Carnet de voyage en Colombie : un mois merveilleux de mi septembre à mi octobre 2024

Forum Colombie

Après environ 12h de vol depuis Toulouse (via Paris), nous avons atterri à Bogota 6 ans après notre premier voyage en Colombie. Cette fois notre périple sera très différent, la seule partie commune étant cette étape dans la capitale colombienne.
Le passage en douane est très long (plus d’une heure). Nous récupérons nos bagages et je prends contact avec le chauffeur de taxi réservé que nous retrouvons à la porte de sortie convenue.
Arrivés à notre hôtel (vieille maison coloniale où chaque recoin est décoré d’objets hétéroclites plus ou moins anciens), situé à quelques centaines de mètres de la place Bolivar, nous nous enregistrons et installons dans notre chambre très atypique.

Itinéraire de notre voyage
Bogota / La Macarena (Caño Cristales) / Villa de Leyva / Barichara / San Gil / Giron / Mompox / Cienaga et la lagune de Santa Marta / Minca / Los Naranjos (Parc de Tayrona) / Bogota.

Etape 1 : Bogota (et Nemecon)
Bogota (1/3)


Ce matin nous avons rendez- vous avec Flora, de l’agence Aventure Colombia, qui m’a aidé pour l’organisation d’une de nos étapes, de quelques transferts, et la journée de demain, dont j’ai modifié le programme au dernier moment, ayant renoncé à la visite de la cathédrale de sel de Zipaquira. Flora est une belle et adorable personne, toujours disponible, et qui a tout fait pour répondre à mes questions et me prodiguer des conseils.
C’est un contact local que je conseille fortement. Flora saura vous aider dans la réparation de votre voyage, que vous souhaitiez monter un circuit clé en mains ou, comme nous, juste obtenir de l’aide pour organiser une étape précise ou un ou plusieurs transferts entre deux villes.
Nous quittons Flora en prenant rendez-vous pour notre retour à Bogota dans un mois. En sortant de son agence, nous nous dirigeons vers le merveilleux et magnifique musée de l’Or situé à une centaine de mètres. J’ai hâte de revoir ce merveilleux musée.
A savoir : entrée gratuite pour les plus de 60 ans quelle que soit la nationalité. Il suffit de présenter son passeport.


Comme il y a six ans, Je reste émerveillé par sa muséographie, la beauté des pièces exposées et cette époustouflante salle chamanique.

Environ deux heures plus tard, nous décidons de rejoindre à pied (attention ça grimpe !) le téléphérique de Monserrate (3152m). Longue attente pour acheter les billets et pour monter dans le téléphérique !

Une fois arrivés, quelques gouttes de pluie, vue panoramique impressionnante sur l’’immensité de Bogota, visite éclair de la basilique (lieu de pèlerinage pour les colombiens), traversée du marché touristique et tout en haut, plein de petits restaurants où nous mangeons notre premier repas colombien.
Le copieux déjeuner terminé, nous avons la chance de bénéficier du retour du soleil !
Pour la descente, pas de file d’attente. Nous rentrons ensuite à l’hôtel car Justine souhaite se reposer et récupérer du voyage. Quant à moi, je poursuis ma promenade. Découverte d’un marché artisanal très sympa conseillé par Flora, le Pasaje Rivas, retour sur la grande place Bolivar, et dans différentes rues dont la grande avenue piétonne (calle 7) où le spectacle est partout.


Demain, changement de décors puisque nous partons faire notamment une randonnée dans un petit désert (desierto de Chueca) situé à environ 2 heures de route de Bogota dans le village de Nemecon.
Pour cette sortie de Bogota, avec l’intermédiaire de Flora, nous avons réservé, pour la journée, une voiture avec chauffeur. Flora s’est également chargée de la réservation de la guide (car le site ne peut se visiter qu’avec un guide)

Nemecon (2/3)
Aujourd’hui nous allons donc à Nemecon pour faire une randonnée d’environ 7,5 Km dans le ’désert de Checua’. Rien à voir avec les déserts de sable ! Il s’agit plutôt de formations géologiques sculptées par le temps, le vent et l’eau.
Après deux heures de route, dont quasi une pour se dépêtrer des embouteillages entre voitures, camions, bus, et flots de motos en file quasi continue de chaque côté de notre taxi, nous atteignons Nemecon ! Le centre du village est vraiment très (trop ?) calme. Nous y retrouvons Deisy et prenons la direction du ’désert’, à une vingtaine de minutes de piste/route défoncée.
Arrivés sur place, petit briefing et nous voilà partis !
Deisy n’a pas arrêté de parler (espagnol) pendant plus de 3h !!! Elle nous a raconté beaucoup de choses sur sa région (culture des fleurs, gestion de l’eau, traditions, chansons, …), sur l’origine du site, et même évoqué le passage d’Antonio Banderas qui a tourné dans un film (Les 33) dans la mine de sel du village (l’histoire de la survie de 33 mineurs chiliens après un effondrement dans leur mine de cuivre et d’or).

1 heure de marche pour rejoindre le site. 1 heure pour en faire le tour. Et donc 1 heure pour rentrer.
L’avantage de ce flot de paroles ininterrompu, c’est que cela nous a obligé à nous remettre à niveau en espagnol à grande vitesse. Je me demande même si l’effort de concentration n’a pas été plus épuisant que l’effort physique ! D’autant plus que sur le chemin du retour, j’ai eu droit à une interrogation orale. Deisy voulait s’assurer que j’avais bien retenu quelques informations qu’elle m’avait données pendant la visite : pourquoi cette roche est blanche, celle-ci rouge, et celle-là noire ?
Retour au village et repas dans un restaurant conseillé par Deisy avant d’aller visiter la mine de sel de Nemecon. Avant d’entrer dans la mine, un guide, pendant une bonne ½ heure, fournit des explications sur l’origine du sel et la présence de nombreux fossiles dans cette région.
Ici aussi l’effort de concentration est important car tous les commentaires se font exclusivement en espagnol !

1h30 de déambulation dans les galeries avec un ‘joli casque’ de mineur sur la tête !

Nous retrouvons notre chauffeur à l’entrée de la mine. Le retour à Bogota est un peu plus rapide mais la circulation dans le centre-ville est toujours aussi dense ! Nous arrivons devant notre hôtel entre 20h00 et 20h30.
Début de voyage assez intense ! Et ce soir on en a plein les pattes. Il faudrait que la journée de demain soit un peu plus cool !

Bogota (3/3)
Nous commençons la journée par la visite de l’église musée Santa Clara située à côté du palais présidentiel. Cette visite m’avait été conseillée par Alejandra (responsable de l’agence locale « Gaia Tours Colombia » qui a organisé notre séjour à Caño Cristales (La Macarena)) pour la richesse notamment de ses peintures murales.

Puis quelques centaines de mètres plus loin, après avoir traversé une nouvelle fois la Plaza Mayor, visite du complexe culturel regroupant le musée Botero, le musée de la Monnaie et le musée d’Art de la Banque de la République.
A noter que l’entrée est gratuite pour les trois musées.
Musée Botero : il y a ici moins d’œuvres de Botero qu’au musée de Medellin mais davantage de peintures et sculptures d’autres artistes, toutes ayant appartenu à la collection privée de Botero (don à la Colombie).

Musée de la Monnaie : nous nous sommes limités à visiter une salle (sur conseil de Flora) où sont exposés 3 ostensoirs en or et pierres précieuses et un Christ avec une couronne dont les épines sont des émeraudes. Photos interdites.
Musée d’Art : visite de deux expositions temporaires.

Midi est arrivé assez vite. Bon repas dans un petit restaurant à prix modéré dans le micro-quartier de la Candelaria à côté de la place del Chorro de Quevedo.
Nous décidons de passer l’après-midi à nous balader dans les rues et ruelles du centre historique à la découverte du street art local.

Passage également par des rues piétonnes très animées. Je décide également de retourner voir le Pasaje Rivas pour montrer à Justine toutes ces boutiques de produits plus ou moins artisanaux. Nous prenons ensuite le chemin du retour, en faisant toutefois un arrêt au café Valdes proche de notre hôtel.

L’endroit n’a pas changé et correspond bien à nos souvenirs d’il y a 6 ans.
Demain matin nous nous envolons pour La Macarena à 10h30. Non pour aller danser (vous auriez été surpris si je vous avais dit que nous partions suivre un stage de danses sud-américaines non ?!), mais pour visiter le fabuleux site de Caño Cristales, fleuve naturellement coloré par des plantes aquatiques.
Au programme prévisionnel, marche, cheval, canoë et baignade au milieu de ces plantes.
Ce site a été longtemps inaccessible car cette région était contrôlée par les FARC. Son accès et son développement touristique ont été facilités ou rendus possibles après les accords et mesures d’amnistie passés entre l’Etat colombien et des groupes paramilitaires.
Ainsi, comme dans d’autres régions, d’anciens membres des FARC ont pu se reconvertir dans diverses activités en rapport avec le tourisme.

Etape 2 : La Macarena (1/4)
Ce matin, heureusement que nous avions prévu large pour rejoindre l’aéroport. Le taxi nous a déposé par erreur devant le terminal des vols internationaux alors que nous devions prendre un vol intérieur avec la Compagnie Satena. Renseignements pris dans l’aérogare, nous prenons une navette et rejoignons l’autre terminal. Rien de grave car même avec ce léger contre-temps, nous sommes largement à l’heure et il n’y a pas foule, ni au comptoir d’enregistrement, ni au contrôle de sécurité.
Notre vol est à l’heure et nous atterrissons sur ce petit aéroport champêtre.
A la descente de l’avion, nous avons été pris par la chaleur. Environ 15 degrés d’écart avec Bogota après 1h30 de vol…
Comme prévu lors de nos derniers échanges via WhatsApp, nous sommes accueillis à l’entrée du petit bâtiment qui fait office d’aérogare par Alejandra. Pendant qu’elle s’occupe de récupérer nos bagages, nous rejoignons, avec notre guide local, la maison des gardiens du parc où nous devons nous enregistrer. En effet, ici, on ne peut pas circuler librement dans le parc régional : nombre de visiteurs quotidiens limité par sentier de randonnée, inscription obligatoire, parc fermé six mois par an afin de permettre aux plantes de se régénérer et reproduire. Tourisme raisonné !

Un gardien nous présente ensuite le site de Caño Cristales et rappelle ce qui est interdit de faire ou emporter : crèmes solaires, produits anti-moustiques, baignades en dehors des piscines naturelles autorisées, bouteilles en plastique. Des bracelets sont distribués. Ils permettront de contrôler que nous pouvons circuler sur les sentiers.
A la fin de ce briefing, Alejandra nous attend et nous installe dans un tuk-tuk. Direction, notre auberge champêtre (Le Refuge) au bord du fleuve Guayabero où nous prenons possession de notre petit chalet situé dans un grand parc. Le propriétaire se propose de remplir nos gourdes d’eau. Indispensable car ici il va falloir beaucoup s’hydrater ! Et nous apprécions ce service (fontaine d’eau minérale en libre service), même si l’eau est chaude, la fontaine n’étant pas réfrigérée.
Moins de 30 mn plus tard, notre guide vient nous chercher. Nous embarquons dans une lancha (longue barque étroite à moteur) avec un jeune couple d’équatoriens. Ils seront nos compagnons de randonnée pour les deux premières journées de cette étape.
Nous longeons le fleuve pendant une dizaine de minutes, le temps de voir des tortues, iguanes, singes et quelques oiseaux.

Arrêt dans une finca pour déjeuner. Le guide nous y montre des bassins où sont élevées des tortues endémiques qui seront lâchées dans le fleuve le moment venu.
Repas pris, nous partons, sous le soleil brûlant, pour une première randonnée pour découvrir un premier site coloré et nous baigner dans des piscines naturelles.

Chaleur. Montées. Soleil. Humidité. Justine a du mal à supporter tout ça. Elle n’est pas bien du tout, au bord du malaise. Découragée, elle annonce qu’elle renonce à venir avec nous demain. Notre guide la rassure. Demain ce sera plus facile car uniquement sur du plat. Nous prenons notre temps et après environ 1h30 à 2h00 de marche, nous arrivons sur le premier site. Le guide me parle alors d’une autre piscine naturelle un peu plus loin. Je m’avance seul pour prendre quelques photos. Croyant l’avoir trouvée, c’est tellement beau que je ne peux pas résister. Ni une, ni deux : plouf ! Mais ce n’était pas le bon endroit et le guide vient m’en sortir en m’expliquant qu’il ne faut pas se baigner là ! Et qu’il n’a rien vu… Je redescends et me baigne dans la première piscine, un peu confus de m’être trompé et fait rappeler à l’ordre. Ici l’eau est très chaude. De plus, un autre groupe assez bruyant nous y rejoint. Ici c’est beaucoup moins sympa !
Je vois alors que le guide s’éloigner avec les jeunes équatoriens. Je laisse mon sac à dos à Justine et pars les rejoindre pensant le récupérer une fois les photos prises. Mais l’objectif du guide est de nous amener voir cette deuxième piscine naturelle. Je le croise alors qu’il redescendait. Il m’explique par où passer et retourne chercher Justine (et mon sac-à-dos). Ce deuxième endroit est bien plus agréable.

Nous nous baignons tous les quatre, au calme et dans une eau bien plus fraîche.
Vient l’heure de retourner à la finca où nous effectuons une pause. L’occasion pour moi de découvrir une boisson (Poney) qui semble très prisée des jeunes équatoriens. Elle est à base de malt, sorte de bière sans alcool. Pas mauvaise ! Rafraichissante et revigorante !
C’est bientôt la fin d’après-midi. Nous entendons tout à coup quelques cris. Ce sont les propriétaires de la finca qui appellent des singes. Cela ressemble fortement à un rituel. D’autant plus que très rapidement nous en voyons arriver tout un groupe, pas farouches, venus chercher et manger des bananes.

Après cette pause, nous retrouvons notre lancha et retournons à notre auberge. Nous abandonnons notre guide et les jeunes équatoriens (qui ont choisi de loger dans le village). Demain petit déjeuner à 7h20 et départ à 7h50. Au programme marche, baignade, marche, baignade, marche, … vous l’aurez compris, même si les balades sont annoncées sur du plat, ce ne sera pas une journée bain de soleil /cocktail !
Le repas du soir nous est livré dans notre chalet.
Fin de cette journée une nouvelle fois bien remplie !
J’espère que Justine changera d’avis et qu’elle se joindra à nous !

La Macarena (2/4)
Parfois j’attends tellement d’un rendez-vous, d’une rencontre, d’une fête, d’un site, qu’une fois le moment venu, je suis déçu. Et ici, rien de tout ça ! Il va m’être très difficile de trier parmi toutes mes photos du jour ! Je n’ai pas de mot pour exprimer ce que j’ai ressenti sur place ! Trop beau, trop exceptionnel (au sens rare du terme), unique !
Justine a changé d’avis pendant que nous prenions notre copieux petit déjeuner (café + chocolat chaud, banane, pain, fromage, omelette, galettes de pomme de terre et saucisse !). Cela aurait été dommage pour elle de ne pas venir aujourd’hui !
Pour rejoindre le site de notre nouvelle randonnée, nous effectuons quelques minutes de navigation, 20 mn de pick-up sur une piste plus ou moins défoncée jusqu’au bâtiment de contrôle d’accès aux différents sentiers du parc. Nous sommes accueillis par 6 militaires en arme. Le guide nous rassure. Leur présence est « institutionnelle » et il n’y a plus aucun problème de sécurité ici. Avant de partir nos sacs-à-dos sont fouillés afin de contrôler que nous n’emportons pas de produits interdits.

Lors de notre petite randonnée d’environ 2km, nous effectuons plusieurs arrêts au cours desquels le guide nous parle de la région, de sa richesse en pétrole (par endroit, il lui suffit de presser le sol avec son pied pour faire jaillir du pétrole brut), mais aussi de la faune (sangliers en abondance) et de la flore (dont une espèce endémique de palmier (marucha ?). Nous rejoignons assez vite la grande piscine naturelle où la baignade est autorisée. Justine décide de nous accompagner un peu plus haut mais renonce assez rapidement à poursuivre et réaliser la boucle de 6 ou 7 kilomètres prévue aujourd’hui. Elle nous attendra donc sur les bords de cette piscine en compagnie de personnes de la sécurité civile qui surveillent les quelques baigneurs.

Nous commençons par suivre un sentier dans la forêt puis progressons sur des rochers le long du/des cours d’eau. Chaque nouvel endroit est plus beau que le précédent. Nous avons droit à une petite averse mais insuffisante pour nous rafraîchir.

L’objectif de cette randonnée est d’atteindre une cascade, éventuellement de s’y baigner et d’y déjeuner. Nous ne ferons ni l’un, ni l’autre. Après une petite pause où je pourrai observer de petits poissons prêts à venir très rapidement déguster les peaux mortes de mes pieds, nous décidons de retourner sur les bords de la première piscine pour y passer le reste de l’après-midi.

Quelques kilomètres plus tard (nous sommes encore loin ? « Oh, non, ½ cigare ! ») nous revenons à notre point de départ. Nous y retrouvons Justine et profitons du succulent et très copieux pique-nique (impossible de tout manger !). Ensuite nous nous baignons dans une eau juste à la bonne température dans un cadre superbe. Il ne reste plus que nous quatre, le guide et des gardiens ! Trop bien !

Photos, films, baignades (au cours desquelles ces petits poissons voraces viennent nous picorer le dos, les jambes, les pieds …) : c’est le moment de récupération après nos efforts de la matinée.
Avant de repartir le guide nous demande ce que nous décidons pour le lendemain : la lagune du silence en sa compagnie ou la promenade vers le site appelé Raudal de Agosturas.
Pour la première option, il s’agit de faire une randonnée dans la montagne, du cheval et du canoé. Justine pas d’accord (pour la partie randonnée).
Pour la deuxième option, il s’agit de faire 1h30 à 2 heures de navigation sur le fleuve, voir des pétroglyphes et une petite randonnée dite facile pour atteindre un site de formations géologiques (la cité de pierres). Justine est plus tentée par cette deuxième option !

De retour au Refuge, Alejandra nous y rejoint, confirme que nous avons fait le bon choix, et nous présente un couple d’espagnols de Bilbao qui se joindra à nous demain (les jeunes équatoriens ont quant à eux choisi la 1ere option).
Soirée : repas à l’auberge composé d’un plat traditionnel de la région et partagé avec le couple de retraités basques. 4 heures de préparation notamment pour les bananes frites aux 3 couleurs de la Colombie. Délicieux. La propriétaire et chef a participé à la rédaction d’un beau livre de cuisine et y présente cette recette. Elle nous partage sa passion, explique en détail chaque étape de la préparation de ce plat. Elle est ravie de nous voir nous régaler. Muy rico !

La Macarena (3/4)
Aujourd’hui, c’est presque grasse matinée car notre lancha arrive à 8h00. Nous passons la journée avec le couple basque et une jeune colombienne.
1h30 de navigation sur le fleuve Guayabero (nom du peuple natif) qui nous permettra d’observer quelques espèces d’oiseaux, des iguanes, tortues et singes araignée. Impossible de prendre ces derniers en photo, car, par nature un singe dérangé est toujours en mouvement, ainsi qu’une barque sur l’eau… dans ces circonstances les excuses du photographe sont toutes trouvées pour quelques cadrages ratés ou flous ’artistiques’.
Après environ une heure de navigation, le fleuve se rétrécit jusqu’à ressembler à un canyon dans un chaos minéral. Si le niveau de l’eau avait été celui habituel pour cette période de l’année, nous n’aurions pas pu l’emprunter, les courants étant trop forts.

Nous accostons pour une randonnée d’au moins 6km dans la forêt, puis sur les hauteurs avec de belles vues sur les montagnes tout autour, la forêt, et sur le fleuve. Ça monte, ça descend, chaleur, humidité… bref c’est assez éprouvant pour tout le monde. Justine souffre comme lors du premier jour. Elle râle car on lui avait promis une randonnée facile.

Lorsqu’on demande au jeune guide si on est encore loin, il répond systématiquement ‘non, 10 minutes’… Mais comme lors du premier jour, Justine n’est pas bien du tout : frissons, chair de poule, effort de vomissements. Après quelques minutes de repos, elle repart courageusement et s’accroche. Arrive enfin le moment où nous nous arrêtons au bord de l’eau. Nous pouvons observer des plantes aquatiques rouges et vertes. Il est même possible de s’y baigner, ce dont le basque et moi ne nous privons pas.

Reprise de la randonnée au milieu de formations géologiques étonnantes (la cité de pierres), et au milieu de ce site, malaise de la dame de Bilbao. Son mari l’allonge, lui remonte ses jambes, Justine l’aère avec un épouvantail (solidarité féminine !).
Nous faisons donc une pause, le temps nécessaire pour qu’elle récupère. Le temps également de voir un beau serpent, une belle araignée rouge et noire, et caché sous un rocher, un nid rempli d’œufs.

Puis chemin de retour vers la lancha. Sur le trajet je me fais piquer par un insecte. Je regarde autour de moi et vois voler des sortes de grosses abeilles. Sur le moment la piqure se fait bien sentir et puis cela passe petit à petit.
Embarquement et quasi aussitôt après être sorti du « canyon », débarquement pour aller observer des pétroglyphes gravés par les premières tribus indiennes.

Bientôt 14h, il est l’heure de déjeuner. Gargote au bord du fleuve. Soupe de haricots rouges, poisson frit, riz, banane frite (plantain bien sûr), salade tomate/avocat/œuf. « Limonade » traditionnelle eau/panela/citron. Ici à priori, boire de l’eau n’est pas dans les habitudes !
Longue discussion avec le guide et nos compagnons du jour sur de nombreux sujets. Je vous avoue ne pas avoir tout compris des échanges. Nous réembarquons vers 15h30 et rejoignons notre chalet vers 17h15. Je peux même observer quelques singes dans les arbres du parc du ’Refuge’.

L’avant-toit du bâtiment principal de l’auberge est en réparation. Le charpentier change quelques poutres pourries et des plaques de tôle ondulée. J’en profite, tout en remplissant nos gourdes, pour discuter avec le propriétaire et lui glisser que mon papa était charpentier et que c’est un métier qu’il m’avait appris à aimer.
Demain matin, pour notre dernière matinée à La Macarena, nous avons rendez-vous à 5h30 pour découvrir le lever de soleil au-dessus de la « steppe ».
Avant cela, ce soir, nous sommes invités à une soirée folklorique accompagnée d’un repas traditionnel.
Départ à 18h20 avec nos voisins basques. Repas très copieux. Salle très bruyante. Spectacle sympa où l’on a pu apprécier à la fois les musiciens (dont un « harpiste » très surprenant) et des danseurs, des plus jeunes aux plus confirmés, qui viendront tout au long de la soirée proposer à tous les touristes volontaires de se joindre à eux.
En introduction, dans de longs discours, plusieurs intervenants (dont le directeur de l’école de danse) remercient tous les touristes présents à cette soirée : colombiens, autrichiens, équatoriens, américains, espagnols, … et français (nous deux).
Lors de cette soirée, nous nous retrouvons côte-à côte avec les jeunes équatoriens qui nous proposeront de nous traduire le principal de chaque discours, nous avouant qu’eux non plus n’avaient pas tout compris (débits rapides combinés à un son très mauvais).
Retour à l’auberge vers 21h30. Nous en avions tous assez de cette soirée sympathique mais trop bruyante.

La Macarena (4/4)
Fin d’étape à La Macarena, bonjour Villa de Leyva !
Ce matin nous nous sommes levés à 4h30 car nous avions rendez-vous avec la lune… car eh oui, le soleil n’était pas encore là ! La lune l’a attendu, et il est arrivé ! Du haut de notre mirador situé à une quinzaine de minutes (en voiture) du Refuge, nous assistons à ce beau spectacle du lever de soleil sur la steppe brumeuse environnante.

Sur le chemin du retour, arrêt péage : une corde en travers de la route. Chaque conducteur de véhicule motorisé à 2 ou 4 roues doit régler son droit de passage sur cette piste. L’argent récolté sert à son entretien.
Nous prenons notre dernier petit déjeuner à l’auberge, faisons nos adieux chaleureux (et presque émouvants) aux propriétaires et regagnons cet aéroport à une piste entourée de prairies.
Enregistrement manuel, contrôle des valises. Puis nous accompagnons Alejandra à son agence pour lui régler le séjour. Lors du paiement je trouve le montant plus élevé que prévu mais ne réagis pas à chaud. C’est pendant le vol que je vérifierai et m’apercevrai qu’il y a eu une erreur. Arrivés à l’aéroport, en attendant la livraison de nos bagages, je contacte Alejandra. Elle me confirme très rapidement son erreur et s’en excuse. Nous convenons de nous recontacter en fin de journée pour trouver une solution de remboursement.
Nous prenons un taxi et nous nous faisons déposer au Terminal Norte. Le trajet est assez long et la circulation toujours aussi dense pour sortir de Bogota. L’avantage de ce terminal, c’est que nous sommes directement sur la route de Villa de Leyva. L’inconvénient, c’est que la course en taxi est plus chère que si nous nous étions fait déposer au terminal central Salitre.
Notre bus part à 14h15. Pique-nique dans la gare routière.

Etape 3 - Villa de Leyva (1/3)

Nous arrivons à Villa de Leyva en fin d’après-midi. Puis taxi pour rejoindre notre hôtel qui finalement n’est pas très loin de la petite gare routière. Nous ferons ce trajet à pied pour repartir.
Installation dans notre belle chambre avec patio intérieur et nous donnons pour la première fois de notre voyage notre linge à laver.
Nouveau contact avec Alejandra : solution relativement simple trouvée. Elle fera un virement auprès de l’hôtel de notre future étape à Mompox. Alejandra me donnera par la suite tous les détails de ses actions (contact avec le propriétaire, récupération de ses coordonnées bancaires, copie du virement effectué).

Villa de Leyva (2/3)
Sitôt notre excellent petit déjeuner pris (pancakes, papaye, café ou chocolat, omelette), le jeune homme de la réception nous rend notre linge déjà lavé et sec. Quelle efficacité ! Pour la modeste somme d’environ 3€ !
Villa de Leyva, situé à 2149m d’altitude, est un des plus beaux villages colombiens. Sa place centrale (ou Plaza Mayor) de 14 000m2 est la plus grande d’Amérique Latine. Les Espagnols y organisaient la revue de leurs troupes pour impressionner les Indiens.
Fondée en 1572 par les colons espagnols, elle n’a guère changé depuis cette époque : la fontaine en son milieu, les gros pavés (en fait de gros galets arrondis et disjoints) sont toujours là. En s’asseyant sur l’un des bancs accolés aux murs blancs des maisons qui l’entourent, et en fermant les yeux, on pourrait presque imaginer les revues et défilés de l’armée espagnole du XVIème siècle…

Ce matin nous nous sommes donc promenés autour de cette place et avons visité son église. Puis le très original musée Luis Umberto Acuña consacré à un artiste inspiré par l’art pré colombien et… Pablo Picasso. Le résultat est très étonnant ! Et enfin le musée d’art religieux du Carmen qui se trouve dans un ancien monastère de carmélites.

De là, longue marche de plus de 2 kilomètres (sans intérêt) vers une autre curiosité : une maison en terre cuite ou « la casa Terracota ».

Œuvre d’un architecte inspiré par Gaudi, cette maison témoin a été construite en 16 ans. L’objectif de l’architecte était de démontrer que l’on peut construire des maisons écologiques avec les matériaux disponibles à proximité. Cette maison de plus de 350m2 est imperméable à l’eau, résistante aux tremblements de terre et la température intérieure reste toujours modérée. Ce projet a été primé lors d’un concours d’architecture à … Saint-Etienne en 2000. Visite surprenante. Parfois pas du tout appréciée par certains voyageurs, en ce qui me concerne, je la conseille, même si l’entrée est un peu chère.

Après nous être renseignés auprès de l’accueil pour réserver un taxi (pas question de refaire les 2 km de marche pour retourner dans le centre de Villa de Leyva !), nous sommes ensuite partis directement à la découverte du couvent Santo Ecce Homo situé dans la campagne à 13km du village. Couvent dominicain construit en 1620, typique de l’époque coloniale, il est aussi appelé ’Monument national du silence’. Fait marquant, le nombre impressionnant de fossiles ayant été utilisés comme pavement de l’entrée ou comme soubassement notamment dans les galeries du cloître.

Visite tranquille où nous ne croiserons que trois touristes et quelques moines.
Nous rentrons en milieu d’après-midi. Nous avons faim !
Justine a envie de pâtes, ayant repéré qu’il y a ici deux ou trois restaurants proposant des pâtes ou des pizzas. Elle s’est régalée, moi beaucoup moins avec mes pâtes au pesto que j’aie dû renvoyer car elles étaient froides. Une fois restaurés, nous nous promenons dans quelques rues et rejoignons la place centrale. Nous nous posons sur un banc et regardons passer le temps et les gens (une de nos occupations favorites lors de nos voyages !).
Retour à l’hôtel où, installé dans notre patio, je rédige le récit du jour lorsque j’entends de la musique à l’extérieur. Cela me décide à repartir. Guidé par le son, je rejoins de nouveau la place centrale. Tout en haut, une banda est en train de jouer. Je m’approche. Ambiance super sympa : les gens, invités par les musiciens, chantent et dansent.

Avant de rentrer à l’hôtel, je refais un tour, de nuit, dans les rues éclairées du village.

Villa de Leyva (3/3)
Aujourd’hui nous prenons la direction de Raquira, village de potiers situé à environ 40mn (bus + taxi) de Villa de Leyva.
N’imaginez pas que nous dépensons une fortune dans les transports ! Le bus nous a coûté environ 1,20€ par personne et les 6km de taxi à peine plus ! Et je vous reparlerai du repas de midi à environ 4,5€ par personne. Un conseil, si un jour vous avez, comme nous, la chance d’aller en Colombie, demandez le menu du jour et laissez tomber la carte !
Revenons à notre village de potiers ! Raquira signifie ’la ville des pots’. Elle a été fondée en 1590, et, depuis, son économie est assurée par cette activité artisanale. Il paraît même que l’argile est travaillée ici depuis l’ère pré colombienne. La rue centrale est une succession de magasins d’artisanat plus colorés les uns que les autres. Sur la place centrale, trônent d’énormes statues en terre cuite. Et au milieu une fontaine avec son ’manneken-piss’ local appelé Criollo.

Lors de la préparation de cette journée, j’avais pris contact avec Alex, un artisan potier faisant visiter son atelier. Nous avons donc pu le rencontrer. Il nous a très aimablement accueillis et expliqué tout le processus de fabrication de ses poteries : l’extraction de l’argile, son pétrissage dans un moulin actionné par des chevaux, son tamisage avant de passer à la confection sur un tour, certes électrique, assez rudimentaire quant à son branchement (le contact des 2 fils fait office d’interrupteur). Puis l’affinage, la décoration, le séchage, la cuisson (grand four au charbon) qui dure 25 heures et enfin le refroidissement, porte ouverte, qui dure 3 jours. Toute sa production est ensuite expédiée à Medellín, située à une quinzaine d’heures de route du village. Alex a répondu à toutes nos questions. Il nous a aussi expliqué que dans sa famille on est potier depuis au moins 4 générations. Ici, par conséquent, on s’initie dès son plus jeune âge à ce métier.

Après la théorie, la pratique ! Il m’a proposé de confectionner deux pièces. Avec son aide et ses conseils, cela m’a paru tellement facile ! En vrai, ce n’est qu’après avoir décollé chaque pièce du tour que je me suis rendu compte de ce que j’avais pu réaliser. En tout cas l’heure passée avec Alex restera un très bon souvenir !
Lorsque nous le quittons, il nous offre une de ses poteries et nous invite à ne pas hésiter à parler de lui et lui ‘envoyer’ des touristes français (même s’il ne parle qu’espagnol !).
L’heure du repas est arrivée. Choix du restaurant au hasard. Une fois installés, comme d’habitude, je commande le menu du jour. Habituellement on ne sait pas ce qui le compose mais traditionnellement, il y a une soupe et un plat de viande avec des légumes, du riz et des crudités. Ici on nous demande si en entrée on veut une soupe ou des crudités et pour la viande 3 ou 4 choix nous sont proposés. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Avant la soupe, on nous sert, à partager, un ’envuelto’ (enveloppé). C’est une sorte de pain de maïs avec du fromage cuit dans des feuilles de maïs et accompagné de petites sauces type béarnaise et ketchup. Excellent ! Puis arrive la soupe de légumes et viande avec 1/4 d’épi de maïs. En même temps on nous sert notre plat de viande, riz, galette de banane, pommes de terre, crudités. Et comme s’il n’y en avait pas assez, un plat de morceaux de lard grillé, à partager, est posé sur notre table.
Avant de reprendre un bus pour rentrer à Villa de Leyva, une marche digestive était impérative. Je crois que nous avons visité toutes les boutiques de la rue principale !

En milieu d’après-midi, nous nous installons à la terrasse d’un café en attendant notre bus qui part à 16h00. Nous y dégustons un bâtonnet de glace, tout en observant les gens et l’animation autour de la place centrale.

Etape 4 – Barichara (1/3)
Longue journée de transport : bus Villa de Leyva / Tunja, puis Tunja / San Gil, et enfin taxi San Gil / Barichara.

Barichara, situé à 1336m, est considéré comme étant le village le mieux conservé de la région. Présenté comme un joyau de la Colombie, c’est un lieu de tournage de nombreuses téléséries colombiennes. Fondé en 1705, au coeur des montagnes, il est comme resté figé à cette époque : rues pavées d’immenses pierres taillées, maisons aux ouvertures et portes en bois et aux murs en bahareque (mélange de roseau et de pisé) blanchis à la chaux.
La pierre, ossature des rues, des maisons et de la cathédrale, a fait la réputation de la ville et de ses tailleurs considérés comme les meilleurs de Colombie.
Les habitants sont appelés les patiamarillos (les pieds jaunes) à cause justement de la couleur de la pierre.

Spécialité culinaire de la région : les hormigas culonas, ou fourmis à gros cul (grosses fourmis volantes). Cette tradition culinaire remonte aux indigènes Guane. Une fois récoltées, les fourmis sont cuisinées plusieurs heures au sel. Puis on leur enlève les ailes et les pattes. On les mange toastées avec du beurre. Figurez-vous qu’il ne faut pas mourir idiot et donc, avant de repartir, je vais goûter c’est sûr !

Barichara (2/3)
Ce matin, vers 7h30, je pars en balade dans le village qui s’éveille. Je repère l’atelier du papier (fermé le dimanche), le début du sentier reliant Barichara à Guane (camino del Rei), et découvre les rues en pente. Une heure plus tard, je rentre à l’hôtel pour le petit déjeuner, délicieux et copieux. Ce matin nous sommes les seuls clients.
Nous partons ensuite à la découverte de ce beau village : belvédère, parc des Arts, descente vers la cathédrale et enfin quelques courses chez les commerçants du centre pour nos pique-niques à venir.

Vers midi, nous rentrons à l’hôtel où nous pouvons nous installer dans la cour, à l’ombre, pour le déjeuner et laisser passer la grosse chaleur.
Nous reprenons vers 16h notre découverte de Barichara. A côté du parc des Arts je goûte une fourmi gros cul. J’en achète même une petite boite. Rien d’extraordinaire, celle que j’ai goûté n’avait en fait goût que de sel… Mais c’est un souvenir original à ramener et partager éventuellement lors d’un apéro entre amis. (Celles que j’aie achetées ont un arrière-goût de jambon de pays fumé. Etonnant !).

Barichara (3/3)
Aujourd’hui, j’ai prévu de faire la petite randonnée du Chemin du roi. Cet ancien chemin pavé construit par les indiens Guane relie plusieurs villages, et ici ceux de Barichara et de Guane.

Justine n’a pas souhaité m’accompagner. Nous avons trouvé un compromis : elle me rejoindra à Guane en prenant un tuk-tuk. Je pars de l’hôtel vers 8h30. Nous avons convenu de nous retrouver sur la place devant l’église vers 11h00.
Au démarrage, une centaine de mètres après le point de départ, le sentier est parfois bien pentu. Mais ces montées plutôt raides ne sont pas très longues. Très vite, comme prévu, la balade, en légère descente, ne comporte aucune difficulté. On passe de 1340m à 1100m sur une distance de 6 à 7 km.

La campagne colombienne s’y découvre dans toute sa splendeur : verte et fleurie. Tout au long du sentier, les oiseaux de multiples couleurs et aux chants très variés accompagnent les quelques randonneurs (2 ou 3 au total qui m’ont dépassé car moi je traîne !). La chaleur est vite arrivée, et fort heureusement, la plupart du temps le chemin est ombragé !

Comme prévu, j’arrive sur la place devant l’église vers 11 heures. Justine installée sur un banc m’y attend. Guane, village très calme et charmant, resté « dans son jus », mérite d’être découvert.

Pour commencer nous y visitons son église et le musée archéologique et paléontologique situé sur la place. A l’entrée de chacune de ses trois salles, une bande son nous donne des explications en français. Des panneaux en espagnol complètent ces premiers commentaires. La première salle est consacrée aux fossiles (rappel : la mer, il y a fort longtemps, recouvrait la région), la seconde au peuple Guane (dont une momie en position fœtale très bien conservée), et la 3eme à l’art religieux.
Nous poursuivons ensuite la visite du village jusqu’à son belvédère au-dessus du canyon de Chicamocha. Nous recherchons aussi un restaurant. Bredouille, nous retournons sur la place et avons la surprise d’y croiser un couple de français (lyonnais) rencontrés dans notre hôtel de Bogota.

Retour à Barichara par la route en ’mototaxi’ comme ils disent ici. Pour rentrer à Barichara, reprendre à pied le même chemin, en montée cette fois, ne représente pas, selon moi, d’intérêt particulier.
Nous nous installons dans un restaurant à côté de la cathédrale et le déjeuner, sur ce site et emplacement très touristique, se révèle être une très bonne surprise : copieux et savoureux menu du jour avec une excellente soupe d’épinards (sans aucun doute la meilleure soupe de tous les menus du jour dégustés pendant notre voyage !) ! Et un non moins savoureux jus de fruit bien frais !
La journée est loin d’être terminée puisque nous enchaînons avec la visite de l’atelier du papier. Je tenais à y aller pour notamment contribuer au soutien de cette fondation gérée par des femmes et réservée à des femmes en difficulté.

Ici tout est artisanal et très manuel : trempage des fibres de plantes locales, battage, tamisage dans un bain de fibres végétales pour constituer les feuilles de papier, pressage et séchage. Nous nous y sommes essayés et avons produit chacun notre feuille de papier. Nous en garderons une en souvenir (pas celles que nous avons fabriquées car le temps de séchage est trop long).
Derrière l’atelier, un petit jardin est ouvert aux visiteurs afin de découvrir de nombreuses plantes pouvant servir à la confection de papier végétal.

Cette visite nous a rappelé celle de la fabrique de papier de soie effectuée avec Nasrullo à Samarcande (Ouzbékistan) il y a deux ans (pour les fidèles lecteurs qui ont de la mémoire).
A la sortie Justine décide de rentrer à notre hôtel (situé un peu plus bas de la même rue), et moi de prendre la direction de belvédères qui dominent un bout du canyon de Chicamocha. Belles vues. Site interdit pour tous ceux qui souffrent de vertige ! La luminosité de cette fin de journée sur le canyon est sympa. Je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée de venir ici en fin de journée ! Mais il n’y a pas la foule non plus ! Une dizaine de personnes réparties sur une centaine de mètres, ça va, c’est largement supportable !

Enfin, pour terminer, dernière balade dans le centre de Barichara car, figurez-vous, je n’avais pas encore pris de photos de nuit ici !

Fin de cette étape. Demain saut de puce d’une vingtaine de kilomètres pour rejoindre la ville de San Gil où nous attendent de nouvelles belles aventures pour un court séjour de 2 nuits.

Etape 5 - San Gil (1/2)
Petit-déjeuner tout aussi copieux et savoureux que les autres matins ! Nous échangeons avec une famille d’équatoriens essayant de nous « vendre » la visite de leur pays. Puis la propriétaire nous commande un tuk-tuk qui nous conduira jusqu’à la place du village. Car aujourd’hui, pas de taxi pour rejoindre San Gil : nous prendrons un mini bus.
Arrivés à San Gil nous prenons un taxi et arrivons à notre hôtel en fin de matinée. Enregistrement, paiement des deux nuits et petits déjeuners et réservation de notre activité pour le lendemain. Puis nous partons déjeuner avant d’aller visiter le parc de San Gil (parque natural el Gallineral) sur les bords du rio Fonce. Une fois arrivés devant l’entrée, pas de chance, c’est le jour de fermeture.
Avant de retourner à notre hôtel, nous faisons quelques courses pour notre pique-nique et nous nous installons sur un banc, devant la cathédrale, pour regarder la vie sur la place.
De retour à l’hôtel, nous nous installons dans un espace commun et jouons au Rummikub. Cela plaît beaucoup au jeune propriétaire qui nous demande s’il peut nous prendre en photo car il trouve cela très « romantique ». Je n’ai pas osé lui demander en quoi jouer à ce jeu est romantique !

San Gil (2/2)
Nous voilà donc déjà à mi-parcours de notre voyage !
Pour fêter ça, quoi de mieux que d’essayer une nouvelle activité ! Ce sera un baptême en parapente au-dessus du 7eme canyon le plus grand au monde, celui de Chicamocha.
1h30 de route en compagnie d’un couple de jeunes étudiants français effectuant un voyage de 6 mois en Amérique du Sud.
A l’arrivée, l’équipe assurant l’activité nous donne les informations sur les conditions du vol, les gestes à faire au décollage, à l’atterrissage (au même endroit) et les consignes de sécurité.
Sur la « piste » de décollage, au moment de s’équiper, rappel des consignes et le pilote nous indique qu’en cas de besoin, il dispose de sachets qu’il suffira de demander si nous avons envie de vomir. Rassurant !

La jeune étudiante est la première à décoller et je la suis de près. Ma course d’élan est ‘moyenne’. L’envol se fait sans souci. Très vite je sors ma petite caméra pour garder en souvenir quelques-uns de ces bons moments. En effet, je ressens de superbes sensations même si en fin de baptême j’ai refusé de faire quelques voltiges et figures trop remuantes pour moi ! Quel bonheur de planer au-dessus d’un rapace que le pilote a pu suivre un trop court moment !

Pour Justine le « plaisir » sera plus bref, car après une dizaine de minutes de vol, elle demandera à son pilote de rentrer, son estomac devenant un peu trop « sensible » …

J’avoue que pour ma part, une fois revenu sur terre, mon estomac n’était pas non plus très « stable » et, fort heureusement, nous n’avons pas repris la route tout de suite !
Anecdote : la jeune étudiante a souhaité faire un peu de voltige et, à son retour, à peine atterri, elle a vomi… Comme quoi l’information donnée par le pilote avant de partir est un vrai retour d’expérience !
Sur le trajet du retour vers San Gil, notre pilote et son collègue nous proposent un arrêt chez un marchand en bord de route pour acheter des fruits et goûter une spécialité locale, le salpicon. C’est une sorte de jus multi fruits (ananas, banane, mandarine, papaye, …) avec des petits morceaux dedans (et un peu de colorant alimentaire rouge !). Délicieux !
Arrivés à l’hôtel vers 15 heures, son propriétaire est impatient de savoir comment cela s’est passé et nous avoue que lui aussi, les deux ou trois premières fois, il a eu de forts maux d’estomac. Mais que maintenant il prend un réel plaisir à voler !
Cet après-midi, nous repartons pour le parc Gallineral. Il est trop tard pour y voir des oiseaux ! Toutefois la balade est agréable. Le parc très fleuri est un vrai poumon d’oxygène pour cette ville où la circulation est intense et bruyante !

Ce soir, très sincèrement, je suis comblé car j’ai adoré cette journée !

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Etape 6 – Giron (1/2)
Après un toujours aussi bon que beau petit déjeuner (pancakes décorés avec des fraises, rondelles de banane, morceaux d’ananas et de papaye, cassis), le propriétaire de l’hôtel nous a réservé un taxi pour rejoindre la gare routière.
Anecdote : ce matin les rues de San Gil sont très calmes. C’est en effet une des 4 ou 5 journées annuelles sans véhicule à moteur dans la ville (hors taxi, ambulances, etc).
Au moment de monter dans le taxi, le jeune propriétaire de l’hôtel est venu me faire une longue accolade tout en me remerciant d’avoir choisi son hôtel (et si possible de mettre une bonne note sur le site de réservation…).
Ce matin, nous allons rejoindre Giron, ancien village colonial espagnol, dans la banlieue de
Bucaramanga. 2h30 de trajet sur une route sinueuse où la circulation est dense et les gros poids-lourds nombreux. Nous longeons le canyon de Chicamocha, survolé hier, et profitons de superbes points de vue.
En arrivant à la gare routière, je vais acheter nos billets de bus pour l’étape suivante (Mompox). Puis nous prenons un taxi pour rejoindre notre hostal.
Anecdote : le chauffeur s’est trompé et nous a conduit à la même adresse mais à Bucaramanga. Rien de grave, le trajet a juste été rallongé d’une vingtaine de minutes.
Giron : fondée en 1631, c’est ici que fut signé le texte décrétant l’indépendance de la Colombie en 1810 dans la ’mansion del Fraile’ située sur la place centrale.
Giron est une ville très religieuse à tradition gitane, inscrite au patrimoine de la Colombie et où nous ne croiserons pas d‘autre touriste.

Après avoir déposé nos bagages dans notre chambre, notre promenade nous amènera de la place centrale devant la cathédrale au parc des iguanes (où nous ne verrons que des oiseaux !).

Au retour, Justine s’arrête chez une coiffeuse. J’en profite pour découvrir la place et l’église de la Nieve.

Puis nous entrons dans le point d’information de la ville qui est aussi leur maison de la culture. La jeune femme à l’accueil est tellement contente de recevoir des touristes étrangers qu’elle nous inonde d’informations débitées à un rythme très (trop) soutenu. J’ai pu toutefois retenir que les ponts les plus anciens (XVIIIème siècle) ont été construits à base de briques, chaux et blancs d’œufs. Et que depuis aucune restauration n’a été nécessaire !

Elle nous propose également une visite complète du centre culturel et avons droit à une photo souvenir (pour elle) !

Giron (2/2)
Aujourd’hui se termine cette courte (mais largement suffisante) étape.
Ce matin Justine est un peu patraque. Je pars donc seul à la découverte du malecon le long du rio Oro, d’autres ruelles et surtout à la recherche d’une fabrique de cigares, ancienne tradition semble-t-il en perdition.
Je fais plusieurs fois le tour de la vieille ville sans trouver cette fabrique. En passant devant la mairie, je vois qu’il y a des exposants dans la cour intérieure. La gardienne à l’entrée me confirme que l’entrée est libre. Après y avoir jeté un coup d’œil rapide, je lui demande la direction de la ou d’une fabrique de cigares. Bonne intuition car elle me renseigne : pas très loin du cimetière (où je suis passé dans la matinée), rue montante à gauche, l’atelier est à une centaine de mètres plus haut. Avec ces indications, je le trouve rapidement. A l’intérieur tout le monde travaille à un rythme soutenu. Je demande si je peux entrer et prendre quelques photos. Sourires et accord. Tout le monde est trop occupé pour m’accompagner. Je peux donc effectuer ma visite en toute liberté en faisant bien attention
de ne gêner personne. Au fond, le stock de tabac et une dame qui humidifie les feuilles. Plusieurs postes de travail occupés par 6 hommes et 2 jeunes femmes. Les hommes confectionnent les cigares. Une des deux jeunes femmes est chargée d’y ajouter une feuille de tabac et d’en couper les bouts, et l’autre de l’emballage des paquets constitués. Visite très intéressante même sans avoir pu bénéficier de commentaires et explications. Très gentils à eux de m’avoir autorisé à observer leur travail aussi librement !

Justine et moi nous sommes donnés rendez-vous sur la place centrale. Déjeuner au même restaurant qu’hier. Il fait trop chaud pour repartir tout de suite en balade dans les rues animées de cette étonnante ville.
Retour à l’hostal où malheureusement les ventilateurs et climatiseurs sont en panne.
En fin d’après-midi nous repartons. Dans la cathédrale, il y a toujours des personnes qui remontent l’allée centrale en priant, à genou, un cierge à la main.

Dans les rues, je complète ma collection de photos des portes des compteurs électriques (peintures de paysages, façades de maison, jardins, scènes religieuses, …). Nous longeons le malecon et nous nous arrêtons chez le fabriquant local de chocolats. Dégustation, discussion et modestes achats.

Puis retour sur la place centrale où nous nous posons une nouvelle fois sur un banc, et regardons passer le temps, et les gens. Comme partout en Colombie, en fin d’après-midi, la place centrale est un lieu de vie très animé où les gens aiment à se retrouver et discuter, et où les marchands ambulants essaient de gagner leur vie.

Ce soir, dernière sortie dans Giron pour prendre quelques photos à la lumière des lanternes qui éclairent les ruelles blanches.

Demain une longue journée de bus nous attend. Nous aurons en effet un peu plus de 8 heures de trajet de la gare routière de Bucaramanga à celle de Mompox (+ 1/4 à 1/2 heure de taxi entre notre hostal et la gare routière). Nos billets sont en poche. Le taxi est réservé.
Tout est prêt pour poursuivre notre remontée vers le nord.

Etape 7 – Mompox (1/3)
Un chauffeur réservé par la gérante de l’hostal est venu nous chercher. Moins que moitié prix qu’un taxi officiel.
J’espérais un beau bus pour ce long trajet, nous aurons un mini bus un peu moins confortable.

8 heures plus tard (10h/18h), nous arrivons à Mompox. Les transports urbains sont assurés par des tuks-tuks. Nous rejoignons notre hôtel en quelques minutes. Enregistrement, paiement du complément de la réservation (suite virement effectué par Alejandra) et installation dans notre belle et grande chambre. Ce soir nous allons exceptionnellement manger au restaurant ! Occasion de prendre même notre premier apéritif ! Cocktails. Super repas accompagné d’une bière. C’est trop d’alcool pour moi, je ne suis pas habitué et j’ai un peu de mal à la terminer. Fort heureusement notre hôtel est juste à côté !
Alenjandra va assurer jusqu’au bout. Elle me contactera pour savoir si notre enregistrement s’est bien passé et si son virement a bien été pris en compte. Aucun souci !

Mompox (2/3)
Ville située sur les bords du fleuve Magdalena, inscrite au patrimoine culturel de l’humanité de l’UNESCO en 1995. Elle est réputée pour son patrimoine architectural : nombreuses places, six églises dans son centre historique, nombreuses maisons coloniales construites par les riches familles de négociants.

Fondée en 1540 par les Espagnols, elle a été la première ville colombienne à célébrer son indépendance vis à vis de l’Espagne. La Suisse ayant été le 1er pays à la reconnaître, de nombreux drapeaux suisses ornent des façades de la ville.

A découvrir ici l’art des bijoux en filigrane, héritage de la période coloniale espagnole et du savoir-faire des orfèvres arabes. Mompox est également réputée pour la fabrication de rocking-chairs en osier et pour son festival de jazz.

Curiosité locale : le cimetière del Rosario avec ses chats ! Une chapelle en est remplie. Selon la légende du ’pacte avec le Diable’, la présence de ces chats serait liée au décès, à 33 ans, d’Alfredo Serano surnommé “el gato” (le chat) à cause de ses yeux verts. Son surnom a pris encore plus de sens lorsque les visiteurs du cimetière ont commencé à voir une chatte noire s’alanguir sur sa pierre tombale.
Enfin, cette ville serait à l’origine de l’inspiration de Gabriel Garcia Marquez (prix Nobel de littérature colombien en 1982) dans sa description de la bourgade de Macondo où se déroule le roman « Cent ans de solitude ».
Petit déjeuner moyen. Comme nous allons rester plusieurs jours ici, nous en profitons pour donner notre linge à laver.
Puis nous démarrons notre visite de la ville. Nous entrons dans une boutique de filigrane situé sur la promenade le long du fleuve. Nous demandons à la jeune fille qui nous présente les bijoux si nous pourrions visiter son atelier de fabrication. C’est fermé le dimanche (quoi de plus normal !) et prenons donc rendez-vous pour le lendemain. Elle nous en donne l’adresse (juste en face de la maison de la culture) et nous fixe rendez-vous dans sa boutique car elle se propose de nous y accompagner.
Nous poursuivons notre promenade jusqu’au fameux cimetière. Effectivement, nous voyons beaucoup de chats dans la chapelle et de nombreuses gamelles remplies de croquettes leur sont mises à disposition sur les côtés à l’extérieur. Forte odeur !

Au fur et à meure de notre découverte de la vieille ville, nous visitons les six églises. Je monte dans la tour ronde de Santa Barbara, petit coucou depuis son balcon (original), et me hisse jusqu’au clocher.
Belle vue sur le fleuve et les toits de Mompox !

De retour vers le centre, nous réservons deux sorties en bateau : tour dans la lagune pour aujourd’hui, et demain sur le rio Mompox (affluent du fleuve Magdalena) pour assister au coucher de soleil. Rendez-vous à 14h45.

Repas de midi dans un tout petit restaurant entourés de locaux : menu du jour, comme d’habitude, où je commande du « pechaga ». Ces filets de poulet font tellement envie à Justine que nous échangeons nos plats car son « cerdo » (cochon) lui plaît beaucoup moins !
A l’heure prévue nous nous dirigeons vers l’embarcadère. A priori, la barque pour les marais n’a pas fait le plein, aussi nous propose-t-on d’inverser nos réservations. Le rendez-vous est repoussé à 16h pour la navigation sur le rio. Nous sommes un peu dépités car observer le coucher de soleil un jour où le temps est gris, bof bof !
Grand bateau, peu de monde. Départ vers 16h30, installés au premier rang dans des rocking-chairs, pour une visite commentée. Il y est beaucoup question de franc-maçonnerie qui a, semble-t-il, beaucoup marqué la ville.

C’est finalement une jolie balade d’environ 2 heures. Je craignais le niveau sonore de la musique (j’avais lu beaucoup de choses négatives à ce sujet), mais finalement c’est très supportable et raisonnable.

Retour de nuit. Et comme d’habitude notre soirée se termine par un repas pique-nique.

Mompox (3/3)
Ce matin nous rejoignons directement la boutique de bijoux où nous avons pris rendez-vous. La jeune fille est désolée car elle est toute seule et ne peut pas nous accompagner. Nous prenons quelques photos de boucles d’oreille (à transmettre à notre fille pour qu’elle puisse choisir le modèle qui lui plaît). Puis, nous nous dirigeons vers l’atelier de fabrication. A notre arrivée, la boutique jointe à l’atelier est remplie de clients. Nous décidons de repasser plus tard. Justine rentre à l’hôtel pour transmettre les photos et moi je pars me balader dans les rues de cette jolie ville.

Un peu plus tard, le choix de bijoux étant fait, nous retournons les acheter. Et enfin nous repartons pour la visite de leur atelier d’orfèvrerie. Cette fois la boutique est vide et nous expliquons à la vendeuse notre souhait de visite. Aucun problème ! Elle nous ouvre la porte attenante et nous entrons. Nous observons le travail de plusieurs personnes jusqu’à ce qu’un jeune homme stoppe son activité pour nous montrer le processus complet de fabrication et nous fasse découvrir cet art du filigrane.
A partir de morceaux d’argent fondus, un lingot est constitué. De ce lingot, étiré, des fils d’argent de différentes épaisseurs sont réalisés. Ils seront utilisés sur différentes parties des bijoux. Ensuite c’est tout le savoir-faire des artisans transmis de génération en génération qui entre en jeu. Ce jeune homme termine sa démonstration par la fabrication d’une petite fleur qui sera probablement montée plus tard en boucle d’oreille. Enfin, il nous explique qu’il a appris ce travail depuis tout petit et que la propriétaire est sa tante.

En sortant de l’atelier, nous poursuivons notre promenade dans la ville. Nous visitons un ancien monastère et déambulons sur le malecon.

Après déjeuner, c’est l’heure de notre excursion dans la lagune. Le soleil est au rendez-vous. Nous devrions voir de nombreux oiseaux, peut-être des caïmans et autres animaux sympathiques.
Au moment d’embarquer, nous avons la surprise de retrouver le couple de français rencontré à Bogota puis croisé à Guane. Ils ont réservé la même excursion et nous la ferons côté à côte. Nous sommes tous les quatre un peu déçus car nous pensions que notre barque serait plus petite et moins « remplie ». Le prestataire nous avait promis une balade avec 6 personnes. En fait nous sommes bien une trentaine ! Etonnamment, presque la majorité des passagers parlent français ! Mais les commentaires seront exclusivement en espagnol.
Pour commencer nous naviguons sur le fleuve Magdalena, puis sur un de ses bras et enfin dans les marais et la lagune.

Nous avons pu y voir de nombreux oiseaux d’eau (martins pêcheurs, canards à aiguille, hérons bruns, poules d’eau, vanneaux tero, etc,) d’innombrables iguanes, quelques basilics (appelés aussi « Jésus » car ce sont des lézards qui marchent sur l’eau) et un caïman, mais aussi des vaches et des chevaux. Dans la lagune, ceux qui le souhaitent peuvent se baigner. Ce ne sera pas pour nous.

Au retour, beau coucher de soleil et une nouvelle arrivée de nuit à Mompox.

Finalement cette sortie qui a duré plus de 3 heures était très agréable.
C’est ainsi que se termine notre étape à Mompox où les habitants ont l’habitude de dire « on ne passe pas à Mompox, on s’arrête à Mompox ». C’est l’heure de boucler nos valises et de préparer notre départ pour demain matin. Nous avons rendez-vous à 9h30 devant la pierre de Bolivar à une vingtaine de mètres de notre hôtel.

Nous prendrons ensuite la route pour rejoindre la ville de Cienaga près de la lagune de Santa Marta.
Etape d’une nuit avant d’embarquer pour les villages palafittes (je n’y peux rien ça s’appelle comme ça !) où nous dormirons une nuit également.

Etape 8 – Cienaga et les villages palafittes (1/3)
Nous attaquons ’déjà’ la dernière semaine de notre périple colombien.
Nous avons effectué le trajet entre Mompox et Santa Marta dans un mini bus très confortable en compagnie de 4 ou 5 autres passagers. Nous aurions dû être déposés à proximité de Cienaga mais comme nous sommes arrivés sous une pluie diluvienne, le chauffeur a préféré nous conduire jusqu’à Santa Marta. Là il a appelé un « taxi de toute confiance ».
Les rues de Cienaga sont inondées mais par chance, à notre arrivée il ne pleut plus.
Nous nous installons dans notre hôtel où chaque chambre porte le nom d’un personnage des romans de Gabriel Garcia Marquez. Puis nous partons nous dégourdir les jambes après ces 5 heures de trajet.

Nous nous promenons autour de la place centrale et de la cathédrale. Il tombe encore quelques gouttes de pluie. Nous dinons dans un restaurant conseillé par la propriétaire de l’hôtel.
A priori, demain le soleil sera de retour.

Nueva Venecia (2/3)
Au petit déjeuner, je choisis une spécialité locale en faisant confiance au propriétaire qui m’a promis quelque chose de délicieux : purée de banane plantain/beurre/fromage. Comme ça, cela peut paraître bizarre mais je vous assure que c’est 'delicioso ’ ou ‘muy rico’. Et le café est ici, jusqu’à présent, le meilleur de tout notre voyage.
Nous profitons du temps qui nous reste avant de partir pour monter dans la tour de l’hôtel et profiter d’une belle vue ensoleillée sur la ville et la lagune.
Nous avons rendez-vous à 10h30 au parador nautico, « el corazon de Macondo » pour embarquer vers les villages sur pilotis de Bela Vista et de Nueva Venecia. Nous sommes accueillis par notre guide pour ces deux journées et par notre hôte, Gabriel.
Nous naviguons environ 1h30 sur des canaux qui alimentent la lagune depuis le fleuve Magdalena.

Nous y observons de nombreux oiseaux (mais pas de caïmans) et traversons un véritable et très impressionnant « banc » de cormorans (il y en avait partout autour de nous).

Enfin, nous atteignons le village de Bela Vista.

Ici il est interdit prendre les enfants en photo. Nous y faisons un bref arrêt pour voir quelques belles maisons colorées et l’école primaire qui regroupe les enfants des deux villages. Celui de Nueva Venecia accueille le collège et le lycée de cette communauté de pêcheurs. Nous arrivons enfin chez Gabriel, dans le village de Nueva Venecia, où nous passerons la nuit. Son épouse nous y attend. Elle nous a préparé le repas de midi.
En ce début d’après-midi, nous échangeons en espagnol et parfois en anglais avec notre guide, maman de deux enfants, travaillant également dans une cafétéria à Cienaga. Pendant ce temps Gabriel est parti chercher sa fille Gaby et son gendre qui poursuivent des études de tourisme à Santa Marta. Nous comprendrons plus tard que l’agence locale qui organise notre séjour appartient à Gaby.
A son retour, il nous emmène à la rencontre d’un artisan menuisier/ébéniste qui nous montre également son prototype de filtrage de l’eau. Car ici, l’accès à l’eau (potable en particulier), est un vrai souci. Son installation est composée d’une quinzaine de coffres en bois surmontés de vitrage. Les gouttelettes d’évaporation sont récupérées dans des bonbonnes. Il faut une journée complète pour les remplir. Dans le village il y a un centre de filtrage et épuration d’eau au chlore dont la production est réservée aux écoles. Pour les besoins des habitants, l’eau est puisée dans un des affluents du fleuve Magdalena, ramenée en barque au village et stockée dans une citerne commune (gérée, si j’ai bien compris, par le frère de Gabriel). Enfin chaque maison est dotée d’un récupérateur d’eau de pluie.
Notre rencontre avec l’artisan terminée, après qu’il nous eut offert des maquettes de barques traditionnelles en bois, nous partons sur la lagune pour une démonstration de pêche au filet.

Plusieurs lancers mais un seul poisson. Le pêcheur demandera à Justine comment elle trouve le poisson.

Réponse : petit…
Il me propose de m‘essayer au lancer du filet. La technique me paraît assez complexe et le filet assez lourd… Bien que le ridicule ne tue pas, je refuse sa proposition avec mon « plus beau » sourire.
C’est la fin de journée et nous assistons au coucher de soleil. Beau spectacle et belle luminosité sur les maisons de Nueva Venecia.

A notre retour, le repas nous est rapidement servi et la nuit tombe très vite.
Tout le monde se couche assez tôt car demain matin nous partons au lever de soleil (vers 5h30) à la recherche des flamants roses.
Anecdote : le village de Nueva Venecia est doté d’un terrain de foot flottant (ou sur pilotis, je n’ai pas vérifié !). Cette installation est très appréciée et utilisée (c’est le seul endroit où les enfants et jeunes du village peuvent courir !). C’est un cadeau du joueur de foot Falcao (il paraît qu’il a joué dans le club de Monaco), originaire de Santa Marta.
Autre fait marquant (dramatique) : le village a été frappé par une descente d’un groupe de
paramilitaires il y a une vingtaine d’années. Ils sont allés chercher des habitants dans leurs maisons et les ont regroupés devant l’église pour les tuer. 35 hommes ou femmes ont été assassinés. Autant de galets gravés d’une croix ont été déposés contre la façade de l’église. Une plaque commémorative appelant au souvenir des disparus et à la résilience a été fixée sur un de ses murs. La guide nous informera discrètement qu’un des frères de Gabriel fait partie de ces victimes.

Nueva Venecia (3/3)
Il est 5h00, Nueva Venecia s’éveille !
Magnifique moment que ce lever de soleil observé depuis la terrasse de la maison !
Nous avalons un café et partons à la recherche des flamants roses.

Gabriel piste, son gendre pilote la barque et Gaby scrute l’horizon avec ses jumelles.
Malheureusement nous n’en apercevrons que quelques-uns en vol.

Impossible de trouver les endroits où il se sont posés. Après plus de deux heures de recherche, Gabriel décide de rentrer. Ce moment était quand même très agréable et nous a permis une nouvelle fois d’apprécier la navigation sur la lagune, d’admirer le vol des oiseaux, de voir quelques pélicans et d’observer quelques pêcheurs en action.

En ce qui concerne les flamants roses, il ne nous reste plus qu’à aller du côté des étangs des Pyrénées Orientales ou en Camargue !
Nous rentrons pour déguster un savoureux petit-déjeuner préparé par ‘Mme Gabriel ‘ : excellent jus de fruit, omelette et délicieux beignets de yucca !
Vers 10h00 est arrivée l’heure des adieux avec la famille et des remerciements chaleureux de Gaby pour notre venue et le soutien que notre visite apporte à cette communauté villageoise.
Vers 10h30, nous nous arrêtons dans le village de Bela Vista.

Surprise ! C’est l’heure choisie pour le repas de « midi ». Nous commençons par visiter une « nurserie » de mangrove attenante au restaurant puis Gabriel nous dirige vers notre table. C’est vraiment trop tôt pour nous. Pas faim ! Nous ne mangerons ni la soupe, ni le plat de poisson/riz préparés par la cuisinière. Nous nous contenterons de la « limonade ». Du coup, nous repartons avec nos doggy bags (poisson, riz, etc).
Nous reprenons notre navigation en direction du parador après avoir traversé une dernière fois la lagune.
A l’arrivée, comme convenu (un des transferts réservés avec Flora !), notre taxi nous attend. Nous saluons une dernière fois Gabriel et son gendre, donnons nos doggy bags à notre guide (ravie) et en route pour Minca.
C’est ainsi que se termine cette jolie étape de 2 journées, un peu hors du temps, dans les villages sur pilotis de la lagune de Santa Marta.

Etape 9 - Minca (1/3)
Le village de Minca, dans la Sierra Nevada, était il y a quelques années le rendez des routards. Aujourd’hui ça l’est toujours un peu mais on y croise aussi des « moins » routards ! La preuve nous y sommes et logeons dans un hôtel très confortable ! Pour dire, nous avons même de l’eau chaude ! Mais il faut noter qu’ici les soirées et les petits matins sont plus frais !
Ce matin, dès 9h00, je pars seul pour une longue journée de randonnée autour du village : points de vue sur la côte Caraïbes et la ville de Santa Marta, papillons et oiseaux de toutes les couleurs.

Pour commencer, passé le belvédère avec vue sur la côte et Santa Marta, je me dirige vers la finca San Rafael. Chemin plutôt plat et donc facile. A un moment je suis dépassé par un petit groupe de touristes à cheval que je retrouverai dans la finca. J’y rentre, demande au propriétaire si je peux profiter du point de vue depuis sa terrasse (je ne suis pas intéressé par les tours chocolat et/ou café).

Puis je repars rapidement. Je souhaite en effet aller voir une autre finca située plus haut dans la montagne. Le chemin est excellent. Mais le dénivelé est important et les pentes sont très raides. Il fait très chaud. Je profite de nombreux arrêts photo (fleurs, papillons magnifiques) pour reprendre mon souffle et boire un petit peu (probablement pas assez !).

3 ou 4 touristes me dépassent assis à l’arrière de motos taxi. J’atteins mon but sur les coups de midi. A mon arrivée la propriétaire m’offre un grand verre d’une délicieuse ’limonade’ (rappel : eau fraîche, panela et citron pressé). Elle me dit que je peux me reposer sur la terrasse du belvédère (vue superbe sur toute la région !) et manger autant de bananes (régimes suspendus à l’entrée de la finca) que je veux. C’est gratuit. J’en profite pour manger les provisions que j’avais emportées (pain, bananes, mandarines, pâte de fruit) et pour boire encore un peu.

Puis je m’approche de la terrasse couverte et commande un café accompagné d’un beau morceau de gâteau au chocolat encore chaud.
Nous discutons et elle me demande d’où je viens. Une jeune touriste colombienne participe à notre échange. Après m’avoir demandé d’où je viens, toutes deux me félicitent pour la qualité de mon espagnol (ça fait toujours plaisir !). Elles me disent même qu’elles pensaient, compte-tenu de mon accent, que je venais de Bogota !
Je sens que j’ai besoin de récupérer encore un peu. Aussi je m’installe confortablement dans un des fauteuils sous la terrasse. Je reste comme cela à l’abri au passage d’une grosse averse. Je profite de ce moment de calme et de récupération pour observer des oiseaux de toutes les couleurs, déguster cet excellent café et très bon gâteau au chocolat (est-ce lui que j’aurai un peu de mal à digérer plus tard ?).

Finalement j’achète quelques paquets de café (à noter que la propriétaire me fera cadeau de ma tasse de café et du morceau de gâteau !), repars pour la fin de la randonnée en direction du site de Pozo Azul non sans avoir pris quelques petites bananes mises à disposition des visiteurs. Je règle mon itinéraire sur « Maps me », et en route !
Mais à la sortie de la finca, je rate le chemin de traverse et redescends vers le village. Ce détour de plusieurs kilomètres pèsera et ne sera pas sans conséquence en fin de journée !

Lorsque je m’aperçois de mon erreur, je n’ai pas le courage de rebrousser chemin. La pente est trop raide ! Du coup je repasse par le village. J’y achète une bouteille d’eau (trop fraîche ?!) et reprends la montée vers Pozo Azul. Cette fois je suis une route. La promenade n’a aucun intérêt. J’aurai dû prendre une moto taxi ! Après avoir quitté la route, une fois sur le chemin de terre, j’ai un peu de mal (jambes lourdes et crampes d’estomac) pour arriver sur le site. Sur place, je n’apprécie pas. Je me repose un peu sur un des rochers au bord de la cascade.

Je vois qu’il commence à se faire un peu tard et que la nuit va rapidement tomber. Je rebrousse chemin. Nous sommes deux sur la piste et je cale mon rythme sur celui de la jeune fille qui est une vingtaine de mètres devant moi. Mais mes crampes d’estomac deviennent de plus en plus fortes et à un moment donné, je dois m’arrêter. Je prends un sentier perpendiculaire au chemin principal et quelques mètres plus loin suis pris de vomissement. Passé ce moment difficile, je reprends ma descente vers Minca. J’essaie de faire de l’auto-stop pour couvrir les 3 ou 4 km restant mais personne ne s’arrête. Lorsque j’arrive au village, il fait presque nuit. Je suis épuisé. Encore quelques centaines de mètres et je pourrai rejoindre notre hôtel.
Parti ce matin à 9h00, je rentre un peu avant 18h00 complétement épuisé. Justine s’inquiétait de ne pas me voir arriver. Après avoir pris un peu de repos, je vais me doucher, suis pris de nouveaux vomissements et de diarrhée. Je n’ai plus que la force de me coucher. Ma déshydratation (car ce doit être ça !) est importante. Je ne peux pas boire beaucoup d’eau à la fois car mon estomac ne supporte rien. La nuit sera très pénible car je suis pris de crampes aux jambes et aux pieds…
Et dire que demain matin nous avons rendez-vous à 6h00 avec un ornithologue !
J’espère pouvoir récupérer suffisamment pour ne pas rater cette rencontre exceptionnelle !

Minca (3/3)
Après une nuit très difficile, au cours de laquelle j’ai essayé, petit à petit, de me réhydrater, ce matin, ce n’est pas la grande forme.
Notre jeune ornithologue est ponctuel.
L’avant-veille j’avais négocié la possibilité de faire une approche en moto car sinon Justine était moyennement partante pour cette sortie sur les chemins autour de Minca. J’utilise lâchement cet argument pour demander si on ne pourrait pas louer une moto pour s’approcher des sentiers d’observation. Justine me lâche discrètement un « ça t’arrange bien ! ». L’ornithologue propose d’appeler une moto taxi pour Justine et de me porter sur la sienne. Nous nous arrêtons devant sa maison. Avant de repartir, il nous propose d’y remplir nos gourdes. Je suis rassuré car je suis passé sur ce chemin la veille (celui de la finca Rafael) et ensuite c’est plutôt plat. Déjà que les crampes me reprenaient sur la moto, je ne me sentais pas d’attaque pour une randonnée, même de difficulté moyenne !
Cette rencontre avec ce jeune homme (24 ans, expert dans son domaine) est un nouveau très bon moment (malgré mes problèmes physiques) : beaucoup d’explications sur la flore, la faune, l’impact du changement climatique dans la région. Il nous parle beaucoup de l’écosystème, de la végétation locale, de celle qui a été importée (bambous d’Asie pour fixer les sols, eucalyptus d’Australie, pins du Canada)et de l’adaptation de la faune à ces nouvelles essences. Nous observons de nombreux oiseaux, des papillons, et même une toute petite grenouille dans une petite cascade.
Un des objectifs de cette balade est de voir des toucans. Pour cela nous nous installons dans un mirardor où il nous offre un café (impossible pour moi de l’apprécier, il a beaucoup de mal à « passer » !). Malheureusement, si nous les avons bien entendus, nous n’avons pas pu en voir. Un colibri s’installe au-dessus de nous. Pas sauvage du tout ! On dirait qu’il pause pour se faire prendre en photo !

Retour à l’hôtel vers 9h00. Le petit déjeuner nous attend. Impossible pour moi d’avaler quoique ce soit en dehors de quelques morceaux de fruits, d’un jus de fruit et d’un yaourt. Je fais l’impasse sur les beaux pancakes.
Puis repos et bouclage de nos valises.
A 11h00 nous partons (transport privé également réservé avec l’aide de Flora) pour notre dernière étape à Los Naranjos, au bord de la mer des Caraïbes et à 6 kilomètres du parc de Tayrona.
C’est normalement une étape de repos et détente avec toutefois une « petite » randonnée dans le parc de Tayrona.
A notre arrivée, notre bungalow n’est pas prêt. Nous en profitons pour nous baigner dans la piscine de l’hôtel.
Ce midi impossible encore pour moi d’avaler quoique ce soit. Je m’installe dans le hamac sur notre terrasse et m’endort quasi immédiatement. Besoin de récupérer !

Etape 10 - Los Naranjos et parc de Tayrona (1/2)
M’imaginez-vous faire la sieste dans le hamac de notre terrasse entre deux longueurs de piscine à longueur de journée ? Non ? Eh bien vous avez tort, car aujourd’hui c’est repos !
Ce matin, au petit déjeuner j’arrive à manger un petit peu.
Je poursuis mon programme de récupération : hamac, piscine, hamac, piscine, hamac…
En fin d’après-midi nous partons nous promener vers la plage privée de Los Angeles située à une dizaine de minutes à pied de notre hôtel. Pour y accéder, une fois quitté le bord de la route (partie pas très agréable car la circulation y est relativement importante), nous traversons un magnifique parc. Cette plage est payante pour les non-résidents de l’hôtel qui y est rattaché. Compte tenu de l’heure tardive (je suppose), nous pouvons aller au bord de l’eau gratuitement. Quelques personnes se baignent encore et nous observons l’envol de paramoteurs (parapente à moteur).

Au retour nous croisons de beaux perroquets.

Los Naranjos et parc de Tayrona (2/2)
Après une excellente nuit, ça y est j’ai récupéré et suis d’attaque pour une nouvelle belle journée !
Petit déjeuner expédié dès 07h00, puis départ pour ce renommé parc naturel colombien, le parc de Tayrona.
Anecdote : en sortant de l’hôtel, nous traversons la route et attendons le passage d’un petit bus pour l’arrêter. Justine me faisant confiance y monte rapidement. Quant à moi, ayant un doute, je demande à l’accompagnateur du chauffeur si le bus va bien au parc. A sa réponse j’ai vite appelé Justine pour qu’elle descende ! Nous ne sommes pas dans la bonne direction !
La route traversée, nous arrêtons un autre petit bus (cette fois c’est la bonne direction !) pour rejoindre l’entrée du parc. Les formalités et frais d’entrée réglés, nous faisons les premiers 6,5 km dans une navette (aucun intérêt de faire cette partie du parc à pied !).
La propriétaire de l’hôtel nous avait conseillé de louer des chevaux à sa descente. Je le propose à Justine qui refuse. Erreur !
Nous commençons alors une longue randonnée sous la chaleur. Au début c’est plat et facile. Mais très rapidement, cela se gâte ! Ça monte, ça descend, ça remonte, et forcément cela finit par redescendre.

Justine souffre beaucoup ! Il fait chaud et humide ! Nous transpirons abondamment. Nous faisons de nombreux arrêts. Des personnes lui proposent de l’eau, du sucre. Nous voyons des clients de notre hôtel nous dépasser et s’inquiéter pour elle. Une jeune femme propose de lui faire un peu d’air avec son éventail. Très gentil !
Un peu plus de 2h30 plus tard nous arrivons enfin au bord de la mer. Mais il est interdit de se baigner à la première plage, les courants y étant trop dangereux.

Nous poursuivons donc une sorte de sentier du littoral, sous une végétation dense, un sol très humide et par endroit très boueux. Nous finissons par arriver sur la plage de la Piscina. Justine veut s’y arrêter mais moi j’ai envie d’aller jusqu’à celle de Cabo San Juan. Il reste encore près de 30 minutes de marche. A son approche, nous entendons beaucoup de musique. Et ça, on n’aime pas trop. Et Justine commence à exprimer avec insistance son inquiétude pour le trajet de retour. Du coup, nous faisons demi-tour. Petite pause dans le bar de plage de La Piscina où nous dégustons un excellent jus d’ananas. Nous en profitons pour enfiler nos maillots de bain dans leurs toilettes. Puis nous nous installons sur la plage. Baignade dans une mer chaude et très salée. Et juste là, sous nos pieds, de beaux poissons jaunes et noirs, jaunes et gris, des petits, des grands, et un petit banc de gros poissons plats aux reflets bleutés qui passe autour de nous.

De lourds nuages noirs se profilent à l’horizon. L’orage gronde. Et Justine est de plus angoissée pour le trajet de retour. Je tente de la rassurer en lui disant que nous pourrons rentrer à cheval. « Mais s’il n’y en a plus ? Si tout le monde veut faire comme moi ? J’en ai entendu plein ce matin qui disaient ne pas vouloir rentrer à pied !» me répond-elle !
Face à son inquiétude, quasi-crise d’angoisse, je finis par céder. Nous rentrerons très tôt. Une dernière baignade au milieu des poissons. Puis nous nous dirigeons vers les loueurs de chevaux.
Justine est rassurée. Le trajet de retour à cheval est beaucoup plus court (moins d’une heure). Nous y croiserons des chevaux chargés du ravitaillement pour les restaurants, campings et bars de plage.

Par endroit, les passages entre les rochers sont si étroits qu’il est impossible de se croiser. Nos étriers raclent même la roche. Sous la forêt bien dense nous aurons droit à une grosse et courte averse. L’orage est passé ! Enfin nous rejoignons le point de départ des navettes.

Et à la sortie du parc, nous prenons un des petits bus qui nous dépose devant notre hôtel.
Fin de journée à l’hôtel entre piscine et jeux sur la terrasse de notre bungalow, entrecoupée de quelques averses.
Très bon repas de fin de séjour. Mon appétit est revenu !

Dernière étape (11) – Bogota (1/2)
Les repas ici sont bien meilleurs que les petits déjeuners ! Par exemple, ce matin nous avons commandé du pain beurré « à la française ». On nous a servi d’épais morceaux de pain beurrés et caramélisés et a priori salés. Heureusement qu’il y avait des fruits et du jus de fruit !
Le petit-déjeuner pris, il ne nous reste plus qu’à attendre notre taxi qui nous conduira à l’aéroport de Santa Marta.
Vol à l’heure et arrivée à Bogota sous la pluie en début d’après-midi. Taxi et installation au même hôtel que lors de notre arrivée il y a maintenant un mois.
Contact avec Flora ! Nous convenons de passer la voir, lui raconter notre voyage et nos impressions sur notre séjour à Nueva Venecia. Nous apprendrons que nous sommes parmi les premiers clients de son agence à avoir réalisé cette étape avec une nuit dans le village. Et qu’il y a forcément quelques petites adaptations et améliorations à apporter au package. Flora nous donnera quelques conseils de visites ou activités pour terminer notre séjour, et, avant de partir, nous offrira quelques goodies. Adorable ! Si vous souhaitez la contacter, pas de problème je vous passerai les coordonnées de son agence.
Ielle essaiera de nous convaincre de revenir une 3eme fois en Colombie en nous indiquant les régions que nous n’avons pas encore visitées. Mas bon, pas tout de suite, il nous reste encore tant de pays à voir ! Mais qui sait !
Nous terminons l’après-midi dans des galeries et marchés artisanaux, puis dans la calle 7 toujours très animée. Nous prolongeons notre promenade afin d’en profiter le plus possible. C’est notre dernière nuit ici, et j’avoue avoir un peu de mal à rentrer à l’hôtel.

Bogota (2/2) et fin du voyage
Dernière journée bien remplie avec la visite du marché aux fruits et fleurs (Paquolemao), puis celle de l’étonnant musée national de Bogota, situé dans une ancienne prison. Nous n’avons rien compris dans la présentation des objets, tout nous a semblé mélangé de l’époque pré colombienne à nos jours.

Nous déjeunons ensuite dans un restaurant à côté du musée. Installé à une table à côté de la nôtre, un anglais entame la conversation avec nous, en français. Il a vécu quelques années en France, du côté de Bergerac, et travaille maintenant en Colombie. Il semble pressé, s’impatiente, n’étant pas servi assez rapidement selon lui, et finalement part avant même d’avoir terminé son plat.
En début d’après-midi, le temps étant plutôt maussade et n’ayant plus trop envie de visiter d’autres musées ou de se promener dans les rues de Bogota, nous décidons de suivre un autre des conseils de Flora. Nous prenons un taxi et nous rendons à la cinémathèque. Bien qu’en ce moment ce soit le festival du film français, nous choisissons d’aller voir un film colombien. Nous n’avons pas compris tous les dialogues (débit trop rapide pour nous par moment), mais je pense que nous en avons quand même saisi le sens général. Ce film est à la fois triste, réaliste et, à la toute fin, porteur d’espoir. Si vous avez l’occasion de le voir, son titre est ’Malta’.
Enfin, dernière balade dans les rues et sur la place Bolivar.

Ce soir notre vol est à 23h55.
Nous décidons de réserver un taxi pour un départ vers 20h00. Nous récupérons nos bagages à l’hôtel, échangeons une dernière fois avec les personnes présentes à la réception et c’est le départ.
Nous avions aussi envie de prendre notre dernier repas au même endroit qu’il y a 6 ans dans l’aéroport. Et cette fois, fort heureusement, Justine ne rentre pas avec trois côtes cassées ! Nous échappons même au contrôle des bagages tirés au sort au moment de l’embarquement.
Je suis triste que ce voyage soit terminé tellement nous avons vu de très beaux endroits et partout rencontrés de belles personnes (nos guides, Deisy, la propriétaire et cheffe cuisinière du Refuge, Alex le potier, ces dames de la fabrique de papier, cette jeune femme si heureuse de nous faire visite la maison de la culture de Giron, ce jeune homme qui nous a fait la démonstration de tout le processus de fabrication des bijoux à Mompox, ce jeune ornithologue passionné à Minca, cette propriétaire de Finca si généreuse, etc).
Merci aussi et surtout à Flora et Alejandra, pour leur aide et les partages de leurs passions et amour de leur région et de leur pays.
Merci enfin à tous les Colombiens pour leur fantastique accueil et leur tolérance face à notre espagnol trop souvent hésitant !
Mon carnet de voyage est maintenant terminé. Les photos sont triées. Il me reste à m’essayer au montage de mes petits films (notamment ceux du parapente et des beaux poissons de la mer des Caraïbes !).
Si mon carnet vous a plu, et s’il peut vous aider à préparer votre prochain voyage en Colombie, j’en serai ravi. Si vous avez des questions, je suis à votre écoute.

Bonjour, pour commencer je vous souhaite une excellente année. Merci infiniment pour ce récit passionnant de voyage en Colombie et pour ces belles photos.
J’aurais voulu profiter de votre voyage récent pour poser quelques questions:
je pars lundi (13 janvier) pour Bogota et je voyage en solo. Je me demandais si passer une heure à la douane, c’est courant ou si c’était lié à votre heure d’arrivée. (j’arrive à 19h25). Ensuite si vous avez un bureau de change à me conseiller à l’aéroport? Autre question, le temps (et le prix) pour rejoindre le centre en taxi à La Candelaria pas loin du Museo Botero.
Sinon, est ce indispensable de réserver les trajets en bus (Bogota Villa de Leyva) à l’avance ou c’est ok le jour même en arrivant au terminal Salitre?
Idem pour Tunja à San Gil ?
Le chemin de Barichara à Guane est-il sûr (à pied)?
Ca fait beaucoup de questions, mais c’est pas évident d’avoir des infos récentes sur le site du routard. Alors si vous pouvez m’aider , ça serait vraiment sympa.
Merci d’avance y hasta luego
Miomio

Bonsoir,
merci et meilleurs voeux également pour cette nouvelle année !
Je vais essayer de répondre à vos questions.
Heure arrivée à l’aéroport de Bogota : nous avions atterri à peu près à la même heure que vous… alors probablement, patience…
Bureau de change à l’aéroport : il faut regarder les taux proposés. Nous n’avions pas changé d’argent à l’aéroport en arrivant mais le lendemain matin en ville du côté du musée de l’or.
Prix taxi : à l’aller j’avais fait une réservation via Booking car je voulais être tranquille après toutes ces heures de vol (21€).
Pas la peine de réserver les places de bus en avance.
Oui le chemin entre Barichara et Guane est très sûr et très agréable à parcourir. Je vous conseille d’y prendre votre temps et de bien écouter le chant des oiseaux et d’essayer de les voir car ils ont souvent de très belles couleurs. A faire le matin de bonne heure, sinon vous aurez très chaud.
Bon voyage et profitez en bien. Je repartirai bien moi !

Bonsoir à nouveau
merci beaucoup pour toutes ces infos. Pour ce qui est du change à l’aéroport, je pense changer au moins pour prendre le taxi (même si c’est possible sur booking) et surtout je dois payer mon logement en arrivant.
J’avais une autre question, j’ai vu qu’il n’est pas facile de trouver des “casas de cambio” en particulier dans les villages comme Barichara, Guatapé, Salento…(pourtant touristiques…).Et que les distributeurs n’étaient pas toujours fiables. Est ce que vous avez rencontré ce genre de problèmes?
Encore bravo pour votre récit, vous êtes allés dans des supers endroits. J’espère qu’après un mois en Colombie, j’aurai (comme vous) moi aussi l’envie d’y retourner.
Miomio

Aucun souci avec les distributeurs de billet. Il faut juste faire très attention au montant des frais de la banque à laquelle le distributeur est rattaché. Ne pas hésiter éventuellement à simuler la même transaction sur plusieurs distributeurs ( j’avais fait comme ça à Giron) car même avec une carte sans frais, il y en a toujours en faisant des retraits.
Mais j’ai très souvent réglé (hotels, courses, bus) avec ma carte sans frais. Aucun souci ou mauvaise surprise.
C’etait déjà notre 2eme voyage en Colombie et comme nous l’a dit Flora, pourquoi pas 3!
Enfin, pour terminer ma reponse, je n’ai pas eu besoin de faire du change après Bogota car comme je vous l’ai dit, j’ai beaucoup utilisé ma carte bancaire d’une banque digitale.
N’hesitez pas si vous avez d’autres questions, même en étant sur place. Si je peux vous aider, ce sera avec plaisir !

Bonjour Phil
merci encore pour ces renseignements. Je n’ai pas de carte sans frais donc je m’attends à payer plus.
Cette fois le départ approche, encore 3 jours.
Bon week-end
Miomio

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Bon voyage. Profitez en bien.
Pour info, lors de notre 1er voyage nous avions été à Rincon del Mar / Carthagène des Indes / Medelin ( avec un jour à Santa Fé de Antioquia) / Jardin / Popayan / San Agustin / Tierra Dentro (mon épouse après une chute dans une tombe s’y était cassée 3 côtes) / Bogota.

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