Cela faisait très longtemps que je voulais me rendre dans la ville de Rome. Bien longtemps que je voulais voir de mes yeux cette ville dont on dit qu’elle échappe au temps et qu’elle perdure à travers les siècles.
J’avais lu un article dans un magazine, il n’y a pas longtemps, l’auteur disait que le temps à Rome était différent de celui à Paris ou à Londres : « Le temps fait des boucles à la manière du Tibre qui traverse la ville. Il revient sur lui-même, repasse sur ses traces, fait du surplace. A Londres et Paris, on construit. A Rome, on restaure. Rome est l’endroit pour attendre la fin du monde. »
Lire la suite…Je pense également que Rome est la ville où attendre la fin du monde tant la ville n’a cessé de la frôler, comme en témoigne les ruines du Forum Romain, le sang du Colisée ou bien les hauteurs du Mont Palatin.
C’est par un moyen bien ordinaire et au final récent par rapport à l’histoire de la ville que nous arrivons à Rome. Fraichement débarqués à l’aéroport nous sautons dans un taxi et nous remontons le temps. Nous passons par les nouvelles usines industrielles du groupe Fiat où de nombreux romains travaillent avant de repartir dans leur foyer. Certains rentreront dans ces bâtiments construits par Mussolini pendant ses années de pouvoirs et qui, aujourd’hui, jaugent notre route. En taxi, le trajet prend à peu près 50€ et 35 minutes pour arriver au centre de Rome.
Nous arrivons alors à notre Air BNB, un peu à l’écart, près de la gare dans un quartier populaire. Après quelques (longues) minutes d’attentes, nos hôtes nous accueillent et nous donnent nos clefs. Non sans mal, nous nous sommes confrontés au credo Italien « chi va piano, va sano e va lontano ». Près de 25 minutes pour récupérer les clefs et pour écouter les conseils sur l’allumage des lumières et de l’eau dans la chambre. Enfin, ceci est appréciable tout de même. J’avais entendu dire que les italiens étaient des personnes agréables, c’est le cas.
Pas le temps de se poser tant l’envie de découvrir la ville est importante. Nous sautons dans le tram et partons pour le centre de Rome. A noté que durant l’ensemble du séjour nous n’avons jamais payé les Trams, oui ce n’est pas bien, mais c’est moins contraignant.
Nous sortons un peu avant le Colisée et marchons. C’est le moment de constater que l’Italie et Rome sont en crise. Effectivement, les trottoirs et les routes peuvent être moins entretenus et plus sales que dans d’autres pays, mais bon, ça rajoute du charme à cette ville millénaire.
A l’aube d’un tournant, il est là, à l’horizon, le Colisée. Impressionnant de par sa taille et par son histoire, c’est le monument que je voulais voir à Rome. C’est notre porte d’entrée dans ce musée à ciel ouvert.
Ce qui est plaisant à Rome, c’est de pouvoir se reposer et profiter des cafés devant des monuments qui s’inscrivent dans le temps. En effet, prendre son jus d’orange fraichement pressé le matin devant le cette arène, c’est agréable. Le Colisée a toujours été un lieu de rassemblement. Si avant on venait pour voir des combats, aujourd’hui on y vient pour contempler les vestiges d’une civilisation. Ce symbole cristallise en son enceinte toute la culture romaine, le charme, la grandeur et l’ambition. De l’intérieur, le Colisée démontre toute ses capacités et nous laissent sans voix. Je paierai cher pour voir un spectacle dans cette enceinte.
Bien que l’antre des gladiateurs est sûrement le monument le plus connus et reconnus de Rome, la ville à bien plus à offrir. Au fur et à mesure de nos ballades, nous découvrons à chaque coin de rue de nouvelles choses. J’avais entendu cela venant d’ami touristes à Paris, comme quoi il y a toujours à découvrir dans ces musées à ciel ouvert.
En partant du Colisée et en empruntant la Via Dei Fori Imperiali (où l’on peut complètement marcher sur la route), on aperçoit sur la gauche le forum Romain, magnifique, à droite les forums impériaux, magnifique et au bout Il Vittoriano, gigantesque palais construit fin 19ème siècle à la gloire du premier roi d’Italie. Le bâtiment fait débat à Rome, certains pensent qu’il dénote par rapport aux autres monuments, d’autres ne le pensent pas. Moi je pense simplement que c’est l’un des bâtiments les plus imposant qu’il m’est été donné de voir.
La balade à travers le temps se poursuit quand nous rencontrons le Panthéon, vieux de 2000 ans. Sa coupole, la plus grande du monde en béton non armé, laisse pénétrer la lumière en son milieu afin d’illuminer la pièce et ses statues à l’honneurs des anciens empereurs. L’heure de la pause est arrivée. Il est temps de prendre un verre de vin, de manger les petites pizzas qui accompagnent et de regarder les Italiens qui flânent. Une coutume très appréciable que d’apporter des amuses bouches quand on commande un verre. Et cela, dans presque tous les bars / restaurants de la ville. Viva Italia.
L’aventure continue au Nord afin de visiter la Piazza di Spagna et ses escaliers. Manque de chance, lors de notre visite les escaliers étaient fermés pour cause de rénovation. Ce qui me fait penser que plus généralement, la ville est parsemée de nombreux chantiers. Le prix à payer pour traverser les âges, l’architecture à aussi besoin de botox.
En remontant on tombe sur la villa Borghese, d’où l’on peut jeter un coup d’œil et apercevoir un panorama de Rome. En premier plan les vieux quartiers de la ville, à gauche les forums et au loin le Vatican. C’est beau, j’aime les panoramas.
La villa et son parc, en eux-mêmes, sont assez reposants et donnent l’accès au calme. On peut en profiter pour flâner dans cette oasis de verdure et pour visiter les différents musées qui sont présents.
De l’autre coté du Tibre, on trouve le Vatican. Le plus petit état au monde. L’un des plus riche je pense aussi. 17€ pour y rentrer, une file interminable. Le calcul est vite fait.
Petit Conseil : Pour tout ce qui est Colisée / Forum / Mont Palatin / Vatican, il faut prendre ses places sur Internet à l’avance. Ça évite de faire la queue pendant 2 heures, ce que nous avons fait. Pour les trois premiers lieux cités, il est possible de prendre un billet au mont Palatin pour les trois sites, un peu à l’écart, il y a moins de personnes.
En pénétrant dans le Vatican, on se frotte à la foule. De nombreux, trop nombreux groupes traversent les couloirs, ce qui rend l’exploration des lieux assez compliqués. Nous avons donc passé bons nombres d’allées sans porter grande attention aux œuvres. Le but étant d’aller dans la chapelle Sixtine.
Pas de photo, rien que les yeux pour contempler les innombrables fresques représentant les aventures de nos amis Jésus et Moïse, de braves garçons. La plus célèbre de ces fresques reste la création d’Adam où l’on voit Dieu pointer son doigt vers Adam et lui donnant ainsi la vie. On continue notre chemin jusqu’à la basilique Saint Pierre, c’est grandiose, c’est riche, c’est beau.
Si la ville est magnifique de jour, je conseille de la visiter la nuit également. La foule en moins, les éclairages en plus. De nombreux bâtiments se subjuguent une fois que Morphée s’empare des romains. C’est le cas pour la Fontaine de Trévi, qui de nuit, laisse son eau se révéler à la lumière et laisse Poséidon (ou Neptune pour les puristes) révéler lui aussi sa puissance.
Pour moi, l’un des plus jolis sites à visiter, de jour comme de nuit (mais si c’est interdit), est peut-être l’uns de moins connus, le Mont Palatin. En effet, un peu en retrait par rapport à ses voisins le Colisée et le Forum Romain, le Mont Palatin permet d’accéder à un parc calme, verdoyant et aussi à un peu d’altitude. Si ses glorieux voisins sont si connus et magnifiques aux yeux du monde, ils peuvent remercier ce bon vieux Palatin.
Sur le Mont on peut prendre de la hauteur et contempler les environs. On peut se rendre compte de la grandeur du Colisée et des nombreuses ruines du Forum Romain. On peut se retrouver de l’agitation de la ville au calme d’un parc où poussent olivier et jonquilles. Mon petit coup de cœur.
Vous l’avez compris, pour moi, l’Italie, Rome, c’est un petit rêve. Les monuments, l’histoire, la culture, tout y est magnifique, mais il manque quelque chose. La GASTRONOMIE.
Oui, l’Italie, pour moi, comme pour beaucoup de personnes c’est avant tout, le goût. La pizza, les pâtes, la mozzarella, les antipastis, les vins … Si la France est reconnue pour sa cuisine, notre cousin n’a rien à nous envier, mais alors rien du tout.
J’ai aimé, j’ai adoré parcourir la ville à la recherche de bonnes adresses. Bien aidé par mon acolyte, qui partage l’amour de la bonne cuisine, nous avons pu gouter à la touche Italienne.
Une petite pizzeria de quartier, tenue par une famille. La mère aux comptes, les enfants aux pizzas, les autres à la salle. L’équation est simple et efficace. Le service se fait rapidement, on s’assoit à la table, on regarde la carte qui compte près d’une quinzaine de pizza. La pizza la plus chère 12€ ! Les commandes arrivent de toutes les tables. Deux personnes à la tâche. Le premier s’occupe de la pâte et l’étale. Il la donne à son compère qui s’occupe de la garniture et c’est parti pour 4 minutes au four.
La pâte est légère et craquante, la sauce tomate est délicieuse et la mozzarella est terrible. Un 10. Les deux pizzaiolos enchainent jusqu’à la fin du coup de feu. C’est la pause.
Les pâtes, oui les pâtes, pas celle que nous faisons chez nous avec du fromage rapé. Nous avons trouvé un petit restaurant où s’empilent les locaux. Et ça, on sait tous que c’est bon signe. Une destination, les pâtes carbonara, les vraies. En entrée, bien sûr, des antipasti, mozzarella di Bufala, jambon Serrano, légumes, le plaisir.
Et puis le plat de pâtes à 8€. Pancetta, œuf, crème, parmesan, succulent. Tout cela accompagné de vin, du chianti. Je suis rital et je le reste. Des saveurs simples qui donnent un tout parfumé et équilibré.
L’ensemble de notre séjour aura eu pour optique de découvrir cette ville et sa gastronomie, ces cultures du gout et de l’art qui s’allient dans une parfaite osmose. Ce fut un rêve que de découvrir cela, c’est maintenant chose faite et réalité.
En repartant de Rome, je me dis qu’il y a quelque chose de simple dans cette ville et dans ce pays. S’il peut y avoir du superflu ou de la sophistication dans le Français. Il y a dans l’Italien, le Romain, quelque chose de simple. Le Romain, c’est la personne qui porte des vêtements bien coupés, qui marche bras dessus, bras dessous avec ses amis dans la rue. Le Romain c’est celui qui côtoie l’histoire, qui est propriétaire de palais, d’arènes et de ruines. C’est celui qui attend son tram pendant des dizaines de minutes sans se plaindre, le Romain c’est celui qui déguste du vin en terrasse et qui parle à son voisin. Le Romain c’est celui qui vit simplement. Le Romain est-il représentatif de son pays ? Je ne sais pas, il faudrait que je rencontre le Florentin et le Napolitain.
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L’amour de la gastronomie -
« - Herr Bramard, que sommes-nous face à ces monuments qui ont traversés les millénaires ? - Alors là, je ne sais pas du tout… Rien, non ? » -
OSS 117 -