Je suis revenue samedi dernier. Après avoir fait la croisière, plutôt que de retourner à St-Louis, je suis restée à Podor pour continuer seule vers l’Est et faire la boucle, avec un détour au Sénégal oriental.
J’ai donc traversé cette région oubliée des touristes et j’ai apprécié la tranquillité qui s’en dégage. Je n’ai jamais vu un seul touriste et j’ai pu acheter mes bananes et mes cacahuètes sans me faire importuner comme dans certaines régions. Ici pas d’artisanat, ni de Hé, toubab! Juste des gens curieux qui se demandent qu’est ce que vous faites là, et qui croient qui vous êtes fou ou égaré! Mais quand ils savent que vous avez sciemment décidé de traverser leur région délaissée et inhospitalière, ils sont honorés et vous considèrent avec sympathie. En contrepartie, l’hébergement est plus limité.
Podor est une ville ancienne et charmante avec son quai, son vieux fort et la très belle auberge du Trekrour (Maison Georges de Foy). C’est le lieu idéal pour observer les allées et venues des piroguiers vers la Maurétanie et écouter les oiseaux dans la cour intérieure. Comme les gens sont très hospitaliers, on m’a invitée à fêter la Tabaski, à assister au sacrifice du mouton et une fois cuit, on commence par manger le foie, puis le reste tous assis par terre autour d’un grand plateau. Ensuite, le thé à la menthe.
La période de Tabaski n’est pas l’idéale pour voyager. J’ai du faire de l’auto-stop (1h 30 d’attente) pour aller jusqu’à Taredji sur la N2 dans une boîte de camion, puis par le même moyen jusqu’à Gamadji Sare, le petit village juste avant Ndioum, pour avoir un lit pour la nuit au Jardin du Fouta. L’établissement était fermé mais étant sans téléphone, ni véhicule, les propriétaires sont très compréhensifs et m’ont ouvert.
En prenant un grand car à Ndioum, on se rend facilement à Ouro Sogui. Si en plus vous tenez un bébé dans les bras (pour aider une mère débordée) vous êtes sûr d’avoir des gens qui vous parlent et qui sont curieux!
Les paysages sont arides mais après la saison des pluies, il y a ce beau vert pâle qui égaye les champs et ces petits épineux vert foncé qui font contraste. Mais le sable est omniprésent, oui.
Il est possible de se rendre à Matam plutôt que de dormir à l’Oasis du Fouta qui était vraiment sale lors de mon passage ou alors vérifier avant. La Résidence du Fleuve de Matam est bien. Sommaire mais propre.
Matam a sombré dans l’oubli et la déprime il me semble. C’est vrai que cette ville est éloignée de la route et qu’il n’y a pas de bateau Bou El Mogdad qui s’arrête pour ranimer cette ville. Cela transparait sur les habitants.
Bakel est apparemment une jolie ville, mais en prenant un 7 places pour Tambacounda, le transfert s’effectue à Kidira, et il n’y a pas de passage par Bakel, ce que je ne savais pas. Mais j’ai eu droit aux discussions enflammées et hautement politisées dans le 7 places jusqu’à Kidira.
Vers Kidira le relief change un peu. Passage obligé vers le Mali, on sent l’atmosphère intrigante de cette ville de commerce.
Cette région est très chaude, mais je crois que c’était plus facile à supporter quà Tambacounda.
Pour terminer, cette région est belle et mérite que plus de gens la découvre, surtout si on a un véhicule pour plus d’autonomie et pouvoir sortir de la route nationale.
Brigitte