Dans les Caraïbes, d'îles en îles ... souvenirs

Forum Croisières

Difficile de voyager hors de nos frontières en cette triste période de pandémie ! La seule solution pour s’évader est de voyager virtuellement …
Avec mes souvenirs et mes photos, je viens de refaire un long voyage dans les îles caraïbes. Pas seulement un voyage mais bien plusieurs car depuis des années j’ai plaisir à retrouver ces ambiances tropicales entre îles et mer.
D’île en île et du Sud au Nord de l’arc antillais, je vous propose un peu de dépaysement sous les tropiques avec juste quelques souvenirs et quelques photos de chacune de ces îles parcourues lors de mes voyages.

Première partie du périple avec des escales à Aruba, Curaçao, Sainte Lucie, Martinique, Guadeloupe, Antigua, Anguilla et Saba.

ARUBA
Le périple d’île en île débute tout au sud des Antilles par un territoire insulaire des Pays-Bas … oui des Pays-Bas, mais d’outremer !
Aruba est une île des Antilles néerlandaises située à seulement une trentaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes.


Sympa l’accueil avec cet homme devant le drapeau d’Aruba. Très spontanément, il a accepté la pause photo en joignant le sourire et le geste comme si il voulait me vanter son île d’Aruba dont le slogan touristique est « One happy island ». En voilà un bon témoignage.
En arrivant par la mer, je garde le souvenir de ce littoral sud où se succèdent tant de jolies plages. Une vision qui nous donnait le ton : Aruba est une destination rêvée pour les amateurs de farniente entre mer et cocotiers.

Ensuite, lors de la visite de la côte nord de l’île, c’est un tout autre aspect que l’on découvrira. Des terres arides, minérales et poussiéreuses. Une contrée sauvage qui a son charme avec ses falaises et ses vagues qui se brisent sur les rochers. Une côte au vent où il n’y a que quelques criques assaillies de rouleaux puissants ; de quoi plaire aux amateurs de jacuzzi on ne peut plus naturel !
C’est … enfin c’était, la principale attraction de cette côte sauvage. Vous apercevez à droite sur la photo cet amas de plaques rocheuses … il y a quelques années, ces blocs de calcaire corallien formaient une arche naturelle qui dominait la mer à plus de 7 mètres de hauteur. Ce « Natural bridge » s’étendait sur environ 30 mètres de long.
Cependant, l’assaut des fortes vagues ont eu raison de sa structure, le tablier du pont s’est finalement éboulé en 2005 ! Seul reste cet empilement désordonné, comme des ruines en guise de souvenir.
Désormais les regards des visiteurs se tournent vers la gauche … vers un plus modeste « Baby bridge ».

Avec un climat semi aride et peu de précipitations, Aruba offre des conditions idéales pour la pousse des plantes cactées.
Aussi les cactus prolifèrent sur une grande partie du territoire et à certains endroits ce sont de véritables champs de cactus candélabres qui s’étendent à perte de vue.
Des cactus, Il y en même autour des habitations. Une haie en cactus est aussi dissuasive qu’une barrière en fil de fer barbelé. Car, qui s’y frotte à de grands risques de s’y piquer !

D’après vous, que trouve-t-on habituellement à la pointe d’une île ? Un phare bien entendu ! Le cap nord d’Aruba ne déroge pas à la règle, le phare local, c’est le California light house.


Juché sur un plateau dominant toute la côte sa colonne s’élève à 30 mètres de hauteur. Les plans de ce phare ont été dessinés par un architecte français (cocorico !) et sa construction a débuté en 1914.
C’est un événement tragique qui est à l’origine de la présence ici de ce phare. Retour en 1891, l’année du drame : un vapeur britannique heurte les récifs de cette pointe et sombre ensuite … aucune balise n’annonçait les écueils au large de cette côte !
Le bateau s’appelait « California » d’où le nom donné au phare en hommage aux victimes de ce naufrage.
Un corps de bâtiment tout blanc surmonté d’une tête-lanterne chapeautée de vert. Dans cette île où toutes les constructions arborent des teintes vives, ce phare, pourtant bien rénové, ferait presque pâle figure.
Tiens, un autobus aux couleurs éclatantes est stationné à proximité, voilà un bienvenu complément de couleurs. Des tonalités orangées … pour sûr, ce bus doit venir d’Oranjestad, la capitale.


Nous y voici précisément à Oranjestad, une ville animée dédiée entre autre au shopping, aux jeux et aux visiteurs. Ici, une vue du Royal Plaza. Cet imposant bâtiment est un grand Mall à l’architecture un peu kitsch qui me fait penser à … un gros gâteau. Ses murs roses évoquent un parfum fraise et ses frises et pignons blancs à de la meringue ou de la chantilly. Quant à la coupole centrale, j’ai envie de la comparer au chapeau d’un gros choux … à la crème bien sûr !
Nous irons nous balader sur le front de mer et voir de plus près le bâtiment mais ce sera à la fin de notre visite d’Aruba, en guise de dessert.

CURACAO
Parmi mes meilleurs souvenirs de cette île …
Curaçao … une saveur. Évoquer le nom de cette île et tout de suite vient à l’esprit l’image et la saveur de la célèbre liqueur aux tonalités bleutées. Aussi, pour débuter la découverte de l’île je vous emmène visiter une distillerie où l’on élabore le fameux breuvage qui a fait la renommée de l’île de Curaçao.
Quittons le port, passons la ville … Nous voici à Chobolobo devant la façade de la Maison de l’authentique liqueur de Curaçao.
Dans cette habitation à l’architecture coloniale, on produit depuis 1947 la savoureuse liqueur dont on est fier de vous affirmer qu’« elle est considérée comme l’une des meilleures au monde … » Soit et déjà on a l’eau à la bouche !


La dégustation viendra comme de bien entendu, mais en fin de visite. Avant, on aura tout appris sur l’élaboration de la liqueur bleue produite avec des oranges amères de couleur … verte ! Une seule variété d’oranges est utilisée pour la liqueur, les Lahara. Un de ces agrumes, bien solitaire, est d’ailleurs visible sur un oranger planté à la porte de la distillerie.
Plusieurs étapes sont nécessaires pour concocter la liqueur dont la macération des écorces d’oranges est une des principales.
La boisson obtenue est donc composée d’alcool, de sucre et de saveurs d’oranges amères … un triple sec de la famille des Grand Marnier ou autre Cointreau.
Un alcool idéal pour élaborer de délicieux cocktails aux nuances bleutées particulièrement originales. Cette liqueur titre tout de même jusqu’à 40 degrés d’alcool … avec un risque pour les amateurs, d’être vite grisé par le Blue Curaçao !
En observant tous ces flacons de liquide bleuté, une question titille le visiteur curieux : mais cette teinte bleue, d’où provient-elle ?
La réponse s’avère simple mais avouons pas très tendance de nos jours où les produits bio sont tant à l’honneur. Le E 133, vous connaissez ? Non ! Et bien je vous l’apprends peut être, c’est un colorant alimentaire synthétique, un bleu brillant … et c’est lui qui donne la couleur à l’authentique Curaçao.
Je suis sans doute un peu mauvaise langue pour vous présenter la liqueur sous cet aspect mais c’est ainsi. Cependant, je l’avoue, mes papilles font fi de ce détail et apprécie le liquoreux alcool. Lors de la dégustation, j’ai particulièrement aimé le Curaçao saveur tamarin, un doux fruit des îles.
Même si l’authentique Curaçao « bleu » est mis en vedette dans la boutique attenante à la distillerie de Chobolobo, l’établissement se diversifie avec d’autres teintes (plus naturelles ?) et d’autres saveurs. Parfum café, Rhum-raisin ou même chocolat … ainsi la palette des bouteilles aux formes imitant la rondeur des oranges se décline maintenant en neuf variétés.

Curaçao … une vue de « carte postale ». C’est un peu la vue signature de l’île. Le site le plus attractif de Willemstad est assurément le quai Handelskach avec ces authentiques maisons de commerce. Il est bordé par ces élégantes façades qui témoignent du florissant passé commercial et maritime de cette cité portuaire.


A ce titre, ce quartier historique de Curaçao est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.
Retour dans le passé. C’est en l’an 1634 que les Hollandais ont établi ici un comptoir commercial de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales.
S’en suivi des affaires marchandes très prospères pendant près de trois siècles : sucre de canne, cacao, tabac … sans oublier la traite négrière ! Heureusement cette horrible activité prit fin avec l’abolition de l’esclavage, mais seulement en 1863.
La découverte et l’observation de ces anciens établissements de commerces se fait en flânant le long du quai, le nez en l’air.
Avec le style architectural des façades à pignons on a presque l’impression de se retrouver au bord d’un canal d’Amsterdam ou de celui d’une ville nordique faisant partie de l’historique Ligue hanséatique.
Mais ici, on le constate, quelques autres influences font tout le charme et la spécificité de ces immeubles : inspiration espagnole et riche gamme de teintes caribéennes. Jaune, ocre, rouge, rose ou bleu … les nuances sont diverses et particulièrement plaisantes à l’œil.
Je me souviens avoir poursuivi la balade au-delà du quartier historique et touristique, jusqu’au marché local avec des halles et aussi un quai, celui du marché flottant.

Curaçao … un mot : Dushi.


En plein centre ville ces lettres géantes ne passent pas inaperçues, elles composent un gigantesque mot : « DUSHI », particulièrement tendance ici. C’est du papiamento, la langue utilisée par les locaux pour les conversations courantes. Une langue mêlant espagnol, portugais, néerlandais, anglais et français … pour un peu on pourrait croire à d’autres influences de type japonaises, car plusieurs mots en papiamento se terminent par un « … shi » !
Il y a les cactus nommés ici cadushi et ce très usité « dushi » qui se traduit par « doux, gentil, sucré, savoureux … »
Mais attention, sushi, n’est pas ici une spécialité culinaire japonaise mais plutôt le mot pour dire en papiamento : sale, ordure. A ne pas confondre !
A Curaçao, si le papiamento est couramment utilisé la langue officielle reste le néerlandais mais pratiquement tout le monde parle aussi l’espagnol et l’anglais. Continuons la visite de la ville mais « poco poco » … c’est à dire « lentement » comme l’on dit ici en papiamento.

Curaçao … ses deux ponts.
Je garde aussi le souvenir, entre autre, des deux ponts qui permettent de traverser le canal de Willemstad.


Le plus imposant est le Pont Reine Juliana qui « culmine » à 56 mètres de haut.
Mais le plus attractif est le Koningin Emmabrug, un pont flottant et tournant.

Ce Pont Reine Emma (en français) rénové en 2006 est long de 169 mètres sur près de 10 m de large, il permet de passer du quartier d’Otrobanda à celui de Punda, le coeur historique de Willemstad. Et puis, il s’avère un belvédère privilégié pour admirer la beauté des quais avec toutes ces immeubles multicolores.
Ce pont, au-delà de son aspect utilitaire, est une véritable attraction locale qui ravie les piétons, seuls autorisés à emprunter son tablier de bois.
Un pont posé sur de gros flotteurs et qui régulièrement tourne … en effet, par moments une sirène attire l’attention des passants. Ce signal strident annonce la fermeture de son accès et les personnes présentes sur le pont sont donc priées de gagner rapidement un des quais … la priorité est donnée aux bateaux !
Quant aux rares passants restés sur le pont, ils bénéficient d’un tour de manège aquatique pendant quelques minutes. A en observer certains, des touristes peu pressés sans doute, ils semblent particulièrement apprécier.

Entre deux îles … en pleine mer et le spectacle continue avec la contemplation de ce splendide coucher de soleil sur l’horizon marin.
Demain sera un autre jour, demain, une autre île.

SAINTE LUCIE
De cette escale à Sainte Lucie, je garde d’abord le souvenir de cette baie, celle découverte lors de notre arrivée en bateau.
Castries est un port, une ville commerçante et une capitale. Environ 13 000 habitants y vivent, une cité fondée par les français en 1650 avec le Marquis de Castries, d’où le nom donnée à la ville.


Puisque j’évoque les noms locaux, parlons de celui donné à l’île … il fait référence à Lucie de Syracuse, vierge et martyre sicilienne au IVe siècle.
Le temps d’une escale et d’une journée j’ai le souvenir d’avoir cheminé à la découverte d’un partie de l’île qui s’étire sur une cinquantaine de kilomètres.

Honneur à l’emblématique image de cette île. Les deux pitons qui se dressent fièrement au-dessus de la petite agglomération colorée de Soufrière sont immanquables sur cette île. Ils sont la signature de Sainte Lucie.
Ces deux aiguilles rocheuses d’origine volcanique s’élèvent à quelques 786 mètres pour la plus haute, le Gros Piton et 743 mètres pour celui appelé le Petit Piton. Lors de notre passage la lumière n’était pas vraiment top avec un léger voile brumeux mais la vue depuis ce belvédère était tout de même spectaculaire.
Des pitons qui font la fierté de l’île et figurent sur le drapeau de cette petite nation insulaire.

Ce site original et son environnement, forêt tropicale et terre volcanique sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, une reconnaissance pour les habitants de Sainte Lucie.

Une terre volcanique en activité … sans aucune éruption ni coulée de lave récente mais avec des solfatares. Eaux bouillonnantes et odeurs de soufre, voilà la vision et l’odeur de ce versant volcanique.


Un décor dantesque protégé et bien balisé. Ces bassins sont dangereux, les visiteurs sont prévenus. Quant aux vents tournoyants, ils vous « enveloppent » par moments d’effluves sulfureuses !
A proximité de ces bouches en relation presque directe avec les entrailles de la terre, ces eaux chaudes ont été canalisées et se déversent dans des bassins dédiés aux bains thermaux, la température y est plus douce ! Et l’environnement on ne peu plus agréable, végétal et splendidement fleuri.

Ma mémoire visuelle et mes photos me replongent dans l’atmosphère authentique d’un petit village côtier de Sainte Lucie.
Anse La Raye est une anse comme son nom le laisse penser mais aussi un typique village de pêcheurs. Sur la grève sont alignés quelques barques de pêche et sur le sable sont posés quelques filets destinés à une pêche toute traditionnelle.
Alignées également mais le long des rues, des cases et de modestes maisons. Seule l’église catholique Ste Marie émerge bien au-dessus des toitures des habitations.


Nous étions de passage un 1er janvier, c’était l’heure d’un office et les fidèles encore sur leur 31 se dirigeaient en famille vers vers cette église à l’architecture un peu hétéroclite. Une façade en pierre volcanique surmontée d’une unique tour-clocher grise. Pour les toits, comme pour beaucoup d’habitations locales, de simples tôles ondulées mais colorées, pour faire plus esthétique.

MARTINIQUE


Souvenir d’une si jolie baie, celle de Saint-Pierre vue depuis un point de vue privilégié . Une quiétude qui ferait presque oublier le cataclysme qu’a subit la région au début du siècle dernier.
En effet, quelques minutes suffirent à rayer de la carte l’agglomération et ses 30 000 habitants, c’était le 8 mai 1902, il était 8 heures 02 du matin ! En ce matin-là, jour de l’Ascension, les familles s’apprêtaient à célébrer dans la joie les communions de la paroisse. A Saint Pierre, on était fier d’habiter dans une ville florissante et prospère devenue la capitale des colonies antillaises. Dans les rues, les belles créoles s’habillaient chic, à la dernière mode ; n’avait-on pas surnommé la ville, avec un peu d’ironie, le « petit Paris des Antilles » ? Et le volcan me direz-vous ? On s’en souciait peu … jusqu’à ce fatidique jour de mai 1902 !
De nos jours la montagne Pelée (1397m) que l’on voit ici couronnée de nuages est sous étroite surveillance, au cas où il lui prendrait l’envie de se réveiller à nouveau. Un Observatoire de volcanologie a été construit en 1932, il est situé sur les hauteurs du morne des Cadets. Pour le rejoindre, il est nécessaire d’emprunter une petite route sinueuse qui chemine d’abord au milieu de plantations de bananiers puis s’élève de façon vertigineuse avec une dernière pente à 25% . Mieux vaut ne pas caler en chemin !
Arrivé au sommet on est enfin récompensé, le panorama dont on bénéficie rivalise de beauté avec celui de la photo ci-dessus. C’est un des plus beaux points de vue sur cette fameuse montagne Pelée (1397 mètres).

Souvenir de la belle Caravelle, voici une autre vue restée gravée dans ma mémoire, une vue presque aérienne de la Caravelle.


La Caravelle est une magnifique presqu’île qui s’avance sur une douzaine de kilomètres face aux vagues de l’Atlantique. Une route principale permet de la parcourir à travers des champs de cannes à sucre puis on longe le pittoresque village de pêcheurs de Tartane et quelques plages bordées de cocotiers. Ensuite, c’est obligatoirement à pied que l’on poursuit la balade. Je me souviens de cette plaisante randonnée qui mène jusqu’à un simple phare, mais quel belvédère d’exception sur une cette côte Est de la Martinique.

Souvenir d’une scène de pêche à la senne.


Venu à Sainte Marie voir sa baie et son îlet, le « tombolo » un banc de sable long de 500 mètres relie à la plage, ce sont en fait des dizaines de villageois affairés que je vais rencontrer à proximité sur le rivage.
Et c’est parti pour une pêche traditionnelle et communautaire : la pêche à la senne est une coutume en Martinique, elle se pratique sur les fonds sableux à proximité des côtes. Une bonne heure est nécessaire pour mettre le filet (la senne) à la mer, il est ensuite tendu en arc de cercle à l’aide de plusieurs embarcations. Et après ? Il faut tirer et encore tirer sur ce filet long de plus de 350 mètres pour le ramener sur la plage. Jeunes et moins jeunes sont alignés et arc-boutés, les pieds enfoncés dans le sable tirant avec force et persévérance sur ces cordes. Au loin, bondissant entre les vagues, on aperçoit un homme qui pousse régulièrement la senne vers le rivage.
Après une heure et demi de labeur émaillé d’exclamations et de discussions étouffées par le souffle des alizés, voilà que l’étau se resserre sur le butin, la senne est au bord de la plage. Quelques doudous arrivent maintenant leur sceau à la main … y a-t-il beaucoup de poissons ?
Malgré l’agitation qui règne autour du filet, on comprend très vite que la pêche n’est pas miraculeuse ce matin, l’immense senne paraît presque vide même si plusieurs dizaines de poissons se sont fait piéger. La séance de partage sera vite effectuée, quelques orphies de belle taille passent de mains en mains, le reste de la pêche est constitué de poissons bien plus petits : des coulirous ; les sceaux seront loin d’être plein … Il y a des jours comme ça où la chance ne sourit pas !
Un sympathique martiniquais me donne ses explications : « trop de vent, ça bouge trop avec ces vagues, c’est vraiment une petite pêche ! ».
Cette pêche traditionnelle et communautaire est désormais mise à mal à Ste Marie en raison de la pollution des eaux, dommage pour la tradition locale, la convivialité et la ressource alimentaire.

Souvenirs de plage.


Parmi les dizaines qui bordent l’île, j’en évoquerais ici seulement deux.
L’Anse Couleuvre, tout au nord de la Martinique … Une crique abritée avec ses cocotiers et son sable noir qui témoigne de l’origine volcanique du lieu, le volcan de la Montagne Pelée est tout proche. La forêt tropicale borde le littoral, c’est d’ailleurs le terminus de la petite route, après si l’on veut rejoindre la côte atlantique il faut continuer à pieds à travers la forêt … Et l’eau ? 27°C … un vrai plaisir !
La Grande Anse des Salines à Sainte Anne dans le sud de l’île
Pour ceux qui ne connaissent pas ce lieu idyllique, imaginez, la photo vous y aide … une baie régulière de sable fin qui s’étend sur 1200 m bordée de cocotiers, des eaux bleu-turquoises. Un air de paradis, idéal pour le farniente, la baignade, la balade ou même le jogging à l’image de ces deux jeunes femmes.

Souvenir du port de pêche de Petite Anse aux Anses d’Arlet, un beau condensé de la beauté des paysages Martiniquais : des mornes en fond, des eaux bleues et des barques multicolores que l’on appelle ici des yoles.

Souvenir du village des Anses d’Arlet avec une photo carte postale, un classique point de vue avec la perspective du ponton et en fond les silhouettes de l’église et des habitations.

En souvenir et en hommage à Schoelcher, la Bibliothèque de Fort de France.
Certains voyageurs amateurs de « vieilles pierres » et d’histoire reprochent parfois aux îles caraïbes la rareté des monuments de leurs territoires. Certes, on ne peut visiter autant de ruines ou de vestiges comme dans les îles de la Méditerranée ou même dans le proche Yucatan par exemple. Mais à Fort de France, dans le centre ville il ne faut pas rater un intéressant monument : La Bibliothèque Schoelcher, du nom de Victor Schoelcher, le grand libérateur des Noirs qui a aboli l’esclavage en 1848 dans les Antilles Françaises.


Un superbe édifice de verre et de fer qui a d’abord était conçu à Paris puis remonté ensuite en Martinique (1887) ; avec un tel style architectural si éclectique, elle n’est pas en reste pour susciter de l’intérêt…
Une photo prise au crépuscule avec ces illuminations qui mettent en valeur l’édifice, il y avait même des guirlandes lumineuses dans les arbres, c’était au moment des Fêtes de fin d’année.

GUADELOUPE


L’approche de l’île de la Guadeloupe par la mer et par le Sud en longeant les îles des Saintes. Terre de Haut, la perle guadeloupéenne, ici presque auréolée par les couleurs d’un arc en ciel.
Cette île des Saintes est un bijou, d’abord avec ses paysages de mornes et de baies qui rivalisent pour la principale anse avec celle de Rio … en miniature, bien entendu !
Un coquet village s’étirant le long d’une anse en demi-lune, il y a même à une des extrémités un pain de sucre, si, si, comme à Rio !
Je reconnais la haute silhouette du Chameau, le point culminant de l’île avec ses 304 mètres. Cela ne paraît presque rien comme altitude mais dans une petite île, un tel morne (colline) prend des allures de montagne. J’ai encore présent à l’esprit son « ascension » épuisante, effectuée il y a quelques années sous un soleil de plomb. Mais quel panorama depuis son sommet, il s’étend au Sud de l’île de la Dominique jusqu’au Nord avec un point de vue imprenable sur la « haute » Basse Terre de Guadeloupe.
J’ai en souvenir de nombreuses photos et même des anciennes vidéos (non numériques) mais les vues sont des diapositives, difficiles à placer pour illustrer ce texte.

La Guadeloupe est en fait l’île des Antilles que j’ai la plus parcourue … j’y ai passé pratiquement une année en y effectuant un stage de fin d’étude à Pointe à Pitre.
Ce séjour aux Antilles était ma première découverte de la Caraïbe et certainement il est à l’origine de mon enthousiasme pour ces îles et ensuite pour tous ces voyages réalisés dans l’arc antillais.
J’ai retrouvé mes anciens souvenirs guadeloupéens lors de voyages plus récents … avec pour cette vue ci-dessous, une arrivée en avion.


Un survol qui mettait en valeur la double île à la forme de papillon avec le contraste entre la Basse Terre, la plus haute dominée par le volcan de la Soufrière et couverte de végétation tropicale ou de champs principalement de bananes et la Grande Terre, la partie la plus plate avec des étendues de canne à sucre et bordée de longues plages.
Et entre les deux territoires insulaires ? La rivière salée qui serpente parmi la mangrove.

Pendant mon année guadeloupéenne, la silhouette de la Basse Terre vue depuis Pointe à Pitre m’a été familière (photo prise ici depuis un quai).
La revoir me remémore une balade un des rares jours où le sommet de la Soufrière (1467 mètres) n’était pas ennuagée. Une chouette randonnée parmi les roches volcaniques, les effluves soufrées et les sentiers qui sillonnaient les bords du cratères … mais une randonnée débutée sous le soleil qui s’était terminée dans les nuages ! Et une bonne demi-heure passée à tourner en rond afin de retrouver le bon sentier, celui pour descendre du volcan. Heureusement, nous avions enfin rencontré âme qui vive et surtout un bon connaisseur de ce dédale de sentiers des berges du volcan.

Pointe à Pitre, une vue du quartier du Carénage avec son port historique, ses quelques embarcations et ses quais, entre cases aux toits de tôles rouillées et constructions plus récentes et plus solides.


Le centre ville, très calme lors de cette visite avec une Place de la Victoire presque déserte. Je l’ai connu bien plus animée lors notamment des enfiévrés défilés du carnaval, si populaires sous ces latitudes. Résonnent encore dans ma mémoire les rythmes endiablés qui agitaient une foule en liesse … ah ! quelle ambiance de folie lors de ces festivités !
Le marché est un des lieux incontournables lors d’une balade à Pointe à Pitre, des étalages colorés et épicés ; les locaux y font provision de fruits et légumes quant aux visiteurs, ils sont plus attirés par les bouteilles de rhum vendues par de sympathiques commerçantes vêtues comme il se doit de robes en madras.

En déambulant dans la ville on passe, parfois par hasard, devant de belles demeures coloniales. En voici une par exemple, une habitation bien restaurée dans son style d’origine (1880) : structure métallique, galeries … Elle abrite un musée dédié en grande partie à l’illustre poète et diplomate antillais Saint John Perse, prix Nobel de Littérature en 1960.

J’aurais envie de partager bon nombre de souvenirs vécus parmi la belle Guadeloupe … des plages de Ste Anne, de St François ou de Deshaie avec son joli sable ambré jusqu’aux balades dans la forêt tropicale vers les chutes du Carbet en Basse Terre.
Quelques escapades vers les dépendances me reviennent en mémoire, comme une virée à Marie-Galante, toute ronde, toute plate comme une galette avec ses étendues de champs de canne ; une très belle île en mer, histoire de faire un clin d’œil à la célèbre chanson de Voulzy.
Les Saintes, j’ai déjà parlé de la très visitée Terre de Haut mais il y a aussi sa voisine Terre de Bas, plus grande et plus nature, je me rappelle d’y avoir assisté à une fête locale haute en couleurs.
Et puis, je n’oublie pas la Désirade, une île authentique qui pour l’atteindre depuis St François vous fait traverser des courants qui vous retournent l’estomac … que j’étais content d’y poser le pied après une traversée si agitée, j’ai bien cru tourner de l’œil après ces hauts le cœur !

Bon, j’arrête là cette liste des atouts de la Guadeloupe, il y aurait-là matière à y consacrer tout un récit … mais sans illustration photo, ce serait moins parlant si je puis dire !
Enfin, encore un dernier : je me souviens encore de balades tout au Nord de la Grande Terre vers le belvédère que constitue la Pointe de la Grande Vigie.
Des falaises impressionnantes et un point de vue qui se prolonge par temps clair jusqu’à l’île d’Antigua … l’occasion d’y faire un saut et de l’évoquer, souvenirs …

ANTIGUA


A quelques miles marins au Nord de la Guadeloupe (92,2 km précisément), me voici au port de St John’s la petite capitale de l’île d’Antigua. Un ciel plombé menaçant mais illuminé d’un bel arc en ciel, j’en profite pour l’immortaliser.


Des couleurs lumineuses qui s’harmonisent avec les teintes chatoyantes des constructions et des maisons sur les versants des collines aux alentours.

Antigua, je l’avais découverte lors d’une escapade durant mon année en Guadeloupe, il y a donc de cela quelques années … lors d’un week-end prolongé du 14 juillet et une plaisante découverte de cette ancienne île « british », indépendante depuis seulement 1981.
Un voyage léger, sac au dos, sans préparation minutieuse… A l’arrivée à l’aéroport, première surprise lors du contrôle d’identité : « Quel est vôtre lieu d’hébergement ? » nous demande avec insistance l’agent administratif … Euh ! Euh ? Et l’homme de nous donner la liste des hôtels de l’île ! Notre choix sera vite fait, un nom tiré au hasard puis vite inscrit sur sur la fiche. Bien entendu, nous n’avions aucune intention de nous y rendre, trop cher pour notre petit budget, mais le tour était joué !
Ensuite pour rejoindre la ville, option transport : le « stop ». Une sympathique habitante de nous convoyer et sa première interrogation sera : « Vous allez à quel hôtel ? ». Pas possible, mais à Antigua n’avait-il que cette question aux lèvres ?
La suite pour nous, la jolie île sillonnée de long en large et deux nuits à la « belle étoile ». Une première nuit au bord d’une grande plage, sous une paillote et sur un transat avant d’être réveillé (et délogé) aux aurores par un gardien … et un merveilleux souvenir d’un bain très matinal dans une eau tiède à souhait sous les premiers rayons du soleil … et une autre nuit, tout au bout de l’île avec pour décor ce panorama d’exception (photo ci-dessous) que j’ai retrouvé avec grand plaisir plus récemment.


Ce splendide ensemble de baies et d’anses particulièrement protégées avait été choisi pour y établir un port et un chantier naval à l’époque de la colonie britannique. L’amiral Nelson était à la tête de la flotte locale(1784) prêt à défendre par les armes ce territoire insulaire.
On peut toujours avoir une idée de ce passé militaire en visitant le petit musée créé dans cette élégante habitation coloniale de English Harbour.

De l’armada guerrière à la quiétude des plages pour amateurs de séjours de vacances sous les tropiques … les temps ont bien changé dans cet environnement si paradisiaque !

SABA & ANGUILLA
Deux îles si proches, seulement 60 km les séparent et pourtant deux îles si différentes ! C’est sans doute pour cette raison que j’ai eu envie d’évoquer mes souvenirs de visites surplace dans un même paragraphe. En quelques sorte, voici un portrait croisé de ces deux îles.


Autant Anguilla s’avère plate sans grand relief, autant Saba est montagneuse, l’île est en fait une île-volcan.
Saba est hollandaise et Anguilla est britannique. Anguilla est bordée d’idylliques plages de sable blanc quant à Saba, on y trouve aucune plage digne de ce nom, seuls quelques rivages de gravier noir.
A Saba, une végétation tropicale couvre les versants volcaniques et pour Anguilla, des étendues de broussailles s’étirent sur son sol aride.
Saba est toute ronde, Anguilla toute en longueur …. J’arrête-là, cette litanie de contrastes mais on pourrait continuer à énumérer encore d’autres différences …
En tout cas les deux îles ont un point commun, un charme incontestable mais pas pour les mêmes motifs.

Côté plage, Anguilla est un paradis avec une trentaine de plages qui rivalisent de beauté. Shoal Bay beach est ma préférée, est-il utile de me justifier ? La photo parle d’elle même !


Il a d’autres « Shoal »(banc de sable) à Anguilla qui ne laissent pas indifférent, j’ai de bons souvenirs en mémoire de Shoal Bay West … un autre lieu de rêve.
La baie de Sandy Ground n’est pas mal non plus, la voici photographiée depuis les « hauteurs » de cette île sans vrai relief dont le point culminant ne dépasse pas les 65 mètres !

Prenons encore plus de la hauteurs en passant maintenant aux souvenirs vécus à Saba.
D’abord, il y a l’impressionnante arrivée lorsqu’on atteint l’île par avion. Obligatoirement le vol se fait avec un petit avion car la piste d’atterrissage de Saba est on ne peut plus courte, tracée sur la seule partie plane de cette île si escarpée.


Quel souvenir cette approche ! Des vents tourbillonnants qui bousculent la carlingue et des réacteurs vrombissants qui la font trembler au moment de l’atterrissage … Impressionnant et vertigineux ! Ouf, nous étions bien sur le tarmac, la visite de Saba pouvait débuter.
Après, nous avions cheminé sur les routes des versants du volcan, le haut Mont Scenery qui culmine à quelques 887 mètres d’altitude, il est ainsi le point culminant des Pays-Bas !
Quant à son sommet, il est le plus souvent masqué par une auréole de brume.

Je me rappelle que chemin faisant notre chauffeur s’était arrêté pour nous faire bénéficier d’un des points de vue parmi les plus spectaculaires de cette petite île : une vue de l’unique route de Saba, elle serpente à flanc de volcan sur seulement 14 kilomètres. Compte tenu de ce terrain si accidenté, il en a fallu de l’ingéniosité et des travaux pour réaliser cette voie. Il me semble encore l’entendre, notre conducteur, nous vanter cette construction presque titanesque puis nous dire, sourire aux lèvres : « Voici la Grande Muraille …de Saba ! ».
Pour lui trouver un nom à cette à route, les habitants de l’île ont fait simple en la baptisant naturellement : « The road ».

Très coquets sont les cottages de Saba avec leur style inspiré des maisons de la nation mère, la Hollande.
En parcourant the road, on traverse quelques hameaux aux noms imagés : Hell’s Gate (Les Portes de l’Enfer), accueillant n’est-ce pas ? Puis, au pied du volcan Windwardside, on imagine que le vent y souffle …

Plus loin c’est dont un gros bourg, The Bottom, qui comme son nom l’indique est situé « au fond », au fond en réalité d’une ancienne bouche du volcan.
Une petite agglomération qui est la principale de l’île-volcan avec à peine 500 habitants, soit un tiers de la population totale du territoire.

A Saba, on peut poursuivre la balade découverte en dehors de l’unique route qui ne fait donc que 14 kilomètres de long.
Soit, en randonnant vers les hauteurs du volcan par un sentier (pentu !) traversant une végétation tropicale exubérante et souvent humide, les brumes ayant la fâcheuse tendance à s’accrocher sur ces versants.
Ou bien, on peut également faire une autre balade humide aussi mais en sens inverse … vers les profondeurs au bord des côtes rocheuses : les fonds sous-marins et les tombants y sont particulièrement réputés. Une tout autre expérience que réserve cette étonnante île de Saba.

Jean Saint-Martin -Voyage souvenir dans les îles Caraïbes - rédaction : Fév./Mars/Avril 2021

>>>>>>> à suivre prochainement, la seconde partie du périple d’île en île de Saint-Martin à Porto Rico >>>>>>>

Merci pour cette synthèse de tes diverses pérégrinations antillaises. Ce carnet a le mérite de nous faire découvir des îes peu connues (Antigua, Aguilla, Auba…). En tout cas pour moi qui ne connais que la Guadeloupe.

Merci pour la visite …
Et le voyage d’une île à l’autre continuera prochainement avec les deux autres volets à suivre sur le Routard.
J’ai “refait” avec plaisir et avec mes souvenirs le périple qui ira dans son dernier épisode jusqu’au nord des Antilles pour se terminer sur le continent américain mais toujours sur île, avec un terminus à Key West.

La suite du périple dans les îles caraïbes avec la seconde partie du voyage : D’îles en îles de Saint Martin à Porto Rico.
A voir, un clic sur le lien …

Et pour le début de ce second volet, voci une photo double, prise sur l’île de Saint Martin … ou plus précisément sur l’îlot Pinel, un enchantement à Saint Martin.

Bonjour Jem, vous avez fait tout ce périple en bateau ? Savez vous si on peut rejoindre les îles des Caraïbes entre-elles en avion (lesquelles ?) Et notamment Costa Rica, Panama ? Cuba ? Depuis les Antilles françaises ?
J’ai vu des vols entre la Guadeloupe et la république dominicaine, mais plus compliqué pour les îles côté Amérique.
Merci infiniment

Merci pour la visite de mes pages …
Les îles évoquées dans mon récit ont été visitées lors de plusieurs voyages/séjours (en bateau, avion …) dans les Caraïbes et en plusieurs années …
Concernant la question ? Oui, il y a des lignes aériennes entre ces îles mais pas toutes directes vers les pays que vous signalez … bonne recherche pour finaliser votre projet et belles découvertes.

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