Avec la même agence, voici le récit de nos aventures
En voiture, m’sieur dame !
Le Tamil Nadu avec chauffeur, une expérience 100 % réussie
Nous sommes d’incorrigibles touristes émargeant dans la catégorie « Loue une voiture et débrouille-toi tout seul », Mais comment faire en Inde ? Réalité oblige, nous avons décidé :
de bien préparer notre trajet avant le départ ;
de réserver des hôtels confortables (douches, air conditionné…) ;
de louer une petite voiture avec chauffeur.
Notre voyage : du 5 au 20 août 2012
Notre trajet : Bangalore - Kanchipuram - Mamallapuram - Pondicherry - Chidambaram - Gangaikondacholapuram [prononcer 10 fois sans se tromper] - Darasuram - Tanjore - Srigangam - Trichy - Madurai - Ooty - Mudumalay réserve naturelle - Mysore - Somnathpur - Srirangapatanam - Bangalore
Première impression : miracle ! 1 h du matin à l’aéroport de Bangalore : on nous attend. Grande voiture rutilante, guirlandes de bienvenue (hum ! ce jasmin sent bon). Notre chauffeur nous amène directement à notre hôtel. Merci, chauffeur.
Le miracle se renouvellera pendant 15 jours où Al, notre chauffeur, sera toujours au rendez-vous à l’heure précise demandée. Yes, Sir.
Le lendemain, l’Inde s’est réveillée, et la circulation routière également. Ça double à gauche, à droite, klaxon, klaxon, gymkhana entre les buffles, les scooters qui arrivent en sens contraire, klaxon, klaxon, contournement des cacahuètes qui sèchent sur la chaussée, klaxon, klaxon. Nous aurons droit à 15 jours de conduite indienne et notre voiture restera toujours rutilante et immaculée.
Nos visites : nous avons abandonné, des demi-journées entières, notre voiture pour nous plonger dans la vie du pays : la campagne, les rues, les temples. Le Guide du routard à la main (notre bible), nous regardons, explorons, découvrons, apprenons.
Les temples sont splendides, certains sont des bijoux de sculpture, d’autres sont grandioses, d’autres encore nous ont offert de belles cérémonies de pèlerinage. Sans oublier, bien évidemment le spectacle des éléphants bénisseurs.
Les marchés : colorés, animés, odorants.
Les rues des villes : encombrées de 2 roues, bruyantes, poussiéreuses mais aussi égayées des couleurs éclatantes des saris, des rires d’écoliers. Mais pourquoi les Indiens sont-ils si heureux de nous photographier ?
Les villages sont pauvres, oui. Des cabanes de torchis, un robinet d’eau à l’angle de la rue, des petits réchauds, la télé quand même.
La campagne est belle : rizières, linge qui sèche le long des rivières… et des singes pour amuser le touriste.
Nos découvertes inattendues : imaginez un scenario où Al, avec qui nous communiquons en anglais, s’arrête brusquement sur le bord de la route. Pourquoi donc ?
« Look, look ! » Nous tendons le cou : c’est un paon qui fait la roue, un pêcheur au loin qui lance ses filets dans la rivière, un nid de serpents sur la place du village, des plantations de théiers, un paysan qui laboure avec son buffle et sa charrue… « Take a photo, Mam ? »
Petit détour impromptu vers un village : « Look, sir » ; tambours et trompettes jouent, quelques femmes dansent en demi-transe, on prépare pour la procession trois pèlerins à qui on enfonce des aiguilles dans le torse et les joues…
« Look, look ! » Al, enfin, saura remplacer la balade prévue dans la réserve naturelle de Mudumalay - hélas fermée ce jour-là - et prendre toutes les routes accessibles pour rechercher avec nous daims (il y en avait beaucoup), paons, singes laineux et … éléphants sauvages. Youpiiii, on les a vus !
Nos « emmerd » : ce voyage n’a pas eu beaucoup d’imprévus. On peut évoquer quand même :
notre Guide du routard transformé en petit bateau voguant rapidement sur une rigole après un orage de mousson ;
quelques pieds engloutis dans une mare d’ordures ;
et, cerise sur le gâteau, une paire de lunettes de vue perdue. Grosse baisse de moral, fort heureusement passagère : « Al, can we have another glasses here ? » « Oh yes, Sir, no problem ». Un petit tour à l’hôpital de Madurai, et voilà que de magnifiques nouvelles lunettes enfourchent le nez de Daniel 24 h plus tard (ça n’est pas un miracle, ça ?)
On a beaucoup aimé : les temples et les paysages, bien sûr, mais aussi :
les petits matins à Malallapuram quand les bateaux, tirés sur la plage, partent pour la pêche ;
les biquettes qui broutent avec gourmandise les affiches électorales ;
le fleuve sacré Kaveri où on se baigne, on fait sa lessive, on apporte une offrande au dieu, on embarque pour dix minutes sur un esquif pas plus grand qu’une coquille de noix ;
les petites filles qui vont à l’école en uniforme coloré, une guirlande de fleurs dans les cheveux ;
la procession au temple de Gangaikondacholapuram [prononcer 10 fois sans se tromper] suivie d’une assiette de riz que des jeunes gens nous offrent, gentiment, de partager ;
le calme de la montagne d’Ooty et les bambins qui jouent à « pipi au lit » sur la pelouse du parc.
On a moins aimé :
les petites biquettes parées de colliers de fleurs qui vont se faire trancher la tête par un prêtre à l’entrée des temples ;
les femmes musulmanes tout de noir voilées ;
les petits vendeurs de souvenirs un peu trop insistants à Mysore ;
la cabane de pauvres paysans qui a pris feu et dont il ne reste que quelques effets sortis à la hâte du brasier ;
et, bien sûr, ces vieux et vieilles qui, à l’entrée des temples, mendient quelques roupies. On donne, le cœur serré de ne pouvoir donner à tous.
La morale de ce voyage : évidemment, l’Inde n’est pas un paradis, et nous le savions. Mais si vous avez l’opportunité de voyager, comme nous l’avons fait, n’hésitez pas, partez !!!