Bonjour,
Nous voila de retour de Gran Canaria, voyage surprise de cette fin d’année après avoir testé Fuerteventura en février et retrouvé Tenerife en mai. Ce n’était pas une destination qui nous attirait de prime abord à cause de préjugés sur la destination (bétonisation à outrance) mais c’était la dernière des grandes iles des Canaries que nous ne connaissions pas, alors soit…
Par choix personnel (et aussi par paresse) nous avons choisi un séjour all inclusive à Maspalomas. Je précise pour les purs routards qui s’offusqueraient, que nous tenons à notre confort, que nous aimons ne pas nous préoccuper d’autre chose que de vadrouiller à la découverte d’un pays, que nous n’avons pas envie de gérer courses et ménage, et que jusque là, cela n’empêche pas les rencontres avec les locaux ni la vie à leur rythme.
Que dire de Maspalomas ? Pas grand chose de très positif si ce n’est la propreté et la sécurité (de jour)…C’est très bétonné en effet, très fréquenté, pas très joli. Les dunes qui seraient une “attraction” sympa sont un hot spot à influenceuses en robes du soir et paillettes, c’en est presque pathétique.
Nous avons logé dans un 4 étoiles, ni pire ni meilleur que son voisin je suppose et loué un véhicule (Citroën C4 assez puissante pour aller en montagne) chez Orlando (214€ pour 5 jours).
1ère balade : depuis Maspalomas, nous avons emprunté la route GC-505 vers Soria dans le but de redescendre vers Mogàn, mais avec un réservoir au 1/3 plein nous avons finalement fait 1/2 tour au barrage du Saut du chien (“presa del Salto de Perro”) sur une route qui n’était déjà plus goudronnée depuis des kilomètres. Beaucoup de cyclistes, beaucoup de virages et de dénivelé, des travaux de réfection de la chaussée mais surtout des paysages de toute beauté !
2ème balade : toujours depuis notre camp de base, direction le centre-ouest vers La Aldea de San Nicolas de Tolentino en passant par les tunnels entre Taurito (très moche) et Puerto de Mogan et en remontant vers Veneguera où nous voulions admirer les fameux azulejos :
Les minéraux contenus dans les laves volcaniques sont à l’origine de ces couleurs extraordinaires de la roche, du vert, du violet, des roses et rouges…le petit bassin en haut de l’éboulement n’est qu’une flaque, dommage ! Nous sommes assez peu nombreux sur le site, la route qui y mène est annoncée comme coupée plus bas sur la vallée. Et en effet, pour continuer notre trajet, il nous faut patienter derrière les machines de la “DDE” canarienne : des éboulements encombrent la chaussée !
Jusqu’à La Aldea, le relief est très accidenté, ça tourne non-stop ! Quelques miradors permettent de voir des panoramas tout en contrastes rocheux et de deviner les villages blancs au fond des barrancos (ravines) ou collés au flanc des montagnes. Spectaculaire !
Pas de halte à La Aldea, le fond de vallée est envahi de plantations sous bâches (bananiers et autres), c’est assez spécial…
Retour vers Puerto de Mogan pour découvrir les maisonnettes colorées et très fleuries de bord de mer :
Un endroit plein de charme, presqu’un peu trop carte postale mais c’est sympa de se balader sous les cascades de bougainvillées, de regarder les poissons dans l’eau claire du port et d’admirer le coucher de soleil depuis le pied de la falaise (tout au bout du village avant le môle) :
3ème balade : Cette fois nous partons pour le cœur de l’ile et le Pico de las Nieves avec une petite laine dans notre sac !
Passage par Agüimes et son Casco historico (quartier historique) où se dresse la sobre église San Sebastian. Le village est encore tranquille ce matin, les cafés se réveillent un à un.
Pas de place pour se garer sur la route GC-550 qui permet d’accéder au Barranco de la Vaca (ravine de la vache) où nous voulions voir les rochers érodés comme dans les wadis jordaniens, tant pis ! Nous continuons vers Santa Lucia de Tirajana puis San Bartolome où la température commence à descendre à mesure que nous progressons vers les hauteurs.
La route est ouatée de brume, brillante d’humidité par endroits et la végétation change nettement : tout est plus vert, plus dense. On se croirait dans un royaume elfique, c’est tout en contraste avec le côté très rocailleux plus bas. A l’approche du LLano de la Pez (une zone “récréative” au milieu de la forêt et au croisement des sentiers de rando, avec barbecues etc…), le spectacle est superbe sous les pins :
Des 24°C de Maspalomas, nous sommes passés à 8°C !
Retour vers San Bartolome et nous bifurquons vers Fataga par la route GC-60 qui redescend vers Maspalomas. Arrêt au Mirador Astronomico de la Degollada de las Yeguas qui permet, le jour, de voir le paysage à 360°, et, la nuit, de suivre la carte des étoiles. Le point de vue panoramique est fascinant,
4ème balade : direction le nord de Gran Canaria en empruntant d’abord la route GC-1 qui rejoint Las Palmas et longe toute l’ïle par l’Est.
Nous allons jusqu’à Agaete puis faisons une halte au village de Puerto de Sardina pour apercevoir tout au bout du môle les courbes de l’île de Tenerife juste en face et le Teide qui émerge des nuages.
Sur notre trajet, halte à Galdar, petite ville très colorée où la “Semana de las flores” bat son plein : les rues sont décorées de milliers de fleurs de poinsettias et de sujets de Noël. A noter, une crèche remarquable dans l’office de tourisme (très bel endroit avec un patio où trône un dragonnier tricentenaire aux racines impressionnantes !) :
A Galdar également, le musée de la grotte peinte (museo de la cueva pintada) : une déception, tant pour l’organisation de la visite (on est obligé de regarder 2 vidéos qui retracent, très mal, l’histoire de l’île : l’ensemble est confus et de piètre qualité cinématographique, puis obligés encore de cheminer, sans aucune explication au milieu du chantier de fouilles jusqu’à la grotte protégée de la lumière où se trouvent les peintures) que pour la pauvreté des items du musée. Le guide ne parle qu’espagnol ou anglais mais nous ne parvenons à comprendre qu’un mot de temps en temps (on se débrouille pourtant pas trop mal en espagnol, et mieux encore en anglais…), bref…Visite frustrante.
Détour par le Cenobio de Valeron, sorte de “grenier” naturel creusé dans la roche volcanique : très impressionnant ! La montée est très très rude (escaliers à flanc de montagne, dans un grand virage), attention !
Puis direction Firgas, village où coule une source canalisée en petites cascades successives dans un décor d’azulejos :
On poursuit la balade jusqu’à Teror dont on avait lu du bien, au final nous n’y resterons que quelques minutes : personne dans les rues !
5ème balade : Visite de Las Palmas, la capitale de Gran Canaria ! depuis Maspalomas, c’est facile, il suffit de remonter toute la route GC-1 le long de la côte et de s’adapter aux bouchons (aéroport, zones commerciales) avant de trouver une place près du vieux marché couvert.
Celui-ci est un régal pour les pupilles (que de couleurs !) et pour les papilles (que de saveurs !), c’est un endroit bon enfant, très agréable :
promenade le nez au vent dans les ruelles du quartier de Vegueta, centre historique de la ville où se dressent la cathédrale Santa Ana et des maisons de style colonial de toutes les couleurs. On peut monter en haut de la cathédrale, c’est compris dans le prix du billet, et c’est à faire absolument : la vue sur la ville est incroyable ! (pour oser la comparaison, côté montagne, on dirait Alger avec ses maisons qui se superposent au fil de la colline).
A voir aussi, le très beau musée dédié à Christophe Colomb (casa de Colon)dans une maison où il aurait séjourné : l’endroit documente les différents voyages du navigateur (nombreuses cartes, portulans, reconstitution de son logement sur la caravelle Santa Maria etc) et offre un cadre magnifique à une expo de peintures de cette époque. Les plafonds à caissons du XVIème siècle sont remarquables !
Promenade rapide ensuite dans les rues du quartier Triana où on peut admirer de superbes maisons Art Nouveau (la Calle Triana est la grande artère commerçante).
Pas assez de temps pour voir le Museo canario où on doit pouvoir trouver ce qui nous a manqué lors de notre visite à la Cueva Pintada de Galdar, à savoir les objets de la période guanche, la peuplade autochtone canarienne. Tant pis !
Au retour, saut de puce depuis la GC-1 pour aller voir El bufadero (= “le souffleur” : une piscine naturelle en bord de mer avec un jet qui s’exprime lorsque la marée est montante) puis le village (semi-troglodytique) de pêcheurs de Tufia.
Retour à Maspalomas pour assister au coucher de soleil sur les célèbres dunes. le spectacle est sympa, mais c’est blindé d’influenceuses-clones kardashianesques qui gâchent un peu la carte postale (et qui font des moues et des poses dans une zone supposément protégée, ahem…).
Quel bilan de ce séjour ?
- les points positifs :
- variété de paysages (pour autant, moins riche qu’à Fuerteventura ou Tenerife),
- gentillesse des canariens (mais on le savait déjà puisque c’était la 5ème fois que nous allons sur ces îles),
- coût de la vie un peu supérieur aux 3 autres grandes îles (prix dans les supermarchés, restos, visites),
- routes en très bon état, propreté des villages et de l’environnement en général ;
- les points négatifs :
- presque personne ne parle français et rien n’est prévu nulle part pour les touristes francophones (on a parfois joué les traducteurs pour d’autres voyageurs moins à l’aise),
- la côte sud est trèèès bétonnée (bien plus que les autres îles) : on a moins la sensation de nature préservée qu’à Lanzarote ou Fuerteventura, sauf à chercher les coins reculés.
- la nourriture est moins canarienne, on a vu plus de frites qu’ailleurs, tout semble beaucoup plus mondialisé, arrangé au goût des continentaux (pas moyen de manger de la mousse de gofio, c’est un comble !)
Nous avons passé une belle semaine mais Gran Canaria ne nous laissera pas un aussi beau souvenir qu’on l’aurait voulu et notre “top 3 canarien” reste, et dans cet ordre, Lanzarote-Fuerteventura-Tenerife.
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout et n’hésitez pas si vous avez des questions/réflexions