Comme j’ai pas mal utilisé ce site pour construire mon voyage, il me semble normal à mon tour d’en faire profiter les autres. Voilà le récit de 3 semaines passées en Malaisie : nous sommes une famille de 4, avec é enfants de 10 et 13 ans. Pour la version avec les photos, rendez vous sur mon site : http://voyageur.over-blog.com
Le voyage s’est effectué quatre étapes, du Nord au Sud. D’abord 10 jours dans les très reposantes et très agréables îles Perhentian pour mêler tranquillement plage, snorkeling et plongée. Dépaysement garanti avec une température de 30° dans l’air… et dans l’eau ! Ensuite direction la jungle de Bornéo le long de la rivière Kinabatangan pour découvrir oiseaux et singes de la forêt. Puis l’exceptionnel Bornéo Rainforest Lodge dans la Danum Valley, au milieu de la forêt primaire pour partir à la rencontre des orang-outans. Enfin, nous avons fini sur l’île de Kapalaï, tout près de Mabul et Sipadan, mondialement renommé pour ses sites de plongée.
Iles Perhentian – du 1 au 9 aout
A l’arrivée à Kuala Lumpur, nous enchainons avec un vol Air Asia pour Kota Bahru. L’hôtel à Kota Bahru (Hôtel Crystal Lodge – 298 RM pour 2 chambres) est quelconque et n’est de toute façon qu’une étape pour rejoindre Kuala Besut le lendemain matin en taxi (une heure ¼ de route – 70 RM), point de départ des navettes pour les îles Perhentian. Après 30 minutes d’un gros bateau à moteur, nous y voilà enfin ! Nous débarquons sur Perhentian Besar, dite Big Island (par opposition à Perhentian Kecil, dite Small Island), à Abdul Chalet.
Abdul Chalet, c’est un petit coin de paradis : nos chalets sont « sur » la plage, avec la mer juste devant nous… la plage est de sable blanc, avec les cocotiers pour avoir de l’ombre, des hamacs pour se reposer et la forêt vierge en toile de fond… quant à l’eau, elle est chaude et claire ! L’endroit est vraiment très très tranquille ! Le ciel sera souvent nuageux, particulièrement dans l’après midi (comme pendant tout le séjour), mais avec une température constante de 30° toute la journée, on s’en accommode très bien ! Nous passerons également quelques jours à Bayu Dive Lodge, mais qui n’est pas du tout comparable ni en termes de plage, de tranquillité ou d’amabilité.
Nous avons fini le PADI (commencé en France) à Universal Diver, très sympa avec des instructeurs dans différentes langues européennes, dont le français. A 10-12 mètres de profondeur, la visibilité sur l’ensemble des sites n’est pas extraordinaire, et sera bien meilleure sur les sites de snorkeling à Tiga Ruang, Shark Point ou D-Lagoon où l’eau est cristalline jusqu’à 5 mètres de profondeur. Rien de plus facile pour rejoindre ces sites avec un taxi boat qui vous y amène en 5 minutes pour quelques ringitts, et même vous attend (c’est mieux pour rentrer) pour quelques dizaines de ringgits !
Nous voyons nos premières raies (les immenses grises et les petites à points bleus), les poissons tropicaux « typiques » comme les rabbitfish, triggerfish, angelfish ou parrotfish, les drôles de poissons coffre, et les fameux poissons clown (les « Nemo » orange et blanc, mais aussi leurs cousins avec d’autres couleurs) et même quelques tortues (à Turtle Point) et timides requins à pointe noire (à Shark Point).
Outre Universal Diver, nous avons plongé avec Alu alu divers (très bien) et aussi UrbanIsland Divers (très bien).
Rivière Kinabatangan – du 10 au 12 août
Il est temps de quitter les îles Perhentian et d’entamer la 2ème partie de notre séjour sur l’île de Bornéo. La partie Nord de l’ile (état de Sabbah) fait partie de la Malaisie, tandis que la partie Sud fait partie de l’Indonésie. Il nous faut une journée complète pour quitter les Perhentian, rejoindre Kota Bahru pour prendre l’avion pour Kuala Lumpur puis pour Sandakan, point de départ de notre prochaine étape sur la rivière Kinabatangan.
A Sandakan, nous passons la nuit dans un lodge très sympa, le Sepilok Forest Edge, dans une ambiance très luxuriante qui nous donne un avant goût prometteur des prochains jours.
A partir de là, pour arriver au Kinabatangan Jungle Camp sur la rivière Kinabatangan, il faut rouler 2 heures, et traverser les immenses étendues de palmiers qui recouvrent le territoire à perte de vue. La rivière est un des sanctuaires sauvages de l’île avec la forêt tropicale préservée tout le long du cours d’eau, sur une bande plus ou moins large en fonction de l’empiètement des champs de palmiers. Ici, il s’agit d’une forêt secondaire, par opposition à une forêt primaire. Pour faire simple, quand c’est très vieux, avec des arbres très grands (60 mètres et +), c’est une forêt primaire…quand c’est moins vieux, avec des arbres moins gros, c’est une forêt secondaire.
Autant dire que la forêt tropicale est tout simplement inextricable et impénétrable. A un mètre, on ne voit absolument plus rien derrière la végétation. La seule possibilité pour voir les animaux est donc d’attendre qu’ils sortent de la forêt pour venir au bord de la rivière ou sur la cime d’un arbre. Avec les singes, on a un (léger) indice supplémentaire avec les branches qui bougent quand ils sautent d’un arbre à l’autre. C’est donc en barque à moteur que se font les « drive », en remontant ou descendant la rivière.
Ce n’est pas l’Afrique pour le palmarès animalier, mais nous faisons quand même quelques belles rencontres. Pour les oiseaux, pas mal de calaos (hornbill), de nombreuses aigrettes, de superbes hérons pourpre dans des pauses surprenantes, des anhingas, de jolies cigognes ou des très beaux oiseaux comme le martin pêcheur à oreilles bleues ou le guêpier à gorge bleue.
Nous voyons également quelques jolis rapaces tels que le Brahminy kite, Wallace hawk eagle, le crested serpent eagle.
Avec les oiseaux, ce sont les singes que nous voyons le plus : quelques troupes de macaques, mais surtout des groupes de nasiques, célèbres pour l’énorme nez des mâles. Ils sont impressionnants quand ils se déplacent avec leurs grands sauts dans le vide pour passer d’un arbre à l’autre.
Le premier soir, nous apercevons furtivement dans la pénombre un orang outan alors qu’il va dans son nid pour la nuit. Par contre, nous suivrons pendant presque 20 minutes deux gibbons en train de vocaliser bruyamment pour s’appeler (ou s’intimider) de part et d’autre d’un bras de rivière qu’ils ne peuvent pas traverser.
Danum Valley – du 13 au 16 août
Après Kinabatangan, nous prenons un bus-taxi qui nous emmène à Lahad Datu. Ce sont des mini bus qui font la liaison entre deux points, en s’arrêtant au bord de la route à chaque fois que quelqu’un les interpelle ou veut descendre. Nous sommes 4 au départ et jusqu’à 15 pendant le trajet, là où il y a normalement 8 places assises ! Heureusement, le réseau routier de Malaisie est de très bonne qualité ; en Inde, on aurait probablement eu beaucoup plus de frayeurs ! Le transfert vers Lahad Datu se passe beaucoup plus vite que prévu et nous sommes donc installés dans notre hôtel (Asia Hotel – 316 RM pour 2 chambres) vers 15 heures. Pas grand-chose à faire jusqu’au soir, si ce n’est aller au KFC d’en face, déambuler dans le « mall » de la ville, qui s’avèrera être un bazar de taille moyenne parcouru en ½ heure, puis retourner au KFC…
Les choses sérieuses commencent le lendemain matin avec le transfert vers le Bornéo Rainforest Lodge dans la Danum Valley. La Danum Valley est une forêt primaire (donc pas secondaire), qui fait partie d’une énorme concession de 1 Million d’hectares cédée par le gouvernement à la fondation Sabbah (Sabbah est le nom de la région de Bornéo appartenant à la Malaisie) pour protéger la zone de la déforestation. Il faut 2 heures ½ pour faire les 80 kms de piste qui amènent au lodge.
Quel spectacle magnifique à l’arrivée ! Le lodge est comme posé au milieu de la forêt tropicale, entouré de collines sauvages à la végétation luxuriante. Que ce soient dans les chalets ou le bâtiment principal pour les repas, nous sommes plongés au beau milieu des bruits et des couleurs de la jungle. Comme le lodge est grand luxe, c’est l’alliance parfaite du luxe et du primitif ! Les 2 derniers jours, nous avons même un chalet devant la rivière, au pied de la montagne. Superbe !
Il fait toujours chaud avec beaucoup d’humidité. Le matin, l’humidité de la forêt crée une épaisse brume qui se dissipe rapidement avec les premiers rayons du soleil.
Dans la journée, comme souvent depuis le début du séjour, il y a une averse. Le dernier jour, ce sont carrément des trombes d’eau qui s’abattent sur nous pendant 2 heures ! Dans la rivière devant le lodge, cela donnera lieu à une jolie scène avec un héron et un anhinga en train de se disputer la meilleure place pour pêcher le poisson.
Danum Valley est un sanctuaire de la biodiversité animale, mais cela s’avèrera très compliqué d’en profiter. En effet, la vie animale se trouve à la cime des arbres, à plus de 40 ou 50 mètres de hauteur. A partir du sol, c’est donc absolument impossible de voir quoi que ce soit ! Le Canopy Walk, une série de ponts suspendus à 30 mètres au-dessus du sol, est impressionnant mais ne donne pas beaucoup plus de chance !
A Danum Valley il faut savoir se contenter d’une patte de cerf (sic), d’une paire d’yeux brillants en pleine nuit ou du cri lointain des gibbons ! La devise du lodge est parfaitement respectée « Hope for everything, Expect nothing ». Pour ceux que cela intéresse, d’après le manager du lodge, la meilleure saison pour venir au BRL est la « mass fruiting season » d’Avril à Juin lorsque les fruits sont murs, ce qui provoque la concentration des animaux. En attendant, nous ferons des rencontres plus originales qu’à l’habitude, avec de très jolis insectes ou grenouilles et quelques oiseaux.
“Malgré cela”, nous passerons 4 jours excellents à BRL ! D’abord pour le cadre évidemment ! Ensuite pour l’étonnante végétation de la forêt tropicale, avec les “elephant plan” de 3 mètres de haut, les “shy grass” qui se referment dès qu’on les effleure, les célèbres arbres figuiers assassins ou encore les arbres dont le bas du tronc peut servir de corne de brume !
Danum Valley, ce sont surtout les marches éprouvantes dans l’ambiance moite de la forêt tropicale, dont celle mémorable jusqu’au « viewpoint » de la montagne d’en face. Ce jour là, nous aurons enchaîné 4 marches pour un total de 8 heures ! Et attention aux sangsues, particulièrement actives les 2 derniers jours lorsqu’il a plu à verse…
Enfin, même si la faune fut discrète, nous avons quand même vu celui que tout le monde cherche dans la jungle de Malaisie : l’orang outan. Nous verrons deux groupes d’orang-outans, à chaque fois 2 femelles et un petit. Voir les orang-outans, c’est 1) prendre une bonne paire de jumelles, 2) s’enfoncer au cœur de la forêt et 3) attraper un mal de cou en se tordant dans tous les sens pour essayer de les prendre correctement en photo parmi toute cette végétation ou à 40 mètres de haut. Si BRL offre des très bonnes chances de voir des orangs-outans, c’est parce qu’un centre scientifique est installé non loin, et les grands singes sont pistés quotidiennement par les rangers : heureusement… car à 40 mètres de haut, il n’y a absolument aucune chance de les voir « par hasard ».
Au chapitre des bons souvenirs, il y aura également la descente de la rivière en « tubing ». C’est une énorme bouée en caoutchouc sur laquelle on s’assied, et il suffit de se laisser porter par le courant en pagayant avec ses tongues pour se diriger. Pour aller au point de départ en amont de la rivière, nous ne pouvons pas être en baskets, du coup, c’est la psychose de la sangsue car il venait juste de pleuvoir. Autre conséquence, le courant de la rivière était beaucoup plus fort qu’à l’habitude et il y en a même quelques uns qui ont dessalé !
Lors du retour du BRL sur Lahad Datu, nous aurons une chance incroyable en voyant un sur la route un bébé éléphant pygmée de Bornéo, qui ira tout de suite se réfugier dans la forêt épaisse. On entendra sa mère barir pour l’appeler, et on verra les branches des arbres bouger, mais malheureusement le troupeau ne sortira pas pour pointer son nez…euh sa trompe !
Sipadan – du 17 au 22 août
Dernière étape de notre séjour : Sipadan Kapalai Resort, sur l’îlot de Kapalaï, tout près des îles de Mabul et Sipadan.
Après le retour de BRL sur Lahad Datu, nous prenons un taxi (200 RM) qui nous amène à Sempernau après une heure ½ de route. Nous passons la nuit au Seafest Hotel (330 RM pour 2 chambres) et le lendemain matin, embarquons sur un énorme bateau à moteur jusqu’à Sipadan Kapalaï Resort. Posé sur un îlot au beau milieu de la mer, ce lodge est constitué d’une trentaine de chalets de luxe et l’activité principale de l’endroit est très claire : plongée, plongée et plongée !
Et effectivement, dès qu’on met la tête sous l’eau, le spectacle est sans commune mesure avec celui des iles Perhentian. La visibilité est bien meilleure et les poissons sont beaucoup plus nombreux et plus colorés. En snorkeling ou en plongée juste devant le resort, on en prend déjà plein les yeux !
L’attrait de cette destination est Sipadan, réputé comme un des 10 plus beaux sites de plongée au Monde. Notre expérience sur le sujet est limitée, mais clairement, le spectacle fut grandiose ! A Barracuda Point ou à South Point, la visibilité est extraordinaire (20-30 mètres ?), l’eau est d’un bleu marine intense, et on se croirait dans un véritable aquarium tellement il y a de coraux et de poissons de toutes les couleurs. Les images ont l’air tout droit sorties d’un documentaire télé : le banc de centaines d’énormes barracudas en chasse, le banc d’énormes poissons perroquets (bumperheah parrotfish) en patrouille ou encore les tortues nageant gracieusement… idem pour les nombreux requins à pointes blanches ou à pointes noires.
Le site est très réputé car il est constitué d’un plateau à quelques mètres sous l’eau et d’un abîme à pic jusqu’à 600 mètres de profondeur, ce qui crée apparemment des conditions idéales pour les poissons. Quand on nage au bord du plateau, et qu’on a en dessous le noir de l’abîme, cela fait des sensations très étranges ! Nous ne plongerons qu’une journée (4 plongées) à Sipadan car le nombre de plongeurs par jour est limité pour protéger l’endroit. Mabul Island, tout près, a également offert de très bons sites de plongée.
Le 22 août à midi, c’est le début du retour. Assez pénible il faut dire, car ce n’est que 33 heures plus tard que nous toucherons terre à Paris ! Nus avons enchaîné le bateau, le bus, les avions avec des escales à Kuala Lumpur et Doha … longues… très longues !
Hébergements
Voilà notre avis sur les différents endroits où nous sommes restés :
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Abdul Chalet : les chalets avec vue sur la mer sont parfaits, pour 220 RM par jour. La vue est magnifique et avec les cocotiers, on a une vraie ambiance de plage tropicale. L’endroit est très calme, du au petit nombre de chalets. Pour les repas, Abdul Chalet était très bien pour les petits-déjeuners et les déjeuners sur le pouce, tandis que nous allions au plus sophistiqué Tuna Bay pour le dîner, à moins de 5 minutes de marche. Seul bémol, sur le côté droit, il y a l’embarcadère en béton où débarquaient les anciens gros bateaux qui assuraient la liaison avec le continent. Il faut donc regarder tout droit ou à gauche, mais pas à droite ! Ceci dit, il y a aussi un embarcadère à Perhentian Island Resort, réputé avoir, à raison, la plus belle plage de l’île. Mais c’est beaucoup plus « tourisme de masse » qu’à Abdul !
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Bayu Dive Lodge : notre seule réelle déconvenue du séjour. Nous déconseillons très fortement car très bruyant à partir de 19-20 heures (le seaview chalet donne également sur la terrasse du restaurant et sur la cuisine du restaurant d’à côté… donc bruit infernal assuré jusqu’à 23 heures, et ensuite ce sont les moteurs de compression du club de plongée qui prennent le relais), un service totalement impersonnel et une plage beaucoup moins agréable qu’à Abdul Chalet.
Kinabatangan Jungle Camp : parfaitement situé au bord de la rivière, mais très basique pour les chambres (austère, style dortoir militaire) et surtout une impression de laisser aller dans l’ambiance d’ensemble : le chemin d’accès est fait de planches de chantier, du matériel de chantier traine un peu partout, l’embarcadère des bateaux donne sur le linge du personnel du lodge,… Est-ce lié ou pas, mais en attendant, tous les gens présents étaient vraiment amateurs de faune et on a probablement échappé aux touristes « de base » des autres lodges. Avis moyen, surtout par rapport au prix. -
Borneo Rainforest Lodge : 20 sur 20 ! Le lodge est situé dans un endroit incroyable… et le contact direct avec la jungle tropicale est si extraordinaire, même si les animaux sont rares. Le service est irréprochable et les chalets sont grand luxe ! C’est pas donné, mais c’est à faire !
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Sipadan Kapalaï Resort : L’endroit est luxueux et parfait pour la plongée. Mais il est dit qu’un diving center a du mal à appliquer à l’hébergement les mêmes standards qu’il applique à la plongée ! On ne va pas cracher dans la soupe, mais le niveau des prestations était celui d’un bon hôtel, pas d’un hôtel de luxe. Pour la plongée, par contre, rien à dire ! Le constat serait probablement identique pour les autres resorts du même style.
Comme lieux de passage, nous nous sommes aussi arrêtés au Crystal Lodge à Kota Bahru, au Asia Hotel à Lahad Datu at au Seafest Hotel à Sempornau. Même s’ils étaient quelconques, ces hôtels étaient à chaque fois propres et calmes, et ont donc correctement rempli leur fonction d’hôtel de transit.