Habitués à voyager en Amérique latine, nous avions comme tout le monde entendu parler de ce pays tout en longueur pour son fameux canal et plus récemment pour ses fameux « papiers » !
Eh bien alors que nous recherchions une destination plage et nature pour nous reposer de notre vie quotidienne bien éprouvante, nous n’avons pas été déçus !
Bon, à l’arrivée, c’est un peu New York sous les tropiques J. Vol direct AF (pratique), taxi vers Panama City (à ne pas confondre avec Panama en Floride). Finalement, la visite est plus intéressante que prévue, c’est un mélange baroque de marché aux poissons débordant de spécimens bodybuildés, d’immeubles (gratte-ciel parfois) modernes et moins modernes, d’avenues chargées, coincée entre des parcs nationaux ( !), le canal et le Pacifique… Tout ça avec plein de bons restos cosmopolites et « The » Quartier : le fameux Casco Viejo.
Déambuler parmi les vieilles résidences coloniales restaurées du quartier historique de Casco Viejo , marcher sur les remparts, se prendre une glace de glacier et se prendre en fin de journée une margharita sur un toit-terrasse, avec une vue de soleil couchant sur le front de mer Dubaï dans une ambiance latino-british, c’est une belle expérience que finalement, nous avons renouvelée le dernier jour avant de repartir.
Le lendemain, Parc national Metropolitano à l’aube (incongru aussi : c’est comme si on rencontrait des singes et des coatis dans la jungle de Central Park…). Le calme dans la tempête. Puis une belle colline dont j’ai oublié le nom, qui permet une vue plongeante sur Casco Viejo, vraiment attachant. Des oiseaux partout.
Dans la foulée, visite aux fameuses écluses de Miraflores, sur le canal de Panama. Bon, c’est impressionnant, mais on n’est pas au Panama pour voir des porte-containers passer des portes, même si le ballet des petits trains haleurs sur rail est amusant et les portes vraiment gigantesques. Heureusement, le Centre d’Information est très complet et vraiment bien fait, il mérite le détour. Les ingénieurs sautent de joie sur place.
Le lendemain, changement de planète, départ pour les San Blas. Les images internet et les photos d’amis avaient été décisives sur le choix de la destination Panama, rien qu’à cause de ces îles. Quand on veut oublier son quotidien, boulot rejoint en métro (bondé) ou voiture (dans les bouchons), le paradis, ce sont juste quelques cocotiers sur une île déserte entourée de mer turquoise transparente.
Vérification faite, les San Blas, ce sont bien des centaines d’îlots avec quelques cocotiers sur une île déserte entourée de mer turquoise transparente…
Bon, l’erreur a été de ne pas prendre de conseils et de s’en occuper soi-même en piochant dans le Lonely ! Taxi 4x4 jusqu’à Carti (2h ? dont une partie de montagnes russes) et de là, bateau réellement interminable (4h ballotés sur une coque de noix) vers une des dernières îles les plus à l’est. Avantage : on les a toutes vues au passage J. Inconvénient : si on avait su, on aurait pris un petit coucou, de Panama City, moins d’1h et l’affaire était faite.
Notre lodge est rustique (bon, on n’allait quand même pas demander d’écran plat aux San Blas !), sur un îlot avec quelques bâtisses à quelques dizaines de mètres d’un plus gros îlot débordant littéralement de son village Kuna… Quand on a besoin de peu, on a tout ce qu’il faut. Et justement, aux San Blas, il faut savoir profiter juste de l’instant. Ce seront 3 jours de grosse pirogue pour aller sur des îlots perdus à quelques mètres, 3 cocotiers, 3 hamacs, le sable blanc, la mer transparente, les étoiles de mer orange vif, les conques géants.
Le paradis (pour quelques jours, d’accord… sur l’éternité, ça doit paraître plus difficile), confirmation : ce sont bien quelques cocotiers sur une île déserte entourée d’une mer transparente . Une orgie de langoustes, des balades sur la grande terre dans des fermes où tout pousse dirait-on sans effort, une rencontre ethnologique avec les fameux Kuna, avec presque l’impression de gêner avec nos shorts tant les traditions vestimentaires (et en fait, la codification complète de la vie en société) sont vivaces. Le fameux tissu artisanal coloré « Mola » est solide : le sac régulièrement utilisé est comme au premier jour.
Tout aurait été simplissime et parfait, s’il n’y avait eu encore les 4h de bateau retour. Et la remontée en taxi (celui qui devait nous attendre n’était pas au RV… heureusement, un de ses homologues était là, parce qu’il n’y a pas de bus… ni d’hébergement à Carti).
De Panama, directement vers Bocas del Toros. En avion, cette fois. Bon, c’est pas un 747, mais ça fait l’affaire. Arrivée avec une vue sympa sur les îles de Bocas.
Ilsa Colon est notre premier contact. Une première impression négative de le ville, touristique. Et puis quand on commence à voir les pilotis partout, le côté cool, on se prend à trouver ça bien mieux qu’on ne le pensait au premier abord. Nous sommes partis du côté opposé à Colon, jusqu’à un hôtel. Une belle marche, mais à la réflexion, un vélo aurait été une meilleure option, c’est plus grand qu’estimé. Premier jus de fraise dans un petit bar tout au bout d’un ponton simple avançant sur la mer. En gros, genre Club Med de Bora Bora. La mer bleu réfléchissant tout autour, une petite brise. La vie est dure J.
C’est à ce moment qu’on comprend vraiment que Bocas del Toros est un immense lagon.
De retour sur la plage, séance de bronzette, alternance d’ombre (ça tape…) et de soleil, de piscine et de chaise-longue. Ça va être le moment d’envoyer des cartes postales aux résignés parisiens… Gnarf !
Quoi qu’il en soit, sur les conseils de nos amis, nous avons repris un bateau vers Bastimentos, une autre île que Colon. Un p’tit bateau minuscule part d’une des jetées de Colon. 10$ plus tard (bon, on a compris après qu’on s’était fait avoir comme des touristes), arrivée à Bastimentos. Un poil déçus, on nous avait parlé de la magnifique plage de Red Frog, mais c’est en réalité du côté opposé avec une assez longue marche… et des bottes conseillées au moins au moment où on est passés.
Hôtel simple. Ballade le lendemain tôt le long de l’île, jusqu’à des mangroves et des hôtels sur pilotis isolés, on leur indique qu’on arrive en agitant un tissu blanc style « je rends les armes » et de suite, le marin vient nous chercher. Le jus de fraise deviendra notre boisson… pas seulement pour ce compte-rendu. C’est une tuerie et pas seulement un nom de code.
Ils nous redéposent gentiment à Bastimentos même.
Le lendemain matin, on loue un bateau sur un quai pour partir à l’aventure. 140$ pour la journée. Ce fut un bon plan. Navigation superbe, des catamarans de globe-trotters au long cours nichés à l’abri de petites criques, des maisons cossues sur des îlots privées, des lodges loin de tout avec des piscines aussi alléchantes que la plage de sable blanc juste en-dessous.
Et pas de périphérique bouché, encore moins de métro bondé !
Au détour de la traversée, on pointe sur un chapelet d’arbres qui sortent directement de l’eau. Et le capitaine pointe du doigt en insistant : « Slosse ! ». Bon, on a fini par voir et comprendre qu’il s’égosillait à nous dire « Sloth ». Un paresseux, quoi. Mais qui aurait pu imaginer rencontrer un animal comme ça perdu au milieu d’un bosquet les pieds dans la mer. Il ne doit pas aller souvent au cinéma, lui…
Passage d’un cap, on longe l’est de Bastimentos, jusqu’à Salt Creek je crois.
Pied à terre. Nous partons à la rencontre d’un village indigène encore assez isolé, et tombons sur un homme au regard doux et franc, qui nous accueille. Et qui passera 2h au moins à nous montrer les recoins du village, avec la fierté dans la voix dès qu’il évoquait une réalisation communautaire, de l’école à l’Eglise, de la place centrale à chaque bâtiment. On sent que Bouygues n’est pas passé par là et que tout s’est fait avec les mains…
Ce fut un moment de rencontre vraiment intense. Bien plus que nous aurions pu l’imaginer si on nous avait décrit les lieux. Mais cet homme avait quelque chose que nous, citadins modernes, avons manifestement perdu et qui doit nous manquer quelque part. Dr Livingstone, I presume ?
Retour sans encombre par le nord (la plage est belle, oui) et fin de la boucle à Bastimentos, on décide de filer sur Isla Carenero. Avantage : quelques hôtels simples sur pilotis face à Isla Colon, sans l’impression de ville d’Isla Colon. Mais pratique pour aller dîner sur Colon…
Lendemain matin. Temps toujours bleu intense. Soleil de plomb. Mer d’huile. Les surfers seront au chômage.
Nous décidons de filer faire du snorkeling. Voir d’autres étoiles de mer et p’tet des dauphins. A Colon, plusieurs agences le proposent, nous mettons peu de temps à nous décider (sur quel critère ? aucune idée. Le feeling, comme on dit quand on n’a rien à dire).
Bateau encore jusqu’à un site assez étonnant encore, un dédale de mangrove où un pirate ne retrouverait pas son trésor. Au milieu de rien et de nulle part, caché dans les mangroves, un restaurant tout en bois sur pilotis du même tonneau. A priori, on doit manger du poisson.
Il faut dire que les tables sont dehors pour l’essentiel. Et dès qu’on laisse tomber (sans le faire exprès J) une miette de pain, c’est une grosse poignée de poissons multicolores de toute taille et de toute espèce qui rapplique goulument. Il ne doit pas y avoir beaucoup de restaurants pour poisson dans le secteur, ils ont faim. On juste voraces. C’est un peu touristique, il y a pas mal de bateaux qui se sont regroupés. Mais cela reste un bon moment, il est possible de laisser traîner les pieds…
La séance de snorkeling était bien organisée. Etoiles de mer au rendez-vous. Dauphins, non… L. C’est la vie.
Retour à Isla Carenero.
Le lendemain, Isla Colon, mais au nord. Des vélos (ce coup là) et zou, direction Playa Bluff. Assez loin, mais plat. Et bien… correction, votre honneur. Isla Colon, c’est beau aussi. Encore une séance bronzette, avec un peu de nostalgie : retour le lendemain vers Panama Ciudad…
C’est là que nous rencontrons Sophie, la veille de notre départ. C’est une française très cool et dynamique qui travaille avec Marc de Toutpanama. Elle se balladait manifestement à Casco Viejo. Enfin, elle faisait plutôt comme nous : une pause en terrasse sympa avec vue, un petit verre (de jus de fraise) à la main. Conversation engagée. Elle habite là depuis plusieurs années. A chaque fois que nous avancions une expérience, elle finissait la phrase avec le même constat que si le Panama avait dépassé nos attentes (au retour, bonne bouffe aux copains qui nous avaient donné le tuyau), nous aurions pu faire encore bieeeeen mieux. Organisation, coût des prestations, choix des hôtels, vrais tarifs, secrets… Les petits plans San Blas ont l’air d’une tuerie.
Bon, ben message reçu, se faire conseiller par elle paraît une bonne idée. Quelques ver… quelques heures sympas plus tard ( J), sur ses conseils, passage apéro en haut de la Trump Tower pour travailler un peu sa mégalomanie, petit dîner dans un italien de derrière les fagots au pied de grands immeubles puis le lendemain, dernier jour disponible avant le grand retour (oui, déjà), transport organisé par elle vers Punta Chame, et encore plage déserte puis séance de kite-surf, ambiance jeune et bien sympa.
Bon, ben voilà.
Nous y allions pour buller. Au final, beauuucoup plein de choses à faire. Et même, l’impression d’avoir juste écorné le Panama !
C’est décidé. On y retourne. Même si on a vu beaucoup d’animaux, déjà, nous sommes restés un peu sur notre faim manifestement en raison de notre parcours.
Donc la préparation est déjà en cours. Cette fois, avec Marc et Sophie pour nous aider !
San Blas encore (ben oui, on arrivera encore fatigué, et Sophie nous a bien vendu quelques petites solutions pas chères mais qui ont l’air pas piquées des vers…). Et de suite après, direction fin fond du Darien, le mythique bout du monde sans aucune route pour le traverser. Autonomie et tout et tout.
Pour la suite, pas encore décidés Mais El Valle sûrement, sans doute plongée côté Pacifique, peut-être même surf. Suite au prochain numéro J.
Et félicitations à Marc et Sophie pour leur partage et leur aide précieuse. On vous doit un verre ! Enfin, plusieurs !