Bonjour,
Je rentre demain en France après avoir effectué mon cinquième voyage à Palerme en un an. J’y suis allée pour la première fois pendant un mois, en avril 2016, accompagnée d’un ami. Celui-ci a décidé de rester sur place et de prendre un appartement là-bas. Ce fut un alibi pour y retourner, chaque fois une semaine, en juillet 2016, novembre 2016, mars 2017 et mai 2017.
Au fil de ces cinq voyages mes impressions ont évolué, j’ai acquis des automatismes, je me suis familiarisée avec certains quartiers et quelques bonnes adresses. Et surtout, grâce à cet ami resté sur place, j’ai pu côtoyer des palermitains et vivre avec eux comme si j’avais été moi-même habitante de la ville. Je souhaite partager avec vous mon expérience car j’aime profondément cette ville et je souhaite qu’elle vous offre le meilleur d’elle-même à votre arrivée. En effet, durant les premiers jours mon impression a été un peu mitigée ; aussi, pour les personnes qui ne restent pas longtemps, le risque est de repartir avec une frustration et une idée faussée de Palerme.
Pour essayer de faire un témoignage constructif, je vais d’abord vous présenter mes premières impressions lors de mon premier voyage en avril 2016 avant de lister par thématique mes conseils et mes expériences personnelles.
Mes premières impressions lors du 1<sup>er</sup> voyage :
Je m’étais peu renseignée sur Palerme, faisant confiance à mon ami qui y avait déjà été. J’avais simplement regardé avant sur Google Image pour voir quelle allait être l’architecture. Nous sommes arrivés par la gare et avons descendu la Via Roma à pied jusqu’à notre Airbnb (situé derrière Piazza San Domenico). J’ai trouvé la rue très sale, nous avons été abordés par un couple de jeunes italiens qui demandaient de l’argent aux passants, les odeurs me faisaient penser à celles de Marseille et enfin, il y avait beaucoup de trafic sur la route ce qui participait à rendre le fond sonore oppressant. Clairement, ces premières images étaient très éloignées des belles photos vues sur Google.
Lors de ma première sortie seule, je me suis perdue dans le quartier de la Vucciria. J’étais en short et je trouvais le regard des hommes insistant. En regardant les autres femmes dans la rue, je me suis vite rendue compte que seules les touristes mettaient des habits courts – en tout cas à cette période de l’année. J’ai donc mis mon jean pendant tout le reste du mois et je ne me suis plus sentie mal à l’aise. J’ai aussi compris que le regard des hommes n’était pas un regard de filou et qu’il y avait une part de curiosité, tout simplement. Après cinq voyages je le confirme, je n’ai jamais été la cible de remarques déplacées de la part des palermitains. On m’a d’ailleurs répété plusieurs fois depuis : “Ici la femme est sacrée, on ne l’embête pas.”
Dernières expériences ayant nourris ma première impression mitigée : les courses – que ce soit au marché ou au supermarché. Premièrement, le marché : dès le 2<sup>ème</sup> jour, je suis arrivée face à un étal au marché del Capo avec un billet de 10€ dans les mains. J’ai demandé 4 tomates, 1 courgette et 1 barquette de fraises… le vendeur m’a demandé 10€. Surprise, nulle en italien et un peu perdue j’ai donné mon billet sans broncher. Ce n’est qu’après que j’ai compris qu’il fallait 1/ éviter de sortir son billet trop tôt 2/ choisir des étals où les prix sont clairement indiqués. Deuxièmement, le supermarché : j’ai trouvé les caissiers malpolis et peu enthousiastes. Pour le coup, c’est un constat que je fais à chaque fois, sauf rares exceptions. En France nous avons des codes très français qui ne se reproduisent pas dans d’autres pays. Dire « merci, au revoir » ne fait pas partie de leurs codes.
Mes conseils et autres remarques par thématique :
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Avant le départ : se renseigner un peu plus que moi sur la ville et ses quartiers pour ne pas perdre de temps à l’arrivée. Pour les femmes, en dehors de la période estivale (mai à août), je recommanderai de prendre des pantalons et robes en dessous des genoux, quitte à prendre une matière légère comme du lin.
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Argent et budget : avec un salaire français il est facile de vivre sur place en profitant allègrement de bons restaurants et d’attractions de qualité.
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Climat et météo : la saison estivale commence véritablement en mai, même s’il peut y avoir des impressions d’été dès février. En avril 2016 j’ai trouvé qu’il faisait un peu froid et j’étais contente d’avoir mon écharpe en soirée – le temps était également plus humide. Ce fut pareil en mars 2017 où la météo était meilleure en France qu’à Palerme au même moment… En mai la température est idéale, les jours de beau temps se succèdent et la température de l’eau, bien qu’un peu fraîche, invite déjà à la baignade. En juillet il fait très chaud et la climatisation est quasiment indispensable – de même, je ne suis jamais allée en août mais les palermitains eux-mêmes avouent que c’est à la limite du supportable. En novembre j’ai remarqué une différence, les journées sont plus courtes, le vent est frais, les feuilles mortes tombent des arbres etc. malgré tout Palerme conserve son charme, d’autant plus que c’est une saison très peu touristique.
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Hébergement : il y a moyen de trouver des bons plans sur Airbnb. Pour profiter un maximum du centre-ville je recommanderai de prendre un logement entre Via Maqueda, Via Roma et Via della Liberta, près des 3 points Piazza San Domenico, Teatro Massimo et Politeama. Mais le centre-ville est petit et il est possible d’élargir aux quartiers limitrophes. Si j’avais pu loger une fois dans le quartier Kalsa je l’aurai fait, car il est calme, romantique et animé en soirée.
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Santé et sécurité : Au niveau de la sécurité, il y a peu de risques – mais éviter quand même le quartier de Ballaro, surtout en soirée, car la mafia y règne (cf. dernier article de Paris Match publié il y a une semaine). Pour traverser, faites attention bien-sûr, mais sachez que les voitures et scooter sont beaucoup plus vigilants aux piétons qu’en France. Traverser hors des passages piétons est même commun et les automobilistes sont habitués, ils s’arrêtent sans broncher.
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Transport : Pour faire le voyage de l’aéroport vers Palerme je ne prends que le service de cars officiel. L’aller-retour coûte 10€ et les bus partent toutes les 30 minutes. Le taxi est cher à Palerme, ce qui est dommage notamment pour les excursions à la plage hors saison. En saison estivale le bus 806 conduit à Mondello en une vingtaine de minutes. Enfin, pour aller d’une ville à l’autre, il est possible de louer une voiture ou d’utiliser le service de cars qui est très bien et efficace.
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Vie pratique : si vous avez besoin de faire une course, sachez qu’il y a un Carrefour ouvert 24h/24 Via della Liberta. Concernant les visites, je vous laisse apprécier les conseils du Guide du Routard. Je ne peux que vous conseiller d’aller à la Gallerie d’Art Moderne dans le quartier de Kalsa, ainsi qu’au Palais Normanni. Par contre, n’ayez pas trop d’attentes sur le Palais della Zisa : les jardins sont peu (voire pas) fleuris et apparemment l’intérieur est plutôt vide. Cependant la ballade pour y aller depuis le Palais Normanni fait passer dans des quartiers populaires intéressants et différents du centre-ville.
Adresses de cuisine italienne : Frida, Ciccio passami l’olio, Osteria Mangia e Bevi, La drogheria del Buongusto. Deux autres adresses qui ne sont pas dans mon article et qui valent la peine : Cana Enoteca (plats faits maison) et Panificio Graziano (adresse très réputée – les meilleurs pizzas de Palerme, dans un style différent de Frida).
Adresses de cuisine non italienne : Ishi, PPP Burger
Adresses de bars : Bolazzi, Enoteca Butticè
Je pense avoir fait le tour des mes conseils. L’essentiel ensuite est que vous découvriez par vous-même les bruits, les odeurs, les quartiers, la rugosité des palermitains – qui ne manquent pas de générosité en réalité, la richesse culturelle de la ville, les marches nocturnes e tutti quanti.
N’hésitez pas à me poser des questions.
Laurianne
http://www.redatrad.com/2017/05/28/que-faire-a-palerme-10-bonnes-adresses-de-bars-restaurants/