De l’ouverture ou de la fermeture des toilettes publiques le dimanche
C’est maintenant le matin du quatrième jour de notre voyage, le deuxième que nous passerons entièrement dans Lewis . La nuit a été bonne . Nous prenons un petit déjeuner chaud au soleil du matin . Le montage du réchaud est correct . La casserole tient maintenant toute seule , grâce à l’intelligence technique de Théodorine (je ne dirai tien de ce qui se passait la veille avant son intervention). Nous avons une nouvelle visite des moutons ,qui paraissent maintenant rassurés . Un agneau se plaint de ce que sa mère ne veuille pas se déplacer, à sa place . L’autorité se perd même chez les moutons .
Nous partons pleine sd’entrain et nous commençons par franchir à nouveau la barrière , reprenant le chemin de l’accueil des Standing stones .
Théodorine passe la première , je franchis aisément l’obstacle à mon tour , peu gênée par le poids du sac. Nous arrivons alors au bâtiment de l’accueil.
Première déception , le foodtruck est femé . C’est dimanche . Nous nous y attendions un peu .
Au moins espérons-nous profiter des toilettes publiques pour y prendre l’eau .dont nous avons besoin pour la journée, bien qu’il nous en reste un peu Cruelle déconvenue .Elles sont elles aussi fermées !
Nous ne sommes pas les seules à exprimer notre désappointement . Une dame britannique qualifie la chose d’incroyable . Je me lance alors en anglais ( j’ai peur d’allumer un réchaud à gaz , mais je suis téméraire lorsqu’il s’agit de m’exprimer dans une langue étrangère que je ne maîtrise pas ) dans un exposé comparatif des us et coutumes des régions françaises de tradition catholique telles que mes Highlands cantaliennes (Théodorine appuie mes propos en disant que cela vaut aussi pour la Bretagne,) et ceux des contrées de stricte tradition protestante ; En pays catholique, pendant que les femmes allaient à la messe, les hommes se rendaient au bistrot et les attendaient à la sortie. D’autre part , tous ceux (rares de nos jours sans doute) qui ont lu Clochemerle savent quelle importance politique et relgieuse peut prendre en pays catholique la question des toilettes publiques; Mais s’il a pu y avoir litige sur leur emplacement , pas question, une fois leur constuction acquise, de les fermer le dimanche .
La dame (anglaise ou écossaise du Mainland ? ) , amusée par mon discours conclut par cette admirable formule :
" Stones are prespyterian ! "
Nous verrons plus tard dans ce récit que les pierres de Callanish ne
sont pas seules à faire respecter le repos dominical des toilettes publiques .