Après une lecture des avis sur ce pays, je comptais partager mon expérience, tant sur ce que je connais du pays et des populations, que sur mes dernières recherches pour, éventuellement séjourner prochainement.
Pour commencer, oubliez le Portugal des années de 1980 à 2020, sauvage, loin, authentique et chaleureux.
Le côté pittoresque, charmant, loin de tout, à des prix hyper abordables avec le coeur sur la main n’est plus.
Place à l’ultra tourisme, au patchwork culturel enclin au modernisme, et aux flyers de bienvenue rédigés en anglais allemand néerlandais et russe, avec des portugaises habillées en tenue de femmes de pêcheurs qui impriment sur des pancartes "rooms, zimmer, quartos, chambres…
Place au serveur de 63 ans du restaurant dans le quartier d’alfama (portugais au demeurant qui parle 5 langues dont le russe), avec un slave aux cuisines qui fait sa saison au soleil parce que moins pénible au soleil, preparant pour vos papilles “uma sopa de caldo verde” qui n’aura même pas un semblant d’accent dans vos oreilles. Imaginez la soupe !
Ne vous précipitez pas non plus pour vous procurer les fameux pasteis de belem. La saveur et ce goût gravé dans mes souvenirs depuis l’enfance n’est plus.
Place au profit et à l’industrialisation, saupoudré d’un grand fo…ge de gu…
L’identité même du pays est peu à peu transfigurée, faisant même oublier la gentillesse profonde de ses habitants, et fuire vers l’Espagne voisine des français déçus, mais aussi des personnes comme moi, qui ont été amoureux de ce beau pays.
On vous vendra une ballade de 3h en bateau pour observer les dauphins, oubliant de vous dire au passage que la nature est fragile, avec des touristes qui laissent leur batteries d’appareil photo tomber à l’eau par exemple, alors les dauphins narguent la proue du catamaran (attention ballade de 3h en famille très couteuse pour 3 personnes !).
Le prix de la location où j’avais l’habitude de louer a été multiplié par 2, sans aucun changement ni ni travaux notables.
Les restaurants… je vous conseille de frapper chez l’habitant (portugais je vous le souhaite !), si vous voulez absolument déguster un vrai plat local élaboré par de vrais locaux.
Lisbonne n’a plus ce charme fou qu’elle avait depuis ma naissance.
Les citadins sont tournés vers l’appât du gain, tandis que les ruraux qui vivent juste en face, autour de Barreiro Montijo ou encore Setubal triment avec 2 jobs/semaine pour un salaire de misère.
Lisbonne attire par sa belle lumière, mais c’est une vitrine qui expose du toc en vrac.
Rien est cohérent vis-à-vis de la vraie vie locale, en rapport à ce qui se voit une fois descendu de l’avion.
C’est du carton pâte et pour trouver l’authenticité à laquelle je crois encore dans ce pays (hormis chez mes proches qui vivent là-bas), il faut connaître la langue et les gens pour y accéder. Ça vous change absolument tout !
Le tourisme n’est pas qu’une affaire de bien-être pour ceux qui le consomme. Mais c’est surtout une affaire de respect des gens et des lieux visités.
Concernant les lieux, la publicité en tout genre et les opportunités pour faire du fric se sont chargés de gâcher le côté sauvage de ce beau pays, et beaucoup d’âmes locales.
Le touriste quant à lui, une fois reparti dans sa chaumière ne saura jamais quelles sont les vraies valeurs, la vraie beauté, les vraies saveurs, les bonnes odeurs et quelle chaleur ce pays est capable d’offrir avec amour.
S’il fallait poser une phrase pour vous donner envie où non d’apprendre à comprendre ce qu’est le Portugal, je dirais qu’il faut cesser de courir avec son nombril, et de savoir où l’on met ses pieds pour apprécier ce qu’il y a autour de nous.
Pour terminer, j’ai passer des vacances d’été vraiment extra en Espagne, sans la cohue que certains reconnaîtront.