Carnet de voyage : Thaïlande - Malaisie - Singapour

Forum Thaïlande


Bonjour à tous,

Nombre de carnets ont déjà été publiés sur l’Asie du Sud-Est et je me suis donc interrogé sur la nécessité d’en publier un à mon tour. Et puis je me suis dit que quelques infos récentes pourraient être utiles à ceux qui préparent un voyage par là-bas. Alors comme je puise régulièrement mes propres infos notamment sur ce forum pour préparer mes voyages, je me dis que ce carnet sera un juste retour des choses.

Donc, voici le périple que nous avons réalisé, ma femme, nos deux fils ados et moi, en juillet dernier et qui nous a menés dans trois pays. La Thaïlande :

La Malaisie :

et Singapour :

Pour une fois, tout aurait dû bien commencer pour nous avec ce voyage car, contrairement à nos avions pour l’Indonésie en 2015 et pour le Nicaragua en 2017, qui avaient tous les deux été annulés au dernier moment alors que nous étions quelques centaines à poireauter en salle d’embarquement, notre avion pour Bangkok a bien décollé, lui, en temps et en heure. Mais sans nous quand même !

En effet, quelques jours plus tôt, le brevet des collèges que passait notre fils aîné avait été décalé de quelques jours par le ministre pour cause de… canicule ! Les école maternelles n’ont pas été fermées mais les collèges qui accueillaient le brevet, si ! Allez comprendre. Toujours est-il que notre avion s’est trouvé à décoller pendant la dernière épreuve du brevet. Nous avons donc dû décaler notre vol de 24 heures.

Si je cite cette anecdote qui n’a apparemment rien à voir avec la Thaïlande, c’est parce qu’une fois arrivés à Bangkok, le monsieur à l’accueil de notre hôtel nous annonce qu’il a annulé par erreur les 3 nuitées que nous y avions réservées. J’avais pourtant bien envoyé 2 mails de confirmation de notre réservation en précisant que nous manquerions juste la première nuit et il m’avait adressé une réponse positive, mais il a fait la boulette quand même ! Bref, après le coup de l’avion raté, quand ça veut pas, ben ça veut pas.

Nous prenons donc la nouvelle avec le sourire (quoi de plus normal dans ce pays !), alors que notre interlocuteur de l’hôtel, lui, n’esquisse pas le moindre rictus. Il paraît que quand on va au pays du sourire, il y en a toujours un qui fait exception à la règle. Pour nous, ce sera donc celui-là ! Mais ce n’est pas bien grave, tous les autres rattraperont le coup après lui, au fil de notre séjour…

Enfin bon, après une demi-journée perdue bêtement pour chercher un autre hôtel, puis pour le rejoindre au milieu de l’intense circulation de Bangkok, nous pouvons enfin nous poser. C’est l’heure de manger puis de se coucher, le voyage commencera donc vraiment demain.

BANGKOK

Selon le dernier classement des villes les plus visitées du monde, Bangkok se situe à… la première place ! Devant Londres (2e) et Paris (3e), excusez du peu. Et si certains quartiers ne sont pas spécialement sexy, quelques sites en revanche constituent de pures merveilles et justifient un tel classement.

Après tous les problèmes que nous avons rencontrés d’emblée dans ce voyage, il ne nous reste plus qu’un jour pour visiter Bangkok, au lieu de deux et demi comme initialement prévu, sachant que nous y reviendrons une demi-journée au milieu du séjour.

Nous allons donc manquer de temps pour visiter la ville mais bon, il faut faire avec et nous allons essayer de voir le maximum de choses pour cette première journée que nous n’avons pas volée !

Nous commençons par traverser, rapidement hélas, le marché aux fleurs.

Il paraît qu’il est ouvert 24 heures sur 24. En tout cas lors de notre venue, il n’y a pas foule mais l’endroit, où il y a également pas mal de fruits et légumes, est vraiment agréable.

Nous enchaînons par l’un des fameux temples de Bangkok : le Wat Pho.

Son architecture nous dépayse totalement et je dois dire qu’avec le stress énorme que nous a causé pendant une semaine le report de notre départ, ce lieu sacré nous fait un bien fou. C’est pour vivre ce genre de moments que nous aimons tant voyager.

Alors bien sûr, le temps n’est pas très beau (pas étonnant, on est en juillet mais ça au moins, c’était prévu), contrairement au site !

A l’intérieur de ces bâtiments multicolores, les bouddhas sont omniprésents et rivalisent de sérénité.

Le plus grand et le plus impressionnant d’entre eux, c’est Bouddha couché, représenté sur son lit de mort juste avant d’atteindre le Parinirvāṇa (la fin de l’existence physique pour qui a atteint l’éveil).

Ce magnifique bouddha est entièrement recouvert de feuilles d’or. Il nous impressionne.

La salle qui l’accueille, bien que très grande, semble trop exiguë pour cette statue qui en impose : 46 mètres de long sur 15 de haut.

Et que dire de ses pieds, qui sont au moins aussi beaux que tout le reste : incrustés de nacre, ils représentent les 108 actions qui ont permis à Bouddha d’atteindre la perfection.


Ci-dessus : la plante du pied de Bouddha (détail)

Un peu plus loin se trouve le sanctuaire principal : l’Ubosot. A l’intérieur, on retrouve Bouddha, mais assis cette fois. C’est en dessous de cette statue toute en or et en cristal que sont conservées les cendres du célèbre roi Rama Ier (1737-1809).

A noter enfin que dans l’enceinte du Wat Pho, on trouve également une école de médecine et de massages traditionnels, qui fut créée pour assurer la transmission des savoirs ancestraux.

Aujourd’hui, elle assure la formation des étudiants venus du monde entier. Les visiteurs peuvent d’ailleurs se faire masser dans les règles de l’art, même si l’attente peut parfois être un peu longue…

Bon, finalement, il commence bien ce voyage en Thaïlande.

Nous enchaînons avec un autre temple, le Wat Arun.

Contrairement au Wat Pho qui est très coloré, le Wat Arun apparaît plutôt blanc de loin. Mais de près, on constate que c’est une infinité de petites mosaïques colorées qui constituent ce gigantesque ensemble.

Une partie seulement des escaliers du prang central (72 mètres de haut) est ouverte au public, ce qui est suffisant pour avoir une jolie vue sur Bangkok quand le temps s’y prête… ce qui n’était pas le cas le jour de notre visite !

Si les deux temples que nous avons visités nous ont impressionnés, que dire de celui que nous allons voir dans la foulée : le Wat Phra Kaeo.

Tous les bangkokiens que nous rencontrons nous le disent : parmi toutes les merveilles de leur ville, le summum selon eux, c’est le Wat Phra Kaeo. Nous décidons donc de nous y rendre, bien que la fin de la journée approche.

Une fois arrivés devant la longue muraille blanche qui ceinture le domaine royal, nous entendons un policier dire à un touriste italien que le site est fermé ! Le touriste italien rebrousse chemin et je m’apprête à faire de même, mais ma femme insiste pour que nous tentions le coup. Je ne le sais pas encore mais elle aura bien fait d’insister car le spectacle qui nous attend à l’intérieur va s’avérer tout simplement hors-normes…

Nous intégrons donc un peu plus loin une énorme file d’attente qui passe sous des arbres, desquels descendent des écureuils qui viennent quasiment au contact. Du coup, l’attente passe finalement assez vite. L’entrée n’est donc pas encore fermée malgré les dires du policier, même s’il ne nous reste qu’une heure environ pour visiter l’intérieur. C’est insuffisant et il va falloir faire vite mais on n’a pas le choix.

L’origine du site date de la fin du 18e siècle, lorsque le roi Rama Ier fonda officiellement Bangkok pour en faire la nouvelle capitale du pays. Il décida d’y construire un temple qui devait surpasser ceux des capitales précédentes, Ayutthaya et Thonburi.

Ce temple, ou plus précisément cette enceinte sacrée, c’est le Wat Phra Kaeo : il comprend notamment un ubosot (bâtiment principal d’un temple) abritant le fameux Bouddha d’Émeraude, ainsi qu’un ensemble comportant divers édifices, stèles et autres statues de toute beauté.

A noter que le Bouddha d’Émeraude… est en jade ! Il est interdit de le photographier (ce n’est pas celui ci-dessus).

L’architecture raffinée des différents édifices est embellie par le remarquable travail de décorations à base de feuilles d’or, de porcelaine, de céramiques, ou encore d’incrustations de nacre… Certains bâtiments sont carrément recouverts d’une pluie de dorures.

Le Phra Mondop est une magnifique bibliothèque. Elle renferme notamment de vieux livres en feuilles de palmier contenant des textes bouddhiques anciens. Ces pièces rares et fragiles sont précieusement conservées à l’intérieur.

On ne peut admirer cet incroyable bâtiment que de l’extérieur, ses salles étant fermées au public.

Le Prasat Phra Thep Bidon est le Panthéon Royal. Il contient des statues grandeur nature de tous les rois de la dynastie Chakri, laquelle est toujours au pouvoir.

Il se caractérise par la dominante bleue des innombrables céramiques qui le décorent.

Le site comprend également plusieurs chedis dorés (constructions bouddhistes en forme de tours coniques).

Au pied de l’un d’entre eux, de jolies créatures mythologiques multicolores semblent s’amuser.

Pour résumer, le Wat Phra Kaeo permet d’en prendre plein les yeux. La richesse des décorations, l’explosion des couleurs et le raffinement de l’architecture font de ce site un pur joyau.

Alors c’est vrai que tous les goûts sont dans la nature mais je dois dire que pour ma part, j’ai été vraiment subjugué par ce site majestueux.

Cette première journée en Thaïlande s’achève déjà et nous n’avons pas chômé. Pour les raisons que j’ai déjà évoquées, nous avons manqué de temps et ce sera mon seul regret de la journée : ne pas avoir pu profiter plus longtemps du Wat Arun et plus encore du Wat Phra Kaeo. Peut-être y reviendrons-nous un jour…

A ce stade du récit, un petit mot sur les transports. Jusque-là, nous n’avons utilisé quasiment que le taxi. Nous avons toujours privilégié le taxi-meter, c’est-à-dire équipé d’un compteur.

Pour l’instant, nous avons de la chance car nous n’avons jamais été bloqués dans les bouchons.

Un peu d’attente parfois mais globalement, ça roule mieux que ce à quoi nous nous attendions. Chacun de nos différents trajets ne nous a donc coûté au total que l’équivalent de quelques euros.

Pour aller du Wat Pho au Wat Arun, nous avons pris le bateau. Il suffit de quelques minutes pour traverser la rivière, pour une somme modique : 4 baths par personne (j’avais lu que ça en coûtait 3, nous c’était 4 mais bon, ça n’équivaut qu’à une douzaine de centimes !).

Nous faisons également goûter nos deux fils ados aux joies du tuk-tuk ! D’un côté, la conduite sportive est à la fois rapide et totalement dépaysante. De l’autre, les gaz d’échappements et le vacarme ambiants nous font fonctionner les narines et les oreilles à plein régime. En tout cas, le court trajet nous permet de passer un bon moment de rigolade en famille.

Nous prenons aussi le bateau sur la Chao Phraya pour descendre à un arrêt situé à une quinzaine de minutes de marche de notre hôtel. La jeune femme qui contrôle les billets se balade sur le bastingage comme si de rien n’était, pas impressionnée du tout par les remous qui secouent parfois l’embarcation.

Nous terminerons notre première journée à Bangkok par une balade nocturne à flâner dans les rues animées.

AYUTTHAYA

Pour nous rendre à Ayutthaya, qui est surnommée la “Cité Scintillante”, nous choisissons le train. En un petit coup de taxi, nous sommes à la gare. Il y a beaucoup de monde dans le hall et nous nous faisons aider pour trouver le bon guichet.

Les trains pour Ayutthaya sont assez fréquents mais il y en a un qui nous intéresse plus particulièrement : il part à 10h05, or le taxi nous a déposés à 9h50 précises. Il y a 5 personnes qui font la queue devant nous, donc normalement on devrait rater ce train-là et prendre le suivant.
Mais finalement non car ça avance vite. Je ne comprends à peu près rien à ce que me dit en thaï la dame du guichet ! Elle m’indique juste le bon quai avec la main, vers lequel nous nous empressons de courir tous les quatre.

Alourdis par nos sacs à dos, nous galopons avec une grâce similaire à celle des éléphants que nous allons voir dans quelques jours mais peu importe, ce qui compte c’est d’attraper ce train ! Nous montons dedans à 10h02, il démarre à 10h06. Ouf !

Parmi les différents moyens de faire le trajet Bangkok - Ayutthaya (bus, mini-van, taxi…), le train est apparemment le moins cher. Nous avons choisi la 3e classe pour nous sentir un peu plus en immersion dans le pays (debout ou sièges en bois, absence de clim, et contact avec la population garanti) pour la somme défiant toute concurrence de… 15 THB par personne (environ 50 centimes). Autrement, le prix est de 66 THB (2 euros environ) en 1e classe et 35 THB (1 euro environ) en 2nde classe, ce qui n’est pas la ruine non plus.

Le trajet est d’environ 80 kilomètres, il dure 1h20 en théorie et près de 2h en pratique.

Arrivés à Ayutthaya, nous prenons encore un tuk-tuk pour rejoindre notre petit hôtel, où la famille qui le tient nous réserve un excellent accueil. C’est le PU Guesthouse, qui semble avoir été repris depuis, c’est-à-dire très récemment, puisqu’il a changé de nom (= OYO 356 PU Guesthouse) et que d’après les photos vues sur le web, il a été entièrement repeint et a fait l’objet de petits travaux en façade.

Bref, plutôt que de choisir nous-mêmes les temples à visiter, qui sont légion à Ayutthaya, nous optons pour le tour en bateau que nous propose la famille : 3 temples ce soir jusqu’au coucher du soleil (15h-18h). Le prix : 200 THB par personne (environ 6 euros).

Puis nous ferons un autre tour demain, dans une voiturette qui ressemble plus à un espèce de tuk-tuk amélioré, pour découvrir 9 autres temples. Le prix : 2100 THB la voiture (environ 62 euros en tout pour 4) de 9h00 à 16h00.

Il faut préciser que l’entrée dans certains temples est payante : en général entre 20 et 50 baths par personne (en gros entre 0,50 et 1,50 euro). Certains sont gratuits.

Fondée en 1350, Ayutthaya fut la capitale du royaume de Siam pendant quatre siècles. Elle fut l’une des villes d’Asie du Sud-Est les plus prospères de son époque, et figura même parmi les plus grandes villes du monde au 18e siècle.

Bien que son nom d’origine sanskrite signifie “qui ne peut être conquis”, elle finit bel et bien par être pillée puis détruite par le voisin birman en 1767. Ensuite, la cité tomba en ruines petit à petit.

Aujourd’hui, les vestiges de ses dizaines de temples témoignent de sa grandeur passée. Ce sont eux qui valent à la ville d’être classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, et qui font de la Cité Scintillante une étape incontournable de la Thaïlande.

Ayutthaya est traversée par plusieurs cours d’eau, sur lesquels c’est un vrai régal de se déplacer pour découvrir les nombreux temples qui embellissent les rives, même si on n’y est pas tout seul.

Ceux qui veulent découvrir des temples n’ont que l’embarras du choix à Ayutthaya.

Mais avant de vous montrer ceux que nous avons visités, une toute petite leçon d’architecture bouddhiste s’impose :

Voici une liste, évidemment subjective, de quelques-uns des plus beaux temples que nous avons vus à Ayutthaya, à ne rater sous aucun prétexte.

Wat Phanan Choeng

Construit en 1324.
Bien qu’il soit très prisé des touristes, il ne faut pas passer à côté de ce temple.


Vous noterez qu’ici, même les chats sont zen !

Bon, le principal joyau de ce temple, c’est l’immense Bouddha doré qu’il abrite (19 mètres de haut). Particulièrement vénéré des bouddhistes, il est enserré dans une salle presque trop petite pour lui, et richement décorée. L’ensemble est somptueux.

Pour ma part, la beauté de cette salle et de ce Bouddha m’impressionnent, et c’est l’un des lieux que j’ai préférés à Ayutthaya.

Wat Phra Si Sanphet

Proche du palais royal d’Ayutthaya, il servait de temple royal. C’est l’un des temples les plus importants de la Cité. Ses vestiges sont situés dans une zone arborée, ce qui rend la visite particulièrement agréable, notamment par temps chaud.

Il est situé sur le même site qu’un autre temple très intéressant mais plus récent (je l’évoquerai plus loin) : Wiharn Phra Mongkon Bophit.

Wat Chai Watthanaram

Construit en 1630.
Situé sur la rive du fleuve Chao Phraya, ce célèbre temple est l’un des plus réputés d’Ayutthaya.

Le roi Prasat Thong le fit ériger en hommage à sa mère. Aujourd’hui, ce temple est plutôt bien conservé.

Le moment idéal pour le découvrir est le soir au coucher du soleil.

Pour moi, parmi tous les temples que nous aurons vus en deux jours, s’il ne fallait en voir qu’un seul, ce serait sans doute celui-là…

Toutes ces photos étant assez lourdes et donc plus ou moins difficiles à enregistrer sur ce site, je vais devoir poster plusieurs messages successifs pour écrire la suite…

Vidéo

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Donc, la suite :slight_smile:

Il y a une chose qui m’étonnera toujours : j’entends régulièrement des personnes de mon entourage, lorsqu’elles reviennent de Thaïlande ou de Birmanie notamment, dire que même si elles ont beaucoup aimé leur voyage, elles n’en peuvent plus des bouddhas, des temples et des pagodes, tellement elles en ont vu.

Ben moi au contraire, je dois dire que je ne m’en suis jamais lassé. Pourtant, je ne suis ni un adepte, ni un grand connaisseur du bouddhisme, ni non plus un spécialiste de l’histoire et des vieilles pierres et pourtant, j’ai savouré du début à la fin la totalité des temples visités, et je me suis régalé du premier au dernier bouddha rencontré.

D’ailleurs puisque j’en parle, et bien voici les autres temples que nous avons visités à Ayutthaya. Mais juste en photos.

- Wat Phutthaisawan

- Wat Phu Khao Thong
(à partir de là, le temps se gâte ce qui altère hélas un peu les photos mais bon, je ne me plains pas car au moins, on n’a pas eu de pluie).

- Wat Lokayasutharam

- Le fameux Wat Mahathat

- Wiharn Phra Mongkon Bophit
(vu depuis le Wat Phra Si Sanphet, évoqué précédemment)

- Wat Yai Chai Mongkol

Voilà, je ne vais pas insister plus longtemps sur tous ces temples mais, avis aux amateurs d’histoire, de vieilles pierres, de bouddhisme et de dépaysement : Ayutthaya est une pure merveille et l’Unesco ne s’y est pas trompée !

A noter qu’au cours du tour en voiture que nous avons fait, réservé comme indiqué ci-avant auprès de notre hôtel, notre chauffeur nous a emmenés visiter le “temple des singes” (qui n’a en réalité absolument rien d’un temple). Il s’agit en fait d’un vague terrain sur lequel vivent des singes qu’on peut approcher de très près.

Au début, nous avons un peu la même impression que si nous avions été emmenés là dans un “promène-couillons”. Pourtant, nous passons finalement un moment sympa et rigolo en famille avec ces singes extrêmement curieux et tout sauf craintifs, qui nous montent sur les épaules et sur la tête, et qui s’amusent avec nous… autant que nous avec eux !

A près cette belle journée de visites, nous passons la soirée sur une place en plein Ayutthaya ou de nombreux stands de street food nous tendent les bras. Nous picorons un peu partout et nous nous régalons face à un temple (allez, le dernier pour la route…) aux pieds duquel coule la rivière.

Après le repas et après avoir raccompagné ma petite famille jusqu’à l’hôtel, je retourne jusqu’à une petite laverie devant laquelle nous venons de passer, et qui fait aussi office de maison. Elle avait attiré mon attention car la famille qui discutait là me paraissait sympa. Je décide donc de les aborder avec à la fois un grand sourire et le “sawadee khrap” de rigueur.

Il y a là un jeune père de famille avec sa femme et leur petite fille, ainsi que son frère aîné et un ami. Ils me proposent aussitôt d’entrer, ce que je fais avec plaisir.

Au fil de la discussion, je leur demande si je peux les photographier. Ils me répondent tous oui, à part l’ami. Il est japonnais et de tout notre périple, c’est le seul qui refusera une photo. Je respecte bien sûr, et nous passons une partie de la soirée à discuter tous ensemble de nos pays respectifs, notre vie quotidienne, et je dois dire que nous nous marrons bien tous ensemble.

Le jeune papa me propose un whisky. Bien que n’en raffolant pas trop, je n’ose pas refuser, par politesse (bon et puis si je n’en raffole pas trop, je ne déteste pas ça non plus hein !). Mais quand il me tend un verre de 33cl rempli à ras-bord, j’avoue que je reviens sur ma décision et je décline poliment. Nous rigolons tous de ma frilosité.

Puis le frère va chercher son djembe et en joue une partie de la soirée, pendant que nous discutons de tout et de rien.

C’est un de ces moments simples et conviviaux comme j’en raffole. Je les remercie de m’avoir ouvert leur porte et prends congé.

Demain, avec ma petite famille, nous quitterons la Cité Scintillante et mettrons le cap sur le Mae Klong…

Un petit mot sur le prix de notre guesthouse à Ayutthaya (le PU Guesthouse) : à 1500 THB la nuit pour 4 personnes (soit 45 euros environ), ce sera l’un des hébergements les plus chers de tout notre périple même si, dans l’absolu, cela reste plutôt bon marché. Et surtout, tout y aura été parfait, de bout en bout, à commencer par l’accueil que nous a réservé la famille.

LE LONG DU MAE KLONG

Notre prochain site à visiter est le marché flottant de Damnoen Saduak. Pour y aller tôt le matin, nous avons réservé une chambre à Ban Khlong Khlaeng, à 15 km du marché. Il s’agit d’un petit hôtel familial, le Tonnum Resort, où le gérant va nous accueillir de manière mémorable. Au niveau prix, nous paierons en tout 1200 baths (env. 36 euros) la chambre pour 4.

L’hôtel donne sur le Mae Klong : c’est un fleuve qui se jette dans le golfe de Thaïlande à Samut Prakan, à 80 kilomètres au sud-est de Bangkok. Ayant tout l’après-midi devant nous, nous le passons à nous balader dans les rues et à flâner le long du fleuve.

De toute évidence, cette petite ville de 50.000 habitants est orientée vers la pêche. Pourtant, de nombreux chalutiers sont bloqués à quai, certains dans un état de décrépitude avancée.

En effet, la Thaïlande n’ayant pas toujours respecté certains règlements internationaux, elle est aujourd’hui sanctionnée par quelques restrictions en matière de pêche dans le golfe de Thaïlande.

Toujours est-il que l’on croise de nombreux habitants sur de petites embarcations, qui viennent prélever péniblement de quoi nourrir leur famille. En effet, les poissons qu’ils réussissent à sortir de leurs filets sont aussi rares que petits.

Régulièrement, un varan ou deux passent par là, longeant la coque des bateaux à quai, à la recherche d’un peu de nourriture, sous l’œil imperturbable des pêcheurs.

Après cette longue balade dans une ville dépourvue de touristes, ma femme et nos fils rentrent à l’hôtel pendant que je continue mes errances photographiques.

Sur la rive marronnasse située juste en contrebas du pont sur lequel je suis posté, j’observe l’attaque-éclair d’un varan sur l’un de ses congénères, lequel s’enfuie à la nage.

Dans la foulée, j’aperçois un peu plus loin un temple. D’où je suis, il ne me semble d’abord pas payer plus de mine que ça. Mais lorsque j’aperçois un moine bouddhiste, puis deux, puis trois, marcher aux abords, je décide de m’y rendre afin d’essayer de nouer le contact avec eux et pourquoi pas, de les photographier s’ils sont d’accord.

Mais pour les rejoindre, je dois d’abord passer un premier obstacle, à savoir la quinzaine de chiens errants qui ont trouvé refuge auprès des moines. Pas besoin de sonner pour m’annoncer, les chiens se chargent de signaler la présence de l’intrus que je suis, à grands coups d’aboiements qui brisent le silence. C’est donc dans une absence totale de discrétion que j’arrive devant la façade du temple, lequel s’avère finalement plus attrayant de près que de loin.

En effet, sa jolie façade ornée de têtes d’éléphants change un peu des temples habituels.

Toujours escorté par mes chiens errants, je me dirige vers un petit groupe de trois moines, dont un seul va finalement s’avérer causant. Enfin, tout est relatif car il ne parle que le thaï ! Mais il sourit beaucoup et a l’air de rechercher le contact lui aussi. Nous communiquons comme nous pouvons à grands gestes, et quand je finis par lui montrer le temple, il va aussitôt en chercher les clés pour m’ouvrir les portes.

Il accepte en riant de prendre la pose pour moi mais chaque fois que je déclenche, il arrête de rire !

Il me fait le coup deux ou trois fois mais ce n’est pas bien grave car je le trouve photogénique.
Il me fait ensuite pénétrer dans le temple, où il ouvre une fenêtre et son volet pour qu’on puisse y voir quelque chose.

C’est ainsi que je me retrouve dans ce lieu sacré tout seul avec ce moine sympa et accueillant, sans le moindre touriste à l’horizon.

C’est un vrai privilège qu’il m’offre là. Il semble aussi heureux de m’accueillir ici que je le suis de pouvoir profiter de ce joli temple vide, ce qui me change des temples plus ou moins fréquentés d’Ayutthaya.

Je le remercie chaleureusement, puis nous nous quittons à coups de grands sourires, et je rentre à l’hôtel où le patron nous réserve une petite surprise…

Cet hôtel, c’est le Tonnum Resort. Il tient son nom de son jeune propriétaire, qui l’a reçu de ses parents. Tonnum, qui a l’air de s’ennuyer un peu, a donc décidé de nous faire une petite surprise : il nous propose de nous emmener avec sa propre voiture passer la soirée en ville, au marché situé à une quinzaine de minutes de route de là. Nous ne lui avons pourtant rien demandé mais comme nous avions passé un bon moment à discuter avec lui en arrivant à l’hôtel et que le feeling semblait réciproquement bon, il nous propose ce petit tour gratuit. Sympa, non ?

Bon, je ne m’attarderai pas sur la conduite ultra-sportive de Tonnum qui, malgré la chaleur ambiante, nous donne quelques sueurs froides. Un quart-d’heure plus tard, c’est les jambes toutes molles que nous sortons de la voiture pour découvrir un petit marché nocturne très sympa.

Tonnum ne veut pas nous embêter et nous propose de nous retrouver deux heures plus tard à sa voiture. Mais bien évidemment, ça nous gêne un peu et nous lui contre-proposons de nous accompagner. C’est ainsi qu’il nous emmène voir un train d’un genre particulier, qui est sagement garé.

Il nous parle alors du Mae Klong Railway Market : si ce marché est si atypique, c’est parce que, comme son nom l’indique, il est situé sur une voie de chemin de fer… en activité !

Tous les jours, le train en provenance ou à destination de Bangkok traverse ce marché. Il arrive au ralenti et au fur et à mesure qu’il avance, les commerçants remballent leurs marchandises les uns après les autres. Au dernier moment, ils plient leur étal et dès que le train est passé, ils remettent tout en place. Et ce train, Tonnum nous explique que c’est celui qui est immobile sous nos yeux.

Nous ne le verrons hélas pas se frayer un chemin à travers les étals multicolores des commerçants du coin puisque lorsqu’il démarrera demain matin, nous serons déjà partis pour notre prochaine étape…

Mais revenons-en à nos moutons. Sur ce marché, il y a absolument partout des stands pour manger. Nous invitons donc Tonnum, c’est la moindre des choses puisqu’il nous a emmenés ici à l’œil. Il a un peu de mal à accepter mais finit quand même par se laisser convaincre.

C’est d’ailleurs lui qui commande différents plats pour nous tous, sans nous demander notre avis ! Excellents choix, je dois dire qu’on ne reconnaît pas vraiment tout ce qu’on mange mais en tout cas, on se régale et c’est bien là l’essentiel ! Au total, pour une poignée de baths (260 soit 7 euros et des poussières), nous faisons un excellent repas.

Pour terminer la soirée, Tonnum nous emmène voir le site où se déroule, certains matins de la semaine, un marché flottant autre que celui que nous irons voir demain matin, Damnoen Saduak.

Il est temps de rentrer, avec Tonnum et son bolide. Demain matin, nous nous lèverons tôt pour découvrir en barque ce fameux marché flottant, avant l’arrivée massive des touristes en provenance de Bangkok…

LE MARCHÉ FLOTTANT DE DAMNOEN SADUAK

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je dois commencer par vous raconter la petite mésaventure que nous avons vécue et où, je l’avoue, nous ne nous sommes pas montrés à notre avantage : le malheur des uns faisant le bonheur des autres, j’espère qu’elle servira à certains d’entre vous s’il y en a qui s’apprêtent à aller là-bas…

Quand on se rend sur ce marché en voiture (en taxi ou avec un chauffeur privé), on s’expose à ce qu’il nous emmène, non pas au cœur du marché comme on le lui a demandé, mais à quelques encablures de là, à un terminal de barques situé sur le canal, à l’écart du marché flottant. Apparemment, pas mal de gens connaissent l’arnaque mais jusque là, pas nous !

A cet endroit, situé en plein dans la gueule du loup (!), les différents tours proposés pour visiter le fameux marché flottant atteignent des prix exorbitants : 3000, 4000, 5000 Baths (90 à 150 euros environ !), le prix variant en fonction de la durée (une heure, deux heures…) et du contenu (visites de temples incluses ou pas, par exemple, etc.)

Le tour en barque traverse un peu trop vite le cœur du marché, qui est l’endroit le plus intéressant, et s’attarde beaucoup plus longuement sur le quai des nombreux magasins de souvenirs qui jalonnent les rives. Le but consiste bien sûr à faire acheter des souvenirs au touriste, le chauffeur qui l’a conduit là percevant une petite commission.

Ne sachant pas du tout où nous étions et disposant d’un timing serré, nous n’avons pas pu prendre le temps de nous débrouiller autrement pour rejoindre le marché par un autre moyen, d’autant plus que notre chauffeur ne parlait pas (semble-t-il…) l’anglais. Nous avons donc juste négocié à la baisse le tarif du tour en barque (2000 THB, soit quelques 60 euros quand même).

En ce qui nous concerne, bien que gardant en mémoire un arrière-goût d’arnaque de cette petite escapade fluviale, il faut reconnaître que ce marché, ou du moins le peu que nous en avons vu, nous a beaucoup plu malgré tout.

D’après les infos que nous avons eues beaucoup plus tard, la balade en barque au cœur du marché nous serait revenue à 600 THB à quatre au lieu de 2000 : sans commentaires…

Bref, ce marché, c’est l’un des marchés flottants les plus connus de toute la région du grand Bangkok, et le seul du coin à être ouvert tous les jours. Pourtant, les habitants y font rarement leurs emplettes, laissant ce soin aux touristes pour lesquels on “adapte” les prix ! Beaucoup le considèrent comme ultra-touristique. Le spectacle vaut malgré tout le coup d’œil, a fortiori si l’on s’y rend tôt le matin.

Il existe deux façons de le découvrir : soit à pied en admirant le spectacle du marché flottant depuis les ponts qui enjambent la rivière, soit en barque pour être au cœur de l’action. Nous avions choisi la première solution mais, à cause de notre petite mésaventure et du manque de temps, nous nous trouvons plus ou moins contraints de prendre une barque. Contre toute attente, nous ne le regretterons finalement pas…

Car en effet, naviguer sur ces canaux dans la lumière douce du petit matin est un enchantement.

Ce marché est donc considéré comme un nid à touristes, c’est pourquoi il est idéal de s’y rendre tôt le matin : après 9h30, les cars venus de Bangkok débarquent leurs nombreux visiteurs. Le marché n’a alors plus grand-chose d’authentique alors qu’en arrivant tôt, on ne croise quasiment aucun touriste.

Ici, on fait son marché de barque à barque : il suffit de se déplacer sur l’eau et de regarder ce qu’il y a dans la barque du voisin, puis de faire son choix parmi les produits qu’il/elle propose.

L’heure totalement indue à laquelle nous nous sommes levés pour arriver tôt a au moins le mérite de ne nous faire croiser quasiment que des locaux. Sans touristes, le dépaysement est total dans ce marché aquatique et atypique !

Si l’essentiel du marché se passe donc sur les barques, il y a quand même de nombreuses boutiques de souvenirs ainsi que des restaurants tout le long des quais, ce qui montre bien le potentiel touristique du site…

J’ai lu beaucoup de choses sur l’aspect excessivement touristique de ce marché et pourtant, au risque de me répéter, je dois bien dire qu’à l’heure où nous y étions, nous n’avons croisé presque aucun touriste.

KANCHANABURI : LE PONT DE LA RIVIÈRE KWAÏ ET LES ÉLÉPHANTS

Après la visite du marché flottant, nous faisons le trajet jusqu’à Kanchanaburi en taxi, où nous arrivons en fin de matinée.

Kanchanaburi et ses 50.000 habitants sont posés sur la rivière Kwaï (ou plus précisément au confluent des rivières Kwaï Yai et Kwaï Noi).

Après avoir posé nos affaires dans un superbe petit hôtel flottant, qui plus est très bon marché (j’y reviendrai un peu plus loin), nous partons à la découverte de la ville. En effet, nous avons prévu de passer une journée à nous occuper d’éléphants, sur la rivière Kwaï, par le biais d’une asso. Mais c’est prévu pour demain. Pour une fois, nous ne sommes pas pressés et nous allons donc enfin pouvoir prendre tout notre temps pour visiter un peu.

Nous nous dirigeons à pied vers la curiosité de la ville : le fameux pont de la rivière Kwaï. Il est situé à une petite demi-heure de marche ce qui, sous la chaleur ambiante, n’est pas une sinécure. Nous achetons plusieurs bouteilles d’eau que nous vidons aussitôt.

La ville est assez animée, notamment sur la longue avenue bordée de restaurants qui mène au pont.

Une fois arrivés, et toujours aussi assoiffés malgré les litres engloutis, nous constatons que tout ce que nous avions lu était donc vrai : l’objectif de cette marche initiatique sous la chaleur torride, à savoir le célèbre pont de la rivière Kwaï mondialement connu, s’avère finalement… d’une banalité affligeante ! En apparence du moins, car son histoire ne doit pas être prise à la légère bien sûr.

Le pont originel fut construit en bois mais un autre pont, métallique celui-là, surplombe les flots à proximité. Bombardé puis restauré dès la fin de la guerre, c’est celui qui enjambe aujourd’hui encore la fameuse rivière Kwaï Yai.

Historiquement, il faut remonter à la seconde guerre mondiale, lorsque le Japon entreprit la construction d’une ligne de chemin de fer entre la Thaïlande et la Birmanie. Il y affecta alors quelques dizaines de milliers de travailleurs asiatiques et de prisonniers de guerre. Leur mortalité fut élevée à cause des conditions parfois inhumaines dans lesquelles ils étaient traités ainsi que des maladies tropicales. D’où le surnom de “train de la mort” que porte aujourd’hui le train circulant sur cette ligne.

Un cimetière allié de la seconde guerre mondiale est réservé aux prisonniers qui ont laissé leur vie ici, en construisant ce pont.

Aucun train ne passera dessus pendant notre visite, de même qu’aucun train n’était passé sur la voie du Mae Klong Railway Market hier lorsque nous y étions ! Bon, ça nous apprendra à improviser sans regarder les horaires des trains un peu à l’avance. Cela étant dit, nous repasserons sur ce pont après-demain, mais en train cette fois…

Sur le chemin du retour vers l’hôtel, nous passons à proximité d’un temple, chinois quant à lui.

Une fois arrivés, comme souvent, je laisse femme et enfants se doucher et se reposer tranquillement à l’hôtel pendant que je ressors, à la recherche d’images à réaliser et de rencontres à faire.

J’aperçois vite trois hommes, qui ont carrément fait de la rue leur terrasse ! Leur habitation est frêle et pauvre.

C’est souvent dans ce genre d’endroits que je rencontre les gens les plus sympas. Je les aborde donc et ça ne rate pas, ils sont d’une grande gentillesse.

Ils parlent plus ou moins anglais et nous pouvons donc échanger.

Ils me disent être étonnés que je les aborde car selon eux, les touristes qui viennent de loin se contentent généralement de visiter la ville, notamment le pont. Du coup, ils me posent beaucoup de questions sur l’Europe, la vie là-bas…

Bon, c’est un peu dommage mais apparemment, je suis arrivé après la bataille, c’est-à-dire après l’apéro ! Leurs verres sont vides et l’un des trois habitants doit s’absenter, nous nous quittons donc là-dessus.

Je pars faire encore quelques images avant de rentrer à l’hôtel.

Cet article est extrait de notre blog derrière l’horizon, je vais poster la suite rapidement, à savoir la journée mémorable que nous avons passée au milieu des éléphants…

LE MONDE DES ÉLÉPHANTS

Il existe différentes structures en Thaïlande, qui accueillent les visiteurs pour leur faire approcher des éléphants. Mais nombre d’entre elles ont la réputation de ne pas respecter ces animaux. Dans la région de Kanchanaburi, nous en avons trouvé une, Elephants’ World, qui bénéficie d’une réputation inverse.

Il s’agit d’une organisation de protection de l’environnement qui assure les soins quotidiens et la protection d’une trentaine d’éléphants, dans le plus grand respect des pachydermes.

Alors bien sûr, il est difficile de porter un jugement fiable sur la façon dont toutes ces organisations traitent les animaux quand, comme moi, on est assis derrière son ordi en France pour réserver. Je me suis donc fié aux nombreux avis et commentaires trouvés sur le net, en espérant ne pas me tromper. Et Elephants’ World semble à peu près faire l’unanimité en matière de traitement respectueux des animaux, c’est pourquoi nous l’avons choisi.

Par exemple, avec de nombreuses associations, il est souvent possible de monter à dos d’éléphant mais pas avec Elephants’ World, car c’est néfaste pour l’animal.

Bref, notre journée commence par la rencontre avec leur chauffeur, qui ramasse les clients en pick-up dans les différents hôtels de Kanchanaburi le matin.

Puis on arrive sur place dans un vaste bâtiment en bois qui semble perdu en pleine nature. C’est ici qu’a lieu le briefing pour expliquer aux visiteurs la journée qui les attend.

D’un côté, le bâtiment domine la rivière Kwaï, où les visiteurs passeront une partie de la journée à laver les éléphants tout en se baignant avec eux.

De l’autre côté, on aperçoit déjà les pachydermes, qu’on nourrira sitôt le briefing terminé.

Notre groupe comprend une douzaine de personnes. On rejoint vite nos premiers éléphants pour leur donner des fruits directement dans la trompe : ils les engloutissent goulûment à raison de quelques… 200 kilos par jour !

A cette occasion, on peut les approcher de près, vraiment de très près…

On les accompagne ensuite à la rivière.

L’endroit semble être leur terrain de jeu favori… et devient vite le nôtre aussi !

On leur prépare plus tard une pitance dans une gigantesque poële, à base de bananes et de riz.

A midi, c’est à notre tour de passer à table. Je ne sais pas comment est le repas des éléphants, mais le nôtre est à la fois varié et excellent.

C’est l’après-midi qu’arrive le moment attendu par tous, à savoir celui où l’on lave les éléphants. Les enfants et les ados notamment, qui sont assez nombreux, s’en donnent à cœur joie pour emplâtrer de boue nos corpulents amis, puis pour les brosser et les arroser. A cette occasion, tout le monde finit dans la rivière, les éléphants mais aussi les humains.

L’eau est d’ailleurs juste à la bonne température : suffisamment froide pour qu’elle soit rafraîchissante, et suffisamment chaude pour qu’on n’ait pas froid. Bon bref, elle est tiède.

Elephants’ World en bref :

Pour résumer, les “éco-voyageurs” passent une demi-journée à deux jours/une nuit sur place, selon la formule choisie, à s’occuper de ces animaux : préparation de leur pitance, nourrissage, toilette, et le clou du spectacle : un bain avec eux dans la rivière Kwaï. Il existe également des formules longues (une à quatre semaines en pension complète).

Le prix :
1/2 journée : 1800 THB (à partir de 12 ans, soit 53 euros environ) et 1300 THB (moins de 12 ans, 38 euros)1 jour : 2500 THB (à partir de 12 ans, soit 75 euros environ) et 1500 THB (moins de 12 ans, 45 euros)2 jours/1 nuit : 4900 THB (à partir de 12 ans, soit 145 euros environ) et 3500 THB (moins de 12 ans, 105 euros), avec balade en forêt, randonnée en montagne, observation des oiseaux…Le prix comprend l’aller-retour depuis Kanchanaburi : l’association vient chercher les visiteurs à leur hôtel, puis les y ramène.

Une petite appréciation personnelle pour en terminer avec Elephants’ World : à l’origine, nous avions réservé cette journée surtout dans la perspective de faire plaisir à nos deux fils. Et pourtant, de retour en France à l’issue de notre périple, chacun de nous quatre a cité les trois endroits qu’il avait préférés sur la totalité du voyage, au cours duquel nous avions visité (très partiellement) trois pays. Et bien le seul site que nous avons mentionné tous les quatre, c’est Elephants’ World ! L’unanimité, quoi…

KANCHANABURI : LOGER DANS UN HÔTEL FLOTTANT

Pour en terminer avec notre escale à Kanchanaburi, je voudrais mentionner, et du coup partager, un point qui nous a plu : notre lieu d’hébergement ! Oui bon là, on n’est plus vraiment dans la visite touristique pure, mais quitte à dormir quelque part, autant choisir un endroit mythique pour en profiter au maximum. Nous flotterons donc de nuit sur la rivière Kwaï.

Une petite précision pour qu’il n’y ait pas d’équivoque : il s’agit d’un hôtel flottant, certes, mais arrimé à la berge.


Ci-dessus : ce n’est pas notre hôtel mais la vue depuis sa terrasse.

Le cadre hyper agréable de cette rivière n’est pas étranger au plaisir que nous avons pris à loger là.

Les hôtels flottants y sont assez nombreux, et souvent pas spécialement chers. On n’a donc que l’embarras du choix.

Nous avons passé deux nuits au VN Guesthouse dans un cadre très délassant, dont la quiétude vaut vraiment le coup.

Il n’y a rien de plus délassant que de prendre un verre ou un repas sur la terrasse du restaurant qui surplombe la rivière.

La restauration est bonne, le plat est à partir de 80 THB (2 euros environ).

Les chambres sont minimalistes mais propres et correctes.

Le prix : à partir de 400 THB la chambre double (12 euros).

Pour la petite histoire, c’est alors que nous flottons tranquillement sur la rivière Kwaï, un soir vers 22h15, que Victor notre fils aîné nous apprend qu’il a eu la mention TB à ce fameux - et coûteux, du coup - brevet ! Cet hôtel n’en sera donc que plus mémorable pour nous…

Voilà. Demain matin, nous prendrons le fameux “train de la mort” pour nous rendre du côté du parc national d’Erawan.

LES CHUTES D’EAU : SAI YOK NOI, ET LE PARC NATIONAL D’ERAWAN

Pour attraper ce train dit “de la mort” en direction de Nam Tok, nous devons nous extirper assez tôt de notre lit flottant.

Nous sommes venus en avance à la gare, et nous avons donc un peu de temps à tuer.

Du coup, comme d’hab, je discute avec les gens et je les photographie.

Ce train emprunte la fameuse ligne ferroviaire dont la construction fut si coûteuse en vies humaines.

Avant-hier, nous avons traversé la rivière Kwaï à pied, sur le fameux pont. Aujourd’hui, nous prenons à nouveau ce chemin, mais en train cette fois.

Le pont dispose de petites niches dans lesquelles se réfugient les passants à l’arrivée du train, qui passe au ralenti.

Après trois heures de trajet, au cours duquel nous avons traversé des paysages souvent jolis, nous arrivons enfin à Nam Tok.

En descendant du train, une dame nous cible tout de suite : c’est la patronne de la maison d’hôtes que nous avons réservée. Je lui avais donné l’horaire du train pour qu’elle sache vers quelle heure nous arriverions chez elle, mais je ne pensais pas qu’elle viendrait nous chercher en voiture. Il n’y a que cinq ou dix minutes de trajet mais elle n’était pas obligée de venir nous ramasser, loin s’en faut.

Et je dois dire que pour les deux nuits que nous allons passer chez elle, sa gentillesse et sa disponibilité seront parfaites jusqu’au bout. Cette super adresse, c’est le Plaifon & Tonnaw House. J’en reparlerai plus tard, avec toutes nos meilleures adresses en Thaïlande.


Ci-dessus : le Plaifon & Tonnaw House

Ici, nous sommes à une cinquantaine de minutes en voiture du parc national d’Erawan, où nous irons demain matin. En attendant, nous avons un après-midi à tuer, et notre hôte nous apprend qu’il y a d’autres chutes à une quinzaine de minutes de marche d’ici. Elles sont certes beaucoup moins connues, mais sont elles aussi jolies et très agréables, nous dit-elle.

Nous prenons donc maillots de bain et bouteilles d’eau, et nous voilà partis.

Les chutes de Sai Yok sont nichées en pleine forêt, et se situent sur deux niveaux. Nous arrivons par erreur au niveau supérieur, qui constitue le pont de départ des chutes.

Apparemment, il n’est pas possible de piquer une tête ici, en tout cas il n’y a personne dans l’eau. Ce qui n’est pas si étonnant d’ailleurs, puisque l’eau qui coule ici termine sa course quelques dizaines de mètres plus bas ! Nous choisissons donc une voie certes moins rapide pour redescendre, mais plus sécurisée : les chemins forestiers !

Nous ne prêtons d’ailleurs sans doute pas assez attention à cette jolie forêt que nous traversons, obnubilés que nous sommes par l’idée de plonger dans l’eau rafraîchissante qui nous attend en bas, après avoir rôti en chemin sous un soleil de plomb.

Et puis, c’est l’arrivée aux chutes. Enfin !

C’est là que nous nous apercevons combien le cadre est joli : les chutes sont vraiment belles, mais l’écrin de verdure dans lequel elles s’écoulent ne l’est pas moins. Ça fait un peu paysage vierge et originel.

Sous les chutes, plusieurs petites grottes, dont l’extérieur des parois est colonisé par la végétation tropicale, essaient tant bien que mal de se cacher derrière les rideaux d’eau.

Peine perdue, on les a bien repérées et, petits comme grands, on s’amuse tous comme des fous à rentrer dans ces petites cavités, pour se doucher en sortant sous les quantités d’eau qui tombent du sommet de la falaise rocheuse.

La température de l’eau est parfaite, le cadre est idyllique : cette étape imprévue s’avère un vrai succès que nous ne sommes pas près d’oublier. Et dire que les chutes et le parc national d’Erawan sont encore mieux, paraît-il…

De retour dans notre maison d’hôtes après ce grand bol d’air et d’eau, nous passons la soirée à sympathiser avec toute l’équipe : la jeune gérante (celle qui nous avait emmenés ici depuis la gare), deux employées, la dame aux fourneaux, le chauffeur qui nous conduira demain, le couple qui tient la minuscule épicerie attenante…

Tout le monde est aux petits soins pour nous.

Le lendemain matin, nous nous apprêtons à partir en voiture pour le parc national d’Erawan et ses fameuses chutes, avec un chauffeur qui travaille pour la gérante.

Mais en attendant le départ, une petite habitante a décidé que nous étions, non pas des clients de la maison d’hôtes, mais des compagnons de jeux !

C’est peu de dire qu’elle est souriante. Cette petite fille espiègle attend que son père l’emmène à l’école en scooter, avec ses trois frères et sœurs (et oui, cinq sur un scooter, c’est du grand classique dans cette zone de la planète, c’est parfois même plus).


Alors pour cette image, pardon pour le cadrage, je ne sais pas ce qui m’a pris ! En même temps, la petite fille n’arrêtait pas de gigoter (il faut bien que je me trouve une excuse).

Du coup, j’en profite pour immortaliser toute la famille.

Puis vient le moment de partir pour Erawan, où nous allons passer toute la journée…

LE PARC NATIONAL ET LES CHUTES D’ERAWAN

Le site ouvre dès 8h00 et nombreux sont les visiteurs qui viennent de Kanchanaburi, située à 1h20 en voiture/taxi et 2h00 en bus. Notre chauffeur, lui, mettra 45-50 mn depuis Nam Tok. Ces précisions sont importantes car les chutes sont assez fréquentées et plus on y va tôt, plus on peut en profiter avant l’arrivée des visiteurs.

Lorsque nous pénétrons dans le parc, il est déjà 8h30, cela fait donc une demi-heure qu’il est ouvert et pourtant, avec seulement quatre ou cinq voitures, le grand parking paraît vide : incroyable ! Dans quelques heures, il affichera à peu près complet avec des dizaines, des dizaines et des dizaines de véhicules garés là…

Bref, nous allons pouvoir profiter des cascades, un peu égoïstement je l’avoue, en ce début de matinée.

Les chutes d’Erawan dégoulinent sur sept niveaux. Il est possible (et recommandé) de se baigner dans chaque piscine naturelle entre deux chutes.

On les atteint en marchant dans la forêt, sur un terrain qui monte souvent mais où un sentier et parfois des escaliers sont aménagés, ce qui rend la balade facile. Elle est d’autant plus agréable qu’elle est régulièrement ponctuée des fameuses cascades.

La première, Lai Kun Rang, est accessible très rapidement. A l’heure où nous y arrivons, nous sommes tout seuls à nous y baigner, à pénétrer dans les petites grottes que cachent plus ou moins ses filets d’eau, et à sauter et plonger.

Plus tard dans la journée, elle est d’autant plus prise d’assaut par les touristes qu’elle est accessible en quelques minutes de marche seulement après l’entrée, contrairement à celles des niveaux supérieurs qui nécessitent de marcher plus longtemps. Voici la même chute, quelques heures plus tard :

Entre deux baignades dans les cascades, la balade dans la forêt est très agréable. Il fait chaud mais comme on se rafraîchit régulièrement dans l’eau, ce n’est absolument pas gênant.

La troisième cascade, Pha Nam Tok, est l’une des plus hautes.

Parfois, quelques offrandes abandonnées au milieu de nulle part ponctuent l’itinéraire dans la forêt.

Au cinquième niveau, Buar Mai Long est à la fois l’une des cascades les plus agréables pour se baigner, et l’une des plus vastes. Mais du coup, elle devient vite aussi l’une des plus fréquentées ! C’est celle où nous passerons le plus de temps.

Les piscines naturelles et les chutes sont tellement paradisiaques qu’on a presque tendance à négliger la balade dans la forêt, pourtant elle aussi très agréable.

La cascade du sixième niveau, Dong Pruk Sa, est peut-être la plus sauvage car elle est difficilement accessible.

Mais la plus agréable de toutes est sans doute celle du septième et dernier niveau, Phu Pha Erawan : ceux qui entament la balade tôt le matin sans s’arrêter à aucune cascade y arrivent les premiers, et peuvent donc la savourer tout seuls.

Mais très vite dans la matinée, elle devient assez fréquentée, ce qui n’enlève pourtant rien à cette sensation de petit paradis tropical qu’elle laisse à tous ceux qui s’y baignent. La température de l’eau, dans cette chaleur ambiante, est tout simplement délicieuse…

Nous y passons du temps malgré la présence d’un peu de monde (sans être excessif non plus). Puis nous redescendons et piquons une tête dans les cascades des niveaux inférieurs, au gré de nos envies.

Au final, nous ne nous serons pas ennuyés une seule seconde durant cette journée extrêmement agréable et ludique.

Une fois cette dernière terminée, notre chauffeur nous emmène faire un petit détour par le barrage de Srinakarin, situé non loin de là.

L’ouvrage, qui permet de réguler les rivières et de produire de l’énergie hydroélectrique, est assez impressionnant. On peut se balader à son sommet, d’où la vue dégagée en direction de la Birmanie voisine vaut le coup d’œil.

Puis nous retournons à notre petite maison d’hôtes. Demain, direction Bangkok en bus puis minibus. Nous y ferons une ultime visite, celle du quartier de Chinatown, puis mettrons le cap en avion sur la Malaisie…

BANGKOK : CHINATOWN

Une fois ingurgité le petit déjeuner dans notre super maison d’hôtes, nous commençons à dire au revoir à chaque personne qui y travaille. C’est étonnant mais ceux qui sont présents vont chercher tous les autres pour que nous puissions nous saluer mutuellement, à tel point qu’on n’est pas très loin des adieux genre “Rendez-vous en terre inconnue” ! J’exagère un peu bien sûr, mais pas tant que ça finalement.

L’arrêt de bus n’est situé qu’à une dizaine de minutes de marche mais comme il fait déjà chaud et que nos sacs à dos sont assez lourds, la patronne demande à notre chauffeur de la veille de nous y emmener en voiture. La gentillesse jusqu’au bout !

Et là, gros coup de chance : lorsque nous arrivons, le bus s’apprête à partir. Notre chauffeur s’arrête juste devant lui et lui fait signe d’attendre. Nous descendons de la voiture en courant pendant que notre chauffeur nous aide à charger les sacs à dos. Nous le saluons hélas un peu à la va-vite pendant que l’autre chauffeur, celui du bus, démarre.

Le trajet vers Kanchanaburi est censé durer 1h30, mais notre bus ne mettra que 1h15 finalement pour arriver. Le prix est de 40 baths par personne (1,20 euro environ).

Je discute avec les parents des différents bébés qui sont là et du coup, le trajet passe étonnamment vite.

A Kanchanaburi, nous arrivons dans une gare routière où nous devons enchaîner par un mini-bus, afin de rallier Bangkok. Dans l’animation générale de la gare et face à la multitude de personnes qui tentent de nous vendre un billet, nous faisons confiance à l’un des passagers du bus qui vient de descendre avec nous. Il va à Bangkok lui aussi et nous guide vers le bon guichet. Il nous conseille également d’acheter de quoi manger et boire pour la durée du trajet.

Le prix est de 100 baths par personne (env. 3 euros). L’horaire de départ du mini-bus n’est qu’indicatif puisqu’en réalité, il ne part pas tant qu’il n’est pas plein ! Ce qui pour nous signifiera une demi-heure de retard.

De retour à Bangkok, une question nous taraude : l’hôtel qui avait annulé par erreur notre réservation il y a une douzaine de jours, et auquel nous avions bien expliqué que nous reviendrions aujourd’hui, a-t-il une nouvelle fois annulé notre résa ou pas ?.. Et bien non !

Car pour ceux qui ont eu la patience de lire ce carnet depuis le début, rappelez-vous : le monsieur à l’accueil, c’est l’exception qui confirme la règle, c’est-à-dire le seul thaïlandais ou presque qui ne nous aura pas décoché le moindre sourire de tout notre séjour. En le revoyant, nous constatons qu’il est toujours aussi aimable qu’une porte de prison mais rendons-lui grâce : cette fois-ci au moins, il n’a pas annulé notre réservation.

Je reparlerai néanmoins de cet hôtel dans nos bonnes adresses car à l’exception de ce type, je dois dire objectivement que l’hôtel vaut vraiment le coup.

Nous posons nos affaires mais avant de partir une nouvelle fois à l’assaut de Bangkok, nous devons nous décider à faire un choix entre les deux sites que nous avons le plus envie de découvrir : Chinatown ou Chatuchak Market ? Ce dernier est ouvert uniquement le week-end et nous sommes samedi, donc c’est jouable. Pour nous, c’est du 50-50 mais sur le feeling du moment, nous choisissons… Chinatown.

Le tuk-tuk qui nous y emmène permet à nos poumons de se ré-encrasser un peu, après avoir été nettoyés par l’air pur du parc d’Erawan.

Le choc est donc important entre la quiétude de la forêt et des cascades où nous étions la veille, et l’agitation frénétique de ce quartier chinois. Mais ce dernier nous plaît bien quand même.

La frénésie qui l’anime met nos sens en éveil : ça grouille de voitures et de piétons, les gaz d’échappements se mêlent aux parfums de la cuisine de rue, les tuks-tuks pétaradent haut et fort, les innombrables enseignes éclaboussent les rues de toutes leurs couleurs, et traverser une rue relève du parcours du combattant…

Nous nous baladons dans le dédale de ruelles qui sont tantôt bordées de magasins, tantôt dédiées au marché, que nous trouvons dépaysant.

Alors que ma femme et mes fils rentrent à l’hôtel en tuk-tuk, je reste sur place dans ce quartier que je trouve assez agréable, car je voudrais le voir au moment où la lumière du jour cède la place aux éclairages artificiels.

Ça valait la peine d’attendre. Je pense que si l’on manque de temps pour visiter Chinatown, alors il faut privilégier la tombée de la nuit. Ce moment où les rues se transforment en un restaurant géant, pendant que toutes les enseignes multicolores s’illuminent d’un seul coup, est vraiment sympa à voir, je trouve.

C’est là-dessus que se termine la partie Thaïlande de notre voyage. Demain, nous nous envolerons pour la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur…

Avant de poursuivre avec la suite du voyage, à savoir notre petit détour par la Malaisie puis Singapour, je voudrais citer quelques hébergements que je recommande vivement car nous y avons vécu des expériences quasi parfaites.

A Bangkok

Et je vais commencer par l’exception qui confirme la règle : le Resort M-BTS Chong Nonsi. C’est l’hôtel dont l’employé avait purement et simplement annulé notre réservation pour trois nuits, alors qu’il nous avait envoyé un mail pour nous confirmer la résa en question !
Si je le cite quand même, c’est parce que je tiens à être objectif, et si j’excepte cette erreur qu’il a faite (qui n’a jamais fait d’erreur ?) ainsi que sa désolante froideur relationnelle, alors je dois dire que cet hôtel est top : propre, pas cher, à proximité du métro aérien, et avec une jolie piscine dans une cour intérieure.

Et quand on s’y baigne, si on lève la tête, on aperçoit ceci :

Il s’agit de la plus haute tour de Thaïlande, la King Power Mahanakhon (314 m) et son fameux SkyWalk : c’est un sol transparent littéralement suspendu au-dessus du vide, sur lequel on peut marcher, s’allonger, se rouler… A noter que le sommet de la tour offre aussi une vue à 360° sur Bangkok.

Cette tour peut donc faire l’objet d’une visite à part entière.

Pour en terminer avec le M-BTS Chong Nonsi, il nous a coûté 1100 baths la nuitée pour 4 personnes (2 chambres de 2), soit 32 euros environ en tout.

A Ban Khlong Khlaeng (à 15 km du marché flottant de Damnoen Saduak)

Tonnum Resort. Son jeune propriétaire nous a réservé un accueil exceptionnel, nous emmenant même dans sa voiture passer la soirée dans un marché à une quinzaine de minutes de là, sans que nous ne lui ayons rien demandé.

A 4, nous en avons eu pour 36 euros la nuit. La chambre était petite mais correcte, et le cadre très agréable : le terrain est arboré et fleuri, et la terrasse où l’on mange est située au dessus du fleuve.

A Kanchanaburi

Le VN Guesthouse. C’est l’hôtel flottant sur la rivière Kwaï dont j’ai déjà parlé dans ce carnet, je ne fais donc que le citer ici.

L’accueil était sympa, les chambres minimalistes mais correctes, mais surtout le cadre était top.

Nous avons payé 22.50 euros par nuit pour 4.

A Nam Tok (à 45-50 mn en voiture des chutes d’Erawan)

Maison d’hôtes Plaifon & Tonnaw House. Encore un accueil vraiment exceptionnel à cet endroit, de la part de toute l’équipe d’ailleurs.

De très jolies chutes sont situées à proximité (10 mn de marche), dans un cadre arboré.
Nous avons payé 560 baths/16.50 euros la nuit, toujours à 4.

Voilà pour la Thaïlande, où nous avons passé la majeure partie de notre périple. La prochaine fois j’attaque la Malaisie…

Au tour de la Malaisie, maintenant.

A l’origine, nous n’avions pas prévu d’y mettre les pieds ! Mais nous n’avons pas réussi à dégoter une île thaïlandaise, pour finir notre séjour, qui correspondait à nos critères, à savoir pas trop de touristes (!), belles plages, beau snorkeling, belles plongées, mais aussi… beau temps en plein mois de juillet.

Nous avions bien pensé à Koh Tao et ses voisines, mais nombre de commentaires (justifiés ou non, je ne sais pas) nous ont fait penser qu’elle était un peu trop éloignée de nos critères.

Nous avons donc modifié nos plans, à tort ou à raison, et décidé de terminer notre périple par des îles… malaisiennes (côté péninsule). Nous avons éliminé Tioman (qui m’attirait pourtant beaucoup) à cause des mouches de sable même si beaucoup de gens qui vont là-bas n’en voient pas une. Mais nous avons privilégié le principe de précaution.

Bref, je passe les détails car ce choix nous a finalement pris plusieurs semaines quand même, et il a fini par se porter sur un grand classique : les Perhentian !

Nous avons décidé d’y aller en avion : Bangkok-Kuala Lumpur-Kota Bharu puis en voiture jusqu’à Kuala Besut, puis la traverséel en bateau.

Au départ, Kuala Lumpur ne devait donc constituer pour nous qu’un simple transit entre la Thaïlande et les îles Perhentian. Pourtant, nous avions fait de cette capitale une étape incontournable de notre périple. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avions dégoté une adresse incroyable, celle d’une suite magnifique dans une grande tour, à un tarif défiant toute concurrence !

Alors bien sûr, ce lieu ne correspond en rien à nos standards habituels. Mais au vu du prix, nous avons eu envie de découvrir cet endroit exceptionnel.

Ci-dessus : la vue depuis la terrasse du 51e étage de notre immeuble à Kuala Lumpur
Il s’agit en fait d’un groupe immobilier qui loue, à bas prix, des suites et appartements de standing au sein d’un vaste immeuble. Ce dernier est idéalement situé, en plein cœur de Kuala Lumpur, pile en face des fameuses tours Petronas.

Son principal attrait ? Un rooftop de fou, avec une piscine à débordement d’où la vue sur la ville est imprenable.

Même par temps gris et avec une grue juste devant, ce rooftop est incroyable.

Depuis plusieurs mois que nous avions réservé ici, nous n’avions jamais parlé de cette adresse à nos deux fils car nous voulions leur faire la surprise, et je dois dire qu’en arrivant ici, l’effet sur eux de cette piscine avec la cité en arrière-plan fut à la hauteur de nos espérances !

Pour nous qui avons moins de vingt-quatre heures à passer à Kuala Lumpur, le choix est vite fait, entre visiter la ville dans une chaleur suffocante pendant deux-trois heures, ou passer la fin de l’après-midi et la soirée à piquer des têtes dans cette piscine de rêve.

Depuis la terrasse de notre rooftop de luxe, la vue sur la ville est incroyable, avec en arrière-plan le soleil couchant qui se déchaîne.

Alors bien sûr, on a tendance à pester un peu contre ces maudites grues qui tentent de nous boucher la vue sur les fameuses tours Petronas.

Mais finalement, ce lieu est tellement incroyable que malgré tous leurs efforts, les deux grues ne parviendront pas à nous gâcher le plaisir de nous trouver dans un endroit pareil.

Si j’osais abuser, je mentionnerais quand même un “inconvénient” de cette tour : il est presque impossible de dormir dans une chambre pareille ! Je m’explique : la vue est telle depuis la grande baie vitrée que nous ne réussirons quasiment pas à fermer l’œil de la nuit, ce dernier étant plus attiré par la vue sur la ville éclairée qui s’étend aux pieds de notre lit, que par l’envie de dormir ! Une sorte de pulsion scopique irrépressible…

Le lendemain matin avant de partir, nous comprenons comment Kuala Lumpur a fait pour se moderniser autant : elle a rasé ses quartiers modestes les uns après les autres pour que les promoteurs les remplacent par des tours. Aux pieds de celle dans laquelle nous nous trouvons survit pourtant l’un de ces quartiers. Mais pour combien de temps encore ?..

Je reparlerai plus tard et un peu plus en détail de ce lieu d’exception mais en bref, il s’agit du Victoria Home Platinum Suites. Notre suite (43e étage) d’une bonne centaine de mètres carrés quand même, était entièrement équipée et tout confort. Son prix via Booking : 124 euros pour 4 personnes (ou plus d’ailleurs car il y a de quoi dormir pour au moins six personnes), en plein mois de juillet.

Bon, à ce stade du récit, j’avoue qu’il est difficile de faire moins authentique comme escale ! C’est donc le monde à l’envers puisque nous nous sommes un peu embourgeoisés le temps d’une nuit et c’est exactement le contraire de ce que nous recherchons d’habitude. Disons que c’est l’exception qui confirme la règle, et que nous avons passé un moment absolument génial, tous les quatre ensemble dans ce site d’exception : nous ne sommes pas près de l’oublier…

Demain, direction les Perhentian, d’où voici un aperçu :

Le lendemain de cette escale mémorable à Kuala Lumpur, c’est donc avec des images plein la tête que nous prenons l’avion pour Kota Bharu, sur la côte est, puis le taxi pour Kuala Besut, située un peu plus au sud.

Ce petit port de 16.000 habitants constitue le principal point de départ vers les Perhentian, et il est donc surtout fréquenté par les voyageurs de passage qui se rendent dans le petit archipel voisin.

Le petit port de pêche très coloré est agréable pour une balade.

Nous passons ce qu’il reste de notre après-midi à y flâner. Nous faisons également une incursion vers une plage voisine située face aux Perhentian, plage qui, même si elle n’est pas d’une propreté absolue, permet d’aller se rafraîchir un peu par la forte chaleur qui règne ici.

Sur le port, le front de mer et dans les ruelles adjacentes, il y a pas mal de petits restos. Nous en choisissons un qui s’avère délicieux, puis nous profitons des dernières lueurs du jour pour admirer le paysage.

Kuala Besut n’est pas une ville touristique. Nous y croisons bien quelques voyageurs de passage mais globalement très peu. Y passer la nuit permet surtout de se procurer des billets pour le premier bateau du lendemain à destination des Perhentian.

On peut aussi en acheter le matin même mais au risque de ne pas pouvoir monter dans les premiers bateaux. En effet, tous ceux que nous avons vus le lendemain étaient pleins à ras-bord. Ce n’est pas un problème en soi de prendre l’un des bateaux suivants, c’est juste qu’on profite un peu moins longtemps de la première journée aux Perhentian.

Juste après le coucher du soleil, un orage éclate à cause de la forte chaleur : c’est sûr, je vais faire la photo du siècle :wink: Je cale mon boîtier sur mon trépied, je cadre large sur le ciel histoire de bien capter l’éclair qui va forcément déchirer tout le ciel de haut en bas, et j’enchaîne quelques poses de 30 secondes. Mais au final, la montagne accouche d’une souris : le seul éclair que je réussis à cadrer s’avère finalement tout riquiqui (au fond à gauche sur la photo ci-dessous) !

Pour la peine, demain, j’irai photographier le soleil et le ciel bleu des Perhentian…

LES ÎLES PERHENTIAN

Elles sont situées en Mer de Chine méridionale, à vingt kilomètres des côtes malaisiennes (et à soixante kilomètres au sud de la frontière thaïlandaise).

Elles sont composées de deux îles principales qui reçoivent les touristes, et d’une poignée d’îlots inhabités.

Presque entièrement recouvertes d’une forêt tropicale, elles sont délimitées soit par des plages de sable blanc bordées de cocotiers, soit par de gros rochers polis par le temps, rappelant (un peu) ceux des Seychelles.

La mer turquoise et translucide abrite une grande diversité d’habitants : poissons-clowns à gogo, poissons-anges, bénitiers, tortues marines, requins de récifs et tant d’autres, qui évoluent tous au milieu de coraux multicolores.

Le petit archipel faisant partie d’un parc marin, la pêche y est interdite afin de préserver cette faune plutôt riche.

Grâce à leur beauté, ces îles constituent une destination touristique de premier choix. Les hébergements, aux tarifs le plus souvent très accessibles, sont tous situés sur les deux îles principales : Perhentian Besar (qui signifie la “grande”) et Perhentian Kecil (qui signifie la “petite”). Quant aux habitants, ils vivent dans l’unique village de l’archipel, situé sur la côte est de Perhentian Kecil.

Voilà, tout ça c’était pour poser le décor, à première vue idyllique. Le revers de la médaille, c’est qu’on n’y est pas tout seul ! C’est ce qui nous faisait peur mais je dois dire qu’aux dates où nous y étions (à savoir la troisième semaine de juillet), nous avons été plutôt agréablement surpris, car nous nous attendions à pire. Il y avait un peu de monde en effet, mais pas tant que ça finalement.

Alors qu’avons-nous fait aux Perhentian ? En gros, trois choses : du farniente de plage en plage, une visite du village de pêcheurs, et l’observation des fonds marins en snorkeling et en plongée.

La végétation luxuriante, et parfois les rochers, empêchent de faire le tour des îles à pied.

Nous étions basés à l’ouest de Perhentian Besar (la grande), à un endroit où de jolies plages se succèdent sur quelques centaines de mètres jusqu’à la pointe sud-ouest de l’île, fermée par de gros rochers qui se jettent dans la mer.

Ces rochers délimitent également une jolie plage dominée par la forêt tropicale, qui donne à la mer une couleur vert-émeraude.

Cette partie ouest de l’île (ou disons plutôt en gros le quart sud-ouest) est l’une des rares zones où l’on peut marcher de plage en plage sans être arrêté par la forêt tropicale, dans laquelle il y a juste deux très brèves incursions à faire via des passerelles anciennes et massives.

Toujours sur Perhentian Besar, si l’on remonte ces plages occidentales vers le nord, il arrive un moment où, passé le dernier hôtel (Cocohut Chalet), la végétation nous empêche de poursuivre le long de la mer. C’est le seul endroit où il y a un court chemin de randonnée (ou plutôt de marche) à travers la forêt. Il nous emmène vers le nord et dure une quinzaine de minutes.

La marche est agréable dans cet environnement où l’on entend différents cris d’animaux.

Le jour où nous l’avons faite, nous avons croisé un premier varan dès le départ, à proximité des derniers bungalows de l’hôtel, puis un second sur une plage, après l’arrivée. Dans cette forêt, on peut également croiser des singes, des chauve-souris, voire des serpents.

Il faut noter que les varans, qui ne sont pas bien grands (1,50 m de long environ en comptant la queue) sont inoffensifs et même craintifs. Ils ne sont susceptibles de mordre que pour se défendre, s’ils se sentent attaqués.

A la sortie de la forêt, quelques jolies plages se succèdent et viennent récompenser les marcheurs.


Ci-dessus : Turtle Point. Un endroit magique à ne pas rater, j’en reparlerai au chapitre du snorkeling…

Après les plages, deuxième chose à faire aux Perhentian : la visite du seul et unique village de l’archipel, situé sur Perhentian Kecil (la petite).

Bizarrement, très peu de touristes y mettent les pieds, préférant visiblement profiter exclusivement des plages et de la mer. Alors certes, il n’y a pas une foule de choses à voir, mais le tour du village est quand même sympa à faire.

Sa principale curiosité est son étonnante mosquée “blanche”, en partie construite sur pilotis.

Ne sachant pas trop si on peut entrer dans son enceinte, nous demandons à des passants ce qu’il en est. Ils nous répondent que oui, étonnés qu’on puisse leur poser une telle question.

Nous y allons donc sachant que nous sommes tous les quatre venus ici en pantalon, et ma femme s’est couvert la tête, au cas où. Bref, les touristes, hommes et femmes, peuvent s’y rendre à condition de porter une tenue correcte et appropriée (pas de maillot de bain…).

Nous quittons les lieux pour nous rendre sur les plages du village, où les bateaux de pêche sont omniprésents : on comprend vite que c’est l’activité principale des habitants ici.

Mais la perle des Perhentian, c’est sans doute leurs fonds marins, dont la réputation n’est plus à faire. En ce qui nous concerne, c’est d’ailleurs l’une des raisons de notre venue ici.

Du coup, tout au long de notre séjour sur le petit archipel, il ne s’écoulera pas un jour sans que nous mettions la tête sous l’eau.

On peut faire du snorkeling depuis à peu près toutes les plages.

Il est vrai que par endroits on trouve pas mal de coraux morts. Car si le petit archipel se trouve au beau milieu d’une zone protégée, la mentalité de quelques habitants et le comportement de certains touristes tardent à évoluer !

Il n’est pas rare de voir l’ancre des bateaux racler le fond et donc les coraux, ou encore les touristes les détruire à coups de palmes.

Un snorkeler averti en valant deux, il est donc important de savoir qu’aux Perhentian, on ne plonge pas dans une mer vierge de toute trace humaine. En revanche, il y a de jolis coins à explorer un peu partout.

Bon, ces généralités étant dites, passons maintenant au plus beau spot de snorkeling des Perhentian, du moins parmi ceux où j’ai plongé : Turtle Point.

Ce spot est situé sur la côte ouest de Perhentian Besar, à une dizaine de minutes de marche après la fin du sentier de rando qui traverse la forêt, et dont j’ai parlé précédemment.

Là, on se met à l’eau depuis la plage et on nage sous la digue, jusqu’au bout. C’est ici que l’on rencontre pas mal de requins pointe noire juvéniles, qui vont et viennent au milieu des baigneurs, d’ailleurs sans que ces derniers ne les voient, la plupart du temps.

Du haut des soixante centimètres de long qu’ils atteignent péniblement, ces petits squales ont déjà une attitude de prédateurs très belle à observer sous l’eau, même s’ils sont inoffensifs pour les humains.

Une fois arrivé au bout de la digue, il suffit de nager encore une petite cinquantaine de mètres, jusqu’à ce qu’on arrive au-dessus d’un herbier.

Cet herbier, c’est le garde-manger des tortues. C’est donc là qu’elles viennent brouter tous les jours, en toute quiétude malgré la présence de snorkelers.

La première fois que nous venons là, nous passons à peu près une heure à enchaîner les apnées pour observer de près et même de très près les tortues.

L’inconvénient du site, c’est qu’on n’y est pas tout seul ! Il y a notamment des bateaux qui déversent chacun, à tour de rôle, une dizaine de passagers asiatiques. Ces derniers ne sachant pas nager, ils sont tous harnachés d’un gilet de sauvetage bien flashy.

Ce qui présente à l’inverse un avantage : ils sont bloqués à la surface par leur gilet et ne peuvent pas descendre au fond en apnée, où l’on se retrouve donc tout seul avec les tortues. Un pur bonheur.

Le seul impératif, c’est de ne pas les toucher car de toute évidence, les tortues n’aiment pas ça : elles se dégagent assez brusquement dès qu’un nageur pose la main sur elles. Ce qui n’est hélas pas si rare…

Toutes les cinq à dix minutes, elles remontent brièvement à la surface pendant une poignée de secondes, afin de prendre une bonne bouffée d’air.

Les rayons du soleil n’étant quasiment plus filtrés par l’eau au fur et à mesure que les tortues approchent de la surface, c’est le moment où leur carapace s’illumine en retrouvant toutes ses couleurs naturelles.

Ma femme passe un peu de temps avec les tortues et avec nous, mais ce sont surtout mes deux fils et moi-même qui nous régalons sur ce spot génial, dont nous ne nous lasserons pas.
Sur l’ensemble du séjour, nous y venons deux fois et chaque fois, nous voyons deux tortues avec lesquelles nous passons une bonne heure sous l’eau.

La plongée

Il y a aussi de jolis spots de plongée aux Perhentian. Nous en ferons quatre en tout.

Pour les amateurs de plongée : le spot le plus réputé de tout l’archipel s’appelle Tokong Laut.

On plonge à 25 m et on remonte en tournant autour d’un récif de forme cylindrique, extrêmement poissonneux.

Nous avons bien aimé également Shark Point qui est à la fois un spot de plongée et de snorkeling. On y aperçoit régulièrement des requins pointe noire adultes. Nous en avons vu un seul faire un aller-retour à une dizaine de mètres de nous. Le reste du site est assez joli et assez poissonneux également.


Ci-dessus : raie pastenague à pois bleus

Enfin, nous avons noté un autre joli spot : Batu Layar (18 m), assez poissonneux également.


Poissons-perroquets à bosse

Cet article est extrait de notre blog derrière l’horizon

Avant de passer à la dernière étape de notre périple, voici quelques infos pratiques sur les îles Perhentian.

Il n’y a aucune route dans ce petit archipel, le seul moyen de transport est donc le bateau-taxi. En effet, la végétation tropicale qui plonge dans la mer un peu partout empêche de faire le tour des îles à pied, et encore plus de les traverser.

On trouve facilement des bateaux-taxis sur chaque plage, aux abords des hôtels, bref : partout. Il existe des pratiques tarifaires que tout le monde respecte, donc les prix sont rarement négociables (sur Besar, selon le trajet : entre 5 et 25 Ringgit, soit entre 1 et 5 euros environ).

Nous avons dormi successivement dans deux très bons hôtels, qui ont tous les deux les pieds dans l’eau :

  • Le Suhaila Palace : les chambres sont propres et confortables. Surtout, l’accueil y est exceptionnel, de la part de sa patronne (surnommée Mister President) et son adjointe (Atom) : nous y avions réservé 7 nuits mais des travaux bruyants dans l’hôtel mitoyen à notre chambre nous ont empêchés de dormir tôt le matin. L’hôtel étant complet, Mister President a accepté sans sourciller d’annuler nos 5 dernières nuitées sans frais, et nous a carrément recommandé l’hôtel d’à côté. Je dois préciser qu’à l’exception de ces travaux ponctuels, son hôtel est parfait.

A noter que les 2 chambres pour quatre personnes sont au rez-de-chaussée et ne comportent pas de fenêtres. Les 8 chambres pour deux sont à l’étage avec une grande terrasse commune et une belle vue sur la mer. L’hôtel est situé juste à côté d’un club de plongée (Universal Diver).
Prix : à partir de 35 euros par nuit la chambre pour deux personnes.


Ci-dessus : la terrasse de l’hôtel, face aux chambres doubles

  • Le New Cocohut Chalet : il s’agit de chalets tout confort posés sur une jolie plage. Très bon accueil. Grand restaurant qui surplombe la mer.

Le prix varie selon la saison. Le tarif minimal par nuitée pour un chalet de deux personnes est de 180 Ringgit (environ 39 euros) en basse saison, et de 330 Ringgit (72 euros environ) en “super haute” saison.

La plongée : nous avons plongé via deux clubs différents, tous les deux sérieux et disposant d’un matériel récent.

Les prix sont à peu près identiques dans les deux clubs. Le tarif (équipement compris) est dégressif : de 95 Ringgit la plongée unique (environ 20 euros) à 75 Ringgit par plongée (environ 16 euros) pour 10 plongées et plus.

C’en est fini des Perhentian. Notre prochaine étape : Singapour…

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SINGAPOUR

Pour nous, Singapour, c’est le début de la fin ! Car c’est de là que décollera notre avion du retour pour la France…

Nous disposons d’une soirée et d’une journée entière pour la visiter. Pas assez donc pour en faire une visite complète, mais suffisant pour découvrir quelques sites essentiels.

Le chauffeur de taxi qui nous emmène de l’aéroport à notre hôtel, nous fait un topo intéressant sur sa ville.

Il nous explique qu’entre autres, c’est le deuxième port du monde derrière Shangai. Nous en aurons une confirmation visuelle après-demain matin lorsque, juste après le décollage, nous survolerons l’impressionnante flotte de navire marchands qui vont et viennent vers la cité.

Lorsque nous arrivons au Jamilla Boutique Inn, l’auberge de jeunesse où nous avons réservé une chambre pour quatre à un tarif défiant toute concurrence (30 euros la nuit pour 4 à Singap relève du tour de force, au vu des prix élevés pratiqués dans cette ville pour se loger), une surprise nous attend, et pas une bonne : le concierge nous explique qu’il s’agit d’une chambre pour trois et que nous devons louer une autre chambre pour pouvoir dormir à quatre dans cet établissement.

Je lui montre sur mon téléphone la résa Agoda qui évoque une chambre pour quatre. Je lui demande donc un matelas mais il affirme que la chambre n’est pas assez grande pour en poser un par terre ! Nous avons du mal à croire une chose pareille mais lorsqu’il nous montre la chambre, nous nous rendons à l’évidence : il a raison. La chambre, ou devrais-je dire le placard, ne mesure pas tout à fait… 6m2 ! Et un poteau du lit gigogne empêche de poser le moindre matelas sur le sol.

Tant pis, à la guerre comme à la guerre, je demande des couettes pour adoucir un peu la rudesse du sol et je dormirai là, en alternant entre le poteau du lit et le mur pour me cogner à longueur de nuits (et oui, nuits avec un “s” car nous avons réservé ici pour deux nuits !). Au final, les deux nuits en question se passeront bien.

Victor, notre fils aîné, nous glissera malicieusement que cette chambre est plus petite, et pas qu’un peu, que la seule salle de bains de notre palace de Kuala Lumpur…

Bref, nous sortons faire un tour en ville dans ce quartier où se font concurrence de nombreux restos. Nous en trouvons un qui est à la fois excellent et où l’accueil est top. Le personnel est aux petits soins avec nous. Il s’agit du Makan Koryuri (merci Masterpo…).

A proximité se trouve la jolie mosquée Masjid Sultan, mise en valeur par un bel éclairage qui change régulièrement de couleurs…

Le lendemain, nous allons essayer de concilier… deux choses inconciliables ! A savoir d’une part, faire un maximum de visites, mais d’autre part, sans courir et en prenant notre temps, au gré de nos envies. La journée s’annonce donc longue…

Nous commençons par Little India, ce quartier que je voulais absolument découvrir.

Pour se mettre dans l’ambiance de ce quartier haut en couleurs, rien de mieux que de flâner dans les marchés indiens, où se mêlent harmonieusement les senteurs et les couleurs.

C’est un classique évidemment, mais toujours aussi efficace, même si la plupart des commerçants refusent d’être pris en photo. Je le comprends et je le respecte bien sûr, mais je comprends vite que le tourisme de masse est passé par là…

Nous nous dirigeons ensuite vers la fameuse maison colorée de Tan Teng Niah. Elle a la réputation (invérifiable) d’être la maison la plus colorée de toute l’Asie !

Après quelques minutes de marche, nous arrivons ensuite au temple hindouiste de Veeramakaliamman. Encastré entre les différents bâtiments du quartier, il ne saute pas spécialement aux yeux dans un premier temps.

Mais une fois à l’intérieur, le dépaysement est total.

La richesse des décorations, l’explosion des couleurs, la dévotion des croyants, tout est réuni pour rendre cette visite incontournable.

En sortant du temple, à quelques pas de là, nous nous attablons à un petit resto indien très basique, le Thye Chong, qui va s’avérer absolument succulent : le meilleur pour moi de tout notre périple, encore meilleur qu’en Thaïlande, où nous avions pourtant passé une bonne partie de notre temps à toujours très bien manger !

Les plats indiens sont une pure tuerie (à demander néanmoins pas trop épicés si, comme nous, on a l’estomac typique de l’occidental en vadrouille, c’est-à-dire d’une robustesse modérée).

Après nous être repus dans la joie et la bonne humeur, nous constatons rapidement qu’une petite balade digestive s’impose. Nous la passons dans les rues alentours, où le Street Art est assez présent.

Afin de ne quand même pas perdre trop de temps, nous décidons de terminer notre digestion épicée en allant voir celui qui est plus ou moins devenu au fil du temps l’emblème de Singapour : le fameux Merlion.

Bon, là, petite déception : il n’y a pas grand-chose à voir ! Pourtant, cette icône de la ville dans l’inconscient collectif est devenue presque incontournable malgré tout.

Il s’agit d’une fontaine en forme d’animal à tête de lion et au corps de poisson. Le célèbre et luxueux hôtel Marina Bay Sands, en forme de tripode, lui fait face.

Derrière ce complexe de luxe ont poussé en quelques années les fameux Jardins de la Baie.

C’est par ce lieu étonnant et incontournable que nous allons terminer à la fois notre visite de Singap’ et notre périple dans le sud-est asiatique. Difficile de décrire ce site pharaonique. Pour résumer, disons qu’il s’agit d’un parc sorti de terre en 2012, dans le but avoué d’améliorer la qualité de vie dans la cité grâce à une végétation abondante.

Ces jardins sont situés aux pieds du fameux hôtel de luxe Marina Bay Sands, et sont constitués notamment de deux immenses serres, ainsi que de 18 “super-arbres” artificiels, hauts de 25 à 50 mètres.

D’une manière générale, on peut déambuler tranquillement dans les jardins, au bord de l’eau, et dans un cadre toujours très agréable.

Ce qui frappe dès qu’on pénètre à l’intérieur des deux dômes (Flower Dome et Cloud Forest), c’est leur gigantisme. Ce sont d’ailleurs les deux plus grandes serres sans colonnes du monde.

Dans une atmosphère sèche, Flower Dome reproduit des écosystèmes subtropicaux des cinq continents, regroupés dans neufs jardins différents.

Des arbres impressionnants et millénaires alternent donc avec les milliers de fleurs multicolores, qu’on découvre au détour des allées, dans un décor grandiose.

Et que dire du deuxième dôme, Cloud Forest ! Dès l’entrée, on se retrouve face à la plus grande cascade du monde en milieu couvert.

Cette serre hors du commun reproduit le climat d’une forêt humide normalement située à 2000 mètres d’altitude.

L’immense colline artificielle est recouverte d’une végétation particulièrement abondante, au milieu de laquelle on peut se balader via une passerelle aérienne qui descend du sommet de la colline.

En sortant des deux dômes, quelques minutes de balade dans le parc suffisent pour arriver à l’orée d’une “forêt” particulière.

Il s’agit de grands arbres artificiels d’un nouveau genre, situés au milieu d’une verdure qui, elle, est bien réelle et bien vivante.

Leurs troncs sont colonisés par des milliers de plantes venues des cinq continents.

Adaptées à la vie en zone équatoriale, elles s’épanouissent toutes plus les unes que les autres. Ce sont dix-huit “super-trees” en tout qui constituent cette “forêt” d’arbres artificiels.

A 22 mètres de hauteur, une passerelle serpente entre les arbres géants. On peut s’y balader et savourer une vue panoramique sur les arbres artificiels, sur la végétation réelle ainsi que, au loin, sur la ville et ses immeubles.

Le soir, au fur et à mesure que la lumière naturelle décline, les éclairages artificiels investissent les lieux.

Et c’est quand la nuit est tombée que vient le moment magique : celui du spectacle sons et lumières.

Mais avant d’y consacrer mes dernières lignes et mes toutes dernières images, voici un petit complément d’information qui vaut le détour : les Jardins de la Baie, malgré leur sens de la démesure, ont été conçus dans une optique exemplaire de préservation de l’environnement et de développement durable. Jugez plutôt :
Une centrale à biomasse utilise les déchets végétaux pour produire chaleur, énergie et engrais.La chaleur perdue est capturée pour assurer après traitement la climatisation des dômes.Les dix-huit « super arbres » servent de sites de reproduction aux oiseaux et aux insectes.Sur leurs “troncs” sont disposées plus de 160.000 plantes.Enfin, ces arbres artificiels sont équipés de cellules photovoltaïques et d’un système de collecte des eaux pluviales.Mais revenons-en à nos moutons, ou plutôt au spectacle sons et lumières des Super-trees.

Devant quelques milliers de spectateurs, les arbres prennent vie en changeant en permanence de couleurs, au rythme de la musique. L’ambiance est super cool, et chacun en prend plein les yeux. Un vrai régal.

Et comme tout a une fin, et bien voilà : c’est sur ce superbe spectacle que se termine notre périple. Idem pour ce carnet de voyage, que je vous remercie d’avoir lu :slight_smile:

En espérant qu’il pourra servir aux prochains routards qui se rendront dans cette superbe région du monde…


A bientôt…

Ce long carnet de voyage est extrait de notre blog derrière l’horizon

Merci! pour votre partage,Derriere-l’horizon,

dont perso j’ai surtout apprécié l’enthousiasme du ton, le regard des photos et le tout dernier reportage sur les bluffants jardins de la baie de Singapore, que je ne connaissais pas.

Cordialement,

Chôkdâne,happyculteur.

Bonjour Chôkdâne et merci pour ce commentaire sympa !
Au départ, Singapour ne m’attirait pas plus que ça et pourtant, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé les Jardins de la Baie : ils valent vraiment le détour !
Happyculteur ? Bravo, c’est une bonne philosophie de vie, ça :)))

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Merci pour ce beau carnet de voyage. Quel pays des trois avez-vous préféré ? Nous préparons 3 semaines pour aout 23 et nous pensons à la Malaisie avec la jungle notamment…

Rebonjour,
Autre question : comment avez-vous dégoté un petit prix pour l’hôtel de luxe ? Cela m’intéresse pour le fiston ! :wink: Merci

Bonjour, comment avez vous réservé Elephant’s World? Nous y allons début juillet avec nos ados. Merci Fabienne

Bonjour Verosfamily,
Toutes mes excuses pour cette réponse si tardive mais j’ai passé de longs mois sans me connecter. Du coup, votre voyage doit être passé maintenant, mais je me permets de donner quand même la réponse à votre question pour d’autres lecteurs que cela pourrait intéresser : nous avons tout simplement réservé via Booking (l’hôtel a légèrement changé de nom depuis notre venue : il s’appelle désormais Platinum KLCC by Armani). Attention néanmoins : avec les différents problèmes actuels un peu partout dans le monde et leurs conséquences sur les prix, ceux du Platinum semblent avoir bien augmenté, même si cela dépend aussi de la période à laquelle on voyage.
Encore désolé pour tout ce retard…

Bonjour Fabienne,
Toutes mes excuses à vous aussi pour mon retard à vous répondre.
Votre voyage doit être passé également, il s’est bien passé j’espère, mais je réponds quand même à votre question pour les autres lecteurs qui se la poseraient également : nous avions réservé via notre hôtel, le VN Guesthouse, réservé via Booking.
Autrement, on peut passer directement par leur site : Elephants World

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