Difficile de voyager hors de nos frontières en cette triste période de pandémie ! La seule solution pour s’évader est de voyager virtuellement …
Avec mes souvenirs et mes photos, je viens de refaire un long voyage dans les îles caraïbes. Pas seulement un voyage mais bien plusieurs car depuis des années j’ai plaisir à retrouver ces ambiances tropicales entre îles et mer.
D’île en île et du Sud au Nord de l’arc antillais, je vous propose un peu de dépaysement sous les tropiques avec juste quelques souvenirs et quelques photos de chacune de ces îles parcourues lors de mes voyages.
Première partie du périple avec des escales à Aruba, Curaçao, Sainte Lucie, Martinique, Guadeloupe, Antigua, Anguilla et Saba.
ARUBA
Le périple d’île en île débute tout au sud des Antilles par un territoire insulaire des Pays-Bas … oui des Pays-Bas, mais d’outremer !
Aruba est une île des Antilles néerlandaises située à seulement une trentaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes.
Sympa l’accueil avec cet homme devant le drapeau d’Aruba. Très spontanément, il a accepté la pause photo en joignant le sourire et le geste comme si il voulait me vanter son île d’Aruba dont le slogan touristique est « One happy island ». En voilà un bon témoignage.
En arrivant par la mer, je garde le souvenir de ce littoral sud où se succèdent tant de jolies plages. Une vision qui nous donnait le ton : Aruba est une destination rêvée pour les amateurs de farniente entre mer et cocotiers.
Ensuite, lors de la visite de la côte nord de l’île, c’est un tout autre aspect que l’on découvrira. Des terres arides, minérales et poussiéreuses. Une contrée sauvage qui a son charme avec ses falaises et ses vagues qui se brisent sur les rochers. Une côte au vent où il n’y a que quelques criques assaillies de rouleaux puissants ; de quoi plaire aux amateurs de jacuzzi on ne peut plus naturel !
C’est … enfin c’était, la principale attraction de cette côte sauvage. Vous apercevez à droite sur la photo cet amas de plaques rocheuses … il y a quelques années, ces blocs de calcaire corallien formaient une arche naturelle qui dominait la mer à plus de 7 mètres de hauteur. Ce « Natural bridge » s’étendait sur environ 30 mètres de long.
Cependant, l’assaut des fortes vagues ont eu raison de sa structure, le tablier du pont s’est finalement éboulé en 2005 ! Seul reste cet empilement désordonné, comme des ruines en guise de souvenir.
Désormais les regards des visiteurs se tournent vers la gauche … vers un plus modeste « Baby bridge ».
Avec un climat semi aride et peu de précipitations, Aruba offre des conditions idéales pour la pousse des plantes cactées.
Aussi les cactus prolifèrent sur une grande partie du territoire et à certains endroits ce sont de véritables champs de cactus candélabres qui s’étendent à perte de vue.
Des cactus, Il y en même autour des habitations. Une haie en cactus est aussi dissuasive qu’une barrière en fil de fer barbelé. Car, qui s’y frotte à de grands risques de s’y piquer !
D’après vous, que trouve-t-on habituellement à la pointe d’une île ? Un phare bien entendu ! Le cap nord d’Aruba ne déroge pas à la règle, le phare local, c’est le California light house.
Juché sur un plateau dominant toute la côte sa colonne s’élève à 30 mètres de hauteur. Les plans de ce phare ont été dessinés par un architecte français (cocorico !) et sa construction a débuté en 1914.
C’est un événement tragique qui est à l’origine de la présence ici de ce phare. Retour en 1891, l’année du drame : un vapeur britannique heurte les récifs de cette pointe et sombre ensuite … aucune balise n’annonçait les écueils au large de cette côte !
Le bateau s’appelait « California » d’où le nom donné au phare en hommage aux victimes de ce naufrage.
Un corps de bâtiment tout blanc surmonté d’une tête-lanterne chapeautée de vert. Dans cette île où toutes les constructions arborent des teintes vives, ce phare, pourtant bien rénové, ferait presque pâle figure.
Tiens, un autobus aux couleurs éclatantes est stationné à proximité, voilà un bienvenu complément de couleurs. Des tonalités orangées … pour sûr, ce bus doit venir d’Oranjestad, la capitale.
Nous y voici précisément à Oranjestad, une ville animée dédiée entre autre au shopping, aux jeux et aux visiteurs. Ici, une vue du Royal Plaza. Cet imposant bâtiment est un grand Mall à l’architecture un peu kitsch qui me fait penser à … un gros gâteau. Ses murs roses évoquent un parfum fraise et ses frises et pignons blancs à de la meringue ou de la chantilly. Quant à la coupole centrale, j’ai envie de la comparer au chapeau d’un gros choux … à la crème bien sûr !
Nous irons nous balader sur le front de mer et voir de plus près le bâtiment mais ce sera à la fin de notre visite d’Aruba, en guise de dessert.
CURACAO
Parmi mes meilleurs souvenirs de cette île …
Curaçao … une saveur. Évoquer le nom de cette île et tout de suite vient à l’esprit l’image et la saveur de la célèbre liqueur aux tonalités bleutées. Aussi, pour débuter la découverte de l’île je vous emmène visiter une distillerie où l’on élabore le fameux breuvage qui a fait la renommée de l’île de Curaçao.
Quittons le port, passons la ville … Nous voici à Chobolobo devant la façade de la Maison de l’authentique liqueur de Curaçao.
Dans cette habitation à l’architecture coloniale, on produit depuis 1947 la savoureuse liqueur dont on est fier de vous affirmer qu’« elle est considérée comme l’une des meilleures au monde … » Soit et déjà on a l’eau à la bouche !
La dégustation viendra comme de bien entendu, mais en fin de visite. Avant, on aura tout appris sur l’élaboration de la liqueur bleue produite avec des oranges amères de couleur … verte ! Une seule variété d’oranges est utilisée pour la liqueur, les Lahara. Un de ces agrumes, bien solitaire, est d’ailleurs visible sur un oranger planté à la porte de la distillerie.
Plusieurs étapes sont nécessaires pour concocter la liqueur dont la macération des écorces d’oranges est une des principales.
La boisson obtenue est donc composée d’alcool, de sucre et de saveurs d’oranges amères … un triple sec de la famille des Grand Marnier ou autre Cointreau.
Un alcool idéal pour élaborer de délicieux cocktails aux nuances bleutées particulièrement originales. Cette liqueur titre tout de même jusqu’à 40 degrés d’alcool … avec un risque pour les amateurs, d’être vite grisé par le Blue Curaçao !
En observant tous ces flacons de liquide bleuté, une question titille le visiteur curieux : mais cette teinte bleue, d’où provient-elle ?
La réponse s’avère simple mais avouons pas très tendance de nos jours où les produits bio sont tant à l’honneur. Le E 133, vous connaissez ? Non ! Et bien je vous l’apprends peut être, c’est un colorant alimentaire synthétique, un bleu brillant … et c’est lui qui donne la couleur à l’authentique Curaçao.
Je suis sans doute un peu mauvaise langue pour vous présenter la liqueur sous cet aspect mais c’est ainsi. Cependant, je l’avoue, mes papilles font fi de ce détail et apprécie le liquoreux alcool. Lors de la dégustation, j’ai particulièrement aimé le Curaçao saveur tamarin, un doux fruit des îles.
Même si l’authentique Curaçao « bleu » est mis en vedette dans la boutique attenante à la distillerie de Chobolobo, l’établissement se diversifie avec d’autres teintes (plus naturelles ?) et d’autres saveurs. Parfum café, Rhum-raisin ou même chocolat … ainsi la palette des bouteilles aux formes imitant la rondeur des oranges se décline maintenant en neuf variétés.
Curaçao … une vue de « carte postale ». C’est un peu la vue signature de l’île. Le site le plus attractif de Willemstad est assurément le quai Handelskach avec ces authentiques maisons de commerce. Il est bordé par ces élégantes façades qui témoignent du florissant passé commercial et maritime de cette cité portuaire.
A ce titre, ce quartier historique de Curaçao est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.
Retour dans le passé. C’est en l’an 1634 que les Hollandais ont établi ici un comptoir commercial de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales.
S’en suivi des affaires marchandes très prospères pendant près de trois siècles : sucre de canne, cacao, tabac … sans oublier la traite négrière ! Heureusement cette horrible activité prit fin avec l’abolition de l’esclavage, mais seulement en 1863.
La découverte et l’observation de ces anciens établissements de commerces se fait en flânant le long du quai, le nez en l’air.
Avec le style architectural des façades à pignons on a presque l’impression de se retrouver au bord d’un canal d’Amsterdam ou de celui d’une ville nordique faisant partie de l’historique Ligue hanséatique.
Mais ici, on le constate, quelques autres influences font tout le charme et la spécificité de ces immeubles : inspiration espagnole et riche gamme de teintes caribéennes. Jaune, ocre, rouge, rose ou bleu … les nuances sont diverses et particulièrement plaisantes à l’œil.
Je me souviens avoir poursuivi la balade au-delà du quartier historique et touristique, jusqu’au marché local avec des halles et aussi un quai, celui du marché flottant.
Curaçao … un mot : Dushi.
En plein centre ville ces lettres géantes ne passent pas inaperçues, elles composent un gigantesque mot : « DUSHI », particulièrement tendance ici. C’est du papiamento, la langue utilisée par les locaux pour les conversations courantes. Une langue mêlant espagnol, portugais, néerlandais, anglais et français … pour un peu on pourrait croire à d’autres influences de type japonaises, car plusieurs mots en papiamento se terminent par un « … shi » !
Il y a les cactus nommés ici cadushi et ce très usité « dushi » qui se traduit par « doux, gentil, sucré, savoureux … »
Mais attention, sushi, n’est pas ici une spécialité culinaire japonaise mais plutôt le mot pour dire en papiamento : sale, ordure. A ne pas confondre !
A Curaçao, si le papiamento est couramment utilisé la langue officielle reste le néerlandais mais pratiquement tout le monde parle aussi l’espagnol et l’anglais. Continuons la visite de la ville mais « poco poco » … c’est à dire « lentement » comme l’on dit ici en papiamento.
Curaçao … ses deux ponts.
Je garde aussi le souvenir, entre autre, des deux ponts qui permettent de traverser le canal de Willemstad.
Le plus imposant est le Pont Reine Juliana qui « culmine » à 56 mètres de haut.
Mais le plus attractif est le Koningin Emmabrug, un pont flottant et tournant.
Ce Pont Reine Emma (en français) rénové en 2006 est long de 169 mètres sur près de 10 m de large, il permet de passer du quartier d’Otrobanda à celui de Punda, le coeur historique de Willemstad. Et puis, il s’avère un belvédère privilégié pour admirer la beauté des quais avec toutes ces immeubles multicolores.
Ce pont, au-delà de son aspect utilitaire, est une véritable attraction locale qui ravie les piétons, seuls autorisés à emprunter son tablier de bois.
Un pont posé sur de gros flotteurs et qui régulièrement tourne … en effet, par moments une sirène attire l’attention des passants. Ce signal strident annonce la fermeture de son accès et les personnes présentes sur le pont sont donc priées de gagner rapidement un des quais … la priorité est donnée aux bateaux !
Quant aux rares passants restés sur le pont, ils bénéficient d’un tour de manège aquatique pendant quelques minutes. A en observer certains, des touristes peu pressés sans doute, ils semblent particulièrement apprécier.
Entre deux îles … en pleine mer et le spectacle continue avec la contemplation de ce splendide coucher de soleil sur l’horizon marin.
Demain sera un autre jour, demain, une autre île.
SAINTE LUCIE
De cette escale à Sainte Lucie, je garde d’abord le souvenir de cette baie, celle découverte lors de notre arrivée en bateau.
Castries est un port, une ville commerçante et une capitale. Environ 13 000 habitants y vivent, une cité fondée par les français en 1650 avec le Marquis de Castries, d’où le nom donnée à la ville.
Puisque j’évoque les noms locaux, parlons de celui donné à l’île … il fait référence à Lucie de Syracuse, vierge et martyre sicilienne au IVe siècle.
Le temps d’une escale et d’une journée j’ai le souvenir d’avoir cheminé à la découverte d’un partie de l’île qui s’étire sur une cinquantaine de kilomètres.
Honneur à l’emblématique image de cette île. Les deux pitons qui se dressent fièrement au-dessus de la petite agglomération colorée de Soufrière sont immanquables sur cette île. Ils sont la signature de Sainte Lucie.
Ces deux aiguilles rocheuses d’origine volcanique s’élèvent à quelques 786 mètres pour la plus haute, le Gros Piton et 743 mètres pour celui appelé le Petit Piton. Lors de notre passage la lumière n’était pas vraiment top avec un léger voile brumeux mais la vue depuis ce belvédère était tout de même spectaculaire.
Des pitons qui font la fierté de l’île et figurent sur le drapeau de cette petite nation insulaire.
Ce site original et son environnement, forêt tropicale et terre volcanique sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, une reconnaissance pour les habitants de Sainte Lucie.
Une terre volcanique en activité … sans aucune éruption ni coulée de lave récente mais avec des solfatares. Eaux bouillonnantes et odeurs de soufre, voilà la vision et l’odeur de ce versant volcanique.
Un décor dantesque protégé et bien balisé. Ces bassins sont dangereux, les visiteurs sont prévenus. Quant aux vents tournoyants, ils vous « enveloppent » par moments d’effluves sulfureuses !
A proximité de ces bouches en relation presque directe avec les entrailles de la terre, ces eaux chaudes ont été canalisées et se déversent dans des bassins dédiés aux bains thermaux, la température y est plus douce ! Et l’environnement on ne peu plus agréable, végétal et splendidement fleuri.
Ma mémoire visuelle et mes photos me replongent dans l’atmosphère authentique d’un petit village côtier de Sainte Lucie.
Anse La Raye est une anse comme son nom le laisse penser mais aussi un typique village de pêcheurs. Sur la grève sont alignés quelques barques de pêche et sur le sable sont posés quelques filets destinés à une pêche toute traditionnelle.
Alignées également mais le long des rues, des cases et de modestes maisons. Seule l’église catholique Ste Marie émerge bien au-dessus des toitures des habitations.
Nous étions de passage un 1er janvier, c’était l’heure d’un office et les fidèles encore sur leur 31 se dirigeaient en famille vers vers cette église à l’architecture un peu hétéroclite. Une façade en pierre volcanique surmontée d’une unique tour-clocher grise. Pour les toits, comme pour beaucoup d’habitations locales, de simples tôles ondulées mais colorées, pour faire plus esthétique.