Après environ 12h de vol depuis Toulouse (via Paris), nous avons atterri à Bogota 6 ans après notre premier voyage en Colombie. Cette fois notre périple sera très différent, la seule partie commune étant cette étape dans la capitale colombienne.
Le passage en douane est très long (plus d’une heure). Nous récupérons nos bagages et je prends contact avec le chauffeur de taxi réservé que nous retrouvons à la porte de sortie convenue.
Arrivés à notre hôtel (vieille maison coloniale où chaque recoin est décoré d’objets hétéroclites plus ou moins anciens), situé à quelques centaines de mètres de la place Bolivar, nous nous enregistrons et installons dans notre chambre très atypique.
Itinéraire de notre voyage
Bogota / La Macarena (Caño Cristales) / Villa de Leyva / Barichara / San Gil / Giron / Mompox / Cienaga et la lagune de Santa Marta / Minca / Los Naranjos (Parc de Tayrona) / Bogota.
Etape 1 : Bogota (et Nemecon)
Bogota (1/3)
Ce matin nous avons rendez- vous avec Flora, de l’agence Aventure Colombia, qui m’a aidé pour l’organisation d’une de nos étapes, de quelques transferts, et la journée de demain, dont j’ai modifié le programme au dernier moment, ayant renoncé à la visite de la cathédrale de sel de Zipaquira. Flora est une belle et adorable personne, toujours disponible, et qui a tout fait pour répondre à mes questions et me prodiguer des conseils.
C’est un contact local que je conseille fortement. Flora saura vous aider dans la réparation de votre voyage, que vous souhaitiez monter un circuit clé en mains ou, comme nous, juste obtenir de l’aide pour organiser une étape précise ou un ou plusieurs transferts entre deux villes.
Nous quittons Flora en prenant rendez-vous pour notre retour à Bogota dans un mois. En sortant de son agence, nous nous dirigeons vers le merveilleux et magnifique musée de l’Or situé à une centaine de mètres. J’ai hâte de revoir ce merveilleux musée.
A savoir : entrée gratuite pour les plus de 60 ans quelle que soit la nationalité. Il suffit de présenter son passeport.
Comme il y a six ans, Je reste émerveillé par sa muséographie, la beauté des pièces exposées et cette époustouflante salle chamanique.
Environ deux heures plus tard, nous décidons de rejoindre à pied (attention ça grimpe !) le téléphérique de Monserrate (3152m). Longue attente pour acheter les billets et pour monter dans le téléphérique !
Une fois arrivés, quelques gouttes de pluie, vue panoramique impressionnante sur l’’immensité de Bogota, visite éclair de la basilique (lieu de pèlerinage pour les colombiens), traversée du marché touristique et tout en haut, plein de petits restaurants où nous mangeons notre premier repas colombien.
Le copieux déjeuner terminé, nous avons la chance de bénéficier du retour du soleil !
Pour la descente, pas de file d’attente. Nous rentrons ensuite à l’hôtel car Justine souhaite se reposer et récupérer du voyage. Quant à moi, je poursuis ma promenade. Découverte d’un marché artisanal très sympa conseillé par Flora, le Pasaje Rivas, retour sur la grande place Bolivar, et dans différentes rues dont la grande avenue piétonne (calle 7) où le spectacle est partout.
Demain, changement de décors puisque nous partons faire notamment une randonnée dans un petit désert (desierto de Chueca) situé à environ 2 heures de route de Bogota dans le village de Nemecon.
Pour cette sortie de Bogota, avec l’intermédiaire de Flora, nous avons réservé, pour la journée, une voiture avec chauffeur. Flora s’est également chargée de la réservation de la guide (car le site ne peut se visiter qu’avec un guide)
Nemecon (2/3)
Aujourd’hui nous allons donc à Nemecon pour faire une randonnée d’environ 7,5 Km dans le ’désert de Checua’. Rien à voir avec les déserts de sable ! Il s’agit plutôt de formations géologiques sculptées par le temps, le vent et l’eau.
Après deux heures de route, dont quasi une pour se dépêtrer des embouteillages entre voitures, camions, bus, et flots de motos en file quasi continue de chaque côté de notre taxi, nous atteignons Nemecon ! Le centre du village est vraiment très (trop ?) calme. Nous y retrouvons Deisy et prenons la direction du ’désert’, à une vingtaine de minutes de piste/route défoncée.
Arrivés sur place, petit briefing et nous voilà partis !
Deisy n’a pas arrêté de parler (espagnol) pendant plus de 3h !!! Elle nous a raconté beaucoup de choses sur sa région (culture des fleurs, gestion de l’eau, traditions, chansons, …), sur l’origine du site, et même évoqué le passage d’Antonio Banderas qui a tourné dans un film (Les 33) dans la mine de sel du village (l’histoire de la survie de 33 mineurs chiliens après un effondrement dans leur mine de cuivre et d’or).
1 heure de marche pour rejoindre le site. 1 heure pour en faire le tour. Et donc 1 heure pour rentrer.
L’avantage de ce flot de paroles ininterrompu, c’est que cela nous a obligé à nous remettre à niveau en espagnol à grande vitesse. Je me demande même si l’effort de concentration n’a pas été plus épuisant que l’effort physique ! D’autant plus que sur le chemin du retour, j’ai eu droit à une interrogation orale. Deisy voulait s’assurer que j’avais bien retenu quelques informations qu’elle m’avait données pendant la visite : pourquoi cette roche est blanche, celle-ci rouge, et celle-là noire ?
Retour au village et repas dans un restaurant conseillé par Deisy avant d’aller visiter la mine de sel de Nemecon. Avant d’entrer dans la mine, un guide, pendant une bonne ½ heure, fournit des explications sur l’origine du sel et la présence de nombreux fossiles dans cette région.
Ici aussi l’effort de concentration est important car tous les commentaires se font exclusivement en espagnol !
1h30 de déambulation dans les galeries avec un ‘joli casque’ de mineur sur la tête !
Nous retrouvons notre chauffeur à l’entrée de la mine. Le retour à Bogota est un peu plus rapide mais la circulation dans le centre-ville est toujours aussi dense ! Nous arrivons devant notre hôtel entre 20h00 et 20h30.
Début de voyage assez intense ! Et ce soir on en a plein les pattes. Il faudrait que la journée de demain soit un peu plus cool !
Bogota (3/3)
Nous commençons la journée par la visite de l’église musée Santa Clara située à côté du palais présidentiel. Cette visite m’avait été conseillée par Alejandra (responsable de l’agence locale « Gaia Tours Colombia » qui a organisé notre séjour à Caño Cristales (La Macarena)) pour la richesse notamment de ses peintures murales.
Puis quelques centaines de mètres plus loin, après avoir traversé une nouvelle fois la Plaza Mayor, visite du complexe culturel regroupant le musée Botero, le musée de la Monnaie et le musée d’Art de la Banque de la République.
A noter que l’entrée est gratuite pour les trois musées.
Musée Botero : il y a ici moins d’œuvres de Botero qu’au musée de Medellin mais davantage de peintures et sculptures d’autres artistes, toutes ayant appartenu à la collection privée de Botero (don à la Colombie).
Musée de la Monnaie : nous nous sommes limités à visiter une salle (sur conseil de Flora) où sont exposés 3 ostensoirs en or et pierres précieuses et un Christ avec une couronne dont les épines sont des émeraudes. Photos interdites.
Musée d’Art : visite de deux expositions temporaires.
Midi est arrivé assez vite. Bon repas dans un petit restaurant à prix modéré dans le micro-quartier de la Candelaria à côté de la place del Chorro de Quevedo.
Nous décidons de passer l’après-midi à nous balader dans les rues et ruelles du centre historique à la découverte du street art local.
Passage également par des rues piétonnes très animées. Je décide également de retourner voir le Pasaje Rivas pour montrer à Justine toutes ces boutiques de produits plus ou moins artisanaux. Nous prenons ensuite le chemin du retour, en faisant toutefois un arrêt au café Valdes proche de notre hôtel.
L’endroit n’a pas changé et correspond bien à nos souvenirs d’il y a 6 ans.
Demain matin nous nous envolons pour La Macarena à 10h30. Non pour aller danser (vous auriez été surpris si je vous avais dit que nous partions suivre un stage de danses sud-américaines non ?!), mais pour visiter le fabuleux site de Caño Cristales, fleuve naturellement coloré par des plantes aquatiques.
Au programme prévisionnel, marche, cheval, canoë et baignade au milieu de ces plantes.
Ce site a été longtemps inaccessible car cette région était contrôlée par les FARC. Son accès et son développement touristique ont été facilités ou rendus possibles après les accords et mesures d’amnistie passés entre l’Etat colombien et des groupes paramilitaires.
Ainsi, comme dans d’autres régions, d’anciens membres des FARC ont pu se reconvertir dans diverses activités en rapport avec le tourisme.
Etape 2 : La Macarena (1/4)
Ce matin, heureusement que nous avions prévu large pour rejoindre l’aéroport. Le taxi nous a déposé par erreur devant le terminal des vols internationaux alors que nous devions prendre un vol intérieur avec la Compagnie Satena. Renseignements pris dans l’aérogare, nous prenons une navette et rejoignons l’autre terminal. Rien de grave car même avec ce léger contre-temps, nous sommes largement à l’heure et il n’y a pas foule, ni au comptoir d’enregistrement, ni au contrôle de sécurité.
Notre vol est à l’heure et nous atterrissons sur ce petit aéroport champêtre.
A la descente de l’avion, nous avons été pris par la chaleur. Environ 15 degrés d’écart avec Bogota après 1h30 de vol…
Comme prévu lors de nos derniers échanges via WhatsApp, nous sommes accueillis à l’entrée du petit bâtiment qui fait office d’aérogare par Alejandra. Pendant qu’elle s’occupe de récupérer nos bagages, nous rejoignons, avec notre guide local, la maison des gardiens du parc où nous devons nous enregistrer. En effet, ici, on ne peut pas circuler librement dans le parc régional : nombre de visiteurs quotidiens limité par sentier de randonnée, inscription obligatoire, parc fermé six mois par an afin de permettre aux plantes de se régénérer et reproduire. Tourisme raisonné !
Un gardien nous présente ensuite le site de Caño Cristales et rappelle ce qui est interdit de faire ou emporter : crèmes solaires, produits anti-moustiques, baignades en dehors des piscines naturelles autorisées, bouteilles en plastique. Des bracelets sont distribués. Ils permettront de contrôler que nous pouvons circuler sur les sentiers.
A la fin de ce briefing, Alejandra nous attend et nous installe dans un tuk-tuk. Direction, notre auberge champêtre (Le Refuge) au bord du fleuve Guayabero où nous prenons possession de notre petit chalet situé dans un grand parc. Le propriétaire se propose de remplir nos gourdes d’eau. Indispensable car ici il va falloir beaucoup s’hydrater ! Et nous apprécions ce service (fontaine d’eau minérale en libre service), même si l’eau est chaude, la fontaine n’étant pas réfrigérée.
Moins de 30 mn plus tard, notre guide vient nous chercher. Nous embarquons dans une lancha (longue barque étroite à moteur) avec un jeune couple d’équatoriens. Ils seront nos compagnons de randonnée pour les deux premières journées de cette étape.
Nous longeons le fleuve pendant une dizaine de minutes, le temps de voir des tortues, iguanes, singes et quelques oiseaux.
Arrêt dans une finca pour déjeuner. Le guide nous y montre des bassins où sont élevées des tortues endémiques qui seront lâchées dans le fleuve le moment venu.
Repas pris, nous partons, sous le soleil brûlant, pour une première randonnée pour découvrir un premier site coloré et nous baigner dans des piscines naturelles.
Chaleur. Montées. Soleil. Humidité. Justine a du mal à supporter tout ça. Elle n’est pas bien du tout, au bord du malaise. Découragée, elle annonce qu’elle renonce à venir avec nous demain. Notre guide la rassure. Demain ce sera plus facile car uniquement sur du plat. Nous prenons notre temps et après environ 1h30 à 2h00 de marche, nous arrivons sur le premier site. Le guide me parle alors d’une autre piscine naturelle un peu plus loin. Je m’avance seul pour prendre quelques photos. Croyant l’avoir trouvée, c’est tellement beau que je ne peux pas résister. Ni une, ni deux : plouf ! Mais ce n’était pas le bon endroit et le guide vient m’en sortir en m’expliquant qu’il ne faut pas se baigner là ! Et qu’il n’a rien vu… Je redescends et me baigne dans la première piscine, un peu confus de m’être trompé et fait rappeler à l’ordre. Ici l’eau est très chaude. De plus, un autre groupe assez bruyant nous y rejoint. Ici c’est beaucoup moins sympa !
Je vois alors que le guide s’éloigner avec les jeunes équatoriens. Je laisse mon sac à dos à Justine et pars les rejoindre pensant le récupérer une fois les photos prises. Mais l’objectif du guide est de nous amener voir cette deuxième piscine naturelle. Je le croise alors qu’il redescendait. Il m’explique par où passer et retourne chercher Justine (et mon sac-à-dos). Ce deuxième endroit est bien plus agréable.
Nous nous baignons tous les quatre, au calme et dans une eau bien plus fraîche.
Vient l’heure de retourner à la finca où nous effectuons une pause. L’occasion pour moi de découvrir une boisson (Poney) qui semble très prisée des jeunes équatoriens. Elle est à base de malt, sorte de bière sans alcool. Pas mauvaise ! Rafraichissante et revigorante !
C’est bientôt la fin d’après-midi. Nous entendons tout à coup quelques cris. Ce sont les propriétaires de la finca qui appellent des singes. Cela ressemble fortement à un rituel. D’autant plus que très rapidement nous en voyons arriver tout un groupe, pas farouches, venus chercher et manger des bananes.
Après cette pause, nous retrouvons notre lancha et retournons à notre auberge. Nous abandonnons notre guide et les jeunes équatoriens (qui ont choisi de loger dans le village). Demain petit déjeuner à 7h20 et départ à 7h50. Au programme marche, baignade, marche, baignade, marche, … vous l’aurez compris, même si les balades sont annoncées sur du plat, ce ne sera pas une journée bain de soleil /cocktail !
Le repas du soir nous est livré dans notre chalet.
Fin de cette journée une nouvelle fois bien remplie !
J’espère que Justine changera d’avis et qu’elle se joindra à nous !
La Macarena (2/4)
Parfois j’attends tellement d’un rendez-vous, d’une rencontre, d’une fête, d’un site, qu’une fois le moment venu, je suis déçu. Et ici, rien de tout ça ! Il va m’être très difficile de trier parmi toutes mes photos du jour ! Je n’ai pas de mot pour exprimer ce que j’ai ressenti sur place ! Trop beau, trop exceptionnel (au sens rare du terme), unique !
Justine a changé d’avis pendant que nous prenions notre copieux petit déjeuner (café + chocolat chaud, banane, pain, fromage, omelette, galettes de pomme de terre et saucisse !). Cela aurait été dommage pour elle de ne pas venir aujourd’hui !
Pour rejoindre le site de notre nouvelle randonnée, nous effectuons quelques minutes de navigation, 20 mn de pick-up sur une piste plus ou moins défoncée jusqu’au bâtiment de contrôle d’accès aux différents sentiers du parc. Nous sommes accueillis par 6 militaires en arme. Le guide nous rassure. Leur présence est « institutionnelle » et il n’y a plus aucun problème de sécurité ici. Avant de partir nos sacs-à-dos sont fouillés afin de contrôler que nous n’emportons pas de produits interdits.
Lors de notre petite randonnée d’environ 2km, nous effectuons plusieurs arrêts au cours desquels le guide nous parle de la région, de sa richesse en pétrole (par endroit, il lui suffit de presser le sol avec son pied pour faire jaillir du pétrole brut), mais aussi de la faune (sangliers en abondance) et de la flore (dont une espèce endémique de palmier (marucha ?). Nous rejoignons assez vite la grande piscine naturelle où la baignade est autorisée. Justine décide de nous accompagner un peu plus haut mais renonce assez rapidement à poursuivre et réaliser la boucle de 6 ou 7 kilomètres prévue aujourd’hui. Elle nous attendra donc sur les bords de cette piscine en compagnie de personnes de la sécurité civile qui surveillent les quelques baigneurs.
Nous commençons par suivre un sentier dans la forêt puis progressons sur des rochers le long du/des cours d’eau. Chaque nouvel endroit est plus beau que le précédent. Nous avons droit à une petite averse mais insuffisante pour nous rafraîchir.
L’objectif de cette randonnée est d’atteindre une cascade, éventuellement de s’y baigner et d’y déjeuner. Nous ne ferons ni l’un, ni l’autre. Après une petite pause où je pourrai observer de petits poissons prêts à venir très rapidement déguster les peaux mortes de mes pieds, nous décidons de retourner sur les bords de la première piscine pour y passer le reste de l’après-midi.
Quelques kilomètres plus tard (nous sommes encore loin ? « Oh, non, ½ cigare ! ») nous revenons à notre point de départ. Nous y retrouvons Justine et profitons du succulent et très copieux pique-nique (impossible de tout manger !). Ensuite nous nous baignons dans une eau juste à la bonne température dans un cadre superbe. Il ne reste plus que nous quatre, le guide et des gardiens ! Trop bien !
Photos, films, baignades (au cours desquelles ces petits poissons voraces viennent nous picorer le dos, les jambes, les pieds …) : c’est le moment de récupération après nos efforts de la matinée.
Avant de repartir le guide nous demande ce que nous décidons pour le lendemain : la lagune du silence en sa compagnie ou la promenade vers le site appelé Raudal de Agosturas.
Pour la première option, il s’agit de faire une randonnée dans la montagne, du cheval et du canoé. Justine pas d’accord (pour la partie randonnée).
Pour la deuxième option, il s’agit de faire 1h30 à 2 heures de navigation sur le fleuve, voir des pétroglyphes et une petite randonnée dite facile pour atteindre un site de formations géologiques (la cité de pierres). Justine est plus tentée par cette deuxième option !
De retour au Refuge, Alejandra nous y rejoint, confirme que nous avons fait le bon choix, et nous présente un couple d’espagnols de Bilbao qui se joindra à nous demain (les jeunes équatoriens ont quant à eux choisi la 1ere option).
Soirée : repas à l’auberge composé d’un plat traditionnel de la région et partagé avec le couple de retraités basques. 4 heures de préparation notamment pour les bananes frites aux 3 couleurs de la Colombie. Délicieux. La propriétaire et chef a participé à la rédaction d’un beau livre de cuisine et y présente cette recette. Elle nous partage sa passion, explique en détail chaque étape de la préparation de ce plat. Elle est ravie de nous voir nous régaler. Muy rico !
La Macarena (3/4)
Aujourd’hui, c’est presque grasse matinée car notre lancha arrive à 8h00. Nous passons la journée avec le couple basque et une jeune colombienne.
1h30 de navigation sur le fleuve Guayabero (nom du peuple natif) qui nous permettra d’observer quelques espèces d’oiseaux, des iguanes, tortues et singes araignée. Impossible de prendre ces derniers en photo, car, par nature un singe dérangé est toujours en mouvement, ainsi qu’une barque sur l’eau… dans ces circonstances les excuses du photographe sont toutes trouvées pour quelques cadrages ratés ou flous ’artistiques’.
Après environ une heure de navigation, le fleuve se rétrécit jusqu’à ressembler à un canyon dans un chaos minéral. Si le niveau de l’eau avait été celui habituel pour cette période de l’année, nous n’aurions pas pu l’emprunter, les courants étant trop forts.
Nous accostons pour une randonnée d’au moins 6km dans la forêt, puis sur les hauteurs avec de belles vues sur les montagnes tout autour, la forêt, et sur le fleuve. Ça monte, ça descend, chaleur, humidité… bref c’est assez éprouvant pour tout le monde. Justine souffre comme lors du premier jour. Elle râle car on lui avait promis une randonnée facile.
Lorsqu’on demande au jeune guide si on est encore loin, il répond systématiquement ‘non, 10 minutes’… Mais comme lors du premier jour, Justine n’est pas bien du tout : frissons, chair de poule, effort de vomissements. Après quelques minutes de repos, elle repart courageusement et s’accroche. Arrive enfin le moment où nous nous arrêtons au bord de l’eau. Nous pouvons observer des plantes aquatiques rouges et vertes. Il est même possible de s’y baigner, ce dont le basque et moi ne nous privons pas.
Reprise de la randonnée au milieu de formations géologiques étonnantes (la cité de pierres), et au milieu de ce site, malaise de la dame de Bilbao. Son mari l’allonge, lui remonte ses jambes, Justine l’aère avec un épouvantail (solidarité féminine !).
Nous faisons donc une pause, le temps nécessaire pour qu’elle récupère. Le temps également de voir un beau serpent, une belle araignée rouge et noire, et caché sous un rocher, un nid rempli d’œufs.
Puis chemin de retour vers la lancha. Sur le trajet je me fais piquer par un insecte. Je regarde autour de moi et vois voler des sortes de grosses abeilles. Sur le moment la piqure se fait bien sentir et puis cela passe petit à petit.
Embarquement et quasi aussitôt après être sorti du « canyon », débarquement pour aller observer des pétroglyphes gravés par les premières tribus indiennes.
Bientôt 14h, il est l’heure de déjeuner. Gargote au bord du fleuve. Soupe de haricots rouges, poisson frit, riz, banane frite (plantain bien sûr), salade tomate/avocat/œuf. « Limonade » traditionnelle eau/panela/citron. Ici à priori, boire de l’eau n’est pas dans les habitudes !
Longue discussion avec le guide et nos compagnons du jour sur de nombreux sujets. Je vous avoue ne pas avoir tout compris des échanges. Nous réembarquons vers 15h30 et rejoignons notre chalet vers 17h15. Je peux même observer quelques singes dans les arbres du parc du ’Refuge’.
L’avant-toit du bâtiment principal de l’auberge est en réparation. Le charpentier change quelques poutres pourries et des plaques de tôle ondulée. J’en profite, tout en remplissant nos gourdes, pour discuter avec le propriétaire et lui glisser que mon papa était charpentier et que c’est un métier qu’il m’avait appris à aimer.
Demain matin, pour notre dernière matinée à La Macarena, nous avons rendez-vous à 5h30 pour découvrir le lever de soleil au-dessus de la « steppe ».
Avant cela, ce soir, nous sommes invités à une soirée folklorique accompagnée d’un repas traditionnel.
Départ à 18h20 avec nos voisins basques. Repas très copieux. Salle très bruyante. Spectacle sympa où l’on a pu apprécier à la fois les musiciens (dont un « harpiste » très surprenant) et des danseurs, des plus jeunes aux plus confirmés, qui viendront tout au long de la soirée proposer à tous les touristes volontaires de se joindre à eux.
En introduction, dans de longs discours, plusieurs intervenants (dont le directeur de l’école de danse) remercient tous les touristes présents à cette soirée : colombiens, autrichiens, équatoriens, américains, espagnols, … et français (nous deux).
Lors de cette soirée, nous nous retrouvons côte-à côte avec les jeunes équatoriens qui nous proposeront de nous traduire le principal de chaque discours, nous avouant qu’eux non plus n’avaient pas tout compris (débits rapides combinés à un son très mauvais).
Retour à l’auberge vers 21h30. Nous en avions tous assez de cette soirée sympathique mais trop bruyante.
La Macarena (4/4)
Fin d’étape à La Macarena, bonjour Villa de Leyva !
Ce matin nous nous sommes levés à 4h30 car nous avions rendez-vous avec la lune… car eh oui, le soleil n’était pas encore là ! La lune l’a attendu, et il est arrivé ! Du haut de notre mirador situé à une quinzaine de minutes (en voiture) du Refuge, nous assistons à ce beau spectacle du lever de soleil sur la steppe brumeuse environnante.
Sur le chemin du retour, arrêt péage : une corde en travers de la route. Chaque conducteur de véhicule motorisé à 2 ou 4 roues doit régler son droit de passage sur cette piste. L’argent récolté sert à son entretien.
Nous prenons notre dernier petit déjeuner à l’auberge, faisons nos adieux chaleureux (et presque émouvants) aux propriétaires et regagnons cet aéroport à une piste entourée de prairies.
Enregistrement manuel, contrôle des valises. Puis nous accompagnons Alejandra à son agence pour lui régler le séjour. Lors du paiement je trouve le montant plus élevé que prévu mais ne réagis pas à chaud. C’est pendant le vol que je vérifierai et m’apercevrai qu’il y a eu une erreur. Arrivés à l’aéroport, en attendant la livraison de nos bagages, je contacte Alejandra. Elle me confirme très rapidement son erreur et s’en excuse. Nous convenons de nous recontacter en fin de journée pour trouver une solution de remboursement.
Nous prenons un taxi et nous nous faisons déposer au Terminal Norte. Le trajet est assez long et la circulation toujours aussi dense pour sortir de Bogota. L’avantage de ce terminal, c’est que nous sommes directement sur la route de Villa de Leyva. L’inconvénient, c’est que la course en taxi est plus chère que si nous nous étions fait déposer au terminal central Salitre.
Notre bus part à 14h15. Pique-nique dans la gare routière.
Etape 3 - Villa de Leyva (1/3)
Nous arrivons à Villa de Leyva en fin d’après-midi. Puis taxi pour rejoindre notre hôtel qui finalement n’est pas très loin de la petite gare routière. Nous ferons ce trajet à pied pour repartir.
Installation dans notre belle chambre avec patio intérieur et nous donnons pour la première fois de notre voyage notre linge à laver.
Nouveau contact avec Alejandra : solution relativement simple trouvée. Elle fera un virement auprès de l’hôtel de notre future étape à Mompox. Alejandra me donnera par la suite tous les détails de ses actions (contact avec le propriétaire, récupération de ses coordonnées bancaires, copie du virement effectué).
Villa de Leyva (2/3)
Sitôt notre excellent petit déjeuner pris (pancakes, papaye, café ou chocolat, omelette), le jeune homme de la réception nous rend notre linge déjà lavé et sec. Quelle efficacité ! Pour la modeste somme d’environ 3€ !
Villa de Leyva, situé à 2149m d’altitude, est un des plus beaux villages colombiens. Sa place centrale (ou Plaza Mayor) de 14 000m2 est la plus grande d’Amérique Latine. Les Espagnols y organisaient la revue de leurs troupes pour impressionner les Indiens.
Fondée en 1572 par les colons espagnols, elle n’a guère changé depuis cette époque : la fontaine en son milieu, les gros pavés (en fait de gros galets arrondis et disjoints) sont toujours là. En s’asseyant sur l’un des bancs accolés aux murs blancs des maisons qui l’entourent, et en fermant les yeux, on pourrait presque imaginer les revues et défilés de l’armée espagnole du XVIème siècle…
Ce matin nous nous sommes donc promenés autour de cette place et avons visité son église. Puis le très original musée Luis Umberto Acuña consacré à un artiste inspiré par l’art pré colombien et… Pablo Picasso. Le résultat est très étonnant ! Et enfin le musée d’art religieux du Carmen qui se trouve dans un ancien monastère de carmélites.
De là, longue marche de plus de 2 kilomètres (sans intérêt) vers une autre curiosité : une maison en terre cuite ou « la casa Terracota ».
Œuvre d’un architecte inspiré par Gaudi, cette maison témoin a été construite en 16 ans. L’objectif de l’architecte était de démontrer que l’on peut construire des maisons écologiques avec les matériaux disponibles à proximité. Cette maison de plus de 350m2 est imperméable à l’eau, résistante aux tremblements de terre et la température intérieure reste toujours modérée. Ce projet a été primé lors d’un concours d’architecture à … Saint-Etienne en 2000. Visite surprenante. Parfois pas du tout appréciée par certains voyageurs, en ce qui me concerne, je la conseille, même si l’entrée est un peu chère.
Après nous être renseignés auprès de l’accueil pour réserver un taxi (pas question de refaire les 2 km de marche pour retourner dans le centre de Villa de Leyva !), nous sommes ensuite partis directement à la découverte du couvent Santo Ecce Homo situé dans la campagne à 13km du village. Couvent dominicain construit en 1620, typique de l’époque coloniale, il est aussi appelé ’Monument national du silence’. Fait marquant, le nombre impressionnant de fossiles ayant été utilisés comme pavement de l’entrée ou comme soubassement notamment dans les galeries du cloître.
Visite tranquille où nous ne croiserons que trois touristes et quelques moines.
Nous rentrons en milieu d’après-midi. Nous avons faim !
Justine a envie de pâtes, ayant repéré qu’il y a ici deux ou trois restaurants proposant des pâtes ou des pizzas. Elle s’est régalée, moi beaucoup moins avec mes pâtes au pesto que j’aie dû renvoyer car elles étaient froides. Une fois restaurés, nous nous promenons dans quelques rues et rejoignons la place centrale. Nous nous posons sur un banc et regardons passer le temps et les gens (une de nos occupations favorites lors de nos voyages !).
Retour à l’hôtel où, installé dans notre patio, je rédige le récit du jour lorsque j’entends de la musique à l’extérieur. Cela me décide à repartir. Guidé par le son, je rejoins de nouveau la place centrale. Tout en haut, une banda est en train de jouer. Je m’approche. Ambiance super sympa : les gens, invités par les musiciens, chantent et dansent.
Avant de rentrer à l’hôtel, je refais un tour, de nuit, dans les rues éclairées du village.
Villa de Leyva (3/3)
Aujourd’hui nous prenons la direction de Raquira, village de potiers situé à environ 40mn (bus + taxi) de Villa de Leyva.
N’imaginez pas que nous dépensons une fortune dans les transports ! Le bus nous a coûté environ 1,20€ par personne et les 6km de taxi à peine plus ! Et je vous reparlerai du repas de midi à environ 4,5€ par personne. Un conseil, si un jour vous avez, comme nous, la chance d’aller en Colombie, demandez le menu du jour et laissez tomber la carte !
Revenons à notre village de potiers ! Raquira signifie ’la ville des pots’. Elle a été fondée en 1590, et, depuis, son économie est assurée par cette activité artisanale. Il paraît même que l’argile est travaillée ici depuis l’ère pré colombienne. La rue centrale est une succession de magasins d’artisanat plus colorés les uns que les autres. Sur la place centrale, trônent d’énormes statues en terre cuite. Et au milieu une fontaine avec son ’manneken-piss’ local appelé Criollo.
Lors de la préparation de cette journée, j’avais pris contact avec Alex, un artisan potier faisant visiter son atelier. Nous avons donc pu le rencontrer. Il nous a très aimablement accueillis et expliqué tout le processus de fabrication de ses poteries : l’extraction de l’argile, son pétrissage dans un moulin actionné par des chevaux, son tamisage avant de passer à la confection sur un tour, certes électrique, assez rudimentaire quant à son branchement (le contact des 2 fils fait office d’interrupteur). Puis l’affinage, la décoration, le séchage, la cuisson (grand four au charbon) qui dure 25 heures et enfin le refroidissement, porte ouverte, qui dure 3 jours. Toute sa production est ensuite expédiée à Medellín, située à une quinzaine d’heures de route du village. Alex a répondu à toutes nos questions. Il nous a aussi expliqué que dans sa famille on est potier depuis au moins 4 générations. Ici, par conséquent, on s’initie dès son plus jeune âge à ce métier.
Après la théorie, la pratique ! Il m’a proposé de confectionner deux pièces. Avec son aide et ses conseils, cela m’a paru tellement facile ! En vrai, ce n’est qu’après avoir décollé chaque pièce du tour que je me suis rendu compte de ce que j’avais pu réaliser. En tout cas l’heure passée avec Alex restera un très bon souvenir !
Lorsque nous le quittons, il nous offre une de ses poteries et nous invite à ne pas hésiter à parler de lui et lui ‘envoyer’ des touristes français (même s’il ne parle qu’espagnol !).
L’heure du repas est arrivée. Choix du restaurant au hasard. Une fois installés, comme d’habitude, je commande le menu du jour. Habituellement on ne sait pas ce qui le compose mais traditionnellement, il y a une soupe et un plat de viande avec des légumes, du riz et des crudités. Ici on nous demande si en entrée on veut une soupe ou des crudités et pour la viande 3 ou 4 choix nous sont proposés. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Avant la soupe, on nous sert, à partager, un ’envuelto’ (enveloppé). C’est une sorte de pain de maïs avec du fromage cuit dans des feuilles de maïs et accompagné de petites sauces type béarnaise et ketchup. Excellent ! Puis arrive la soupe de légumes et viande avec 1/4 d’épi de maïs. En même temps on nous sert notre plat de viande, riz, galette de banane, pommes de terre, crudités. Et comme s’il n’y en avait pas assez, un plat de morceaux de lard grillé, à partager, est posé sur notre table.
Avant de reprendre un bus pour rentrer à Villa de Leyva, une marche digestive était impérative. Je crois que nous avons visité toutes les boutiques de la rue principale !
En milieu d’après-midi, nous nous installons à la terrasse d’un café en attendant notre bus qui part à 16h00. Nous y dégustons un bâtonnet de glace, tout en observant les gens et l’animation autour de la place centrale.
Etape 4 – Barichara (1/3)
Longue journée de transport : bus Villa de Leyva / Tunja, puis Tunja / San Gil, et enfin taxi San Gil / Barichara.
Barichara, situé à 1336m, est considéré comme étant le village le mieux conservé de la région. Présenté comme un joyau de la Colombie, c’est un lieu de tournage de nombreuses téléséries colombiennes. Fondé en 1705, au coeur des montagnes, il est comme resté figé à cette époque : rues pavées d’immenses pierres taillées, maisons aux ouvertures et portes en bois et aux murs en bahareque (mélange de roseau et de pisé) blanchis à la chaux.
La pierre, ossature des rues, des maisons et de la cathédrale, a fait la réputation de la ville et de ses tailleurs considérés comme les meilleurs de Colombie.
Les habitants sont appelés les patiamarillos (les pieds jaunes) à cause justement de la couleur de la pierre.
Spécialité culinaire de la région : les hormigas culonas, ou fourmis à gros cul (grosses fourmis volantes). Cette tradition culinaire remonte aux indigènes Guane. Une fois récoltées, les fourmis sont cuisinées plusieurs heures au sel. Puis on leur enlève les ailes et les pattes. On les mange toastées avec du beurre. Figurez-vous qu’il ne faut pas mourir idiot et donc, avant de repartir, je vais goûter c’est sûr !
Barichara (2/3)
Ce matin, vers 7h30, je pars en balade dans le village qui s’éveille. Je repère l’atelier du papier (fermé le dimanche), le début du sentier reliant Barichara à Guane (camino del Rei), et découvre les rues en pente. Une heure plus tard, je rentre à l’hôtel pour le petit déjeuner, délicieux et copieux. Ce matin nous sommes les seuls clients.
Nous partons ensuite à la découverte de ce beau village : belvédère, parc des Arts, descente vers la cathédrale et enfin quelques courses chez les commerçants du centre pour nos pique-niques à venir.
Vers midi, nous rentrons à l’hôtel où nous pouvons nous installer dans la cour, à l’ombre, pour le déjeuner et laisser passer la grosse chaleur.
Nous reprenons vers 16h notre découverte de Barichara. A côté du parc des Arts je goûte une fourmi gros cul. J’en achète même une petite boite. Rien d’extraordinaire, celle que j’ai goûté n’avait en fait goût que de sel… Mais c’est un souvenir original à ramener et partager éventuellement lors d’un apéro entre amis. (Celles que j’aie achetées ont un arrière-goût de jambon de pays fumé. Etonnant !).
Barichara (3/3)
Aujourd’hui, j’ai prévu de faire la petite randonnée du Chemin du roi. Cet ancien chemin pavé construit par les indiens Guane relie plusieurs villages, et ici ceux de Barichara et de Guane.
Justine n’a pas souhaité m’accompagner. Nous avons trouvé un compromis : elle me rejoindra à Guane en prenant un tuk-tuk. Je pars de l’hôtel vers 8h30. Nous avons convenu de nous retrouver sur la place devant l’église vers 11h00.
Au démarrage, une centaine de mètres après le point de départ, le sentier est parfois bien pentu. Mais ces montées plutôt raides ne sont pas très longues. Très vite, comme prévu, la balade, en légère descente, ne comporte aucune difficulté. On passe de 1340m à 1100m sur une distance de 6 à 7 km.
La campagne colombienne s’y découvre dans toute sa splendeur : verte et fleurie. Tout au long du sentier, les oiseaux de multiples couleurs et aux chants très variés accompagnent les quelques randonneurs (2 ou 3 au total qui m’ont dépassé car moi je traîne !). La chaleur est vite arrivée, et fort heureusement, la plupart du temps le chemin est ombragé !
Comme prévu, j’arrive sur la place devant l’église vers 11 heures. Justine installée sur un banc m’y attend. Guane, village très calme et charmant, resté « dans son jus », mérite d’être découvert.
Pour commencer nous y visitons son église et le musée archéologique et paléontologique situé sur la place. A l’entrée de chacune de ses trois salles, une bande son nous donne des explications en français. Des panneaux en espagnol complètent ces premiers commentaires. La première salle est consacrée aux fossiles (rappel : la mer, il y a fort longtemps, recouvrait la région), la seconde au peuple Guane (dont une momie en position fœtale très bien conservée), et la 3eme à l’art religieux.
Nous poursuivons ensuite la visite du village jusqu’à son belvédère au-dessus du canyon de Chicamocha. Nous recherchons aussi un restaurant. Bredouille, nous retournons sur la place et avons la surprise d’y croiser un couple de français (lyonnais) rencontrés dans notre hôtel de Bogota.
Retour à Barichara par la route en ’mototaxi’ comme ils disent ici. Pour rentrer à Barichara, reprendre à pied le même chemin, en montée cette fois, ne représente pas, selon moi, d’intérêt particulier.
Nous nous installons dans un restaurant à côté de la cathédrale et le déjeuner, sur ce site et emplacement très touristique, se révèle être une très bonne surprise : copieux et savoureux menu du jour avec une excellente soupe d’épinards (sans aucun doute la meilleure soupe de tous les menus du jour dégustés pendant notre voyage !) ! Et un non moins savoureux jus de fruit bien frais !
La journée est loin d’être terminée puisque nous enchaînons avec la visite de l’atelier du papier. Je tenais à y aller pour notamment contribuer au soutien de cette fondation gérée par des femmes et réservée à des femmes en difficulté.
Ici tout est artisanal et très manuel : trempage des fibres de plantes locales, battage, tamisage dans un bain de fibres végétales pour constituer les feuilles de papier, pressage et séchage. Nous nous y sommes essayés et avons produit chacun notre feuille de papier. Nous en garderons une en souvenir (pas celles que nous avons fabriquées car le temps de séchage est trop long).
Derrière l’atelier, un petit jardin est ouvert aux visiteurs afin de découvrir de nombreuses plantes pouvant servir à la confection de papier végétal.
Cette visite nous a rappelé celle de la fabrique de papier de soie effectuée avec Nasrullo à Samarcande (Ouzbékistan) il y a deux ans (pour les fidèles lecteurs qui ont de la mémoire).
A la sortie Justine décide de rentrer à notre hôtel (situé un peu plus bas de la même rue), et moi de prendre la direction de belvédères qui dominent un bout du canyon de Chicamocha. Belles vues. Site interdit pour tous ceux qui souffrent de vertige ! La luminosité de cette fin de journée sur le canyon est sympa. Je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée de venir ici en fin de journée ! Mais il n’y a pas la foule non plus ! Une dizaine de personnes réparties sur une centaine de mètres, ça va, c’est largement supportable !
Enfin, pour terminer, dernière balade dans le centre de Barichara car, figurez-vous, je n’avais pas encore pris de photos de nuit ici !
Fin de cette étape. Demain saut de puce d’une vingtaine de kilomètres pour rejoindre la ville de San Gil où nous attendent de nouvelles belles aventures pour un court séjour de 2 nuits.
Etape 5 - San Gil (1/2)
Petit-déjeuner tout aussi copieux et savoureux que les autres matins ! Nous échangeons avec une famille d’équatoriens essayant de nous « vendre » la visite de leur pays. Puis la propriétaire nous commande un tuk-tuk qui nous conduira jusqu’à la place du village. Car aujourd’hui, pas de taxi pour rejoindre San Gil : nous prendrons un mini bus.
Arrivés à San Gil nous prenons un taxi et arrivons à notre hôtel en fin de matinée. Enregistrement, paiement des deux nuits et petits déjeuners et réservation de notre activité pour le lendemain. Puis nous partons déjeuner avant d’aller visiter le parc de San Gil (parque natural el Gallineral) sur les bords du rio Fonce. Une fois arrivés devant l’entrée, pas de chance, c’est le jour de fermeture.
Avant de retourner à notre hôtel, nous faisons quelques courses pour notre pique-nique et nous nous installons sur un banc, devant la cathédrale, pour regarder la vie sur la place.
De retour à l’hôtel, nous nous installons dans un espace commun et jouons au Rummikub. Cela plaît beaucoup au jeune propriétaire qui nous demande s’il peut nous prendre en photo car il trouve cela très « romantique ». Je n’ai pas osé lui demander en quoi jouer à ce jeu est romantique !
San Gil (2/2)
Nous voilà donc déjà à mi-parcours de notre voyage !
Pour fêter ça, quoi de mieux que d’essayer une nouvelle activité ! Ce sera un baptême en parapente au-dessus du 7eme canyon le plus grand au monde, celui de Chicamocha.
1h30 de route en compagnie d’un couple de jeunes étudiants français effectuant un voyage de 6 mois en Amérique du Sud.
A l’arrivée, l’équipe assurant l’activité nous donne les informations sur les conditions du vol, les gestes à faire au décollage, à l’atterrissage (au même endroit) et les consignes de sécurité.
Sur la « piste » de décollage, au moment de s’équiper, rappel des consignes et le pilote nous indique qu’en cas de besoin, il dispose de sachets qu’il suffira de demander si nous avons envie de vomir. Rassurant !
La jeune étudiante est la première à décoller et je la suis de près. Ma course d’élan est ‘moyenne’. L’envol se fait sans souci. Très vite je sors ma petite caméra pour garder en souvenir quelques-uns de ces bons moments. En effet, je ressens de superbes sensations même si en fin de baptême j’ai refusé de faire quelques voltiges et figures trop remuantes pour moi ! Quel bonheur de planer au-dessus d’un rapace que le pilote a pu suivre un trop court moment !
Pour Justine le « plaisir » sera plus bref, car après une dizaine de minutes de vol, elle demandera à son pilote de rentrer, son estomac devenant un peu trop « sensible » …
J’avoue que pour ma part, une fois revenu sur terre, mon estomac n’était pas non plus très « stable » et, fort heureusement, nous n’avons pas repris la route tout de suite !
Anecdote : la jeune étudiante a souhaité faire un peu de voltige et, à son retour, à peine atterri, elle a vomi… Comme quoi l’information donnée par le pilote avant de partir est un vrai retour d’expérience !
Sur le trajet du retour vers San Gil, notre pilote et son collègue nous proposent un arrêt chez un marchand en bord de route pour acheter des fruits et goûter une spécialité locale, le salpicon. C’est une sorte de jus multi fruits (ananas, banane, mandarine, papaye, …) avec des petits morceaux dedans (et un peu de colorant alimentaire rouge !). Délicieux !
Arrivés à l’hôtel vers 15 heures, son propriétaire est impatient de savoir comment cela s’est passé et nous avoue que lui aussi, les deux ou trois premières fois, il a eu de forts maux d’estomac. Mais que maintenant il prend un réel plaisir à voler !
Cet après-midi, nous repartons pour le parc Gallineral. Il est trop tard pour y voir des oiseaux ! Toutefois la balade est agréable. Le parc très fleuri est un vrai poumon d’oxygène pour cette ville où la circulation est intense et bruyante !
Ce soir, très sincèrement, je suis comblé car j’ai adoré cette journée !