle était totalement touristique mais agréable et le village installé ici pour les touristes. La pirogue nous ramène au village.








Le soir nous mangeons sur un restaurant flottant tandis qu’au loin apparaissent les premiers éclairs d’un orage.

Demain matin nous allons prendre un bus qui va nous conduire vers notre prochaine destination Tanah Rata, porte d’entrée des Cameron Highlands.

A suivre

Nous partons en minibus avec quasiment que des jeunes français. Nous longeons sur des dizaines de kilomètres des plantations de palmiers. Après une heure de route nous arrivons à Jerantut où nous devons attendre pendant une heure et demi le bus qui doit nous mener à Tanah Rata.

Nous prenons une boisson dans un petit café situé à côté. Le propriétaire bohème retraité parlant un peu français est aussi folklorique que son café. Il se met à la guitare et nous interprète une chanson de Bob Dylan. Un petit intermède sympathique.

Puis nous repartons pour 3 heures de route pour Tanah Rata. Le van semble avoir déjà bien vécu. Le chauffeur roule vite mais prudemment. Sa conduire est cependant un peu sportive. Nous revoyons le spectacle des plantations de palmiers à perte de vue. La forêt est défrichée à de nombreux endroits pour y planter des palmiers. En montant en altitude la forêt reprend ses droits. En arrivant à Tanah Rata ce sont des serres à perte de vue qui s’élancent à l’assaut des montagnes. La région produit de nombreux fruits, légumes et plantes. La vision n’est pas superbe. A notre arrivée au logement une surprise nous attend. Il n’y a personne. Le propriétaire arrive peu de temps après et nous informe qu’il y a un malentendu et qu’on ne peut occuper notre chambre. On n’a pas d’autre solution que de chercher un autre logement à 16h00. Nous allons voir un hôtel qui nous paraît correct à une centaine de mètres. C’est le cas. Nous sommes rassurés. C’est en fait un charmant petit hôtel de style anglais. Après notre installation nous allons manger dans un restaurant local. Il fait plus frais et nous portons un pull pour la première fois depuis le trek aux Philippines.

Pour notre première journée à Tanah Rata nous avons prévu de faire un trek seul. Nous avons choisi celui qui démarre pas loin de l’hôtel et qui doit nous conduire vers un sommet. Après dix minutes de marche le sentier du trek est barré par de gigantesques immeubles en construction. Il nous faut revenir sur nos pas et prendre un autre chemin pour rattraper le trek. Très rapidement nous aboutissons sur une zone en partie écroulée par des travaux situés plus bas. C’est à l’aide d’une corde que nous devons franchir cet obstacle. Puis c’est une montée ininterrompue de plus d’une heure à travers la forêt sur un chemin boueux. Heureusement il ne fait pas chaud. Nous avançons au milieu des racines des arbres qui forment un escalier aux marches néanmoins très irrégulières. La forêt n’est pas très dense et nous sommes accompagnés par toute une série de bruits qui proviennent de sa profondeur. Nous progressons lentement car nous devons être attentifs avec la boue. Nous sortons de la forêt et nous cheminons entre des hautes herbes. Nous nous apercevons au bout d’un certain temps que nous nous sommes trompés de chemin et nous faisons demi-tour. Nous finissons par arriver à destination.







Le panorama est magnifique, malheureusement gâché par la présence d’un pylône et de lignes électriques. Nous voyons à des dizaines de kilomètres des montagnes moyennes recouvertes de forêts. Plus près on aperçoit les nombreuses serres qui parsèment les flancs des montagnes. On voit aussi la ville où nous logeons ainsi que d’autres villes, toutes avec de nombreux immeubles qui dénaturent le paysage. Enfin on voit des plantations de thé dans une vallée. Elles paraissent dérisoires. C’est une vue qui ne correspond pas à l’image donnée par les Cameron Highlands. Des nuages commencent à s’amonceler à l’horizon.




Nous décidons de descendre par le même chemin. La descente nous est plus facile que nous le pensions. Nous croisons plusieurs groupes qui entament leur montée. Arrivés en ville, en sueur et crottés, nous prenons la direction d’une pâtisserie pour manger un carot cake accompagné d’une boisson fraîche. Nous regagnons ensuite notre chambre pour nous reposer. Peu après la pluie arrive. Nous sommes rentrés à temps.


Pour notre dernière journée nous avons réservé deux places pour une sortie toute la journée. Nous partons en jeep. Nous sommes accompagnés de deux jeunes chiliens et d’un malaisien. Notre première destination est la Mossy Forest. Nous cheminons une quarantaine de minutes. Nous traversons une autre ville couverte de très grands immeubles-hôtels qui dénaturent le paysage. D’autres sont en construction. Nous longeons un golf construit du temps des anglais avec en face un ancien bâtiment anglais qui a été transformé en hôtel. On croise plusieurs anciens chalets anciens avec leurs colombages. La circulation est intense. La grande vedette de Tanah Rata, après le thé, c’est la fraise. Elle est partout, cultivée dans des fermes sous serre. Elle est vendue le long de la route et dans de très nombreux magasins. Elle est aussi rencontrée dans l’habillement sous toutes les formes et dans les souvenirs. On ne peut y échapper. Nous progressons à travers les serres qui s’étendent de chaque côté de la route. Nous faisons une première halte au bord de la route pour voir des plantations de thé et prendre quelques photos. Puis la forêt prend la place et nous prenons une route étroite, sinueuse. Nous parcourons les dernières centaines de mètres à pied au milieu des nuages. Le chauffeur nous montre plusieurs arbres particuliers, bananiers, fougères hautes de 8 mètres …






Nous arrivons enfin à la Mossy Forest, la forêt moussue. C’est une des plus anciennes forêts primaires du monde. Nous la découvrons en la parcourant sur plusieurs centaines de mètres sur des pontons en bois. Le spectacle est fascinant. Tous les arbres et les plantes sont recouverts de mousse. Elle donne de drôles de forme aux arbres qu’elle colonise. Le climat s’y prête car il pleut quasiment tous les jours et la forêt est toujours dans les nuages comme aujourd’hui. Il tombe plus de 2,5 mètres de pluie en un an. Nous sentons l’humidité nous pénétrer. Nous faisons attention en marchant car les planches sont glissantes. Nous voyons également des plantes carnivores qui sont en forme d’entonnoir avec un couvercle et qui attendent leurs proies. Des orchidées sont également visibles. Évidemment la visibilité est très faible et nous n’avons pas de vue sur les paysages des Cameron Highlands.







Notre balade se poursuit avec la visite de la plantation de thé Boh Tea Plantation. Elle a été créée en 1930. Les paysages sont magnifiques. Les buissons de thé s’étendent sur les pentes raides et dessinent des motifs géométriques. Ils sont d’un vert tendre lorsqu’ils viennent d’être coupés ou d’un vert foncé dans l’attente de la coupe. On voit au loin des cueilleurs à l’œuvre avec une sorte de sécateur à réservoir et une hotte sur le dos. Ils viennent souvent d’Inde ou du Bangladesh pour effectuer ce travail harassant pour un salaire très faible. Ils sont logés dans de petits bungalows. Nous ne nous lassons pas d’admirer ce paysage qui il ne faut pas l’oublier a remplacé la forêt primaire. Nous montons jusqu’à un restaurant où la vue est encore plus extraordinaire. Les plantations de thé s’étendent jusqu’à l’horizon et jusqu’en haut des pentes des montagnes. Nous en profitons pour faire provision de thé à la boutique. À côté un petit musée explique l’historique de cette plantation de thé ainsi que les techniques employées pour le transformer. Quelques instruments permettant de le cueillir sont également exposés. On est samedi et il y a beaucoup de monde, en particulier des malaisiens qui viennent ici pour échapper à la forte chaleur de la plaine.





Notre chauffeur nous conduit ensuite à la Butterfly and Reptile Farm. Nous nous promenons au milieu de nombreux papillons. Mais finalement il y a peu de variétés. Une autre section présente de petits animaux parfois surprenant comme des phasmes géants imitant des branches, des mantes religieuses ressemblant à des feuilles, des grenouilles feuilles qui se camouflent avec leur environnement, des serpents verts qui vous regardent en face. Heureusement une vitre nous sépare. On voit aussi de nombreux insectes, serpents, scorpions. Une autre partie présente des centaines de cactus, de toute taille, de toute forme, de toute couleur. Des fleurs sont aussi visibles. Un endroit un peu fourre-tout mais pas désagréable à parcourir.






Nous faisons une courte halte à la Strawberry Farm. Nous ne parcourons pas les serres où poussent des fraises en hauteur. Nous nous contentons d’un jus de fraise et d’un scone accompagné de confiture de fraise, de crème chantilly et de beurre. Un délice !
Nous parcourons ensuite un marché local de fruits et légumes. Il est très bien approvisionné de fraises, choux, aubergines, tomates, choux fleurs, patates douces, concombres… Nous sommes surpris que la majorité de ces fruits et légumes soient emballés dans du plastique. On trouve beaucoup de fraises sous toute ses formes, gâteau, glace, bonbon, sucette.
La visite suivante nous plonge dans le Time Tunnel. Nous parcourons plusieurs pièces qui racontent l’histoire des Cameron Highlands à travers un invraisemblable capharnaüm d’objets souvenirs ou de collection. On passe par différentes section, aborigène, salon de coiffure, jouets enfants, cuisine, café… De nombreuses photos retraçant l’évolution des Cameron Highlands sont exposées. C’est un fouillis absolu. On reconnait néanmoins de nombreux objets de notre jeunesse comme des stylos plume, des rasoirs, des publicités pour des produits Michelin, Pepsi Cola, des disques des Beatles, Bee Gees, Abba, Michael Jackson, des casques de coiffeur. Ces milliers d’objets nous replongent dans le passé.







Notre dernière visite de la journée sera pour un temple bouddhiste chinois doublé d’un monastère. Il est récent et date de 1972. Son entrée est gardée par deux lions. Il contient d’impressionnantes statues dorées de Bouddha et des gardiens redoutables défenseurs de la loi bouddhiste. Dans le temple un prêtre chante en s’accompagnant d’un gros tambour.
Notre chauffeur nous dépose à notre hôtel. Ce fût une journée bien remplie et pleine de découvertes, heureusement sans pluie.
Nous finissons la soirée dans un restaurant indien.





Demain nous prenons le bus pour redescendre dans la plaine à Ipoh.

A suivre

Le 28 mai un taxi nous dépose à la gare routière de Tanah Rata. Nous prenons un bus qui va nous amener à notre prochaine étape, Ipoh. Après dix minutes le bus tombe sur un bouchon, le même que nous avions vu la veille en revenant. Il fait demi-tour et prend une autre route, celle que nous avions prise pour arriver. Après une heure et demie de virages nous atteignons l’autoroute. Le bus nous dépose à la gare routière, puis un taxi à notre hôtel. Notre chambre n’étant pas prête, nous allons nous promener dans le quartier. Nous tombons sur un vide grenier. Les vendeurs commencent à remballer leurs marchandises. Il est identique à un vide grenier en France. Nous négocions quelques objets, mais les prix sont excessifs, sans doute parce que nous sommes étrangers. Nous faisons une pause dans un restaurant. L’intérieur est de style moderne industriel avec beaucoup de verdure. Nous y prenons une boisson fraîche car nous avons retrouvé la chaleur et un délicieux gâteau aux trois chocolats.

Puis nous prenons la direction du centre-ville qui n’est pas loin. Il y a beaucoup de touristes car c’est le week-end. Nous parcourons différentes rues du centre-ville. Tout de suite on remarque la présence de nombreux bâtiments coloniaux. Plusieurs ont été restaurés et leurs couleurs les mettent plus en valeur. Nous arrivons dans le quartier chinois qui est très animé. Nous allons dans une ruelle encombrée de touristes asiatiques. Elle est remplie de restaurants, de marchands de thé, de boutiques de souvenirs. Il est agréable de s’y promener malgré la foule. De nombreuses confiseries que nous ne connaissons pas sont vendues. Nous rentrons dans un hall court où des créateurs exposent leurs productions. Nous finissons par rentrer à notre hôtel en se promettant d’arpenter plus longtemps ce centre-ville si particulier avec ses bâtiments coloniaux et ses habitations de style chinois. Le soir nous retournons manger en ville dans un restaurant chinois.








Le lendemain nous prenons notre petit-déjeuner en ville, puis c’est la direction de l’0ffice du Tourisme pour avoir des informations sur ce qui est intéressant à visiter. Nous partons ensuite à la découverte des différents monuments et des peintures murales de street art. C’est d’abord la Railways Station, monument colossal aux murs tout blancs, de style à la fois colonial et mauresque avec ses tourelles et ses bulbes. Devant un monument et une exposition rappellent les heures sombres de l’occupation japonaise, les travaux sur cette voie qui va jusqu’à la rivière Kwaï et les sacrifices de soldats anglais et civils de ces pays. De l’autre côté on voit l’imposante hôtel de ville d’une blancheur remarquable de style néoclassique avec ses grandes colonnes, ses tours et ses frontons élevés. A côté la Cours de Justice est dans le même style. Il s’agissait pour les occupants anglais d’impressionner les habitants avec de tels monuments. Nos pas nous dirigent vers la Birch Mémorial Clock Tower, une tour de l’horloge qu’on retrouve dans de nombreuses villes administrées par les anglais. Elle comporte une frise représentant de nombreux personnages censés représenter le monde civilisé, comme Moïse, Le Bouddha, Shakespeare, Darwin, Beethoven…








Nous atteignons le Padang, vaste pelouse verte, entouré de bâtiments construits par les anglais. La colossale Saint Michael’s Institution de caractère gothique abrite toujours une école. A côté la Mosquée d’Ipoh avec son minaret et ses décorations vertes apparaît dérisoire. Un peu plus loin le Royal Ipoh Club, bâtiment à toit rouge et à colombages, permettait aux anglais de se réunir entre eux entre deux parties de cricket ou de polo. Une dernière habitation, le Federated Malay States, était un bar où planteurs et exploitants miniers pouvaient se réunir. A l’angle de la place, un imposant bâtiment blanc, de style néo-renaissance victorien abrite une banque.





Nous parcourons les différentes rues du centre-ville et découvrons d’autres bâtiments coloniaux qui se caractérisent par leur blancheur et leur style massif. Nous poursuivons notre trajet vers le quartier chinois avec ses nombreuses demeures certaines restaurées avec leurs façades colorées, d’autres délabrées. Des boutiques occupent toujours le rez-de-chaussée de ces habitations. De nombreuses boutiques semblent fermées, des maisons effondrées, des terrains abandonnés, une évolution qui risque de faire perdre à ce quartier son cachet. Néanmoins quelques bâtiments, surtout les plus importants, sont en cours de rénovation. Des panneaux expliquent l’historique des différents bâtiments. Quant aux ruelles les plus touristiques, elles ne comptent plus que des boutiques de souvenirs, des restaurants, des stands de confiseries. Leurs habitations ont perdu tout leur charme. La foule de touristes essentiellement asiatiques est toujours présente des ces ruelles.
















Une autre raison de notre balade dans la vieille ville est la recherche des œuvres de street art. Certaines peintes par un artiste lituanien sont listées par l’Office du Tourisme. Des artistes locaux ont également participé à ces créations. Plusieurs ont disparues usées par le temps ou détruites ainsi que leurs supports. D’autres sont toujours présentes comme Oncle avec sa tasse de café, Trishaw, Fille avec tabouret. D’autres peintes par des artistes locaux sont aussi visibles comme Santé, Enfants sautant de joie, Equilibre, En attente d’affaires, Couple à table, Au café, Intérieur, Tigre. Certaines peintures sont en 3D. On peut s’asseoir dans le trishaw, s’asseoir sur une chaise avec le couple à table.















Pour notre dernière journée à Ipoh nous allons visiter le Kellie’s Castle. Un taxi nous y conduit. C’est un château construit dans les années 1910-1920 par un écossais qui est venu faire fortune en Malaisie où il est devenu un des plus puissants producteurs de caoutchouc. Il entreprend de construire une demeure à la hauteur de sa réussite et destinée à s’asseoir sa situation sociale. Il fait venir des ouvriers d’Inde pour lesquels il fait construire un temple hindou à quelques centaines de mètres. Il meurt pendant la construction au Portugal et le château ne sera jamais plus habité. Il n’a jamais été réellement habité par la famille et la section la plus ancienne a été en partie détruire pendant la seconde guerre mondiale. On franchit un pont sur une rivière pour y accéder et aussitôt ce château nous rappelle l’Écosse, mais avec en plus des ajouts mauresques, sarrazins ou romains. Rien n’était trop beau. Du marbre, des briques, des tuiles sont importées. Il devait comprendre un ascenseur, le premier en Malaisie, un toit pour faire la fête, un court de tennis couvert, une cave à vin, des escaliers secrets, des passages souterrains, une écurie. Le plan prévoyait 4 étages, une tour de 6 étages et 14 chambres. Il a été abandonné pendant plusieurs dizaines d’années, ce qui a entraîné des dégâts dans le château. De la première demeure, il ne reste que quelques murs en ruine, des colonnes brisées, une cour ouverte, un four en briques et un passage. On y aperçoit en hauteur du marbre importé d’Italie correspondant à l’emplacement d’une salle de bain. Le château lui-même conserve de nombreux éléments qui donnent une idée de sa splendeur avec ses arcs en forme de fer à cheval moghols, ses arcades mauresques, ses tours arabo-écossaises en briques roses, ses fenêtres en forme de dôme, ses plafonds ornés de corniches, ses moulures en stuc sur les murs. Le toit ouvert à la visite permet d’avoir une vue magnifique jusqu’aux montagnes. Au rez-de-chaussée des panneaux retracent l’histoire du château et de son constructeur. A côté le salon est aménagé en utilisant des photos d’époque, exposant la splendeur de son intérieur. Comme tout château écossais il comportait des passages secrets, des souterrains, des escaliers en colimaçon et des fantômes continueraient à le hanter, ce que nous n’avons pas pu vérifier. Nous passons plus d’une heure à découvrir tous ses recoins. Il est entouré par un grand jardin en partie entretenu. Nous retournons ensuite à Ipoh après avoir exploré ce château.








Après une sieste nous prenons la direction du centre-ville. Nous continuons à chercher les peintures de street art. Nous en trouvons plusieurs. Nous finalisons un achat que nous avions repéré il y a deux jours. Nous cherchons un restaurant pour manger ce soir, ce qui semble très difficile. De nombreux restaurants sont fermés, d’autres sont en cours de fermeture. Nous finissons par en trouver un. Puis nous allons voir un marché nocturne qui nous a été indiqué par le chauffeur ce matin. Rien d’exceptionnel. Des chaussures, des vêtements, des parfums, des bijoux. Nous abandonnons rapidement et rentrons à l’hôtel.













Demain nous changeons de ville, nous allons à Kuala Kangsar.

Nous allons à pied avec nos bagages attendre un bus de la ville à une centaine de mètres de l’hôtel. En moins de 5 minutes un bus arrive et nous dépose ensuite à la gare des bus d’Etat. Un bus part aussitôt. C’est un bus qui nous rappelle un peu ceux qu’on a eu en Inde. Il a bien vécu et fait beaucoup de bruit en roulant. Les sièges ne sont pas de toute première jeunesse. Le chauffeur est par contre très prudent. Pendant la plus grande partie du voyage nous serons les seuls passagers. Le paysage est identique à celui que nous avons vu en arrivant à Ipoh. Nous traversons une zone composée de magasins et d’entreprises, entrecoupée de lotissements de jolies pavillons neufs. Un peu plus loin des carrières entament largement des montagnes accompagnées de cimenteries et de briqueteries. Puis la végétation reprend ses droits avec essentiellement des plantations de palmiers. Après un peu plus d’une heure de route nous arrivons à Kuala Kangsar, petite ville de 30 000 habitants.

Notre chambre n’est pas prête. Il y a une piscine, mais elle est fermée. Quel dommage ! Nous allons nous promener en ville. Il n’y a pas grand-chose à voir, peu de maisons typiques coloniales ou locales, pas de sites remarquables dans cette partie de la ville si ce n’est la traditionnelle et petite tour de l’horloge. Nous photographions plusieurs peintures murales. Nous trouvons quand même un petit restaurant local avec de nombreux clients, bon signe pour nous. Nous prenons une boisson et un “roti” à l’œuf, une sorte de crêpe indienne. Nous remarquons dans les quelques rues que nous parcourons la présence, outre les habituels magasins d’informatique et téléphonie, de plusieurs merceries. Nous en visitons une et Catherine en profite pour faire provision de matériaux qui lui seront utiles à la maison. Nous finissons par regagner notre hôtel pour attendre la mise à disposition de notre chambre. Pour passons le reste de la journée à nous reposer.







Notre seule journée à Kuala Kangsar commence par régler notre problème de transport de demain pour notre prochaine destination, Georgetown. Nous pouvons acheter nos billets sur internet ce qui nous évite de nous déplacer à la gare routière. Après un copieux petit-déjeuner à l’hôtel nous prenons à pied la direction du quartier où sont situés les 4 bâtiments que nous avons prévus de visiter.
Il fait chaud et nous avançons lentement près d’une rivière. Le premier bâtiment est le Galeri Sultan Azlan Shah. C’est un ancien palais du début du 20 ème siècle de style néo-classique et malais reconverti en un musée à la gloire du sultan. Le palais et ses annexes sont situés dans un jardin arboré avec de nombreux bassins et fontaines. Malheureusement il est fermé et on doit se contenter de prendre des photos depuis sa grille. Extérieurement il parait en très bon état avec ses toits en tuiles rouges et bleues, ses volets jaunes et gris, ses colonnes grises, ses façades blanches et jaunes. A côté une étrange et jolie maison avec des ferronneries le long de sa façade et des colonnes nervurées supportant un balcon sur toute sa longueur.



Notre deuxième visite commence par un cimetière musulman. Il est situé juste à côté de la mosquée. C’est un lieu paisible. Il comprend aussi un mausolée où sont alignées des tombes en marbre blanc ornées de tissu doré. Ce sont les tombes des sultans et de leurs familles. Puis nous nous dirigeons vers la mosquée d’Ubudiah. Elle semble être sortie tout droit d’un conte des mille et une nuits avec son grand dôme en forme de bulbe doré, ses quatre minarets blanc rayés de marbres blancs et noirs surmontés de dômes dorés, ses nombreuses colonnes et tourelles surmontées aussi de dômes dorés. Une personne à l’entrée nous invite à nous déchausser et à revêtir une longue veste avec capuche. Nous entrons dans la salle de prière ronde au sol en marbre blanc recouvert de tapis. Le plafond est finement ciselé avec des motifs verts, marrons, noirs et blancs, imitant les mosquées turques nous précisera notre interlocuteur. Un grand lustre en verre ou cristal pend au centre de la salle qui est partagée en deux par des panneaux, chaque sexe ayant son côté. Nous faisons ensuite le tour de la mosquée avec au sol du marbre blanc et de nombreux piliers en marbre brun.








Nous poursuivons notre chemin en passant devant une maison typique en bois sur pilotis qui semble manifestement abandonnée. A côté une autre en meilleur état est à vendre.


Notre prochain site est le Istana Iskandariah, qui est la résidence officielle du sultan du Perak. C’est une gigantesque demeure blanche surmontée de dômes dorés. Elle est située dans un magnifique parc arboré. Il est interdit d’y pénétrer. Nous nous contentons d’en faire le tour en prenant quelques photos à travers ses grilles.



En faisant le tour nous passons devant l’Istana Kenangan. C’est un ancien palais du sultan construit en attendant l’achèvement du palais actuel. Il a la particularité d’être entièrement en bois et bambou et ne comporte aucun clou en métal. Nous pouvons entrer dans le petit jardin qui l’entoure. Sa toiture est composée de tuiles en bois et ses façades sont rehaussées par du latanier tressé de deux couleurs. Sa tour est particulièrement belle avec ce mélange de couleurs dorées et noires sur le bois et le bambou et les motifs géométriques de ses faces. Malheureusement lui aussi on ne peut pas le visiter car son intérieur est en cours de rénovation.






Nous sommes un peu déçus du résultat de notre balade de ce jour et nous rentrons nous reposer dans notre chambre.

Puis nous décidons d’aller voir une petite tour située à quelques centaines de mètres. En cours de route nous vérifions qu’un restaurant chinois est toujours ouvert. C’est le cas. Nous longeons des bâtiments datant de l’ère britannique, toujours en bon état, peints en blanc, imposants avec leurs colonnes. Nous atteignons le Dataran Pavilion qui est situé à côté d’un grand espace vert. C’est un mignon petit pavillon qui apparemment a été construit par un sultan dans un style malais pour servir de salle de repos après les matchs de polo. Haut de 2 niveaux il est surmonté d’une vigie vitrée. Il est construit en bois, ses toits sont en tuile rouge et ses murs peints en blanc et couleur brique. Il est supporté extérieurement et intérieurement par des poteaux sculptés surmontés de chapiteaux. Nous ne nous attardons pas car le ciel devient menaçant. Nous constatons que le restaurant que nous avions vu à l’aller ferme. Nous allons à la place dans un café où buvons un délicieux “frappé à la fraise”. La pluie nous y surprend et nous attendons en le dégustant.
Nous finissons par rentrer à l’hôtel pour y manger. Il n’y a pas beaucoup de solution pour manger le soir dans cette petite ville, les restaurants ayant tendance à fermer tôt, voire très tôt.



Demain nous prenons un bus qui doit nous conduire vers la dernière destination de notre voyage, Georgetown.

A suivre

Le 2 juin un taxi vient nous prendre à l’hôtel et nous dépose à la gare routière. Notre bus est confortable. Le trajet en direction de Butterworth dure une heure et demie. Nous retrouvons sur le côté de la route les palmiers, les forêts, les carrières et les cimenteries. Puis un ferry dont le billet coûte 0,25€ nous amène à notre destination finale, Georgetown. C’est la capitale de l’ile de Penang et son centre-ville est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Du ferry nous avons une vue sur la partie neuve de la ville constellée de tours. Le ferry accoste dans la vieille ville et le spectacle est différent avec quasiment pas de tours et beaucoup de maisons coloniales ou chinoises. Un taxi nous dépose ensuite à notre petit hôtel situé dans le quartier classé. Notre hôtel est composé de 4 maisons chinoises qui ont été restaurées et reliées entre elles. L’extérieur n’a pas été modifié.

Une fois installés nous voulons partir à la découverte du quartier, mais une violente pluie nous en empêche. La pluie finit par se calmer et nous sortons. Apparemment notre hôtel est situé dans le quartier le plus touristique, heureusement au calme dans une petite rue. Il y a beaucoup de restaurants et bars. Les touristes occidentaux sont à nouveau nombreux alors que nous n’en avions rencontré aucun à Kuala Kangsar. Dans une rue un marché nocturne s’est installé avec ses étals et ses petites tables. Nous mangeons dans un restaurant de cette rue puis nous allons promener. Nous remarquons de nombreuses anciennes maisons chinoises restaurées et transformées en guesthouses ou hôtels. A côté d’autres maisons sont en moins bon état et quelques-unes abritent des boutiques. On voit aussi beaucoup d’œuvres de street art, peintures ou ferronneries. Cet art est encouragé par la mairie et nous comptons les découvrir en suivant un circuit mis en place pour les découvrir à travers la ville. Nous finissons par retourner à notre hôtel.










Pour notre première journée à Georgetown nous partons à la découverte de la vieille ville en suivant les traces du street art. Un plan fourni par l’Office du tourisme nous aide à les localiser. On trouve des peintures murales commandées par la mairie ou par des fonds privés ou spontanées. On trouve aussi de nombreuses sculptures en fer forgé qui évoquent avec humour les coutumes et le patrimoine. Enfin on a des œuvres inclassables plus difficiles à repérer. Ce qui fait l’originalité de ces œuvres c’est qu’elles incluent des objets du quotidien ou sont en trois dimensions. Il y en a trop pour que nous puissions les énumérer. On les prend en photo pour pouvoir nous les remémorer plus tard.




Notre promenade nous amène dans le quartier indien et surtout le quartier chinois. Nous croisons de nombreux édifices religieux, temples hindous ou chinois, mosquées et une église. Les temples hindous ont toujours un gopuram, une tour marquant l’entrée du temple, très coloré regroupant des décorations, statues de dieux, ornements. Les temples chinois se caractérisent par des toits ornés de décorations en céramique aux couleurs vives représentant des têtes de dragons et des fleurs. A l’intérieur il y a une profusion de décorations de toutes couleurs et des personnages menaçants. Les mosquées se font remarquer par les appels à la prière des muezzins.











Le quartier chinois est très animé et les touristes s’y pressent. Nous rencontrerons peu de bâtiments de style colonial, mais beaucoup de maisons de style chinois de différentes périodes dont un certain nombre ont été rénovées. On les appelle des “shophouses”. Elles sont étroites et tout en longueur. Elles n’ont jamais plus de deux étages et des galeries à arcades les relient par l’extérieur. Le rez-de-chaussée est maintenant transformé en boutique, restaurant ou bar. L’alignement de ces shophouses est esthétique, plus encore lorsqu’elles ont été restaurées et peintes. La balade dans ces quartiers est agréable malgré la chaleur. Nous nous amusons de voir les touristes asiatiques faire des selfies devant tout et n’importe quoi. Nous entrons dans plusieurs boutiques et les objets présentés sont souvent originaux pour nous et tentant. Nous finissons par retourner à notre hôtel.

















En fin d’après-midi nous poursuivons l’exploration d’un autre quartier. Nous trouvons de nouvelles œuvres de street art. Nous visitons une reconstitution d’une chambre d’un riche couple de négociants chinois. Tout est luxueux et coloré et de magnifiques statues ornent cette pièce. Nous continuons notre balade entre street art et shophouses chinoises. Nos pas nous conduisent jusqu’à un food court. Des locaux et des touristes y mangent en commandant leurs plats à des échoppes disposées tout autour de la place. Nous y mangeons des raviolis vietnamiens, des dumplings chinois et du mango sticky rice thaïlandais, le tout accompagné d’une bière locale. Un vrai festin. Nous regagnons ensuite notre hôtel tandis qu’un orage menace.











Notre deuxième journée débute par une visite au temple Kuan Yin Yeng. C’est le plus vieux temple chinois de la ville. Devant l’entrée de nombreux bâtons d’encens brûlent et diffusent une fumée âcre. Il y a beaucoup de monde. L’intérieur est comme d’habitude très coloré et peuplé de nombreuses statues de divinités. Le toit est couvert de figurines en céramiques très colorées représentant en particulier des dragons.




Puis nous partons en direction de la Pinang Peranakan Mansion. C’est une ancienne demeure qui appartenait jadis à un riche commerçant chinois de la ville, chef d’un des principaux clans. En cours de route nous continuons à chercher des œuvres de street art et nous en trouvons. Au hasard d’une rue nous tombons sur un temple avec des tentes dressées devant sa façade. Il semble que ce soit un concours de cuisine. Une douzaine de tables sont dressées avec des ingrédients et du matériel de cuisine identiques. Plusieurs personnes avec des toques sont présentes. Nous visitons rapidement le temple et poursuivons notre chemin.





La Pinang Peranakan Mansion est une maison à arcades avec des façades vertes et un balcon en fer forgé. Tout respire le luxe raffiné à l’intérieur. Les pièces sont organisées autour d’un patio central lumineux. Le sol est recouvert d’un carrelage en céramique anglais. Toutes les pièces sont meublées dans le style XIX ème siècle mélangeant les influences chinoises et européennes. C’est une profusion de dorures, porcelaines, mobiliers en bois précieux incrustés de nacre et marqueterie, verrerie de Murano, panneaux en bois sculptés, bibelots, tapis, tentures, lustres, miroirs, vaisselle, vêtements. On accède à un temple honorant ce riche chinois. Il contient une statue de ce chinois et comme tous les temples est très coloré et comporte de nombreuses figurines en porcelaine sur ses faitages.














Nous poursuivons notre chemin et nous croisons des édifices de style britanniques toujours aussi massifs, peints en blanc et restaurés. Des maisons traditionnelles chinoises sont également présentes. Elles sont de style différent selon leur période. Nous en voyons une de style art déco. Nous atteignons une ancienne caserne de pompiers. Construite en 1908 elle est peinte en blanc et ses lignes sont peintes en rouge. Elle est surmontée d’une tour également peinte dans ces deux couleurs tout comme son bâtiment servant de logement. Elle abrite maintenant un restaurant. Nous nous promenons au hasard dans le quartier, nos regards s’arrêtant tantôt sur des “shophouses” chinoises, des habitations anglaises ou des œuvres de street art.











Nous atteignons notre prochaine destination, la Khoo Kongsi. Une Kongsi servait de point de ralliement d’un clan chinois. Elle cumulait les fonctions de temple, école, lieu de réunion et d’accueil. On y pénètre entre deux rangées de maisons traditionnelles chinoises tout en longueur. Dans la cour notre attention est aussitôt attirée par un magnifique temple avec son toit sculpté et ses poutres richement travaillées. On y trouve à l’intérieur des statues, des fresques de la vie quotidienne. Tous les murs sont recouverts de panneaux gravés. Au rez-de-chaussée un musée retrace l’histoire de ce clan. Dans un autre bâtiment on peut apercevoir plusieurs centaines de bandes recouvertes d’idéogrammes.







Nous nous dirigeons ensuite vers la Chew Jetty. C’est une zone d’habitations sur pilotis construite par un clan sur la zone des docks. A l’entrée on trouve l’inévitable temple. Certaines maisons sont encore habitées, mais on y trouve surtout maintenant des restaurants, bars et boutiques pour touristes. On avance au-dessus de l’eau sur des planches. Au bout on a une vue magnifique sur le détroit qui sépare Penang de Butterworth, avec ses navires, ses ferries, ses portiques. On aperçoit un grand temple sur l’eau et les tours de la ville nouvelle.











Nous retournons sur nos pas vers la vieille ville. Nous continuons à faire provision de photos de peintures murales ou de sculptures. Nous nous arrêtons dans un ancien atelier transformé en lieu pour des artistes ou des restaurants. Le lieu est plaisant et nous y achetons un souvenir. Nous cherchons un lieu qui s’appelle China House. Nous finissons par le trouver. Ce sont trois “shophouses” qui ont été restaurées de façon contemporaine. On y trouve des cafés, restaurants, galeries d’art, salles de lecture. On peut se restaurer dans un petit jardin. Nous y faisons une pause pour boire une boisson rafraîchissant car il fait toujours chaud et nous marchons beaucoup. Nous regagnons ensuite notre hôtel.







Le soir nous mangeons dans un petit restaurant thaïlandais que nous avions repéré en rentrant. Une balade dans le quartier nous fait passer devant une pâtisserie chinoise. Nous y mangeons deux délicieux gâteaux à base de tapioca. Nous rentrons à l’hôtel ensuite car demain sera encore une journée chargée.




Nous prenons notre petit-déjeuner dans le petit restaurant situé près de notre hôtel. Puis nous prenons la direction du quartier situé près du front de mer où se trouvent de nombreux établissements de l’époque coloniale. Nous passons devant une maison chinoise restaurée qui se trouve être un Musée du chocolat. C’est un musée très didactique. Nous apprenons tout sur l’histoire de la fève du cacao qui trouve son origine en Amérique centrale. Ce sont les espagnols qui ont importé le chocolat en Europe et qui ont apporté des esclaves d’Afrique vers l’Amérique centrale pour exploiter les cacaoyers. Des tableaux nous montrent l’évolution du commerce du chocolat à travers les siècles et le processus de fabrication du chocolat à partir de la fève de cacao. On retrouve aussi des publicités pour le chocolat qui nous rappellent notre enfance. On ressort avec un goût de chocolat dans la bouche.






Le premier monument que nous apercevons est l’église de l’Assomption avec ses deux tours et son imposant fronton. Comme tous les monuments elle toute blanche. Puis nous allons au Penang State Museum, un imposant bâtiment blanc qui est en cours de restauration, donc fermé. Puis c’est la cathédrale anglicane Saint George. Elle ne passe pas inaperçue avec son colossal fronton néoclassique et sa flèche effilée. Sur sa pelouse un mémorial en forme de petite rotonde rend hommage au conquérant anglais de l’île. En nous dirigeant vers la mer nous longeons plusieurs bâtiments de l’ère britannique, la Cour Suprême, le City Hall et le Town Hall. Ces bâtiments massifs avec de nombreuses colonnes, portiques et frontons flanquent le padang, étendue d’herbe qui servait aux anglais pour s’adonner au cricket. Nous marchons sur la promenade du front de mer. On voit la côte située un peu plus loin barrée par une multitude de tours. De l’autre côté du détroit c’est un port avec ses portiques, ses cuves à pétrole, ses navires, ses entrepôts. On longe un vieux fort en pierre du début du XIX ème siècle. Quelques canons anciens émergent de ses murs. Nous passons et débouchons devant la Clock Tower édifiée pour célébrer les 60 ans de règne de la reine Victoria. C’est une tour à trois niveaux surmontés d’un bulbe rouge. Nous poursuivons notre promenade à travers les édifices qui magnifiaient la grandeur de l’empire britannique. Notre attention est attirée par une rue avec des maisons chinoises. Elles ont été restaurées et peintes en différentes couleurs. C’est plus agréable pour les yeux que le blanc monolithe des bâtiments anglais. Dans une des maisons un restaurant indien est installé et nous y buvons un lassi.












Nous continuons la découverte de ce quartier et de ses édifices coloniaux quand la pluie nous surprend. Nous avons juste le temps de nous réfugier sous un abris bus. Nous y attendrons trois quarts d’heure avant de pouvoir reprendre notre chemin en direction d’un vieux garage art déco transformé en lieu accueillant des restaurants et des boutiques. En arrivant nous ne pouvons que constater qu’il est fermé et en partie effondré. En face se trouve l’Eastern and Oriental Hôtel. Ce palace occupe un édifice colonial face à la mer. Il a accueilli des personnalités comme Charlie Chaplin, Joseph Conrad, Orson Wells, Somerset Maughan, Rita Hayworth, Rudyard Kipling. Nous pouvons y pénétrer et nous promener dans les différentes salles du rez-de-chaussée. C’est évidemment très luxueux et les prix du restaurant en conséquence. Nos pas nous mènent vers le cimetière protestant. On y voit de nombreuses tombes de gouverneurs, commerçants, officiers et marins, la taille des monuments étant sans doute liée au positionnement social de la personne enterrée. On remarque aussitôt la jeunesse des personnes enterrées.









Nous atteignons ensuite The Blue Mansion, la maison bleue. Elle a été construite dans les années 1880 par un chinois qui a fait fortune dans le commerce de l’étain, le caoutchouc, les textiles, le thé et l’opium. Elle doit son nom à la couleur bleu indigo de ses murs extérieurs. Elle mêle des éléments asiatiques et occidentaux. Le manoir a été construit en respectant les principes du Feng Shui. Nous participons à une visite guidée qui nous explique avec détail l’histoire de ce manoir. Tombé en ruine dans les années 1990, il a été entièrement restauré dans le cadre du classement de la ville au Patrimoine mondial de l’Unesco. On y trouve des fenêtres à persiennes, des carrelages anglais, des vitraux art nouveau, de la porcelaine chinoise, des ouvrages en fonte, des lustres en cristal, des escaliers en colimaçon en fer forgé ou en bois massif, des sculptures rehaussées d’or, de grands claustras ajourés en bois précieux. Cinq patios agrémentent ce bâtiment qui abrite aussi un hôtel. La guide nous signale que des scènes du film Indochine avec Catherine Deneuve ont été tournées dans cette maison. Ce fut une visite très intéressante qui nous a montré la richesse des constructions chinoises de cette époque.










Le soir nous allons manger dans le restaurant indien de cet après-midi. Nous mangeons des thalis. Puis nous faisons une balade dans le quartier indien. On se croit 4 mois en arrière à notre arrivée en Inde. Les boutiques, les restaurants, les personnes croisées, les odeurs, tout est identique

Pour notre dernier jour nous avons prévu d’aller au Tropical Spice Garden en bus. Nous attendons à l’arrêt de bus près de notre hôtel. Le bon bus arrive, ralentit et repart aussitôt sans nous prendre. Nous sommes surpris et furieux. Nous sommes obligés de prendre le suivant. Il y a environ 40 minutes de trajet. Dès que bus quitte le centre-ville le paysage urbain change progressivement. Les maisons de style chinois se font de plus en plus rares tout comme les maisons de style colonial. Elles sont remplacées par des maisons sans style défini, des immeubles souvent décatis ou des tours neuves. Ces dernières sont de plus en plus présentes, en particulier le long de la côte que le bus longe. Nous arrivons dans une ville nommée Ferringhi bordée de plages de sable et remplie d’immeubles-hôtels pour touristes. Notre bus poursuit sa route et nous dépose devant le Tropical Spice Garden.

C’est une forêt qui a été aménagée pour recevoir plusieurs centaines de plantes de Malaisie et d’autres pays tropicaux. Nous sommes accueillis par un jeune homme qui nous informe des modalités de visite du parc. Il nous précise qu’il ne faut absolument pas toucher les plantes situées dans la section “Jardin du poison”. Nous l’avons noté deux fois plutôt qu’une. Nous nous enfonçons dans cette forêt par des sentiers ombragés, ce qui est agréable par la chaleur qui règne. Nous voyons de nombreux arbres et plantes que nous ne connaissions pas. Des plantes sont dans des pots en intérieur en Europe alors qu’elles poussent ici en plein air et atteignent plusieurs mètres de haut. Nous voyons d’étranges arbres rouges. Différentes sortes de palmiers sont visibles dont un avec de grandes feuilles en forme l’éventail. Nous croisons des fleurs aux formes étranges. Nous passons devant la section des Boissons du monde, thé, café et cacao. Nous faisons attention en traversant le Jardin du poison en évitant de trop nous approcher des plantes. Puis c’est une halte rafraîchissante et reposante en plongeant nos pieds dans un ruisseau pour les confier aux soins de petits poissons mangeurs de peaux mortes. C’est très surprenant et reposant. C’est sans risque car les poissons sont dans leur élément naturel. Puis nous atteignons le jardin des épices et herbes médicinales. De nombreuses espèces nous sont inconnues. Après deux heures de visite nous décidons de reprendre le bus.











Sur le chemin du retour il nous dépose dans un quartier au nord du centre-ville. Nous avons prévu d’y aller voir deux temples. Le premier, le Dhammikarama, est un temple birman, le seul en Malaisie. Deux éléphants blancs gardent l’entrée du temple. Ce sont des pagodes, des stupas, des toits sculptés recouverts d’or. Dans le temple se dresse un bouddha énorme de près de 10 mètres de haut. Il est entouré de centaines de petits bouddhas placés dans des niches. Derrière le temple deux dragons dorés enserrent un globe. Des femmes habillées de robes colorées dansent. Plus loin une curieuse toupie pourvue de plusieurs bras tourne au centre d’un bassin avec des personnages flottant sur des nuages ou à cheval sur le mur du fond.
Le deuxième temple, le Wat Chayamang Kalaram est un temple thaï. Il abrite un bouddha couché de 33 mètres de long. Il a le visage serein. L’ensemble des bâtiments de ce temple sont dorés. Le bâtiment où se trouve le bouddha couché est gardé par d’imposants nagas scintillants à l’air hostile et par deux gardiens de plusieurs mètres armés de gourdins. Derrière le bouddha couché plusieurs centaines de niches contiennent les urnes de fidèles de ce temple avec leurs photos. Un grand stupa doré à l’or surplombe le temple.










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Après ces deux visites nos pas nous mènent vers une petite rue qui paraît incongrue entre les temples et les tours d’habitation. Elle est bordée de chaque côté de maisons de style chinois blanches d’un seul étage. Elles sont toutes identiques et sont bien entretenues. Il y a un peu une ressemblance avec ces maisons identiques qu’on trouve dans certains quartiers en Angleterre. Ces maisons ont été construites par un homme d’affaire chinois pour sa nombreuse famille avec interdiction de s’en séparer.






Nous reprenons ensuite un bus qui nous dépose près de notre hôtel où nous allons nous reposer avant de préparer notre départ.
Le soir nous mangeons dans des petits stands de rue et nous terminons notre journée et notre voyage par une pression.

Demain matin nous prenons un vol qui nous doit nous amener à Bangkok où nous passerons la journée en attendant notre vol Bangkok-Paris qui doit nous ramener à Paris le 8 juin.

Nous espérons que vous avez pris plaisir à lire notre carnet de voyages consacré à la Malaisie

Catherine et Didier

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merci pour ce carnet !

Bonjour !
Je lis votre road trip détaillé et voulais vous demander comment vous aviez réservé van et pirogue pour rejoindre Kuala Tahan . Et quel a ete votre logement sur place ?
J aurai peutêtre d autres questions en parcourant la suite de vos aventures :wink:
Merci bcp !
Muriel

Bonjour,
Merci pour votre commentaire sur notre carnet de voyage.
Nous avons réservé le transport en van de Kuala Lumpur à Kuala Tahan auprès de l’agence NKS. Nous l’avons fait sur leur site. Ils répondent rapidement. Nous avons payé 58€ pour deux personnes, van de KL à Jerantut, puis van jusqu’à la pirogue (3 heures de pirogue). Notre GH à Kuala Tahan était Tebing GH, 25€ pour 2 petit déjeuner compris. Elle était très correcte. Elle nous a organisé notre trek dans la jungle.
Nous répondrons sans problème si vous avez d’autres demandes.
Didier

Merci beaucoup pour votre reponse !
C est ce que j avais lu également entre temps …
Avez vous aime le trek ? Si j ai bien lu le planning de ce dernier dans le guide du routard ( enfin commande et reçu… ca aide :sweat_smile:) , le trek est de 5h pour l aller - dodo dans la grotte mais je suppose qu on ne dort pas :laughing: et 5h retour le lendemain …Un peu trop pour nous qui n avons pas bcp de temps sur place ( 2 nuits à Taman Negara sinon, on doit en enlever une ailleurs ,difficile à imaginer :sweat_smile:) .Et si vous avez dormi dans la grotte , devons nous avoir nos propres sacs de couchage ?
Merci bcp !!!
Muriel

Nous avons fait un trek d’une journée. Départ le matin, marche puis pirogue et possibilité de se baigner, repas fourni par la GH et retour en pirogue. On voit et entend beaucoup de chose dans la forêt. On a eu de la chance de tomber sur un bon guide.
Didier

Ah chouette …mais avec les 3h de pirogue la veille et le lendemain , je pense qu on en aura assez :sweat_smile:.
Par contre , sympa pour atteindre les bassins ds lesquels on veut bien se baigner :stuck_out_tongue_winking_eye:
Merci bcp Didier pour vos partages !

A l’aller il y a moins de 30 minutes de pirogue et au retrour un peu plus. Ce n’est pas identique à la veille car le cours d’eau est plus petit et encaissé et plus tumultueux.

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Merci beaucoup pour ce carnet de voyage si détaillé!

Merci pour ce voyage exhaustif en Malaisie - pays que je vais découvrir en janvier 2025
avez-vous de bonnes adresses à me communiquer ?
cordialement
svarupa@laposte.net

Quel type d’adresse? Hôtels, restaurants, lieux à visiter …

Bonjour, merci pour ce partage très détaillé
. Pour vos hébergements sur quel site avez-vous fait vos réservations ? On a souvent entendu que les notes ne correspondent pas souvent au rapport qualité-prix en Malaisie. Souvent sur notés ?? Qu’en pensez vous ?
Nous y serons dans un mois pour une durée de 2 mois.
Si vous avez des recommandations pour les hôtels, GH …
Merci pour votre réponse.

Pour réserver nous sommes passés par Booking. Il n’y a pas eu de mauvaise surprise par rapport à ce qui était présenté sur Booking. Je vous enverrai par message privé nos logements et nos appréciations.
Cordialement
Didier

Merci berpour ce superbe carnet de voyage !

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