Bonjour à tous,
Nombre de carnets ont déjà été publiés sur l’Asie du Sud-Est et je me suis donc interrogé sur la nécessité d’en publier un à mon tour. Et puis je me suis dit que quelques infos récentes pourraient être utiles à ceux qui préparent un voyage par là-bas. Alors comme je puise régulièrement mes propres infos notamment sur ce forum pour préparer mes voyages, je me dis que ce carnet sera un juste retour des choses.
Donc, voici le périple que nous avons réalisé, ma femme, nos deux fils ados et moi, en juillet dernier et qui nous a menés dans trois pays. La Thaïlande :
La Malaisie :
et Singapour :
Pour une fois, tout aurait dû bien commencer pour nous avec ce voyage car, contrairement à nos avions pour l’Indonésie en 2015 et pour le Nicaragua en 2017, qui avaient tous les deux été annulés au dernier moment alors que nous étions quelques centaines à poireauter en salle d’embarquement, notre avion pour Bangkok a bien décollé, lui, en temps et en heure. Mais sans nous quand même !
En effet, quelques jours plus tôt, le brevet des collèges que passait notre fils aîné avait été décalé de quelques jours par le ministre pour cause de… canicule ! Les école maternelles n’ont pas été fermées mais les collèges qui accueillaient le brevet, si ! Allez comprendre. Toujours est-il que notre avion s’est trouvé à décoller pendant la dernière épreuve du brevet. Nous avons donc dû décaler notre vol de 24 heures.
Si je cite cette anecdote qui n’a apparemment rien à voir avec la Thaïlande, c’est parce qu’une fois arrivés à Bangkok, le monsieur à l’accueil de notre hôtel nous annonce qu’il a annulé par erreur les 3 nuitées que nous y avions réservées. J’avais pourtant bien envoyé 2 mails de confirmation de notre réservation en précisant que nous manquerions juste la première nuit et il m’avait adressé une réponse positive, mais il a fait la boulette quand même ! Bref, après le coup de l’avion raté, quand ça veut pas, ben ça veut pas.
Nous prenons donc la nouvelle avec le sourire (quoi de plus normal dans ce pays !), alors que notre interlocuteur de l’hôtel, lui, n’esquisse pas le moindre rictus. Il paraît que quand on va au pays du sourire, il y en a toujours un qui fait exception à la règle. Pour nous, ce sera donc celui-là ! Mais ce n’est pas bien grave, tous les autres rattraperont le coup après lui, au fil de notre séjour…
Enfin bon, après une demi-journée perdue bêtement pour chercher un autre hôtel, puis pour le rejoindre au milieu de l’intense circulation de Bangkok, nous pouvons enfin nous poser. C’est l’heure de manger puis de se coucher, le voyage commencera donc vraiment demain.
Selon le dernier classement des villes les plus visitées du monde, Bangkok se situe à… la première place ! Devant Londres (2e) et Paris (3e), excusez du peu. Et si certains quartiers ne sont pas spécialement sexy, quelques sites en revanche constituent de pures merveilles et justifient un tel classement.
Après tous les problèmes que nous avons rencontrés d’emblée dans ce voyage, il ne nous reste plus qu’un jour pour visiter Bangkok, au lieu de deux et demi comme initialement prévu, sachant que nous y reviendrons une demi-journée au milieu du séjour.
Nous allons donc manquer de temps pour visiter la ville mais bon, il faut faire avec et nous allons essayer de voir le maximum de choses pour cette première journée que nous n’avons pas volée !
Nous commençons par traverser, rapidement hélas, le marché aux fleurs.
Il paraît qu’il est ouvert 24 heures sur 24. En tout cas lors de notre venue, il n’y a pas foule mais l’endroit, où il y a également pas mal de fruits et légumes, est vraiment agréable.
Nous enchaînons par l’un des fameux temples de Bangkok : le Wat Pho.
Son architecture nous dépayse totalement et je dois dire qu’avec le stress énorme que nous a causé pendant une semaine le report de notre départ, ce lieu sacré nous fait un bien fou. C’est pour vivre ce genre de moments que nous aimons tant voyager.
Alors bien sûr, le temps n’est pas très beau (pas étonnant, on est en juillet mais ça au moins, c’était prévu), contrairement au site !
A l’intérieur de ces bâtiments multicolores, les bouddhas sont omniprésents et rivalisent de sérénité.
Le plus grand et le plus impressionnant d’entre eux, c’est Bouddha couché, représenté sur son lit de mort juste avant d’atteindre le Parinirvāṇa (la fin de l’existence physique pour qui a atteint l’éveil).
Ce magnifique bouddha est entièrement recouvert de feuilles d’or. Il nous impressionne.
La salle qui l’accueille, bien que très grande, semble trop exiguë pour cette statue qui en impose : 46 mètres de long sur 15 de haut.
Et que dire de ses pieds, qui sont au moins aussi beaux que tout le reste : incrustés de nacre, ils représentent les 108 actions qui ont permis à Bouddha d’atteindre la perfection.
Ci-dessus : la plante du pied de Bouddha (détail)
Un peu plus loin se trouve le sanctuaire principal : l’Ubosot. A l’intérieur, on retrouve Bouddha, mais assis cette fois. C’est en dessous de cette statue toute en or et en cristal que sont conservées les cendres du célèbre roi Rama Ier (1737-1809).
A noter enfin que dans l’enceinte du Wat Pho, on trouve également une école de médecine et de massages traditionnels, qui fut créée pour assurer la transmission des savoirs ancestraux.
Aujourd’hui, elle assure la formation des étudiants venus du monde entier. Les visiteurs peuvent d’ailleurs se faire masser dans les règles de l’art, même si l’attente peut parfois être un peu longue…
Bon, finalement, il commence bien ce voyage en Thaïlande.
Nous enchaînons avec un autre temple, le Wat Arun.
Contrairement au Wat Pho qui est très coloré, le Wat Arun apparaît plutôt blanc de loin. Mais de près, on constate que c’est une infinité de petites mosaïques colorées qui constituent ce gigantesque ensemble.
Une partie seulement des escaliers du prang central (72 mètres de haut) est ouverte au public, ce qui est suffisant pour avoir une jolie vue sur Bangkok quand le temps s’y prête… ce qui n’était pas le cas le jour de notre visite !
Si les deux temples que nous avons visités nous ont impressionnés, que dire de celui que nous allons voir dans la foulée : le Wat Phra Kaeo.
Tous les bangkokiens que nous rencontrons nous le disent : parmi toutes les merveilles de leur ville, le summum selon eux, c’est le Wat Phra Kaeo. Nous décidons donc de nous y rendre, bien que la fin de la journée approche.
Une fois arrivés devant la longue muraille blanche qui ceinture le domaine royal, nous entendons un policier dire à un touriste italien que le site est fermé ! Le touriste italien rebrousse chemin et je m’apprête à faire de même, mais ma femme insiste pour que nous tentions le coup. Je ne le sais pas encore mais elle aura bien fait d’insister car le spectacle qui nous attend à l’intérieur va s’avérer tout simplement hors-normes…
Nous intégrons donc un peu plus loin une énorme file d’attente qui passe sous des arbres, desquels descendent des écureuils qui viennent quasiment au contact. Du coup, l’attente passe finalement assez vite. L’entrée n’est donc pas encore fermée malgré les dires du policier, même s’il ne nous reste qu’une heure environ pour visiter l’intérieur. C’est insuffisant et il va falloir faire vite mais on n’a pas le choix.
L’origine du site date de la fin du 18e siècle, lorsque le roi Rama Ier fonda officiellement Bangkok pour en faire la nouvelle capitale du pays. Il décida d’y construire un temple qui devait surpasser ceux des capitales précédentes, Ayutthaya et Thonburi.
Ce temple, ou plus précisément cette enceinte sacrée, c’est le Wat Phra Kaeo : il comprend notamment un ubosot (bâtiment principal d’un temple) abritant le fameux Bouddha d’Émeraude, ainsi qu’un ensemble comportant divers édifices, stèles et autres statues de toute beauté.
A noter que le Bouddha d’Émeraude… est en jade ! Il est interdit de le photographier (ce n’est pas celui ci-dessus).
L’architecture raffinée des différents édifices est embellie par le remarquable travail de décorations à base de feuilles d’or, de porcelaine, de céramiques, ou encore d’incrustations de nacre… Certains bâtiments sont carrément recouverts d’une pluie de dorures.
Le Phra Mondop est une magnifique bibliothèque. Elle renferme notamment de vieux livres en feuilles de palmier contenant des textes bouddhiques anciens. Ces pièces rares et fragiles sont précieusement conservées à l’intérieur.
On ne peut admirer cet incroyable bâtiment que de l’extérieur, ses salles étant fermées au public.
Le Prasat Phra Thep Bidon est le Panthéon Royal. Il contient des statues grandeur nature de tous les rois de la dynastie Chakri, laquelle est toujours au pouvoir.
Il se caractérise par la dominante bleue des innombrables céramiques qui le décorent.
Le site comprend également plusieurs chedis dorés (constructions bouddhistes en forme de tours coniques).
Au pied de l’un d’entre eux, de jolies créatures mythologiques multicolores semblent s’amuser.
Pour résumer, le Wat Phra Kaeo permet d’en prendre plein les yeux. La richesse des décorations, l’explosion des couleurs et le raffinement de l’architecture font de ce site un pur joyau.
Alors c’est vrai que tous les goûts sont dans la nature mais je dois dire que pour ma part, j’ai été vraiment subjugué par ce site majestueux.
Cette première journée en Thaïlande s’achève déjà et nous n’avons pas chômé. Pour les raisons que j’ai déjà évoquées, nous avons manqué de temps et ce sera mon seul regret de la journée : ne pas avoir pu profiter plus longtemps du Wat Arun et plus encore du Wat Phra Kaeo. Peut-être y reviendrons-nous un jour…
A ce stade du récit, un petit mot sur les transports. Jusque-là, nous n’avons utilisé quasiment que le taxi. Nous avons toujours privilégié le taxi-meter, c’est-à-dire équipé d’un compteur.
Pour l’instant, nous avons de la chance car nous n’avons jamais été bloqués dans les bouchons.
Un peu d’attente parfois mais globalement, ça roule mieux que ce à quoi nous nous attendions. Chacun de nos différents trajets ne nous a donc coûté au total que l’équivalent de quelques euros.
Pour aller du Wat Pho au Wat Arun, nous avons pris le bateau. Il suffit de quelques minutes pour traverser la rivière, pour une somme modique : 4 baths par personne (j’avais lu que ça en coûtait 3, nous c’était 4 mais bon, ça n’équivaut qu’à une douzaine de centimes !).
Nous faisons également goûter nos deux fils ados aux joies du tuk-tuk ! D’un côté, la conduite sportive est à la fois rapide et totalement dépaysante. De l’autre, les gaz d’échappements et le vacarme ambiants nous font fonctionner les narines et les oreilles à plein régime. En tout cas, le court trajet nous permet de passer un bon moment de rigolade en famille.
Nous prenons aussi le bateau sur la Chao Phraya pour descendre à un arrêt situé à une quinzaine de minutes de marche de notre hôtel. La jeune femme qui contrôle les billets se balade sur le bastingage comme si de rien n’était, pas impressionnée du tout par les remous qui secouent parfois l’embarcation.
Nous terminerons notre première journée à Bangkok par une balade nocturne à flâner dans les rues animées.
AYUTTHAYA
Pour nous rendre à Ayutthaya, qui est surnommée la “Cité Scintillante”, nous choisissons le train. En un petit coup de taxi, nous sommes à la gare. Il y a beaucoup de monde dans le hall et nous nous faisons aider pour trouver le bon guichet.
Les trains pour Ayutthaya sont assez fréquents mais il y en a un qui nous intéresse plus particulièrement : il part à 10h05, or le taxi nous a déposés à 9h50 précises. Il y a 5 personnes qui font la queue devant nous, donc normalement on devrait rater ce train-là et prendre le suivant.
Mais finalement non car ça avance vite. Je ne comprends à peu près rien à ce que me dit en thaï la dame du guichet ! Elle m’indique juste le bon quai avec la main, vers lequel nous nous empressons de courir tous les quatre.
Alourdis par nos sacs à dos, nous galopons avec une grâce similaire à celle des éléphants que nous allons voir dans quelques jours mais peu importe, ce qui compte c’est d’attraper ce train ! Nous montons dedans à 10h02, il démarre à 10h06. Ouf !
Parmi les différents moyens de faire le trajet Bangkok - Ayutthaya (bus, mini-van, taxi…), le train est apparemment le moins cher. Nous avons choisi la 3e classe pour nous sentir un peu plus en immersion dans le pays (debout ou sièges en bois, absence de clim, et contact avec la population garanti) pour la somme défiant toute concurrence de… 15 THB par personne (environ 50 centimes). Autrement, le prix est de 66 THB (2 euros environ) en 1e classe et 35 THB (1 euro environ) en 2nde classe, ce qui n’est pas la ruine non plus.
Le trajet est d’environ 80 kilomètres, il dure 1h20 en théorie et près de 2h en pratique.
Arrivés à Ayutthaya, nous prenons encore un tuk-tuk pour rejoindre notre petit hôtel, où la famille qui le tient nous réserve un excellent accueil. C’est le PU Guesthouse, qui semble avoir été repris depuis, c’est-à-dire très récemment, puisqu’il a changé de nom (= OYO 356 PU Guesthouse) et que d’après les photos vues sur le web, il a été entièrement repeint et a fait l’objet de petits travaux en façade.
Bref, plutôt que de choisir nous-mêmes les temples à visiter, qui sont légion à Ayutthaya, nous optons pour le tour en bateau que nous propose la famille : 3 temples ce soir jusqu’au coucher du soleil (15h-18h). Le prix : 200 THB par personne (environ 6 euros).
Puis nous ferons un autre tour demain, dans une voiturette qui ressemble plus à un espèce de tuk-tuk amélioré, pour découvrir 9 autres temples. Le prix : 2100 THB la voiture (environ 62 euros en tout pour 4) de 9h00 à 16h00.
Il faut préciser que l’entrée dans certains temples est payante : en général entre 20 et 50 baths par personne (en gros entre 0,50 et 1,50 euro). Certains sont gratuits.
Fondée en 1350, Ayutthaya fut la capitale du royaume de Siam pendant quatre siècles. Elle fut l’une des villes d’Asie du Sud-Est les plus prospères de son époque, et figura même parmi les plus grandes villes du monde au 18e siècle.
Bien que son nom d’origine sanskrite signifie “qui ne peut être conquis”, elle finit bel et bien par être pillée puis détruite par le voisin birman en 1767. Ensuite, la cité tomba en ruines petit à petit.
Aujourd’hui, les vestiges de ses dizaines de temples témoignent de sa grandeur passée. Ce sont eux qui valent à la ville d’être classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, et qui font de la Cité Scintillante une étape incontournable de la Thaïlande.
Ayutthaya est traversée par plusieurs cours d’eau, sur lesquels c’est un vrai régal de se déplacer pour découvrir les nombreux temples qui embellissent les rives, même si on n’y est pas tout seul.
Ceux qui veulent découvrir des temples n’ont que l’embarras du choix à Ayutthaya.
Mais avant de vous montrer ceux que nous avons visités, une toute petite leçon d’architecture bouddhiste s’impose :
Voici une liste, évidemment subjective, de quelques-uns des plus beaux temples que nous avons vus à Ayutthaya, à ne rater sous aucun prétexte.
Wat Phanan Choeng
Construit en 1324.
Bien qu’il soit très prisé des touristes, il ne faut pas passer à côté de ce temple.
Vous noterez qu’ici, même les chats sont zen !
Bon, le principal joyau de ce temple, c’est l’immense Bouddha doré qu’il abrite (19 mètres de haut). Particulièrement vénéré des bouddhistes, il est enserré dans une salle presque trop petite pour lui, et richement décorée. L’ensemble est somptueux.
Pour ma part, la beauté de cette salle et de ce Bouddha m’impressionnent, et c’est l’un des lieux que j’ai préférés à Ayutthaya.
Wat Phra Si Sanphet
Proche du palais royal d’Ayutthaya, il servait de temple royal. C’est l’un des temples les plus importants de la Cité. Ses vestiges sont situés dans une zone arborée, ce qui rend la visite particulièrement agréable, notamment par temps chaud.
Il est situé sur le même site qu’un autre temple très intéressant mais plus récent (je l’évoquerai plus loin) : Wiharn Phra Mongkon Bophit.
Wat Chai Watthanaram
Construit en 1630.
Situé sur la rive du fleuve Chao Phraya, ce célèbre temple est l’un des plus réputés d’Ayutthaya.
Le roi Prasat Thong le fit ériger en hommage à sa mère. Aujourd’hui, ce temple est plutôt bien conservé.
Le moment idéal pour le découvrir est le soir au coucher du soleil.
Pour moi, parmi tous les temples que nous aurons vus en deux jours, s’il ne fallait en voir qu’un seul, ce serait sans doute celui-là…
Toutes ces photos étant assez lourdes et donc plus ou moins difficiles à enregistrer sur ce site, je vais devoir poster plusieurs messages successifs pour écrire la suite…