Bonjour tout le monde!
Après 2 ans loin de la capitale, j’ai pris mon amie canadienne sous le bras et nous sommes retournées à la Havane où nous nous sommes connus à l’université et que nous aimons profondément toutes les deux!
Je vous ai préparé une petite liste des nouveaux endroits découverts, des bons plans et des coups de coeur et de gueule de ce dernier voyage :
Côté rencontres :
Avant de partir je me suis proposée comme facteur. Ca a été l’occasion de faire 2 rencontres.
D’abord à Paris, j’ai fait la connaissance de Sami, qui est à l’origine (avec sa femme cubaine) de l’association “Cuba chez l’habitant”. Je lis souvent des choses positives à propos d’eux et je vous confirme qu’ils sont très sympa et ont à coeur de bien faire les choses. Faites appel à eux pour préparer votre voyage, ils ont de très bons contacts et une très bonne expérience du pays!
Ensuite à Cuba, la personne à qui je devais remettre des choses, un cubain parlant parfaitement français, qui vit dans Habana vieja et est professeur tant à l’université cubaine qu’à l’alliance française. Il se met au service des touristes souhaitant découvrir la Havane et pourra vous faire les visites en français. Là encore vous pouvez vous adresser à lui les yeux fermés! Très sympa, cultivé et de très bonne compagnie, si son contact vous intéresse envoyez moi un petit message en privé, je vous donnerai son adresse mail.
Une autre rencontre très sympa, Rey (Reinaldo) à la casa de la musica. Le seul cubain que je suis allée inviter à danser après une première danse et à qui j’ai présenté mon amie car il n’a pas du tout était lourd, n’a pas sorti de vieilles techniques de drague, ne s’est pas collé de manière indécente et s’est montré très très sympa (Après quelques mois cumulés et pas mal de rencontres on commence à savoir cerner les gens rencontrés).
C’est d’ailleurs lui qui nous a embarqué au 1830 dont je parlerai un peu après et avec qui nous avons passé de très bons moments sans qu’il ne nous demande jamais rien.
Rey a un boulot mais assiste aussi un professeur de danse dans une école de la Havane. Il est vraiment très bon, amoureux de danse et très pédagogue. Ma copine avait seulement quelques bases et il a prit le temps de lui montrer, de lui apprendre. Je lui ai proposé de lui faire un peu de pub s’il donnait des cours particuliers mais il m’a demandé de parler plutôt de l’école dans laquelle il est assistant (c’est moi qui lui ai proposé, il ne m’a rien demandé) : La casa del son. Alors même si je n’ai pas testé les cours que propose cette école ma rencontre avec Rey me laisse penser que la formation qu’ils dispensent est très bonne et l’enseignement sérieux.
Je vous laisse donc l’adresse de leur site internet : http://www.bailarencuba.com/lacasadelson/
L’ecole se trouve Calle Empedrado N°411 Entre Aguacate y Compostela. Email : rivansis.scl@enet.cu
Côté casa particular :
Mon amie canadienne a plus d’une dizaine de voyage à Cuba au compteur et lorsqu’elle va a la Havane elle séjourne toujours dans la même famille. J’ai appris à mieux connaître ces gens et ce sont des personnes formidables! De la petite de 5 ans à l’arrière grand mère, les moments passés avec eux étaient riches et drôles. Ce sont des gens généreux, avec qui les touristes de passage gardent contact et qui reviennent loger chez eux avec grand plaisir.
Angela, la mama cubana de mon amie comme elle aime l’appeler, loue un studio indépendant, fonctionnel, mignon, tout confort où il est possible de cuisiner. A côté de l’université (Calle 27 entre J y K n°254) dans un coin super du Vedado!
Sa fille et son mari louent également deux petits appartements au sein de leur très très belle maison avec une entrée indépendante pour chaque appartement. Là aussi vous êtes indépendants, cuisine, tout confort, et même une belle petite terrasse juste pour vous! C’est dans l’un de ces appartements que nous avons logés et c’était parfait!
Là encore on se trouve dans le Vedado (calle L n° 502, entre L y Avenida Universidad), juste à côté de l’université.
Si vous êtes intéressés, vous pouvez écrire à Angela à cette adresse : angela_hid@yahoo.es. L’université lui envoie des étudiants et elle a aidé énormément d’étudiants dans leurs démarches (et leurs galères!), elle a donc la réponse à toutes les questions niveau démarches universitaires pour beaucoup de pays!
Côté restaurant/paladar :
Le paladar “Dona Eutimia”, un endroit découvert grâce à Ernesto, le guide dont j’ai parlé plus haut. Plaza de la Catedral, lorsque vous avez les restaurants touristiques devant vous, dirigez vous vers la gauche, une petite impasse (callejon del Choro) avec au bout un atelier d’art graphique. C’est le dernier sur la droite. La cuisine est excellente, pas trop cher, l’endroit est très propre, décoré avec goût et le personnel est très sympa. Le cocktail de la maison à tester : le mojito frappé. Adresse fréquenté par les cubains et les expat’, du sûr quoi!
Dans le Vedado, La Roca, restaurant aux prix imbattables (menu à 3/4 CUC avec plat dessert et boisson), bonne cuisine et une pina colada à 1,5 CUC qui met une grande claque à ses copines des hotels à 4 CUC (oui j’ai mené une enquête très sérieuse sur les pina colada de la capitale). L’adresse : calle 21 esquina a M.
Et puis toujours Los Nardos, face au capitole. S’armer de patience pour la queue à l’entrée mais les produits et la cuisine sont au top du top pour des prix petits petits.
Pour finir les restau, petit coup de gueule pour El templete. Déja la premiere fois que j’y étais allée je n’avais pas trouvé ça extraordinaire pour le prix… c’est confirmé. Ce n’est pas catastrophique non plus mais très franchement, les plats ne sont pas à la hauteur.
Côté sorties :
le 1830.
LE lieu où il faut vous rendre si vous aimez danser (ou juste profitez d’une ambiance très sympa où l’intérêt tourne autour de la danse et non autour de l’argent des touristes). Au bout du malecon côté miramar, un endroit à l’air libre, avec scène et petites représentations (des danseurs étrangers de passage, des démo de rumba, de l’impro avec des danseurs du public, des septuagénaires qui dansent le casino, …).
Ca a été le coup de coeur du séjour! Le jeudi et le dimanche sont les jours où vous y trouverez le plus de monde, si vous voulez avoir un peu plus de place pour danser venez un autre jour (mais l’ambiance ne sera pas completement la même!).
Le club de jazz ‘La zorra y el cuervo’, rien de nouveau, l’endroit est très connu, mais c’est Ernesto, le guide parlant français qui m’a convaincu d’aller y faire un tour.
En effet, en discutant du lieu avec lui je me suis aperçue que parmi les musiciens qui jouaient le jour qu’il me conseillait, il y avait Roberto Fonseca. Je l’ai découvert grâce à Gilles Peterson (DJ anglais) qui gère le projet Havana cultura (un article récent sur le sujet : http://www.lesinrocks.com/...a-la-releve-cubaine/).
Je l’avais vu en vidéo, chanter avec une merveilleuse chanteuse cubaine, Danay Suarez, lors d’un festival en France (http://www.youtube.com/watch?v=3G_vxnCrGq0) mais rien ne vaut de l’entendre en vrai. Le concert a été génial, les musiciens magiques!
Je vous conseille donc d’essayer d’attraper l’une de ses représentations dans ce petit club de jazz (venir tôt, il y a beaucoup de monde les jours où il joue!) du Vedado.
A l’inverse, la grosse déception des vacances ça a été la casa de la musica de Centro Habana… mon amie, fan de reggaeton, m’a traîné à un concert d’El Chacal et moi je l’ai entraîné à un concert de Habana d’primera, groupe de salsa excellent. Deux occasion d’aller voir comment ça se passe maintenant du côté de la casa de la musica de Galiano. Et ben on a pas été déçues… l’attente, les putes (filles comme garçons), les vieux étrangers accompagnés de jeunettes, le harcelement des jineteros à l’interieur, les tables ‘réservées’ (à moins que tu laches 50 CUC en boisson), … ça a vraiment été très pénible parfois… et c’est bien dommage car les groupes qui y passent sont vraiment très très bons. Mais malheureusement beaucoup de touristes y voient seulement la possibilité d’y trouver de la compagnie et la prostitution s’affiche de manière de plus en plus décomplexée… un peu comme chez sa petite soeur à Miramar. A l’inverse, on a trouvé que l’ambiance de la casa de la musica de Varadero (alors que niveau touristes au m2 tu fais pas mieux sur l’île) était plus tranquille, moins club de rencontre jinetero/yuma.
Une mention spéciale aussi à l’espèce de pitbull de la sécurité à Galiano, une bonne femme horrible qui t’oblige presque à laisser ton sac au vestiaire sinon tu vas revenir la faire chier en chialant parce qu’elle devra t’emmener chez les flics pour le vol de tes affaires (selon ses dires).
Côté visite :
Mon amie canadienne m’a fait découvrir la plus belle vue de la ville, plus belle encore, selon moi, que celle depuis l’immeuble Focsa ou de l’hôtel ambos mundos : celle depuis le toit de l’hotel Saratoga, face au capitole.
Chambre hors de prix mais vous pouvez librement monter jusqu’à la piscine située sur le toit sans être client. Normalement vous ne pouvez pas vous baigner mais on ne m’a rien dit, alors tentez! il y a des chaises longues et des tables où vous pouvez prendre un verre ou manger (plats aux alentours de 6/15 CUC). La vue est juste MAGNIFIQUE.
Côté art et culture :
Yoan Capote - Un artiste cubain dont j’ai découvert le travail en lisant un article sur internet. Nous sommes allées voir son exposition à la Galeria Habana sur Linea et même s’il n’y avait pas beaucoup d’oeuvres (ils étaient entrain de les enlever pour faire place à une autre exposition) nous avons énormément aimé son travail.
Je vous laisse le découvrir à votre tour : http://www.yoan-capote.com/artworks.html
el taller experimental de Grafica, découvert par hasard en allant manger au paladar Dona Eutima. Au bout del callejon del Charro, toujours place de la Cathédrale, des oeuvres exposés et des artistes au travail, un lieu très sympa à découvrir!
Pour finir, un très bel ouvrage dont je viens de finir la lecture : Cuba, les chemins du hasard.
Une coopération entre un photographe italien et un écrivain cubain, Karla Suarez. Je vous laisse avec les premiers mots du livre, ceux de Francesco Gattoni, en espérant que cela vous donne envie de découvrir ses très beaux clichés illustrés des témoignages de Karla Suarez, souvenirs de voyage et d’enfance au sein de son île.
“Comme à chaque retour de voyage, l’esprit encore imprégné des sensations et des souvenirs, on tente de retarder la séparation d’avec le pays que l’on vient de quitter. Par exemple en écoutant un disque acheté sur place, en écrivant à une personne restée là-bas ou encore en lisant un livre qui parle de ce pays. Chacun a sa stratégie pour prolonger cet état où l’on voudrait que ce qu’on a ressenti ne s’efface jamais. Dans mon cas, je peux tenir ainsi un bon mois, voire deux : il y a les films à développer, les planches-contacts à découvrir, les photos à choisir et les tirages à réaliser. Ensuite, la vie quotidienne reprend ses droits, l’oubli fait son travail, et la nostalgie s’estompe peu à peu. C’est le scénario ordinaire. Il en va autrement avec Cuba.
Je suis arrivé à Cuba trois jours après le passage d’un cyclone qui avait ravagé le pays, et la première semaine, il a plu presque sans discontinuer. Mon idée était de traverser l’île de l’orient à l’occident pour rendre compte de ce pays à l’histoire si particulière. Mais Cuba était alors encore en plein dans la crise économique, appelé la “période spéciale”. J’ai toujours logé chez les cubains, et je voyageais comme eux. De longues heures posté sur la route en attendant un hypothétique moyen de transport. Parfois une journée entière pour parcourir moins de 100 kilomètres. J’ai ainsi pu mesurer les difficultés de leur quotidien, et aussi leur extraordinaire ressort pour y faire face avec solidarité, entre eux mais aussi à l’égard d’un étranger, d’un touriste comme moi.
Ce voyage n’a pas été facile et pas toujours joyeux, en dépit des Tropiques, de la musique cubaine et du caractère jovial des habitants. Au fil des jours, j’ai emmagasiné une grande quantité d’images en parcourant le pays. Et c’est au moment du retour en France qu’un phénomène étrange s’est produit.
La nostalgie, au lieu de s’effacer, s’est sournoisement installée en moi et elle ne m’a plus quitté. Les jours, les mois ont passé, les années aussi, et elle est encore là. C’est sans doute un peu trop tôt pour le dire, mais je crois bien qu’elle ne s’en ira pas. Comment pourrais-je envisager le contraire, puisqu’elle n’a pas disparu au bout de dix ans ?
Si vous décidez un jour d’aller à Cuba, sachez-le : vous prendrez la nostalgie à perpétuité. Et sans remise de peine.
Quelques années après mon retour de Cuba, un jour, j’ai rencontré Karla Suarez…”