Je rêvais de l’Afrique…
Je me présente, Mathieu, 34 ans, habitant à Metz. Je tenais tout d’abord à remercier la communauté du forum routard qui m’a grandement aidée lors de mes voyages et qui est une mine d’informations.
Je vais essayer, au travers de ce carnet de voyage de relater mon expérience récente (du 13 au 29 septembre 2020)au Kenya et plus précisemment au Masaï mara au camp de Melting Pot Safaris crée par le photographe animalier Tony Crocetta et Simon Chebon . Je vais commencer par une introduction me concernant pour ensuite développer ce carnet par jour de safari en essayant de l’agrémenter des photographies les plus marquantes. Je ne posterai peut-être pas tous les jours mais tous les deux/trois jours. Vous êtes prêts? Suivez-moi!
Je rêvais de l’Afrique effectivement…Je ne sais pas quand cela a commencé. J’ai l’impression de l’avoir toujours rêvée et aimée alors que je ne la conaissais pas encore. Peut-être est-ce la peluche “éléphant” qui me fut offerte à ma naissance par mon grand-père maternel et que je n’ai jamais quittée… Il y a quelques années je découvrais le magnifique texte “lettre à l’éléphant” de Romain Gary publié dans le Figaro Littéraire de mars 1968 et dont vous trouverez ci-dessous un extrait (je vous conseille vivement de le lire entièrement) . Vous en jugerez par vous-même mais je crois avoir trouvé la cause de ma contamination à l’africanovirus
“C’est dans une chambre d’enfant, il y a près d’un demi-siècle, que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Nous avons pendant des années partagé le même lit et je ne m’endormais jamais sans embrasser votre trompe, sans ensuite vous serrer fort dans mes bras jusqu’au jour où ma mère vous emporta en disant, non sans un certain manque de logique, que j’étais désormais un trop grand garçon pour jouer avec un éléphant. Il se trouvera sans doute des psychologues pour prétendre que ma « fixation » sur les éléphants remonte à cette pénible séparation, et que mon désir de partager votre compagnie est en fait une forme de nostalgie à l’égard de mon enfance et de mon innocence perdues. Et il est bien vrai que vous représentez à mes yeux un symbole de pureté et un rêve naïf, celui d’un monde où l’homme et la bête vivraient pacifiquement ensemble.”
Il me plâit à penser que c’est cette rencontre avec l’éléphant qui m’introduisit au reste du règne animal africain et qui posa la première les fondations d’une passion aujourdh’ui dévorante. Vinrent ensuite pour m’achever, l’incontournable Roi Lion, les innombrables reportages animaliers, ceux sur les Masai, les films et les livres la Ferme Africaine , Je rêvais de l’Afrique, les récits de Richard Leakey ancien directeur du Kenya Wildlife Service…
Presque naturellement c’est vers le Kenya que se dirigeait ma préférence, certainement influencé par mes lectures. Je lui consacrais même en cours de Français lors de ma dernière année de lycée un poème que je ne ferai pas l’offence aux amateurs de poésie de poster ici… Après mon baccalauréat, gâté d’une vingtaine d’euros offerte par mon père je courrais m’acheter un DVD sur le Kenya… J’ai même essayé un temps d’apprendre le swahili mais sans grand succès.
Tout cela pour dire que cela a toujours été une priorité pour moi, une quête perpétuelle qui ne se concrétisa que sur le tard mais avec quel bonheur!
Une fois mon premier emploi en poche et sans trop de moyens je me dirigeais pour assouvir mes envies d’ailleurs vers des destinations plus accessibles avec un ami. L’Inde (mon deuxième amour de voyage), le Népal, le Pérou, la Bolivie, l’Asie du Sud Est, Cuba jusqu’à février 2017 où eu lieu un premier voyage en terres africaines mais pas eu Kenya… En Afrique du Sud. Il est vrai que la possibilité de rouler sa propre voiture dans les réserves n’était pas sans impact sur le coût du voyage… Certes faire un safari au parc Kruger n’est pas la même expérience que le Masaï Mara mais elle m’a également transportée. Je me souviens avoir pleuré en voyant mon premier éléphant.
Je renouvelais d’ailleurs l’expérience en avril 2018 en parcourant le Kruger du nord au sud sur trois semaines. Une claque…
Amateur de photographie, le self-drive rendait cependant l’exercice difficile et bien qu’heureux de mes clichés qui aux yeux de ma mère étaient les plus beaux du monde, (dépassant de loin ceux des photographes les plus chevronnés (merci Maman)), je voulais passer à la vitesse supérieure… je voulais aussi rencontrer mon premier amour africain, le Kenya.
Par le fruit de recherches sur des conseils photographiques pour la prise de vue animalière, je suis tombé sur l’interview de Tony Crocetta sur le site Auxois Nature (publiée initialement sur le blog Apprendrelaphotodevoyage). A peine rentré je décidais donc de l’appeler et après plusieurs minutes d’échange sur mes envies et mes besoins, séduit par le discours et les conseils de ce passioné je m’inscrivais pour un stage photo de 10 jours dans son camp , le Melting Bush Camp en avril 2019 (entre temps je partais même en novembre de la même année avec ma compagne pour 6 jours de safari à Amboseli et Tsavo et quelques uns de détente sur la côte mais pas avec Melting Pot Safaris).
Tony est un photographe animalier qui parcourt le monde depuis de nombreuses années. En 1998 il a rencontré Simon Chebon un guide naturaliste et de leur amitié est née Melting Pot Safaris (https://meltingpotsafaris.com) et la création d’un camp de base extraordinaire, le Melting Pot Bush Camp nîché au bord de la rivière Mara au nord du parc, loin des endroits les plus touristiques! Non cloturé, en plein coeur du bush, au bord de la Mara pullulant d’hippopotames…l’Afrique, la vraie telle que je la rêvais!Ce stage fût extraordinaire tant du point de vue des recontres animalières qu’humaines et des conseils photographiques. Tout est fait dans ce camp pour faciliter la prise de vue et surtout les guides sont formés pour optimiser le positionnement par rapport à la lumière ou des éléments de fond.
Après deux safaris en self-drive c’est un sacré luxe de pouvoir justement se laisser aller. Le mot “guider” prend ici tout son sens. C’est une véritable relation de confiance qui se noue au fur et à mesure des jours avec le guide qui apprend aussi de vos envies et s’adapte constammment pour vous permettre d’obtenir les clichés dont vous rêvez. Merci encore à Edward qui a accompagné mon groupe durant ce premier séjour.
S’agissant du camp l’avantage indéniable est qu’il est à taille humaine avec je crois 8 tentes pour les safaristes, une tente pour les repas et une de détente avec un agréable bar, des tables basses et fauteuils et de grandes tables sur lesquelles la plupart des safaristes visionnent, trient et traitent les photographies du jour. En plus, bien que cela n’était pas forcément un critère pour moi à la base, il est totalement francophone, ce qui contribue grandement à la convivialité et aux échanges photographiques ou non… J’ai d’ailleurs beaucoup appris des autres safaristes tant pour la prise de vue que le post-traitement. Ces échanges sont plus difficiles à mon sens et comparativement à mon séjour à Amboseli et Tsavo dans des structures plus grandes et moins intimes où nous sommes finalement un individu parmis tant d’autres. Ici un sentiment de groupe prédomine même avec les safaristes d’autres véhicules.
Nos hôtes Tony et sa femme Sylvie sont deux personnes adorables qui, si vous avez la chance qu’ils soient dans le camp en même temps que vous, ajouterons certainement ce supplément d’âme à votre expérience de safari de par leur gentillesse, leur expérience, leurs anecdotes et conseils en tout genre…C’est l’histoire du Mara qui vous est contée chaque soir à l’heure d’un verre de tusker ou d’amarula bienfaiteur qui fera bien vite oublier la fatigue de la journée. Le personnel est d’une gentillesse extrême , serviable, tout est superbement organisé, rien à redire. Les tentes sont confortables avec des lits aux matelas bien épais permettant un sommeil récupérateur. Elles disposent toutes de toilettes sèches (des toilettes normales sont à disposition en dehors) et de douches avec eau chaude. Il ya aussi un lavabo à l’intérieur avec toujours une thermos d’eau chaude et une cruche d’eau tempérée filtrée pour la toilette matinale.J’allais oublier moi qui adore manger, la nourriture est délicieuse et variée à chaque repas! Mention spéciale à salade avocat/mangue/oignons rouges…et aussi aux crêpes le matin dans la savane et… Lors de ce stage j’ai d’ailleurs fêté mon anniversaire dans ce camp, une soirée mémorable…
Bref, pour en revenir au séjour objet de ce carnet, celui-ci a eu lieu du 13 au 29 septembre 2020. Il a été organisé dès l’été 2019 avec trois amis rencontrés justement dans cette structure en avril lors du stage. La crise sanitaire que l’on connait tous a rendu son organisation des plus difficiles avec plusieurs changements d’avion et donc de dates, une annulation de correspondance pour le retour, l’inconnue de la réouverture des frontière, des tests PCR mais nous sommes passés à travers les mailles du filet. Et tout cela n’était finalement que peu de choses face à une telle situation et les dégats occasionés sur les populations… Nous furent finalement extrêmement chanceux et honorés de pouvoir partir. La question se posait légitimement de savoir si il fallait y aller ou pas… mais la tentation et le manque étaient bien trop forts… l’appel de la savane!
La période de ce safari étant celle de la grande migration des gnous eu Masai Mara, elle correspond habituellement à la très haute saison avec les autres mois d’été. De nombreux safaristes du monde entier se regroupant habituellement à cette période pour contempler le spectacle d’une nature libre et sauvage…Hormis les week-end où des safaristes de Nairobi arpentaient les pistes nous avons bénéficié d’un Masaï Mara avec une fréquentation de très basse saison. J’ai du mal à dire que nous avons été chanceux, cela serait presque indécent mais nous avons eu des conditions quasi-optimales tout au long de notre séjour, conditions qui lors d’une telle période ne se représenteront probablement jamais.
C’est donc avec l’état d’esprit des premiers explorateurs que j’arrivais à Nairobi le 12 septembre à 19H45…