Jeudi 24 septembre :
Ce matin nous partons retrouver nos lion qui nous l’espérons sont restés dans les parages.
Une vingtaine de minutes plus tard la silhouette d’un roi se dessine et éclaire la plaine de sa prestance…
La couleur dorée du soleil levant lui va à merveille.
Je crois le reconnaître…Nous nous approchons…
Son oeil fermé le trahit. C’est Chongo. Son nom signifie - logiquement - “mauvais oeil” en swahili. C’est, selon certains, le futur lion roi du Masai Mara. Il fait partie d’une coalition de plusieurs lions mâles (6 dont plusieurs sont frères tous nés de mars à septembre 2014. Malheureusement un d’entre eux serait - je n’en suis pas certain- décédé ) reignant sur la Marsh Pride.
Quelques dizaines de mètres plus loin deux autres mâles de la coalition sont là et se saluent chaleureusement…
Ils déambulent dans la savane côte à côte.
Nous les suivons un bon moment et le placement et l’anticipation de Ruto nous permettront une prise de vue de face.
Des lions mâles à la crinière resplendissante, dans la fleur de l’âge, ont ceci de particulier qu’ils arrêtent le temps et imposent immédiatement une forme de respect. Il n’y a plus de véhicule qui nous protège. Nous sommes dans la plaine face à eux…
Comme le dit Joseph Kessel dans Le Lion, “on essaie de se faire plus petit quand un lion vient à vous de cette manière”.
8 minutes exactement après cette photo nous rencontrons la famille de guépard.
Depuis que nous les avons vu la première fois ils n’ont toujours rien chassé! Le temps se fait long et les trois - déjà grands (15/16 mois) - petits de Kisaru doivent continuer à apprendre à chasser. Bientôt en effet leur mère les laissera seuls (pour information aux dernières nouvelles c’est ce qu’elle a fait au début du mois de novembre)…
Les 3 sont grands par la taille mais restent très joueurs.
Ils viennent parfois embêter leur mère…
Ils reviendront bien vite à des préoccupations plus essentielles.
Des gnous sont là, quelques zèbres mais aussi des gazelles de Thomson qui malgré leur vitesse sont des proies idéales…Surtout qu’il y a quelques nouveaux nés.
Soudain, sans prévenir, tout s’accélère, les guépards ont débusqué une toute jeune gazelle. La course effrénée et virevoltante des cinq protagonistes met à mal ma capacité de suivi, l’oeil rivé dans le viseur et longue focale au bout du boitier.
Après un temps d’adaptation je réussi finalement à prendre le contrôle…
D’abord éloignée la scène se rapproche. Ruto également excelle dans son sens du placement et sa capacité d’anticipation.Ce n’est pas chose évidente que de prévoir dans quel sens les choses vont se passer. Parfois cela paye, d’autres fois non mais en majorité nous avons été mis dans de belles conditions.
La petite gazelle ne fait pas le poids et est bien vite attrapée.
Cependant, fin ne sera pas immédiatement mise à ses jours. La mère doit continuer l’apprentissage de sa progéniture.
C’est donc à plusieurs reprises que sera relachée puis ratrapée la proie.
Après une dizaine de minutes le coup fatal sera porté. Le maigre repas sera vite ingurgité. Un chacal tentera de s’immiscer mais sera chassée manu militari.
Finalement la famille ira se reposer et nous les quitterons…
Après une heure à déambuler sans s’arrêter particulièrement nous tombons enfin sur un léo…
…non en fait une tortue léopard.
Je crois aux signes du destin et je suis convaincu qu’aujourdh’ui un léo nous verrons!
Nous allons déguster notre petit déjeuner un peu plus loin au calme. Nous apprécions les prendre au bord de l’eau car il y a toujours quelque chose à voir!
Crêpes, brioche,saucisses, oeuf, confitures et miel local -j’en prendrais trop - font passer cet instant pour un vrai moment de plaisir et de détente.
Reste de matinée toujours riche mais rien qui ne ressorte du lot.
En rentrant au camp, à quelques minutes de celui-ci nous voyons au loin deux girafes semblant danser. La scène bien connue des amateurs de reportages animaliers n’est en fait pas aussi heureuse qu’elle ne pourrait le laisser penser. Elle n’est pas toujours d’une intensité digne des plus épiques combats mais en intimiderait plus d’un!
Celui-ci n’est pas particulièrement violent dans les coups portés mais j’observe un comportement que je n’avais encore jamais vu. Une des girafes essaye de faire tomber son adversaire en passant son coup en dessous de sa patte…
J’ai traité cette série en noir et blanc car je trouve que cela se prête particulièrement bien aux girafes avec leur robe aux motifs contrastés. Dieu que j’aime les girafes!