Corruption à la frontière avec visa de l'Entente

Forum Togo

Bonjour à tous et bonne année 2017 aux voyageurs !

J’habite au Burkina Faso, je suis journaliste et je suis allée passer la semaine du Nouvel An au Bénin. Depuis Ouagadougou, notre compagnie de bus (TCV) passe par Lomé au Togo car la route est plus sûre. Nous avions donc tous un visa de l’Entente en bonne et due forme. Ce visa touristique nous permet, pendant deux mois (25 000 F), de circuler dans la zone de l’Entente.

À l’aller, aucune problème. L’agent togolais me rappelle les règles de ce visa de l’Entente. Tout est clair. Mais au retour… Catastrophe. Il est 1 h du matin lorsque nous arrivons au poste frontière du Bénin. La sortie se passe très bien. Mais arrivés au poste d’entrée du Togo, les choses se sont compliquées. L’agent, un certain Fiavor (qui répond au 90.21.78.76), bloque notre entrée et nous demande (nous étions quatre concernés, trois français et un indien) de payer un visa togolais à 10 000 F l’unité. Motif ? Il prétendait que comme nous étions déjà passés par le Togo à l’aller, nous n’avions pas le droit de repasser. L’Indien me dit alors qu’il est déjà venu la veille et a déjà vu cet agent Fiavor en question, qui lui a refusé l’entrée sans payer de visa togolais. Il avait alors rebroussé chemin, argumentant que même s’il ne parlait pas bien français, tout ce qu’il savait c’est que son visa était en règle. Point barre.

Nous sommes restés bloqués au poste pendant deux heures, deux heures pendant lesquelles nous avons défendu notre cause, car nous savions que nous étions dans notre droit. J’ai exigé de parler au téléphone au commissaire, un certain Gnansa (90.08.05.64). Et qui m’a sorti les mêmes faux arguments. J’ai donc compris qu’il était de mêche avec son agent. Nous avons ensuite passé des coups de fils au Bénin et au Burkina, auprès d’autorités militaires et civiles sûres que nous connaissions, et qui, à 2 h du matin, ont eu la gentillesse de nous répondre que nous étions dans notre droit. Mais rien à faire, ce maudit agent Fiavor ne voulait rien entendre. Nous étions bloqués. Un haut-gradé de l’armée burkinabè me rappelle et me conseille de payer, bien qu’étant dans notre droit, sinon nous allions dormir sur place. Nous capitulons, dégoûtés. L’agent Fiavor commence à aposer les visas togolais sur nos passeports quand il reçoit un appel. Le commissaire lui aurait dit d’annuler la procédure et de nous laisser passer. Il a donc annulé les visas togolais et a remboursé nos 10 000 F par personne. Nous avons finalement quitté le poste pour rentrer vers le Burkina au bout de deux heures, à 3 h du matin. Nous nous excusons encore auprès des autres voyageurs du bus qui nous ont patiemment attendus. Mais ce genre de pratique est insupportable. S’ils se donnent le droit d’essayer, nous avons le droit et le devoir de les dénoncer. C’est une pathétique image de leur pays qu’ils donnent. Selon l’Indien, les timbres fiscaux qu’ils ont aposés sur nos passeports, avant de les annuler, lourdement tamponnés jusqu’à les rendre invisibles, étaient probablement des faux. Le problème, c’est que le visa de l’Entente est méconnu et souffre d’un manque de clarté. Les agents l’interpêtent comme ils veulent aux frontières. Une amie m’a même rapporté qu’il y a quelques semaines, un pays de l’Entente avait prétendu ne pas connaître ce visa. Leur intérêt est de nous faire payer des visas uniquement nationaux, qui leur rapportent plus d’argent que le visa de l’Entente…

Il nous reste maintenant à écrire un courrier au plus haut niveau aux autorités togolaises pour leur expliquer cette situation. C’est une bouteille à la mer, bien sûr, mais il le faut tout de même. Renseignez-vous bien sur vos droits avant de partir. Prenez avec vous tous les numéro utiles (gendarmerie, police, ambassades, service anti-corruption…) et surtout, DÉFENDEZ-VOUS EN CAS DE TENTATIVE DE CORRUPTION.

Ce qui se passe aux frontières ne doit plus rester aux frontières.

Bien à vous,

Ludivine

Bonjour. Cette mésaventure ne m’est jamais arrivée mais j’ai entendu plusieurs voyageurs en parler. L’agent dont tu parles ne doit pas être le seul à pratiquer cettearnaque.
Chapeau d’avoir tenu aussi longtemps. C’est ce que j’essaie de faire dans des circonstances semblables mais je crois que je n’aurais pas patienté toute une nuit.
J’ai longuement cherché sur le net le texte qui est à la base de la mise en place du VTE mais en vain. Si quelqu’un le trouve, merci de nous éclairer. Heureusement cela n’arrive pas dans les autres pays de l’entente (pas entendu parler).
Ce que je ne comprends pas c’est que cette arnaque soit institutionnalisée (si l’agent tamponne il peut difficilement se mettre le fric dans la poche). Les Burkinabè sont les moins cons : ils ne délivrent plus le VTE dans leurs consulats pour nous forcer à prendre le visa Burkina et comme ils sont les seuls à vendre le VTE , ils font des choux gras à Ouaga.
Officiellement on peut demander le VTE à Lomé, mais concrètement ils sont TOUJOURS en rupture de stock pour les vignettes. J’ai essayé moulte fois sans succès, j’ai définitivement renoncé.

Bonjour,
Votre analyse sur vos déboires à la frontière du Togo, semblent manquer, pour le moins, d’objectivité.
Titulaires du visa de l’Entente, vous êtes entrés puis sortis du territoire togolais pour accéder à celui du Bénin.
Il serait fort surprenant que le visa de l’Entente soit à entrées multiples. Le fonctionnaire togolais en poste à la frontière, était donc fondé à exiger l’acquittement d’un nouveau visa pour une seconde entrée sur le territoire.
C’est le b.a.ba du droit international.
Christian

Tu n’as tout simplement pas compris le principe du visa de l’entente. Il est à entrée unique pour l’ensemble de l’espace géographique de l’entente. Si on sort de cet espace (en passant par le Ghana par exemple), il ne vaut plus rien, on doit prendre un nouveau VTE mais si on n’en sort pas le VTE reste valable 2 mois pour entrer et sortir autant de fois que l’on veut dans les 5 pays . Je l’ai pour ma part utilisé plusieurs fois en entrant et sortant 2 fois pour le Togo et le Burkina (et même 3 fois pour le Togo à une occasion). Mais pour ces deux pays je passais par la frontière de Cinkassé où personne n’a rencontré de problème à ma connaissance.

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