J’ai finalement réussi à écrire mon petit récit du voyage en Caucase Sud (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan), que j’ai fait en voiture à partir de Vienne (Autriche) en mai-juin 2013.
Ici je poste seulement les notes sur la Géorgie (plus une petite intro pour les pays à traverser avant d’entrer en Géorgie). Comme il y a beaucoup d’autres récits de voyage dans le forum, je me concentre sur les info qui sont intéressantes pour qui voyage avec sa propre bagnole.
Equipement voiture : Il s’agit d’un Nissan X-Trail avec aucune préparation spécifique. Equipé pour dormir à l’intérieur en cas de nécessité (mais ceci ce n’est jamais produit). J’avais un petit compresseur qu’on branche à l’allume-cigares, au cas où, et qui en effet a servi pour dépanner une autre voiture sur la piste du Tusheti. On peut facilement faire une grosse partie de ce voyage avec une voiture normale, mais pas certaines pistes.
Guides : pas de Routard, dommage. On a utilisé Bradt (en anglais) et Lonely Planet (en anglais, LP par la suite).
Cartes routières : ce qu’on trouve en Europe n’est pas vraiment fiable. J’ai trouvé des erreurs soit dans la carte « Georgia », de International Travel Maps (ITM), soit dans « Kaukasus », de Freytag & Berndt. Il est impératif d’acheter une carte routière locale une fois dans le pays.
Téléphone et Internet : Achetez aussi une pouce SIM locale pour votre téléphone mobile. Internet très répandu, pas de problème pour se connecter.
Procurez-vous un dictionnaire de votre langue mère au russe, ça dépanne, même si vous ne parlez pas le russe mais lisez seulement les caractères cyrilliques.
Je suis parti de Vienne, Autriche, direction Budapest-Beograd. En venant de France on passe par Trieste (attention, risque de queue à la sortie de l’autoroute), puis direction Ljubljana-Zagreb-Beograd.
Serbie – rien à remarquer, il faut seulement espérer que le périphérique de Belgrade soit terminé vite.
Bulgarie – police en général plus sévère que dans les pays voisins – faire gaffe. A Sofia, périphérique à emprunter en sens horaire, plus long mais meilleure route. Faites le plein de carburant avant de sortir de Bulgarie, car il est très cher en Turquie. Il y a une station d’essence sur l’autoroute dans les environs de Svilengrad, ça vous évite la queue à la dernière pompe à Kapitan Andreevo, juste 10 Km après.
Frontière turque, pas de problème, mais si votre carte verte ne couvre pas la Turquie il faut stipuler une assurance à la frontière. Le bureau d’assurance est dans le gros bâtiment du duty free, à gauche avant le contrôle turc. Le paiement de l’autoroute se peut faire de façon différente, moi j’ai opté pour le système HGS, un coupon qu’on colle sur le pare-brise et un coupon qu’on garde pour contrôle, et on passe par les barrières automatiques (comme en France). Il faut l’acheter à l’entrée de l’autoroute turque à Edirne, guichet HGS juste avant la barrière d’entrée, mais sur la gauche (ce que vaut dire qu’il faut traverser l’autoroute à pied – mais rassurez-vous, tout le monde le fait). A noter que, en théorie, pour le code de la route turc il faut obligatoirement avoir deux triangles : en cas d’accident il faut les mettre un à l’avant et un à l’arrière de la voiture.
Traversée de la Turquie, très longue : autoroute Edirne-Istanbul-puis suivre direction Ankara jusqu’à Gerede ; ensuite route nationale par Samsun et Trabzon jusqu’à Sarp. En été il peut faire très chaud.
Passage de frontière géorgienne à Sarp en toute souplesse, avec ma grande surprise. L’assurance est obligatoire en théorie, mais personne vous la demande, et d’ailleurs c’est difficile de comprendre ou en frontière on pourrait la faire. On a décidé de remporter le tout à Batumi.
Batumi est une ville très chère, par rapport au standards géorgiens. Logement Zveli Batumi, bonne position, gens sympa, conseillé par LP, 99 GEL en 2013, il y a des alternatives nettement moins chères mais il faut s’adapter.
On se rend chez l’assurance, et on stipule une assurance que, sur papier, est valable dans tous les pays de l’ancienne Union Soviétique, 98,90 GEL pour deux mois, moins que l’assurance turque. Ce qu’on sait pas encore, est que ni l’Arménie, ni l’Azerbaïdjan, reconnaissent les assurances stipulées à l’étranger, car il faut impérativement le faire avec un assureur local, à la frontière.
Il y a deux routes pour rejoindre Akhaltsikhe : la plus courte est la piste qui passe par le col de Goderji, 2025m, ouvert de mai à octobre ; sinon il faut passer par Kutaisi, route goudronnée. Nous on a fait la piste, qui n’est pas difficile pour un 4x4, et qui permet de voir des très beaux paysages. La route va bientôt être améliorée, car une station de sport d’hiver est en train d’être
bâtie sur le col de Goderji.
Akhaltsikhe est une très belle petite ville, à conseiller la visite au château et un petit tour dans la vieille ville (Rabati). Malheureusement, la majorité des touristes y passe vite, seulement pour se rendre à Vardzia. Nous on a opté pour loger deux nuits à Akhaltsikhe, hôtel Meskheti Palace (Paata Natenadze St), un tout nouveau hôtel qui offre la double avec sdb à 65 GEL, p-d inclus, plus diner somptueux pour deux avec vin à 35 GEL. Attention : ceci n’est pas le hôtel Meskheti recommandé par LP ! Un autre endroit pour la bouffe est le Zveli Sardati, pas loin de l’hôtel.
Vardzia est un endroit magique, qui vaut absolument le voyage. Il est aussi possible de se loger, mais nous avons préféré l’aller-retour en journée.
De Akhaltsikhe on s’est dirigé vers l’Arménie, soit à la frontière de Bavra. Ne ratez pas, en route, le monastère de Sapara, à 12 Km de Akhaltsikhe.
Je posterai le trajet en Arménie prochainement dans le Forum Arménie, maintenant je reprends du point de rentrée en Géorgie, soit la frontière de Sadakhlo.
De Sadakhlo on se dirige vers Rustavi, ville bâtie dans l’époque soviétique pour héberger le principal site de production métallurgique du pays. Pas un endroit idéal pour les touristes, mais on voulait faire l’expérience d’une ville industrielle « ancien soviétique ». Chaque un ses goûts !
L’hôtel Rustavi, 50 GEL la double avec sdb, sans p-d, est impressionnant. Un bâtiment d’une quinzaine d’étages, dont seulement deux utilisés. On a pas pu comprendre qu’est-ce que se passait dans les autres, l’ascenseur n’y arrivait pas, et il n’y avait pas trace d’escalier. L’atmosphère était un peu surréaliste, on se sentait contrôlés constamment par le personnel, en nombre exorbitant par rapport au boulot à faire. A ne pas rater ! Réservation possible avec Booking.com.
Pour se rendre à Davit Gareja il ne faut surtout pas suivre le chemin décrit dans le guide Bradt, mais il faut aller par Sagarejo, même si eux le déconseille. La route est goudronnée seulement en partie, mais elle est faisable aussi avec des voitures normales. Pour vraiment profiter de la visite à Davit Gareja il faut prévoir une randonnée pour rejoindre les peintures dans les caves, mais le résultat vaut bien l’effort. Amenez de l’eau, car il n’en ait pas sur le chemin.
En allant de Rustavi vers la frontière azéri de Krasny Most, on peut gouter un dernier khachapuri dans un joli petit café avant le panneau de fin village de Algeti.
Le récit continue dans le forum Azerbaïdjan, je reprends du point de retour en Géorgie, soit la frontière de Tsodna.
Sighnaghi est un très beau village, on voit bien qu’on a dépensé de l’argent pour restaurer plusieurs bâtiments. B&B de David Zandarashvili (Tsminda Giorgi 11) vivement conseillé. La maison est superbe, avec une belle vue sur la vallée, et les repas sont copieux et bons. On a été accueilli avec du pain, du lard et du vin. Promenez-vous dans la ville. Dans les environs, le couvent de Bodbe vaut la visite, c’est un lieu de pèlerinage surtout pour la source d’eau qui se trouve en bas du couvent (sentier raide).
Telavi est une bonne base pour visiter les environs. Deux adresses : le B&B Tushishvili Guesthouse (Nadikvari 15) et surtout Guesthouse Nelly (Chonkadze 11). Les vignobles du coin méritent une visite. A part tous les endroits conseillés par
les guides, comme la cathédrale de Alaverdi et le monastère de Nekresi, une curiosité : l’église de Kvelatsminda, la seule en Géorgie avec deux dômes.
A ne pas rater, mais il faut impérativement un 4x4 et quelque expérience de conduite sur piste, le Tusheti, accessible seulement par le col de Abano (2900m), ouvert de juin à septembre. Attention surtout en cas de mauvais temps, ça glisse à plusieurs endroits. Quand on y est allé, on a attendu deux heures que les caterpillars remettent la piste en état après un glissement de terrain. Mais l’expérience vaut le voyage. Une fois à Omalo, on peut faire des belles randonnés et rejoindre des villages voisins. Pas de problème pour loger chez l’habitant. La vallée est isolé, les lignes électriques et téléphoniques sont coupées par manque de maintenance, mais tout-le-monde a des panneaux solaires et des téléphones mobiles.
Pour loger à Tbilisi la meilleure chose est de se renseigner chez les autres voyageurs qu’on rencontre dans les B&B du pays. Nous on a choisi le B&B Zaira, qui est au centre-ville et, très important, a un emplacement pour garer les voitures, chose très rare à Tbilisi.
Toutes les choses à voir dans les environs de Tbilisi (Mtskheta, église de Jvari, etc.) sont facilement accessibles, et on peut faire les aller-retour en journée.
De Tbilisi, on a emprunté la « route militaire géorgienne » pour aller à Kazbegi et même plus loin, jusqu’à la frontière russe. Cette frontière est la seule qui permet la circulation routière entre la Russie et l’Arménie, et est seulement récemment ouvert pour les voyageurs qui ne sont pas de la Confédération d’Etats indépendants (ancienne URSS). A Kazbegi, église de Tsminda Sameba, piste pas facile, surtout si votre véhicule n’est pas assez haut. Beaucoup de monde fait le parcours à pied, en pèlerinage. Pour le logement, on a été chez Emma : un peu moyen, surtout les repas (malgré ce que écrit le LP), mais belle vue sur les montagnes. On nous a aussi conseillé le « HQ de Nove Sujashvili », mais on sait pas.
A Kutaisi, on a aussi pas de bonne adresse à recommander. Nous on a logé chez Argo Guest House. C’était très bien, mais on s’attendait un petit B&B tandis que entretemps il s’est agrandi et est maintenant un hôtel ou arrive même des groupes en car.
Autre que les choses conseillées par les guides (Cathédrale de Bagrati, Monastère de Gelati, etc.) notre conseil est d’aller voir les caves de Prométhéus, avant que ça soit trop tard. Ces caves ont été ouvertes il y a peu, mais il y a déjà des dégâts importants causés par la lumière. Prévoir aussi le tour en bateau. Il y a aussi la visite guidée en anglais (si vous ne parlez ni géorgien ni russe), mais vous risquez d’attendre longtemps pour pas grand-chose en terme d’explications.
La dernière partie du voyage était la visite du Svaneti. Très joli, mais on l’aurait apprécié mieux si on avait pas fait le Tusheti avant. Il y a deux routes pour Mestia : une, goudronnée/bétonnée, par Zugdidi ; l’autre, une piste que même les 4x4istes plus acharnés nous ont déconseillé, par Lentekhi. Comme il y a des limites même à la folie, on a fait l’aller-retour par Zugdidi, en renonçant à la boucle. La route traverse des paysages merveilleux, avec ciel bleu on voit même le mont Elburs, on a pas regretté de la faire dans les deux sens.
N’écoutez pas ceux qui vous disent que le Svaneti est dangereux. Il l’était, mais c’est du passé. Maintenant il a une vocation touristique poussée, l’aéroport est utilisé en hiver aussi par les skieurs (mais j’imagine il faut avoir des moyens). Notre choix de logement est Nino Ratiani (Khaftani 1) : superbe, dans tous les sens.
Si Mestia vous parait trop touristique, vous pouvez aller à Ushguli, site classé par l’UNESCO.Piste facile, sauf en cas de pluie (ce qui était le cas), et beaux paysages. On a fait l’aller-retour en journée de Mestia, mais on s’est offert un superbe repas svan dans un café du coin. Je ne me souviens pas du nom, mais le village est petit, et on doit pas en avoir des tonnes.
Après, Batumi, et retour à la maison par la même route.
N’hésitez pas à me contacter si vous voulez d’autres renseignements, comme par exemple des adresses email, que je ne poste jamais dans des fora publiques (pour éviter le spam).