Pas facile de trouver en Europe une randonnée de 10 jours dans un climat clément au mois de novembre… La Rota Vicentina fut pour moi une véritable révélation.
Quelques points de repère : en Algarve et l’Alentejo, sous l’appellation générique “Rota Vicentina”, se retrouvent :
- une partie du GR11 (sentier littoral européen E9 qui relie sur 5000 km le Sud du Portugal à la frontière russe!), ici appelé “chemin historique” et balisé dans les 2 sens en rouge et blanc (à ne pas confondre avec le GR13, la Via Algarviana, qui remonte sur 300 km vers Alcoutim, à la frontière Espagnole).
- un magnifique sentier côtier baptisé “Fishermen Trail” (sentier des pêcheurs) et balisé dans les 2 sens en vert et bleu.
- et des “parcours circulaires”, entre 3,5 et 16 km, balisés en rouge et jaune.
Le site http://fr.rotavicentina.com donné toutes les infos utiles et pratiques sur le sujet.
À l’extrémité Nord se trouve la ville de Santiago de Cacem et au Sud-Ouest le Cap St Vincent. Entre les deux, 450 km de sentiers balisés qui n’attendent que vous, le long d’une des zones les plus préservées du Sud de l’Europe.
Personnellement, j’ai choisi 9 jours de marche entre Porto Covo et le Cap St Vincent, en privilégiant toujours le fishermen trail (vert et bleu) quand j’avais le choix car en cette saison, le sentier historique GR11 qui passe plus à l’intérieur des terres est un peu tristounet et monotone (garrigue aux couleurs hivernales : gris, noir, brun).
Sentier des Pêcheurs (vert et bleu)
GR11 (chemin historique), aux couleurs hivernales
Quelques “trucs et astuces”, en vrac et dans le désordre :
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Si c’était à refaire, je marcherais en sens inverse, du Sud vers le Nord, pour ne pas avoir le soleil de face, d’autant qu’il est très bas et aveuglant en novembre. Démarrer au Cap St Vincent, c’est aussi une 1ère étape courte (14km) et sans trop de dénivelé, tandis que la 1ère étape au départ de Porto Covo, c’est 20km dans le sable mou…
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Si vous décidez malgré tout de marcher vers le sud en basse saison, prévoyez une casquette avec une grande visière et des lunettes type “polaroid” pour les reflets du soleil sur l’océan.
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Dans les parties sablonneuses (entre Odeceixe et Porto Covo), mieux vaut avoir des chaussures hautes.
-Hébergements : hors saison, on a l’embarras du choix. Comme je marche seul, j’ai privilégié les hostels et auberges de jeunesse avec dortoirs pour rencontrer d’autres gens (entre 12 et 20 € sans le petit déjeuner), mais il existe des formules plus confortables et pour tous les budgets (chambres basiques à partir de 30 € hors saison). Je reservais souvent la veille via booking.com, mais on a parfois de meilleurs tarifs en se présentant directement à l’hostel. Il y a aussi quelques AirBnB.
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Beaucoup d’hébergement bon-marché disposent d’une cuisine partagée, avec frigo et tout le nécessaire pour cuisiner.
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On trouve facilement du wifi gratuit : dans les bars, restos, auberges de jeunesse, hôtels et même dans les bus Rede Expressos
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L’anglais est beaucoup plus répandu que sur le Camino de Santiago en Espagne.
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Possibilité de faire transporter son sac. Pour les autres, équipement réduit au minimum (idéalement 8 ou 9 kg…). Par rapport à mon sac utilisé sur le Camino de Santiago, je n’ai pas eu besoin de : sac de couchage, taie d’oreiller, serviette de bain, maillot de bain (trop froid en novembre).
Végétation typique du bord de mer
Des bars de surfeurs (fermés en novembre…)
Les paysages le long du GR11, plus dans les terres
Récolte des patates douces près d’Aljezur
Chêne liège
Arrivée au Cap St Vincent
En toute subjectivité…
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La plus belle section : les 4 jours entre Odeceixe et Porto Covo, sur le sentier des pêcheurs
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La plus moche : le demi-journée le long du canal d’irrigation entre Odeceixe et Rogil
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Logement le plus sympa : Hi Arrifana Destination Hostel
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Mon meilleur repas : resto Varzea à Aljezur
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La plus belle saison : avril (parrait-il…)
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Trois choses qui m’ont étonné :
1/les camping-cars de surfeurs au bord des falaises
2/ la récolte des patates douces près d’Aljezur par des saisonnier indiens
3/ la couleur du sable près d’Almograve (présence d’oxyde de fer qui donne des reflets oranges)