Randonnée en Ecosse : Lewis et Harris. Bog, famine et tweed

Forum Écosse

Je dois ajouter à ces formes de bog le bog à dominante rocheuse, assez surprenant .


Beinn Eighe mountain trail

J’ai énuméré un certain nombre de formes de bog . Elles ne sont pas forcément distinctes . Elles peuvent se combiner . Mais je n’ai évoqué jusqu’ici que les formes de bog dont nous avions fait l’expérience lors de nos voyages précédents . Nous en en avons découvert une nouvelle sur l’île de Harris, le bog avec fossés de drainage ou digue de terre dont on ne sait pas toujours s’ils vous sauvent du bog ou vous y piègent , pentu , rocheux, herbu, avec ou sans bruyère . Ce n’est sans doute pas la pire forme de bog des Hébrides extérieures, les Uists et Lewis doivent réserver des expériences encore plus redoutables . Le bog que nous avons traversé durant l’étape Leverburgh Seilebost ne dépassait pas le facteur 3 pour le site Walkhighlands. Il nous a paru nettement plus difficile à parcourir que le bog coté 4 de la tounière de la vallée de l’Allt Coire A’ Chaoil sur le Cap Wrath Trail

A suivre

B’soir Calamity .Je n’ai lu qu’une partie, ou plutôt je n’ai dévoré qu’une partie … je me réserve la suite pour plus tard. Je ne peux m’empêcher de me dire sans cesse, on a vécu la même chose. Vous remuez en moi plein de vieux souvenirs. Merci j’adooooore.
NB: en cas de manque d’eau on utilise un filtre Katadyn. N’importe quelle flaque d’eau devient de l’eau potable…

Merci beaucoup pour votre jugement et pour le renseignement concernant le filtre , Glencoe . Rédiger mon récit me permet de voyager pour la troisième fois: pendant les préparatifs , .au cours de la randonnée elle-même , en la racontant . La quatrième, je l’ai débutée dans le train tout récemment, c’est grâce à la découverte de la trilogie écossaise de Peter May , bien que la lecture la plus appropriée à mon âge mental soit celle de La vache orange et de Max et les Maximonstres.

Je partage le plaisir de Glen-coe à vous lire en ces temps de copies de bac , jurys et réunions diverses et en attendant le départ pour l’Ecosse le 22/07. Quel savant exposé sur les bogs! Je vous aurais attribué un 20/20 au Grand Oral! J’ai moi même été victime de ces pièges détrempés alors que je me remettais difficilement d’une mauvaise entorse et mon mari, qui n’y était pour rien le pauvre, a pu découvrir l’étendue de mon vocabulaire en matière de grossièretés (ça ne sert à rien mais ça défoule!). Je connais bien sûr Peter May mais comme je vous l’avais déja dit, je vous conseille vivement la lecture des récits de voyage de Raynor Winn (je ne sais pas s’ils sont traduits en français…)
A+ dans votre récit et merci encore pour le partage.

Hashtag, Robin Hood de Fontainebleau Sherwood, mon cher et vénéré maître, disait lorsque certains d’entre nous se mettaient à jurer - je dois avouer que j’étais loin d’être la dernière et que je n’ai guère corrigé mon langage - qu’il ne fallait jamais offenser les rochers en disant des choses glissantes .Sans doute en est-il de même du bog, dieu de l’Ecosse qu’il faut aborder avec vénération . D’autre part, j’ai vraiment du mal à croire que les respectables correcteurs et correctrices du bac , devant tant de copies ou d’exposés éblouissants ,et lors de réunions entre collègues ,si stimulantes qu’on ne souhaiterait sûrement jamais en voir la fin , puissent avoir besoin de distractions .

Ce sentier bien tracé que nous avons emprunté en quittant la petite route de Leverburgh à Aird Mnighe nous a d’abord surprises . Nous ne nous attendions pas à un senitier bien dur et bien sec . J’ai découvert hier sur le site Visitouterhebrides que c’était un sentier récent . Peut-être a -t-il été financé ,comme le poteau indicateur et les passerelles que nous allons découvrir ,par la communauté européenne .Mais les crédits ont dû s’épuiser et le financement de l’Hebridean way n’est sans doute pas une priorité depuis le Brexit . Toujours est-il , comme je l’écrivais précémment que nous retrouvons maintenant dans le bog, sur un sentier herbu flanqué de deux fossés ou plutôt rigoles de drainage dont nous n’avons pas jugé utile de tester la profondeur . En tout cas, nous sommes dans le bog, c’est sûr .


Et voilà ce que devient notre sentier .



Nous choisissons parfois d’abandonner la section centrale du chemin, lorsqu’elle est trop humide ou trop encombrée, ou les deux à la fois ,sans pour autant toujours gagner au change . Nous nous demandons même par moments si nous n’avons pas abandonné l’itinéraire le plus souhaitable .
![DSCN4964|666x500](upload://amgm8bLq0CzZlvXPNi5soxUUmqZ.

Mais alors que nous doutions, nous allons être rassurées par la découverte d’une nouvelle passerelle

C’est une passerelle avec une superbe maçonnerie , financée par la communauté européenne . Alors que nous avions de très légitimes raisons d’avoir cru perdre le sentier , nous voyons avec satisfaction qu’il n’en est rien .

A suivre

J’adore votre ironie Calamity! Elle glisse sur moi comme les offenses sur les rochers, s’incruste dans les anfractuosités…et me réconforte à l’issue d’une énième réunion. Avez-vous encore testé le Skin so soft? Vous semble-t’il utile, voire nécessaire? Sinon, what else?

Finalement, Hashtag, nous n’avons utilisé (et très peu , il y avait presque toujours du vent ) que les filets anti midges . Pas plus de skin so soft à Stornoway que de toilettes publiques ouvertes le dimanche à Callanish .Et pour le Smidges, cela m’a paru bien lourd . La prochaine fois, nous partirons sans doute plus tôt en saison.
Mais tout de même ,vous avez une gr après avoir rempli avec enthousiasme des kilomètres de pages d’évaluations fondées sur les données indiscutables des modernes sciences de l’éducation des innombrables et parfois obscures compétences juvéniles dont une éducation beaucoup trop répressive avait empêché le développement chez les générations anciennes , de vous épanouir en réunions pédagogiques entre collègues de la même discipline, en réunions interdisciplinaires, en réunions d’harmonisation de correcteurs , en délibérations de jurys où jamais au grand jamais il ne saurait y avoir de caractériels et en assemblées où l’on vous dispense les lumières de l’autorité .céleste ! Je ne saurais croire, Hashtag, que la traversée de ces réunions vous paraisse pire que celle d’un bog écossais .

Mon message est parti alors que je voulais écrire “Mais tout de même ,vous avez une grande chance, après avoir rempli avec enthousiasme (…)”

La montée jusqu"au col qui sépare le glen Horsa Cleit du glen Uachdrach n’est pas raide et l’altitude du col ne dépasse pas les 80 mètres mais cela paraît long en raison de la nature du terrain . Le col paraît tout proche alors qu’il n’en est rien et un kilomètre de tourbière , sur un semblant de “path”, cela compte .Curieusement, je ne vais pas être accompagnée comme dans la partie Lewis de l’île par les deux grenadiers de Heine mais par cette pauvre comtesse Almaviva et le compagnon errant désespéré
de Mahler . Et, paradoxalement , ils vont m’aider . Je vais oublier que je monte en solfiant avec mes pieds , le rythme de" Porgi amor , qualche ristoro " à la croche (plutôt avec le tempo très lent de Karl Böhm , cela convient mieux avec 16 kilos sur le dos )
[https://www.youtube.com/watch?v=qnu3pW4a5BI

et "Die zwei blauen Augen von meinem Schatz “, une sorte de marche funèbre, en réglant mes pas sur les noires .
(https://www.youtube.com/watch?v=PM4LTgl2J1o)
Je vais ainsi poursuivre un bon moment sans songer ni à mes pieds toujours plus ou moins douloureux ni au poids de mon sac . Pourtant je ne peux m’empêcher de penser que La Comtesse, au lieu de se désoler puis de filer un rendez-vous dans le jardin au Comte déguisée en Suzanne ,aurait mieux fait de partir avec elle marcher dans les tourbières . Elles auraient pu choisir de prévenir le Comte et Figaro en leur faisant remettre une lettre après leur départ . Elles auraient ri bien plus qu’au cours de cette scène du jardin, au fond très amère , si, juchées au sec (tout est relatif) sur un petit sommet vraisemblablement agité par un vent plus violent que le"soave zeffiretto” de Mozart , elles avaient vu ces deux jaloux et plus particulièrement le jaloux infidèle partis à leur recherche furieux et inquiets en bravant les tempêtes , oublieux des malheurs de Medina Sidonia et de son Invincible Armada, se perdre et s’embourber dans le bog écossais . La leçon aurait peut-être été définitive . Quant à ce malheureux fahrender Geselle de Mahler, trekkeur version romantisme germanique finissant et désespéré, il ne trouverait ici aucun tilleul *à l’ombre duquel il pourrait oublier sa souffrance .
Lente est la progression sans le bog quand il n’y a plus guère de trace. Mais renonçant à trouver un tilleul , nous nous sommes tout simplement assises par terre .

  • Je donne le texte du quatrième des Lieder eines f
    Die zwei blauen Augen von meinem Schatz,
    Die haben mich in die weite Welt geschickt.
    Da mußt ich Abschied nehmen vom allerliebsten Platz!
    O Augen blau, warum habt ihr mich angeblickt?
    Nun hab’ ich ewig Leid und Grämen.
    Ich bin ausgegangen in stiller Nacht Wohl über die dunkle Heide.
    Hat mir niemand Ade gesagt. Ade! Mein Gesell’ war Lieb’ und Leide!
    Auf der Straße steht ein Lindenbaum,
    Da hab’ ich zum ersten Mal im Schlaf geruht!
    Unter dem Lindenbaum, Der hat seine Blüten über mich geschneit
    , Da wußt’ ich nicht, wie das Leben tut, War alles, alles wieder gut!
    Alles! Alles, Lieb und Leid Und Welt und Traum!

Mon message est parti alors que je rédigeais ma note . Il faut lire quatrième des Lieder eines fahrenden Geselle. A l’intention des germanistes et des amateurs de deux grandes spécialités du romantisme germanique, la Wanderung et le Lied

A suivre

Le col est un long plat et soudain apparaît un spectacle extraordinaire, presque onirique, la vision du Ceapabhal dominant les plages de Northon et de Sgarista. qui met fin à tous les doutes que nous aurions pu avoir concernant la légitimité de nos efforts .

Nous remarquons aussi ces curieuses dunes au sommet couvert d’herbes caractéristiques de Sgarista .

En fait, j’avais remarqué le Ceapabhal dès Leverburgh . Il va dominer toute la descente et il va régnerr encore le soir sur notre bivouac dans les dunes de Sgarista .

A suivre

Les bogs seront -presque- un plaisir après les réunions!

Fin du huitième jour . Descente sur Sgarista .
Le versant Nord Ouest du col est sensiblement plus raide que la montée . Nous voyons le but à atteindre , c’est - à- dire la côte mais nous n’apercevons pas de balises . J’ai lu qu’il fallait passer du côté Ouest du glen . Nous sommes cependant un peu perplexes , le terrain nous paraissant plus accidenté et moins dégagé que sur la rive où nous sommes.

Après une tentative infructueuse qui nous fait traverser deux fois un petit ravin, sans trouver ni le sentier annoncé ni une seule balise; nous revenons près de notre point de départ et décidons de descendre en tous terrains, la chose nous paraissant a priori assez aisée . Nous nous dirigerons donc plus directement vers la plage de Sgarista, notre but pour la journée .

Nous longeons d’abord une clôture puis nous nous heurtons à une barrière . En bonnes disciples de Robin Hood, nous ne saurions renoncer à passer . Nous escaladons donc la barrière pour descendre à travers prés .


La descente devient parfois un peu plus raide mais nous passons facilement . Nous arrivons enfin pas très loin de la route au niveau des moutons que nous apercevions . Il nous faut maintenant rejoindre la route pour atteindre les dunes . Nous nous trouvons devant une succession de barrières théoriquement conçues pour s’ouvrir mais toutes bloquées . Une fois de plus , nous décidons de les escalader et nous nous retrouvons sur la route .
La route Tarbert Leverburgh par les plages de l’Ouest a pas mal de circulation et n’est donc pas extrêmement agréable à suivre . Il y a des moutons de part et d’autre dans les prés et j’aperçois au loin des animaux qui me paraissent être des vaches ,ce que je n’apprécie guère , car les vaches sont facilement agressives lorsqu’elles sont avec leurs veaux et les taureaux sont toujours caractériels à partir d’un certain âge , d’après mon expérience de bergère occasionnelle dans mes Highlands cantaliennes. Nous voyons alors un mouton sortant du pré que nous avons descendu ,passer sous une barrière et se diriger vers nous en tenant le milieu de la route . Une voiture arrive en sens inverse et nous faisons tout notre possible pour ne pas l’effrayer . C’est alors que surgit un quad d’où descend un éleveur qui paraît irrité , soulève une barrière et fait rentrer le récalcitrant . Mais d’autres moutons , qui vraisemblablement ne sont pas les siens broutent le long de la route ,ou se promènent sur la chaussée .

A suivre

Depuis que nous avions quitté Leverburgh , nous n’avions rencontré absolument personne et nous n’avions guère vu d’animaux à part quelques rares moutons avant de nous engager sur le sentier de la tourbière dans le glen Horsa Cleit , et des huîtriers pies dans la descente sur la côte . Nous sommes maintenant au contraire dans la civilisation avec tout ce qui l’accompagne, la route ,les voitures, les animaux d’élevage . Nous attendons avec impatience de quitter la route et , enfin , nous voyons un panneau de l’Hebridean Way qui nous invite à nous diriger vers les dunes et vers la mer . Il y a une barrière , ouverte, mais comme je le craignais, nous devons traverser le pré où j’ai aperçu des vaches . Théodorine s’avance hardiment . Il y a une vache en train d’allaiter son veau et un peu plus loin un taureau . Or, j’ai pour principe absolu de contourner les troupeaux du plus loin qu’il est possible et d’éviter vraiment de me trouver dans le champ visuel d’un taureau . Il m’est difficile d’oublier qu’étant enfant j’ai été chargée par une vache que je connaissais. Je n’avais dû mon salut qu’au fait de courir jusqu’à la barrière ,et de la fermer précipitamment . J’ai eu aussi plusieurs expériences très négatives avec les taureaux , on m’a appris à les craindre, je les redoute même lorsqu’il y a une clôture, car ces bêtes sont toujours susceptibles de s’imaginer qu’on veut leur voler leurs vaches et je sais que les clôtures sont souvent loin d’être des obstacles infranchissables pour ces bêtes, pour avoir vu un jour un taureau de Salers vagabond devant la porte de la maison familiale dans mes Highlands cantaliennes . J’appelle donc Théodorine pour qu’elle revienne , d’abord en vain . C’est alors que le propriétaire du mouton vagabond croisé sur la route arrive avec son quad, nous signifie très clairement qu’il lfaut sortir de là , referme la barrière , et repart mécontent . Il n’était déjà pas content , apparemment ,lorsqu’il était venu chercher son mouton sur la route .
Je suis personnellement soulagée que nous ne passions pas par ce pré . Nous allons en fait passer par le pré mitoyen où l’herbe est rase en escaladant une barrière, et nous rejoignons les dunes.

Par souci de ne pas écraser le moindre brin d’herbe, nous essayons d’abord, en vain , de planter la tente dans le sable . Finalement , nous nous installons tout près , sur une herbe extrêmement clairsemée, mais les piquets peuvent tout de même être fixés dans le sol .

Nous n’avons pas trouvé de point d’eau potable depuis Leverburgh, nous n’avons pas voulu prendre de l’eau dans le cours d’eau de la tourbière qui ne nous paraissait pas avoir suffisamment de courant . Nous allons nous limiter pour ce soir pour le repas au strict nécessaire et il en sera de même pour le petit déjeuner . Nous installons le petit réchaud acheté à Stornoway , Théodorine prend le réchaud qui tient lieu d’allumettes ou de briquet . C’est alors que nous nous apercevons que l’allumage
piézoélectrique ne fonctionne plus , victime de l’humidité à cause de la grosse pluie tombée pendant la nuit trois jours plus tôt . Donc, une fois de plus , nous nous contentons de nouilles chinoises froides .Je ne sais plus si j’ai raconté la chose à Cyrus Smith Mac Gyver , car à coup sûr il aurait fait une remarque ironique avec l’air de ne pas y toucher, comme il en a le secret . mais quand je lui ai dit que nous avions eu une grosse journée , il m’a dit que c’était une journée réussie .

A suivre

Bonjour. Je profite d’être enfin en congés pour vous féliciter une nouvelle fois de ce beau voyage, et vous rendre hommage car marcher dans ces conditions c’est ô combien difficile. J’aime randonner mais avec parcimonie, et des chemins secs (même dans le désert jordanien ou autre) par 40 degrés me dérangeraient moins que ces terrains de bog humides qui m’énerveraient au plus haut point personnellement :slight_smile:

Le septième jour de notre voyage (et non le huitième comme je l’ai écrit ) a été honorablemnt
rempli :Golden Road en bus de Tarbert à Rodel, visite de l’église, puis marche de Rodel aux dunes de Scarista par l’Hebridean Way . L’objectif était de couper en deux l’étape Leverburgh Seilebost, donnée pour la plus difficile du chemin . J’ai fait partager à Théodorine mon optimisme sur les possibilités de ravitaillement . Je compte sur les points de vente provisoire et les restaurants, puisque Lewis et Harris deviennent à la mode . Et j’ai pensé que de l’eau s’écoulerait à partir des hauteurs.Donc nous nous sommes assez peu chargées en eau et nourriture à Leverburgh . Correctement nourries après le passage à Tarbert et à Leverburgh, nous avons avancé comme prévu .
En fait , à y bien réfléchir, la situation n’est pas absolument brillante . Nous avons tout juste assez d’eau pour prendre le matin du départ du huitième jour des flocons d’avoine et du nescafé froid et nous ne retrouvons pas le respectable morceau de Stilton que nous avons acheté récemment pour remplacer l’éternel cheddar . Mais, toujours optimistes, nous pensons qu’une fouille archéologique complète de nos sacs nous permettra de le retrouver .
L’objectif du jour est de continuer l’Hebridean Way jusqu’à Seilebost après avoir trouvé de l’eau . J’ai lu
que les choses devaient se corser pour ce qui est de la nature du terrain. Du bog de plus en plus difficile, des problèmes de repérage et enfin un passage un peu délicat par le Carran . Mais pas d’inquiétude, la civilisation ne sera jamais très loin et , mon smartphone presque toujours éteint pour préserver sa charge nous servira de repère si carte et boussole ne nous suffisent pas .
Nous partons vers 9 heures, en longeant les dunes par l’intérieur, sans aller voir la mer pour gagner du temps . D’autre part , j’ai lu qu’il y avait des sables mouvants sur certaines plages . Nous rejoignons un semblant de chemin dans un pré et nous finissons par sortir sur la route après avoir franchi - encore une fois - une barrière . Il y a des maisons à proximité . Priant de ne pas tomber sur la maison de l’éleveur mécontent , Théodorine va frapper dans une maison où il n’y a personne puis une seconde où une dame très aimable est prête à nous faire don d’un bidon de cinq litres . Nous la remercions chaleureusement , nous n’avons pas besoin d’autant d’eau , mais, une fois ravitaillées, nous repartons dans les hauteurs, l’itinéraire passant en effet le long de sa maison .
Comme on va le voir , cette journée va s’avérer beaucoup plus difficile que prévu . Nous n’atteindrons pas du tout Seilebost , mais seulement Horgabost, à 6 kilomètres environ par la route de notre point de départ . Le bog de Harris en a décidé autrement .
Le bog de la veille était finalement tout à fait honnête . Il était tout au plus fastidieux à la longue , mais nous ne redoutions pas trop de nous embourber à chaque pas, en choisissent bien notre itinéraire . Maintenant , les choses vont devenir beaucoup plus complexes , encore que je préfère le bog de Harris aux lapiaz du Vercors, mes pires souvenirs étant dans ce domaine les lapiaz couverts de végétation du secteur du gouffre Berger , nommés "lapiaz à la crème " par certains membres de la bande de Robin Hood et ceux du Purgatoire à l’Est des Hauts Plateaux du Vercors : reliefs crevassés parfois en lames de rasoir avec des ronces en prime, ce purgatoire mériterait à mes yeux le nom d’Enfer *

  • Outre le Purgatoire du Vercors , les Préalpes de la région de Grenoble ont en Chartreuse un Pas de la Mort, et une cheminée du Paradis qui étaient comme le Purgatoire des passages chers à Robin
    Hood .

A suivre .

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Bonjour Fecampois ,
Merci pour vos compliments, mais nous ne les méritons pas vraiment .
En ce qui me concerne , je n’aime ni la chaleur ,ni les serpents, ni tous les problèmes politiques des pays chauds . Théodorine , à moitié bretonne , aime bien les climats frais et humides et elle est fascinée par l’Atlantique Nord . J’ai été initiée au bog par les marécages cantaliens où j’ai eu peur un jour dans une tourbière familiale dangereuse . A dose modérée , ce n’est pas déplaisant et c’est bien meilleur pour les genoux que le bitume . Le principal problème ,comme on le verra au cours de cette journée , c’est la vitesse de progression.
Il serait bien dommage ,si vous revenez en Ecosse , de ne pas du tout aborder le bog et de ne pas marcher davant. Les plus beaux paysages sont à ce prix .

Je voulais écrire , "de ne pas marcher davantage ".

Hello Clamity
Je suis toujours votre avancée , un plaisir de vous lire.
17 kg le sac à dos? (de mémoire, ai-je bien lu?) vous êtes chargée…
Question: qu’est-ce qui pèse 1,279 kg dans votre sac à dos?

Bonjour Glencoe,
Il me semble que j’avais écrit 16 kilos. Mon sac , un Lowe acheté il y a plus de dix ans, est très lourd, plus de deux kilos, mon très vieux duvet aussi. Et j’ai mal géré les choses que j’ai mises dans mon sac au dernier moment. Il va falloir que nous nous allégions l’année prochaine si nous voulons faire plus tôt en saison le Glen Affric Kintail Way avant de revenir dans l’île de Harris comme nous en avons l’intention. Il nous faudra mieux nous équiper contre le froid.Nous n’avons plus les capacités de portage que nous avions il y a vingt ou trente ans , surtout après avoir interrompu quelques années la randonnée bivouac.
13 ou 14 kilos avec un sac moins volumineux, ce serait confortable.
J’espère avoir le temps de reprendre mon récit dans quelques jours.

Vous ne m’avez pas répondu Camityducantal…
Qu’est-ce qui pèse 1,279 kg dans votre sac, qui ne se mange pas, ne se boit pas, n’est en rien du matériel de camping, ni du matos d’orientation, ni un instrument électronique (pc, smartphone)?
En rando j’ai aussi un petit Alpin Lowe de pas loin 20 ans, typé alpinisme, portage étroit … une merveille!

Bonjour Glencoe,
La garbure , le pounti, les quenelles lyonnaises , le Salers, le Saint Nectaire, le Bleu d’Auvergne et le Maroilles lyophilisés, avec une petite réserve de Bordeaux et de Talisker en poudre. Mais je crois que vous préférez un whisky de l’île d’Islay.

Pas de la nourriture … ni boisson malgré mon addiction totale au Lagavulin … hors randos!
Et si je dis 1008!

Je crains fort, Glen-coe, que les capacités de réflexion de mes vieux neurones ne soient dépassées . Je donnerais bien ma langue aux chats de Cyrus Smith Mac Gyver s’ils ne préféraient leurs croquettes .

Meuh non , vos neurones sont en pleine forme! … Trilogie Ecossaise Peter May : 1,279kg (vérifié) et 1008 pages … un peu lourd pour de la rando? Non?
J’aime, ce n’est pas seulement un policier, il y a de très bonnes descriptions des paysages, de la météo, des difficiles conditions vécues jadis sur ces îles.
Bon voyage Calamity .

Merci pour ce conseil de lecture, mais j’ai justement entamé la lecture de la trilogie écossaise de Peter May où je retrouve pas mal d’impressions vécues.

Je croyais que vous l’aviez dans votre sac à dos …

Au moment de reprendre mon récit ,je m’aêrçois que le recit du début de l’étape qui part de Scarista vient de disparaître .
Je vais donc le réécrire . sans doute avec quelques variantes .
L’itinéraire qui part le long de la maison de la dame charitable qui nous a donné de l’eau , suit d’abord un sentier , puis un mur de pierres sèches . Nous nous élevons assez rapidement avant de bifurquer vers l’Est Nord Est. La pente s’atténue mais le sentier disparaît. Nous devons maintenant suivre les poteaux balises qui jalonnent de loin en loin le parcours . Nous repérons assez facilement le premier , le terrain est pour le moment assez facile mais j’ai une petite défaillance , sans doute pour ne pas avoir suffisamment bu ni mangé . Nous nous arrêtons pour boire . Je me dope à la pâte d’amandes,. Je n’aurai plus de problèmes pendant le reste de la journée .
Peu à peu la vue se dégage.

On voit sur cette dernière photo le Ceapabhal avec son sommet dans les nuages dominant la plage de Northon .

A suivre

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Bientôt nous ne voyons plus les habitations mais nous allons pour la première fois apercevoir au loin les plages de Seilebost et Luskentyre …

Le terrain est devenu plus difficile . Nous devons pour garder les pieds au sec marcher sur une ancienne digue de terre globalement ascendante qui servait de séparation entre des terrains autrefois cultivés en terrasse . Cette digue , d’abord assez facile à suivre , va s’interrompre de plus ne plus souvent . Lorsque nous en descendons, il nous faut éviter de mettre les pieds dans le bog, ce qui nécessite une certaine réflexion et ralentit notre progression .

On aperçoit sur une toute petite pointe au loin les ruines d’un broch , le Dun Bhuirab.

A suivre

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Notre progression continue de ralentir, le terrain étant de plus en plus difficile , parce que plus chaotique et plus spongieux . Nous nous contentons de suivre les balises . Je vérifie de temps en temps sur mon téléphone qui me sert de GPS (je l’ai gardé ét

Je vérifie sur mon téléphone qui me sert de GPS (je l’ai gardé éteint la plupart du temps pour épargner sa batterie que je n’ai pas l’occasion de recharger ) que nous n’avons pas dévié de l’itinéraire prévu, et je constate que nous le suivons très exactement . Pas de problème de ce côté , mais le rythme de la progression est vraiment très lent .

On voit ici à gauche la pointe sur laquelle est situé le broch , le petit loch an Duin, situé un peu à l’Est de Borve et Théodorine, dont je ne sais si elle était plongée dans la contemplation des sphaignes ou dans un abîme de perplexité pour savoir où elle devait mettre son pied (ou les deux à la fois ) . Je sais qu’elle a une un pied mouillé ce jour-là, je pense dans ce secteur, moi aucun, mais j’ai dû faire l’ascension d’un petit rocher pour éviter le bog .

C’est alors que Théodorine la Bretonne, dont la raison doit commencer à chavirer , croit voir apparaître dans la lande la sinistre tête de l’Ankou.

Photo Théodorine

Et bientôt après, nous découvrons les restes d’un premier randonneur disparu .

Photo Théodorien

Peu près, nous faisons à nouveau une sinistre découverte .

Photo Théodorine .
Sans doute se sont-ils égarés et sont-ils morts d’épuisement dans la tourbière .Nous versons quelques larmes sur leur sort (pas trop, il nous faut éviter de nous déshydrater car nous n’avons pas une grosse réserve d’eau potable dans notre sac ) Mais il en faut plus pour ébranler notre courage et nous décidons de poursuivre notre route .
A suivre

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L’avenir ne nous paraît guère séduisant . Nous passons notre temps entre les zones spongieuses à éviter et les petites buttes à gravir . Et nous voyons qu’il nous faudra bientôt prendre un peu d’altitude pour passer sur les flancs du Bulabhal. Vu de loin, le terrain n’est pas extrêmement séduisant, et surtout la progression sur la carte est incroyablement lente . Un kilomètre à l’heure à peu près , mais il faut selon THéodorine compter pour chaque gagner 50 centimètres un pas en avant , un pas en arrière , un pas sur le côté et deux pas en profondeur , avant de faire un pas qui nous fera effectivement avancer . Donc, selon elle , l’honneur est sauf .


Pentes du Bulabhal

Je donne toutes ces photos pour que le lecteru puisse se faire une idée précise du terrain où il faut viser le premier piquet visible au loin à l’horizon .
Nous finissons par découvrir un creux séparant le Cleit Nisoaboist du Bulabhal et une zone apparemment plus sèche et plus civilisée où nous apercevrons un peu plus tard des moutons .

A suivre

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Nous continuons à marcher, même si nous n’avançons guère et nous voyons maintenant avec précision apparaître un fond de vallée civilisé et bien plat, tondu p

Nous voyons apparaître un fond de vallée civilisé et bien plat, bien vert , apparemment plutôt sec et tondu par des moutons, et un nouveau petit loch; le loch Bhuirgh .Je me fais la réflexion que ces moutons , à coup sûr, viennent d’en bas , par un vrai chemin , et non de la montagne . La civilisation, souvent honnie par nous, en bonnes disciples de Robin Hparaît assez proche , tentante . Nous continuons malgré tout , et nous avons la surprise de tomber sur un nouveau pont, financé par la communauté européenne, en plein désert, portant l’inscription “Hebridean Way” . Alors que nous sommes vraiment en tous terrains depuis pas mal de temps, nous avons la confirmation du fait que nous n’avons absolument pas dévié de la trajectoire prévue . Mais il est maintenant 17 heures . Seilebost est loin . Je ne nous vois pas faire l’ascension du Carran ce soir . Le cours d’eau qui passe sous le pont l’Allt Borgh Beag est assez abondant et son débit relativement rapide . Il pourrait nous fournir vraisemblablement une eau acceptable une fois traitée . Je me pose donc la question de savoir si nous ne pourrions pas bivouaquer à proximité . L’emplacement me paraît relativement favorable . Mais nous devons impérativement être à Tarbert l’après-midi deux jours plus tard pour acheter du tweed. J’hésite à faire part de mes interrogations à Théodorine, pensant qu’elle veut continuer à avancer le plus loin possible, mais finalement, je me décide à lui proposer de descendre en direction de Taigh
Bhuirgh en longeant la rivière jusqu’à ce que nous parvenions au pré des moutons . Après, nous trouverons bien un moyen d’entrer dans ce pré et d’en sortir par le large chemin , vraisemblablement pourvu d’un pont , que je vois indiqué sur la carte . Nous rejoindrions ensuite Horgabost en passant par la route et nous y trouverions un terrain de camping officiel . Nous pourrions ensuite rle lendemain rejoindre Seilebost et l’Hebridean Way . J’ai écarté la possibilité de rejoindre directement le glen Horgabost, peu attirée à cette heure par les pentes du Bulabhal et j’ai redouté qu’un passage plus bas ne présente des problèmes de spongiosité éventuellement difficiles . Théodorine, contrairement à ce que je craignais, répond immédiatement de façon très favorable à ma proposition. Elle se posait les mêmes questions . Nous décidons donc de descendre, en profitant de ce qui nous paraît être un sentier .

A suivre

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La descente est effectivement facile, la trace de sentier se poursuit et nous arrivons assez vite sur un chemin large qui débouche à l’entrée du grand pré des moutons . L’accès est fermé par une large barrière métallique, toute rouillée . Théodorine essaie de l’ouvrir, en vain . Le mécanisme est complètement rouillé. Théodorine pense que cette barrière n’a pas été ouverte depuis cinquante ans . Mais, en fidèles disciples de Robin Hood de Fontainebleau Sherwood, cela ne saurait nous arrêter. Nous décidons de grimper sur la barrière pour la franchir . THéodorine, comme d’habitude la franchit avec son sac . En ce qui me concerne, j’ai d’abord fait passer mon sac de l’autre côté . Nous nous retrouvons donc dans le pré à moutons , où le chemin se poursuit avant d’être fermé par une nouvelle barrière, cadenassée cette fois-ci . C’est une barrière rouillée, semblable à la précédente , nous la franchissons de la même manière . A défaut d’avoir pris ce jour en photo Théodorine, qui brille comme d’habitude dans cet exercice , je montrerai ce dont elle est capable par cette photo de 2015 prise dans l’île de Muck, où elle fit une ascension remarquable pour récupérer un sac de déchets lancé par erreur en haut d’un container avant de comprendre que le sommet du container était fermé .

Par bonheur, le container était stable .
En ce qui me concerne, je suis plus à l’aise sur des dispositifs plus classiques .

Photo prise en 2012 par Cyrus Smith Mac Gyver , pas très loin du loch Kernsary .
Mais je suis beaucoup plus hésitante lorsque je dois franchir un obstacle moins classique .


Photo prise entre Achnashellach et Drochaid Coire Lair par Cyrus en 2013 . Notre Whymper tient la trappe à randonneurs ouverte pendant que Théodorine me fournit des explications techniques .

A suivre

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Je viens de m’apercevoir que j’ai commis une erreur chronologique . Juste avant de franchir le seconde barrière pour sortir du pré, nous avions dû emprunter ce pont . Théodorine a d’abord hésité .

Optimiste, j une fois n’est pas coutume, e suis passée la première, étant plus lourde qu’elle , pour lui donner confiance . Elle est passée à son tour . Les planches étaient bien pourries, mais nous n’étions pas les seules à emprunter ce pont .
La seconde barrière franchie, nous avons progressé sans obstacle sur un chemin carrossable . Après avoir longé le loch Bhuirgh, nous avons rencontré des poules .

Photo Théodorine

Comme d’habitude, elles sont accourues au devant de Théodorine, et m’ont ignorée, pressentant que je ne suis pas vraiment une amie … Etant pleine de préjugés spécistes, e les considère pour ma part plutôt comme des machines à pondre des oeufs et des poules farcies potentielles, ayant à tort vraisemblablement une assez piètre opinion de leur Q I .

Poules accourant vers Théodorine . Île de Muck 2015

Continuant notre chemin , nous arrivons à proximité immédiate de la route . Le problème est que le chemin passe par la cour d’une ferme . Nous sommes accueillies par les aboiements de deux chiens, dont l’un , assez imposant , qui doit faire office de chien de garde n’e paraît pas franchement aimable . Il se dirige vers moi , je m’immobilise et il me flaire . J’ai déjà fait il y a longtemps une expérience de ce genre avec un patou courant vers moi avec des aboiements furieux, ignorant Cyrus qui lui disait des paroles amicales . Le patou s’était arrêté et , au lieu de me mordre, m’avait léchée . Après cela , il nous avait adoptés, abandonnant son troupeau, aboyant furieusement contre les randonneurs passant à proximité de la cabane où il avait passé la nuit avec nous, gavé de porridge par Cyrus .
Cette fois-ci, le Cerbère se contente de me flairer et de nous laisser sans broncher escalader la barrière . Peut-être y avait-il à ce moment-là des habitants présents dans la ferme . C’était même vraisemblable , à cette heure-là . Ils ne se sont pas manifestés . Je ne peux exclure qu’ils aient déjà vu des randonneurs sortir de la même manière après avoir abandonné l’Hebridean Way . En tout cas, nous sommes désormais libres de rejoindre Horgabost par la route .

A suivre

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Nous sommes descendues non pas en direction de Taigh Bhuirgh comme je l’ai écrit à tort un peu plus haut en lisant mal ma carte, mais un peu plus au Nord et nous avons rejoint la route très près du loch Cisteabhat. Il n’y a plus guère de circulation à cette heure .mais nous avons un peu moins de trois kilomètres à faire pour rejoindre le camping d’Horgabost. Je ne fais pas de photo ,je suis préoccupée à l’idée que l’accueil du camping puisse être fermé à notre arrivée . Nous passons devant le restaurant Talla na Mara, présenté comme ouvert, mais nous cherchons d’abord un lieu pour planter la tente .Un peu plus loin, je vois signalée la pierre levée de Mac Leod J’ai mal agi , je n’en ai pas parlé à Théodorine qui ferait n’importe quoi pour voir une" standing stone" de plus ., Il est près de 19 heures lorsque nous arrivons à l’entrée du camping.
L’accueil n’est pas situé à l’entrée où nous ne voyons qu’un camping car (il y en a d’'ailleurs pas mal d’autres ) et un “foodtruck”, fermé à cette heure, qui affiche des promesses alléchantes pour des affamées chroniques . Si nous obtenons une place ici pour la nuit , nous espérons y trouver du ravitaillement pour le lendemain. Pour rejoindre l’accueil, il faut traverser tout le camping, où je vois également des tentes , et des emplacements disponibles l. Comme je le redoutais, il est fermé . De retour à l’entrée, nous voyons que nous devons en pareil cas contacter le gérant du camping par téléphone .
Le problème est que Théodorine n’a guère pratiqué l’anglais depuis ses années de lycée et ne se sent pas en ce moment trop en mesure de téléphoner En ce qui me concerne, je n’ai guère d’inhibition devant les langues indo-européennes, ayant passé une partie importante de ma studieuse jeunesse à faire des versions et des thèmes en latin, grec ( langue homérique et dialectes ionien attique et dorien des tragédies seulement en version) et allemand je parle le carladésien , avec beaucoup de fautes parce que je n’en ai pas appris la grammaire . J’ai acquis pour m’amuser quelques rudiments de serbo - croate, j’ai appris pas mal d’italien grâce à Lorenzo da Ponte et quelques autres, de l’anglais très actuel et très adapté à la vie pratique grâce aux oratorios de Haendel et à Purcell et j’ai dû suivre tardivement quelques cours d’anglais pour les besoins d’une maîtrise dans une discipline bien abstraite sur une question particulièrement absconse, dont la connaissance est très utile pour faire ses courses ou une réservaiton. .Donc, si je suis armée d’une grammaire et d’un dictionnaire, les langues indo-européennes, à l’écrit , ne me font pas peur .particulièrement l’anglais qui fait partie des langues germaniques et ressemble terriblement à l’allemand à mes yeux …A l’oral, je parle l’allemand et l’anglais avec un accent épouvantable et je n’ai jamais voulu faire l’effort d’apprendre à parler correctement une langue présentée comme utile . A entendre l’anglais tel qu’il est parlé dans les Hébrides extérieures, je ne suis pas sûre que j’ai vraiment eu tort .
Donc, c’est moi qui vais me charger d’appeler le gestionnaire du camping …

  • Curieuse de voir à quoi pouvait ressembler une langue agglutinante, j’ai acquis une méthode Assimil de hongrois dont j’ai commencé l’étude lors d’un trajet en chemin de fer . Je dois dire que mes neurones ont été extrêmement perturbés par les premières leçons , au point que j’ai failli oublier de descendre à la gare voulue .

A suivre

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Où il est encore question de l’apprentissage des langues étrangères .

J’appelle le gérant sur son portable. Par chance, il répond . J’ai préparé ma question dans ma tête . Manque de chance, je n’ai guère traduit de textes relatifs au camping dans mes vies antérieures , j’ai seulement lu brièvement des choses sur les lieux de camping dans l’île de Harris et j’ai rencontré le mot “pitch” dont j’ai cru qu’il désignait une tente . Je veux toujours employer le conditionnel et faire des phrases bien compliquées avec des principales, des subordonnées quand j’essaie de parler une langue étrangère : on ne se remet pas aisément , de l’étude du potentiel , de l’irréel du présent et de l’irréel du passé dans la proposition infinitive latine et de quelques autres autres joyeusetés en grec et en allemand dont on peut penser qu’elles ont été inventées exprès pour faire commettre des fautes qui vous valaient une condamnation à mort lorsque vous subissiez une épreuve de thème * Donc je vais formuler une demande ampoulée qui signifie à peu près," je voudrais un emplacement pour un petit terrain à deux places " . La discussion va être assez longue , le gérant se demandant vraisemblablement si nous avons une tente ou deux tentes . Au terme d’une discussion laborieuse où je m’enferre mais où il comprend que nous ne sommes que deux , il semble que nous nous soyons compris et il arrive . Peu après , nous disposons d’un emplacement tout proche de la plage , loin des camping cars pour la somme modique de 5 euros par personne . Je suis reconnaissante au gérant du camping d’avoir fait preuve de patience et de s’être déplacé pour si peu .

  • Celle qui écrit ces lignes appartient à une génération presqu’aussi ancienne que les dinosaures, où tout le monde , quelle que soit son orientation future, faisait du latin à haute dose dès la sixième et des versions et des thèmes dans les trois langues mortes ou vivantes obligatoires au cours des études secondaires , la dissertation en latin et l’obligation de parler en latin entre élèves ayant malgré tout depuis longtemps disparu . Je dis cela à l’intention des jeunes générations qui doivent trouver mes propos bizarres .

A suivre .

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Nous nous installons assez rapidement car il se fait tard . A proximité, il y a une tente encore plus petite que la nôtre . Nous verrons le lendemain qu’il s’agit d’un kayakiste . Le robinet d’eau potable est proche, les sanitaires aussi . Nous ne ferons pas usage des douches . Leur état n’est guère séduisant , par la faute des usagers du camping visiblement, car nous verrons le lendemain matin le service de nettoyage à l’oeuvre . Nous décidons donc de ne pas prendre de douche et de nous occuper du repas .Comme je l’ai dit plus haut notre réchaud allumette ne remplit plus son office, nous en faisons à nouveau l’expérience . Une voisine charitable va venir à notre secours en nous prêtant un briquet et nous mangerons pour une fois ce soir-là quelque chose de chaud, vraisemblablement un demi paquet de nouilles chinoises .Le Stilton disparu n’est pas réapparu , le repas sera assez maigre . Nous comptons sur le foodtruck le lendemain matin . Après avoir appelé nos compagnons respectifs, nous nous endormons du sommeil des justes .


Photo prise près de l’emplacement de notre tente

Plage de Horgabost .

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