Quelques tuyaux pour ceux qui veulent venir à Mayotte

Forum Mayotte

Bonjour à tous
J’ai découvert le forum depuis peu et je suis surpris par le nombre de questions (légitimes) que vous pouvez vous poser et le nombre de réponses plus ou moins loufoques que j’ai pu y voir …
Nous ne sommes pas expat’, nous sommes venus de nous même et avec nos propres moyens voilà plusieurs années. Juste quelques valises, notre fille de 10 ans à l’époque et notre chien.
Ce fut un choix réfléchi et notre départ a été préparé pendant plus d’un an.
A Mayotte comme partout, il y a des règles de vie et des choses à connaître.

1°) Le logement. Sachez que la société SIM (Place Mariage à Mamoudzou) gère une majorité de logements, mais ceux ci sont souvent regroupés en lotissements. La question à se poser est : Est-ce que je veux vivre en ghetto blanc ou me méler à la population ?
Une pratique courante à Mayotte (et nous en avons fait l’essai concluant) consiste à faire le “gardien” d’une maison occupée par des M’Zungu (français, étrangers) et partis en vacances en Métro. Ce qui veut dire qu’un logement gratuit et meublé est assuré dés votre arrivée, et ce, le temps du voyage des dits locataires. Ca laisse le temps de vous retourner et vous trouver un logement.
Autrement une fois sur place, les mahorais louent des maisons en dur situées en villages ou excentrés. Sachez que les loyers sont relativement élevés mais toujours bcp moins cher qu’à La Réunion ou en France. Les relations que vous pourrez établir avec le propriétaire vont tout changer par rapport à l’aménagement et la sécurité.
Vivre avec la population c’est montrer un souhait d’intégration.
Le cambriolage est ici, un sport national. Il faut savoir qu’ils se déroulent aussi bien en pleine journée qu’en pleine nuit. En votre absence ou en votre présence. Bien des gens ont été cambriolés alors qu’ils se trouvaient dans une autre pièce de la maison. Les cambriolages avec violence sont extrèmement rares. Au hit parade des objets volés, les premières places reviennent aux télés, ordi portables, chaines hifi, petit électro ménager … Mais il est arrivé qu’un cambrioleur ne s’attaque qu’à l’intérieur d’un frigo. Et oui à Mayotte il y a des voleurs qui font ça pour le fric, mais il y a aussi ceux qui ont faim et qui volent juste pour manger. Je le répète, vos relations avec la population mahoraise vont tout changer.
Certaines personnes embauchent un gardien qui arrive vers 18h et repart le lendemain matin. Il veille et dort sur place. A vous de choisir quelqu’un qui a besoin d’un emploi et avec qui vous n’aurez pas que des relations d’employeur.
La dernière chose concernant le logement est que les ghettos blancs (pourtant sécurisés, gardés et surveillés) sont les plus cambriolés. Vivre en village mahorais implique ce que certains nommeront désagréments (le bruit et l’ôdeur. Ca vous rappelle rien ?)
Je reste déconcerté quand je vois des blancs qui, aprés un séjour de 2 à 4 ans, repartent sans connaitre un mot de shi-maoré, car ils ont vécu entre eux en quartier M’zungu. Les locaux montrent leur joie d’entendre quelques mots qui leurs sont adressés en shi-maoré par un étranger.
Je crois avoir fait le tour de la question du logement, mais choisissez votre domicile en fonction du lieu géographique de votre travail. Les embouteillages du matin, de midi et de 16h sur tous les axes Mamoudzou existent réellement. De plus Mamoudzou et sa périphérie (M’Tzapéré, Passamainty, Kavani, Kawéni …) connaissent depuis deux ans environ une montée de délinquance certainement dûe à une vie quotidienne de + en + difficile, incroyable, inacceptable, mais aussi pour d’autres, aux jeunes qui ont séjourné en France et rapporté les clichés de jeunes des cités.
A Mayotte le confort est un luxe qui se paie. Cher.
Une prochaine fois je pourrais vous éclairer sur le prix de la vie, les voitures, les évènements sociaux et culturels, les coutumes et la religion, les activités extra scolaire pour vos enfants, l’école … N’hésitez pas à demander, si ça rend service !
Aîe, mon message est trés long, j’en vois deux qui baillent !!! . J’arrête là pour aujourd’hui.
Bakoko jacky

hooo ! non ! encore Bakoko ! c’est super de te lire ! nous arrivons bientôt sur l’île et en te lisant j’ai l’impression d’y être déjà !!! j’ai envie de tout savoir ! aller continue , peux-tu me parler du climat par exemple et de la cuisine mahoraise , la plongée sous-marine , enfin tout !!! j’attends la suite avec impatience , promis je ne baillerais pas ! lol ! à très bientôt !

Nous avons deux saisons bien distinctes, la saison seche ou hiver austral (mai à octobre) température douce, trés agréable. Le soir prévoyez des vetements légers manches longues. Et la saison des pluies (kashi-kazy) ou saison cyclonique de novembre à avril. Là c’est chaud chaud chaud !!! Beaucoup d’humidité avec un taux à 90%. La situation géographique de l’île (sud des Comores, Nord de Madagascar, embouchure du canal du Mozambique) nous épargne souvent des cyclones. La Réunion et Mada ont beaucoup moins de chance que nous, hélas. Chaque anée on a droit a une ou deux tempêtes tropicales mais rien de bien méchant.
La température de l’eau est idyllique. Mayotte est appelé l’île au lagon puisqu’avec sa double barrière de corail, nous avons le plus grand lagon du monde. Tortues, dauphins, dugongs et autres espèces y vivent. En septembre les baleines entrent dans le lagon et souvent viennent nous montrer leurs nouveaux nés. Il y a pas mal d’écoles de plongée (ma fille se régale) et des balades en bateaux ou pirogues à moteur sont possibles. La aussi il faut connaitre la bonne personne et ne pas partir avec n’importe qui car la législation est sévère. Les plages sont super. Il y a quand même des gens qui à la longue ont réussi a faire une plage de blancs (Pfff !!) la plage de N’Gouja. Nous, nous n’y allons jamais.
Les mahorais ont pour habitude de faire des “voulé” pique nique-grillades et du coup c’est devenu aussi une habitude pour les blancs.
Voulé dans la brousse, voulé à la rivière, voulé sur la plage, voulé sur les îlots déserts. Tout les excuses sont bonnes pour faire un voulé.
Côté cuisine locale, vous trouverez des endroits aménagés pour manger un peu partout. C’est convivial, on mange souvent tous à la même table, on rencontre des gens et on discute de tout. C’est sûr que pour ceux qui ont l’habitude d’un service impeccable et de nappes brodées sous la vaisselle en porcelaine, ils n’iront certainement pas dans ces endroits typiques. On y mange des brochettes (boeuf, zébu, poisson) pour 20 centimes et c’est servi avec des bananes frites et du manioc frit également. Quand c’est la saison on peut avoir du fruit à pain frit. Bref pour 2 euros on repart avec le ventre cassé.
Le plat national reste les “mabawas” ailes de poulets macérées puis préparées de différentes façons ou grillées. On utilise beaucoup les épices (curcuma, cumin, poivre de mada, M’Tzinzano sorte de curry …) Avec les feuilles du manioc on prépare le “mataba”. On pile les feuilles puis elles cuisent trés longtemps dans du lait de coco, on y ajoute du poisson frit émietté et du piment (poutou). C’est excellent.
Il y a des sortes de ragouts aux noms trés typiques (m’tsulola, cacamouko … )
La viande fraiche est rare. Il n’y a pas d’abattoir à Mayotte et il faut attendre que quelqu’un ait abattu une bête. (zébu, cabri …) On trouve de la viande congelée et importée. On trouve aussi du porc.
Le poisson frais on en trouve tous les jours. Il suffit d’apprendre à connaitre les gens qui ne revendent pas de poisson congelé. Beaucoup d’espèces différentes, entre autre le mérou, le barracuda, le thon et la bonite, le capitaine, dorades … etc…
Des vendeurs de poisson passent dans les rues des villages en criant “fi… Filao …fi …” Leurs poissons sont dans une brouette, suivi d’un petit nuage de mouches, on peut acheter au kilo (3 euros) et ils coupent ce que vous voulez sur un carton posé à meme le sol. Depuis des années, on n’a jamais rencontré un seul problème de santé. Et puis du thon blanc frais à 3 ou 4 euros le kilo, on passe pas à côté. Il y a aussi des COPEMAY coopératives de pêcheurs où tous les poissons sont entre 4 et 5 euros. On peut aussi directement guetter le retour des pirogues et acheter hypra frais le poisson aux mêmes prix indiqués au dessus.
Ceux qui préfèrent se la jouer métropole, trouveront un rayon poissonnerie au grand supermarché de l’ile, qu’ils paieront 8 à 12 euros le kilo (voire plus).
On finit par trouver des bons plans avec les locaux. Des langoustes à 5 ou 6 euros le kilo, des huitres sauvages à 3 euros la douzaine et le gars vous les ouvre, Bref, en produits de la mer, y a de quoi faire.
LE POINT IMPORTANT EST QU’IL N’Y A PAS DE MAC DO ICI et c’est vraiment bien. Nous équilibrons notre nourriture en poisson, fruits (bananes, ananas, fruits de la passion, oranges et mandarines, avocats et pamplemousses, goyaves …) par contre côté légumes c’est suivant la saison et vous n’aurez pas le choix de la métropole.
Les locaux mangent beaucoup de riz et de bananes préparées sous toutes leurs formes.
En deux mots, si vous voulez manger éco, mangez local. Maintenant il y a les produits M’Zoungous avec des prix qui font frémir (yaourts brassés la laitière les 6 pour 12 euros). Mais même si ce n’est pas notre tasse de thé, je comprends que certains ne peuvent se passer de nourriture et de produits français. C’est leur problème et ça se paie.
N’oubliez pas que vous arrivez sur une terre d’Afrique. Les Mahorais ont horreur que l’on dise qu’ils sont des Africains. Ils sont mahorais et musulmans point barre. A l’occasion ils veulent bien qu’on dise qu’ils sont un peu Français mais la France les a tellement laissé de côté depuis longtemps qu’on comprend qu’ils n’y croient plus beaucoup.
La religion prend beaucoup de place dans la vie quotidienne. Pas comme à Mada où existe le brassage religieux. Il y a pas mal de fêtes musulmanes dans l’année. (La Ide, Maoulida, abolition de l’esclavage aussi … autant de jours fériés)
L’époque des mariages est surtout en juillet-aout, là c’est géant.
Mais Mayotte c’est aussi la misère au quotiden et ça il faut le savoir.
Sachez que nous en tant que m’zoungou nous sommes pour beaucoup un espoir, une porte de secours, un soutien. Nous avons vu et vécu des situations indignes de la part d’un pays démocatique comme la France. Je vous assure que c’est la vérité. Malgré ça, nous avons mis volontairement des barrières sinon on se faisait envahir et bouffer. Les locaux l’ont compris et savent qu’ils peuvent malgré tout compter sur nous aussi bien la nuit que le jour.
Vous n’ignorez pas la situation de Mayotte face au problème des clandestins. Ces pauvres gens qui affluent en bravant la mer sur des petits canots de 6 m dans lesquels ils s’entassent jusqu’à 40. Souvent si la barque est trop chargée est a du mal a passer la barrière de corail, les passeurs jettent à la mer sans scrupules des gens qui n’ont pas pu payer la totalité des frais de passage 90 euros. On retrouve régulièrement des corps échoués (hommes, vieillards, femmes et enfants). Ces barques ont le triste nom de “kwassa-kwassa”. Chaque récit de tous ceux qui ont vécu les passages en kwassa, est terrifiant. Entre les Comores et Mayotte, c’est le plus grand cimetierre marin du monde dit-on ! Pourtant malgré la surveillance, les kwassa arrivent toutes les nuits. Ces gens qui ont préféré braver la mort vers cet eldorado en carton qu’est mayotte. C’est toujours mieux que de crever de faim dans son pays. Qu’est ce quon ferait à leur place ???
Je suis instit’ de la collectivité locale et ma femme directrice d’une crèche associative. Notre fille va au collège et s’est complètement fondue dans le paysage mahorais. Nous ne voyons plus aucune raison de retourner un jour en France.
Bon ! voilà c’est tout pour aujourd’hui.
Ces messages ressemblent de plus en plus aux belles histoires de l’oncle Paul !!!
A la prochaine
bakoko Jacky
Si vous souhaitez nous rencontrer à Mayotte, envoyez un message sur ma boite perso, je vous donnerai nos coordonnées teléphoniques. C’est toujours bien d’avoir les meilleurs plans en arrivant, ça peut éviter bien des désagréments.

Gégé Bakoko,
C’est vraiment un régal de te lire et à travers tes propos on ressent vraiment un vécu passionnant et rempli d’émotion.Je vais avoir la chance inouïe de venir vivre à Mayotte pour 2 ou 3 ans avec mon mari et mes enfants et il me tarde de plus en plus de découvrir cette île .Je suis conciente qu’il n’y a pas que des côtés idylliques:la pauvreté,la détresse de certains (clandestins),des conditions de vie médiocres…font aussi partie du quotidien.Je compte énormément sur mon séjour pour revenir à des valeurs et à une vie plus naturelles,mettre de côté tout ce superflu et cette hypermodernisation qui nous étouffe et qui nous fait oublier le plus souvent les valeurs humaines fondamentales…Pour nos enfants je pense que ce sera une bonne leçon de vie qui leur apprendra bcp .Je me suis bcp documenter sur Mayotte (internet et livres)et j’ai ressenti le besoin d’apprendre des mots clé en Shimaoré celà me semble indispensable pour nouer contact avec la population locale et je ne tiens pas à "me la péter"parce que je viens de métropole comme certains M’zoungous je ne vois pas l’intêret mais çà existe (j’ai eu des témoignages de M’zoungous qui ne respectent rien et qui évitent de se mélanger:à quoi bon d’aller à Mayotte pour avoir de tels comportements???).Je vais arrêter d’épiloguer…et je te demanderais juste de continuer grâce à ce forum à nous inonder de récits de l’oncle Bakoko.Amicalement et à plus .Nath

Bonjour à tous,

Merci jackie bakoko pour ces renseignements tres interressant,pour ma part je reviendrais sur Mayotte le 09 septembre 2007 en provenance de Madagascar pour esperer y trouver du boulot.J’ai vecu à Dzaoudi pendant une annee ,en 1991.Apparemmment je pense que ca a bien changé,par exemple on ne parlé pas de bouchons à l’epoque.
En fait ,pour l’instant je recherche à louer un appartement simple et pas trop chere,apres de nombreuses recherche sur le net,j’ai bien trouve le site de la sim,les residences maoua,rose doudou,etc…
mais impossible de trouver des annonces de particuliers mahorais sur la toile.y a t’il un journal local d’annonces que je pourrais trouver sur place,faut il aller voir dans les mairies de village,voir le chef de village ,etc…
En esperant une reponse de vçotre part,
marahaba!!!
khawheri

David.

Salut
Avec 80% de chomage tu espères trouver du boulot ici ? J’espère pour toi que tu es bien armé pour tes démarches. En tout cas je te le souhaite.
Oui, il existe des petits journaux gratuits d’annonces classées que tu trouveras sur place dans certaines boutiques.
C’est sûr que depuis 15 ans, Mayotte a bien changé. Si tu arrives de mada, tu vas avoir l’impression de mettre les pieds à New york.
Rassures toi les racines Africaines sont encore bien là et ne sont pas prêtes de s’en aller.
Il n’y a plus de chefs de village, mais des services de mairies.
Ca m’étonnerait qu’ils te filent des adresses d’appart à louer.
Je pense que le mieux est de réserver une case (chambre d’hôte ou similaire pas trop chere) genre la “case à Robinson” (plage de Bouéni) ce qui te laissera le temps de chercher ton idéal et la meilleure des solutions restant le dialogue avec l’habitant.
Tu verras si tu préfères t’orienter vers la brousse, les plages ou la ville.
Kwahéri na caribou maoré
Bakoko Jacky

Quel plaisir, (Nath) de savoir que tu apprends des rudiments de Shi maoré avant le départ. Une véritable marque de respect envers le peuple des îles de la lune.
Pourquoi les îles de la lune ? Observez la disposition des 4 îles des Comores et vous verrez qu’elles sont disposées en croissant.
Etant donné que Mayotte reçoit par le sud la communauté malgache, par le Nord celle des 3 autres îles des Comores et par l’Ouest enfin celle du continent Africain, on retrouve plusieurs dialectes sur l’ile. Là où se trouve une forte concentration malgache on parle le Shibushi, ailleurs où il y a majorité d’Anjouanais on parle Shinzwani, là où il y a majorité de Grand Comoriens on parle Shingazidja. Sinon on parle partout le Shimaoré et pas de soucis, tout le monde se comprend. La langue Française étant l’objectif un de l’éducation nationale, ça parle français quasiment partout avec plus ou moins d’aisance. N’hésitez pas au cours d’une conversation avec des locaux à corriger leurs fautes de “parlé Shim’zungu”. Ils aiment bien ça. En échange vous apprendrez vite les bases de dialogues respectueux et autres expressions de la vie courante.
J’habite Combani et beaucoup de jeunes Combaniens ont fréquemment fait un voyage vers la France (famille, stage, études …). Ils ont importé un langage transformé peu à peu d’expressions , mots tordus etc… A la longue c’est devenu le Shicombanien ! Employé surtout par les jeunes de Combani (comme d’autres parlent le verlan) c’est devenu une marque de fabrique qui ne va pas tarder à s’étendre vers d’autres villages.
Le Shimaoré appartient au groupe des langues Bantu de la côté Nord-est de l’Afrique, et en tant que moyen de communication, seul son usage nous permet de saisir la complexité (Et encore !!)
Par exemple : “Assis” se dit “Ketsi”. Mais pour dire “j’habite ici” on dira “Wami ketsi vavo”. Textuellement “Moi, assis ici”. Autrement dit “je suis posé ici”. L’image est belle à condition d’avoir l’imagination débordante. (L’homme qui a beaucoup marché a fini par trouver l’arbre, l’endroit, la rivière etc. … où il va s’asseoir pour se reposer plus ou moins longtemps). Vous comprenez la finesse ?
Autre chose encore, connaitre des phrases en shimaoré c’est savoir se débrouiller seul. Nous sommes à notre arrivée sur l’île, restés 8 mois sans voiture nous trouvant ainsi sur un pied d’égalité par rapport à de trés nombreux locaux. Nos moyens de locomotions restant nos pieds et le taxi brousse, nous avons beaucoup appris.
C’est devenu rare de trouver un m’zungu dans un taxi brousse et pourtant c’est là le plus exaltant des voyages internes. Les taxis clandestins ont disparu pratiquement depuis un an. Il n’y a pas de bus sur l’île (exceptés ceux des ramassages scolaires) et donc, les taxis brousse sont des 9 places ou 12 (des fois 15). Le prix est dédié à l’utilisation mahoraise et reste plus qu’abordable. 1 euro la course dans mamoudzou ou vers la périphérie, 2 ou 3 euros en général pour le restant de la desserve de l’île.
Je vous conseille vivement de prendre régulièrement le taxi brousse, c’est une véritable école du savoir vivre à Mayotte.
Marcher à pieds et faire du stop est la solution de la facilité pour tout le monde. C’est hallucinant de voir le nombre de personnes marchant à pieds en bords de routes, de pistes, partout. On se pose la question : “Suis-je un nanti, d’avoir une voiture ?”. La réponse est un petit oui. La solidarité implique de prendre les gens en stop.
Bien sûr il faut ouvrir son esprit et cesser de considérer sa bagnole comme son salon de réception. Bien sûr qu’en bord de routes il y a des gens avec des régimes de bananes, des fagots de bred manioc, des sacs remplis de noix de coco, bien sûr que s’il pleut leurs sandales sont boueuses, bien sûr … Une voiture ça se nettoie, on s’en fout. Ou alors ça cache autre chose.
Celui ou celle qui n’a pas ramassé en bord de route cette femme avec ses deux petits enfants ne saura jamais si elle a pu se rendre à temps à l’hôpital ou dans un bureau quelconque récupérer les papiers dont elle a tant besoin pour un problème d’importance vitale. Le stop à Mayotte c’est important. Soyez prudents en voiture et là je pèse mes mots. Tous les jours à tous les instants on trouve des gens qui marchent des deux côtés de la route, des tous petits enfants imprudents, des gens qui font du stop assis en sens opposé à la direction dans laquelle ils se rendent, des zébus et cabris qui divaguent, des voitures arrêtées en plein virage, des scooters qui déboitent face à vous, des taxis qui chargent ou déchargent en plein virage caché, des conducteurs qui téléphonent en roulant et qui ne vous ont ni vu ni entendu … Bref, soyez hyper prudents.
Ca ne sert à rien de s’énever ou d’enguirlander la personne en défaut. Celle ci ne mesurant pas le danger, va vous sourire ou faire coucou de la main.
Hé ! Les wazungus. Arrêtez de dire que les mahorais ne savent pas conduire. Vous avez la mémoire courte par rapport à ce qui se passe en France ou quoi ! Cessez de vous prendre pour des moniteurs d’auto école à la critique facile. Vous êtes pédants, agaçants et vexants.
Pour terminer, le prix des véhicules d’occasion est trés élevé. Trop !
Vous ne trouverez qu’une épave en dessous de 1000 euros. Assurez vous surtout que le vendeur est bien le propriétaire du dit véhicule. Il est déjà arrivé qu’une personne vende la voiture ou le scooter de son voisin. C’est ennuyeux de devenir un receleur malgré soi.
Il est important de régulariser le nombre de véhicules sur l’île. Sa survie écologique en dépend. Y a qu’à regarder à La Réunion … le nombre de voitures est hallucinant.
Une dernière chose … C’est rare à Mayotte de pouvoir passer la quatrième et encore moins la cinquième lorsqu’on est en voiture.
Les bolides n’ont aucune raison d’existence. Patience et conduite prudente sont les deux facteurs de réussite.
Il y a peu de stations sur l’île et Total est l’unique distributeur. (super ou gas oil). A l’ancienne des employés vous servent et là aussi on échange des courtes discussions.
Sont acceptés les paiements en espèces, cartes et chèques. Pour les chèques c’est plus compliqué surtout si votre adresse est restée en France. On peut trés bien vous refuser ce mode de paiement aux stations ou dans des magasins. Donc prévoyez.
Pas de soucis pour les gabiers (distributeurs de sous) on en trouve assez facilement. Toutefois si vous vivez en brousse c’est plus rare et ils ne sont pas toujours opérationnels. Il suffit de savoir et de prévoir.
Gardez le sourire … Haya kwahéri
Bakoko Jacky

Bonjour,

Merci tout d’abord pour cet e-mail qui n’est pas trop long et me semble plein de bon sens…
je vais peut-etre partir sur Mayotte en fin d’annee. Je ne suis pas expat et devrait me trouver du travail une fois sur place. je suis Assistante de direction et me demande s’il y a des agences d’interim, quelques grandes societes sur l’ile?? auriez vous des tuyaux??
merci pour votre aide

bonjour,
vos infos sont très intéressantes.
Pouvez vous continuer ? L’école, le ravitaillement, internet, etc.
Avec ma compagne et mon fils 6 ans, nous sommes en phase de prise de décision : je demande une mutation ou pas !
Cordialement

les dernières nouvelles de la région:
http://www.romandie.com/infos/news2/070502150217.p4ncxjfd.asp
, c’es tlà que sont évacués otus les explusés de Mayotte, et le prix des tomates: 5€.
En regardant RFO mayotte, j’ai été étonnée de la cause donnée: les vendeuses doivent être des arnaqueuses!
La vraie cause de la flambée des prix est l’explusion des masssive des Anjouanais, les seuls à pratiquer le maraichage…il ya quelques années, on proposait en porte à porte tomates et salade à des prix attractifs! aujourd’hui il faut aller à Mamoudzou pour acheter des tomates de Mada !
Bon, j’ia un peu plombé l’ambinace: à toi Bakoko

Bonjour
C’est un sujet épineux. Avec 80% de chomage, croyez moi, il vaudrait mieux préparer convenablement votre départ vers Mayotte.
Si vous comptez trouver du travail ici sans prospection au préalable, ça risque d’être décevant, voire démoralisant.
Non, il n’y a pas d’agence intérim à Mayotte pour l’instant.
Oui, il y a des entreprises plus ou moins importantes. Renseignez vous auprés de la chambre de commerce pour un listing. Soyez patiente ça risque de prendre du temps …
Consultez des grandes entreprises installées à Mayotte : Orange, SFR, France télécom, SOGEA (eau), EDM (électricité), mais aussi dans le secteur sanitaire et social (Dass), l’agronomie, l’éducation (Vice rectorat de Mayotte) ou encore la grande distribution. Essayez aussi du côté de la société Karcher qui vient de s’installer. Il y a aussi le port de Longoni qui assure tout ce qui est transit maritime international, ainsi que les compagnies aériennes Air Austral sous couvert Air France, et les deux autres qui viennent de s’installer.
Ils sont nombreux les M’zungus qui rêvaient d’eldorado et qui sont tombés de haut une fois arrivés ici. Je ne veux surtout pas vous dégoûter de votre projet qui est certainment trés honorable mais attention : Vous n’arrivez ni à la réunion, ni aux Antilles. Mayotte est encore à certains endroits décalée par rapport à toute civilisation moderne.
Les secteurs en voie d’expansion sont ceux que je vous ai cité plus haut. La téléphonie et la communication. La grande distribution.
etc…
La chambre de commerce et le conseil général apportent aussi des aides à la création d’entreprise. La direction du travail et formation professionnelle (DTFP) pourra peut etre vous apporter des renseignements supplémentaires mais permettez moi d’en douter car ils sont vite débordés. Vous pouvez tout de même essayer de ce côté là.
Voilà en gros ce que je sais.
Kwahéri na caribou maoré
Bakoko jacky

Pour ceux qui voyagent avec leurs chiens.
1°) Assurez vous que votre cage est homologuée Air France sinon ça ne va pas le faire.
2°) En arrivant à l’aéroport de Mayotte si personne ne vient vous réceptionner, vous ne trouverez aucun taxi qui accepte de charger votre chien dans sa cage (sauf exception moyenant 30 ou 50 euros en douce) car pas question qu’il monte sur la banquette.
L’aéroport étant en petite terre, s’il vous faut rallier grande terre, vous devrez prendre la barge. Donc de l’aéroport à la barge = taxi. 1€ la course par personne. Certains taximen demanderont un petit supplément pour vos bagages.
Ensuite la barge dans le sens petite terre vers grande terre c’est gratuit. Il y a une barge toutes les demi heures environ. Dans le sens grande terre petite terre les piétons paient 75 centimes. Par contre une voiture paie 15 euros. (Les taxis ne passent pas sur la barge. Vous devrez vous coltiner vos bagages à la main)
Votre chien ne pourra quitter sa cage sur la barge. Pas question de prendre même un petit toutou avec soi. Respectez la religion et les moeurs même si vous ne partagez pas ces points de vue.
Je ne saurais vous conseiller assez de contacter un résident pour vous accueillir à l’aéroport. Je veux bien dépanner pour certains car l’acceuil est important et pas question de laisser galérer des gens avec des enfants.
N’espérez pas arriver la tête dans les nuages. Vous serez surpris par la température à la descente de l’avion. Ensuite c’est la queue garantie jusqu’à la réception de vos bagages. Si vous êtes seul avec plusieurs bagages, ne croyez pas sortir quelques valises puis re-rentrer chercher les autres. La police ne vous laissera pas sortir, entrer, re sortir et re rentrer comme ça. Faudra être efficace !
Ensuite ce sera l’école de la patience pour trouver un taxi. Je vous conseille d’aller boire tranquillement un coup à l’extérieur avec vos bagages et de laisser se résorber la queue d’attente de taxis. Bravo ! Vous êtes arrivés.
3°) Arrivée à la barge de Mamoudzou. Si vous devez rallier un point précis à Mamoudzou ou sa périphérie le trajet taxi ville coûte 1€ par personne. Si vous devez aller en brousse, vous prendrez un taxi brousse, ça varie de 2 à 4 euros. La station taxi brousse se trouve face à l’arrivée de la barge. Il y a juste à traverser le rond point à pieds et vous y êtes. Pour les taxis ville vous n’aurez qu’à héler à son passage. Ensuite renseignez vous pour trouver le stationnement du bon taxi brousse. Exemple celui qui va vers Sada ne se gare pas au même endroit que celui qui va vers Combani etc …
4°) Les cabines téléphoniques ne courent pas les champs. Par contre les téléphones portables issus de métropole ne fonctionneront pas à 90 chances sur 100. Il y a 3 compagnies à Mayotte. SFR, Only et depuis peu Orange. Les 2 premières se trouvent face à la sortie de la barge. Vous pouvez acheter un kit à cartes rechargeables (5, 10, 20 euros). Les premiers prix des téléphones complets : 30 euros. Si vous optez pour Orange, le plus prés se trouve place Mariage c’est à dire à 200 mètres en quittant la barge. Ca y est vous voilà équipés pour communiquer sur et hors de l’île.
5°) Sur cette même place Mariage, vous trouverez les bureaux de la société SIM pour ceux qui ont opté pour une maison en quartier blanc.
Face à la barge vous trouverez la banque BFC avec des gabiers à l’extérieur. N’oubliez pas qu’à Mayotte on fonctionne beaucoup avec les espèces pour toutes sortes d’achats et de services divers. Les règlements par cartes et par chèques s’adressent aux magasins. N’espérez pas aller manger chez une mama brochetti et lui sortir votre carte bancaire pour régler. Elle va exploser de rire. N’espérez pas non plus payer votre taxi de la même manière, ni vos consommations dans certaines petites boutiques. Donc espèces et MONNAIE. Une simple course en taxi payée avec un billet de 20 devient une pure galère pour le chauffeur qui se mettra en 4 pour rendre votre monnaie et sera embêté toute la journée ensuite. Evitez les billets de 50 également. Sauf dans les supérettes et autres magasins bien entendu. Là ils ont ce qu’il faut. Ayez toujours de la monnaie sur vous, vous rendrez service.
6°) Vous allez croiser des bandes d’enfants (5 -10 ans) livrés à eux mêmes. Ils risquent de vous demander 1 euro pour acheter à manger. Là, vous aurez la vision de tous les jours que vous vivrez à Mayotte. Ne donnez pas d’agent à ces enfants. Vous ne leur rendrez pas service. Dirigez vous vers une boutique, un vendeur de rue ou une boulangerie et achetez une baguette, un sandwich … Là, ils auront réellement à manger quelquechose. Sinon votre euro servira à l’achat de cigarettes ou ira directement dans la poche de chefs de bandes ou de parents peu scrupuleux qui envoient les enfants mendier.
Expatriés, pensez que nous, les résidents, nous restons sur l’île. Toutes les mauvaises habitudes que vous engendrerez, nous devrons ensuite les assumer quand vous serez partis. Ne chassez pas ces enfants comme des vulgaires moineaux. Parlez leur en français ils comprennent trés bien. Sinon quelques mots de shi maoré leur feront plaisir. “jéjé” (bonjour) ils vous répondront
“djéma”. Demandez leur “wa fété” (ça va ?) ils répondront “éwa” (oui). Dites leur avec le sourire “Kavou marké. Co rengué di pain” (Pas d’argent, prends du pain).
Parfois ces enfants travaillent dur comme des adultes. Ils se lèvent souvent à 4 heures et demie du matin puis partent à l’école coranique. Ils n’ont rien dans le ventre jusqu’au soir. Leurs parents ne s’en occupent pas toujours et ils sont livrés à eux mêmes.
Ceux qui habitent la ville sont les moins bien lottis. Ceux qui vivent en brousse ont les fruits que leur donne généreusement dame nature.
7°) Ici, la nuit tombe à 18h 30. Vous allez vite être crevés et risquez de prendre le pli rapidement. On se couche plus tôt pour se lever plus tôt. C’est pas plus mal, surtout comme en Métropole certains ont coutume de se coucher tard. Ici, on y résisterait pas longtemps.
Les nuits sont douces. Les matins aussi. Si vous vivez en brousse, les nuits sont bercées des cris d’animaux, les roussettes, les makis qui se disputent, les zébus qui râlent de ne pas avoir été rentrés …
Ca donne un air de Jurassic park mais vous êtes arrivés en terre d’Afrique. Ca fait partie de la vie mahoraise.
8°) Dans vos bagages, emmenez des réserves de répulsifs anti moustiques. Pour les petits enfants plutôt des crèmes à la citronnelle. C’est un comble mais à Mayotte ils coûtent trés cher. Vous pouvez aussi emmener un kit “aspi venin”. Les piqûres des scolo font trés mal et vivre en quartier m’zoungou ne vous épargnera pas d’éventuelles piqûres. On a beau leur faire une guerre sans merci, il y en a là où il y a de l’humidité. Donc, un peu partout. Ils nichent souvent vers les conduites d’eau et autour ou dans les bananiers. Pour les tuer ne les coupez pas. Ecrasez les surtout pas avec vos pieds même chaussés. Prenez n’importe quoi qui vous passe sous la main.
Les bébés scolo (quelques millimètres) vous feront une piqûre semblable à celle d’une guêpe !!! Les scolo à mayotte peuvent couramment atteindre 20 à 25 centimètres. La piqûre est en raport avec la taille.
Sinon, faites comme moi, procurez vous deux ou trois poules si vous avez un jardin, elles se chargeront d’un nettoyage régulier.
Achetez vous un “chombo” (coupe coupe mahorais) il deviendra vite l’outil numéro un dans votre vie de tous les jours.
Kwahéri na caribou maoré
Bakoko Jacky

Si vous souhaitez un coneil pour ne pas rater votre avion… écrivez moi ! je vous donnerai quelques informations

nous allons venir vivre a mayotte avec nos deux filles et nos deux chats et avons l’intention de vivre au miieu des locaux peux tu me parler de l’incidence de la religion sur la vie sociale antoine

Oui merci Bakoko, je suis intéressé par Mayotte et j aimerais savoir comment ce ressent la religion sur l’île donne nous des infos sur ce sujet, Loic.

La religion est omniprésente dans la vie quotidienne mahoraise. Pas comme à Madagascar où le brassage fait en sorte que ça passe plus inaperçu. Ici, la journée religieuse commence dés 4h du mat par l’appel à la prière. Ceux qui vivent en quartier mahorais l’entendront au début de leur séjour, puis cela va se fondre dans le paysage naturel petit à petit. Dans chaque village, chaque quartier quasiment a sa mosquée. Je crois que celle de Tsingoni est la plus ancienne et est entrée dans l’histoire de Mayotte.
La religion musulmane couvre Mayotte au moins a 99%. Le petit pourcentage restant devrait concerner les malgaches catholiques et autres africains immigrés plus versés vers des religions propres à leurs pays respectifs. Il existe une église catholique a Mamoudzou et une autre en petite terre si je ne m’abuse mais n’étant pas pratiquant je ne m’avancerai pas davantage.
Les enfants fréquentent les écoles coraniques en plus de l’école de la république ce qui leur fait pas mal d’heures d’école dans la journée.
Les mahorais, comoriens compris bien sûr, sont trés pratiquants mais il y a l’émergence d’une nouvelle génération qui bien que croyante ne pratique pas. L’alcool, les cigarettes et le bangué (herbe locale) sont consommés plus ou moins en douce ce qui reste mal vu du reste de la population pratiquante.
Depuis que je suis ici, jamais au grand jamais, personne n’a tenté de me “convertir” d’aucune manière que ce soit. On en parle trés souvent ensemble mais chacun reste sur ses positions et tout est bien qui finit bien. Dieu ou Allah est présent partout dans les discours y compris dans les formules de politesse qui englobent les cérémonies du “bonjour”. Idem dans l’accueil d’une personne qui pénètre dans une maison, que ce soit à l’heure du repas ou au milieu de la journée.
Ayant recommandé à mon voisin de nettoyer sa cour suite aux ravages du chikungunya, il me répondit “oui je vais le faire”. J’insistai lui expliquant qu’il fallait vider tous les récipients d’eau stagnante, qu’il risquait d’etre contaminé voire meme contaminer sa famille et ses voisins je lui dis alors "qu’est ce que tu feras si tu es malade ? " il me répondit “on va prier”.
D’où l’omniprésence de la religion dans le quotidien, mais (je parle pour moi) je ne ressens pas cette présence comme pesante. Je sais qu’elle est là,c’est tout.
Quelques fêtes religieuses jalonnent le calendrier (ça fait autant de jours fériés …) et c’est avec beaucoup de chaleur au coeur qu’on peut voir tous ces gosses habituellement vétus de vêtements sales et déchirés, arriver pour La Ide et taper à votre porte (comme le font les petits européens pour Halloween) tout habillés de neufs et fiers. On leur dit “Ide m’baraka” et on leur donne gateaux, boissons, bonbons, un peu de monnaie … ils sont trop beaux ! leurs parents se sont presque ruinés pour fêter la Ide à mayotte.
Nos bonnes relations avec la population nous entrainent assez souvent à être invités à des fêtes non pas pour prier mais pour partager le repas, la cérémonie, les danses et les chants. Notre seule présence est signe d’importance à leurs yeux. Hier encore nous étions invités à un mariage traditionnel et mon épouse a été traitée comme invitée d’honneur. Vêtement et maquillage traditionnels, invitation au m’biwis (musique traditionnelle réservée aux femmes) et à danser dans la rue … Un spectacle et des instants inoubliables pour elle car en ce qui me concerne, du côté des hommes c’est différent il ne se passe rien de spécial à part le repas qui une fois avalé voit tout le monde se séparer rapidement. Mais là encore, générosité et partage issus de la religion, on vous donne un petit sachet plastique individuel contenant des gateaux et une boisson. Tout le monde repart avec son sachet perso !
Mayotte ne connait pas l’intégrisme musulman. je trouve que tout repose sur la solidarité dans la communauté. Plusieurs personnes se regroupent une fois par mois. Chacune d’elle met 100 euros. L’une d’elle ramasse tout le fric et met cet argent a son profit que ce soit pour sa maison, sa famille, un probleme rencontré etc. Le mois suivant ces mêmes personnes se retrouvent et c’est à une autre d’emporter le pactole etc… Quelle leçon de confiance ! Les banques sont ridiculisées. Et il n’y a jamais d’escroquerie. Tout repose sur cette légendaire solidarité et la confiance.
Par rapport aux relations avec les M’zoungous, je ne peux parler que pour moi même et ma famille mais jamais nous n’avons rencontré un seul problème qu’il soit de n’importe quel ordre.
La polygamie est toujours d’actualité et c’est la cause principale du nombre impressionnant d’enfants qui courent un peu partout et que vous ne manquerez pas de voir où que vous vous trouviez sur l’île.
II y a trés peu de femmes “djaoula” c’est à dire totalement voilée, gantée, cachée en totalité mais on en croise de temps en temps surtout vers la commune de Sada. Les religieux sont appelés ainsi “Djaoula”. Les maîtres des écoles coraniques “Fundis” et beaucoup d’entre eux encore hélas utilisent au quotidien la correction physique des “mauvais élèves”. Mais les temps changent et les moeurs évoluent c’est pourquoi il arrive de plus en plus que des parents mécontents changent leurs enfants de “fundis” si celui ci s’avère être un peu trop dur au niveau des coups de bâtons.
Les filles se marient jeunes et parfois sont promises sans leur accord. Le deuil ne dure pas longtemps (je connais une grand mère veuve depuis moins de trois mois qui vient d’être épousée par un tout jeune grand père).
Mais vous qui venez sur cette terre d’Afrique, vous arrivez sur une île qui connait la religion musulmane depuis plusieurs siècles. Le respect de ces coutumes est de rigueur même si elles sont en désaccord avec vos (nos) convictions. Nous qui arrivons d’un pays où l’on parle d’un voilage interdit, ici il fait partie de la vie de tous les jours et sans cette religion omniprésente Mayotte ne serait plus Mayotte. Nous avons pris des leçons d’humilité, de partage et de solidarité. Mais tout ça … ce n’est que mon point de vue.
Dernier point : les Djins (les esprits) qui font entrer les filles en transe sans qu’on ne comprenne pourquoi. Il m’est arrivé d’avoir une élève prise d’une crise de possession de djin. Que faire ? Rien. On attend que ça passe. Ces djins ne manquent pas de nous rappeler qu’on est en Afrique. Ils sont assez nombreux et portent des noms différents. Ils sont répertoriés sur un ouvrage qui se trouve au centre de santé mentale de Mamoudzou. Leurs roles aussi sont différents. Parfois on voit à la cascade de Soulou des femmes possédées en train de se faire “déposséder” par d’autres femmes. Des réunions ont lieu où il s’y passe des choses hors du commun, hors de l’entendement, hors de tout ce qu’on peut imaginer dans notre esprit de français. Mon épouse a été invitée à l’une de ces réunions dans le quartier de Mifilaouni, j’ai promis de ne rien dévoiler de ces choses étranges qu’elle m’a rapporté … alors, désolé… vous ne saurez rien de plus.
A bientôt
Bakoko Jacky

je reçois de nombreux messages et vous en remercie, concernant surtout le logement, l’école, la santé etc … Concernant le logement je vous ai dit ce qu’il en était dans un message précédent. Ce que je peux vous promettre c’est de poser sur ce forum des annonces de location que des gens auront eux même posé dans des boutiques ici, ou de vous prévenir si des amis repartent en Métropole. Ensuite chacun se débrouille. S’il vous plait ne me demandez pas d’aller démarcher pour vous auprés des propriétaires. Je ne le ferai pas car ce n’est pas le but ni de ce forum ni de mes interventions auprés de vous. Merci. Pour les autres qui préfèrent habiter en quartier blanc, vous pouvez remplir un dossier sur Internet auprés de la société SIM (Société immobilière de mayotte). Juillet - Aout sont des mois où il est difficile de trouver des maisons quand on est encore en Métropole. Pourquoi ? Simplement parce que les partants ont promis leurs maisons aux restants qui souhaitent mieux se reloger. Ne désespérez pas. Vous finirez par trouver la maison qui convient le mieux à vos aspirations surtout si vous la souhaitez en quartier mahorais. Le bouche à oreille est le meilleur moyen de communication ainsi que les relations amicales que vous établirez avec les locaux.
Les mahorais construisent beaucoup. Le secteur du bâtiment explose. On voit des maisons en cours de partout. Les constructions non terminées ont des toits plats afin de construire plus tard un étage qui lui même aura un toit plat et pourra plus tard recevoir un autre étage. Les finitions souvent laissent à désirer et certaines installations ne sont pas aux normes. En général, un propriétaire qui vous apprécie ne rechignera pas à arranger ce qui ne vous plait pas. En ce qui me concerne, pour une chasse d’eau défectueuse, ma proprio a changé le toilette en entier. C’est vous dire si elle m’aime !!!
Ne louez rien sans bail signé. Etant donné que 3/4 des constructions l’ont été sans permis de construire, protégez vous en cas de coup dur. Les mahorais n’ont pas pour habitude de faire des quittances mensuelles puisque rien n’est déclaré. Toutefois si vous en avez besoin, ils en feront une de temps en temps sans problème.
Avant de faire des transformations dans vos maisons (pose de clim par exemple) parlez en au propriétaire et proposez lui la reprise sur déduction de loyer le jour où vous repartirez.
Idem pour les cautions. Ils demandent en général 1, 2 ou 3 mois de caution. Avant de quitter la maison pour un départ ou changement de domicile, prévenez à l’avance puis ne payez plus les loyers jusqu’à concurence des 1,2 ou 3 mois que vous aurez avancé. Sauf si vous estimez qu’il y a des dégâts a réparer de votre côté. Il y a de fortes chances pour que le propriétaire ait mangé votre caution et ne puisse vous la rendre. Quoiqu’il en soit il vaut mieux en parler avant avec lui (ou elle) et ne pas faire de coup en douce, ce qui serait trés mal interprété et avoir des retombées néfastes sur votre séjour.
Il est culturel que le père construise une maison pour sa fille. Il la lui donnera pour son mariage. Le rôle de la femme étant important à mayotte, elle reste propriétaire de cette maison et la conservera si elle se sépare de son futur mari ou s’il prend une autre femme. Donc renseignez vous avant si votre futur proprio n’a pas une fille qui va bientôt se marier, ce qui vous évitera le désagrément de vous entendre dire un jour “il faut partir, ma fille reprend sa maison bientôt”.
Mais, au risque de me répéter, vos relations avec le propriétaire amélioreront votre confort de vie et votre sécurité. Ce qui n’est pas le cas avec la SIM, puisqu’ils se foutent royalement de ce qu’il peut bien vous arriver.
Les maisons meublées ne se trouvent pas. Il n’y a en meublé que les gites et chambres d’hôtes aux tarifs journée que vous connaissez.
Pour les vacanciers (il y en a peu) il existe des cases quasimment pieds dans l’eau en bord de plage aux mêmes tarifs (40,50,60 € voire plus la nuit et le confort est souvent à discuter). C’est un bon délire mais faut avoir les moyens. Pour ceux qui viennent sous contrat de 2 à 4 ans, ça peut être agréable de passer un petit week end en amoureux sans les enfants dans ces petites cases. Vous pourrez vous prendre pour Robinson, Jane et Tarzan pour 48 heures. Diner aux chandelles et bain de minuit sous la lune (Ca peut avoir son charme !)
Pour les non expat : Pas d’allocations logements. Pour les fonctionnaires oui, prime d’aide à l’habitat. (C’est un comble mais, c’est comme ça et ce serait bien que ça change !). Pour une maison F4 avec jardin comptez dans les 500 à 700 euros en brousse. Tout dépend de la situation géographique, La vue sur le lagon ça se paie. Mamoudzou aussi est cher à la location. Le sud ou la pointe Nord reste abordables ainsi que la brousse du centre ouest. De toutes façons l’île n’est pas bien grande et si vous habitez le centre et que vous ne craignez pas les embouteillages du matin aux entrées de Mamoudzou, vous rejoindrez la capitale si c’est votre lieu de travail en moins de quarante minutes.
Il existe des petits journaux gratuits de petites annonces (le gratuit , le 97.6 + des annonces régulières sur radio Ylang FM tous les matins.
Bonne chance
Kwahéri na caribou Maoré
bakoko Jacky

Tout d’abord merci à Bakoko dont les messages représentent une véritable mine de renseignements utiles et qui, ceci ne gâche rien nous fait rêver et nous emmène en voyage par la qualité de son écriture.

Je m’interroge quant à moi sur la possibilité, concernant le logement, d’acheter une maison, voire un terrain afin de la construire. As-tu des infos à ce sujet, l’as-tu envisagé pour ta famille puisque vous n’envisagez pas de retourner en métropole ? Si c’est possible quels sont approx imativement les prix ?

Dernière chose, tu nous écris par le biais d’internet, qu’en est-il de la connexion à mayotte, rapide ? présente aussi en brousse ?

Merci d’avance
Mathieu.

jéjé
houla ! voila un sujet qu’il est tabou … Acheter un terrain à mayotte sans passer par agence relève d’un exploit digne du guiness. Je m’explique. L’achat d’un terrain à un mahorais necessite de trouver LA bonne personne et ensuite de s’assurer qu’il lui appartient bien.
La tradition veut que le père construise une maison sur un terrain familial et que cette maison revienne à sa première fille qui se mariera. Et ainsi de suite, il construira d’autres maisons su d’autres terrains pour ses autres filles. Donc, nous avons envisagé depuis longtemps d’acheter un terrain ou une maison déjà construite. Or, c’est véritablement difficile. Les mahorais ont compris que la location leur rapportait beaucoup d’argent, c’est pourquoi il est si dur de trouver un terrain a vendre par un particulier. Je ne dis pas que c’est impossible mais trés difficile.
Deuxième point : S’assurer que le terrain appartient bien à la personne qui le vend. Beaucoup de terrains non cadastrés ou en litiges. Sans parler des problèmes internes aux familles.
Troisième point : acheter une maison déjà construite. Je continue dans le registre achat à un mahorais sans passer par agence. Les 3/4 des constructions ont été réalisées sans autorisation ni permis de construire. A vous de voir, mais d’infinies précautions s’imposent. La ville de Sada se développe énormément en constructions à flanc de montagne, en bord de plage etc … Aucune précaution concernant les glissements de terrains en cas de fortes pluies, ni concernant d’éventuels cyclones ne sont prises. C’est purement hallucinant. Certains disent que Sada est promise à la destruction par les éléments naturels et qu’elle aurait déjà été rasée une fois auparavant. J’y suis passé en voiture en janvier lors d’un trés gros orage et j’avais de l’eau jusqu’à mi-portière. Les gens étaient réfugiés sur le toit de leurs maisons, des coulées de boue finissaient leur course dans le lagon, et avec ça des dizaines de maisons en construction en équilibre à flanc de montagne attendant que le prochain glissement de terrain soit décisif …
Donc l’achat d’une maison ou d’un terrain à un particulier à Mayotte doit s’entourer de toutes les protections juridiques, voire même auprés du Caddi (juge et religieux). N’hésitez pas à poser une multitude de questions au vendeur mais également aux voisins, à la famille, aux commerçants …
Maintenant il ya des agences mais les terrains en brousse sont si rares qu’on n’en voit quasiment jamais. Ils vendent régulièrement des villas ou des maisons dans des lotissements neufs et leurs prix varient de l’emplacement géographique au standing annoncé.
Il faut toujours voir sur place. Les photos par internet vous cacheront peut etre des choses que vous aimeriez voir en “live”.
Acheter une maison ou un terrain veut dire également faire son trou à mayotte. Ne voyez pas que le côté carte postale de la chose. pensez aussi à l’avenir que vous aurez, que vous vous ferez. Le syndrôme ilien existe réellement et je vois régulièrement des wazungus heureux d’arriver en fin de leur contrat, ne supportant plus la petitesse de l’île, les gens, la saleté, le manque de confort, la langue, l’état des routes, la queue à la sécu … De toutes façons, quand on n’aime plus quelqu’un, on lui trouve tous les défauts.
Pensez avant à tout cela. Avant de penser à acheter, venez passer un séjour. Mais un vrai. Pas un séjour en maison 3 étoiles avec piscine, femme de ménage et jardinier. Un vrai séjour broussard, avec des quartiers entiers faits de tôles et des torchis sans eau ni électricité. Un séjour plein de rebondissements. Avec des gosses à poil qui crient de joie sur votre passage mais qui réclament quelquechose à manger. Parce que c’est aussi ça Mayotte. Ce n’est pas que ces somptueuses villas à flanc de montagne avec vue imprenable sur le lagon.
A présent juste un mot sur la connexion internet. La tortue est l’emblème de Mayotte. La connexion internet est associée à cet emblême. Donc vitesse tortue. Lent, trés lent. 46 je crois. Pas d’ADSL non plus bien sûr, mais bon, il faudrait savoir si vous voulez venir à mayotte pour speeder et pour Internet ou s’adapter à la vitesse de l’île et de sa population.
Oui oui nous avons la connexion en brousse. la preuve, je vous écris de la brousse, des grosses roussettes tournoient au dessus de ma tête puis se perchent dans des hauts manguiers. Un zébu et son petit broutent pas loin, des femmes avec des bassines de linges sur la tête s’en reviennent de la rivière. Elles font coucou de la main, je vais leur offrir de l’eau fraiche et discuter un bref moment.
Kwahéri na caribou maoré.
Bakoko jacky

je dois partir fin Mayotte en mutation pour 2 à 4 ans et je me pose des questions sur le logement. Je souhaite une maison afin d’accueillir ma famille et mes amis en vacances… mais où, dans quelle ville et dans quelles conditions sachant que je suis plus vers les populations que sur un guetto français.
Merci pour votre réponse

Jéjé
J’ai déjà répondu à ce problème (voir messages bakoko dans cette rubrique). Vou ne trouverez pas à coup sûr de maison mahoraise en location depuis la métropole. Il vous faut chercher ici sur place en prospectant et dialoguant avec la population.
Pour le choix du village et de l’orientation, il n’y a que vous qui pourrez choisir suivant vos aspirations. Plus dans les terres, vers le lagon, côté canal Mozambique, un peu en hauteur, vers la mer, côté océan Indien, le sud sauvage et ses baobabs, le nord majestueux, la capitale fourmilière, grande terre, petite terre … je ne peux pas répondre à votre place. Nore petite île est grande par sa diversité.
Tout ce que je peux vous conseiller, c’est de louer une chambre meublée, puis une fois que vous vous serez posée, décompressez puis faites le tour de l’île et choisissez en fonction du lieu de votre mutation. Attention, juin, juillet,aout et septembre sont des mois difficiles pour trouver quelquechose à louer. Vous êtes des centaines à arriver de Métropole. Même les chambres d’hôtes et gites sont déjà saturés.
Je connais toutefois une chambre meublée libre quelques semaines dans cette période. Répondez sur ma boîte perso je vous communiquerai le contact téléphonique.
Baraka, kwahéri na caribou Moré
Bakoko jacky

Dans maison mahoraise, il y a une chambre meublée avec clim’ , libre 2 semaines en juillet et 2 semaines en août. Située dans le centre de l’île. Propre, douche et toilettes françaises. Jardin. Possibilité de cuisiner.
Ecrivez sur ma boite, je vous communiquerai le contact.
Baraka na caribou maoré
Bakoko Jacky

une info suplémentaire à te demander …

comment se passe les formalités de douanes à l’importation ?

j’envisage de faire les formalités de douane moi meme mais je n’ai que 7 jours de franchise pour faire le dédouanement et vider mon container…

au dela de ces 7 jours le stationnement du container sera payant…

penses-tu que ce soit réalisable en 7 jours, sachant que nous serons en plein mois d’aôut? est ce que ça fonctionne bien ou est ce source de difficultés ?

merci pour toutes les infos que tu nous offres c’est vraiment super j’arrive le 10 juillet et tu m’as dejà permis d’en découvrir beaucoup sur l’ile …

Je ne suis pas trés informé sur le sujet mais il n’y a rien de plus aléatoire que l’arrivée des containers.
Depuis quelques temps l’île subit les caprices des armateurs. Autrement dit, les containers arrivent avec des délais qui ne correspondent plus aux délais normaux. A savoir que les porte containers ne viennent plus jusqu’à Mayotte, mais déchargent à l’île Maurice. Ensuite ce sont des bateaux plus petits qui rechargent ce qui va à destination de Mayotte. Conséquences : Un manque de beaucoup de choses, des entreprises en attente, des particuliers impatients … Donc, espèrez que votre container arrive dans les temps.
Ensuite, votre container arrivera au port de Longoni. Si vous avez 7 jours pour le vider, à mon humble avis ce sera largement faisable.
Ici le mois d’août et ses vacances ne concerne ni l’administratif ni les locaux. Uniquement le secteur scolaire. Je pense donc qu’aucun obstacle ne se mettra en travers et que vous pourrez sans aucun doute procéder aux rapatriement de vos affaires.
Sachez tout de même que rien n’est acquis d’avance à Mayotte.On ne sait jamais, n’importe quoi peut arriver et retarder ou annuler les projets. Cela fait partie de notre vie au quotidien. Prenez les choses avec calme et philosophie en cas de problèmes. Les Mahorais nous apprennent à rire de tout, aussi faites en bonne leçon. Il ne sert à rien de s’impatienter et de pousser des coups de gueule, ça ne fera pas avancer les choses (voire le contraire ce qui risque d’agraver) si la lenteur administrative ou des entreprises prennent les choses à la vitesse tortue (emblême de Mayotte).
D’autre part, le mois d’aôut est surchargé d’arrivées de M’Zungus depuis la Métropole. Attendez vous à ce que les camions de transports soient “débordés” (!!!) eux aussi.
Encore une chose avant d’oublier : Munissez vous d’un maximum de factures d’achat de matériel tels que informatique, gros électro ménager, Hi-fi et instruments de musique ou spécialisés et tout ce que vous jugerez utile … Peut-être n’aurez vous aucun problème à l’arrivée à Mayotte, mais on risque de vous les demander lors de votre départ ou en cas de perte, de cambriolage ou de vol.
Si vous y pensez, amenez avec vous un peu de matériel scolaire pour faire des petits cadeaux aux enfants démunis, ainsi que des vêtements de récupération en bon état (enfants, adultes), des jouets (sans piles, ça coute trop cher à remplacer), du petit outillage, des chaussures, du matériel de sport etc … Les petits cadeaux font naître des amitiés et les entretiennent.
Donc : A vos marques … Prêts ! … Récupérez.
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite tout le bonheur du monde dans l’île au lagon.
Kwahéri na caribou Maoré
Bakoko jacky

Bonjour je viens de lire votre message et je vous remercie pour tout les renseignements. J arrive a Mayotte le 9 octobre et j avoue que j apprehende un peu je ne c pas trop ou loger a mon arrivée donc vos informations me sont tres utiles j aimerai aussi avoir des renseignements sur le travail. Comment ca se passe, le salaire en moyenne…Je te remercie encore car meme sur internet il est difficile de se renseigner sur cette ile

Kwezi à tous,

La tête dans les préparatifs depuis quelques temps, je voulais te remercier et remercier Nath qui m’a parlé de toi. Je viens de parcourir en intégralité ton forum et c’est un vrai bonheur de te lire. Pour toux ceux souhaitent vivre cette aventure, ton expèrience est inestimable. Merci de nous faire partager ton vécu sur l’île. J’espère que pour ma petite famille ces quelques années sur l’île seront une vraie leçon de vie. Je suis persuadée qu’elles nous apporteront énormément d’un point de vue humain, et nous ferons redécouvrir les choses essentielles de la vie que nous avons tendance à oublier lorsque l’on vie en métropole. J’espère avoir la chance de te rencontrer toi et ta famille à l’ocasion sur l’île. Le poste de mon mari nous a contraint à prendre un logement sur Pamandzi. Que peux-tu me dire sur Petite-Terre ???
Continues de nous parler de la vie quotidienne à Mayotte. Pour ma part, je ne me lasse pas de te lire.
Suku yangina tsena
Marahaba
Cathy

gégé Bwéni,
Nous avons vécu 4 ans sur Petite Terre (entre 99 et 2003), et si les choses ont changé depuis (je garde des relations avec Mayotte), notamment en matière de circulation, il faut bien se dire qu’habiter en Petite Terre ce n’est pas tout à fait vivre à Mayotte.Petite Terre est considérée comme la terre de France, à cause d’une longue tradition qui a vu s’y installer le pouvoir politique de la France : Préfet, détachement de la marine, gendarmerie, légion étrangère, hôpital, aéroport etc… Désormais tout se trouve en Grande Terre, y compris les embouteillages de Mamoudzou, comparables à ceux d’une ville de métropole. Si je retournais à Mayotte, je ne voudrais pas vivre en Petite Terre car on y est trop coupé de la vraie vie mahoraise. Par contre Petite Terre a beaucoup de charme, la promenade le long de Pamandzi le soir au coucher du soleil : c’est fabuleux ! Quand le soleil se couche sur la Grande terre on sent venir la douceur de la nuit, car c’est cela qui frappe en arrivant à Mayotte; la chaleur tombe avec le jour,les roussettes prennent possession de l’espace; c’est l’heure de la prière à la mosquée, qui est très belle à Pamandzi, juste au bout de la piste … Mais il vous faudra barger la voiture pour aller vous ballader en Grande Terr, et ce n’est pas donné. Si vous vous en sentez le désir, achetez donc une moto, c’est avec une moto (de préférence tout terrain) que vous découvrirez le mieux la Grande Ile,et aussi par la randonnée pédestre… Dans tous les cas Mayotte ne vous laissera pas indifférente, elle vous charmera, vous agacera, mais sachez que vous pleurerez le jour de votre départ. Allez donc le matin à l’aube vous promener dans le cimetière près de la mer (mais aussi hélas près de la route) vous n’y serez pas seule, les poules et les coqs (magnifiques) vous accompagneront dans votre promenade, c’est un endroit sublime pour méditer … Mais aussi vous pourrez courir le soir sur le Ziani,dormir sur la plage de Moya en compagnie des tortues, bref vous ferez des choses que vous ne pourriez pas faire en métropole, et surtout : vous vivrez !
bon voyage, bon séjour, et peut-être à un de ces jours au hasard des sentiers de Mayotte…
Bakoko Jipé

Bonsoir à tous,

Marahaba Bakoko. Je me doutais que le rapprochement avec la population serait limité sur petite-terre mais la description que tu fais de ce petit bout d’île est charmant. Je compte bien découvrir chaque recoin de Mayotte que ce soit grande ou petite-terre et pouvoir apprendre à connaître ses habitants, ses coutumes et ses traditions.Au sujet de la langue, peux-tu nous faire profiter de quelques mots ou expressions utiles pour entrer en contact avec plus de facilité avec les Mahorais bien que beaucoup parlent français je pense.Et que veut dire Jipé à la fin de ton message ???
Avant d’arriver sur Mayotte, saviez-vous que vous vous y installeriez pour longtemps ??
Merci encore pour tous ces beaux récits.
Cathy

D’abord un très grand merci pour tes récits, c’est génial de te lire et de trouver enfin quelqu’un qui dit les choses telles qu’elles sont …merci !

Tout est très clair, j’espère simplement que nous allons pouvoir nous intégrer, il me tarde de vivre cette aventure que ce soit pour 3 mois ou pour la vie.

Une question qui peux parraître bête ( désolée ), je ne prévois pas de déménagement total de mes affaires sur l’île en une fois car je ne sais pas encore si je ne vais faire que passer ( 3 mois / 6 mois ) ou si l’histoire va se transformer en " pour la vie " donc ma question :
il paraît qu’au niveau postal c’est pas le top sur l’île … pour ce faire envoyer des choses de métropole à Mayotte, existe il des agences styles ups … ?

Encore une petite : j’ai trouver un site pour apprendre la langues ( style dictionnaire ) mais c’est pas évident pour la prononciation … sera t il facil de trouver des cours pour que je puisses me familiariser avec cette langues ?

Bonne vie à toi et merci encore pour ta franchise, ta patiente et tes conseils
Lisa

jéjé bouéni
C’est vrai que les délais postaux sont trés farfelus. La poste propose des multi propositions d’envois mais ça reste de la publicité. Sur le terrain c’est autre chose.
A ce propos dans pratiquement tous les villages, les facteurs sont équipés de scooters. Aucun ne livre les colis à domicile. ce sera alors traditionnel de trouver dans votre boite à lettre de modèle homologué (svp et ce depuis janvier 2007) l’avis de passage du facteur. Vous serez priés d’aller chercher votre colis à la poste. Donc, à savoir.
En arrivant, rien ne vous empêche d’aller à la poste et de demander à voir le facteur de votre quartier. Présentez vous amicalement auprès de lui, une bonne poignée de main, un beau sourire, une plaisanterie et il aura enregistré vos têtes.
Sinon, il vous reste les envois en économique (autrement dit en maritime). C’est moins cher mais carrément plus long.
Idéal pour l’envoi de ses affaires perso quand il n’y a pas urgence.
Vous avez droit a un colis dont la somme des 3 côtés ne dépasse pas 150 centimetres et dont le poids peut aller jusqu’à 25 kilos je crois. Ca coûte dans les 25-30 euros et ça met de 3 semaines à 2 mois. Nous avons pas mal de fois expédié nos affaires depuis la Métropole jusqu’à Mayotte pour pouvoir vous affirmer que ça marche trés bien.
Côté douane, ne chargez dans le colis que des produits autorisés.
Evitez le neuf sous emballage. Produits taxables par les services de douane. Sur la petite fiche descriptive qui sera collée sur le colis, inscrivez “affaires personnelles, déco, occasion”. Précisez qu’il s’agit d’occasion.
Il se peut que la douane vous invite a venir vous même ouvrir votre colis au service de douane (à Kawéni) pour vérification. Si vous avez la conscience tranquille alors vous irez.
Donc le système envoi en économique vaut le coup. C’est ce qu’on a trouvé de moins cher.
Le shimaoré s’apprend avant tout sur le terrain à mayotte. Le brassage comorien-malgache-africain a depuis trés longtemps planté ses racines dans différents coins de l’île. Ainsi, on parlera Shibushi à M’tsangamouji, (issu du malgache), on parlera l’anjouanais dans le quartier “Kyama” de Combani etc … Mais sachez que partout dans l’île, on se comprend. On se comprend par le français, le shimaoré et le langage des mains.
Le shimaoré s’apprend aussi par des cours. Vous trouverez diverses associations qui donnent des cours à mamoudzou. Vos voisins (si vous habitez en quartier mahorais) vous en apprendront aussi les rudiments.
Mais malgré le vocabulaire qui est déjà une épreuve, il y a une chose que vous verrez de vos propres oreilles (!) c’est la logique qui est redoutable. Je vous donne deux exemples :
On a l’habitude en parlant français d’employer la forme interrogative en y ajoutant une négation pour poser une question.
Posez la question à un gamin : “bonjour, ton père n’est pas là ?”
le gosse répondra “ewa (oui)”. Vous; vous comprenez, “oui! il est là” et vous attendez qu’il aille chercher son père. Erreur ! L’enfant a bien répondu à votre question par “oui, il n’est pas là” donc, interprétez par “non, mon père n’est pas là !”
Vous me suivez ? … Autre exemple : pour dire “il n"y en a plus, fini, y’ en a pas …” on dit “kavou”. A présent “kaïvo” (je ne suis pas sûr de l’orthographe) qui veut dire “c’est pas possible …”. Vous voyez une pancarte devant une petite boutique de quartier sur laquelle est écrit “kavou kaïvo”. Que faut il comprendre à ça ! “Y’a pas, c’est pas possible ???” Ce qui ne veut rien dire. En fait il faut comprendre “Kavou = y en a pas” + “Kaïvo” = C’est pas possible. Donc, ce n’est pas possible qu’il n’y en ait pas, donc il y en a , donc vous trouverez dans cette boutique un peu de tout.
Bon, prenez deux aspirines, on va parler d’autre chose.
Juste un dernier mot pour vous dire que votre volonté d’apprendre le shimaoré fait preuve de votre part d’un souhait d’intégration que les locaux vous rendront bien.
Le rituel du bonjour, s’adresse souvent aux proches, à la famille, à votre situation …

  • Bonjour, (jéjé) …
  • (réponse) N’djéma …
  • Si c’est à une personne plus agée (kwézi)
  • (réponse) M’bona jéjé …
  • wa fété (si ça va ?)
  • (réponse) ewa (oui) ou “m’fété” ou “m’fété tou”
  • "jéjé mwana zaza ? " (ça va les enfants)
  • “jéjé dagoni” (ça va la maison)
  • “jéjé azini” (ça va le travail)
  • “jéjé licoli” (ça va à l’école)
    etc … etc … C’est (comment dire) réconfortant, agréable, touchant, d’entendre une personne s’interesser à vous, à votre vie, et même si elle a sans doute des problèmes autrement plus importants que les votres, on ressent du bien au coeur surtout quand on a vécu longtemps en Métro dans la obotisation et l’anonymat le plus complet. Ca remet les pendules à l’heure quant aux valeurs de la vie.
    Un échange ne venant jamais seul, si une personne ressent le besoin de vous parler en français, je crois que la moindre des politesses et de lui répondre en Français. Si vous connaissez mieux cette même personne vous pourrez vous permettre de la reprendre dans ses imperfections. Cela est bien perçu dans le but de progresser.
    Vous aurez sans doute du mal à retenir au début les prénoms. Je vous rassure tout de suite, A chaque rentrée scolaire je mets des semaines avant de commencer à les retenir. Beaucoup d’entre eux se ressemble phonétiquement. Soignanti, soidanti, Sadanati, saoudati … Mohamed, ahmed, mo’med, muhamadi, amadi, madi, mahamoudou, … Un vrai casse tête mais on s’en sort.
    Pour ceux qui ont des enfants : Vous avez un petit Kévin, vous êtes Ma’ kévin. Le père c’est Pa’ kévin. De même si vous n’avez pas imprimé le prénom de quelqu’un, Ce sera Pa’ Abdou ou Ma’ fatima.
    Voilà, j’espère avoir répondu à vos questions.
    Pour tous ceux que ça interesse, Ca y est, les premiers containers de frais sont arrivés hier au port de Longoni. On va pouvoir retrouver des produits frais aprés une pénurie qui était pénible à la longue. Attention ! A Mayotte les pénuries sont monnaie courante suivant les arrivages de containers ou les caprices des sociétés maritimes. le phénomène ilien n’arrange rien à l’affaire. Aussi, on a manqué de lait, de cigarettes, de produits frais, ça peut arriver aussi avec l’essence ce qui met tout le monde dans la panade ou alors comme il y a deux ans “pénurie de papier à cigarettes” ce qui ennuyait davantage les rastas que les haut fonctionnaires.
    haya Kwahéri, lala u nono.
    Bakoko jacky
    P.S. Une autre personne sur ce forum signe ses interventions bakoko JP, mais ce n’est pas moi.

Bonjour Lisa,
Quel est donc ce site pour apprendre la langue dont tu parles dans ton post ?
Peux tu nous en donner les coordonnées pour que nous puissions lui rendre une visite ?
Merci
Vani

m’bona, jéjé
Merci pour ton message qui me touche. je vois qu’une autre personne qui a pour pseudo bakoko a répondu à ma place, mais ça n’est pas grave, mon point de vue sur petite terre est que c’est pour moi, la “banlieue chic” de grande terre. Ex capitale, les vestiges administratifs sont encore nombreux de nos jours. Pour un petit terrien (c’est ainsi qu’on les nomme) travailler en grande terre nécessite son passage par la barge automatiquement, donc se déraciner temporairement. C’est vrai que tout se tient en grande terre aujourd’hui.
Mais en arrivant en petite terre, on ressent quelquechose de difficilement interprétable. Du calme, de la sérénité, je sais pas. Un peu la même ambiance que ces villages isolés du sud de Mayotte.
Honnêtement ça peut vous donner une image mahoraise trés apaisante (sauf si vous vivez à côté de l’aéroport) … Et puis rien ne vous empeche de déménager en cours d’année vers grande terre si l’envie vous prenait.
Gardez mon contact et quand vous arriverez sur mayotte mailez moi, je vous donnerai mes coordonées phoniques. Pas de souci pour se rencontrer, partager un agréable moment et vous communiquer des bons plans.
je vous souhaite tout le bonheur du monde sur l’ile au lagon
Kwahéri na caribou maoré
bakoko jacky

Merci Bakoko pour tes réponses.

Pour te répondre vani, je te mets l’adresse :
http://ylangue.free.fr ( si le lien marche pas tape shimaoré dans google en normalement c’est le premier qui apparaît ).

J’aurais encore une petite question pour jacky ( qui va peut être le faire bien rire ! ) je m’explique je suis une adepte du calme, de la nature, de l’océan … bref je crois que je pourrai bien m’adapter à l’île et aux gens, c’est ma première priorité Mais parfois j’aime bien faire la fête !
En lisant tout tes messages … de cela tu n’en parle jamais mis à part les " vadou" ( je pense que cela doit être barbec ou piqnic ).
Donc ma question : On peu s’amuser un peu sur l’île ?

Merci pour tout
Lisa

Jéjé wagnawé
Bon sang, mais Mayotte sans la fête ne serait pas Mayotte !
Les vadou, je connais pas, mais les “vule” oui, c’est effectivement les pique nique-grillades sur la plage, à la campagne, au bord de la rivière, dans un champs, sur un îlot désert, dans la brousse etc … C’est le moment où les hommes préparent tout y compris le repas. Le seul moment d’ailleurs puisque les femmes font la cuisine le reste du temps. Le vule (prononcer Voulé) c’est la musique (le M’godro) à fond, on jette des régimes de bananes dans le feu pour les faire cuire, pareil pour les fruits à pain. Parfois on amène dans une camionette un ou deux cabris, qui sont tués sur place suivant le rite religieux, puis grillés et partagés. Le vule, on mange, on discute, on se baigne, on fait la sieste, on déconne, on remange, on boit aussi, on danse etc … mais surtout on ne regarde pas l’heure de rentrer.
La culture et notament la musique, a une grande place. Les soirées sur les plateaux des villages (terrains de basket) sont nombreuses quasiment chaque week end. Des musiciens connus (Les Viking de Labattoir, M toro chamou, babadi, lathéral … ainsi que des associations de jeunes de villages, présentent leur show et il y a de l’ambiance. le M’godro c’est le feu de la danse. Parfois ça dégénère en Mapuka c’est le kamasutra de la danse africaine. Le public devient hystérique, on boit, on rigole beaucoup, c’est convivial.
Il y a (surtout en juillet-août) des festivals qui accueillent des vedettes internationales, au prix d’entrée modéré. Alpha Blondy, Kimany Marley, Diam’s … et en première partie des groupes locaux ou de l’océan Indien.
La fête c’est aussi les soirées bars musicaux à Mamoudzou ou sa périphérie. Il y en a quelques uns qui accueillent toutes sortes de musiciens. Il y en a quelques uns aussi en Petite Terre.
Et puis il y a des boîtes (à condition qu’on aime !) Rien à voir avec les boîtes métropolitaines. Mais ici aussi il y a souvent de la viande saoûle.
Au niveau ambiance je vous conseille “la geole”, “le mahaba club”
et parfois des soirées à thèmes au “koropa”.
Les fêtes se font aussi par groupes d’affinités, des potes qui pratiquent la même activité, le même délire, la même passion, et la fête se fait chez l’habitant. Ou alors ce ne sont pas les endroits magiques qui manquent sur l’île …
Ici, trés peu d’affiches. Ecoutez la radio, le bouche à oreille, les petits journaux gratuits et l’agenda de Télé Mayotte.
Les Mahorais ont une autre conception de la fête, par exemple lors d’un mariage, on ne verra jamais un cortège en train de faire la chenille qui redémarre, ni même Papy et Mamy monter sur les tables danser le jerk. La fête dans un mariage c’est dans le partage qu’elle se fait. Il faut le vivre, sinon c’est dur à expliquer.
Nous sommes dans un pays musulman, mais ça picole pas mal je trouve. Les mahorais (certains) la bière en boîte, le vin en brique et depuis un an ou deux, les alcools forts (whisky surtout) Ca concerne essentiellement les jeunes de 18 à 30 ans. Quant aux Wazungu, il y a des soirées vraiment trés trés alcoolisées. Les accidents de la route dûs à l’alcool sont nombreux ici aussi.
L’Afrique aime la fête. Tout est pretexte à danser. Même votre voiture arrêtée à un stop, votre auto radio va faire danser des enfants sur le trottoir.
Pour finir, si celà vous interesse, j’ai monté un petit lexique d’environ 200 mots et expressions de shimaoré, qui, faute de vous plonger entièrement dans une discussion, vous permettra facilement de vous débrouiller sur place.
Demandez, j’envoie.
Lala ha unono
Bakoko Jacky

jeje wagnawe
Merci pour ton message. je peux t’envoyer un petit lexique que j’ai monté avec environ 200 mots et expressions mahoraises. Envoies moi simplement un mot sur ma boite perso et je te le renverrai en pieces jointes. Ca ne te conduira pas vers des grands discussions mais au moins tu pourras te débrouiller trés bien dans pas mal de secteurs.
Sinon, je répondrai “oui” à ta question. Nous savions d’avance que nous venions nous installer à Mayotte. On a préparé longuement notre départ. Nous avons passé volontairement 3 mois à Madagascar avec juste un minimum vital au niveau argent et ce pour mieux comprendre le fonctionnement local au quotidien. On a bien galéré mais on en a tiré des leçons qui nous ont beaucoup servi par la suite. (Ce qui ne me tue pas, me rend plus fort !)
Mada n’est pas Mayotte mais quand on est passé par là où nous sommes passés on s’est senti mieux armé pour construire un nouveau départ dans un pays inconnu.
On a compris que c’était dans cette partie de l’océan indien que nous allions faire notre trou. Par contre travailler à madagascar quand on a une famille à nourrir, c’est pas de la tarte. Les salaires (quand ils sont versés !) sont tellement bas qu’il faut en vouloir. Aussi on s’est tourné vers Mayotte qui est l’île la plus proche et reste bien plus sauvage que La Réunion. Nous ne sommes partis de Métropole qu’une fois un contrat de travail trouvé et signé. C’est pourquoi je dis souvent sur ce forum à ceux et celles qui veulent venir s’installer ici, que ça ne doit pas se faire sur un coup de tête. Il faut se préparer psychiquement à des éventualités auxquelles on ne pense pas forcémment dans l’euphorie du départ. Le boulot est nécessaire, vital, surtout si on a une petite famille. Les clichés cartes postales ont toujours des revers douloureux, faut s’en méfier. Ce n’est pas comme si on partait en vacances avec son billet retour en poche. Là,il n’y a que l’aller. Aprés il faut assurer. Je vois ici beaucoup de couples qui au bout d’un certain temps sur l’île, se prennent la tête, s’engueulent, se séparent. Vous imaginez une telle situation à plusieurs milliers de kilomètres de la Métropole et sans billet de retour ou pas d’argent !!! Quand il y a des enfants au milieu c’est encore pire. Il y a des gens qui ont des projets à monter sur Mayotte alors qu’ils n’y sont jamais venu auparavant. Franchement c’est du suicide. Je pense à ce jeune breton venu monter une crèperie à Mamoudzou. (!!!) Il a investi tout son fric dans une affaire qui a pris l’eau tout de suite. Qui mange des crèpes à Mayotte. Les mahorais? Surement pas, ce n’est pas dans leurs habitudes. Les M’zungus alors ? Mais y a t-il suffisemment de M’zungus qui acceptent de mettre 7 euros dans une crèpe ?
On rencontre assez souvent des gens (Wazungu) qui sont à la dérive. Coincés par un retour improbable vers la Métropole, sans argent, en galère. Un déracinement ça se prépare dans la tête et pas seulement dans les valises. Il faut conserver en soi la logique, la pratique et la prévoyance.
En ce qui nous concerne, on ne regrette qu’une seule chose … c’est de ne pas avoir quitté la Métropole dix ans avant.
Tu sais, on a beau prendre le matin la même route pour nous rendre au travail, tous les matins dans le même virage sur la route, au sortir d’une forêt de bambous, on ne peut s’empêcher de tomber sur le spectacle du lagon aux 3 ou 4 couleurs de bleu et de turquoise et qui nous met une douce gifle en nous sussurant à l’oreille qu’on est bien à Mayotte. Que ce n’est pas un rêve et qu’on ne sera jamais blasé.
Ah oui ! Lundi nous sommes allés nager avec les tortues. C’était un hasard de tomber sur elles. Alors je me dis comme ça, "qu’est ce que je pouvais bien faire un lundi quelconque en Métropole, dans ma petite ville de Lunel ? " … No comment !!!
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.
Haya ! lala ha unono
Bakoko jacky.

je suis preneuse pour le lexique jacky!!!
merci …

C’est un fichier word. Je ne peux te l’envoyer que sur ta boîte.
Envoies moi un mot sur ma boite hotmail, je te l’expédie par retour illico presto (haraka)
lala ha unono
bakoko jacky

Bonsoir tous le monde,

Moi aussi je veux bien le lexique.
Mon adresse mail est : cathyp95220@aol.com

Merci beaucoup

Cathy

Bonjour Bakoko ,
je vois ds ton ton message que les baleines viennent en septembre
dans le lagon.
Plusieurs safaris baleines ainsi que mon agence “NF” nous on recommendé de venir de mi-juillet à mi-aout pour les voir.
nous avons une option du 20 au 27/07, mais hésitons suite à ton message , car les vols (corsair)+hotel nous reviennent très cher et les baleines font qt meme partie d’un must pour notre séjours à mayotte.
Si c’est un attrape nigaux , nous préférons dès lors posposer notre voyage en septembre.
pourrais tu m’en dire + à ce sujet ?
d’avance merci, et au plaisir de te rencontrer,
Michael

jeje Michaël
Aprés vérification par téléphone auprés d’amis dans le milieu sorties en mer, ils confirment que juillet n’est que peu probable en matière de rencontres avec les baleines. Sauf si vous tombez sur un spécimen isolé par hasard.
Elles seront vraiment dans le lagon début août et ce jusqu’au début septembre. Ne venez pas fin septembre, elles seront déjà reparties.
Vous pouvez vérifier encore en appelant directement des pros :
“Le rêve bleu” à cavani (banlieue Mamoudzou) 02 69 61 49 57
Bon séjour dans l’île au lagon
Lala ha unono
bakoko Jacky

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