Randonnée en Ecosse : Lewis et Harris. Bog, famine et tweed

Forum Écosse

De l’ouverture ou de la fermeture des toilettes publiques le dimanche

C’est maintenant le matin du quatrième jour de notre voyage, le deuxième que nous passerons entièrement dans Lewis . La nuit a été bonne . Nous prenons un petit déjeuner chaud au soleil du matin . Le montage du réchaud est correct . La casserole tient maintenant toute seule , grâce à l’intelligence technique de Théodorine (je ne dirai tien de ce qui se passait la veille avant son intervention). Nous avons une nouvelle visite des moutons ,qui paraissent maintenant rassurés . Un agneau se plaint de ce que sa mère ne veuille pas se déplacer, à sa place . L’autorité se perd même chez les moutons .
Nous partons pleine sd’entrain et nous commençons par franchir à nouveau la barrière , reprenant le chemin de l’accueil des Standing stones .


Théodorine passe la première , je franchis aisément l’obstacle à mon tour , peu gênée par le poids du sac. Nous arrivons alors au bâtiment de l’accueil.
Première déception , le foodtruck est femé . C’est dimanche . Nous nous y attendions un peu .
Au moins espérons-nous profiter des toilettes publiques pour y prendre l’eau .dont nous avons besoin pour la journée, bien qu’il nous en reste un peu Cruelle déconvenue .Elles sont elles aussi fermées !
Nous ne sommes pas les seules à exprimer notre désappointement . Une dame britannique qualifie la chose d’incroyable . Je me lance alors en anglais ( j’ai peur d’allumer un réchaud à gaz , mais je suis téméraire lorsqu’il s’agit de m’exprimer dans une langue étrangère que je ne maîtrise pas ) dans un exposé comparatif des us et coutumes des régions françaises de tradition catholique telles que mes Highlands cantaliennes (Théodorine appuie mes propos en disant que cela vaut aussi pour la Bretagne,) et ceux des contrées de stricte tradition protestante ; En pays catholique, pendant que les femmes allaient à la messe, les hommes se rendaient au bistrot et les attendaient à la sortie. D’autre part , tous ceux (rares de nos jours sans doute) qui ont lu Clochemerle savent quelle importance politique et relgieuse peut prendre en pays catholique la question des toilettes publiques; Mais s’il a pu y avoir litige sur leur emplacement , pas question, une fois leur constuction acquise, de les fermer le dimanche .
La dame (anglaise ou écossaise du Mainland ? ) , amusée par mon discours conclut par cette admirable formule :
" Stones are prespyterian ! "

Nous verrons plus tard dans ce récit que les pierres de Callanish ne
sont pas seules à faire respecter le repos dominical des toilettes publiques .

Nous avons pour projet de progresser vers le Nord dans la direction du broch de Carloway et du village de blackhouses de Garenin .Nous partons d’abord plein Nord avant de bifurquer vers l’Est pour contourner le loch Breasclete . Nous passons devant une maison où l’on vend des oeufs en libre service . C n’est pas rare dans l’île , mais pour nous , ce n’est pas la bonne heure . Nous les casserions en route .
Nous rejoignons ensuite une route plus importante qui part vers le Nord . C’est beau, mais il est peu agréable de marcher sur la route .


Nous finissons par arriver près des premières maisons de Breasclete et passons devant une église . Il y a foule apparemment , à en juger par le nombre des voitures . Nous arrivons trop tard pou ne pas déranger . J’aurais bien voulu entendre des psaumes traditionnels chantés en gaélique pendant un office . Je sais depuis mes deux passages dans l’île de Canna en 2015 et 2019 , d’où j’ai aperçu pour la première fois les Hébrides extérieures, que la musicologue Margaret Fay Shaw a recueilli tout un ensemble de chants gaéliques dans les Hébrides extérieures, particulièrement dans les Uists .
Nous passons donc notre chemin et nous abandonnons la route principale au niveau d’un centre - fermé bien sûr - où l’on peut les autres jours de la semaine visiter une exposition consacrée à la mystérieuse disparition dans les îles Flannan , en 1900, de trois gardiens de phare originaires de Breasclete . Nous finissons par retrouver la route principale , la marche est fastidieuse et ces deux vers de Heine , lointain souvenir de cinquième ou quatrième, me reviennent en mémoire :
"Nach Deutschland zogen zwei Grenadier’ ,
Die waren in Russland gefangen "
Mais les deux vers qui suivent nous concernent encore plus directement , tant le poids de nos sacs nous fait baisser la tête.
"Und als sie kamen in’s deutsche Quartier ,
Sie liessen die Köpfe hängen ".
Je penserai plusieurs fois , par la suite dans les tourbières à ces deux grenadiers de Napoléon qui , revenant de Russie où ils étaint prisonniers , apprennent la mort de l’Empereur .
Nous n’avons pas assez bu . Nous avons faim . Nous faisons une halte un peu en retrait près de la route, après avoir franchi une barrière facile à ouvrir . Après nous être restaurées, nous refermons soigneusement la barrière et nous prenons la bifurcation pour Tolsta .
A suivre .

Un mouton en fâcheuse posture .
Nous quittons à nouveau la route principale , en bifurquant cette fois -ci vers l’Ouest ,dans la direction de Tolsta; Peu après le carrefour , non loin de containers à ordures (ce détail aura son importance quand il s’agira de préciser l’endroit , nous apercevons en hauteur sur notre gauche un mouton dans une position bizarre , une patte arrière levée . En y regardant de plus près, nous voyons que sa patte est prise dans un fil de fer . Le malheureux animal ,qui avait dû vraisemblablement sauter par dessus la clôture (peut-être un bélier qui volait courtiser une belle) est prisonnier et ne peut visiblement pas se dégager tout seul . Théodorine ,grande amie des bêtes ,comme Cyrus , voudrait le délivrer . Je ne suis pas favorable à cette idée . Un mouton , c’est tout de même lourd . Le terrain est en pente . Il doit être affolé . Nous ne savons pas ce que sera la réaction d’un animal affolé , nous ne sommes ni l’une ni l’autre spécialisées dans les moutons ,nous risquons nous-mêmes un accident et le mouton libéré risque de se faire écraser sur la route . Le mieux est de frapper à la porte d’une maison pour que le propriétaire soit averti (il a une marque de couleur verte ) et qu’il vienne le chercher .
Nous arrivons bientôt à une première maison , trop belle ,avec un trop beau jardin …Nous ne voyons personne . Nous frappons plus loin à une autre porte . Pas de réponse . Enfin , nous arrivons à une troisième maison , une petite fille vient nous ouvrir , appelle ses parents . Le père et la mère arrivent et
nous exposons toute l’affaire avec toute la précision voulue . J’irai même jusqu’à mimer la position du mouton ,sans crainte du ridicule . Le père nous remercie , dit qu’i l va prévenir le propriétaire qu’il connaît , et nous continuons notre chemin .
A suivre .

bravo pour ce carnet si bien conté (je n’ai pas ce talent, ma spécialité serait plutôt la photo) ! Vous avez bien du courage de camper en Ecosse vu la météo notamment. Je suis baroudeur mais pas à ce point :slight_smile:

On attend la suite :wink:

Merci , fecampois, pour ce jugement bien indulgent sur cet objet littéraire non identifié . Les aptitudes spécifiquement littéraires ne m’ont malheureusement jamais vraiment caractérisée . La bande d’outlaws et outlawesses de Robin Hood de Fontainebleau Sherwood ,dernier salon où causent les amoureux de la montagne d’Île de France , a réellement existé et survit à son fondateur , d’une fantaisie et d’un humour extraordinaires , un peu assagie, et je regrette de ne pas avoir fait la chronique en temps voulu de ses innombrables aventures ou simplement noté les échanges délirants que nous pouvions avoir le soir , rassemblés autour de la gamelle .
Nous n’avons guère eu besoin de courage pour camper , mais dans ce domaine, le meilleur est à venir, sur Harris, vers la fin de ce récit .
Je regrette que mes photos soient si médiocres .Les vôtres sont très belles . J’ai été très contente d’y revoir le loch Maree (par deux fois, nous avons fait le Beinn Eighe Mountain Trail.) J’avais un vieux petit Nikon ultraléger et tout petit , qui n’a pas enregistré mes vidéos panoramas, et un smartphone que j’utilisais parcimonieusement ,en l’absence de possibilités de recharge, parce qu’il devait en cas de nécessité me servir de GPS.
La suite vient, à petite vitesse . Et il y aura bientôt une interruption d’une huitaine de jours où je serai privée des moyens informatiques nécessaires .
Je reprends maintenant la suite de mon récit , avec bientôt une arrivée au village de blackhouses de Garenin et une assez longue comparaison avec Carnmore bothy , dont le chemin part vers le Sud juste en face des jardins d’Inverewe , et les vestiges de village d’île de Rum .

La route de Tolsta se poursuit vers le Nord par un beau chemin confortable.


Sans doute aurait-il été possible plus tôt d’éviter plusieurs fois la route , mais un “path” écossais, cela peut vraiment être n’importe quoi, or nous ne devions pas avancer trop lentement pour réaliser notre programme de visites sur Lewis, devant consacrer le reste du séjour à la randonnée sur Harris .Nous progressons assez rapidement sur ce beau chemin et nous arrivons au loch an Dunain . Nous voyons la route A 858 sur l’autre rive , avec tout son trafic . Nous ne sommes pas vraiment fatiguées, nous pourrions nous rapprocher de Carloway , mais nous craignons de ne pas trouver d’emplacement de bivouac favorable et d’atteindre des lieux trop civilisés. Nous décidons donc de nous arrêter . Nous sommes à proximité du chemin , mais il ne passe absolument personne . C’est un spongieux, mais cela peut aller .


La tente est montée . Il ne reste plus qu’à prendre le repas du soir . Nous n’avons pas vu de midges de la journée . Plus du tout de vent, nous ne l’avions pas remarqué . C’est alors que l’armée des midges envoient des émissaires . Nous mettons rapidement nos coiffes pour faire nos derniers préparatifs pour la nuit et nous nous replions rapidement dans la tente . Je crois bien que nous nous sommes contentées d’un repas froid ce soir-là .
Pendant la nuit ,il a beaucoup plu . L’humidité semble avoir gagné ce qui se trouvait dans un sac plastique entre la tente intérieure et le double toit . Le lendemain matin, à notre lever , il fait beau, et le paysage est tout autre .

Nous allons vers la civilisation, et je crois bien que nous nous sommes contentées d’ un petit déjeuner froid .
A suivre

Bonjour @calamity_jane ,

Dans votre introduction vous vous présentez comme deux " vieilles randonneuses " mais votre façon de voyager montre que vous etes très jeunes d’esprit , moi j’aime beaucoup !

J’aime aussi vos photos qui montrent bien les paysages et vos conditions de logement , elles complètent parfaitement votre texte .

En tout cas , pour votre voyage le mot “aventure” n’est pas usurpé ( de nos jours c’est un mot tellement galvaudé quand on parle de voyages ! ) .

Encore bravo et vivement la suite !

Merci pour votre message, tul2. Nous sommes effectivement de vieilles randonneuses bivouaqueuses (j’ai dû faire , avec notre Robin Hood qui bivouaquait encore à 89 ans et avec Cyrus Mac Gyver plus d’une centaines randonnées bivouac , qualifiées pompeusement aujourd’hui de treks), Théodorine a commencé plus tard mais elle est beaucoup plus sportive que moi . Il n’y a pas grand’chose d’aventureux dans ce que nous avons fait . Nous ne sommes jamais très loin de la civilisation, les Hébrides extérieures ne sont pas une région à risque , sauf pour les tempêtes . Et nous avions les moyens de mettre fin à tout cela, dès que nous le voulions, si c’était nécessaire .Rien à voir avec les conditions de vie de beaucoup .
Et mieux vaut avoir de bonnes raisons d’avoir mal partout que de passer sa vie à se lamenter sur ses rhumatismes et toutes ses vieilles douleurs ! C’est beaucoup plus drôle .

Nous prenons donc la route en direction du broch de Carloway. Ce n’est pas loin du tout . Nous avons dû passer devant un hôtel indiqué sur la carte à l’extrémité Nord du loch an Dunain . Je ne l’ai pas remarqué, par distraction ? Etait-il ouvert ? Nous n’en saurons rien , et je renonce à mes espoirs de breakfast . Le broch (une sorte de tour ) apparaît à l’horizon . Nous arrivons rapidement à proximité et nous trouvons là un petit magasin de souvenirs . Les clients sont priés de désinfecter leurs mains avec du gel hydroalcoolique avant d’entrer . La covid a dû laisser de mauvais souvneirs ici . Nous
verrons les mêmes précautions appliquées dans d’autres endroits . Il
Le magasin est tenu par des personnes âgées , en fait sans doute plus jeunes que nous .Il y a là des objets qui pourraient nous tenter , mais une fois encore ,c’est trop tôt . En revanche , nous sommes intéressées par leur vente de cafés au lait . Mais ce qui nous marque le plus, c’est la version locale des nains de jardin inspirés par les pièces du jeu d’échecs de Uig .

A suivre

Le" broch " de Carloway est une fortification mutilée (fin de l’âge du fer ?) mais qui reste imposante.
Pour les curieux je donne cette référence :

ainsi que la photo du panneau explicatif (photo à agrandir pour rendre le texte lisible en cliquant sur le bandeau placé sous l’image) situé à proximité de la construction.



Le temps comme on le voit , s’assombrit et nous allons avoir une averse , avant que les choses ne s’arrangent . Je crois que nous nous sommes un peu abritées dans le broch


Entrée du broch



Dans la cour du broch

Le site est très beau , de surcroît .On voit dans le lointain apparaître d’étranges îlots que je n’ai pas su identifier.

La viisite du broch terminée , nous revenons vers la grande route que nous suivons jusqu’à Carloway . Il pleut . Nous avons la surprise de voir passer un bus . C’est pour nous une surprise ,puisqu’il s’agit d’un "bank holiday ", c’est-à -dire d’un jour férié. Nous pensions donc (nous sommes un lundi ) ne trouver rien d’ouvert aujourd’hui encore et nous constatons (ouverture du magasin ,bus ) que la vie est beaucoup plus normale .
Arrivées à Carloway , nous quittons la route principale et prenons une petite route qui se dirige vers Garenin (en gaélique Na Gearrannan) et le blackhouse village . Cette route, une single track ,est particulièrement étroite , et nous sommes fréquemment doublées par des véhicules, en particulier par des campings car , ce qui est fort désagréable . Nous avons tout de même la satisfaction de voir un automobiliste réjoui demander à Théodorine de se garer en imitant un klaxon (il conduit lentement et prudemment ) et approuver visiblement notre performance de mules .
Finalement nous arrivons à la terre promise , le village des blackhouses ,et , ô joie , l’accueil , la cafétéria , tout est ouvert !
Cette journée restera sans discussion mon meilleur souvenir sur Lewis ,alors qu’elle est loin d’être terminée.

A suivre

L’entrée est payante . Nous en profitons pour demander à la jeune fille de l’accueil s’il serait possible de loger dans la blackhouse qui accueille les voyageurs dans des dortoirs . Le tarif est de 30 livres par personne et par nuit . Elle nous répond qu’elle va poser la question à son chef .Nous apprendrons plus tard ,avec une grande satisfaction, que la réponse est positive . En attendant, avec nos sacs monstrueux nous allons nous poser dans la cafeteria bondée où l’on sert quelques plats simples ou des sandwichs, et des boissons bien sûr . Je crois bien que nous avons dû encore commander des cafés au lait et surtout ce mets infiniment savoureux et rare, un rêve pour deux personnes qui depuis plusieurs jours se nourrissent le plus souvent de cheddar et de nouilles chinoises froides :

une pomme de terre en robe des champs, chaude et dégoulinante de beurre, accompagnée de crudités, un luxe absolu dont nous avions oublié l’existence . Nous avons commandé ensuite un second plat, je ne me souviens plus de ce qu’a pris Théodorine. Pour ma part, j’ai demandé un sandwich au boudin noir de Stornoway , accompagné des mêmes crudités .
D’après notre expérience , on ne lésine pas sur le beurre dans les îles écossaises . Nous nous souvenons avec émotion , Théodorine et moi, d’un scone accompagné d’une énorme portion de beurre qui nous avait été servi au café restaurant communautaire de l’île d’Eigg, un jour de pluie où nous avions été copieusement mouillées sur les pentes du Sgurr. Sans doute est-ce utile pour lutter contre le froid humide dans ces îles venteuses . Je fais remarquer alors à Théodorine que Jean-Louis Etienne , pendant sa traversée de l’Antarctique en traîneau à chiens mangeait 250 grammes de beurre par jour. Certes, nous ne sommes pas dans cette situation aussi extrême , la température est assez douce , mais notre problème n’est pas vraiment de faire un régime avant l’été pour nous exhiber sur les plages . Les moteurs de nos vieux camions diesel (il y a bien longtemps, un autre membre remarquable de la bande de Robin Hood, la Bête du Gévaudan -c’était là son appellation officielle depuis qu’il avait effrayé une membre du groupe en surgissant de l’obscurité après avoir nettoyé la gamelle,-,avait ainsi entamé la conversation avec moi, au début d’une longue montée “nous autres vieux diesel” - j’ai malheureusement oublié la suite -), donc nos vieux moteurs sont fort gourmands en carburant, et n’importe quoi de consistant , de pâteux ,de gras ,de sucré fait leur affaire.
On pourrait croire ,à lire mon récit que nous ne pensons qu’à manger . Cela viendra, mais ce n’est pas encore le cas , et nous quittons cette caféteria bénie, pour nous installer dans notre logement d’abord , puis pour commencer la visite .

A suivre

Nous nous rendons donc à notre hostel .On y loue aussi des habitations entières . Je communique les références à ceux que cela pourrait intéresser : https://www.gearrannan.com/. L’hostel est aménagé dans une ancienne étable , avec plusieurs dortoirs, des sanitaires modernes et une belle cuisine équipée. Quand nous arrivons, une dame y fait le ménage, rien que pour nous car il n’y a personne d’autre . L’hostel de Garenin est vraiment à nos yeux un hébergement luxueux. Comme le ménage n’est pas terminé , nous nous contentons de déposer nos sacs . La porte de l’hostel reste ouverte, mais on ne vole guère dans les Hébrides extérieures . Un écriteau demande seulement à ceux qui ne logent pas dans l’hostel de ne pas entrer .
Nous commençons notre visite par le musée, installé bien sûr dans une ancienne blackhouse . On y projette un film sur l’exploitation de la tourbe et sur la façon dont on la traite avant de la livrer comme combustible . Je vais présenter ici une photo prise plus tard vers le début de l’étape Leverburgh Seilebost de l’Hebridean Way qui illustre l’une des méthodes d’extraction .


L’extraction de la tourbe doit expliquer bien des cicatrices et des irrégularités des tourbières, qui compliquent d’ailleurs leur traversée . Je crois voir là l’explication de ces fossés multiples que j’avais observés le premier jour de mon premier voyage en Ecosse en 2010, le long du West Highland Way, avant ou après Bâ Bridge, je ne sais plus . Je pense qu’il s’agissait des cicatrices laissées par l’exploitation de la tourbe . Le paysage, après que ses habitants ont disparu , chassés par les clearances, reste pour une part une création humaine .
Nous continuons notre visite du musée par l’intérieur reconstitué d’une blackhouse . Je fournis ce lien à ceux qui s’intéresseraient aux blackhouses .Black house — Wikipédia
Au départ , la blackhouse abrite hommes et vaches ,et elle n’a pas de cheminée .
Non seulement , les blackhouses de Garenin sont nettement plus évoluées ,mais l’intérieur nous paraît bien plus luxueux qu’il ne devait l’être . Théodorine et moi , nous avons connu les habitations pauvres ,elle de la Bretagne , moi du Cantal de l’après guerre, avant que les Trente Glorieuses n’y produisent leurs effets . Cela nous fait donc l’effet d’un intérieur aisé , et non pas une reconstitution plausible de l’habitat d 'un pauvre paysan ou pêcheur de Lewis .

Nous assistons ensuite à une démonstration de tissage du tweed dans ce qui avait dû être une grange .

A suivre

Nous continuons ensuite notre visite par une promenade dans le village , pour observer leur diversité .


On observera sur la dernière photo le tas de tourbe .

Nous nous intéresserons ensuite tout particulièrement au détail des toitures .


Nous allons de cette façon comprendre les différentes manières de fixer le chaume et la toiture dans son ensemble , avec différentes manières d’employer des pierres , mais aussi des filets et de la corde .

A suivre

.

Cette observation des maisons du village de blackhouses restaurées de Garenin va nous faire établir un rapprochement avec Carnmore bothy dans la Fiesherfield Forest et le système de fixation de son toit.

Photos 2012 Carnet de voyage Randonnée d’Inverie à Poolewe
Carnmore bothy serait une blackhouse dont le toit de chaume a été remplacé par un toit moderne .

mais aussi et surtout avec les maisons abandonnées de l’île de Rum situées près du port .
![IMG_3176|666x500](upload://bG3EtghQhfFNeT3wJJmXfnUavJO.jpeg

Photos 2019 Carnet de voyage Retour dans les Small Isles

Les photos prises dans l’île de Rum sont celles de maisons dont les habitants ont été chassés par les clearances ; Ces maisons sont situées à Port na Caranean . Promenade décrite sur le site Walkhighlands .

A suivre

Après avoir visité le village ,nous décidons de marcher en direction du Nord . Un sentier part en effet de la sortie du village . Il passe d’abord au dessus de la plage de Garenin.


D’abord bien tracé, il se perd plus ou moins dans un vaste espace tourbeux, mais qui n’est pas trop spongieux . Nous progressons assez vite ,et sans les sacs, c’est vraiment une promenade facile et très agréable

Au loin, nous observons d’étranges îlots que je n’ai pas réussi à localiser sur la carte.

Continuant notre marche vers le Nord, nous arrivons au bord d’une côte rocheuse .


Théodorine , toujours plus audacieuse que moi, va amorcer une descente vers la mer , ,mais elle n’ira pas très loin . Elle me dit que cela lui fait penser à la Bretagne, la Bretagne telle qu’elle devaiy être avant d’être dégradée par l’urbanisation . Les lieux sont effectivement très beaux et très sauvages .
Sur le chemin du retour , nous nous arrêtons près de beaux spécimens de gneiss lewisien .

Il aurait été possible , en nous dirigeant vers l’Ouest , de longer la côte puis de revenir en faisant un circuit . Nous ne l’avons pas fait . Nous ne disposons pas du temps nécessaire . Nous revenons au village des blackhouses , nous apercevons deux autres promeneurs . . Finalement , nous arrivons au village, non sans que Théodorine effectue un crochet vers la plage où elle trempe la main dans l’eau de l’Atlantique Nord qu’elle juge bien froide . De retour au village , nous observons encore une fois les maisons , puis nous retirons dans notre hostel où nous avons une somptueuse cuisine . Je n’en donne ici qu’une photo partielle , mais il y a vraiment tout ce que l’on peut souhaiter .

Nous y passons une soirée agréable, n’ayant pas l’habitude de conditions aussi confortables . Nous n’utilisons pas notre tout petit réchaud …Nous ne nous refusons rien , pas même un dessert de pâte de dattes , oubliant que nous devons la garder pour les jours difficiles Nous trouvons dans la cuisine un cahier sur lequel les hôtes du lieu sont appelés à noter leurs impressions . Il y a là fort peu de français, ils ne sont pas plus nombreux que les australiens ou les canadiens. Nous exprimons bien sûr notre satisfaction.
Il y a le wifi . Nous pouvons prendre des nouvelles de nos compagnons .Nous pouvons recharger nos portables. Les douches sont excellentes . Nous devons le lendemain matin prendre le bus pour Stornoway , puis pour Harris . Le projet est de prendre le premier bus du matin et de nous arrêter en route , de descendre au carrefour de la route de Maraig et Rhenigidale .
Nous allons nous coucher assez vite , satisfaites d’une journée à la fois intéressante et vraiment reposante, regrettant seulement de ne pas pouvoir consacrer plus de temps à Lewis qui , à elle seule mériterait plusieurs voyages . Je continuerai à rêver de Great Bernera, de Mangersta ,de Uig et du chemin qui au Sud de Uig s’insinue dans les montagnes jusqu’au loch Tamnabaigh . Ces montagnes me fascinent depuis que je les ai aperçues . Quant àThéodorine , elle doit rêver de toutes les standing stones de la côte Nord et de tous les autres vestiges archéologiques que nous avons négligés . Même moi, je me sens coupable de ne pas leur avoir rendu visite .Combien nous faudrait-il de voyages dans les Hébrides extérieures, alors que nous quittons Lewis pleines du sentiment d’avoir laissé de côté tant de choses dignes d’être vues ?

A suivre

.

C’est maintenant le sixième jour de notre voyage , un jour normal , où nous avons pour projet de prendre le bus de 7h37 pour Stornoway , de faire quelques courses au Tesco , de partir vers le Sud ,avec pour projet de rejoindre au soir l’auberge de jeunesse de Rhenigidale par une marche d’environ 8 kilomètres.
Nous devrions quitter le bus non loin du Clisham , le point culminant de l’île et j’ai vu sur You Tube des vidéos sur Rhenigidale et ses environs qui m’ont donné grande envie d’y aller . Théodorine adhère à ce projet .
Le problème est que nous tardons à quitter les délices de Capoue , l’heure tourne sans que nous nous en apercevions et nous ratons le bus de quelques minutes .
Nous avons maintenant deux heures d’attente avant le prochain . Ce n’est pas tragique , mais du coup, aller à Rhenigidale ne nous paraît plus guère opportun , compte tenu de l’absence totale de ressources de Rhenigidale et de la nécessité si nous y allons de faire des courses à Stornoway . La décision est donc prise de partir dès ce jour pour Tarbert ,capitale de Harris , et de partir le lendemain matin pour Rodel par le premier bus empruntant la Golden Road. Nous irions ensuite à pied à Leverburgh où nous commencerions notre parcours sur l’étape Leverburgh Seilebost de l’Hebridean Way . Et c’est à la fin de notre séjour que nous nous rendrions à Rhenigidale .
C’est la première fois que nous faisons une entorse à notre programme . Mais nous pourrions profiter de Tarbert pour nous ravitailler ce soir , ce qui nous dispenserait d’un passage de plus au Tesco ,dans un environnement peu séduisant. Si nous devons renoncer à Rhenigidale , où aucune réservation ne peut être prise , nous pouvons tenter de voir s’il y a de la place au Backpackers Stop de Tarbert . Théodorine se risque à téléphoner . Il y a de la place . Nous devrions arriver assez tôt pour faire les courses, aller voir le magasin de tweed et faire une marche dans les environs . Il y a aussi une distillerie de gin à visiter à Tarbert . Donc nous avons de quoi nous occuper.
Pas question cette fois-ci de laisser le bus filer . Nous l’attendons bien en avance . Nous croyons enfin voir apparaître le bus tant désiré . Déception ,c’est un autocar de touristes qui effectuent un circuit organsisé avec leur guide coiffée d’une sorte de béret, habillée d’un kilt et de hautes chaussettes pour
la circonstance. Nous verrons , ensuite , déception renouvelée, un second bus déverser à son tour une cargaison de touristes , majoritairement des personnes relativement âgées . L’une d’elles,
un homme handicapé moteur ,conduit son fauteuil roulant comme un kamikaze sur ce terrain en pente . Pus de peur (pour nous ) que de mal pour lui , heureusement , mais ni lui, ni sa femme ne semblent avoir eu conscience du danger …Nous plaçons ensuite vainement notre espoir dans un certain nombre de véhicules qui se révèlent être des camping cars . Il ne fait pas très chaud .Nous voyons finalement notre bus arriver , à peu près à l’heure prévue , non sans avoir assisté au retour de ceux qui suivaient la dame au kilt . Je suppose qu’ils ont dû dans la matinée aller au broch de Carloway, aux standing stones de Callanish, ,visiter UIg ,Mangersta , Great Bernera , déjeuner à Stornoway et l’après midi visiter l’église de Rodel et celle de Luskentyre avant de reprendre le ferry .pour voir le lendemain le Quraing ,le Storr, Neist Point et les Fairy Pools . Ils ont sans doute été très contents , ou pensé qu’il n’y a pas grand’chose à voir sur Lewis et Harris. Ce n’est pas exactement notre conception du voyage .
A suivre

Second retour à Stornoway .
Contrairement à ce que je pensais, le bus (ligne circulaire : une variante ? ) est direct . Nous passons à nouveau à Callanish , puis par la route empruntée à l’aller . Je revois avec plaisir les beaux paysages qui m’avaient séduite , et j’ai fini par comprendre par où nous étions passées : Garynahine et Achmore avant de rejoindre la route de Tarbay à Stornoway . Je comprends du même coup d’où venait et où est montée l’unique randonneuse au long cours que nous avons rencontrée au cours de ce séjour . Elle avait dû, interrompant vraisemblablement son parcours de l’Hebridean Way , monter à Achamore , lors de notre voyage aller en bus à Callanish , pour reprendre sa marche un peu plus loin. Elle ne s’attendait pas ,nous a-t-elle dit ,à pareil bog . En ce qui nous concerne , nous n’avons guère , à vrai dire , affronté de marécages sur Lewis . C’était prémédité . Patience ,lecteur, notre récit finira par mériter son titre …
En attendant, nous sommes confortablement installées pour observer , assises et au sec, les vastes étendues lacustres et marécageuses qui se succèdent .

On observera sur la photo quis suit ces curieuses bandes parallèles : fossés de drainage ? Vestiges de tranchées d’exploitation de la tourbe ? Toujours est-il qu’on ne doit pas pouvoir les franchir sans quelques précautions . Lente est la progression dans la lande spongieuse .

Nous rejoignons peu après la route de Tarbert et nous arrivons à Stornoway .

A suivre .

Seconde partie Harris

Notre passage à Stornoway est bref , mais notre temps d’attente est suffisant pour que nous puissions envisager de nous restaurer dans un lieu confortable . Nous dirigeons vers le centre ville ,mais (est-ce de la malchance ou n’avons-nous pas cherché suffisamment ? ), nous ne voyons pas de pub . Nous entrons finalement au Macneills Bar de Stornoway, sans doute très animé le soir mais pas en cette fin de matinée . Ce n’est pas pour nous l’heure de l’ale ou du cidre (encore une occasion manquée !) , nous sommes tout de même un peu pressées et nous nous contentons d’un gâteau et de l’éternel café au lait .
Nous revenons ensuite à la gare routière et nous prenons le bus pour Tarbert ,impatientes de traverser ces montagnes que nous observons depuis notre trajet vers Callanish .

A suivre .

De Stornoway à Tarbert .

La route de Stornoway à Tarbert relie la capitale de Lewis à celle de Harris et passe au milieu des montagnes , au pied du Clisham . Elle devient rapidement splendide après le carrefour de la route qui conduit vers le Nord Ouest à Callanish et Garenin ,que nous avons déjà empruntée deux fois . Je regrette vivement, étant mal placée , de ne pas avoir pu photographier une sorte de cirque côté Ouest , magnifique . Nous franchirons une sorte de col ,raide . Le bus semble avoir un peu de mal à maintenir sa vitesse . Le trajet se termine par une descente assez longue et spectaculaire sur Tarbert .Je ne peux malheureusement que présenter que des photos prises dans des conditions assez difficiles , avec mon plus mauvais appareil .

Loch Seaforth ?

Nous amorçons la descente sur Tarbert, qui sera assez spectaculaire .

Nous arrivons enfin à Tarbert , beaucoup plus étandue que nous ne le pensions pour une localité de 500 habitants et nous arrivons enfin au teminus de la ligne , sur le port .

A suivre

Arrivées à Tarbert, notre premier souci est de nous débarrasser de nos sacs . Nous partons donc à la recherche du Backpackers Stop . Ce n’est pas très loin du port , mais la réception qui n’ouvre qu’à 14 heures est encore fermée à notre arrivée . Nous revenons sur nos pas tombons sur un bazar qui vend toutes sortes de choses , mais apparemment pas de cartouches de gaz , et un peu plus loin sur un commerce d’alimentation générale , le John Morrisons shop . C’est tout ce qu’il nous faut pour l’instant, mais nous commençons par revenir à notre hébergement , où nous sommes aimablement accueillies . Nous avons deux lits (non superposés) dans un dortoir féminin. Il y a là une femme seule dans un dortoir , et dans le nôtre , au fond, en enfilade , .deux jeunes cyclistes . Nous prenons chacune possession d’un lit , déposons notre fourbi ,commençons à recharger nos portables , et peu après, nous partons faire les courses . Ce sera la fête ce soir . Nous achetons de la soupe , du fromage ( nous en avons assez du cheddar, ce sera du Stilton ! ), du pain tout mou, des scones à la pomme de terre . Il y a bien du Ryvita ,cousin canadien du Wasa suédois, tout aussi sec que lui . Je n’en parle pas à Théodorine , car après des dizaines d’années de Wasa 1 en randonnée bivouac, qu’un mauvais esprit de mes proches appelle du basalte 2, j’ai personnellement vraiment envie d’autre chose . Théodorine et moi , nous sommes pourtant des habituées du Wasa léger ,appelé Wasa carton par les mauvaises langues . Pour le même poids ,il y a deux fois plus de tranches et donc il dure plus longtemps.
Nous achetons aussi un paquet de flocons d’avoine . Impossible de trouver du chocolat noir . Malgré les réticences de Théodorine ,nous achetons des barres chocolatées caramélisées additivisées .

  • 1 Je ne voudrais pas me voir intenter par la marque Wasa un procès en diffamation et je rappellerai ici qu’Alain Ducasse a déclaré un jour qu’il n’y avait rien de meilleur que du wasa accompagné de pâté Henaff . Faut-il voir dans ces divergences d’opinion la preuve que, si le plaisir esthétique est universel comme le pensait mon cher Emmanuel de Kaliningrad, le plaisir gustatif ,lui, ne saurait être que particulier et ne serait donc pas un plaisir esthétique ? J’espère que le lecteur saura apprécier à sa juste valeur le souci qu’a l’auteur de faciliter à tous ses lecteurs l’accès à la culture sous ses formes les plus nobles et les plus éthérées …
    *2 Le "basalte " ne serait pas sans rappeler , selon ce mauvais esprit , les biscuits militaires . Rappelons à ce sujet que Gaston Lagaffe ,référence culturelle aussi indispensable qu’Emmanuel de Kaliningrad et ,dont les travaux nous sont connus par le remarquable historien des sciences que fut Franquin , se blessa un jour lors d’une expérience scientifique visant à tester la résistance d"un biscuit militaire grâce à ses talents d’adepte du karaté ? *3
    *3 Pour de très vieux routards de ma génération , il serait intéressant de se demander si l’échec de Gaston n’est pas dû à une étude insuffisante de la dialectique platonicienne , hegelienne et marxiste (je passerai ici sous silence celle d’Emmanuel de Kaliningrad , que j’ai fréquenté dans ma fort lointaine jeunesse lors de ma brève initiation à la chasse aux Antinomies , indispensable à la formation d’une cow fille accomplie (nouvelle censure du logiciel du Forum du routard qui admet le mot “boy” , mais pas son féminin traditionnel (dois-je pour satisfaire au goût du jour écrire “cow boy-e” ) . Pour approfondir cette question , je rappellerai le haut intérêt du film "La dialectique peut-elle casser des briques ? "
    La dialectique peut-elle casser des briques ? — Wikipédia
    Je crains cependant que la profondeur d’un tel sujet n’échappe aux jeunes générations …

A suivre
.

A propos du message précédent
Lorsque je veux placer un astérisque , et écrire * 1 , *2, *3 , pour annoncer les notes de bas de page ,j’obtiens un texte en itallique qui rend les choses incompréhensibles !

A suivre

En italique ,bien sûr et non pas en itallique .
A suivre

Ayant terminé nos courses à la supérette , nous partons à la recherche du magasin qui vend du tweed au mètre et des écharpes . Nous le découvrons non loin de la distillerie . Juste à côté se trouve un autre magasin qui vend des objets fabriqués avec du tweed,: porte-clés, porte-monnaie , étuis à lunette, etc ., mais aussi de très beaux sacs et des vêtements . C’est cher ,mais vraiment magnifique et l’on aurait envie de tout acheter .
Nous notons les heures d’ouverture des magasins . C’est bien entendu fermé le dimanche où nous prendrons le ferry du retour pour Uig le dimanche après-midi . Il faut que nous arrivions assez tôt le samedi en début d’après-midi pour faire nos achats . Il nous faudra donc organiser nos étapes en conséquence .
En attendant, comme il nous reste un peu de temps et que nous n’avons pas marché , nous partons vers l’Est sur la route de Scalpay , une île reliée par un pont à l’île principale pour repérer le chemin de Rhenigidale et Maraig, dans l’idée d’avoir une vue sur les montagnes de l’intérieur et d’avoir une idée un peu plus précise du temps que nous mettrions pour revenir de Rhenigidale si nous nous y rendons la veille après avoir acheté notre tweed comme nous en avons l’intention . .
Nous passons devant la poste où Théodorine constate que les voitures sont des Peugeot , puis devant une église . La route longe ensuite la mer . Théodorine découvre dans une toute petite construction en bois au bord de la route des boutons revêtus de tweed en vente libre et en achète un assortiment de toutes les couleurs . Pour ma part ,je m’intéresse surtout aux rhododendrons qui poussent à l’état sauvage .

Nous finissons par arriver à notre but , l’entrée du chemin de Maraig, emprunté par l’étape Tarbert Scaladale de l’Hebridean Way , d’où nous apercevons le chemin montant qui dessert Rhenigidale , ainsi que le lochan Lascadail .

Théodorine aimerait bien continuer et s’engager sur le chemin le long du loch mais je plaide pour le retour qui s’effectue à nouveau pour la route . Nous devons nous préparer à une journée chargée . Départ pour Rodel tôt le matin par le premier bus empruntant la Golden Road, l’un des deux itinéraires qui desservent Leverburgh, le troisième port de l’île , celui qui accueille les ferries reliant Harris à Berneray, île intermédiaire entre Lewis Harris et Nord Uist . Le programme est de visiter l’église de Rodel puis d’aller à pied à Leverburgh et d’y faire des courses complémentaires, avant de nous engager sur l’étape Leverburgh Seilebost de l’Hebridean Way . Nous avons l’intention de scinder en deux cette étape et de nous arrêter le lendemain soir dans les dunes de Sgarista .
Le trajet du retour me paraît long, parce que j’ai mal aux pieds sur la route dans mes chaussures de montagne.
Quand nous arrivons à notre hébergement , la cuisine est pleine et nous attendons que des places se libèrent pour nous mettre à table . Nous remarquons un garçon à peine sorti de l’adolescence ,totalement muet, qui mange une grosse assiette de pâtes à la tomate pas très appétissantes et un asiatique d’âge déjà mûr que nous avons rencontré dans le couloir avec une poêle pleine de champignons . Ces messieurs sont totalement muets . En ce qui nous concerne , nous mangeons des oeufs que nous avons achetés au Morisson shop et , chose inouï , un avocat mûr à point , très vraisemblablement cultivé comme chacun peut le penser , dans les Hébrides extérieures .Nous remarquons que ces messieurs font la vaisselle ,mais ne l’essuient pas et ne la rangent pas. Le jeune muet finit par esquisser un sourire après une parole aimable de Théodorine mais ne dit toujours pas un mot . Lorsque nous quittons la cuisine , subitement les langues des deux muets se délient . Ont-ils peur des vieilles ? Dans quel état de sidération les avons -nous plongés ?
Revenues au dortoir des dames , après avoir appelé comme d’habitude nos compagnons (je dois faire un rapport quotidien circonstancié à Cyrus) , nous nous endormons rapidement comme chaque jour du sommeil des justes .

A suivre
La parution de ce feuilleton est suspendue pour une huitaine de jours ,en raison d’une indisponibilité temporaire de son auteur . L’épisode suivant, le septième jour du voyage , verra apparaître le personnage principal de ce récit , le bog de Harris .

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@calamity_jane ,

Comme de nombreux lecteurs du forum j’apprécie beaucoup votre carnet de voyage bourré d’humour et si bien écrit ! Bravo !

Merci pour vos compliments ,24tyn, mais mon Cyrus Smith Mac Gyver attitré me fait remarquer à juste titre t que je gagnerais à me relire . Cela me permettrait de corriger des phrases bancales et des fautes d’orthographe pour lesquelles j’aurais été l jadis légitimement fusillée .

On conseille de parcourir l’Hebridean Way du Sud au Nord . La première étape , sur Harris, part donc de Leverburgh ,port où accostent les ferries en provenance de Berneray ,petite île située entre North Uist et Harris . Deux lignes de bus desservent Leverburgh et Rodel , célèbre par son église , l’une rejoint la côte Ouest et dessert la célèbre plage de Luskentyre , l’autre emprunte la “golden road”,route de l’Est, ainsi nommée en raison du coût pharaonique de sa construction. D’une manière générale d’ailleurs, il est assez facile de se déplacer en bus sur Lewis et Harris, tous les horaires sont disponibles sur internet , le problème majeur étant de savoir où se situent exactement les arrêts , qui sont rarement matérialisés sur l’île .
Théodorine est très désireuse de visiter l’église de Rodel, le monument le plus intéressant de Harris . Nous choisissons de nous y rendre par la route de l’Est car le trajet de l’Hebridean Way domine la côte Ouest , et nous ferons ainsi une découverte plus complète de l’île . Nous choisissons le bus de 8 heures 10 . Nous descendrons à Rodel, puis nous suivrons à pied la côte jusqu’à Leverburgh et de là , nous partirons sur l’Hebridean Way , avec pour projet de nous arrêter à Sgarista . L’étape Leverburgh Seilebost est en effet, selon le site Walkhighalnds , l’étape la plus difficile de la voie des Hébrides .

A suivre

Nous nous levons donc tôt le matin ,sans difficulté puisqu’il fait jour depuis bien longtemps ,en nous efforçant d’être discrètes pour ne pas réveiller tout le gynécée du Stop Backpackers . Nous sommes les premières dans la cuisine, non pas seules mais accompagnées de nos sacs encombrants . Le petit déjeuner est compris dans les 25 livres par personne et par nuit de notre gîte , à l’exception des suppléments que sont les céréales et les jus de fruits . Nous sommes un peu étonnées que les flocons d’avoine soient ici un luxe, alors que nous pouvons à la place disposer librement de toasts ,de beurre et de lemon curd, et nous passons bien volontiers de ce qui fait notre ordinaire, au même titre que les noodles chinoises version UK. Nous nous sommes étalées sans scrupule et nous sommes un peu gênées lorsqu’arrivent les autres pensionnaires qui autant que nous puissions en juger , se déplacent majoritairement à vélo , et nous partons au plus vite pour rejoindre le port où nous devons prendre le bus .
Le port n’est pas loin . Nous sommes en avance . Nous voyons d’abord arriver le bus de la route de l’Ouest qui part un peu plus tôt et nous interrogeons son chauffeur pour nous assurer celui de la "golden road "circule . Nous avons donc un peu de temps à perdre et remarquons à cette occasion cette affiche , dans un bâtiment situé sur le port .

Comme à Callanish , les toilettes du port de Tarbert respectent strictement le jour du Seigneur* . Nous ne savons pas si les pubs de Tarbert et les autres lieux de restauration en font autant (à vrai dire , nous ne les avons pas cherchés ) . Si tel est le cas, mieux vaut prendre ses précautions si l’on s’arrête à Tarbert . Le village, malgré sa population modeste est très étendu et il faut marcher pas mal, d’autant plus que le relief dans les environs n’aide pas, pour trouver des lieux favorables … Dans le cas contraire , je crains qu’il ne faille le dimanche attendre l’ouverture des locaux d’attente du ferry .

  • Je viens de commencer la lecture de la trilogie écossaise de Peter May où j’apprends qu’à la fin du XXème siècle les balançoires de Lewis étaient enchaînées le dimanche . Du moins, Théodorine et moi pouvons attester , à défaut d’avoir constaté que le jour du Sabbat on y retire son boeuf ou son âne du puits ou plutôt de la tourbière, on juge bon de tout faire pour délivrer un mouton prisonnier d’un barbelé. Est-ce parce que sa précieuse laine est indispensable à la fabrication du tweed ? Nos pieux fidèles de Lewis et Harris qui ne doivent pas dans l’ensemble être particulièrement riches , sacrifieraient-ils eux aussi au Mammon d’iniquité ou jugent-ils en bons protestants que le travail - qui inclut la sauvegarde du mouton - est un devoir sacré, la tradition catholique avec toutes ses fêtes chômées* s’étant montrée dans ce domaine sensiblement plus laxiste ?
  • Le lecteur qui se sentirait coupable, s’il est arrivé jusqu’ici, d’avoir passé tant de temps à la lecture d’un récit aussi futile que celui des aventures de Théodorine et Calamity Jane peut lire à ce sujet (ou relire si sa mémoire ,avec le temps est prise de défaillance , comme celles des vieilles héroïnes de ce récit ) Le droit à la paresse de Lafargue et, pour le protestantisme, tout ce qui est relatif au “Beruf” dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme de Max Weber .

A suivre

Le bus arrive . Nous ne serons que trois passagers, un adolescent , Théodorine et moi . Le temps est assez beau pour que nous ayons de temps en temps un vrai rayon de soleil . Nous voyons apparaître les nombreux îlots du Sound of Harris qui y rendent la navigation si dangereuse ,en particulier pour les ferries en provenance de Berneray, mais aussi vers l’arrière de splendides vues sur les montagnes du Nord de Harris. Malheureusement , mes photos des montagnes sont inutilisables . Il faut dire que la route est fort accidentée et que virages et cahots ne facilitent pas ma tâche . Je vais donc ici ne fournir que les moins mauvais de mes clichés .

![golden road 5|690x453](upload://DsAAxTpZ6TkPeQWSIiwHGRwOIU.jp

Nous écartant de la côte , nous découvrons une multitude de petits lochans .

Nous retrouvons des vues sur la côte, alternant vues sur le large et vues sur l’intérieur .

A suivre

Tout ce parcours est très intéressant . Nous l’effectuons en une cinquantaine de minutes . Théodorine souhaite le refaire , à vélo . Cela doit être assez pénible , car c’est une succession de raidillons et de virages , mais nous aurions beaucoup plus le loisir d’admirer le paysage . En pleine saison touristique, cela doit être dangereux à vélo, la route étant très étroite. Nous nous en sommes rendues compte en en faisant une petite partie à pied , à notre retour sur Tarbert .
Notre trajet se termine un peu plus vite que nous nous y attentions lorsque le bus nous laisse à Rodel , au pied de l’église .

Nous allons donc consacrer un certain temps à la visite de l’église , avant notre départ pour Leverburgh . Le temps d’abord ensoleillé ,va se gâter pendant notre viiste de l’église.

A suivre

Je dois, avant de poursuivre, rectifier une grossière erreur géographique . Les écueils et îlots que l’on aperçoit de la golden road en quittant Tarbert ne sont pas situés dans le Sound of Harris , mais dans le golfe qui sépare à l’Est la partie Sud de Harris de sa partie Nord . Le village de Tarbert est en effet situé sur un isthme.
A suivre .

Nous nous dirigeons donc vers l’église Saint Clément qui aurait été construite au début du XVIème siècle, en gneiss lewisien .

On peut sur ce détail du clocher observer l’appareillage des pierres dont elle est construite ainsi que des sculptures .

Cette église est celle des Mac Leod de Dunvegan( sur l’île de Skye et Harris.) Elle renferme plusieurs tombeaux dont celui du chef du clan Mac Leod, Alasdair Mac Leod qui serait mort en 1545 .

Le plus beau des tombeaux est celui d’Alastair Mac Leod .

![tombeau d’Alasdair Mac Leod|666x500](upload://cLo3dSWkTOUWOiPISpZM6oosheb.jpe

Nous allons passer un bon moment dans l’église à observer les détails des tombeaux ainsi que le pavement et un Christ en croix situé dans une ouverture .

Avant de repartir, nous faisons le tour de l’église et du cimetière .

La visite de l’église terminée, nous partons à pied pour Leverburgh en longeant le littoral .

A suivre

Nous suivons d’abord un agréable chemin herbeux dominant la mer

ce plaisir est malgré tout d’assez courte durée car bientôt le sentier est remplacé par une petite route .
Biientôt ,alors que nous sentons poindre une petite faim,(il doit bien être onze heures ), nous sommes dépassées par une camionnette . C’est un commerçant qui fait sa tournée , malheureusement pour nous , il ne s’arrête pas . Nous devrons atteindre Leverburgh .
Cette marche sur le bitume est un peu monotone . J’ai tout de même la surprise de voir une famille de moutons se diriger vers moi, très à l’aise , en tenant le milieu de la route . Je n’ai malheureusement pas eu le temps de les photographier . Identifiant mal cet animal étrange pourvu d’une immense poche dans le dos, ils ont pris peur et se sont réfugiés dans le pré qui descend vers la mer .

Se sentant désormais dans leur domaine, sur leurs terres, ils me regardent désormais avec beaucoup plus d’assurance .

Nous oublierons ensuite le caractère fastidieux de cette marche lorsque nous serons distraites par un vol d’oies sauvages qui se posent sur un îlot .

Enfin , nous arrivons à Leverburgh .

A suivre

Je n’ai pas beaucoup apprécié Leverburgh . Nous nous sommes dirigées d’abord vers le port ,dans l’espoir d’y trouver le magasin communautaire . C’était une erreur et cela nous a fait perdre du temps . Nous avons ensuite longé une sorte de petite baie à l’embouchure étroite jusqu’à une petite digue , puis atteint le centre du village . Nous avons demandé où se trouvait le “community shop” . On nous l’a montré au loin, mais nous avons un peu erré avant de comprendre comment y accéder . Leverburgh , seconde localité de Harris après Tarbert est un village d’environs deux cents habitants. Il tient son nom du fondateur de son port de pêche, William Lever, magnat du savon ,(le groupe Lever brothers a pris plus tard le nom d’Unilever ) qui après avoir acheté l"île de Lewis voulait faire de Leverburgh un grand centre de pêche et de transformation du poisson . Le projet a échoué . Les constructions m’ont paru surdimensionnées et bien étendues pour une population aussi faible .
Nous avons fini par trouver non sans peine le magasin d’alimentation que nous cherchions, mais je dois avouer aue j’ai perdu à Leverburgh mon sens de l’orientation .
Nous avons donc fait les courses :inévitables noodles, nouilles chinoises au curry , à la saveur boeuf au barbecue, et d’autres saveurs improbables, flocons d’avoine , saumon fumé (j’ai commis l’erreur de ne pas en acheter deux paquets pour profiter d’une promotion - il était excellent et c’était la première fois que nous en mangions mais je n’avais pas sollicité l’accord de Théodorine -) , des scones tout mous à la pomme de terre . Théodorine a une fois de plus acheté un avocat et de sa propre initiative, des gâteaux . J’étais persuadée que nous trouverions ensuite le ravitaillement voulu dans des points de restauration divers sur la côte Ouest puisqu’on en fait un tel éloge dans les guides touristiques. Je n’ai pas observé de cartouches de gaz en vente dans ce magasin mais je pensais que nos réserves étaient suffisantes . Nous n’avons pas non plus songé à acheter des allumettes (notre deuxième réchaud ne remplissait-il pas cette fonction ? Bref, j’avais fait partager à Théodorine mon optimisme . Nous nous sommes donc installées sur un banc face à la baie et nous avons fait un vrai festin, en terminant par les gâteaux, avec l’idée de nous charger le moins possible .
Nous avons essayé aussi de trouver une poubelle ,en vain . Mais une employée du magasin fort aimable nous en a débarrassées . Bref, il ne nous restait plus qu’à trouver l’accès à l’Hebridean Way . Ce fut chose rapidement faite et nous nous dirigeâmes enfin avec un excellent moral vers les belles collines que nous apercevions à l’horizon ,la seule chose qui m’ait séduite à Leverburgh .

A suivre .

L’Hebridean Way est un itinétaire de longue distance qui part de Vatersay ,petite île voisine de Barra et se termine à Stornoway pour sa version pédestre . Il en existe également une version pour les vélos, vraisemblablement beaucoup plus facile à suivre bien que l’on doive y partager la route avec des véhicules motorisés . Mais un “way " au sens écossais du terme peut recouvrir des choses bien diférentes . Le célèbre West Highland Way est une véritable autoroute à randonneurs, du moins pour la section que nous avions parcourue , Théodorine et moi , lors de notre premier voyage en Ecosse en 2010 en compagnie de Cyrus Smith Mac Gyver et de l’Archiduchesse aux chaussettes toujours sèches . C’'est le plus souvent un large chemin facile , trop facile même , trop civilisé à mon gré , surtout quand on voit non loin de la station de ski de Glencoe et de Kingshouse, les camions et véhicules de toute espèce qui circulent sur la route très fréquentée qui va de Glasgow à Fort William par Glencoe. Je ne parle pas de la section située entre le loch Lomond et Bridge of Orchy ou le West highland way côtoie non seulement la route , masi la voie ferrée . Cela tue à mon avis toute possibilité de rêverie devant les grands espaces sauvages . Du moins le West Highland Way est-il pour le randonneur une bonne initiation à l’Ecosse si on regarde les terrains situés en bordure du chemin et si l’on cherche à trouver un emplacement de bivouac . On y fait la connaissance du “bog " sous différentes formes ainsi que celle d’intéressants éboulis en bordure du Devil’s Staircase et l’on sait un peu mieux (pas tout à fait quand même …) à quoi s’attendre si l’on décide de s’engager sur le Cap Wrath trail où l’on ne doit plus s’attendre ni à un balisage, ni même forcément à un chemin, ni même à un sentier . D’ailleurs on est libre de construire soi-même son itinéraire , à ses risques et périls .
L’Hebridean Way est un itinéraire balisé, officiel . Je ne parlerai pas de ce qu’il est au Sud de Harris, je crois qu’il y a pas mal d’intéressants marécages . Je parlerai seulement des sections que nous avons effectivement parcourues , nous avons délibérément négligé les étapes sur Lewis, pour ne pas traverser des landes monotones bien marécageuses . Notre idée était , partant de Rodel , de rejoindre Tarbert en suivant de Leverburgh à Tarbert deux étapes de l’Hebridean Way .
Le balisage de l’Hebridean Way consiste en des piquets plantés de loin en loin , pas forcément immédiatement visibles, même par temps clair . Quant au terrain parcouru , il y a comme on le verra une diversité que nous allons découvrir . Le” bog factor” de l’étape Leverburgh est selon le site Walkhighla nds de 3 sur une échelle de 5 . Les amateurs porentiels vont pouvoir découvrir ce que cela peut signifier par conditions météorologiques somme toute favorables . Il avait pas mal plu précédemment, paraît-il , mais nous n’avons guère eu qu’un peu de bruine par moments et une bonne visibilité .

A suivre

L’étape part officiellement du port . Nous avons fait ce trajet en cherchant le “community shop” pour nous ravitailler . Nous nous engageons dans un espace nettenment plus sauvage en quittant la route de Leverburgh à Tarbert par Northon et Luskentyre en partant à angle droit vers le Nord Est à l’extrémité Sud Est du loch Steisebhat . Nous allons longer ,par une toute petite route (track ) où nous ne verrons plus personne , le loch Steisebhat, la rivière Allta Dubh puis le loch na Moracha , sans jamais perdre de vue Leverburgh au loin si nous nous tournons vers l’arrière

Cette route si nous la suvions jusqu’à son terme nous ramènerat sur la golden road au niveau d’Aird Mnighe . le trajet est très vraisemblablement intéressant .Mais nous sommes heureuses de la quitter pour un sentier sur la gauche qui se dirige vers le Nord Ouest parallèlement à l’extrémité Nord du loch Na Moracha . Un panneau portant l’inscription “Hebridean Way” nous y invite et nous nous engageons donc enfin sur un vrai "path " .dans un vrai grand espace sauvage . C’esr ce que nous cherchons, c’est ce que nous aimons.

A suivre

Un “track” désigne une chaussée plus ou moins carrossable . Le mot “path” est habituellement traduit par le mot “sentier” mais dans les faits en Ecosse, le sentier n’est assez souvent matérialisé que sur la carte .ce n’est qu’une indication d’itinéraire à suivre . Je pourrais donner ici une image de ce que peut même être un “public footpath”, le public "footpath to Strathan " qui relie le glen Finnan , célèbre par le viaduc placé à son débouché , au loch Arkaig .


Le “path” que nous empruntons ici est d’abord surprenant parce que ,bien que peu visible de loin, il est bien tracé ,assez sec et facile à suivre et la progression est rapide . Est-ce parce qu’il conduit à une zone où l’on exploite la tourbe ?

C’es à cet endroit en effet , dans ce fond de vallée du Glen Horsa Cleit qu’a été prise cette photo que j’ai déjà présentée . Mais comme tout “path” écossais qui se respecte , il se limite ensuite bien souvent à une trace plus ou moins visible dans la tourbière, ce qui nous permet de reprendre contact avec le “bog” sans lequel il n’existe pas selon moi de véritable expérience de la randonnée écossaise
.
A suivre

Du bog en général et du bog de Harris en particulier

Le bog est l’essence des montagnes et des îles écossaises qui ne sont qu’une gigantesque tourbière qui se décline en de multiples formes que l’on peut distinguer
par la végétation (ou l’absence de végétation ) qu’elle voit croître,
par le degré d’hydratation , variable selon les lieux, les saisons et les conditions météorologiques du moment ,
par la variété du relief : plan, coupé ou non de petites stries plus humides occupées par des sphaignes , de fossés constituant parfois de véritables crevasses en certains lieux privilégiés comme la tourbière de Sourlies dans la péninsule de Knoydart, pentu avec d’innombrables stries dans le sens de la pente, pentu et rocheux, les formes pentues , semi rocheuses, et fortement végétalisées n’étant pas exclues .
Il me paraît utile de préciser à l’intention des marcheurs déterminés à battre des records de
vitesse *que le franchissement des fossés pourvus ou non de cours d’eau , et celui des cours d’eau en général, réclame toujours un minimum de circonspection . S’il existe des formes de crevasse, et même de rimaye comme j’ai pu l’observer dans la tourbière de Sourlies ,on peut observer aussi , fréquemment des corniches de tourbe .

  • Cette menace concerne bien davantage les fringants marcheurs juvéniles que les vieilles mules ployant sous le poids de leurs charge . Néanmoins , ces dernières, lors du franchissement d’obstacles, doivent se méfier du danger que leur fait courir le rétrécissement sénile de leurs pas .
    Cette classification purement empirique demande à être complétée par une documentation iconographique.

A suivre

Bogs distingués selon leur degré d’hydratation
Bog humide


Photo prise au bord du West Highland Way , entre Kinlochleven et Fort William , au pied des Mamores … Le terrain est sec en apparence . Le test du genou en terre révèle la présence indéniable d’humidité
Bog spongieux

Non seulement le test du genou révèle la présence d’humidité , mais le terrain , très inégal , est franchement élastique . La récolte d’herbes sèches permet de combler les trous et d’assurer une relative isolation contre l’humidité . Les bivouaqueurs entendront la nuit un cours d’eau caché coulant sous la tourbière .
bog marécageux boueux

Île de Rum . 3 mètres de précipitation par an . L’île de Rum partage l’enviable record de précipitation avec le secteur du loch Quoich (Knoydart )
Bog marcageux avec petit

cours d’eau (burn )
Très vraisemblablement agréable à franchir pour le marcheur
Bog marécageux aquatique

Glen Torridon
Bog aquatique

Drochaid Coire Lair ,entre glen Carron et glen Torridon .
Il est à noter que les abords de la mare sont extrêmement humides . Celle qui écrit ces lignes s’y est malencontreusement risquée et a rapidement fait demi-tour, les pieds complètement trempés .

A suivre

Comme je le disais précédemment, les différentes formes de bog peuvent être distinguées par la végétation que porte la tourbière , plus ou moins développée et mêlée .


Bog de l’île de Rum . Cette forme de bog soit permettre des expériences variées sur une assez courte distance .

Bog style imprimé panthère
Loch an Sgreireach, non loin du lochan Fada . A gauche, le Slioch

.Le bog peut même être recouvert par un bois . Je recommande particulièrement aux grands amateurs de bog le bois que l’on doit traverser après avoir descendu entièrement le glen Cuirnean pour rejoindre le glen Dessarry et A’ Chuil bothy sur la section Glenfinnan A 'chuil bothy du Cap Wrath Trail . C’est une jolie pateaugeoire peuplée de midges où l’on se tient en équilibre sur les troncs d’arbres morts

Enfin , le bog peut se développer aussi bien sur les pentes que sur le fond des glens .

B
Bog pentu à la végétation touffue . Au fond le loch Tulla. West Highland Way

Les pentes peuvent être seulement boueuses et servir de toboggan de façon plus ou moins prévue. Elles peuvent aussi présentées des stries qui donnent une apparence assez curieuse aux pentes .


Beinn Dorain , non loin de Tyndrum , vu du train .
Ces stries se prolongent dans le fond des glens , parcourues soit par des petits cours d’eau à peine visibles soit par des zones molles peuplées de sphaignes où la chaussure (ou même plus ) enfonce à coup sûr .

Vallée de l’Allt Coire Chaoil , entre le bealach Coire Malaghain et Shiel Bridge . Etape Kinloch Hourn Morvich du Cap Wrath Trail .On doit descendre d’abord une pente boueuse puis traverser toute la tourbière du fond de vallée . Au fond le loch Duich et sa rive Est.
*
Le bog , comme les petits lochans, peut se développer même sur les crêtes .

Mam Meadall, entre Sourlies Bothy et Inverie . Knoydart .

Mais que le lecteur se rassure ,le bog de nos jours peut être aménagé …sur quelques dizaines de mètres .


Chemin créé à partir de gros rouleaux de plastique .île de Rum 2019 . J’ignore ce qu’il est advenu de cette installation, au demeurant fort désagréable à percourir et à l’esthétique discutable .

A suivre

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B

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