Bonjour,
Nous avons effectué cette petite escapade au Maroc il y a quelques mois, en juillet dernier. Avec ma femme et mes deux fils de 13 et 11 ans, nous sommes partis un peu à l’improviste, réservant nos billets quelques jours seulement avant le départ. Le but principal était de décompresser du quotidien professionnel, mais dans un endroit qui vaille le détour.
Nos fils ne connaissaient pas Marrakech, c’était donc l’occasion de leur faire découvrir la “Ville Rouge”. Ce joli surnom est dû aux tons ocres et rougeâtres qu’arborent un grand nombre des maisons et bâtiments de la ville.
Alors bien sûr, ce carnet ne passionnera peut-être pas les spécialistes de la destination. Mais je l’écris quand même pour donner un aperçu à tous ceux qui envisagent de profiter d’un low-cost pour aller passer quelques jours dans cette ville si agréable…
Nous avons visité trois des principaux quartiers de la ville :
La Médina, c’est-à-dire la vieille ville nichée à l’intérieur des remparts : c’est là que nous avons passé l’essentiel de notre temps, et c’est l’endroit que nous avons préféré ;
Le Guéliz, pour découvrir notamment le fameux jardin Majorelle ;
La Palmeraie, juste pour voir : situé un peu à l’écart, ce quartier peu emballant pour le visiteur est celui des milliardaires, dont les villas de luxe ont remplacé peu à peu les palmiers.
LA MÉDINA
Il s’agit du quartier historique, celui où bat le cœur de la ville et où il fait si bon se balader pour s’imprégner de son atmosphère unique. Ce quartier est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité, classement qui inclut divers sites incontournables pour qui visite la ville : les remparts, la mosquée Koutoubia, la fameuse place Jemaa-el-Fna, le palais Bahia ou encore les somptueux tombeaux saadiens.
Déambuler dans la Médina
Avant de passer tous ces sites en revue, comment ne pas évoquer l’atmosphère si particulière qu’on ressent lorsqu’on flâne dans cette vieille ville.
Un peu partout, l’architecture raffinée apporte un témoignage de ce que fût l’histoire de la ville, laquelle a subi diverses influences (Omeyyades, Almoravides…).
C’est en s’enfonçant dans les entrailles de la Médina et en se perdant dans ses ruelles labyrinthiques qu’on s’imprègne le mieux de l’âme de la ville.
A chaque coin de rue, au fond de chaque derb (passage parfois étroit) se succèdent les scènes de la vie quotidienne dans cet écrin de murs rougeâtres.
Les remparts
La Médina est cernée par de jolis remparts régulièrement renforcés par des tours, le tout construit en pisé, c’est-à-dire avec de la terre argileuse pour matériau de base.
On pourrait ainsi penser que ces fortifications sont fragiles mais à tort, puisqu’elles ont fièrement traversé les siècles : près d’un millénaire en tout. Aujourd’hui, il suffit juste de quelques réparations ponctuelles pour permettre à la solidité de l’ensemble de perdurer.
D’une longueur totale de dix-neuf kilomètres, ces remparts sont percés par vingt-deux portes, lesquelles permettent d’accéder à la ville et d’en sortir. Certaines ethnies qui venaient commercer à Marrakech avaient d’ailleurs une porte qui leur était réservée.
Photo : Bab Agnaou, l’une des portes les plus décorées des remparts de Marrakech
Aujourd’hui, c’est en début et en fin de journée qu’il faut admirer les remparts, car c’est à ces moments-là qu’ils sont embellis par la lumière chaude du lever et du coucher du soleil.
La Koutoubia
Cette mosquée, visible depuis de nombreux endroits de la ville, en est devenue au fil du temps le monument emblématique.
Ce chef-d’œuvre de l’art hispano-mauresque a d’ailleurs servi de modèle à la fameuse Giralda de Séville entre autres. Les proportions de son minaret, cinq fois plus haut que large, sont considérées comme parfaites.
Elle est située face à une artère qui mène en quelques minutes de marche à la place Jemaa-el-Fna, l’autre emblème de Marrakech.
La place Jemaa-el-Fna
Aujourd’hui, cette place est devenue le centre névralgique de la ville. C’est une sorte de théâtre géant en plein air, où les vendeurs ambulants et les artistes de rues jouent un spectacle permanent : musiciens traditionnels, charmeurs de serpents, montreurs de singes, tout le monde est là, à l’affût du client.
Si la place est à peu près vide en début de journée, sa physionomie change totalement dès la fin d’après-midi, grâce à la foule qui la prend d’assaut afin d’assister (et participer) au spectacle.
Les innombrables gargotes s’animent alors en enfumant la place avec leurs grillades. Les rabatteurs, qui semblent parler toutes les langues du monde, rivalisent d’aisance verbale pour s’arracher les clients.
Malgré des hordes de touristes, cette place, avec son ambiance unique, s’avère totalement dépaysante.
Les souks
La place constitue également l’un des principaux accès aux fameux souks marrakchis. Il s’agit de marchés orientaux traditionnels qui contribuent depuis des siècles à la réputation de la ville.
Les bonimenteurs sont en chasse permanente du client, avec un refrain qui revient sans cesse dans le but de le faire pénétrer à l’intérieur du commerce, où on ne le lâchera plus : "venez, juste pour voir", ou encore "l’entrée est gratuite".
Ici, nous sommes aussi au royaume du marchandage : une fois qu’on a déniché l’article convoité, il ne reste plus qu’à lui fixer un prix. La négociation avec le vendeur commence alors, où le but consiste certes à faire baisser sensiblement le tarif qu’il a initialement proposé, mais sans jamais perdre de vue que le produit a nécessité une certaine quantité de travail qui ne mérite pas non plus d’être bradée.
Le palais de la Bahia
Il fût construit au 19ème siècle pour la maîtresse préférée du sultan, d’où son nom qui signifie “Palais de la Belle”.
A cette époque, ce chef-d’œuvre architectural était le plus luxueux palais de tout le pays. Il est vaste, richement décoré, et ses jardins sont dotés d’une végétation luxuriante.
Lors de notre venue, les lieux sont noirs de monde, ce qui nous gâche un peu la visite. Mais surtout, pour une raison que nous ignorons, l’accès à la fameuse cour n’est exceptionnellement pas possible. Pas de photo donc ici, mais voici quand même à quoi elle ressemble : palais de la Bahia (lien Google).
Tant pis pour nous, nous allons nous rattraper en découvrant les somptueux tombeaux Saâdiens…
Les tombeaux Saâdiens
Le passage par lequel on y accède est si étroit qu’on a du mal à y croiser d’autres piétons.
Situés dans d’agréables jardins verdoyants, ces vestiges sont esthétiquement magnifiques. Il s’agit des sépultures des rois Saâdiens, qui régnèrent aux 16ème et 17ème siècles. Avec leurs épouses, ils sont une centaine à reposer là, dans la cour ainsi que dans diverses salles.
Quelques décennies après leur règne, l’un de leurs successeurs, le sultan Moulay Ismaïl, décida de détruire purement et simplement tout vestige de la grandeur passée de cette dynastie saâdienne.
Il n’osa toutefois pas pousser sa radicalité jusqu’à profaner les sépultures de ses prédécesseurs, c’est pourquoi il les épargna, se contentant d’en faire murer les accès.
La richesse et le raffinement de ce lieu de sépultures en font l’un des sites incontournables à visiter dans "la ville rouge".
LE JARDIN MAJORELLE
Après nous être régalés dans la Médina, nous prenons la direction du fameux jardin Majorelle.
Il ne s’agit plus vraiment d’un endroit typique ou authentique de Marrakech. Et pourtant, la luxuriance de ce jardin, dans lequel il est si agréable de se balader, dégage une impression de petit paradis de fraîcheur.
Situé en centre-ville mais à l’extérieur de la Médina et à l’extrémité du quartier Guéliz, ce jardin appartenait au peintre français du 20ème siècle Jacques Majorelle.
Pendant près d’un demi-siècle, il le développa en l’enrichissant d’une multitude de plantes en provenance des cinq continents, de sorte à en faire un véritable havre de paix au beau milieu du tumulte marrakchi quotidien.
Après sa mort, le jardin fût laissé à l’abandon, avant d’être acheté et restauré par Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé.
Photo : l’ancien atelier de Jacques Majorelle, transformé plus tard en maison art-déco d’influence mauresque…
Ils avaient constitué tous les deux une superbe collection privée rendant un bel hommage à la culture berbère. Aujourd’hui transformée en un petit bijou de musée, cette collection est abritée par la villa de styles mauresque et art-déco érigée au milieu du jardin : outils, bijoux, parures, tenues traditionnelles berbères, rien ne manque pour donner à chaque visiteur une irrépressible envie de partir à la rencontre de ce peuple nord-africain.
Depuis qu’il est ouvert au public, ce magnifique jardin et son musée berbère sont devenus l’un des sites touristiques les plus visités de tout le Maroc.
LA PALMERAIE
Troisième et dernier quartier que nous visitons à Marrakech (rapidement je dois dire) : la Palmeraie. Car ce quartier situé à l’écart du reste de la ville n’en est absolument pas représentatif et n’a pas vraiment d’intérêt.
Pendant longtemps, la Palmeraie était si bien irriguée qu’elle était d’une luxuriance étonnante au vu de sa proximité avec le désert. Mais ce petit paradis, où s’épanouissaient jusque-là tant de palmiers et d’arbres fruitiers, se mit à dépérir à cause de la décrépitude du système d’irrigation, combinée à la sécheresse ainsi qu’à l’appétit démesuré des promoteurs immobiliers.
Aujourd’hui, seuls quelques palmiers survivent péniblement, coincés entre les propriétés de milliardaires telles que l’émir du Qatar, les grands capitaines d’industrie ou les vedettes du showbiz.
Cet article est extrait de notre blog derrière l’horizon…
INFOS PRATIQUES
Les sites à visiter
- Le jardin Majorelle
Prix d’entrée : 70 Dh (6 euros environ) pour le jardin seul - 100 Dh (9 euros environ) pour le jardin + le musée berbère - 180 Dh (16 euros environ) pour le jardin + le musée berbère + le musée Yves Saint-Laurent. Entièrement gratuit pour les moins de 12 ans.
Le bon plan : le jardin Majorelle est l’un des sites les plus visités de tout le pays, et les témoignages de visiteurs qui ont regretté l’excès de foule sont nombreux. Pourtant, il y a un moment dans la journée où l’affluence est faible : le matin, entre 8h00 et 9h00. Nous l’avons testé, nous étions pratiquement seuls jusqu’à l’arrivée des premiers cars de touristes à 9h00 tapantes.
- Les tombeaux Saâdiens
Prix d’entrée : 10 Dh (environ 1 euro) et 3 Dh (30 centimes ! ) pour les moins de 12 ans. Incontournables !
- Le palais de la Bahia
Prix d’entrée : 10 Dh (environ un euro), gratuit pour les moins de 12 ans.
Se déplacer à Marrakech : le taxi
Il existe deux types de taxis : les grands et les petits taxis. Les premiers font des courses interurbaines, les seconds ne sont autorisés à circuler qu’en ville.
Le prix dépend certes du trajet mais pour des déplacements d’une demi-heure à une heure en ville, nous avons payé systématiquement 100 Dh (9 euros environ).
Les chauffeurs profitent du trajet pour essayer de vendre des excursions diverses et variées. Ça peut paraître usant mais ce fonctionnement fait bien partie des us et coutumes du pays. Nous avons rencontré deux chauffeurs qui n’ont rien essayé de nous vendre et qui se sont montrés extrêmement agréables et ouverts de bout en bout. Ils ont accepté que nous diffusions leurs coordonnées professionnelles (circuits touristiques et excursions au départ de Marrakech), alors pour ceux que ça pourrait intéresser :
Riad : 00.212.669.83.38.15
Khalid : 00.212.667.35.35.74 - 00.212.661.79.26.96
D’où peut-on photographier la place Jemaa-el-Fna ?
Bien sûr, il y a de belles images à faire sur la place elle-même, au milieu de tous ceux qui la fréquentent.
Mais il y a aussi les vues d’ensemble : divers cafés bordent la place, tous dotés d’un ou plusieurs étages avec des terrasses qui offrent une vue imprenable sur le site. J’ai pris mes photos depuis le Grand Balcon Café Glacier, qui offre l’avantage d’être situé à l’angle et qui offre donc une vue sur les deux artères qui bordent la place.
La boisson est évidemment obligatoire quand on monte en terrasse, à laquelle l’accès n’est possible qu’une fois la consommation payée.
Où loger ?
Idéalement, dans un riad sympa en plein Marrakech ! Pour notre part, nous avons exceptionnellement rompu avec nos habitudes, lesquelles consistent à aller dormir chez l’habitant et de préférence dans des endroits plutôt reculés.
Cette fois-ci, pour diverses raisons personnelles, nous nous sommes finalement offert une semaine à la cool dans… un hôtel club ! L’Iberostar de Marrakech en l’occurrence. A l’opposé de nos standards mais même s’il ne correspond pas à nos critères habituels, force est de constater qu’il nous a permis de nous reposer dans un confort des plus inhabituels pour nous en voyage : piscine, repas franchement excellents etc, le tout dans un joli cadre il faut bien l’avouer.
J’en profite pour souligner l’excellence du personnel, local pour l’essentiel : sympa, souriant, agréable, serviable, vraiment le top.
Au niveau activités, le client n’a que l’embarras du choix : piscine donc mais aussi tennis, ping-pong, pétanque, foot, water-polo, trapèze (en une heure, on apprend à faire le cochon pendu à dix mètres de haut, et à se faire rattraper en plein vol dans cette position par le prof qui est sur le trapèze de derrière !), mais aussi hammam, massages, boîte de nuit…
En formule “all inclusive”, on peut aussi notamment se désaltérer à longueur de journée. Au niveau des repas, les mets locaux (couscous, tajines, agneau) sont une tuerie.
Le prix actuellement : à partir de 172 euros (trip.com en mars 2019) la chambre double petit déj inclus (208 euros en all inclusive). En passant par une agence qui a réservé les vols secs et l’hôtel séparément, le prix de la chambre double par nuit nous est revenu à 139 euros en all inclusive.