Attention, les dons de médicaments à Cuba sont soumis à des règles.
- Pas de boîte entamées.
- Pas d’échantillon.
- Notice présente et éventuellement traduite, avec nom de molécules en espagnol.
Ensuite, il y a un formulaire spécial à demander. Si le don est à destination d’un centre particulier, le médecin peut faire les démarches à votre place.
A votre arrivée à Cuba, vous devez déclarer le don à la douane, qui le remettra à l’organisme officiel chargé des dons. Votre don sera remis à son destinataire, ou ailleurs si besoin.
Sans la déclaration et les démarches obligatoires, ils vous seront confisqués, ceci afin d’éviter le marché noir sévissant à Cuba et faisant, comme ailleurs, des victimes.
Aucun centre, qu’il soit médical, religieux, ou quoique ce soit, n’a le droit d’accepter des dons de médicaments venant d’un particulier. Certains vous conseillent de les remettre à des centres médicaux qui vous remettront un reçu en échange. Strictement aucun reçu n’est légal ou officiel. Les médicaments remis à des centres, quoique l’on vous dise, seront revendus. Les médecins prescrivant des médicaments à leurs patients revendent les dons reçus de touristes à leurs patients, à des prix 1000 fois plus élevés qu’à la pharmacie pour Cubains, et un peu moins cher qu’à la pharmacie dite pour touristes fréquentée à 99,5 % par des Cubains achetant très cher des médicaments donnés par tonnes chaque années par des organismes et touristes étrangers.
Si vous voulez vraiment donner, vous avez des associations comme France-Cuba ou France Amérique Latine qui ont leurs circuit officiel et sérieux, ou mieux MediCuba (un des principaux fournisseurs des pharmacies Cubaines pour touristes), mais vous savez où ça ira (ça ne sera pas “donné” au peuple).
Les ordonnances ne vous serviront que si c’est pour une personne précise. C’est ce que je fais pour mes amis et pour ma belle-famille (et leurs amis). Je me fais envoyer l’ordonnance ou un scan, je traduis si besoin, et demande à ma pharmacie. Si on ne part pas dans les jours suivants, on s’arrange avec nos connaissances ici ou en Espagne pour transmettre les médicaments.
Perso, je vous conseillerais de rester dans des médicaments que vous pourrez donner sans crainte aux personnes que vous croiserez et qui pourront en avoir besoin, comme du paracetamol, des médicaments pour la diarrhée, des anti-spasmodiques…
Je rajoute une chose. Le seul endroit où les Cubains arrivent à avoir des médicaments gratuits, même s’il y en a rarement, c’est à l’église. Lorsque les médicaments prescrits ne se trouvent pas en pharmacie pour Cubains (où ils ne sont pas gratuits), et qu’ils n’ont pas les moyens de les acheter en pharmacie pour touristes (où ils sont très chers), ils essayent parfois à l’église, sans grand succès hélas, mais ça marche parfois. Par contre, si vous donnez à une église, mettre sur un papier les noms des molécoles, pour quoi c’est, la posologie, les contre-indications et effets secondaires, et si c’est à destination des adultes ou enfants.
Pour finir, vous devez savoir que les Cubains que vous rencontrerez font partie d’une minorité de privilégiés par rapport à la majorité du reste du peuple, dans le besoin. Et donc, savoir bien donner sera difficile. Ne croyez surtout pas que donner à un hôpital qui vous remet un faux reçu rendra service aux Cubains. Ca rendra surtout service au porte-monnaie du médecin, c’est certain, et c’est reconnu. Ne croyez pas ceux qui vous affirment le contraire, que le médecin aura une âme charitable, qu’il ne va pas profiter de votre généreux don pour améliorer son quotidien sur le dos des patients dans le besoin. Une seule personne le croit, ou plutôt veut le faire croire.